Tenerife : ascension du volcan Teide et randonnée dans la caldeira

Culminant à 3718 mètres d’altitude, le volcan Teide (qui se prononce Té-i-dé) est non seulement le plus haut sommet des îles Canaries, mais aussi celui de l’Espagne et de tout l’Océan Atlantique. Pourtant, il est loin de figurer parmi les plus hauts volcans du monde. Du moins si l’on mesure leur hauteur par rapport au niveau de la mer.

Car si l’on prend en compte leur hauteur totale, c’est-à-dire depuis leur base située au fond des océans, le Teide devient alors… le troisième volcan le plus haut du monde ! Seuls deux volcans hawaïens le précèdent.

Vue aérienne sur l'île de Tenerife, dominée par le volcan Teide
Le volcan Teide domine l’île de Tenerife

Depuis le plancher océanique, la hauteur réelle du Teide dépasse ainsi les 7000 mètres, ce qui en fait une montagne située à mi-chemin entre le Mont Blanc et l’Everest !

On peut faire l’ascension de cette impressionnante montagne volcanique à pied mais aussi en téléphérique. Depuis le sommet, on peut assister à des levers et couchers du soleil majestueux.

Coucher de soleil depuis le volcan Teide, au-dessus de la mer de nuages
Le coucher du soleil depuis le Teide

Mais il y a également de nombreuses randonnées à faire dans les paysages lunaires de la caldeira : soit au milieu des nombreux volcans qu’elle contient, soit à travers une végétation étonnante, ou encore sur des chemins qui descendent tranquillement jusqu’à l’océan…

Bref, c’est tout le parc national du Teide qui est une pure merveille : inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est d’ailleurs le parc le plus visité d’Europe.


  1. La caldeira du Teide
  2. L’ascension du Teide
  3. La randonnée du volcan Chinyero


Une route unique traverse entièrement le parc national du Teide et mène jusqu’au volcan.

La route TF-21 est l'unique route qui traverse entièrement le parc national du Teide et sa caldeira
L’unique route qui traverse le parc

Mais elle permet aussi d’observer des panoramas exceptionnels tout au long du chemin. Notamment, il y a des cratères partout, souvent drappés de nuages.

Volcans, nuages et forêts dans le parc national du Teide

Si vous y allez entre fin mai et début juillet, vous aurez la chance de pouvoir observer l’une des stars des lieux, la vipérine de Tenerife, en pleine floraison.

Une vipérine de Tenerife fanée, cette plante herbacée endémique de l'île de Tenerife
Une vipérine de Tenerife fanée (en septembre)

C’est à cette époque de l’année que cette magnifique plante herbacée, endémique de l’île et qui peut atteindre les deux à trois mètres de haut, se pare de centaines de petites fleurs couleur rouge corail.

En poursuivant la route vers le Teide, il y a le passage obligé aux Roques de Garcia. Il s’agit de formations rocheuses aux formes tourmentées, derrière lesquelles on aperçoit le volcan, au loin.

Aux Roques de Garcia, le Roque Cinchado et en arrière-plan, le Teide
Les Roques de Garcia et en arrière-plan, le Teide

Le plus connu de ces rochers, le Roque Cinchado, semble tenir miraculeusement en équilibre au milieu d’un décor de western.

Aux Roques de Garcia, le Roque Cinchado dans un décor de western
Le Roque Cinchado

Un peu plus loin, c’est la dernière ligne droite vers le maître des lieux : le Teide.

La partie finale de la route TF-21, qui mène au volcan Teide

Le volcan Teide étant un site naturel d’exception, il est victime de son succès. Aussi, pour le préserver du tourisme de masse, les autorités ont instauré l’obligation d’obtenir un permis pour en faire l’ascension.

Le but est forcément noble mais l’inconvénient, c’est que ce permis est assez long obtenir : il faut compter deux à trois mois minimum, et parfois un ou deux mois de plus, notamment en haute saison.

C’est ce qui dissuade bon nombre de touristes de tenter l’expérience car, ne connaissant pas l’existence de ce permis obligatoire, ils en font souvent la demande trop tard par rapport aux dates de leur voyage, alors qu’ils ont déjà réservé l’avion.

Si c’est votre cas, il vous reste quand même trois options pour vous rendre au sommet du géant : faire l’ascension soit de nuit (pour laquelle l’autorisation n’est pas nécessaire), soit en téléphérique, soit avec un tour-opérateur et ses guides officiels.

Le soleil se couche sur la mer de nuages au-dessus de la caldeira du volcan Teide
Coucher de soleil depuis le sommet du Teide


Tout d’abord, il faut savoir que ce permis est gratuit, mais que seuls 200 permis sont délivrés chaque jour (guides officiels compris).

Attention : il est nominatif, ce qui signifie que vous êtes la seule personne à pouvoir en bénéficier. Les contrôles existent réellement (notamment à l’entrée du sentier Telesforo Bravo, c’est-à-dire entre l’arrivée du téléphérique et le sommet du Teide), et il vous faudra présenter à la fois votre permis d’ascension et votre pièce d’identité).

Enfin, il faut savoir que ce permis ne concerne pas toute l’ascension du Teide, mais seulement sa partie finale, qui commence à la Rambleta, c’est-à-dire la partie supérieure du téléphérique, située à 3555 mètres d’altitude, et va jusqu’au sommet. En-dessous, pas besoin de permis.

Voilà pour les généralités.

En résumé, pour obtenir son permis, la règle est simple : il faut préparer son voyage longtemps à l’avance.

La caldeira vue depuis la station basse du téléphérique, sur les flancs du volcan Teide
La caldeira vue depuis le Teide


Le permis est obligatoire pour grimper au sommet en journée, de 9h00 à 17h00. Avant 9h00 et après 17h00, plus besoin de permis.

La date ainsi que le créneau horaire sont choisis au moment ou l’on fait la demande de permis. Ce qui signifie qu’il y a zéro flexibilité, et qu’il faut espérer qu’il fera beau ce jour-là : c’est le principal inconvénient.

La demande de permis doit être effectuée via le site officiel de réservation des parcs nationaux espagnols : reservasparquesnacionales.es (soyez patients, la connexion est parfois incroyablement longue).

L'ombre gigantesque du volcan Teide sur la caldeira et sur la mer de nuages, pendant le coucher du soleil
L’ombre du Teide sur la caldeira


Malgré toutes ces contraintes, il est quand même autorisé de grimper sans permis en haut du Teide, avant 9h00 et après 17h00. Ce qui laisse plusieurs options.


Pour cette option, la règle est d’être au sommet avant 9h00. Il ne faut donc pas hésiter à planifier un départ vers 2h00 du matin.

Le principal avantage, c’est qu’on peut choisir la date de l’ascension un jour où les prévisions météo sont bonnes. Alors qu’avec le permis réservé plusieurs mois à l’avance, on n’a aucune certitude de ce côté-là.

Pour cette ascension de nuit, le départ se fait au parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude).

Il ne faut pas négliger le mal des montagnes, qui peut rendre l’ascension pénible et la faire durer beaucoup plus longtemps que prévu. D’où l’importance de prévoir une petite marge afin d’être sûrs d’arriver là-haut avant 9h00…


L’itinéraire est exactement le même que pour l’ascension de nuit, mais on monte sur deux jours au lieu d’un, en passant la nuit au refuge. On fait donc la première étape, qui va du parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude) au refuge (3260 mètres d’altitude) le premier jour sachant que pour cette étape, le permis n’est pas nécessaire. Puis on fait l’ascension finale tôt le lendemain matin (n’oublions pas que sans permis, il faut être au sommet avant 9h00), après la nuit passée au refuge.

Du coup, pour ceux qui sont sensibles au mal des montagnes, cette option peut être une solution intéressante : elle permet en effet de s’acclimater une nuit entière à 3260 mètres, au lieu d’enchaîner non stop jusqu’au sommet (3718 m).

Attention : le refuge est toujours complet, il faut donc le réserver des semaines à l’avance, et parfois bien plus… Ce qui pose finalement le même problème que pour l’obtention du permis d’ascension, avec d’une part l’obligation de s’organiser longtemps avant le voyage, et d’autre part celle de choisir une date fixe…


En choisissant cette option, vous n’avez aucune formalité à accomplir pour obtenir le permis, c’est le tour-opérateur qui s’en charge lui-même ! Ainsi, le principal avantage est la très forte diminution du délai pour obtenir le permis : il passe de plusieurs mois si vous faites les formalités vous-même, à quelques jours seulement avec cette option clé-en-main ! Et en plus, vous ne vous occupez de rien…

Avec cette option, en haute saison, on peut en principe réserver seulement 8 à 10 jours à l’avance (faites-le quand même un peu plus tôt si vous pouvez, histoire d’être sûrs d’avoir une place). En basse saison, il arrive même que le délai descende à 2 ou 3 jours !

Le lien : Volcano Teide.com

Pour cette formule d’ascension, la durée annoncée est d’environ 6h00, et le prix de 135 euros par personne.

A peu près tout est inclus : le permis donc, mais aussi l’aller-retour en téléphérique, le guide (en espagnol ou en anglais, mais pas en français)… Il vous reste juste à prévoir de quoi manger et boire.


Attention : avec cette option, on n’atteint pas tout à fait le sommet du Teide car on s’arrête à la Rambleta (la station du haut du téléphérique) située à 3555 mètres d’altitude. C’est-à-dire juste en-dessous du sommet du géant (3718 m).

Tarifs de l’aller-retour en téléphérique en journée, de 9h00 à 18h00 (l’horaire varie légèrement en fonction de la saison) :

  • 41 euros par adulte
  • 20,50 euros par enfant (moins de 13 ans)

L’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins 3 ans, aux femmes enceintes ni aux personnes souffrant de maladies cardiovasculaires.

L’accès aux personnes handicapées serait à l’étude mais n’existe pas à l’heure actuelle.

Le téléphérique au niveau de la station basse, sur les flancs du volcan Teide
La station du bas du téléphérique (2556 m)

A noter qu’il ne faut que 8 minutes au téléphérique pour effectuer le trajet.

Pour réserver son billet de téléphérique en journée : Volcano Teide téléphérique de jour

Même si on n’est pas tout à fait au sommet du volcan, il faut bien avouer que le panorama est exceptionnel là aussi, surtout si l’on choisit l’option du téléphérique au coucher du soleil. Il faut alors réserver quelques jours à l’avance, et c’est l’option que nous avons choisie.

La caldeira du volcan Teide et la mer de nuages vus depuis la Rambleta, éclairés par la lumière chaude du soleil couchant
La vue sur la caldeira depuis la Rambleta (la station du haut du téléphérique, à 3555 m)

Le prix n’est pas donné (70 euros par adulte, 49.50 euros par enfant de 8 à 13 ans) mais le spectacle en vaut tellement la peine…

Il faut noter que l’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins de 8 ans.

La caldeira du volcan Teide et la mer de nuages vus depuis la Rambleta, éclairés par la lumière chaude du soleil couchant

Attention : des vêtements longs (pantalon, veste etc.) sont obligatoires pour l’option téléphérique au coucher du soleil. Si vous avez un short ou un T-shirt, vous ne passerez pas, les agents sont intransigeants sur ce point.

Le soleil se couche sur la mer de nuages au-dessus de la caldeira du volcan Teide

Il se peut en effet qu’il fasse extrêmement froid là-haut, 0°C voire parfois moins, c’est pourquoi cette règle de sécurité est incontournable : ceux qui ne la respectent pas sont refoulés et non remboursés, y compris lorsque la température là-haut est de 10 ou 15°C.

Le soleil vien de se coucher sur la mer de nuages au-dessus de la caldeira du volcan Teide. Au premier, plan le cratère béant d'un volcan
Le cratère d’un volcan, en contrebas

Le seul inconvénient de cette formule, c’est qu’elle est très encadrée. Il y a 90 personnes réparties en trois groupes d’une trentaine de personnes chacun, avec un guide par groupe.

On va au rythme du guide et, pour des raisons écologiques, on n’est pas autorisé à sortir du chemin, l’écosystème tout autour étant fragile. Mais heureusement, le spectacle vaut le coup quand même.

Andres sur le sentier de la Rambleta devant les couleurs du ciel juste après le coucher du soleil
Andres, guide officiel

Pour réserver son billet de téléphérique au coucher du soleil : Volcano Teide coucher du soleil

Durée : 2 heures environ.

Il existe de nombreuses façons de découvrir les beautés du parc national du Teide, puisqu’il comporte pas moins de 41 itinéraires balisés de randonnées !

Un excellent site décrit dans le détail un grand nombre de ces randonnées : webtenerife.

Distance, dénivelé, altitude, niveau de difficulté, descriptif de l’itinéraire, vidéos, tout y est ! N’hésitez pas à vous y référer pour choisir et planifier vos randos…

Le volcan Teide, l'intérieur de la caldeira, la mer de cendres, la forêt de pins et quelques roches volcaniques, vus depuis le volcan Trevejo
Au fond, le Teide

Parmi tous ces sentiers de randonnées, celui qui mène au Chinyero. Ce volcan qui culmine à 1552 mètres d’altitude est notamment connu pour avoir été le dernier en éruption sur toute l’île de Tenerife. C’était en 1909.

Le départ se fait dans le petit village de San Jose de Los Llanos.

Une maison coloniale colorée éclairée par le soleil levant dans le petit village de San Jose de Los Llanos
Le départ de la rando, à San Jose de Los Llanos

En partant tôt le matin, on aperçoit le soleil se lever au loin, derrière les volcans vers lesquels on se dirige.

Le soleil se lève derrière le volcan Teide, vu depuis le petit village de San Jose de Los Llanos
Lever du soleil sur les volcans, depuis San Jose de Los Llanos

Très vite, on quitte le village pour s’enfoncer dans une jolie forêt de pins, dans laquelle on va marcher un bon petit moment.

Le petit village de San Jose de Los Llanos éclairé par la lumière chaude du soleil levant, vu depuis la forêt de pins
On quitte le village pour la forêt

Le dénivelé montant est modéré, ce qui rend la marche plutôt facile et agréable. Et le sentier est si bien balisé qu’il n’est pas possible de se tromper.

Randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Bonne direction : continuer
Randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Mauvaise direction : faire demi-tour

La sortie de la forêt est mémorable car elle coïncide avec l’arrivée dans la caldeira, face à un joli volcan, le Trevejo.

Son éruption de 1706 ravagea le vieux port de la ville de Garachico, située 8 kilomètres en contrebas. La lave eut beau s’arrêter aux pieds de l’église, l’édifice s’enflamma quand même à cause de l’extrême chaleur due à la proximité de la lave.

Cette éruption, qui amorça le déclin de la ville, fut celle qui eut le plus de conséquences sociales et économiques dans toute l’histoire volcanique de l’île.

Vue sur le volcan Trevejo, pendant la randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Le volcan Trevejo

En arrière-plan du Trevejo, on aperçoit au loin le Teide, majestueux.

Vue sur le volcan Teide, pendant la randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Au loin, le Teide

A partir de là, on rejoint le Chinyero en empruntant des chemins de lave sur laquelle prospèrent les pins.

Chemin de lave et de roches volcaniques, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Randonneuse au milieu des roches volcaniques dans la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero

Si vous faites cette rando et qu’au retour, comme nous, vous n’êtes pas encore rassasiés par ces paysages, alors vous pouvez faire une petite bifurcation juste après avoir fait demi-tour au Chinyero.

Une petite extension de 2 kilomètres (donc 4 km aller-retour) en direction des Sables Noirs (Arenas Negras) permet alors de continuer à en prendre plein les yeux dans ces paysages lunaires.

Panneaux directionnels dans la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero

Cela permet de prolonger le plaisir au milieu d’amas de roches volcaniques, dont la noirceur contraste avec le vert des pins omniprésents. Sur cette partie, le dénivelé est un peu plus prononcé que sur le parcours précédent mais la distance de cette extension étant relativement courte, ça passe sans trop de difficulté.

Chemin de randonnée au milieu des roches volcaniques dans la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Randonneuse au milieu des roches volcaniques dans la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero

Ensuite, le retour se fait sur le même chemin que l’aller. On repasse donc devant le Trevejo. Il faut noter qu’il est interdit d’en faire l’ascension car il s’agit d’un milieu fragile qui doit être préservé, comme l’indique un gros panneau situé juste devant.

Vue sur le volcan Trevejo depuis la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Le Trevejo

Il ne reste plus qu’à traverser la forêt de pins en sens inverse jusqu’à San Jose de Los Llanos.

La petite église de San Jose de Los Llanos, point de départ de la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
La petite église de San Jose de Los Llanos

D’un point de vue pratique, il y a un petit parking municipal gratuit juste à côté de l’église, où l’on peut laisser la voiture pendant toute la rando.





Laisser un commentaire