Randonnée aux lacs d’Ayous (Pyrénées)


Le tour des lacs d’Ayous est une belle randonnée comportant peu de difficultés, donc accessible à tous.

Pour ceux qui souhaitent se lancer, rien de plus simple : le tracé est en général bien indiqué, et les infos pratiques à la fin de cet article (ou en cliquant directement ici) vous aideront à vous guider pas à pas…


Pour moi, le but de ce tour des lacs d’Ayous est d’en ramener un maximum d’images : photos et vidéos. Notamment, je souhaite photographier le site au coucher puis au lever du soleil, ce qui veut dire que je dois passer une nuit là-haut. Je vais donc faire en deux jours, cette rando d’un jour.

Je choisis mon option préférée à savoir le bivouac, mais il est également possible de dormir au refuge d’Ayous, perché juste au-dessus d’un grand et beau miroir : le lac Gentau (souvent appelé, à tort, « le lac d’Ayous »).

Le refuge d’Ayous et le lac Gentau

Petite précision donc : les lacs d’Ayous sont au nombre de six : le lac Roumassot, le lac du Miey, le lac Gentau, le lac Bersau, le lac Paradis et le lac Castéreau. Et le point d’orgue de cette randonnée des lacs d’Ayous, c’est le lac Gentau, dominé par le fameux pic du Midi d’Ossau.

Mais commençons par le commencement. Le départ de cette rando se fait depuis le parking du lac de Bious-Artigues (1416 m), dans les Pyrénées-Atlantiques, non loin de la frontière espagnole. Le parcours commence par la traversée d’une forêt agréable à flanc de montagne.

Pour ma part, la météo n’est pas au rendez-vous pour cette première journée de rando en solo. Les montagnes sont noyées dans les nuages, et la visibilité est au mieux mauvaise, au pire nulle.

Comme souvent par mauvais temps, ce sont finalement les images en noir et blanc qui rendent le mieux.

Il est inutile de publier ici d’autres images prises dans la grisaille ambiante. Pour faire les belles photos que j’espérais, c’est raté. Heureusement, les vidéos rendront beaucoup mieux, notamment avec la brume qui fuse gracieusement à la surface du lac (vidéo d’1 mn en fin d’article).

Malgré la mauvaise humeur de la météo, cette nature brute garde un certain charme et une fois arrivé sur la rive du lac Gentau (1965 m), je suis heureux d’y planter ma petite tente, quelques mètres en dessous des nuages.

En début d’après-midi, le temps arrête enfin de passer ses nerfs sur les randonneurs et randonneuses du coin : entre deux nuages, le soleil se décide à pointer le bout de son nez.

Ayant l’après-midi à tuer en attendant de photographier le coucher du soleil, je décide d’emprunter une sente qui monte vers le col d’Ayous (2188 m). Là, je croise quelques quadrupèdes locaux, dont l’agilité à escalader les pentes escarpées me rend vert de jalousie.

Plus je monte, plus le paysage vaut le coup, notamment le lac Gentau, vu d’en-haut dans son écrin de montagnes.

Le lac Gentau

Arrivé au sommet, je longe la ligne de crête avant de basculer sur le versant opposé.

Là, je déniche un petit sentier plutôt caché qui va me mener jusqu’au pic de Larry (2337 m), point culminant de mon week-end. Là-haut, tout est gris autour de moi. Pourtant, en quelques minutes, les nuages détalent et je m’aperçois que je suis juste au-dessus d’une mer de nuages, que transpercent timidement quelques sommets.

Les nuages avancent à grande vitesse et dégagent plus ou moins la vue, me laissant enfin apercevoir le fameux pic du Midi d’Ossau (2884 m) ainsi qu’à ses pieds, le lac Gentau d’où je viens, et son refuge, minuscule vu d’ici.

De l’autre côté, une trouée dans les nuages dévoile également le joli lac Bersau (2082 m).

Je suis un peu déçu car a posteriori, je m’apercevrai que les photos ne rendent pas vraiment la grandeur du paysage.

Je retourne à ma tente pour manger un morceau.

En descendant, les éclaircies me permettent d’apprécier différentes vues sur le très photogénique lac Gentau.

J’ai bien fait d’en profiter car très vite, le temps se couvre à nouveau.

Je comprends vite que les dieux de la météo ne sont définitivement pas avec moi et que mon appareil photo ne verra pas le soleil se coucher ce soir.

Je pars donc à la recherche de quelque chose à lui mettre sous la dent, et je tombe sur une petite cascade à proximité, légèrement voilée dans une fine brume. Bon, rien de génial c’est vrai, mais suffisant pour me permettre d’assouvir un peu ma soif de déclencher.

De retour à ma tente, je saisis quelques images du refuge qui se fait assaillir sans relâche par un troupeau de nuages.

J’en termine avec ma moisson d’images d’une journée plutôt riche malgré le temps récalcitrant. Sur l’autre rive, je vois danser des lumières de frontales qui s’avèrent être celles de pêcheurs nocturnes.

Il est 23h, c’est l’heure de me coucher au milieu de cette nature qui va m’offrir, dans quelques heures, un superbe lever de soleil sur la montagne et ses lacs d’altitude…

5h du matin. Après une nuit à 5° passée en tête-à-tête avec mon sac à dos sous ma petite tente, « je me lève avec le soleil. Mais pour lui, c’est plus grandiose » (Sylvain Tesson, L’axe du loup).

En réalité, je me suis levé juste avant lui, histoire d’être prêt à l’immortaliser dans les meilleures conditions, mais je voulais juste placer cette citation que j’aime bien, tirée d’un excellent bouquin que je conseille au passage à tous les passionnés de voyages, de nature et de rencontres, et qui rêvent d’évasion…

Le lac du Miey

Les premiers rayons dudit soleil viennent donc lécher la toile de ma tente ainsi que celle de mes voisins, montée à une cinquantaine de mètres de là. Alors que tous les autres randonneurs ont planté la leur sur la rive d’en face, aux pieds du refuge, notre emplacement à l’écart vaut son pesant d’or à ce moment-là.

Le soleil en se levant commence à colorer les sommets d’en face.

Le fameux pic du Midi d’Ossau qui, aidé par les nuages, a pris un malin plaisir hier à jouer à cache-cache avec mon appareil photo, se laisse enfin mitrailler à volonté.

La végétation se réveille tranquillement…

La lumière chaude du petit matin dore la montagne…

… laquelle projette d’étranges reflets orangés à la surface du lac.

 

Cette lumière blonde rend tout beau autour de moi. Du coup, je ne sais plus où donner de la tête et je shoote dans tous les sens.

Au fur et à mesure que le soleil monte, sa lumière se fait moins photogénique contrairement au lac Gentau, transformé comme tous les jours en miroir géant.

Alors qu’hier, la brume a passé la journée à fuser à la surface du lac, ce matin, il a retrouvé toute sa quiétude.

Après en avoir pris plein les yeux ce matin, il est temps pour moi de plier bagage. Je range donc la tente et tout mon matos pour attaquer la fin de cette rando en forme de boucle, sur un circuit assez fréquenté.

Dans un premier temps, le chemin du retour serpente en montant au milieu de quelques paisibles lacquettes.

Il passe ensuite devant le lac Bersau (2080 m) puis le lac Castérau (1943 m), dernier lac de la rando.

Le lac Castérau

Après une descente abrupte au milieu de la rocaille, le décor change brusquement : l’amas désordonné de rochers au milieu desquels on vient de descendre laisse la place à une zone pastorale colonisée par les vaches, les brebis et les chevaux.

Enfin, un peu plus loin, on arrive dans la forêt qui nous ramène au parking du lac de Bious-Artigues (1416 m), point de départ et d’arrivée de cette très belle rando.

Le lac de Bious-Artigues

INFOS PRATIQUES


Tour des lacs d’Ayous : le tracé

Distance : 15 km.

Dénivelé : 700 m+ et 700 m-

Durée : environ 6h30 (enfin, ça dépend : les rapides mettront 5h30, ceux qui flânent 7h00 voire 8h00…).

Itinéraire détaillé

Le point de départ de cette rando accessible à tous est le parking du lac de Bious-Artigues (1416 m), à 57 km au sud de Pau et 18 km au sud de Laruns.

Depuis le parking, il faut d’abord suivre les panneaux « lacs d’Ayous » en prenant la piste carrossable qui contourne le lac par la gauche. On monte sur ce chemin en dur sous les arbres.

Puis on traverse un petit pont qui enjambe une cascade.

Au bout de 2 km, on arrive au pont de Bious (1540 m) où se situent une bifurcation et un panneau (cf. plan ci-dessus).

La bifurcation au niveau du pont de Bious : qu’on aille à droite ou à gauche, c’est le début de la boucle, qui nous ramènera ici…

Si l’on prend à droite (l’option que j’ai choisie), c’est pour faire la boucle dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, ce qui constitue le chemin le plus court pour rejoindre le lac Gentau et son refuge (depuis ce pont, il ne reste plus que 1h45 de marche environ, +/- selon le rythme de chacun).

Si l’on prend à gauche, la distance pour rejoindre le refuge est deux fois plus longue, et le tracé montant sera sensiblement plus escarpé.

De cette bifurcation, on aperçoit déjà le pic du Midi d’Ossau (auquel les locaux ont attribué le doux surnom de  « Jean-Pierre » : lire l’article de Sud-Ouest pour en savoir plus…).

En prenant donc à droite, on quitte enfin cette piste carrossable pour poursuivre sur le GR10, qui s’enfonce dans la forêt.

Là, il suffit de suivre le sentier pour ne pas se tromper. Il monte en lacets, sort de la forêt puis y replonge brièvement. Après un passage à découvert pas très long, il se poursuit jusqu’au lac Roumassot (1845 m), situé à 4 km du point de départ.

Le lac Roumassot

Le sentier contourne ce lac par la droite et monte le long d’une cascade.

On arrive alors au lac du Miey (1914 m).

Le lac du Miey

En poursuivant sur la sente qui monte, on longe brièvement une nouvelle cascade et on arrive rapidement au lac Gentau (1965 m) puis à son refuge (1980 m).

L’arrivée au lac Gentau

Pour la suite de la rando, il y a deux possibilités : soit on fait demi-tour pour prendre en sens inverse le chemin de l’aller, soit on termine la boucle.

La première option est beaucoup plus facile physiquement (voir plus bas).

Si l’on choisit la seconde (poursuivre la boucle), le départ se fait au niveau du refuge, où il suffit de suivre les panneaux (en jaune et vert sur la photo ci-dessous).

La sente longe tout d’abord le lit du ruisseau d’alimentation du lac Gentau, puis passe à côté de quelques jolies lacquettes.

Puis après 2 km de montée, on arrive au lac Bersau (2080 m).

Le lac Bersau

En suivant le chemin qui contourne le lac Bersau par la gauche, on parvient à un col (2084 m) qui marque le point culminant de la rando. On se retrouve alors face à une sorte de molaire géante (en réalité le pic Castérau, 2227 m).

Le pic Castérau

Débute ensuite la longue descente qui va se poursuivre jusqu’à l’arrivée. On parvient assez rapidement à une petite bifurcation où il faut prendre à gauche pour continuer à descendre (si l’on prend à droite, on se dirige vers le col des Moines). On arrive alors au lac Castérau (1943 m).

Le lac Castérau

La descente se poursuit dans des amas de pierres jusqu’à la cabane de berger de la Hosse (1715 m) qui marque une bifurcation. Là, il faut prendre le chemin qui part sur la gauche. Il est beaucoup plus large que la sente précédente car il est désormais accessible aux voitures.

La vue depuis la cabane de la Hosse (tout à gauche, le chemin du retour)

 

Le pic Castérau

On poursuit la descente sur cette piste carrossable au milieu d’agréables paysages pastoraux.

 

Ce large chemin nous ramène au pont de Bious (1540 m) : rappelez-vous, c’est la bifurcation rencontrée au tout début de la rando, 2 km après le départ.

Le ruisseau ci-dessus est situé quelques centaines de mètres avant le pont de Bious

C’est ainsi qu’on se retrouve dans la forêt du tout début du parcours et qui nous ramène assez vite au parking du lac de Bious-Artigues (1416 m), point de départ et d’arrivée de la rando.


Grimper le pic de Larry (depuis le refuge d’Ayous)

Quand on longe le lac Gentau (par la droite) en direction du refuge d’Ayous, on arrive à une bifurcation qu’on ne peut pas rater et où il faut prendre à droite.

Il suffit ensuite de suivre la sente jusqu’en haut. Là, on poursuit sur le chemin de crête qui part à gauche (en longeant, du moins lors de mon passage, une clôture électrique qui empêche le bétail de basculer sur l’autre versant). On arrive sur un rebord qui surplombe le vide, d’où on a une jolie vue (quand c’est dégagé…) sur le lac Gentau en contrebas.

Il faut alors se retourner et, le dos au lac Gentau, repérer un petit sentier à quelques mètres, légèrement à gauche, qui descend brusquement derrière ce surplomb : il permet de passer sur le versant opposé au lac.

On se retrouve alors face au pic de Larry, qu’il ne reste plus qu’à gravir !

Deux randonneurs gravissent le pic de Larry (au fond)

Depuis le sommet, la vue est somptueuse, même si elle ne rend pas très bien en photo.


Où bivouaquer ?

La plupart des randonneurs bivouaquent autour du lac Gentau, mais il est possible de planter sa tente dans une zone bien plus étendue.

La réglementation du Parc National des Pyrénées stipule en effet que « le bivouac réglementé est autorisé à plus d’une heure de marche d’un accès routier, entre 19h et 9h ».

Pour ce qui est du lac Gentau, la plupart des randonneurs montent leur tente aux pieds du refuge.

Pour ma part, j’ai choisi de dormir un peu plus à l’écart, complètement de l’autre côté du lac.

Une seule tente est venue se planter dans cette zone plus isolée, à une bonne cinquantaine de mètres de la mienne.

Le choix dépend donc du niveau de tranquillité ou au contraire du désir de contact que chacun souhaite avoir.


Le refuge d’Ayous

Vous trouverez toutes les infos sur leur site internet : refuge d’Ayous

 

→ Pour réserver

En saison, par téléphone : 05.59.05.37.00

Hors saison, par mail : refuge.ayous@gmail.com (le lien : réservation refuge d’Ayous)

 

→ Les tarifs (au 16/04/2023)

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Bon à savoir…

→ Le parking du lac de Bious-Artigues

Selon la saison, ce parking peut être complet très tôt (parfois dès 7h00 du matin). Il faut alors se rabattre sur le parking situé en contrebas, ce qui nécessite une demi-heure de marche supplémentaire (et sur du bitume) pour rallier le parking du haut, lequel marque le point de départ de la rando (et idem au retour, bien sûr…). Donc en haute saison voire le week-end, il vaut mieux prévoir d’arriver très tôt…

→ Le parcours

Le grand classique consiste à réaliser la boucle décrite ci-dessus. Si elle ne présente pas de difficulté particulière, elle peut s’avérer assez fatigante quand même pour les personnes un peu sédentaires, qui n’ont pas l’habitude de marcher (a fortiori en montagne), qui ont des douleurs par exemple aux genoux etc.

Pour ces personnes, il est possible, après avoir atteint le refuge, de revenir par le chemin de l’aller plutôt que de terminer la boucle. En effet, le refuge n’est situé qu’à 5,5 km du point de départ (si l’on fait la boucle dans le sens contraire des aiguilles d’une montre). Ainsi, faire l’aller/retour par ce chemin-là plutôt que la boucle entière revient à parcourir 11 km en tout au lieu de 15, et avec un peu moins de dénivelé (positif et négatif) : c’est donc tout bénéfice.

→ Le soleil

Bien sûr, ça peut paraître simpliste d’en parler mais j’ai croisé tellement de randonneurs et randonneuses rouges comme des pivoines que ça ne coûte rien de rappeler l’évidence : prévoyez de la crème solaire indice 50 et/ou chapeau/casquette. Car n’oublions pas que ça tape bien plus fort en altitude qu’au niveau de la mer…

→ Éviter la haute saison ?

Cette rando, en plus d’être belle, a deux caractéristiques principales : elle est globalement facile… et donc beaucoup de gens la font !

Sur les belles journées d’été, elle ressemble à une autoroute de la montagne. On peut apprécier de croiser tant de monde mais si ce n’est pas le cas, il vaut mieux éviter les vacances scolaires, et parfois même les week-ends.

A titre personnel, je l’ai faite un vendredi et un samedi, au tout début juillet, c’est-à-dire juste avant le débarquement du plus gros des touristes. Résultat, il n’y avait pas trop de monde le vendredi alors que le samedi pour le retour, j’ai été impressionné de croiser une telle foule de randonneurs… dont beaucoup d’ailleurs arboraient le fameux « bronzage agricole » !


 

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Le pic du midi d’Ossau en hiver, vu depuis l’Espagne voisine

 

Vidéo : les plus belles images de la rando en 1mn25 :