Culminant à 3718 mètres d’altitude, le volcan Teide (qui se prononce Té-i-dé) est non seulement le plus haut sommet des îles Canaries, mais aussi celui de l’Espagne et de tout l’Océan Atlantique. Pourtant, il est loin de figurer parmi les plus hauts volcans du monde. Du moins si l’on mesure leur hauteur par rapport au niveau de la mer.
Car si l’on prend en compte leur hauteur totale, c’est-à-dire depuis leur base située au fond des océans, le Teide devient alors… le troisième volcan le plus haut du monde ! Seuls deux volcans hawaïens le précèdent.

Depuis le plancher océanique, la hauteur réelle du Teide dépasse ainsi les 7000 mètres, ce qui en fait une montagne située à mi-chemin entre le Mont Blanc et l’Everest !
On peut faire l’ascension de cette impressionnante montagne volcanique à pied mais aussi en téléphérique. Depuis le sommet, on peut assister à des levers et couchers du soleil majestueux.

Mais il y a également de nombreuses randonnées à faire dans les paysages lunaires de la caldeira : soit au milieu des nombreux volcans qu’elle contient, soit à travers une végétation étonnante, ou encore sur des chemins qui descendent tranquillement jusqu’à l’océan…
Bref, c’est tout le parc national du Teide qui est une pure merveille : inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est d’ailleurs le parc le plus visité d’Europe.
Sommaire
La caldeira du Teide
Une route unique traverse entièrement le parc national du Teide et mène jusqu’au volcan.

Mais elle permet aussi d’observer des panoramas exceptionnels tout au long du chemin. Notamment, il y a des cratères partout, souvent drappés de nuages.

Si vous y allez entre fin mai et début juillet, vous aurez la chance de pouvoir observer l’une des stars des lieux, la vipérine de Tenerife, en pleine floraison.

C’est à cette époque de l’année que cette magnifique plante herbacée, endémique de l’île et qui peut atteindre les deux à trois mètres de haut, se pare de centaines de petites fleurs couleur rouge corail.
En poursuivant la route vers le Teide, il y a le passage obligé aux Roques de Garcia. Il s’agit de formations rocheuses aux formes tourmentées, derrière lesquelles on aperçoit le volcan, au loin.


Le plus connu de ces rochers, le Roque Cinchado, semble tenir miraculeusement en équilibre au milieu d’un décor de western.

Un peu plus loin, c’est la dernière ligne droite vers le maître des lieux : le Teide.

L’ascension du Teide
Le volcan Teide étant un site naturel d’exception, il est victime de son succès. Aussi, pour le préserver du tourisme de masse, les autorités ont instauré l’obligation d’obtenir un permis pour en faire l’ascension.
Le but est forcément noble mais l’inconvénient, c’est que ce permis est assez long obtenir : il faut compter deux à trois mois minimum, et parfois un ou deux mois de plus, notamment en haute saison.
C’est ce qui dissuade bon nombre de touristes de tenter l’expérience car, ne connaissant pas l’existence de ce permis obligatoire, ils en font souvent la demande trop tard par rapport aux dates de leur voyage, alors qu’ils ont déjà réservé l’avion.
Si c’est votre cas, il vous reste quand même trois options pour vous rendre au sommet du géant : faire l’ascension soit de nuit (pour laquelle l’autorisation n’est pas nécessaire), soit en téléphérique, soit avec un tour-opérateur et ses guides officiels.

Généralités sur le permis d’ascension
Tout d’abord, il faut savoir que ce permis est gratuit, mais que seuls 200 permis sont délivrés chaque jour (guides officiels compris).
Attention : il est nominatif, ce qui signifie que vous êtes la seule personne à pouvoir en bénéficier. Les contrôles existent réellement (notamment à l’entrée du sentier Telesforo Bravo, c’est-à-dire entre l’arrivée du téléphérique et le sommet du Teide), et il vous faudra présenter à la fois votre permis d’ascension et votre pièce d’identité).
Enfin, il faut savoir que ce permis ne concerne pas toute l’ascension du Teide, mais seulement sa partie finale, qui commence à la Rambleta, c’est-à-dire la partie supérieure du téléphérique, située à 3555 mètres d’altitude, et va jusqu’au sommet. En-dessous, pas besoin de permis.
Voilà pour les généralités.
En résumé, pour obtenir son permis, la règle est simple : il faut préparer son voyage longtemps à l’avance.

L’ascension du Teide avec permis d’ascension obligatoire
Le permis est obligatoire pour grimper au sommet en journée, de 9h00 à 17h00. Avant 9h00 et après 17h00, plus besoin de permis.
La date ainsi que le créneau horaire sont choisis au moment ou l’on fait la demande de permis. Ce qui signifie qu’il y a zéro flexibilité, et qu’il faut espérer qu’il fera beau ce jour-là : c’est le principal inconvénient.
La demande de permis doit être effectuée via le site officiel de réservation des parcs nationaux espagnols : reservasparquesnacionales.es (soyez patients, la connexion est parfois incroyablement longue).

L’ascension du Teide sans permis… c’est permis !
Malgré toutes ces contraintes, il est quand même autorisé de grimper sans permis en haut du Teide, avant 9h00 et après 17h00. Ce qui laisse plusieurs options.
- Faire l’ascension de nuit
Pour cette option, la règle est d’être au sommet avant 9h00. Il ne faut donc pas hésiter à planifier un départ vers 2h00 du matin.
Le principal avantage, c’est qu’on peut choisir la date de l’ascension un jour où les prévisions météo sont bonnes. Alors qu’avec le permis réservé plusieurs mois à l’avance, on n’a aucune certitude de ce côté-là.
Pour cette ascension de nuit, le départ se fait au parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude).
Du parking de la Montaña Blanca au sommet du Teide
Distance : 8,3 km (16,6 km A/R si vous ne descendez pas en téléphérique)
Dénivelé positif : 1368 m
Durée : 4 à 6 heures d'ascension en moyenne, voire plus en prenant son temps...
Il ne faut pas négliger le mal des montagnes, qui peut rendre l’ascension pénible et la faire durer beaucoup plus longtemps que prévu. D’où l’importance de prévoir une petite marge afin d’être sûrs d’arriver là-haut avant 9h00…
- Faire l’ascension avec une halte d’une nuit au refuge Altavista
L’itinéraire est exactement le même que pour l’ascension de nuit, mais on monte sur deux jours au lieu d’un, en passant la nuit au refuge. On fait donc la première étape, qui va du parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude) au refuge (3260 mètres d’altitude) le premier jour sachant que pour cette étape, le permis n’est pas nécessaire. Puis on fait l’ascension finale tôt le lendemain matin (n’oublions pas que sans permis, il faut être au sommet avant 9h00), après la nuit passée au refuge.
Du coup, pour ceux qui sont sensibles au mal des montagnes, cette option peut être une solution intéressante : elle permet en effet de s’acclimater une nuit entière à 3260 mètres, au lieu d’enchaîner non stop jusqu’au sommet (3718 m).
Du refuge Altavista au sommet du Teide
Distance : 3 km
Dénivelé positif : 500 m environ
Durée : 1 à 2 heures en moyenne
Attention : le refuge est toujours complet, il faut donc le réserver des semaines à l’avance, et parfois bien plus… Ce qui pose finalement le même problème que pour l’obtention du permis d’ascension, avec d’une part l’obligation de s’organiser longtemps avant le voyage, et d’autre part celle de choisir une date fixe…
- Choisir l’ascension clé-en-main, avec un guide officiel
En choisissant cette option, vous n’avez aucune formalité à accomplir pour obtenir le permis, c’est le tour-opérateur qui s’en charge lui-même ! Ainsi, le principal avantage est la très forte diminution du délai pour obtenir le permis : il passe de plusieurs mois si vous faites les formalités vous-même, à quelques jours seulement avec cette option clé-en-main ! Et en plus, vous ne vous occupez de rien…
Avec cette option, en haute saison, on peut en principe réserver seulement 8 à 10 jours à l’avance (faites-le quand même un peu plus tôt si vous pouvez, histoire d’être sûrs d’avoir une place). En basse saison, il arrive même que le délai descende à 2 ou 3 jours !
Le lien : Volcano Teide.com
Pour cette formule d’ascension, la durée annoncée est d’environ 6h00, et le prix de 135 euros par personne.
A peu près tout est inclus : le permis donc, mais aussi l’aller-retour en téléphérique, le guide (en espagnol ou en anglais, mais pas en français)… Il vous reste juste à prévoir de quoi manger et boire.
- Faire l’ascension en téléphérique
Attention : avec cette option, on n’atteint pas tout à fait le sommet du Teide car on s’arrête à la Rambleta (la station du haut du téléphérique) située à 3555 mètres d’altitude. C’est-à-dire juste en-dessous du sommet du géant (3718 m).
Tarifs et horaires
Tarifs de l’aller-retour en téléphérique en journée, de 9h00 à 18h00 (l’horaire varie légèrement en fonction de la saison) :
- 41 euros par adulte
- 20,50 euros par enfant (moins de 13 ans)
L’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins 3 ans, aux femmes enceintes ni aux personnes souffrant de maladies cardiovasculaires.
L’accès aux personnes handicapées serait à l’étude mais n’existe pas à l’heure actuelle.

A noter qu’il ne faut que 8 minutes au téléphérique pour effectuer le trajet.
Pour réserver son billet de téléphérique en journée : Volcano Teide téléphérique de jour
Même si on n’est pas tout à fait au sommet du volcan, il faut bien avouer que le panorama est exceptionnel là aussi, surtout si l’on choisit l’option du téléphérique au coucher du soleil. Il faut alors réserver quelques jours à l’avance, et c’est l’option que nous avons choisie.

Le prix n’est pas donné (70 euros par adulte, 49.50 euros par enfant de 8 à 13 ans) mais le spectacle en vaut tellement la peine…
Il faut noter que l’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins de 8 ans.

Attention : des vêtements longs (pantalon, veste etc.) sont obligatoires pour l’option téléphérique au coucher du soleil. Si vous avez un short ou un T-shirt, vous ne passerez pas, les agents sont intransigeants sur ce point.

Il se peut en effet qu’il fasse extrêmement froid là-haut, 0°C voire parfois moins, c’est pourquoi cette règle de sécurité est incontournable : ceux qui ne la respectent pas sont refoulés et non remboursés, y compris lorsque la température là-haut est de 10 ou 15°C.

Le seul inconvénient de cette formule, c’est qu’elle est très encadrée. Il y a 90 personnes réparties en trois groupes d’une trentaine de personnes chacun, avec un guide par groupe.
On va au rythme du guide et, pour des raisons écologiques, on n’est pas autorisé à sortir du chemin, l’écosystème tout autour étant fragile. Mais heureusement, le spectacle vaut le coup quand même.

Pour réserver son billet de téléphérique au coucher du soleil : Volcano Teide coucher du soleil
Durée : 2 heures environ.
La randonnée du volcan Chinyero
Il existe de nombreuses façons de découvrir les beautés du parc national du Teide, puisqu’il comporte pas moins de 41 itinéraires balisés de randonnées !
Un excellent site décrit dans le détail un grand nombre de ces randonnées : webtenerife.
Distance, dénivelé, altitude, niveau de difficulté, descriptif de l’itinéraire, vidéos, tout y est ! N’hésitez pas à vous y référer pour choisir et planifier vos randos…

Parmi tous ces sentiers de randonnées, celui qui mène au Chinyero. Ce volcan qui culmine à 1552 mètres d’altitude est notamment connu pour avoir été le dernier en éruption sur toute l’île de Tenerife. C’était en 1909.
Le départ se fait dans le petit village de San Jose de Los Llanos.

En partant tôt le matin, on aperçoit le soleil se lever au loin, derrière les volcans vers lesquels on se dirige.

Très vite, on quitte le village pour s’enfoncer dans une jolie forêt de pins, dans laquelle on va marcher un bon petit moment.

Le dénivelé montant est modéré, ce qui rend la marche plutôt facile et agréable. Et le sentier est si bien balisé qu’il n’est pas possible de se tromper.


La sortie de la forêt est mémorable car elle coïncide avec l’arrivée dans la caldeira, face à un joli volcan, le Trevejo.
Son éruption de 1706 ravagea le vieux port de la ville de Garachico, située 8 kilomètres en contrebas. La lave eut beau s’arrêter aux pieds de l’église, l’édifice s’enflamma quand même à cause de l’extrême chaleur due à la proximité de la lave.
Cette éruption, qui amorça le déclin de la ville, fut celle qui eut le plus de conséquences sociales et économiques dans toute l’histoire volcanique de l’île.

En arrière-plan du Trevejo, on aperçoit au loin le Teide, majestueux.

A partir de là, on rejoint le Chinyero en empruntant des chemins de lave sur laquelle prospèrent les pins.


Si vous faites cette rando et qu’au retour, comme nous, vous n’êtes pas encore rassasiés par ces paysages, alors vous pouvez faire une petite bifurcation juste après avoir fait demi-tour au Chinyero.
Une petite extension de 2 kilomètres (donc 4 km aller-retour) en direction des Sables Noirs (Arenas Negras) permet alors de continuer à en prendre plein les yeux dans ces paysages lunaires.

Cela permet de prolonger le plaisir au milieu d’amas de roches volcaniques, dont la noirceur contraste avec le vert des pins omniprésents. Sur cette partie, le dénivelé est un peu plus prononcé que sur le parcours précédent mais la distance de cette extension étant relativement courte, ça passe sans trop de difficulté.


Ensuite, le retour se fait sur le même chemin que l’aller. On repasse donc devant le Trevejo. Il faut noter qu’il est interdit d’en faire l’ascension car il s’agit d’un milieu fragile qui doit être préservé, comme l’indique un gros panneau situé juste devant.

Il ne reste plus qu’à traverser la forêt de pins en sens inverse jusqu’à San Jose de Los Llanos.

D’un point de vue pratique, il y a un petit parking municipal gratuit juste à côté de l’église, où l’on peut laisser la voiture pendant toute la rando.
La randonnée San Jose de Los Llanos - Volcan Chinyero (A/R)
Distance : 8,6 km aller-retour
Dénivelé : 322 m+ et 322 m- (A/R)
Durée : 3 à 4 heures (A/R)
L'extension vers Arenas Negras fait 4 km aller-retour et prend +/1 une heure.

