Situé dans le sud-ouest de la Crète, Paleóchora est un ancien petit village de pêcheurs. Au fil du temps, il s’est transformé en petite station balnéaire, mais en conservant son authenticité.
Aujourd’hui, c’est le lieu idéal pour faire une halte de quelques jours, car il permet à la fois de visiter des sites intéressants en ville et de profiter des nombreuses plages du coin. Mais il peur aussi servir de « camp de base » pour rayonner un peu partout dans l’ouest de l’île…
Visiter Paleóchora
Les premiers touristes sont arrivés à Paleóchora il y a cinquante ans : il s’agissait de hippies qui avaient fait de la ville une étape sur la route de Katmandou. Depuis, le tourisme s’est beaucoup développé mais Paleóchora a su garder une dimension humaine.
Pour les touristes d’aujourd’hui, les deux principaux sites de la ville peuvent être visités l’un après l’autre puisqu’ils sont voisins : l’église et la forteresse…
L’église Evangelistra
Il est difficile de trouver des infos sur le web concernant cette jolie petite église et c’est étonnant, car elle mérite vraiment le détour. Elle est même incontournable quand on visite Paleóchora.
La première chose que l’on aperçoit, c’est son fameux clocher à trois niveaux, surplombant un grand portail.


Le clocher n’est pas attenant à l’église, dont la façade est ornée d’une jolie mosaïque dorée.

A l’extérieur, le clocher est donc atypique et l’église est différente de toutes celles que l’on a l’habitude de voir en Crète : rien que pour ça, elle mérite une visite. Mais c’est surtout lorsqu’on pénètre à l’intérieur de l’édifice qu’on est surpris.

Murs, plafonds et colonnes sont en effet richement décorés par de nombreuses peintures, caractérisées par des couleurs vives et une grande finesse du trait.

Contrairement à bien d’autres églises crétoises, la prise de vues est autorisée à l’intérieur car aucun panneau ne l’interdit.
Le jour de ma visite, j’ai donc sorti ostensiblement mon appareil photo devant le pope qui passait à côté de moi, pour m’assurer que photographier ce joli site était bien autorisé. Il m’a laissé faire, j’ai donc pris quelques clichés, sans abuser.


Le tour de cette petite église et de son clocher se fait rapidement, c’est une raison de plus pour ne pas rater la visite.
La forteresse de Selino
Pour s’y rendre, il faut emprunter le petit chemin montant qui longe l’église Evangelistra. La montée est rapide, on arrive donc vite là-haut.

La forteresse de Selino a été construite au 13e siècle par les Vénitiens pour défendre Paleóchora, à la fois contre les insurrections locales et contre les raids des pirates.

Au 14e siècle, la forteresse fut détruite au cours d’une révolte, puis reconstruite juste après.


Un siècle plus tard, elle fut à nouveau détruite, par Barberousse en personne cette fois, puis encore reconstruite. C’est cette reconstruction-là qui est en ruine aujourd’hui, et qu’on visite.

Des deux côtés de la forteresse, on a vue sur mer.


D’un point de vue pratique, visiter les ruines de la forteresse en fin d’après-midi permet à la fois d’éviter les fortes chaleur de la journée, surtout l’été, et d’observer le site sous une lumière dorée.
Les activités
- La randonnée
Il existe plusieurs possibilités de randonner autour de Paleóchora, on peut se renseigner auprès de l’office du tourisme.
Mais la rando la plus réputée du coin, c’est celle qui relie Paleóchora au village de Sougia.
Elle fait partie du fameux sentier de randonnée européen E4, le plus long d’Europe (plus de 10.000 kilomètres), et qui traverse entre autres la Crète d’ouest en est.
Le sentier est bien balisé, il est entretenu et on ne peut donc pas vraiment se tromper.

Distance : 14 km – Durée : 5 à 6 heures – Niveau : aucune difficulté
Pour le retour, il suffit de prendre le bateau de Sougia à Paleóchora.
- Les restaurants
Difficile de parler de Paleóchora sans évoquer les innombrables restaurants dont elle est dotée ! Il y en a plusieurs dizaines en tout, ce qui est énorme pour un si petit village. Du coup, tant mieux pour nos papilles…
L’essentiel des restos est concentré dans deux endroits : sur le front de mer…

… et tout le long de la petite rue qui mène à l’église Evangelistra.

La plupart des restaurants servent les spécialités gastronomiques grecques et crétoises, et les tarifs pratiqués sont généralement bon marché.
- La côte en kayak
Il existe la possibilité de découvrir les beautés du joli littoral en kayak : la côte en kayak.
Le départ se fait depuis Paleóchora.
- Les traversées
Le ferry est un moyen beaucoup plus rapide que la voiture pour se déplacer vers les autres villes de la côte sud car, les routes étant très sinueuses, les trajets en voiture prennent du temps.
La seule compagnie opérant ces liaisons est Anendyk.
Les villes desservies sont Hora Sfakion, Loutro, Agia Roumeli et Sougia, ainsi que la petite île de Gavdos.
On peut soit acheter les billets sur place, soit réserver en ligne (Anendyk).
Le ferry transporte les voitures.
Attention, certains trajets peuvent être complets, notamment en haute saison.
Les plages
Située sur une presqu’île, Paleóchora est enserrée entre deux jolies baies, chacune bordée par une plage. Sur une poignée de kilomètres le long du littoral, à l’est comme à l’ouest, on trouve une succession d’autres plages, ainsi que des criques isolées qui plongent dans les eaux cristallines : on n’a donc que l’embarras du choix. En voici quelques-unes…
La plage de Chalikia
Située à la sortie de la ville en direction de l’est, la plage de Chalikia est essentiellement constituée de galets.

Il s’agit d’une plage dont une petite partie est aménagée, c’est-à-dire dotée de transats et de parasols, où l’on peut prendre un verre.


Il suffit de marcher un peu pour s’éloigner de la zone des transats et des parasols. On se retrouve alors à peu près seul, avec la possibilité de poser sa serviette à l’ombre des arbres qui bordent la plage.

Ici, la baie est en général un peu plus abritée du vent que la plage de Pachia Ammos (située de l’autre côté de la ville, voir ci-dessous).
Ce sont notamment les eaux cristallines qui ont fait la réputation de Chalikia.


Malgré ces eaux translucides et comme souvent en Crète, le snorkeling ne vaut pas le coup ici car il y a peu de poissons.

A une vingtaine de mètres à peine de la plage se trouve un bar-restaurant.
D’un point de vue pratique, il y a suffisamment de place pour garer la voiture le long de la plage.
Enfin, il est nécessaire d’avoir des chaussures de rochers.
La plage de Pachia Ammos
Il ne faut pas la confondre avec la plage du même nom qui est située, elle, à l’autre bout de la Crète, tout à l’est. Ici, Pachia Ammos est la grande plage située à la sortie ouest de Paleóchora.
C’est même la plage principale de la ville, on la rejoint en moins de cinq minutes à pied depuis le centre.
Elle présente de multiples avantages :
- Plage de sable fin, et non pas de galets
- Eau peu profonde, plage surveillée
- Transats et parasols, ainsi que douches
- Plage bordée de nombreux cafés, restaurants, tavernes et bars, ouverts du matin au soir
- Activités nautiques
- Plage située face au coucher du soleil

Enfin, elle est assez vaste, ce qui laisse beaucoup de place à tous ceux qui ne souhaitent pas prendre de transat.
La plage Paralia Psilos Volakas
Il s’agit d’une toute petite plage aménagée située à un kilomètre de Paleóchora, en direction de l’ouest. Outre les parasols et les transats, une petite paillotte propose de quoi boire et manger à des prix corrects.


Si vos enfants ou vous-même aimez les plongeons, rendez-vous sur le côté gauche de la plage, où la côte rocheuse offre des plongeoirs naturels dans l’eau translucide (de un à huit mètres environ).
La plage Paralia Karavopetra
Trois kilomètres à l’ouest de Paleóchora se trouve encore une plage agréable : Paralia Karavopetra.

Cette plage est connue pour les gros rochers qui sont posés dessus, au bord de l’eau turquoise.


Contrairement aux plages présentées ci-dessus, celle-ci n’est pas aménagée. Il n’y a donc aucune commodité : ni transats, ni parasols, ni douches, ni restaurants…
Et c’est justement ce qui fait son charme : elle est plus sauvage, moins fréquentée, mais l’eau est tout aussi cristalline ici.

Le littoral est une succession de petites plages, généralement peu fréquentées voire carrément désertes, même en plein mois d’août. Il suffit donc de marcher à peine quelques minutes pour se dégoter un coin tranquille.

Quelques rochers ainsi qu’une ou deux toutes petites grottes assurent un peu d’ombre mais il y en a assez peu, et la place est parfois prise par les autres estivants. Par forte chaleur, notamment l’été où ça tape vraiment fort, il vaut donc mieux prévoir parasol ou casquette, et beaucoup d’eau…
Rayonner autour de Paleóchora
Il y a ceux qui privilégient le voyage en itinérance en faisant une nouvelle étape quotidiennement, et ceux qui préfèrent se poser quelques jours dans un seul et même endroit, depuis lequel ils peuvent rayonner tout autour pour visiter.
La ville la plus fréquentée pour rayonner dans l’ouest de l’île, c’est La Canée (ou Chania). Mais Paleóchora peut également constituer un excellent « camp de base » pour visiter cette partie occidentale de la Crète.


Nous avons visité les deux et bien sûr, les deux valent le coup ! Simplement, La Canée est plutôt destinée à ceux qui recherchent une grande ville animée (108.000 habitants, banlieue comprise), alors que Paleóchora est un village qui a su garder une dimension humaine (2.500 habitants…), bien qu’étant animé le soir quand même, avec tous ses bars et restaurants.
En voiture, il y a pas mal de sites à visiter autour de Paleóchora, en voici quelques-uns.
La plage de Falassarna
Elle est située à 58 kilomètres de Paleóchora (1h20 en voiture).

Il s’agit en fait d’une succession de plages de sable fin, de petites criques et, par endroits, de dunes.

Le tout s’étend sur trois kilomètres. Chacun a donc de quoi y trouver son compte.

La plage principale est aménagée : transats, parasols, snacks, et possibilité de pratiquer les sports nautiques ainsi que la plongée sous-marine.
Mais la plage est si longue qu’une partie seulement est aménagée, ce qui laisse toute la place qu’il faut à ceux qui ne louent pas de transat.
Et pour ceux qui veulent se retrouver seuls, il suffit de quelques minutes de marche pour découvrir très vite des petites plages et des petites criques désertes.


La plage étant orientée à l’ouest, il arrive que le vent souffle. C’est donc également un spot apprécié des véliplanchistes, kitesurfers etc.

Enfin, les couleurs de l’eau sont si belles que les visiteurs passent une bonne partie de leur temps à y faire des selfies.

Le littoral a été particulièrement préservé ici puisqu’il n’y a aucun hébergement sur la plage. Ils sont situés un peu en arrière et ne dénaturent donc pas le paysage.
Au bout de la plage, à l’extrémité nord, un petit chemin (20 minutes de marche ou 5 minutes de voiture) permet de rejoindre les ruines du village antique de Falassarna.
Enfin, d’un point de vue pratique, on trouve des parkings un peu partout le long des trois kilomètres de plage.
La plage d’Elafonissi
Elafonissi a la réputation d’être l’une des deux plus belles plages de Crète (avec Balos Beach, située plus au nord).
Elle est située à 47 kilomètres de Paleóchora par la route, mais à 14 kilomètres seulement à vol d’oiseau ! En effet, il n’y a pas de route le long du littoral et pour s’y rendre, il faut donc faire un détour en s’enfonçant dans les terres.
Une fois sur place, la plage est plutôt décevante car, malgré son joli lagon, elle n’a rien d’exceptionnel.

Il faut traverser ce lagon à gué pour rejoindre la petite île qui, elle, est beaucoup plus jolie et nature que la plage. Et paradoxalement, moins fréquentée !

Cette île est une succession de plages, de dunes et de criques peu fréquentées.

Le sable est réputé être rose à Elafonissi, mais ce n’est vrai qu’à de rares endroits. De plus, quand il y en a, c’est du sable rose pâle et non pas rose vif, contrairement à ce que l’on voit sur les photos hyper-retouchées du web, mais qui ne reflètent en rien la réalité.
Nous avons écrit un article beaucoup plus détaillé sur Elafonissi : Elafonissi : la plus belle plage de Crète ?…
Il y est notamment question de savoir si cette plage mérite sa réputation ou pas. Selon nous, pas vraiment…
La plage de Kedrodasos
Elle est située à 48 kilomètres de Paleóchora, et juste à côté d’Elafonissi.
Elle est beaucoup moins connue que son illustre voisine mais du coup, elle est également beaucoup moins fréquentée, et c’est tant mieux !

On y accède après une courte marche (10 minutes). A la sortie d’une agréable zone de genévriers, on débouche sur la plage.

Contrairement à Elafonissi, la plage est sauvage et elle n’est pas bondée l’été.

Kedrodasos n’est pas une plage aménagée : il n’y a ni transat, ni parasol, ni snack etc. Bref, quand on y va, il faut tout prévoir : parasol ou casquette, crème solaire, de quoi manger et surtout beaucoup d’eau notamment l’été, la chaleur pouvant être écrasante, comme partout en Crète.

Nous avons également dédié un article à part entière à cette plage coup de cœur : la plage sauvage et méconnue de Kedrodasos.
Un conseil : allez-y vite avant qu’elle ne devienne trop connue, et qu’elle ne soit à son tour prise d’assaut, comme Elafonissi…
Le petit village d’Agia Roumeli
Agia Roumeli est située à une heure de bateau de Paleóchora. On ne peut pas y aller en voiture.
C’est le point d’arrivée de la fameuse randonnée des gorges de Samaria. Les randonneurs qui y arrivent n’y restent pas et repartent sitôt leur rando terminée. Et c’est dommage car ce village mérite une petite visite à part entière.

Ponts vénitiens, ruines d’une forteresse ottomane, églises byzantines, chapelle troglodyte… Les curiosités ne manquent pas autour de ce charmant petit village.


Et comme partout sur le littoral crétois, il y des plages à Agia Roumeli. A la sortie du village, la jolie plage de Mashali est d’origine volcanique.

Les infos sur Agia Roumeli sont rarissimes sur le web, nous avons donc consacré à ce joli petit village tranquille un article détaillé : Agia Roumeli et les gorges de Samaria.

Ailleurs en Crète…







