La réserve marine de Cerbère – Banyuls

Amoureux de la mer, si vous cherchez une destination sous-marine en métropole pour en prendre plein les yeux, alors stop, ne cherchez plus : la réserve marine de Cerbère-Banyuls est faite pour vous !


  1. La Côte Vermeille
  2. Les beautés sous-marines de la réserve
  3. Infos pratiques


Le but de cet article est de montrer que dans cette réserve, tout le monde peut découvrir aisément les beautés de la vie sous-marine. Pas besoin pour cela d’être un as de la plongée, ici la beauté des fonds et des poissons s’offre à tous, du snorkeler débutant et néophyte qui n’a jamais mis masque et tuba, au plongeur le plus aguerri.

Avant de poursuivre, une précision : toutes les infos pratiques sont en fin d’article, ou directement ici !

La réserve marine de Cerbère-Banyuls est donc très facilement accessible à tout le monde, y compris les enfants, et elle vaut vraiment le détour…

La Côte Vermeille

De son vrai nom la Réserve Naturelle Nationale de Cerbère-Banyuls, elle est située dans les Pyrénées-Orientales.

En recevant le prix Global Ocean Refuge, ce vaste espace naturel protégé a été reconnu comme l’un des dix sites les plus respectueux du monde en matière de protection des écosystèmes marins et de biodiversité, excusez du peu.

Cette réserve d’exception constitue en quelque sorte le prolongement aquatique de la sublime Côte Vermeille.

La Côte Vermeille

Couvrant 650 hectares de mer, la réserve s’étend sur 6 kilomètres le long de cette belle côte déchiquetée, entre plages et falaises.

Maintenant que nous avons fait le point sur les jolis paysages environnants, il ne nous reste plus qu’à mettre la tête sous l’eau.

Une vaguelette turquoise balaie l’objectif de ma GoPro au-dessus du fond coloré…


La réglementation de la réserve encadre strictement la plongée, la pêche, la circulation des bateaux, la collecte des minéraux etc (voir le détail dans les infos pratiques en fin d’article). Le but étant évidemment la protection de la faune et de la flore sous-marines, pour qu’elles puissent prospérer.

Un sar à fleur d’eau

Du coup, la vie sous-marine s’y épanouit et pullule : 1200 espèces animales et 500 espèces végétales y ont été recensées.

Un sar au-dessus de la flore abondante


Pour aller les voir de plus près, deux solutions : la plongée et le snorkeling.

Des saupes en banc


Nous avons fait plusieurs jolies plongées dans la réserve mais comme précisé plus haut, l’objet de cet article est surtout de montrer que ce site, vraiment accessible à tous, ne nécessite pas forcément de bouteilles d’air pour admirer les jolis fonds de cette zone protégée.

Un sar commun

Le bon plan consiste à se rendre sur la plage de Peyrefite, entre Banyuls-sur-Mer et Cerbère. C’est en effet le point de départ du sentier sous-marin de la réserve.

Une saupe se dore la pilule au soleil…

C’est le long de ce sentier et de la côte environnante qu’ont été prises toutes ces images. La plupart d’entre elles ont été saisies à moins d’un mètre sous la surface de l’eau, afin de montrer à quel point le site et ses habitants sont accessibles à tous, y compris les plus novices en plongée.

Un mulet

Sur ce sentier, le maître des lieux est le sar commun. On en trouve à chaque coin de rocher, et leur taille impressionnante montre bien à quel point la création de cette réserve pour préserver les poissons atteint son but.

Miroir

En sortant la tête de l’eau, on trouve régulièrement de petites grottes. Certaines d’entre elles sont accessibles à pied, d’autres uniquement par la mer.

Celle-là, je l’ai baptisée la grotte Afrique !

S’il est particulièrement tentant de sauter dans l’eau depuis les nombreux pics rocheux qui dominent la grande bleue, il faut savoir que ce n’est pas autorisé à l’intérieur de la réserve marine. Nous ne le savions pas en arrivant et l’avons découvert plus tard via un panneau. Pour plonger, il est donc important de sortir du périmètre de la réserve.

Mais revenons sous l’eau. Le principal intérêt de plonger à faible profondeur est que les rayons du soleil ne sont pas filtrés par la mer et par conséquent, au lieu que tout soit bleu, les couleurs explosent.

Avec le sar, le poisson le plus présent le long du sentier sous-marin est la saupe. Ce joli poisson, qui vit le plus souvent en banc, n’attire pas spécialement l’oeil de loin car il paraît tout gris.

Banc de saupes

Mais la saupe est un poisson qui se laisse approcher assez facilement et parfois de très près, pour peu qu’on arrive tout doucement. On peut alors admirer ses rayures colorées, jaunes et gris-bleu.

La saupe n’est pas farouche

Sobrement balisé, le sentier marin a également des vertus pédagogiques car il permet au visiteur masqué de découvrir cinq écosystèmes différents, typiques de la Méditerranée : galets, herbiers de posidonie, blocs, failles et tombants.

La réserve marine de Cerbère-Banyuls permet de voir quelques-uns des habitants les plus typiques de la Méditerranée. En quelques jours, nous avons pu observer entre autres plusieurs mérous, quelques poulpes, deux murènes… Toujours en snorkeling donc sans bouteilles.

Un mérou s’éloigne tranquillement à notre approche

Contrairement à tous les autres poissons présentés ici, il faut descendre à cinq-six mètres minimum et parfois plus, pour pouvoir bien observer les mérous de la réserve. On peut aussi les apercevoir depuis la surface, mais donc d’un peu plus loin.

Mérou assoupi à l’abri d’un gros rocher

Le mérou fait partie des espèces qui repeuplent désormais les fonds de la réserve, grâce à toutes les mesures de protection qui ont été mises en place.

Un poulpe expulse sa sepia (son « encre ») en ayant peur de moi (à tort !)

Pour l’anecdote, le poulpe a trois coeurs et le sang bleu !

Murène commune (muranea Helena) sur la défensive

Bien tapies dans l’ombre des rochers sous lesquels elles se cachaient, les murènes que nous avons pu observer ne nous ont donc pas dévoilé leur jolie robe violacée tachetée de jaune. Pour l’illustration, voici à quoi elles ressemblent normalement (photo prise il y a quelques années en Corse) :

Murène Helena, castagnoles juvéniles bleu électrique et éponges encroûtantes oranges (golfe de Lava, Corse)

Bizarrement, dans ce sanctuaire marin foisonnant de vie, nous verrons très peu certains poissons qu’on rencontre souvent ailleurs en Méditerranée, notamment les si jolies girelles-paons, ou encore les castagnoles. Qu’importe, nous nous rattrapons avec tous les autres habitants du coin…

Un sar à museau pointu (et à droite, un sublet, furtif…)

A noter que certaines espèces présentes dans la réserve font l’objet d’une protection beaucoup plus large, au niveau national ou international. C’est le cas notamment du corail rouge, de la grande nacre, de la raie blanche, du grand dauphin… Nous n’avons pas eu la chance d’en voir, donc pas de photo ici.

Enfin, il faut ajouter que beaucoup d’autres animaux emblématiques de la Méditerranée, qui eux non plus n’ont pas leur photo ici, se prélassent tous les jours dans la réserve et peuvent parfois être observés : dorades, dentis, langoustes et, un peu plus au large, de beaux prédateurs comme le barracuda…

Cerbère

La réserve marine en vidéo (2 mn) :



Le départ du sentier se trouve à l’extrémité gauche de la plage de Peyrefite, elle-même située entre Banyuls-sur-Mer et Cerbère.

La plage de Peyrefite : le sentier marin se trouve le long de la côte, à gauche de l’image

Ce sentier long de 250 mètres est ponctué de bouées reliées entre elles par une main courante, sur laquelle on peut se reposer : tout est donc réellement fait pour accueillir tous les visiteurs, petits et grands, nageurs chevronnés ou pas. La profondeur ne dépasse pas quelques mètres, ce qui est largement suffisant pour observer de nombreuses espèces.

Les cinq écosystèmes typiques de la Méditerranée y sont présentés, à savoir (du plus près au plus éloigné de la plage, mais tous proches de la côte rocheuse) : galets, herbier de posidonie, blocs, failles et tombants.

CONSEIL : 250 mètres de long, c’est l’aller simple, ce qui fait donc 500 mètres aller/retour, alors soyez prévoyants : allez-y avec des palmes.


Point de départ du sentier sous-marin, tout a été fait pour que la plage de Peyrefite puisse accueillir le public dans les meilleures conditions :

– D’un point de vue purement pratique, elle est dotée d’un parking et de sanitaires

– Il y a un accès pour les personnes à mobilité réduite ainsi qu’un tiralo (fauteuil de plage et de baignade pour les PMR)

– Pour se restaurer (y compris à emporter), il y a deux restaurants en bord de plage avec vue sur mer : le Bout du Monde, et Chez Camille


Nous avons fait deux voyages à Cerbère (printemps puis été), et nous avons plongé avec deux clubs différents :

Plongée Cap Cerbère, situé au coeur de la ville de Cerbère

Aloès Plongée, situé dans le village de vacances le Village des Aloès, à deux pas de la réserve marine et de la plage de Peyrefite.

Les deux clubs ont fait preuve de sérieux et toutes nos plongées se sont parfaitement déroulées.

A savoir : en 2000, une charte a été mise en place pour s’assurer des bonnes pratiques des plongeurs dans la réserve marine. Tous les plongeurs (particuliers et responsables de clubs de plongée) doivent en avoir pris connaissance et l’avoir signée avant de s’immerger (ce qui est géré par les clubs). Pour tout renseignement, voir le site du département (66) : demande d’autorisation de plongée


– Ne pas donner à manger aux poissons

– Ne pas sauter dans l’eau depuis les rochers

– Ne pas arracher ni abîmer l’herbe de posidonie, qui est aussi fragile qu’essentielle pour les écosystèmes…


Le Village des Aloès : nous avons dormi au Village des Aloès pour des vacances tranquilles en famille. Il s’agit de neuf petits bâtiments comportant 240 appartements, mais on n’a pas l’impression d’être trop les uns sur les autres.

Piscine, pataugeoire attenante pour les plus petits, table de ping-pong, terrain de pétanque, courts de tennis.

Il y a également un restaurant sur place ainsi que le club de plongée évoqué plus haut, Aloès Plongée.

La plage de Peyrefite et son fameux sentier sous-marin sont à dix minutes de marche (accessible également en voiture, en deux minutes).

La mer est à une minute de marche, ainsi que de nombreuses criques dans lesquelles on peut faire du snorkeling.

L’accès est plutôt déconseillé aux personnes à mobilité réduite à cause de la disposition accidentée de la résidence : ça monte et ça descend en permanence, via du bitume ou des escaliers…

Il est préférable d’avoir une voiture pour pouvoir se déplacer dans les environs.

La pataugeoire et la piscine du Village des Aloès, avec vue sur mer…

– Les autres hébergements sur Cerbère et ses environs : Booking !


Le bar – restaurant La Plage à Cerbère est vite devenu notre cantine : la cuisine française et méditerranéenne est bonne et copieuse, l’accueil chaleureux, l’ambiance conviviale, les prix corrects, et le tout fait face… à la mer !

Le restaurant La Plage à Cerbère, pas visible sur cette photo, donne sur cette plage