Parmi les plus jolies îles des Cyclades, Paros n’est pas la plus réputée… et tant mieux car la conséquence, c’est qu’elle est beaucoup moins fréquentée que certaines de ses voisines, lesquelles sont prises d’assaut. On peut donc y découvrir les plus belles plages, des villages blancs pittoresques et de magnifiques paysages sans la frénésie touristique qui règne ailleurs dans les Cyclades.
A découvrir aussi dans les alentours, l’île d’Antiparos et pour finir, petite escapade à Athènes.
Il y a tellement de choses à faire et à voir à Paros : des plages bien sûr, des petits villages pittoresques, diverses activités nautiques, sans compter une multitude d’églises orthodoxes dans toute leur splendeur. Du coup, c’est un petit paradis pour les visiteurs comme pour les amateurs de photos…
L’église d’Agkeria
Le village d’Aliki
Vu la forte chaleur qui nous tombe dessus en ce mois de juillet, la première urgence en débarquant à Paros consiste à trouver… une plage ! Rien de très culturel certes, mais le summum du point de vue pratique. C’est à la sortie du petit village d’Aliki, au sud-ouest de l’île, que nous trouvons rapidement notre bonheur.
Piso Aliki Beach
Nous ne le savons pas encore mais cette plage est si agréable, notamment grâce à l’ombre des petits arbres qui ont poussé tout au bout, qu’elle deviendra notre repaire jusqu’à la fin du séjour.
A son extrémité, les rochers forment un récif naturel qui permet de faire du snorkeling.
En marchant un peu dans les rochers, on se rend compte que cette plage d’apparence sauvage est située juste à la sortie du village.
Aliki
De là, il n’y a que quelques pas à faire pour découvrir notre première petite église grecque, qui trône sereinement face à la mer. Comme sortie de messe, il doit y avoir pire.
L’église Saint-Nicholas
Paros est extrêmement réputée pour son marbre blanc, qui est le plus translucide qui existe. C’est avec lui que furent sculptés bon nombre de chefs-d’œuvre antiques, dont la Vénus de Milo. Idem pour le tombeau de Napoléon.
Au fil des jours, nous allons faire le tour de cette petite île de 21 kilomètres de long afin d’en découvrir tous les recoins…
Le port de Parikia
Sur la route de Parikia, le littoral est très coloré et sous cette forte chaleur, il est difficile de résister à l’eau translucide qui nous tend les bras.
Les points de vues se succèdent donc, sur cette côte peuplée notamment de moulins fleuris et de petites églises orthodoxes à la blancheur éclatante.
Parikia est le point d’entrée de Paros, puisque c’est dans ce petit port qu’accostent les ferries en provenance du Pirée.
Une ruelle de Parikia
La ville est à la fois agréable et animée sur son front de mer, et calme et pittoresque dans ses ruelles blanches, où vivent paisiblement ses 6000 habitants.
Les ruelles blanches de Parikia
Mais la principale richesse de Parikia est son église dite « aux cent portes ». Sa construction fût lancée en 326 par l’empereur Constantin Ier lui-même, quelques années à peine avant que son nom ne passe à la postérité en étant donné à la cité mythique de Byzance : Constantinople.
Il s’agit de la plus ancienne église orthodoxe encore en activité. Le site contient en réalité trois églises, un cloître et le musée byzantin.
Kite-surf à Pounda
Sans transition : la petite île d’Antiparos est située juste en face de Paros, plein ouest.
Au fond : Antiparos
Un couloir d’un petit kilomètre de large sépare les deux îles. Le vent qui vient les fouetter se renforce en les longeant, et lorsqu’il débouche dans ce couloir, il s’y engouffre avec une puissance décuplée.
C’est donc là, sur ce vaste plan d’eau transformé par les fortes rafales de vent en spot de kite-surf, que les passionnés de glisse se donnent rendez-vous. Débutants s’abstenir.
Cette plage de Pounda, à la fois très fréquentée et très colorée, respire la passion du kite.
Pendant que certains préparent leur voile sur le sable, d’autres rivalisent de prouesses à quelques mètres de là, dans l’eau.
Plonger sur des sites antiques
Pendant longtemps, la très stricte législation grecque ne permettait de pratiquer la plongée sous-marine que sur quelques sites dans tout le pays. Son application sévère visait pourtant un objectif des plus louables : protéger des pilleurs les innombrables vestiges antiques qui jonchent aujourd’hui encore les fonds marins grecs.
Finalement, c’est assez récemment que cette loi s’est enfin assouplie de sorte qu’aujourd’hui, on puisse plonger normalement à la condition d’être supervisé par une école de plongée. Du coup, ces dernières fleurissent dans tout le pays…
C’est ainsi que j’ai eu la chance de plonger au-dessus des ruines d’un village minoen vieux de quelque 5000 ans. Quelle fabuleuse impression que celle qu’on ressent en palmant paisiblement au-dessus des vestiges de ces maisons antiques noyées. Notre guide de palanquée nous montrera les morceaux d’une amphore cachés sous les restes d’un pan de mur.
Les restes d’une amphore antique
Colonisée par les algues et les coquillages, il n’en reste certes plus grand-chose, mais suffisamment pour que nous laissions vagabonder notre imagination sur tous ces trésors antiques qui se cachent toujours au fond de la Mer Égée…
La suite de la plongée nous permet d’observer la faune méditerranéenne habituelle.
Cigale de merVers de feu
La ville blanche : Naoussa
Tout au nord de l’île au fond d’une grande baie, s’étale la jolie petite ville blanche de Naoussa.
Longtemps cantonnée au statut de paisible port de pêche, elle s’est transformée au fil des années en destination touristique en vogue, à tel point que certaines célébrités ont fini par en faire leur lieu de villégiature préféré : Stéphane Bern ou encore Nikos Aliagas, pour ne citer qu’eux.
Outre quelques petits musées et les plages alentour, la principale attraction de la ville réside dans son front de mer qui donne sur le port.
Les quais font face à la multitude de restaurants qui animent ce front de mer, et les pêcheurs n’ont donc qu’à traverser la rue pour vendre aux restaurateurs leurs produits tout juste sortis de l’eau.
L’île d’Antiparos
Longue de douze kilomètres et assez sauvage, cette petite île est particulièrement calme. Son pourtour est agrémenté d’une multitude de plages.
Mais son principal attrait touristique est la vaste grotte dont l’entrée est située sur les hauteurs de l’île. Ses dimensions sont impressionnantes puisqu’elle plonge sous terre à plus de cent mètres de profondeur.
Au fil des millénaires, elle s’est fait coloniser lentement mais sûrement par des milliers de stalactites et stalagmites, parmi lesquelles la plus ancienne stalagmite d’Europe, qui atteint l’âge vénérable de 45 millions d’années.
Ce n’est qu’au XVIIème siècle, alors qu’elle était totalement inconnue jusque-là, que cette merveille de la nature fut rendue célèbre : la tenue d’une messe de Noël dans ce décor surréaliste eut un effet retentissant bien au-delà des frontières grecques.
Athènes
Si notre périple grec est essentiellement axé sur la découverte des Cyclades, c’est parce que l’été n’est pas le meilleur moment pour découvrir Athènes : non seulement la chaleur y est écrasante mais en plus, le nombre de touristes bat des records.
Nous avons donc décidé de passer seulement deux jours dans la Cité d’Athéna, et encore… s’il fait vraiment trop chaud, nous avons prévu un plan B : nous terminerons alors chacune de ces deux journées par un rafraîchissement dans la petite piscine de l’hôtel.
Inutile de dire qu’une fois à Athènes, Victor et Arthur n’ont qu’une seule envie : gravir cette fameuse colline de l’Acropole afin d’en découvrir toutes les richesses dont ils ont l’impression d’avoir toujours entendu parler, dans les livres d’histoire comme dans les dessins animés.
L’été, le bon plan consiste à arriver sur ce fabuleux site antique dès l’ouverture : la forte chaleur ainsi que la foule de touristes n’inondent pas encore les lieux.
La dernière fois que je suis venu à Athènes, le Parthénon était presque laid tellement il était enfoui sous des tonnes d’échafaudages. Il restait alors 18 ans de travaux et j’avais été très frustré à l’époque de ne pas pouvoir l’admirer sans cet habit de ferraille. Aujourd’hui, c’est-à-dire 21 ans plus tard, je me réjouis donc à l’idée de le découvrir enfin dans toute sa splendeur.
Encore raté ! Un vieux panneau confirme que ces travaux ont pris du retard au fil des années. J’essaie donc d’immortaliser comme je peux ce monument mythique aux endroits où il n’y a plus d’échafaudages, plutôt que d’envisager de revenir ici à l’âge de la retraite en espérant que les travaux seront enfin terminés…
Qu’à cela ne tienne, nous allons jeter notre dévolu sur l’autre merveille du site : l’Érechtéion. Car si le Parthénon est bien le symbole mondialement connu de la Grèce Antique, son voisin l’Érechtéion revêt lui aussi une importance majeure : c’est bien lui qui était le véritable sanctuaire de l’Acropole, dédié au culte de la déesse Athéna notamment.
La principale caractéristique de ce temple, ce sont les Caryatides, ces six statues de femmes qui servent de colonnes et semblent avoir la ville à leurs pieds.
Très vite, les flots de touristes commencent à se répandre entre les différentes ruines antiques qui habillent l’Acropole. Nous avons bien profité du site dès son ouverture quand il y avait relativement peu de monde mais maintenant, il est temps de rallier l’étape suivante : l’Agora athénienne.
La Stoa d’Attale dans l’Agora athénienne
Située à deux pas de l’Acropole en contrebas, c’est là que battait le cœur de la cité d’Athènes pendant l’Antiquité. Aujourd’hui, on en visite les ruines dans un vaste écrin de verdure particulièrement agréable. L’Agora romaine est située à deux pas de là.
L’église des Saints-Apôtres (coupole)
Nous terminerons cette visite athénienne par l’un des plus anciens quartiers d’Europe : la Plaka, avec son mélange de vestiges antiques, d’églises byzantines et de bâtiments néoclassiques. C’est dans ce contexte étonnant qu’il est de coutume de flâner, de prendre un verre ou de s’attabler dans l’un des nombreux petits restos qui se font agréablement concurrence.
Infos pratiques
Cyclades : prendre un ferry
Le réseau de ferries a beau être particulièrement développé en Grèce, il comporte néanmoins un certain nombre d’aléas : d’une part, les horaires varient fréquemment à cause de l’état de la mer, voire des mouvements de grèves. D’autre part, les tarifs sont parfois soumis à certaines modifications.
Pour la ligne Athènes – Paros :
Le prix A/R par passager : à partir de 45 euros (105 euros en speedboat)
Le prix A/R, voiture et conducteur : à partir de 215 euros (270 en speedboat)
La durée : 4 heures (2h40 à 3h00 en speedboat)
Les horaires de toutes les liaisons maritimes grecques sont indiquées sur le site : Greek Ferry Schedules.
Attention: les horaires varient parfois, il faut donc les contrôler régulièrement. Idem pour les changements de quais sans prévenir : ceux qui arrivent sur le quai au dernier moment peuvent rater leur bateau qui se trouve finalement à l’autre bout du Pirée. Il existe bien des navette portuaires mais elles sont souvent pleines à ras-bord.
Bon à savoir : quand on a l’avion du retour à prendre à Athènes, il faut éviter d’attendre le dernier moment pour quitter l’île sur laquelle on se trouve. Car avec l’état de la mer qui peut changer rapidement, on risque de se retrouver avec des retards voire des annulations de bateaux… et donc de rater son avion. L’idée consiste donc à prévoir un ou deux jours de battement par sécurité, et d’en profiter pour visiter Athènes par exemple, ou d’autres sites à proximité. Ça permet d’éviter les mauvaises surprises.
Se loger sur Paros
Il y a évidemment beaucoup de possibilités de se loger sur les deux principales villes de l’île, Parikia et Naoussa : appartements, hôtels, campings etc.
Nous avons choisi un hébergement un peu plus en retrait, légèrement dans les terres et avec une vue superbe : Apianes Villas
La vue depuis la terrasse, le matin…… et le soir.
Situé au-dessus du petit village d’Aliki sur la côte sud, à moins de dix minutes de la mer en voiture ou en scooter, le logement fait partie d’une résidence comprenant quelques appartements, et bénéficie d’une petite piscine commune susceptible de ravir les enfants.
Se loger à Athènes
Une fois n’est pas coutume, nous avons logé au Novotel d’Athènes grâce à une promo intéressante. L’hôtel est situé en plein centre-ville et bénéficie d’une vue imprenable sur l’Acropole depuis le toit terrasse, lequel fait aussi office de bar, restaurant et piscine. Après une journée de visite sous un soleil de plomb, quel bonheur de se rafraîchir là avec une telle vue. Novotel Athènes
Le prix : 78 euros par nuit pour 4 personnes fin juillet.
Difficile de résister à une telle offre, d’autant plus que le personnel de l’hôtel s’est avéré d’une rare efficacité pour toutes les demandes de renseignements que nous lui avons adressées.
La vue depuis la terrasse-bar-restaurant-piscine de l’hôtel :
Tarif: 20 euros par adulte (gratuit pour les moins de 18 ans et les personnes handicapées)
Horaires: 8h00-17h00.
Bon à savoir : en été, le site est pris d’assaut par une foule de touristes très compacte. Il faut y aller dès l’ouverture pour en profiter pleinement : il y fait bon et il y a peu de monde jusqu’à 9h30. Après, ça se complique…
Accès – Outre le taxi : métro ligne 2, bus 1-5-15-40-230
J’ai pris tout mon temps pour profiter au maximum de ma dernière journée en Albanie. La conséquence immédiate, c’est qu’il est déjà tard lorsque je passe la frontière grecque, et qu’il ne me reste plus beaucoup de temps pour trouver un spot de bivouac avant la tombée de la nuit.
En plus, je me trouve dans une partie très montagneuse de la Grèce. D’un côté de la route, il y a la montagne, de l’autre, le ravin et partout, le terrain est à la fois très boisé et trop pentu pour poser ma tente dans les parages.
Mais comme toujours, à force de rouler, je finis par trouver un petit chemin en bord de route, au bout duquel quelques arbres pourront cacher ma tente de la vue des rares voitures qui passent par ici.
Le lendemain, je rencontre une galère que je n’ai absolument pas anticipée : la soif.
Après un bivouac non loin de la ville de Ioannina, je donne mes premiers coups de pédales de bon matin, dans de jolis paysages de montagne et dans l’insouciance totale : comme toujours depuis quarante jours que j’ai quitté la France, je trouverai bien de l’eau en chemin.
Au fil des heures, le soleil chauffe de plus en plus et le problème qui se pose, auquel je n’avais pas pensé un seul instant, c’est que mon itinéraire ne me fait pas traverser le moindre village. Habituellement, je rencontre presque tous les jours des habitants qui acceptent gentiment de remplir mes gourdes, sinon, j’attends de trouver une fontaine sur mon chemin. Et en dernier recours, il me suffit d’acheter des bouteilles d’eau dans la première petite épicerie que je croise, ce que je n’ai fait qu’une seule fois jusque là.
Mais aujourd’hui, mes bidons sont vides et autour moi, rien ! Pas un village, pas un habitant, pas une fontaine, pas une épicerie. En d’autres termes, je suis à sec. En plus, il fait chaud et je transpire dans les montées, bref, je suis assoiffé. A midi, je dévore la tomate, le demi-concombre et l’orange qu’il me reste afin de m’hydrater un peu, puis j’étudie la carte du coin sur mon GPS pour essayer de trouver un village proche. En vain, il n’y a pas âme qui vive dans les parages.
Personne à des kilomètres à la ronde
Je suis au pays de la mythologie grecque et puisque j’ai le gosier si sec, je ne peux m’empêcher de penser aux Danaïdes, ces cinquante sœurs qui furent condamnées à verser éternellement de l’eau dans un vase sans fond : quel gâchis !
Mais comme souvent depuis le début du périple, je fais une rencontre providentielle. Une fourgonnette des services de l’autoroute voisine passe à un croisement, assez loin devant moi. Elle s’arrête un peu plus loin, fait demi-tour et revient vers moi avant de s’arrêter à ma hauteur. Le conducteur, avec son gilet jaune de l’autoroute, me demande où je vais. Je lui explique mon trajet mais il n’a pas vraiment l’air de me croire. Il est persuadé que je veux emprunter l’autoroute à vélo. Il essaie de m’en dissuader en m’expliquant que c’est interdit et que surtout, c’est dangereux. N’ayant plus huit ans depuis longtemps, je suis au courant de tout cela et je n’ai en effet pas prévu d’aller me faire aplatir aujourd’hui par un bolide à quatre roues. Malgré son insistance plutôt lourde, il est franchement sympa.
Au moment où il s’en va, je lui demande s’il y a un village dans le coin où je pourrais acheter de l’eau. Il me répond que non, qu’on est loin de tout ici et qu’il n’y a rien. Il retourne à sa fourgonnette, me laissant K-O debout après une info aussi sèche. Mais il en ressort avec deux petites bouteilles d’eau de vingt-cinq centilitres chacune, qu’il me tend dans un grand sourire.
Le sauveur de l’autoroute !
Quand on vit quotidiennement avec l’eau courante et qu’on a l’habitude d’ouvrir un robinet pour que l’eau coule à flots, on n’a pas idée de ce que peut représenter un petit demi-litre d’apparence aussi ridicule. Mais pour qui vit dans la nature et se retrouve assoiffé pendant des heures, en plein cagnard et en plein effort, comme moi aujourd’hui, alors ces deux micro-bouteilles valent tout l’or du monde. Il y a cinq minutes à peine, j’étais au fond du trou et là, d’un seul coup, je suis le plus heureux des hommes. La vie est belle.
Je descends la première bouteille cul-sec et je garde la seconde pour le bivouac du soir : j’aurai besoin d’un peu d’eau pour préparer mon dîner grâce à un sachet lyophilisé que je garde toujours en réserve, dans la perspective d’un jour où je n’aurais rien à manger. Je réalise alors que ces deux bouteilles sont à la fois beaucoup et trop peu. Elles me sauvent momentanément mais elles sont insuffisantes quand même.
Une petite fabricante de miel grecque
La chance me fait alors passer devant une maison isolée dont je me demande ce qu’elle peut bien faire là, si loin de tout. Son habitant jardine à proximité de la porte d’entrée. J’ouvre le dialogue par un kalimera amical (bonjour) censé briser la glace et le mettre en confiance. Il me répond la même chose mais sur le ton d’un ours hostile, avant de tenter de se réfugier dans sa maison. Je réalise alors que, habitant dans un endroit aussi reculé, il est légitime qu’il se méfie du premier type qui passe par là, a fortiori lorsqu’il s’agit d’un voyageur un peu cradingue comme moi.
Je lui demande alors très vite, juste avant qu’il ne passe le seuil de la porte, s’il peut me dépanner en eau. Il répond en râlant fort, me tourne le dos et rentre chez lui brusquement en claquant la porte. J’attends là un instant car je crois avoir compris qu’il va revenir quand même, et je profite de ces quelques secondes pour sortir une petite tour Eiffel bleue de mes sacoches : on ne sait jamais, ça peut toujours servir.
Le type revient alors, muni d’une grande bouteille d’eau de deux litres mais en arborant une tête de tueur : il me fait comprendre que s’il me donne cette eau, c’est juste pour que je dégage le plus vite possible. Mais moi, en voyant cette immense bouteille, qui prend sous ce cagnard autant de valeur qu’un ticket de loto gagnant, je pars tout seul dans un grand éclat de rire, sans doute un peu nerveux. Puis je couvre mon sauveur, le deuxième en vingt minutes à peine, de plusieurs efkaristo consécutifs (merci). Et bien sûr, je lui tends la petite tour Eiffel.
C’est fou l’impact de ce petit objet bleu sur les gens à qui je l’offre. Chaque fois, ils rient à tue-tête lorsqu’ils prennent la petite tour dans leurs mains. Mais avec ce grec, c’est différent. Il y a deux secondes, il semblait prêt à m’égorger et là, il se met subitement à rire avec moi comme si j’étais son vieux pote ! Ce petit cadeau l’a mis en confiance. Du coup, ce taiseux devient intarissable et n’arrête plus de me questionner sur mon voyage. Mais je finis par m’éclipser quand même, trop content de ces deux rencontres successives qui m’ont sorti d’une sale situation.
Il n’y a pas âme qui vive dans ce coin du pays.
Douceur de vivre à la grecque
La journée ayant été difficile physiquement à cause du gros dénivelé, de la chaleur et de la soif, je décide d’arrêter de pédaler un peu plus tôt que d’habitude, pour me reposer. Je vais poser ma tente dans les parages et profiter tranquillement de la soirée, quelque part dans la nature.
Je trouve assez rapidement un spot vraiment agréable, qui le serait encore plus si au préalable, un troupeau de vaches n’avait pas déposé tout un bataillon de bouses un peu partout. Les plus sèches sont inodores et ne me posent pas de problème, mais les plus fraîches sont répugnantes. Déjà, elles sont énormes mais surtout, elles sont colonisées chacune par des dizaines de grosses mouches vertes, qui n’ont rien trouvé de mieux à faire que de creuser une multitude de galeries dans cette odorante matière fécale d’origine bovine. C’est bien la première fois de ma vie que je suis amené à observer aussi finement cette manifestation peu ragoûtante de la nature, et j’espère surtout que ce sera la dernière.
Bien sûr, ce n’est pas le sujet le plus élégant à aborder mais cela fait partie du voyage, alors je ne peux pas le censurer non plus.
Une fois ma tente montée, je m’en éloigne un instant en faisant évidemment très attention où je pose les pieds. Je finis par me planter devant un gros buisson. Là, alors que je marque tranquillement mon territoire, j’entends subitement un gros bruissement de feuilles dans la végétation que je suis justement en train d’arroser. Je pense immédiatement à un serpent. Et en effet, un gros reptile surgit juste à côté de mon pied droit mais ce n’est pas celui que je crains : c’est une petite tortue sauvage.
Daisy la tortue
Par chance, elle semble être passée entre les gouttes puisqu’elle est toute sèche. Elle est mignonne comme tout, bien qu’étant furieuse après moi car j’ai marqué un territoire qui n’était pas le mien : c’est le sien. Je la baptise Daisy, du nom de sa congénère que nous avions à la maison quand j’étais petit. Puis je retourne à ma tente, lui rendant ses terres.
Croiser ce petit animal sur ma route est assez symbolique car nous présentons quelques similitudes, lui et moi. Nous n’avançons pas bien vite, et nous emportons tous les deux notre maison avec nous : la tortue sur son dos et moi dans mes sacoches de vélo.
L’avantage quand on roule à la vitesse de ce petit animal tout pataud, c’est qu’on peut prendre tout son temps, ce qui permet de profiter beaucoup plus du voyage. On n’a aucune contrainte, on peut rester aussi longtemps qu’on veut dans les endroits où l’on se plaît puisque on n’est attendu nulle part. Il suffit juste de profiter du moment présent, que ce soit face au paysage ou le temps d’une rencontre. Savourer ces instants sans se soucier du temps qui file, il s’agit bien d’un luxe qu’on ne possède jamais, dans la vie de tous les jours.
Le territoire de Daisy, sur lequel j’ai donc posé ma tente, est un petit coin de nature calme et paisible qui fait face aux montagnes. Dans une telle quiétude, la petite tortue sauvage et moi allons bien dormir.
En Grèce, le nord du pays n’est globalement pas touristique. Ici, je découvre la Grèce profonde, bien loin de la carte postale classique représentant des petites églises blanches surmontées de coupoles bleues, avec une mer d’azur en toile de fond.
Plus je descends vers le sud, plus les champs fleuris succèdent aux montagnes enneigées. Les fleurs sont omniprésentes, elles remplissent les champs, je n’en ai jamais vu autant. Les paysages en sont tout tachetés, ce qui les enjolive et tant mieux car franchement, sans ce saupoudrage de couleurs, ils seraient beaucoup plus banals. Un vrai petit paradis pour les abeilles.
Dans cette partie du pays, je traverse peu de villages et aucune ville. En conséquence, contrairement à ma traversée de l’Albanie, je ne fais pas beaucoup de rencontres. Mais comme la nature est omniprésente, j’y trouve mon compte quand même.
Ici, il y a un avantage et un inconvénient. L’avantage, c’est que cette nature fleurie est agréable et très propice au bivouac. Mais l’inconvénient, c’est que justement, le bivouac est interdit en Grèce !
Bivouac dans les environs d’Etoliko
Pourquoi cette discrimination à l’encontre des bivouaqueurs ? D’une part, pour protéger la nature du comportement de certains campeurs peu scrupuleux. D’autre part, pour préserver la tranquillité des habitants. Enfin et surtout, pour limiter au maximum les risques d’incendies.
Les contrevenants risquent une amende, et il faut savoir que la police traque de plus en souvent les bivouaqueurs en Grèce, notamment en haute saison.
Pour ma part, si j’ai pris le parti de ne pas respecter cette interdiction, ce dont je ne suis pas spécialement fier malgré mes convictions pro-bivouac, c’est pour plusieurs raisons. Déjà, quand je dors sous la tente, je ne laisse absolument aucune trace de mon passage dans cette nature que j’aime, et j’emporte donc tous mes déchets. Ensuite, je bivouaque toujours discrètement, loin des habitations, afin de ne déranger personne. Enfin et surtout, je n’allume mon réchaud que lorsque la végétation est mouillée, ou lorsqu’il n’y en a pas du tout à proximité. Et en prime, quand il y a déjà des déchets par terre dans la zone où je pose la tente, je les ramasse et je les emporte avec moi pour les jeter dans la première poubelle que je trouve après avoir levé le camp, histoire que les lieux soient plus propres après mon passage qu’avant.
Alors bien sûr, ces précautions ne m’autorisent pas pour autant à bivouaquer dans ce pays et j’en suis bien conscient. Mais quitte à ne pas respecter la règlementation, autant le faire proprement et sans déranger personne.
Un soir, je longe des champs fleuris qui me séparent du lac Amvrakia, au loin. Il a l’air paisible et puisqu’il m’attire comme un aimant, je décide de quitter la route pour prendre un petit chemin dans sa direction, car j’aimerais bien poser ma tente sur la berge.
En direction du lac Amvrakia
Je roule un petit moment avant de trouver un site qui a l’air accueillant pour passer la nuit, à une poignée de mètres de l’eau. Mais une fois la tente posée, je repère deux pêcheurs à quelques centaines de mètres : moi qui aime bien bivouaquer discrètement, ça tombe mal !
La rive du lac Amvrakia
Ma tente ne se voit quasiment pas de loin, toute verte au milieu de la verdure, mais j’aime autant aller les voir pour discuter un peu et voir à qui j’ai affaire. Avec mon appareil photo en bandoulière, je passe vraiment pour le parfait touriste qui n’inspire aucune méfiance.
Avec mes voisins pêcheurs
Ils ont attrapé une poignée de poissons et s’apprêtent à repartir.
Nous discutons un peu avant qu’ils ne rentrent chez eux déguster le fruit de leur pêche. Une fois partis, je me retrouve tout seul sur la berge, à savourer égoïstement la vue sur le lac.
Le lac Amvrakia
Comme souvent après de bonnes journées de pédalage, je me couche tôt, juste après le soleil. C’est le moment que choisissent les crapauds du voisinage pour commencer à hurler. Et quand ils s’y mettent en bande, ils ne font pas dans la discrétion. Quel boucan ! Peu après, les quelques oiseaux qui ont prévu eux aussi de passer la nuit au bord du lac, décident de faire concurrence à mes voisins batraciens. Le cocktail coassements – gazouillis qui en résulte n’est pas le plus mélodieux qui soit mais finalement, il n’est pas désagréable non plus. Surtout, il me rappelle que je suis en pleine nature, et cette musique vaut tellement mieux que les klaxons que j’entendrais si je dormais en ville. En quelques minutes, elle me berce et je m’endors.
Sur la rive du lac Amvrakia
L’une des bonnes surprises du périple, c’est justement le bivouac. J’ai toujours aimé ça mais je n’en fais qu’un ou deux par an, au cours de randonnées en montagnes avec ma femme et nos amis. Là, depuis deux mois et demi que j’ai quitté la France, j’ai déjà passé plusieurs dizaines de nuits sous la tente. Ce n’est pas le fait de bivouaquer en lui-même qui me séduit tant, c’est surtout celui de dormir dans des coins sauvages, souvent vierges de toute présence humaine, excepté la mienne. Je prends un plaisir fou à observer la nature sous toutes ses coutures. Admirer le coucher du soleil tous les soirs, que ce soit depuis une forêt, une crique ou une montagne. Puis me faire bercer par le bruit du vent, de la pluie ou d’une rivière dès que je ferme les yeux, le plus souvent avec quelques cris d’animaux en toile de fond. Ensuite, tous les matins sans exception, c’est le chant des oiseaux qui me réveille dès les premières lueurs, qui apparaissent une vingtaine de minutes avant que le soleil ne pointe le bout de son nez derrière l’horizon. Et enfin, quand je sors de la tente pour prendre mon café, je me trouve au milieu d’un champ tout givré, ou bien sur la rive d’un lac, ou encore face à un paysage doré par la lumière de l’aube.
Ce matin, c’est sous les arbres et face au lac Amvrakia que je me réveille. Une fois le petit déjeuner englouti et mes affaires préparées, j’ai un peu de mal à m’arracher à ce spot si nature. Mais il faut bien poursuivre ma descente vers le sud. Par chance, l’itinéraire que me propose mon GPS vélo me fait emprunter des petits chemins isolés très agréables.
Les champs d’orangers et de citronniers sont de plus en plus nombreux sur le bord de la route, il y en a désormais sur des kilomètres sans interruption. Il n’y a toujours pas un seul touriste et je croise très peu d’habitants. Même si les rencontres, que j’affectionne tant, commencent à me manquer dans ce pays, je dois avouer que je me sens bien, tout seul sur ces chemins déserts.
Champ de fleurs et d’oliviers
La Grèce du nord est décidément une région très peu touristique. Du coup, je finis par arriver à la mer sans avoir jamais croisé personne, ou presque.
Une fois sur le littoral, le soleil tape mais pour compenser, Éole souffle assez fort, ce qui a le double effet de me rafraîchir et d’agiter la mer. Elle est hachée et dans les villages fantômes que je traverse, les vagues se fracassent contre les digues, projetant parfois de grandes gerbes d’eau sur la route, et des embruns sur ma figure.
Je réalise la chance folle que j’ai de vivre des moments si grisants sur mon vélo, face à ces panoramas naturels bruts. Depuis l’Albanie, dont j’ai trouvé les paysages si sauvages, si purs, je passe la plupart de mon temps en pleine nature, que ce soit de jour en pédalant ou de nuit sous ma tente. Lacs et rivières, forêts et fleurs, voilà l’environnement dans lequel je vis quotidiennement depuis quelques semaines maintenant, et je me rends compte que j’aurais bien du mal à m’en passer. J’ai perdu mes repères de citadin depuis longtemps et j’ai un peu l’impression de m’ensauvager.
Au fond, des montagnes aux cimes enneigées surplombent la mer
Je vis au quotidien avec peu de choses et bizarrement, ce dénuement ne me crée aucun manque, un peu comme l’un des illustres représentants de la Grèce antique, Diogène de Sinope, qui décéda d’ailleurs à Corinthe, ma prochaine étape.
La différence, c’est que lui s’était volontairement plongé dans la pauvreté, dans le but de s’affranchir de toute forme de servitude, notamment matérielle. Alors que moi, c’est juste parce que je ne pouvais pas emporter ma maison sur mon vélo ! C’est moins glorieux bien sûr et pourtant, le résultat est étonnamment le même : je me retrouve heureux de la simplicité dans laquelle je vis au quotidien, elle me fait du bien et bizarrement, j’aime cet inconfort. Est-ce cela la vraie liberté, comme l’affirmait Diogène ? Je n’en sais rien mais c’est vrai que cette sobriété de chaque instant, à laquelle je ne suis pas habitué, combinée au fait que je roule depuis quelques milliers de kilomètres sans la moindre contrainte, me convainc que oui : avec mon vélo et ma tente, je me sens libre comme jamais…
A ce stade du périple, je ressens un sentiment de plénitude assez fort. Et dire que je ne suis plus qu’à deux cents kilomètres d’Athènes, ma destination finale. C’est-à-dire à peine deux jours de pédalage si j’accélère un peu, et trois si je prends tout mon temps. Je ne peux pas croire que ce soit déjà l’heure de faire demi-tour : comment un voyage aussi exaltant peut-il déjà approcher de la fin ? J’ai du mal à accepter cette réalité : il y a encore tellement de choses à voir, tellement de moments à vivre par ici. J’en arrive alors à une conclusion qui me semble subitement évidente : il n’est pas question de faire demi-tour maintenant, je vais continuer encore un peu. Pourquoi pas jusqu’en Turquie, puisqu’elle est située juste derrière ? L’idée me rend fou de joie : il y a encore de beaux moments qui m’attendent…
Corinthe
Mais pour l’instant, je dois rejoindre Athènes et pour cela, je vais transiter par Corinthe, dont je veux voir le fameux canal.
Quelques kilomètres avant d’y arriver, je suis coursé par trois chiens alors que je roulais tranquillement sur un petit chemin caillouteux. Il sert à accéder aux quelques fermes qui sont disposées de part et d’autre de ce sentier.
Les trois bêtes sont agressives et elles aboient en boucle. Elles sont de gabarit moyen puisqu’elles culminent entre la taille d’un petit roquet et celle d’un berger allemand.
Je me suis déjà fait courser par des chiens au moins une vingtaine de fois depuis mon départ. C’est inhérent, hélas, au voyage à vélo même si le plus souvent, ces poursuites ne durent pas bien longtemps.
D’un pays à l’autre, ces bestioles sont toutes les mêmes : les mollets qui pédalent les rendant folles, elles éprouvent systématiquement le besoin irrépressible de pourchasser le moindre cycliste qui passe à proximité de leurs mâchoires. Je sais par expérience qu’il est alors inutile d’accélérer pour essayer de les distancer car ces chiens courent bien plus vite que je ne roule, sauf quand je suis en descente, ce qui m’a d’ailleurs déjà sauvé la mise deux ou trois fois.
Mais aujourd’hui, la particularité de ces trois molosses, c’est qu’ils sont plutôt organisés : l’un court à ma gauche, l’autre à ma droite et le troisième juste derrière moi. Et si je ne suis pas aussi terrorisé que le cerf poursuivi par la meute, je dois bien dire que ce harcèlement en règle est assez efficace car je n’en mène pas large.
En général, les chiens qui me pourchassent abandonnent au bout de quelques centaines de mètres puis rentrent chez eux. Pas ces trois là. Au bout d’un kilomètre, celui de droite m’attaque carrément : il me mord tout en galopant mais coup de chance pour moi et manque de pot pour lui, c’est dans la semelle de ma chaussure de randonnée que se plantent ses ratiches aiguisées. La morsure s’avère totalement indolore pour moi mais aussi pour la bête, puisque ses dents n’ont visiblement pas été abîmées par ma semelle pourtant rigide. Désormais surexcité, le canidé continue à me poursuivre en jappant de plus belle. Tout en roulant, je riposte par un grand coup de pied de défense si maladroit qu’il me déséquilibre et manque de me faire tomber. J’effleure à peine son museau.
Hasard ou improbable coordination canine, c’est le moment que choisit son pote de gauche pour me mordre à son tour. Heureusement, il me rate, son museau tapant juste ma chaussure. Je lui donne aussitôt un coup de pied à lui aussi : pas de jaloux. On ne dirait pas comme ça mais ce n’est vraiment pas facile de taper un chien le plus fort possible, quand on pédale vite. En tout cas, mon coup de latte en plein museau ne lui fait ni chaud ni froid, et lui aussi continue la poursuite en me hurlant dessus.
Quelques centaines de mètres plus loin, l’improbable absolu se produit : alors que je me trouve depuis le début sur un chemin de campagne, j’atterris… dans une impasse ! Mais comment une telle malchance est-elle possible ? Le chemin vient en effet mourir dans la cour d’une ferme, grillagée de toutes parts : je n’ai aucune issue.
Je n’arrive pas à y croire mais je n’ai pas le temps d’y penser car je vais être obligé de m’arrêter. En d’autres termes, dans une seconde, je vais poser le pied à terre et les cabots vont se jeter sur mes mollets douillets pour les déchiqueter. Alors que mon adrénaline se propulse à une altitude inconsidérée, je freine de toutes mes forces, ce qui fait déraper mon vélo lourd dans un grand bruit, les cailloux giclant dans tous les sens. Je pose brutalement le pied droit à terre et en attendant l’impact imminent des chicots de mes poursuivants sur mon mollet, mes cordes vocales expulsent de toutes leurs forces mon cri du cœur : « PUTAINS DE CLÉBARDS ! »
Là, l’improbable absolu se produit pour la deuxième fois en quelques secondes : sans doute surpris par tout ce raffut, les trois sauvages rebroussent chemin et rentrent chez eux en trottinant comme si de rien n’était, sans le moindre aboiement ! Je n’arrive pas à y croire, ni à comprendre comment ils peuvent abandonner si facilement après avoir été si agressifs. Mais peu importe, l’essentiel est là : mes mollets sont intacts.
Le danger permanent que représentent les chiens est connu de tous les voyageurs à vélo. Avant le début de mon périple, je savais bien que ce type de mésaventure surviendrait un jour où l’autre. C’est pourquoi, sur les conseils avisés de ma petite femme, je m’étais carrément fait vacciner contre la rage : ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir ? Aujourd’hui, je suis entier mais je l’ai échappé belle.
Je remonte sur mon vélo, je fais demi-tour pour sortir de l’impasse et je roule derrière mes agresseurs, mais à distance très respectable. Puis je m’engouffre dans le premier chemin à droite qui me tend les bras. Un peu plus loin, je rejoins une route et là, enfin en sécurité, une petite défaillance physique m’oblige à m’arrêter : après être montée brutalement pendant la poursuite, l’adrénaline est maintenant en chute libre. Je prends ce prétexte pour dévorer une poignée de biscuits au chocolat qui, à défaut de me requinquer physiologiquement, me font un bien fou au moral. Essoré, je reprends la route pour Corinthe, qui n’est plus très loin.
Le canal de Corinthe
Cette ville est connue notamment pour son fameux canal. Il fut creusé à la fin du XIXe siècle afin de relier la mer Ionienne à la mer Égée. Long de six kilomètres, il permet aux navires d’éviter un détour de quatre cents kilomètres tout autour du Péloponnèse. Plus tout jeune donc mais sacrément utile, ce vieil ouvrage.
Observer les plus gros navires qui y naviguent est paraît-il spectaculaire car leur coque frôle les parois. Mais ces gros bâtiments sont rares et il faut être chanceux pour être là au bon moment, la plupart des navires qui passent ici étant de petits bateaux de plaisance. Je tente quand même ma chance, n’étant venu à Corinthe que pour ça, et je rejoins donc l’un des ponts qui franchissent le canal.
Trois heures plus tard, toujours rien : pas le moindre rafiot à l’horizon. La nuit commence à tomber quand enfin, j’entends ronronner un moteur de bateau. Ce n’est pas le monstre des mers que j’espérais, mais c’est mieux que rien.
Un petit bateau franchit le canal
Onze mille navires empruntent ce canal chaque année, soit une trentaine par jour, ce qui fait un bateau tous les trois quarts d’heure : avec une misérable coquille de noix en plus de trois heures d’attente, je n’ai donc pas été verni ! Mais ce n’est pas bien grave, je voulais quand même voir ce site atypique qui est plutôt impressionnant avec ses falaises creusées à la verticale, et qui montre bien à quel point l’humain est capable de faire de grandes choses, quand il veut…
Le canal de Corinthe en quelques chiffres :
- 6 km de long
- 25 m de large
- 52 m de hauteur maximale
- 8 m de profondeur
Le soleil se couche sur le canal
Athènes : objectif final atteint
Il ne me reste plus que soixante-dix kilomètres à rouler jusqu’à la destination finale de mon périple : Athènes. Porté par un moral en béton pour avoir réussi à faire ce voyage à la force des mollets, j’y arrive en quelques coups de pédales.
Bilan : Nice - Athènes à vélo
- 3.000 km parcourus
- 29.000 m de dénivelé positif
- 50 jours
- 8 kg perdus !
Là, une semaine de pause m’attend avec ma petite femme, venue spécialement de France. Après l’effort, le réconfort…
Athènes
Le temple de Poséidon, Cap Sounion
Depuis le temple de Poséidon
Après deux mois en tête-à-tête avec un vélo, une semaine de retrouvailles, ça vous requinque un cyclo-voyageur !
Savourer le plaisir de se retrouver, visiter ensemble ce coin de Grèce, mais aussi me reposer un peu après tous ces kilomètres et surtout toutes ces montagnes à vélo : c’est la belle vie pendant une semaine.
Mais comme toujours, les vacances ont une fin. Ma femme rentre donc en France pendant que je reprends le cours de mon périple, mais en le prolongeant jusqu’à mon nouvel objectif : la Turquie. Et pour y aller, j’ai décidé de transiter par une toute petite île grecque méconnue et, paraît-il, somptueuse : Nisyros.
Nisyros, l’une des plus belles îles de Grèce
Située à une bonne vingtaine d’heures de bateau d’Athènes, son éloignement des côtes grecques dissuade la plupart des touristes de s’y rendre. Ils ne savent pas ce qu’ils perdent car c’est ce qui en fait une île hors des sentiers battus. Et moi, c’est cet isolement qui m’attire comme un aimant.
Villages, plages et montagnes
Le ferry que j’ai pris à Athènes accoste dans le petit port de Mandraki : c’est le principal village de Nisyros.
Une ruelle de Mandraki
Il est calme et la plupart de ses ruelles sont trop étroites pour permettre aux voitures d’y accéder. Ce qui laisse une voie royale aux vélos comme le mien…
Une ruelle de Mandraki
Après avoir flâné là un bon moment, je me dirige vers le haut de la colline qui surplombe le village. C’est là que se trouvent les ruines de la ville ancienne de Nisyros, à l’époque où elle était fortifiée. Le site offre une vue d’ensemble sur le village actuel en contrebas, sur la mer et sur les îles voisines.
Mandraki : le village actuel, en bas, vu depuis le village ancien, en haut
Mais la principale raison de ma venue sur Nisyros, c’est son volcan. Il est situé à l’intérieur de l’île et pour le rejoindre, il faut grimper des côtes très pentues. Sur ma route, je passe d’abord par un autre village, Pali. Il est situé sur la côte.
L’église de Pali
Il s’agit d’un petit village de pêcheurs où le temps s’écoule paisiblement.
En pédalant sur le quai, je passe juste à côté d’un type assis sur une chaise en plein soleil. Impassible malgré son front ruisselant, il démêle son filet de pêche avec une minutie qui force le respect. Je lui lance le kalimera de rigueur (bonjour) auquel il a la même réaction qu’un sourd-muet : aucune.
Heureusement, son employé me répond gentiment, depuis leur chalutier amarré juste à côté. Debout sur le pont, il démêle lui aussi des filets emmêlés et il m’invite à le rejoindre à bord pour discuter. C’est Mohamed. La communication n’est pas très facile car il ne parle que grec et moi pas, mais il est jovial et sa joie est communicative. Il exhibe fièrement leur pêche du jour : deux belles raies et quelques poissons aux couleurs vives.
Mohamed
Quand vient le moment de reprendre ma route pour le volcan, je dis au revoir à Mohamed, qui me répond tout sourire. Mais cette fois, son patron, qui dégouline toujours autant sur sa chaise en plein cagnard, me salue lui aussi : il n’est ni sourd, ni muet.
Avant de bifurquer vers l’intérieur de l’île et son fameux volcan, je fais un petit détour en longeant la côte car je veux voir les plages. Avec leur sable noir, elle ne peuvent nier leur origine volcanique.
Les plages à la sortie de Pali
Peter, un néerlandais rencontré sur le ferry et qui vit sur l’île voisine de Tilos, m’avait expliqué pendant la traversée depuis Athènes que sur les plages de Nisyros débarquaient régulièrement des migrants. La plupart d’entre eux viennent de Syrie et d’Afghanistan par familles entières, fuyant le chaos et les persécutions qui règnent dans leur pays. Ils sont à la recherche d’une vie meilleure sachant que de toute façon, elle ne pourra pas être pire ailleurs.
Peter m’avait raconté qu’on retrouvait régulièrement des effets personnels de ces migrants sur les plages : soit parce qu’ils les abandonnent sur le sable et les galets en arrivant, soit parce que leurs affaires se sont échouées là, portées par la mer après un naufrage…
Derrière chacun de ces objets divers gisant sur la plage se cache un vécu personnel souvent dramatique. Cela me touche d’autant plus que mon propre grand-père fut lui-même un migrant. Ukrainien, il dut fuir son pays, qui appartenait alors à la Russie, après la révolution bolchevique de 1917.
Alors bien sûr, pour venir jusqu’en France, il n’eut quant à lui aucune mer à traverser. Il ne risquait donc pas le naufrage, contrairement à tous ceux qui essaient de débarquer ici, parfois sans succès d’ailleurs, certains terminant leur voyage vers la liberté au fond de la mer Égée.
Mais traverser tout un continent à pied comme le fit mon grand-père, tout seul à l’âge de dix-sept ans, son petit baluchon sur le dos, à travers des forêts peuplées d’animaux sauvages et glacées par l’hiver slave, n’avait pas dû être une partie de plaisir non plus.
Ces tranches de vies dramatiques sont assez similaires finalement, qu’elles nous viennent de la Syrie de Bachar al-Assad, de l’Afghanistan des talibans ou de l’Ukraine des bolcheviks.
La différence, c’est que les temps ont bien changé. Car si mon grand-père eut la chance d’être accueilli à bras ouverts au pays de Voltaire, où il s’intégra ensuite parfaitement, rejoindre des contrées européennes libres est devenu beaucoup plus difficile aujourd’hui pour les migrants car ils y sont, c’est un euphémisme, rarement les bienvenus. L’Histoire est sans pitié.
Je remonte sur mon vélo en tournant désormais le dos à la mer mais avant de rejoindre le volcan, il y a un dernier site que je voudrais découvrir : le village de Nikia.
Sur les hauteurs de l’île
Pour m’y rendre, je dois faire un petit détour en montant les côtes très raides de l’intérieur de l’île, avec des pentes affichant des pourcentages entre 10 et 15%. Ce ne sont pas mes pires ascensions depuis le début du périple puisque j’ai atteint trois fois la barre folle des 20% mais il faut savoir qu’à partir de 10% de pente, le pédalage en côte devient vraiment difficile avec un vélo de cinquante-quatre kilos.
Mon vélo admire la vue
Avec ce soleil qui tabasse, mon front ruisselle désormais autant que celui du patron pêcheur qui démêlait ses filets, tout-à-l’heure sur le quai. Sauf que là, ça me fait beaucoup moins sourire ! Heureusement, les vues plongeantes sur la mer constituent ma récompense.
La vue depuis les montagnes
Je croise de temps en temps des vaches au milieu de la route, mais aussi des chèvres dans les arbres ! Elles y grimpent avec une agilité de singes pour déguster les feuilles. Impossible de les photographier car elles s’enfuient dès qu’elles m’entendent approcher.
Sur ma route, je passe devant un autre village perché : Emporios. Il a été déserté au fil des années pour ne plus compter aujourd’hui qu’une trentaine d’habitants.
Emporios
Peu avant l’entrée du village, au bord de la route, se trouve une petite grotte qui fait office de sauna naturel pour les visiteurs, grâce à l’activité volcanique du sous-sol de Nisyros. En effet, si tout semble normal sur cette île, il se trouve qu’en réalité, rien ne l’est ! Son existence même n’est que le fruit d’une succession d’éruptions volcaniques au fil des millénaires. Actuellement, son sous-sol est encore et toujours bouillant.
Quand j’arrive à Nikia, en haut des montagnes qui dominent la mer, je suis assoiffé et je n’ai qu’une seule envie : m’asseoir à l’ombre de la terrasse d’un café et dévaliser son frigo.
Nikia
Mais avant ça, je dois passer par les petites ruelles du village et là, je dois bien l’avouer : c’est le coup de foudre !
Une ruelle de Nikia
Les petites ruelles paisibles et colorées sont pleines de charme. Il n’y a aucune voiture dans le village, et pour cause : elles sont bien trop larges pour pouvoir s’aventurer dans des ruelles si étroites où seul un vélo peut passer, et encore.
Du coup, moi qui rêvais de m’abreuver comme une bête il y a quelques minutes à peine, je ne peux plus m’empêcher de m’arrêter tous les dix mètres maintenant, pour photographier et filmer l’intérieur du village, repoussant à plus tard ce moment pourtant tant attendu de me rafraîchir…
Dans cette petite bourgade, le clou du spectacle, c’est sa place centrale. Elle est pavée d’une mosaïque qui a la réputation, dans toute la Grèce, d’être l’une des plus belles du pays. Impossible de la photographier en entier car elle est en partie occupée par des tables de restaurants, je ne l’immortalise donc qu’à moitié.
Nikia et sa fameuse mosaïque de cailloux au sol
C’est d’ailleurs à l’une de ces tables que je m’auto-récompense enfin des efforts fournis dans les montagnes, en remplissant mon gosier de boissons fraîches et de salade grecque.
L’avantage quand on a pédalé jusqu’en haut d’une montagne, c’est que la seule chose qui reste à faire ensuite, c’est de redescendre. Après mon repas, l’itinéraire jusqu’au volcan s’avère donc une formalité.
Le volcan
Quand j’y arrive en fin d’après-midi, il est déjà assez tard : le guichet d’entrée est fermé et le passage est libre. Sur le parking, il n’y a plus qu’une seule voiture. C’est celle du gérant du petit snack situé juste après le guichet. Il m’indique que l’entrée est gratuite pour tous ceux qui arrivent ici à pied… ou à vélo ! Mon deux-roues n’ayant pas pollué, je peux entrer gratuitement.
Le cratère Stefanos
Ce volcan est le plus jeune de la mer Égée. Même si sa dernière éruption date de 1888, il n’est pas considéré comme éteint. D’ailleurs, en 1995, la chambre magmatique située juste en dessous a grossi au point de provoquer une crise sismique dans toute la zone.
Au début du petit chemin qui mène tout au fond du cratère, un panneau rappelle que le site est potentiellement dangereux.
Pendant la descente, je savoure le privilège que j’ai de me retrouver entièrement seul sur ce site naturel d’exception.
Le cratère Stephanos, vide de touristes…
Dans ce cratère, la première chose qui attire mon regard, ce sont les couleurs. Les parois sont jaunies par les dépôts de soufre.
Juste avant d’arriver dans le cratère principal, je passe devant Andreas, un cratère beaucoup plus petit.
Andreas, également appelé Mikros Stefanos
Un peu plus loin arrive le moment que j’attends, celui où je peux enfin fouler le sol bouillonnant du cratère principal de Nisyros.
Au fond du cratère
Reliés par de fines cordes, des piquets délimitent les zones auxquelles il est interdit d’accéder, pour des raisons de sécurité évidentes. Car par ici, la terre chauffe, voire surchauffe. Et disons-le carrément : elle bouillonne, elle fume et elle brûle ! Dans ces zones interdites d’accès, l’eau bout en effet en permanence au fond de sortes de petites marmites naturelles.
Une petite marmite naturelle d’eau bouillonnante
Un peu partout, de petites colonnes de fumée s’élèvent dans le ciel, me rappelant elles aussi que je suis bien sur un site naturel d’exception.
Les fumerolles au fond du cratère
Pour les photos, j’ai de la chance : c’est la fin d’après-midi et le soleil, en déclinant, enrobe le volcan de sa lumière chaude et photogénique.
Les parois soufrées du cratère
Je passe un bon moment à arpenter le fond du cratère dans tous les sens mais le soleil, qui poursuit sa descente, va bientôt se cacher derrière les parois de la caldeira et plonger le volcan dans la pénombre. Je décide donc de quitter ce lieu magique, sans doute le plus incroyable depuis le début de mon périple, car maintenant il va bien falloir penser à dormir.
Au fond de la caldeira
Et pour ça, mon idée, c’est de trouver un spot de bivouac discret le plus près possible du site. J’en dégote un assez rapidement et je pose ma tente face au volcan : ce soir, je mangerai en admirant les cratères.
Dormir à quelques dizaines de mètres du cratère
De loin, je guette le départ du patron du snack, qui n’a pas l’air pressé de s’en aller. Lorsqu’il passe enfin en voiture à une trentaine de mètres de moi, sans me voir puisque ma tente est cachée par un monticule de pierres ocres, je me retrouve alors absolument seul sur ce site d’exception. En effet, la caldeira de quatre kilomètres de diamètre est inhabitée, elle ne contient pas la moindre maison. A part la mienne, faite de toile.
Le soleil finit tranquillement de se coucher. La nuit noire, en tombant, fait disparaître ce paysage volcanique jusqu’à demain. Au loin, j’entends l’aboiement d’un chien qui semble provenir du sommet de la caldeira, à un ou deux kilomètres de moi. Le silence qui règne ici est tel que ces aboiements lointains me paraissent tout proches. Puis j’entends de petits bruits de pierres à proximité de la tente. Il y a peu de chances que ce soit un humain, ce doit plutôt être un animal quelconque qui passe par là, comme une vache ou une chèvre.
C’est l’heure de dormir. En fermant les yeux, les images du volcan continuent à défiler en boucle derrière mes paupières. Ce soir, ici, ma sensation de plénitude est totale.
La journée du lendemain commence comme celle de la veille s’est terminée : par la vue sur les cratères et les parois de la caldeira.
Lever de soleil face au volcan
Je dévore rapidement mon petit déjeuner banane – yaourt – granola en réfléchissant tranquillement : je me suis tellement régalé hier au fond de la caldeira que je décide de modifier mes plans. Au lieu de retourner comme prévu à Mandraki, le principal village de l’île où je prendrai bientôt un ferry pour la Turquie, je vais passer la journée à profiter de ce volcan et je dormirai encore au fond de la caldeira ce soir : à l’époque où le tourisme de masse est roi, c’est tellement bon pour une fois de se sentir si seul dans un endroit si exceptionnel, qu’il faut savoir en profiter à fond. Je quitterai donc ce site qui m’émerveille non pas aujourd’hui mais demain.
Une fois le camp levé, je reprends mon vélo en direction du volcan.
Pour commencer la journée, je vais jeter un œil aux autres cratères. Car si le cratère principal de l’île, appelé Stefanos, est le seul que visitent la plupart des touristes qui s’aventurent jusqu’ici, ce volcan atypique comporte six cratères en tout. Je roule donc jusqu’à un petit chemin qui permet d’accéder à ceux que je n’ai pas vus.
Le petit chemin qui mène à Polyvotis
Tout au bout du sentier, je me retrouve subitement face à une profusion de couleurs : les parois ocres de la caldeira surplombent celles toutes jaunes d’un grand cratère. Quelques tâches verdâtres de végétation sous un ciel profondément bleu complètent le paysage.
Le cratère Megalos Polyvotis
C’est le cratère Megalos Polyvotis. Il n’est pas possible de descendre au fond. Le lieu dégage une impression de gigantisme face auquel je me sens minuscule.
Descente à pied vers Megalos Polyvotis
Son petit voisin, Mikros Polyvotis, est moins impressionnant mais dans celui-là, je peux descendre au fond et me balader au milieu de quelques fumerolles.
Le cratère Mikros Polyvotis
Après les deux cratères Stefanos hier, le grand et le petit, et les deux cratères Polyvotis ce matin, il ne me reste plus que les deux derniers cratères du volcan à découvrir : Alexandre et Logothetis. Mais ils ne sont indiqués nulle part. Je me dirige donc vers ce qui me semble être les parois d’un cratère.
Direction les deux derniers cratères
Pour cela, je dois sortir du chemin et je me retrouve alors à marcher dans des amas de pierres rougeâtres, beaucoup moins praticables.
Mon point de repère, ce sont des zones de souffre, visibles de loin car très jaunes. C’est donc vers elles que je me dirige. Là, de près, je distingue nettement mieux la présence de multiples petites bouches de souffre fumantes.
Depuis cet endroit, je domine la plaine de Lakki, le fond plat de la caldeira, avec une vue à 180°.
Sitôt passée la zone de souffre, je me retrouve sur la paroi du cratère, nue. Mais au bout d’une dizaine de mètres à peine, il me semble subitement entendre mes pas résonner. Je frappe le sol du pied pour vérifier et aussitôt, petite frayeur : non seulement ça résonne bel et bien mais en plus, ça tremblote. Ce qui signifie que sous mes pieds, le sol est creux et pas forcément très solide, donc potentiellement écroulable !
Au vu de toutes les fumerolles présentes dans la zone, je sais pertinemment que sous mes pieds, le sous-sol atteint des températures bouillantes. Ne m’appelant pas Mike Horn, je fais immédiatement demi-tour. Je ne pourrai donc pas observer de plus près les deux derniers cratères mais tant pis, ce n’est pas bien grave car j’en ai déjà pris plein les yeux avec les quatre autres. Je redescends tranquillement au milieu des éboulis de pierres colorées.
Depuis hier, je suis fasciné par ce site qui est une démonstration de ce que peuvent faire les forces de la nature lorsqu’elles se déchaînent. Je passe donc le reste de la journée à errer à vélo au fond de cette caldeira où je me plais tant. Le soir venu, je pose ma tente à l’opposé du volcan, dans un petit champ ou paissent quelques vaches.
Dernier bivouac dans la caldeira
Elles ont beau être pacifiques, cela ne les empêche pas de transpercer la nuit par quelques beuglements. Au réveil, je reprends ma route, qui commence par la montée des parois de la caldeira.
Vue sur le fond de la caldeira avec le volcan en arrière-plan
Tout en pédalant, je surveille les chèvres qui se baladent telles des équilibristes sur les parois abruptes de la caldeira au-dessus de moi, car elles projettent régulièrement des cailloux sur ma route.
D’une manière plus générale, les chutes de pierres sont fréquentes par ici et si les plus petites parviennent souvent à débouler sur le bitume, les plus grosses, heureusement, sont bloquées par des protections.
Chutes de pierres
Pour redescendre vers Mandraki, le principal village de Nisyros, je traverse à nouveau les paysages typiques de l’île, qui plongent inlassablement dans la Grande Bleue.
Retour à Mandraki
Mon dernier objectif sur cette île qui ne cesse de m’enchanter depuis que j’ai posé les pieds dessus, c’est de photographier Mandraki au crépuscule, car ce petit village m’avait paru photogénique le jour de mon arrivée.
Je me rends donc au petit monastère Panagia Spiliani qui domine le village, sur lequel il offre une vue plongeante. Les personnes que j’ai rencontrées en montant ici m’ont indiqué qu’à cette heure-ci, le monastère était fermé. Mais quand j’y arrive, il est ouvert. J’entre donc.
Le monastère Panagia Spiliani
En sortant, j’aperçois à quelques mètres en contrebas le pope, en train de fumer discrètement une clope. Il ne m’a pas vu, trop occupé à guetter en dessous de lui si quelqu’un arrive. Quand je le salue d’un kalimera amical (bonjour), il sursaute et cache immédiatement sa cigarette dans son dos, comme un gamin.
Je ne comprends absolument pas pourquoi mais peu importe, nous discutons un moment. Il se débarrasse dès que possible de son petit concentré de nicotine et de goudron en le jetant discrètement par dessus le mur de clôture, construit à flanc de falaise et qui domine la mer. Je fais comme si je n’avais rien vu et je fais comme toujours le petit selfie-souvenir.
Je profite du soleil rougeoyant puis de la nuit qui tombe pour faire les images pour lesquelles je suis venu.
Le monastère Panagia Spiliani domine le village de Mandraki
C’était mon dernier jour sur Nisyros. Avec sa douceur de vivre, sa faible fréquentation touristique, ses vues à couper le souffle et son volcan coloré, cette petite île au côté enchanteur m’aura marqué.
J’en ai fini maintenant avec la Grèce. Demain, je prendrai un bateau pour la Turquie, où rien ne se passera comme prévu. Hélas…
Infos pratiques
Le volcan de Nisyros
Le volcan reçoit la visite de 200 à 1.000 visiteurs environ chaque jour ! Heureusement, il est suffisamment vaste pour qu’on ne s’y bouscule pas et de toute façon, les visiteurs se concentrent sur le créneau 10h00-15h00 environ. En effet, la plupart d’entre eux viennent à la journée seulement, en provenance des îles voisines de Kos et Rhodes.
Le bon plan
Idéalement, il faut donc se rendre au cratère Stefanos en fin de journée :
Lorsque les bus de touristes sont partis, afin de bénéficier de la plus faible fréquentation possible ;
Et 1h00 – 1h30 avant le coucher du soleil, quand la lumière est la plus belle.
Si vous souhaitez également jeter un œil sur les cratères voisins, alors prévoyez d’arriver encore une heure plus tôt, voire deux si vous voulez prendre tout votre temps pour visiter.
Si vous êtes des lève-tôt, vous pouvez également arriver en début de matinée, avant l’arrivée des bus de touristes. Toutefois, la lumière est un peu moins belle le matin que le soir car les parois de la caldeira masquent plus le soleil quand il se lève que quand il se couche (elles sont plus hautes d’un côté que de l’autre).
Le prix : 5 euros ou gratuit !
L’entrée coûte désormais 5 euros par personne (et non plus 3 euros, comme on peut encore le lire un peu partout sur Internet).
Toutefois, elle est gratuite pour tous ceux qui s’y rendent… à vélo ou à pied !
Que faut-il apporter avec soi ?
Une paire de bonnes chaussures : on peut s’en passer mais le sol est boueux et brûlant dans toute la partie humide du cratère, donc de bonnes chaussures sont préférables. Si vous vous posez la question d’y aller en tongs, c’est possible mais déconseillé.
L’été : prévoir une bouteille d’eau ainsi que casquette et crème solaire, car le soleil peut taper très fort.
Commodités
Il y a un parking pour garer la voiture
Il y a également un snack avec terrasse ombragée et toilettes gratuites (accessibles à tout le monde, y compris aux non-clients du snack).
L’excursion à la journée depuis l’île voisine de Kos
En plus de mes deux nuits en bivouac tout seul dans la caldeira, j’ai dormi au Romantzo Hotel, réservé via Booking. Si vous cherchez un hôtel dans le centre de Mandraki, alors le Romantzo ne vous conviendra peut-être pas car il est légèrement excentré (il suffit néanmoins de 5 à 10 minutes de marche à peine pour s’y rendre). Par contre, si vous cherchez le calme, alors il est parfait.
La vue depuis le Romantzo Hotel
La terrasse des chambres
Les prix sont corrects (37 euros hors saison, début mai, lors de ma venue, petit déj’ inclus), la vue sur la mer est agréable, l’accueil est sympa et le petit déjeuner varié.
Trans-Dinarica : l’itinéraire de rêve pour les cyclistes
Je dois commencer par préciser que la Trans-Dinarica… ne passe pas par la Grèce ! Elle passe par les pays des Balkans situés juste au-dessus de la Grèce mais si je l’évoque quand même dans cet article, c’est parce que les cyclo-touristes se rendant en Grèce passent le plus souvent par les Balkans. Alors, si les infos suivantes peuvent les aider à trouver un bel itinéraire…
La Trans-Dinarica est un itinéraire cycliste qui relie les pays des Balkans occidentaux en traversant une superbe chaîne de montagnes, les Alpes Dinariques. Ce parcours a été conçu pour permettre aux cyclo-voyageurs qui s’aventurent par là de découvrir tout le patrimoine local : naturel, culturel, gastronomique…
La Trans-Dinarica en Croatie
Il passe par des villages, des forêts, des montagnes, ou encore par la mer. Il alterne entre routes bitumées très peu fréquentées et chemins de terre en pleine nature. Il traverse des parcs nationaux et des sites classés au patrimoine de l’humanité par l’Unesco.
Bivouac sur le parcours de la Trans-Dinarica
Tout au long du parcours, on découvre le sens de l’hospitalité des habitants des Balkans ainsi que les paysages à couper le souffle de cette superbe région méconnue, en plein cœur de l’Europe. Bref, quand on roule sur la Trans-Dinarica, on en prend plein les yeux et on se sent une âme d’aventurier !
Sur la Trans-Dinarica mais sous la pluie (Bosnie-Herzégovine)
La distance totale de la Trans-Dinarica approche les 6.000 kilomètres, et son dénivelé positif les… 100.000 mètres !
Les pays traversés sont la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine du Nord, le Kosovo et la Serbie.
La Trans-Dinarica passe par la rivière Drin (Albanie)
Pour se procurer le parcours précis ainsi que sa trace GPS, ce que j’ai fait, il suffit de se connecter au site officiel : Trans-Dinarica.
Bien sûr, ce n’est pas gratuit mais ce n’est pas très cher non plus et surtout, cela vaut tellement le coup : si, comme moi, vous êtes un.e cycliste amoureux.se de la nature, alors le rapport qualité-prix de ces packs est exceptionnel.
On peut se procurer le pack pour les huit pays à un tarif avantageux (à partir de 90 euros), ou bien choisir un pack par pays (de 8 à 23 euros selon le pays). Le lien : se procurer le pack de navigation de la Trans-Dinarica.
L’itinéraire de la Trans-Dinarica (Croatie)
Remarque : aucun lien de ce blog n’est sponsorisé, je ne perçois donc aucune commission, que vous cliquiez ou non !
Sur le parcours de la Trans-Dinarica (Croatie)
En préparant votre périple à vélo, si vous vous interrogez sur la Trans Dinarica, n’hésitez pas à me poser vos questions dans la rubrique « commentaires » (votre @dresse mail ne sera pas publiée, contrairement à votre question qui le sera avec un léger décalage, généralement de quelques heures) : c’est avec plaisir que j’essaierai d’y répondre 🙂
Nisyros est une petite île somptueuse mais heureusement, elle est bien cachée. Située à une bonne vingtaine d’heures de bateau d’Athènes, son éloignement des côtes grecques dissuade la plupart des touristes de s’y rendre. C’est ce qui en fait une île hors des sentiers battus.
Alors bien sûr, la fréquentation touristique augmente en haute saison (juillet-août), mais la plupart des visiteurs commettent alors l’erreur de ne pas y rester : ils viennent souvent à la journée, en provenance des îles voisines de Rhodes et Kos, beaucoup plus connues mais tellement plus fréquentées. L’objet de leur visite ? Le volcan de Nisyros, et notamment le cratère Stefanos.
Conséquence : il n’y a pas foule sur Nisyros avant 11h00 (heure d’arrivée de la plupart de ces touristes qui viennent juste à la journée), ni après 15h00 ou 16h00 (heure à laquelle ils en repartent).
Le bon plan : puisque ces voyageurs pressés vont tous au volcan entre 10h30-11h00 et maximum 16h00, alors l’idéal consiste à visiter le volcan en dehors de ce créneau pour être tranquille, c’est-à-dire en début de matinée avant leur arrivée, ou en fin d’après-midi après leur départ. Et à l’inverse, sur le reste de l’île, on ne croisera quasiment jamais ce flot de touristes éphémères entre 10h30 et 16h00 : on est alors tranquille pour découvrir les plages volcaniques de Nisyros, ses villages pittoresques, ou encore ses montagnes verdoyantes avec des vues à couper le souffle…
C’est le plus jeune volcan de la mer Égée. Même si sa dernière éruption date de 1888, il n’est pas considéré comme éteint. D’ailleurs, en 1995, la chambre magmatique située sous le volcan a grossi au point de provoquer une crise sismique dans toute la zone.
La caldeira de Nisyros, d’un diamètre de quatre kilomètres, comporte six cratères (et non pas un seul, comme le croient la plupart des visiteurs). Le plus connu d’entre eux, qui est aussi la principale attraction de l’île, est le cratère Stefanos.
Le cratère Stefanos et, plus ou moins visibles, les cinq autres cratères (l’un à sa gauche, les autres en arrière-plan)
Le cratère Stefanos
J’ai eu la chance de pouvoir visiter Nisyros hors-saison (début mai) à une période où il y avait donc très peu de touristes.
Je suis arrivé au cratère en fin d’après-midi, à vélo. Il n’y avait plus personne pour tenir le guichet d’entrée, et une seule voiture était garée là : celle du gérant du petit snack situé juste après le guichet. Nous étions les deux seules personnes présentes sur tout le site.
L’arrivée au cratère Stefanos (sur le sommet du fond : le petit village de Nikia – voir plus bas)
Je suis alors descendu dans le cratère, où je me suis retrouvé absolument seul pendant toute la durée de ma visite (près d’une heure). Un privilège.
Le cratère Stephanos, vide de touristes…
Dans ce cratère, la première chose qui attire le regard, ce sont les couleurs. Ses parois sont jaunies par les dépôts de soufre.
Au début du petit chemin qui mène au fond du cratère, un panneau nous rappelle que le site est potentiellement dangereux.
Juste avant d’arriver dans le cratère principal, on passe devant un cratère beaucoup plus petit, le cratère Andreas (appelé également Mikros Stefanos, par opposition à son illustre voisin, Megalos Stefanos, celui que tout le monde visite).
Le cratère Andreas (ou Mikros Stefanos)
Arrive alors le moment attendu, celui où l’on peut fouler le sol bouillonnant du cratère principal de Nisyros.
Au fond du cratère
Reliés par de fines cordes, des piquets délimitent les zones auxquelles il est interdit d’accéder, pour des raisons de sécurité évidentes. Car par ici, la terre chauffe, voire surchauffe. Et disons-le carrément : elle bouillonne, elle fume et elle brûle ! Dans ces zones interdites d’accès, l’eau bout en effet en permanence au fond de sortes de petites marmites naturelles.
Une petite marmite naturelle d’eau bouillonnante
Un peu partout, de petites colonnes de fumée s’élèvent dans le ciel, rappelant elles aussi au visiteur qu’il est bien sur un site naturel d’exception.
Les fumerolles au fond du cratère
Se rendre au volcan juste avant le coucher du soleil permet de l’admirer éclairé par une jolie lumière : les fameuses golden hours, si prisées des photographes.
Les parois soufrées du cratèreLe cratère Stefanos pendant les golden hours
Bivouac de rêve au milieu des cratères
Étant un amoureux de la nature, j’ai terminé ma journée de visite de ce joli volcan par une nuit de rêve, puisque j’ai dormi sur cette terre volcanique, sous ma tente posée au beau milieu des cratères !
Dormir à quelques dizaines de mètres du cratère
J’ai passé la nuit complètement seul à proximité du cratère principal, mais apparemment seul aussi dans toute la caldeira, puisqu’elle n’est pas habitée et qu’il n’y a aucune maison. Cette nuit-là, la sensation de plénitude fut totale.
Bon, je dois quand même rappeler qu’en Grèce, contrairement à tant d’autres pays, le bivouac est interdit. Les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 300 euros.
Si je me suis permis de braver souvent cette interdiction, à Nisyros comme ailleurs en Grèce, c’est pour plusieurs raisons :
Je bivouaque toujours discrètement afin de ne déranger personne ;
Je n’allume mon réchaud qu’en l’absence totale de risque (par exemple, pas de végétation à proximité, ou alors mouillée) ;
Je ne laisse absolument aucune trace de mon passage dans cette nature que j’aime, et j’emporte donc tous mes déchets ;
Et en prime, lorsqu’il y a déjà des déchets par terre dans la zone où je pose ma tente, je les ramasse et je les emporte pour les jeter dans la première poubelle que je trouve, histoire que les lieux soient plus propres après mon passage qu’avant.
Alors bien sûr, cette façon respectueuse de bivouaquer ne m’autorise pas pour autant à dormir là, toutefois, en procédant de cette manière, tout le monde est gagnant :
les autorités émettrices de cette interdiction abusive, puisque je nettoie ces zones à leur place ;
La nature, parce qu’elle est plus propre après mon bivouac qu’avant ;
Et moi-même bien sûr, tellement je me régale à passer ainsi mes nuits en pleine nature.
Bref, quitte à braver la réglementation, autant le faire proprement…
Ce que je ne savais pas en revanche en posant ma tente au-dessus du cratère Stefanos, c’est qu’en Grèce, le bivouac est sanctionné beaucoup plus sévèrement lorsqu’il a lieu dans les zones touristiques : jusqu’à 3000 euros d’amende et trois mois d’emprisonnement ! Je ne l’ai appris que plus tard.
Lever de soleil face au volcan
Les autres cratères de Nisyros
Si la plupart des visiteurs croient qu’il n’y a qu’un seul cratère à Nisyros, il s’avère qu’en réalité, il y en a… six !
Comme indiqué précédemment, il y a donc les deux cratères décrits ci-dessus : le cratère principal Stefanos (ou Megalos Stefanos), et son petit voisin Andreas (ou Mikros Stefanos). Voici les quatre autres.
Les cratères Megalos Polyvotis et Mikros Polyvotis
Pour se rendre aux deux plus accessibles, il suffit de passer le guichet d’entrée puis le snack situé juste après, et de prendre ensuite le petit chemin situé à droite (au lieu de celui de gauche, qui mène à Stefanos).
Le petit chemin qui mène aux quatre autres cratères, notamment Mikros et Megalos Polyvotis.
On rejoint alors deux nouveaux cratères : le magnifique Megalos Polyvotis, et son petit voisin, Mikros Polyvotis.
Ils sont situés au bout du chemin, où a été érigé un petit poste d’observation. De là, on domine le plus grand cratère, Megalos Polyvotis, lequel est jauni par le souffre et toisé par la paroi rougeâtre de la caldeira.
Le cratère Megalos Polyvotis
Les photos écrasent un peu la sensation de grandeur qu’on ressent lorsqu’on admire ce somptueux cratère aux pieds des parois de la caldeira, à côté desquelles on se sent minuscule.
Megalos Polyvotis
Si l’on poursuit en descendant vers la droite (où le chemin n’est plus balisé), on arrive à son petit frère : Mikros Polyvotis.
Le cratère Mikros Polyvotis
Il a beau être moins impressionnant et moins joli, il est possible de descendre au fond de ce cratère, au milieu de petites fumerolles, contrairement à son voisin Megalos Polyvotis qui, lui, n’est pas accessible. En n’oubliant pas, toutefois, les risques que cela peut présenter, notamment si le sol s’avère instable…
Les cratères Alexandre (ou Flegethron) et Logothetis
Ces deux cratères ne sont indiqués nulle part.
Profusion de couleurs
Souhaitant quand même les découvrir, je me suis dirigé au hasard vers ce qui me semblait être les parois de cratères. Toujours à pied, et depuis les deux cratères de Polyvotis, situés juste à côté.
Direction les deux derniers cratères
Pour cela, il faut sortir du chemin menant aux deux cratères Polyvotis. On se retrouve alors à marcher dans des amas de pierres, beaucoup moins praticables que le chemin en question.
Mon point de repère, c’était les zones de souffre, visibles de loin car très jaunes. C’est donc vers elles que je me suis dirigé. Là, de près, on remarque tout de suite la présence de multiples petites bouches de souffre fumantes, alors qu’on ne les distingue pas de loin.
De là, on a également une jolie vue sur la plaine de Lakki (le fond plat de la caldeira), qu’on domine à 180°.
Sitôt passée la zone de souffre, le sol de pierres disparaît pour laisser place à la paroi du cratère, nue. Et là, ça commence à monter de manière nettement plus abrupte.
Au bout d’une dizaine de mètres à peine, il m’a semblé que mes pas résonnaient. J’ai donc frappé le sol du pied pour vérifier et là, petite frayeur : non seulement ça résonnait bel et bien mais en plus, ça tremblait ! Ce qui signifiait que sous mes pieds, le sol était creux et pas forcément très solide, donc potentiellement écroulable !
Comme je venais tout juste de la zone où de multiples petites fumerolles bouillantes s’échappaient des bouches de souffre, il était évident que le sous-sol était carrément brûlant dans le coin ! Je ne me suis donc pas éternisé et j’ai fait demi-tour, sans pouvoir observer de plus près les deux derniers cratères.
Infos pratiques volcan
Le volcan reçoit la visite de 200 à 1.000 visiteurs environ chaque jour ! Heureusement, il est suffisamment vaste pour qu’on ne s’y bouscule pas et de toute façon, comme indiqué précédemment, ils se concentrent sur le créneau 10h00-15h00 environ.
Le bon plan
Idéalement, il faut se rendre au cratère Stefanos en fin de journée :
Lorsque les bus de touristes sont partis, afin de bénéficier de la plus faible fréquentation possible ;
Et 1h00 – 1h30 avant le coucher du soleil, quand la lumière est la plus belle.
Si vous souhaitez également jeter un œil sur les cratères voisins, alors prévoyez d’arriver encore une heure plus tôt, voire deux si vous voulez prendre tout votre temps pour visiter.
Si vous êtes des lève-tôt, vous pouvez également arriver en début de matinée, avant l’arrivée des bus de touristes. Toutefois, la lumière est un peu moins belle le matin que le soir car les parois de la caldeira masquent plus le soleil quand il se lève que quand il se couche (elles sont plus hautes d’un côté que de l’autre).
Le prix : 5 euros ou gratuit !
L’entrée coûte désormais 5 euros par personne (et non plus 3 euros, comme on peut encore le lire un peu partout sur Internet).
Toutefois, elle est gratuite pour tous ceux qui s’y rendent… à vélo ou à pied !
Que faut-il apporter avec soi ?
Une paire de bonnes chaussures : on peut s’en passer mais le sol est boueux et brûlant dans toute la partie humide du cratère, donc de bonnes chaussures sont préférables. Si vous vous posez la question d’y aller en tongs, c’est possible mais déconseillé.
L’été : prévoir une bouteille d’eau ainsi que casquette et crème solaire, car le soleil peut taper très fort.
Commodités
Il y a un parking pour garer la voiture
Il y a également un snack avec terrasse ombragée et toilettes gratuites (accessibles à tout le monde, y compris aux non-clients du snack).
L’excursion à la journée depuis l’île voisine de Kos
Cette excursion inclut une brève visite du village de Mandraki.
Le prix d’entrée dans le volcan (5 euros), le repas du midi et les boissons ne sont pas inclus.
Le site internet incontournable : Géoparc
Si vous êtes curieux, voici un site Internet à ne pas rater : le site géoparc de Nisyros.
Tout y est : carte interactive, cratères, chemins de randos, biodiversité, mais également l’histoire de l’île et de ses habitants…
Les villages de Nisyros
L’île ne comptant qu’un petit millier d’habitants, les villages ne sont pas nombreux. Mais quels villages ! Les quatre principaux sont Mandraki, Nikia, Emporios et Pali.
Mandraki
Quand on arrive sur l’île, c’est dans le petit port de Mandraki qu’on accoste.
Une ruelle de Mandraki
Ce qui frappe d’emblée, ce sont ses agréables petites ruelles, dont les façades de maisons sont blanchies à la chaux.
Une ruelle de Mandraki
En haut de la colline qui surplombe le village se trouve le Paleokastro. Il s’agit de la ville ancienne de Nisyros, qui était alors fortifiée. Depuis ces ruines, la vue sur le village en contrebas, la mer et les îles voisines vaut le détour.
Mandraki, vu depuis le Paleokastro
Un peu plus bas, mais toujours au-dessus du village, se situe le monastère Panagia Spiliani (Notre-Dame de la Caverne).
Le monastère Panagia Spiliani domine le village de Mandraki
Ce joli petit monastère vaut le coup d’œil même si, pour ma part, je n’ai pas pu visiter l’intérieur car il a rapidement fermé lors de ma venue.
Si l’on descend quelques marches depuis le monastère, on arrive à un autre point de vue sur Mandraki, moins élevé que depuis le Paleokastro, mais offrant lui aussi une jolie vue d’ensemble sur le village.
Enfin, pour parfaire le tableau de ce joli petit village, ajoutons que Mandraki dispose de nombreux petits commerces et restaurants sur le front de mer.
Nikia
Pour ma part, j’ai eu un vrai coup de cœur pour ce petit village, perché sur la crète des montagnes qui dominent le volcan.
Nikia
Pour l’anecdote, j’y suis arrivé à vélo, après avoir grimpé les montagnes du centre de l’île, dont certaines côtes atteignent les 15%. Avec mon vélo de 54 kilos, sacoches comprises, et le soleil qui tapait fort, je n’avais qu’une seule envie : m’asseoir à l’ombre, sur la terrasse d’un café et dévaliser le frigo !
Mais pour arriver là, il fallait passer par les petites ruelles du village. Et là, j’ai eu un vrai coup de foudre.
Une ruelle de Nikia
Du coup, je me suis arrêté tous les dix mètres pour photographier et filmer, repoussant à plus tard le moment pourtant tant attendu de me rafraîchir…
Certaines ruelles sont très étroites, ce qui ajoute à leur charme.
La principale attraction de ce petit village, c’est sa place centrale. Elle est pavée d’une mosaïque qui a la réputation, dans toute la Grèce, d’être l’une des plus belles du pays.
Impossible de la photographier en entier le jour de ma venue car elle était en partie remplie de tables de restaurants, mais c’est vrai qu’elle est jolie et surtout, très agréable. Idéale pour prendre un verre et/ou un bon repas…
La fameuse place de Nikia et sa mosaïque de cailloux au sol
Enfin, il faut noter que, depuis le cratère Stefanos, c’est ce petit village blanc que l’on aperçoit tout là-haut, au loin, juché sur la crête de la caldeira. Et à l’inverse, on a une vue plongeante sur le volcan depuis le village.
Pali
Comme Mandraki, Pali est situé sur la côte.
L’église de Pali
Il s’agit d’un petit village de pêcheurs, qui s’anime un peu l’été avec la venue de quelques touristes.
Le port de Pali
Le village est tout petit, il est surtout animé grâce à son port de pêche et de plaisance, et à ses bars et restaurants. Mais c’est également un point de chute parfait pour pouvoir rayonner sur l’île, et sur les plages de sable volcanique noir situées juste à côté.
Mohamed, pêcheur à Pali
Enfin, Pali dispose d’une plage, raison pour laquelle certains visiteurs la préfèrent à Mandraki pour séjourner sur Nisyros.
Emporios
Comme Nikia, Emporios est un petit village situé dans l’intérieur de l’île et sur le rebord de la caldeira. Il a été déserté au fil des années pour ne plus compter aujourd’hui qu’une trentaine d’habitants ! Puisque très peu de touristes s’y rendent, l’avantage, c’est qu’il a su conserver toute son authenticité.
Emporios
A noter que peu avant l’entrée du village, au bord de la route, se trouve une petite grotte qui, grâce à l’activité volcanique du sous-sol de l’île, fait office de sauna naturel pour les visiteurs.
En plus de mes deux nuits en bivouac tout seul dans la caldeira, j’ai dormi au Romantzo Hotel, réservé via Booking. Si vous cherchez un hôtel dans le centre de Mandraki, alors le Romantzo ne vous conviendra peut-être pas car il est légèrement excentré (il suffit néanmoins de 5 à 10 minutes de marche à peine pour s’y rendre). Par contre, si vous cherchez le calme, alors il est parfait.
Le Romantzo Hotel est situé face à la mer
La terrasse des chambres
Les prix sont corrects (37 euros hors saison, début mai, lors de ma venue, petit déj’ inclus), la vue sur la mer est agréable, l’accueil est sympa et le petit déjeuner varié.
Plages volcaniques et montagnes verdoyantes
Les plages
Bien qu’elles vaillent le coup, on ne vient généralement pas à Nisyros pour ses plages.
Une plage volcanique, à l’est de Pali
Les plus réputées d’entre elles sont essentiellement situées sur la côte est, et les plus accessibles pullulent sur la côte nord, juste après le village de Pali (en direction de l’est) : là, elles se succèdent sur des centaines et des centaines de mètres, avec leur sable noir d’origine volcanique.
Une plage à l’est de Pali
Nisyros n’est pas forcément synonyme d’île de rêve pour tout le monde. En effet, certains habitants m’ont expliqué que régulièrement, on trouvait sur les plages de Nisyros des affaires, notamment des vêtements, appartenant à des migrants qui échouent parfois ici avec leur radeau de fortune.
Et en effet, il n’y a pas besoin de chercher bien longtemps pour trouver traces de ces objets gisant sur les plages, qui témoignent du vécu dramatique de ces miraculés de la mer.
Les montagnes
Lorsqu’on s’aventure dans les montagnes de l’île en direction du volcan, on passe par de nombreux points de vues sur la mer.
On croise régulièrement des vaches au milieu de la route, mais aussi des chèvres dans les arbres ! Elles y grimpent avec une agilité de singes pour déguster les feuilles !
Les bus qui emmènent les touristes à la journée visiter le volcan passent par cette route mais ils ne prennent pas le temps de s’arrêter en chemin, alors que les vues successives sur la mer en valent pourtant la peine.
Au final, que vaut Nisyros ?
Dans cet article, je n’ai pas encore répondu à la question posée dans le titre : « Nisyros : la plus belle île de Grèce ?… » Et pour cause : n’ayant pas visité chacune des 9.000 îles que compte le pays, difficile de les comparer !
A l’inverse, beaucoup de blogs et de sites Internet ne s’embarrassent pas autant, et ils nous pondent des classements sur les dix, quinze ou vingt plus belles îles de Grèce (ce qui, en général, correspond tout simplement à la liste plus ou moins longue des quelques îles grecques qu’ils ont eu le temps de visiter !)
C’est ainsi que Nisyros n’apparaît que très rarement dans ces classements des plus belles îles du pays : notre jolie petite île volcanique étant située trop loin pour que les auteurs de ces articles y aient mis les pieds, ils ne la connaissent pas et ne peuvent donc pas la prendre en compte dans leur classement !
Qu’en pensent les grecs ?…
Le signe qui ne trompe pas, c’est l’opinion des locaux, et tous ceux que j’ai rencontrés ont été unanimes : selon eux, Nisyros est une superbe petite île dont ils sont généralement fiers, l’une des plus belles de leur pays selon eux.
Je partage cette opinion : Nisyros est magnifique, c’est même la plus belle île de toutes celles que j’ai visitées en Grèce au fil des années, en cinq voyages au pays d’Aristote.
Avec sa douceur de vivre, sa faible fréquentation touristique, ses vues à couper le souffle et son volcan, c’est réellement une destination à ne pas rater…
Il ne vous reste donc plus qu’à vous y rendre pour vous faire votre propre point de vue…
Chargement…
Une dernière petite salve d’images pour terminer…
Dans la caldeira
Le monastère Panagia Spiliani, à Mandraki
Autoportrait !Les parois du cratère recouvertes de soufreL’un des nombreux points de vues sur la merDans le volcanLe coucher du soleil vu depuis Mandraki
Ne cherchez pas Preveli sur une carte : ce n’est ni une ville, ni un village. C’est le nom de la riche famille qui participa à la restauration d’un monastère il y a 200 ans, lui donnant son nom. Du coup, la sublime plage voisine, réputée l’une des plus belles de Crète, a également pris ce nom.
A Preveli, le monastère est en réalité composé de deux monastères distincts, séparés de trois kilomètres. Le moins connu est le monastère inférieur, Kato Moni Preveli. Le plus visité est le monastère supérieur, Piso.
Kato Moni Preveli, le monastère inférieur
Commençons par un petit mot sur la route qui permet d’accéder à ce joli monastère perdu dans les montagnes.
Quelques curiosités de bord de route…
On traverse de paisibles champs d’oliviers dont l’âge vénérable se compte en siècles.
Puis on longe la rivière Megalopotamos. C’est celle qui se jette spectaculairement dans la mer au milieu de la fameuse plage de Preveli (lire plus bas). Elle est enjambée par le pont Mega Kamara, classé monument historique.
Le pont Mega Kamara et ses anciennes plaques gravées
Un peu plus loin, on arrive au monastère du bas, fermé actuellement pour cause de rénovation. Il est juste possible de l’apercevoir du bord de la route, dans son écrin de montagnes.
Le monastère inférieur Kato Moni Preveli
Piso, le monastère supérieur
Il est situé sur le flanc de la montagne qui domine la mer, sur un site qui respire le calme et la sérénité.
Piso, le monastère supérieur de Preveli
Il est connu pour avoir joué un rôle important dans l’histoire de la Crète puisqu’avec ses moines, il a toujours été un centre de résistance contre l’ennemi : d’abord contre l’envahisseur ottoman au 19e siècle, puis contre les soldats allemands pendant la deuxième guerre mondiale.
Cette résistance reconnue fait la fierté des gens du coin, à tel point qu’un mémorial a été érigé non loin du monastère, en hommage à ces moines.
Il montre cette statue étonnante et inattendue d’un pope, la croix autour du cou mais le fusil à la main.
Mais revenons dans l’enceinte du monastère. La décoration intérieure de l’église est riche et impressionnante mais, les photos étant interdites à l’intérieur, il est impossible de vous montrer à quoi cela ressemble. Il ne vous reste donc plus qu’une solution pour le savoir : aller voir par vous-même…
La chapelle du monastère
Un peu plus loin se trouve un petit musée qui contient notamment des icônes richement décorées et des habits de prêtres finement brodés. Là encore, photos interdites…
Mosaïque dans l’enceinte du monastère
La plage et la palmeraie
Le parking d’accès à la plage est situé à deux kilomètres du monastère supérieur.
La plage de Preveli
Depuis ce parking, on rejoint la plage après une marche de 15 à 20 minutes dans les rochers, en descente. Le retour en montée est nettement plus difficile, notamment quand il fait chaud. Ce qui est à peu près toujours le cas l’été !
La plage de Preveli
Ici, pas besoin de drone : le tout début du sentier offre un point de vue plongeant et spectaculaire sur la plage et la palmeraie… laissant également deviner la descente puis la montée qui nous attendent…
Mais rassurez-vous, le chemin serpente, donc le retour est un peu éprouvant mais n’est pas si difficile que ça non plus.
Une fois en bas, on a le choix entre la mer et la rivière Megalopotamos pour se baigner. En général, on se jette d’abord dans l’une, ensuite dans l’autre !
Le cadre idyllique de la rivière Megalopotamos
La palmeraie
Une fois rafraîchi/e, il faut se diriger vers le fond de la plage pour découvrir sa superbe palmeraie.
La palmeraie
Les palmiers prospèrent sur les deux rives de la rivière Megalopotamos, laquelle vient jusqu’à cette plage pour se jeter dans la mer, après avoir serpenté sur des kilomètres au fond des gorges de Kourtaliotiko.
En 2010 s’est produit une catastrophe : la palmeraie a été totalement détruite par un incendie. Elle a été replantée et aujourd’hui, tout semble avoir déjà repoussé. Elle est redevenue le havre de paix qu’elle était avant l’incendie.
On peut la visiter en cinq minutes ou y passer plusieurs heures, selon l’envie. Certains viennent poser là leur serviette, afin de profiter du calme au bord de la rivière, plutôt que sur la plage, beaucoup plus animée.
Par les temps qui courent, c’est suffisamment rare pour être signalé : l’entrée de la palmeraie est libre et gratuite.
Infos pratiques
Comment se rendre à la plage de Preveli ?
En voiture, il y a deux solutions : la plus prisée consiste à se garer au parking de la plage de Preveli (2 euros par jour). Son principal avantage réside dans la vue plongeante et spectaculaire qu’on a sur la plage et la palmeraie. Mais on peut aussi se garer au parking de la plage Drymiskiano Ammoudi, voisine de celle de Preveli mais beaucoup moins fréquentée. On rejoint Preveli soit à la nage en quelques minutes à peine (en sécurité car l’eau est le plus souvent très calme, et en longeant les rochers donc en restant au bord), soit après une courte randonnée.
En bus : les principales lignes de bus pour Preveli sont en provenance de Plakias ou de Réthymnon (voir les horaires de la compagnie grecque de bus interurbains : Ktel), mais on peut aussi faire une excursion organisée, au départ de Réthymnon ou La Canée (Preveli en bus).
En bateau : il s’agit soit d’un bateau-taxi depuis Plakias ou Agia Galini, soit d’excursions organisées : Preveli en bateau.
La palmeraie
Hébergements
Bien sûr, les hébergements ne manquent pas dans le coin (Booking Preveli), mais autant partager notre très bonne expérience vécue à Ikaros Studios : site officiel Ikaros (ikarosst@otenet.gr) ou Ikaros via Booking.
Ikaros Studios et sa piscine
Accueil excellent (la gérante est venue nous accueillir chaleureusement, alors qu’il était 23h00).
Prix corrects : en haute saison (19-21 août) et pour 4 personnes, nous avons payé 122 euros par nuit.
Très bon emplacement : situé à moins de 10 kilomètres de la plage de Preveli et des monastères, et proche de toutes les commodités du village de Plakias (commerces, restaurants, port…)
Autour de Preveli
Sur la route en direction de Koxare et de Réthymnon, dans le canyon de Kourtaliotiko, se trouve une étonnante petite église rupestre.
Elle donne l’impression de soutenir la montagne au-dessus d’elle.
La petite église rupestre des gorges de Kourtaliotiko
Si vous allez à Réthymnon (ou si vous en venez), vous devriez passer devant…
Situé dans le sud-ouest de la Crète, Paleóchora est un ancien petit village de pêcheurs. Au fil du temps, il s’est transformé en petite station balnéaire, mais en conservant son authenticité.
Aujourd’hui, c’est le lieu idéal pour faire une halte de quelques jours, car il permet à la fois de visiter des sites intéressants en ville et de profiter des nombreuses plages du coin. Mais il peur aussi servir de « camp de base » pour rayonner un peu partout dans l’ouest de l’île…
Les premiers touristes sont arrivés à Paleóchora il y a cinquante ans : il s’agissait de hippies qui avaient fait de la ville une étape sur la route de Katmandou. Depuis, le tourisme s’est beaucoup développé mais Paleóchora a su garder une dimension humaine.
Pour les touristes d’aujourd’hui, les deux principaux sites de la ville peuvent être visités l’un après l’autre puisqu’ils sont voisins : l’église et la forteresse…
L’église Evangelistra
Il est difficile de trouver des infos sur le web concernant cette jolie petite église et c’est étonnant, car elle mérite vraiment le détour. Elle est même incontournable quand on visite Paleóchora.
La première chose que l’on aperçoit, c’est son fameux clocher à trois niveaux, surplombant un grand portail.
Le clocher de l’église Evangelistra
Le clocher n’est pas attenant à l’église, dont la façade est ornée d’une jolie mosaïque dorée.
L’église Evangelistra
A l’extérieur, le clocher est donc atypique et l’église est différente de toutes celles que l’on a l’habitude de voir en Crète : rien que pour ça, elle mérite une visite. Mais c’est surtout lorsqu’on pénètre à l’intérieur de l’édifice qu’on est surpris.
L’intérieur de l’église
Murs, plafonds et colonnes sont en effet richement décorés par de nombreuses peintures, caractérisées par des couleurs vives et une grande finesse du trait.
Contrairement à bien d’autres églises crétoises, la prise de vues est autorisée à l’intérieur car aucun panneau ne l’interdit.
Le jour de ma visite, j’ai donc sorti ostensiblement mon appareil photo devant le pope qui passait à côté de moi, pour m’assurer que photographier ce joli site était bien autorisé. Il m’a laissé faire, j’ai donc pris quelques clichés, sans abuser.
Le tour de cette petite église et de son clocher se fait rapidement, c’est une raison de plus pour ne pas rater la visite.
La forteresse de Selino
Pour s’y rendre, il faut emprunter le petit chemin montant qui longe l’église Evangelistra. La montée est rapide, on arrive donc vite là-haut.
La forteresse Selino
La forteresse de Selino a été construite au 13e siècle par les Vénitiens pour défendre Paleóchora, à la fois contre les insurrections locales et contre les raids des pirates.
La forteresse de Selino domine Paleóchora
Au 14e siècle, la forteresse fut détruite au cours d’une révolte, puis reconstruite juste après.
Les meurtrières permettaient de guetter les pirates
Vue sur Paleochora
Un siècle plus tard, elle fut à nouveau détruite, par Barberousse en personne cette fois, puis encore reconstruite. C’est cette reconstruction-là qui est en ruine aujourd’hui, et qu’on visite.
Des deux côtés de la forteresse, on a vue sur mer.
Vue sur la baie à l’est…
… et vue sur la baie à l’ouest.
D’un point de vue pratique, visiter les ruines de la forteresse en fin d’après-midi permet à la fois d’éviter les fortes chaleur de la journée, surtout l’été, et d’observer le site sous une lumière dorée.
Les activités
La randonnée
Il existe plusieurs possibilités de randonner autour de Paleóchora, on peut se renseigner auprès de l’office du tourisme.
Mais la rando la plus réputée du coin, c’est celle qui relie Paleóchora au village de Sougia.
Elle fait partie du fameux sentier de randonnée européen E4, le plus long d’Europe (plus de 10.000 kilomètres), et qui traverse entre autres la Crète d’ouest en est.
Le sentier est bien balisé, il est entretenu et on ne peut donc pas vraiment se tromper.
une balise du sentier E4, à Sougia
Distance : 14 km – Durée : 5 à 6 heures – Niveau : aucune difficulté
Pour le retour, il suffit de prendre le bateau de Sougia à Paleóchora.
Les restaurants
Difficile de parler de Paleóchora sans évoquer les innombrables restaurants dont elle est dotée ! Il y en a plusieurs dizaines en tout, ce qui est énorme pour un si petit village. Du coup, tant mieux pour nos papilles…
L’essentiel des restos est concentré dans deux endroits : sur le front de mer…
… et tout le long de la petite rue qui mène à l’église Evangelistra.
La plupart des restaurants servent les spécialités gastronomiques grecques et crétoises, et les tarifs pratiqués sont généralement bon marché.
La côte en kayak
Il existe la possibilité de découvrir les beautés du joli littoral en kayak : la côte en kayak.
Le départ se fait depuis Paleóchora.
Les traversées
Le ferry est un moyen beaucoup plus rapide que la voiture pour se déplacer vers les autres villes de la côte sud car, les routes étant très sinueuses, les trajets en voiture prennent du temps.
La seule compagnie opérant ces liaisons est Anendyk.
Les villes desservies sont Hora Sfakion, Loutro, Agia Roumeli et Sougia, ainsi que la petite île de Gavdos.
On peut soit acheter les billets sur place, soit réserver en ligne (Anendyk).
Le ferry transporte les voitures.
Attention, certains trajets peuvent être complets, notamment en haute saison.
Les plages
Située sur une presqu’île, Paleóchora est enserrée entre deux jolies baies, chacune bordée par une plage. Sur une poignée de kilomètres le long du littoral, à l’est comme à l’ouest, on trouve une succession d’autres plages, ainsi que des criques isolées qui plongent dans les eaux cristallines : on n’a donc que l’embarras du choix. En voici quelques-unes…
La plage de Chalikia
Située à la sortie de la ville en direction de l’est, la plage de Chalikia est essentiellement constituée de galets.
La plage de Chalikia
Il s’agit d’une plage dont une petite partie est aménagée, c’est-à-dire dotée de transats et de parasols, où l’on peut prendre un verre.
Au fond, Paleóchora
Il suffit de marcher un peu pour s’éloigner de la zone des transats et des parasols. On se retrouve alors à peu près seul, avec la possibilité de poser sa serviette à l’ombre des arbres qui bordent la plage.
Ici, la baie est en général un peu plus abritée du vent que la plage de Pachia Ammos (située de l’autre côté de la ville, voir ci-dessous).
Ce sont notamment les eaux cristallines qui ont fait la réputation de Chalikia.
Malgré ces eaux translucides et comme souvent en Crète, le snorkeling ne vaut pas le coup ici car il y a peu de poissons.
A une vingtaine de mètres à peine de la plage se trouve un bar-restaurant.
D’un point de vue pratique, il y a suffisamment de place pour garer la voiture le long de la plage.
Enfin, il est nécessaire d’avoir des chaussures de rochers.
La plage de Pachia Ammos
Il ne faut pas la confondre avec la plage du même nom qui est située, elle, à l’autre bout de la Crète, tout à l’est. Ici, Pachia Ammos est la grande plage située à la sortie ouest de Paleóchora.
C’est même la plage principale de la ville, on la rejoint en moins de cinq minutes à pied depuis le centre.
Elle présente de multiples avantages :
Plage de sable fin, et non pas de galets
Eau peu profonde, plage surveillée
Transats et parasols, ainsi que douches
Plage bordée de nombreux cafés, restaurants, tavernes et bars, ouverts du matin au soir
Activités nautiques
Plage située face au coucher du soleil
La plage de Pachia Ammos
Enfin, elle est assez vaste, ce qui laisse beaucoup de place à tous ceux qui ne souhaitent pas prendre de transat.
La plage Paralia Psilos Volakas
Il s’agit d’une toute petite plage aménagée située à un kilomètre de Paleóchora, en direction de l’ouest. Outre les parasols et les transats, une petite paillotte propose de quoi boire et manger à des prix corrects.
La plage Paralia Psilos Volakas
Si vos enfants ou vous-même aimez les plongeons, rendez-vous sur le côté gauche de la plage, où la côte rocheuse offre des plongeoirs naturels dans l’eau translucide (de un à huit mètres environ).
La plage Paralia Karavopetra
Trois kilomètres à l’ouest de Paleóchora se trouve encore une plage agréable : Paralia Karavopetra.
La plage de Paralia Karavopetra
Cette plage est connue pour les gros rochers qui sont posés dessus, au bord de l’eau turquoise.
Contrairement aux plages présentées ci-dessus, celle-ci n’est pas aménagée. Il n’y a donc aucune commodité : ni transats, ni parasols, ni douches, ni restaurants…
Et c’est justement ce qui fait son charme : elle est plus sauvage, moins fréquentée, mais l’eau est tout aussi cristalline ici.
Le littoral est une succession de petites plages, généralement peu fréquentées voire carrément désertes, même en plein mois d’août. Il suffit donc de marcher à peine quelques minutes pour se dégoter un coin tranquille.
Paralia Karavopetra
Quelques rochers ainsi qu’une ou deux toutes petites grottes assurent un peu d’ombre mais il y en a assez peu, et la place est parfois prise par les autres estivants. Par forte chaleur, notamment l’été où ça tape vraiment fort, il vaut donc mieux prévoir parasol ou casquette, et beaucoup d’eau…
Rayonner autour de Paleóchora
Il y a ceux qui privilégient le voyage en itinérance en faisant une nouvelle étape quotidiennement, et ceux qui préfèrent se poser quelques jours dans un seul et même endroit, depuis lequel ils peuvent rayonner tout autour pour visiter.
La ville la plus fréquentée pour rayonner dans l’ouest de l’île, c’est La Canée (ou Chania). Mais Paleóchora peut également constituer un excellent « camp de base » pour visiter cette partie occidentale de la Crète.
La Canée
Paleóchora
Nous avons visité les deux et bien sûr, les deux valent le coup ! Simplement, La Canée est plutôt destinée à ceux qui recherchent une grande ville animée (108.000 habitants, banlieue comprise), alors que Paleóchora est un village qui a su garder une dimension humaine (2.500 habitants…), bien qu’étant animé le soir quand même, avec tous ses bars et restaurants.
En voiture, il y a pas mal de sites à visiter autour de Paleóchora, en voici quelques-uns.
La plage de Falassarna
Elle est située à 58 kilomètres de Paleóchora (1h20 en voiture).
La plage de Falassarna
Il s’agit en fait d’une succession de plages de sable fin, de petites criques et, par endroits, de dunes.
Les petites criques de Falassarna
Le tout s’étend sur trois kilomètres. Chacun a donc de quoi y trouver son compte.
Les dunes de Falassarna
La plage principale est aménagée : transats, parasols, snacks, et possibilité de pratiquer les sports nautiques ainsi que la plongée sous-marine.
Mais la plage est si longue qu’une partie seulement est aménagée, ce qui laisse toute la place qu’il faut à ceux qui ne louent pas de transat.
Et pour ceux qui veulent se retrouver seuls, il suffit de quelques minutes de marche pour découvrir très vite des petites plages et des petites criques désertes.
La plage étant orientée à l’ouest, il arrive que le vent souffle. C’est donc également un spot apprécié des véliplanchistes, kitesurfers etc.
Kitesurf à Falassarna
Enfin, les couleurs de l’eau sont si belles que les visiteurs passent une bonne partie de leur temps à y faire des selfies.
Deux instagrammeuses reviennent d’un shooting photo
Le littoral a été particulièrement préservé ici puisqu’il n’y a aucun hébergement sur la plage. Ils sont situés un peu en arrière et ne dénaturent donc pas le paysage.
Au bout de la plage, à l’extrémité nord, un petit chemin (20 minutes de marche ou 5 minutes de voiture) permet de rejoindre les ruines du village antique de Falassarna.
Enfin, d’un point de vue pratique, on trouve des parkings un peu partout le long des trois kilomètres de plage.
La plage d’Elafonissi
Elafonissi a la réputation d’être l’une des deux plus belles plages de Crète (avec Balos Beach, située plus au nord).
Elle est située à 47 kilomètres de Paleóchora par la route, mais à 14 kilomètres seulement à vol d’oiseau ! En effet, il n’y a pas de route le long du littoral et pour s’y rendre, il faut donc faire un détour en s’enfonçant dans les terres.
Une fois sur place, la plage est plutôt décevante car, malgré son joli lagon, elle n’a rien d’exceptionnel.
Le lagon d’Elafonissi
Il faut traverser ce lagon à gué pour rejoindre la petite île qui, elle, est beaucoup plus jolie et nature que la plage. Et paradoxalement, moins fréquentée !
Les dunes sauvages d’Elafonisi
Cette île est une succession de plages, de dunes et de criques peu fréquentées.
Le sable est réputé être rose à Elafonissi, mais ce n’est vrai qu’à de rares endroits. De plus, quand il y en a, c’est du sable rose pâle et non pas rose vif, contrairement à ce que l’on voit sur les photos hyper-retouchées du web, mais qui ne reflètent en rien la réalité.
Il y est notamment question de savoir si cette plage mérite sa réputation ou pas. Selon nous, pas vraiment…
La plage de Kedrodasos
Elle est située à 48 kilomètres de Paleóchora, et juste à côté d’Elafonissi.
Elle est beaucoup moins connue que son illustre voisine mais du coup, elle est également beaucoup moins fréquentée, et c’est tant mieux !
Kedrodasos
On y accède après une courte marche (10 minutes). A la sortie d’une agréable zone de genévriers, on débouche sur la plage.
L’arrivée sous les genévriers
Contrairement à Elafonissi, la plage est sauvage et elle n’est pas bondée l’été.
Baignade à Kedrodasos en plein mois d’août
Kedrodasos n’est pas une plage aménagée : il n’y a ni transat, ni parasol, ni snack etc. Bref, quand on y va, il faut tout prévoir : parasol ou casquette, crème solaire, de quoi manger et surtout beaucoup d’eau notamment l’été, la chaleur pouvant être écrasante, comme partout en Crète.
Un conseil : allez-y vite avant qu’elle ne devienne trop connue, et qu’elle ne soit à son tour prise d’assaut, comme Elafonissi…
Le petit village d’Agia Roumeli
Agia Roumeli est située à une heure de bateau de Paleóchora. On ne peut pas y aller en voiture.
C’est le point d’arrivée de la fameuse randonnée des gorges de Samaria. Les randonneurs qui y arrivent n’y restent pas et repartent sitôt leur rando terminée. Et c’est dommage car ce village mérite une petite visite à part entière.
Le tout petit village d’Agia Roumeli
Ponts vénitiens, ruines d’une forteresse ottomane, églises byzantines, chapelle troglodyte… Les curiosités ne manquent pas autour de ce charmant petit village.
La chapelle troglodyte Agios Antonios (Saint-Antoine)
La forteresse ottomane
Et comme partout sur le littoral crétois, il y des plages à Agia Roumeli. A la sortie du village, la jolie plage de Mashali est d’origine volcanique.
La plage de Mashali en plein mois d’août
Les infos sur Agia Roumeli sont rarissimes sur le web, nous avons donc consacré à ce joli petit village tranquille un article détaillé : Agia Roumeli et les gorges de Samaria.
Si la Crète regorge de jolies plages, la plupart d’entre elles sont prises d’assaut par les touristes, notamment l’été.
Ce n’est pas le cas de celle de Kedrodasos, qui est pourtant l’une des plus jolies et des plus sauvages de l’île.
C’est peut-être bien l’un des derniers sites hors des sentiers battus en Crète, c’est pourquoi il faut vite y aller et profiter de sa beauté avant qu’elle ne devienne à son tour à la mode. Ce qui ne saurait tarder…
Kedrodasos
Après avoir garé la voiture sur le parking (ou y être arrivé/e en bus), on arrive à cette plage au prix d’une petite marche d’une dizaine de minutes, sur un chemin rocailleux légèrement descendant et sans difficulté particulière.
Puis on traverse une agréable zone de genévriers qui bordent la plage. Ces vieux arbres aux formes parfois tourmentées ont une croissance lente, quelques centimètres par an seulement : vu leur taille actuelle, on imagine leur âge vénérable…
L’arrivée sous les genévriers
Ces vieux arbres ont le mérite d’offrir de l’ombre aux estivants.
On se baigne dans des eaux translucides couleur turquoise, dans une zone qui alterne sable et rochers.
Les eaux de Kedrodasos
En réalité, Kedrodasos est une succession de plages et de criques. La plage principale, qui est la plus longue, est un peu plus fréquentée que ses petites voisines. Mais même en haute saison, ce n’est pas la grande foule.
La plage principale de Kedrodasos en plein mois d’août n’est pas sur-fréquentée
Il n’en reste pas moins que si vous voulez vous prélasser dans une zone plus sauvage et plus isolée, il vous suffit de marcher quelques minutes le long du littoral pour trouver votre bonheur.
Kedrodasos est située à deux kilomètres à peine d’Elafonissi, sa célèbre voisine. Un petit sentier côtier de randonnée relie d’ailleurs les deux, et permet d’admirer une succession de petites criques.
Baignade à Kedrodasos
Malgré cette proximité géographique, tout les oppose : Elafonissi est connue, bondée, animée, instagrammable, aménagée et finalement surfaite. Alors que Kedrodasos est méconnue, peu fréquentée et même déserte par endroits, calme, pas tendance, pas aménagée et sous-côtée. Du moins pour l’instant…
L’une des criques désertes de Kedrodasos
Ici, il n’y a donc ni bar, ni snack, ni transats. La plage est restée vierge et sauvage, et c’est ce qui fait son charme.
C’est ce côté nature et authentique qui attire les visiteurs. On y croise quelques campeurs, dont des naturistes. Les tentes sont posées sous les arbres, face à la mer. Le camping est pourtant interdit afin de protéger le site, notamment les genévriers séculaires, qui peuvent être fragiles.
Camping sauvage à Kedrodasos
La plage n’étant pas aménagée, il est important que chacun ramène ses déchets, ce qui semble être le cas car la plage est propre.
Genévriers à Kedrodasos
Si vous passez dans les parages, ce sera certainement pour faire comme tout le monde : découvrir Elafonissi. Mais si vous avez un peu de temps, ne ratez pas sa voisine Kedrodasos : vous ne le regretterez pas…
Kedrodasos
Bon à savoir
Comme il n'y a pas de snack à Kedrodasos, il y a deux possibilités pour se restaurer :
- apporter de quoi manger et boire (prévoir beaucoup d'eau en été car il peut faire extrêmement chaud) ;
- aller manger au petit resto situé à quelques minutes de voiture : le restaurant Glykeria. Le personnel est extrêmement accueillant, les plats sont délicieux, et la terrasse est très agréable avec sa vue sur la mer.
Agia Roumeli est un petit village crétois à la fois connu et méconnu.
Connu, parce que les nombreux touristes qui font la fameuse randonnée des gorges de Samaria y passent forcément, Agia Roumeli marquant l’arrivée de la rando.
La randonnée dans les impressionnantes gorges de Samaria
Et méconnu, parce que la plupart d’entre eux ne font qu’y transiter, se précipitant sitôt la rando terminée sur l’un des deux bateaux quotidiens qui quittent le village en fin d’après-midi pour les villes voisines. Et c’est dommage de ne pas s’attarder à Agia Roumeli car ce petit village a d’autres atouts.
L’arrivée en bateau à Agia Roumeli
En effet, sa minuscule population de 125 habitants est accueillante, il comporte différents centres d’intérêts et quelques activités en plus de la fameuse rando dans les gorges. Enfin, il fait tout simplement bon vivre dans ce petit village paisible qui n’est accessible qu’en bateau ou à pied (après quand même 16 kilomètres de marche dans les gorges) ! Ce qui en fait malgré tout un endroit isolé…
Sur la colline qui domine Agia Roumeli se trouvent les ruines d’une forteresse ottomane du XIXe siècle, face à la mer. Deux chemins y mènent, l’un côté mer, l’autre côté montagne. J’ai testé les deux.
Faire la randonnée à l’ombre
Le premier est le plus direct et le plus rapide (côté mer, +/- 30 minutes), et on peut y croiser parfois quelques personnes. Le second est plus long (côté montagne, +/- 1h00) mais il est beaucoup plus nature et il n’y a personne : à la période la plus touristique de l’année (mi-août), les seules traces de vies que j’y ai croisées étaient… des chèvres ! Pas un humain.
C’est un local, Joseph (le propriétaire de Zorbas Studios Apartments où nous avons logé, voir les infos pratiques ci-dessous) qui m’a donné toutes les infos sur cette rando. Cet octogénaire adorable est né ici à une époque où le village n’existait pas encore et pendant tout notre séjour ici, il s’est toujours montré de bon conseil et s’est mis en quatre pour nous aider chaque fois qu’il le pouvait.
C’est donc lui qui m’a expliqué que l’idéal pour faire cette rando consistait à faire l’aller par l’arrière de la montagne à partir de 17h00, c’est-à-dire quand la zone est à l’ombre, plutôt que par devant en plein cagnard. Il avait raison, la température était tout à fait correcte de l’autre côté.
Églises byzantines, ponts vénitiens et chapelle troglodyte
Avant d’attaquer la randonnée proprement dite vers le château, on commence par une marche de quinze à vingt minutes sans aucune difficulté, sur une route pavée. Elle permet de découvrir différents points d’intérêt. A noter que ce court itinéraire est commun à celui de la rando dans les gorges.
Le départ consiste à quitter le village par la route, dos à la mer, en direction de la montagne et du château (suivre les panneaux indiquant les gorges). On arrive rapidement à une petite église orthodoxe, surplombée au loin par le château, en haut de la colline.
L’église Panagia Kera (de la Sainte-Mère)
Cette église est classée comme point d’intérêt par l’Unesco.
Un court instant plus tard, on arrive au lit de la rivière (à sec à cet endroit lors de mon passage).
En partie en ruines, deux petits ponts vénitiens à arches l’enjambent.
Une dizaine de minutes plus tard, on arrive à une nouvelle église byzantine, elle aussi aux pieds des montagnes mais toute blanche celle-là : l’église Agia Triada.
L’église Agia Triada (de la Sainte-Trinité)
Mais si l’on regarde au loin derrière elle, on en aperçoit une autre, beaucoup plus originale : c’est la chapelle Agios Antonios. Elle a été construite dans une grotte à flanc de falaise.
La chapelle Agios Antonios (Saint-Antoine)
En observant cette chapelle improbable, on se dit que pour aller à la messe dans un endroit pareil, il faut être sacrément motivé/e !
Puis il faut continuer à suivre le chemin jusqu’à un embranchement : à droite, on continue vers les gorges ; à gauche, on prend la direction du château. On ne peut pas se tromper.
Si vous ne souhaitez pas aller dans les gorges ni au château, c’est là qu’il faut faire demi-tour : en trois-quarts d’heure aller-retour, cette petite marche agréable vous aura donc permis de voir ces différents points d’intérêt.
Marcher à flanc de montagne vers le château
En continuant vers le château, on prend tout de suite un joli petit sentier de randonnée très nature, qui passe au milieu des arbres et des éboulis de pierres.
Vers le château
Dès le début du chemin, les premiers points de vues sur la fin des gorges attirent l’œil.
La fin des gorges de Samaria
Conformément à ce que m’a dit Joseph, le sentier est entièrement à l’ombre après 17h00, ce qui est appréciable par une telle chaleur (lors de ma venue ici, on était en plein mois d’août).
Les photos ne restituent ni les odeurs, ni les bruits et c’est bien dommage. Car sur ce sentier ombragé, les parfums de la végétation, qui rappellent le maquis corse, viennent gentiment nous chatouiller les narines pendant que le chant des oiseaux, mêlé à celui des cigales, enchante nos tympans !
Pour couronner le tout, on croise de temps en temps quelques fabricantes de féta.
La rando se poursuit dans de chouettes paysages, à l’ombre de la canicule ambiante et avec vue sur la mer.
En poursuivant ma route, je croise une chèvre qui est poursuivie par un mâle. A l’évidence, il a une idée derrière la tête. Leur aisance sur ces chemins pierreux et escarpés m’épate. Ils feront leur petite affaire un peu plus loin.
Bref, je poursuis tranquillement mon chemin, lequel monte de plus en plus en approchant de l’arrivée.
Un crâne de chèvre
Et enfin, c’est l’arrivée à la forteresse ottomane du 19e siècle. Ou du moins ce qu’il en reste puisque elle est en ruine.
Les ruines de la forteresse ottomane
Juchée au sommet de la colline qui domine Agia Roumeli, elle offre une jolie vue sur le village, les montagnes et la mer.
On peut pénétrer dans le château, dont l’intérieur n’est pas mieux conservé que l’extérieur.
Pour le chemin du retour, j’opte pour la voie directe : je vais donc descendre par le versant qui fait face au village et à la mer qui était en plein soleil une heure plus tôt, et non par le versant opposé, où je suis passé à l’aller.
Agia Roumeli vue depuis le château
Car maintenant, ce deuxième versant est à l’ombre lui aussi.
Le sentier du retour
Du coup, je croiserai quatre ou cinq couples et familles sur ce chemin, qui ont attendu que ce versant soit à l’ombre à son tour pour monter sans le cagnard.
Mais le soleil ne va pas tarder à se coucher et ils ne vont pas avoir beaucoup de temps pour faire l’aller-retour. Joseph a été de très bon conseil en me faisant passer de l’autre côté car j’ai pu partir plus tôt, en profiter et voir plus de choses.
C’est donc l’option que je conseille ici à mon tour…
Un peu avant d’arriver, je jette un dernier coup d’œil au château, tout là-haut derrière moi. Il m’aura permis de faire une petite rando très agréable de bout en bout… que je vous conseille donc, si vous prenez le temps de vous arrêter un jour ou deux à Agia Roumeli.
Pour conclure, j’ajoute que si c’était à refaire, je partirais juste un peu plus tôt. Joseph m’avait dit que le versant nord était ombragé à partir de 17h, mais je suis parti après 17h30. C’était un peu trop tard.
Car une fois en haut, le château était à l’ombre, ce qui le rend un peu fade sur les photos. Alors que quelques minutes plus tôt, il devait être éclairé par la lumière chaude du soleil déclinant, ce qui est beaucoup plus photogénique.
La montagne au soleil mais le château à l’ombre
Les plages
Il y a trois plages à Agia Roumeli :
la plage centrale située aux pieds du village ;
la plage de Zeromouri (à gauche de la plage centrale quand on est face à la mer) ;
la plage de Mashali (à droite de la plage centrale quand on est face à la mer).
La plage de Mashali
La plage « centrale »
Il s’agit d’une petite plage de galets avec quelques transats payants et les parasols qui vont avec. Il n’y a en général pas grand monde qui s’y prélasse, même en plein mois d’août, sauf… quand les randonneurs arrivent en provenance des gorges de Samaria. C’est-à-dire en gros entre 13h00 et 17h00.
La plage « centrale »
Pour eux, c’est l’endroit idéal pour se délasser dans la Grande Bleue après leur rando, ou pour se rafraîchir un verre à la main, les bars et restos étant situés juste derrière.
Si vous restez un ou plusieurs jours à Agia Roumeli, c’est donc le matin ou après 17h00 que cette petite plage est le plus agréable (c’est-à-dire avant l’arrivée des randonneurs ou après leur départ).
La plage de Zeromouri
Pour rejoindre la plage de Zeromouri depuis la plage « centrale », il faut marcher quelques minutes en ayant la mer à droite et la montagne à gauche. On traverse tout d’abord une zone de gros rochers, non naturels et plutôt moches, qui servent de digue. La plage est juste après. A noter qu’on ne la voit quasiment pas depuis le village.
J’y suis allé non pas à pied mais en snorkeling (voir le chapitre « les activités » ci-dessous) mais à cause d’un dysfonctionnement intempestif de ma GoPro, je n’ai hélas aucune photo à publier ici : ni des fonds marins, ni de la jolie plage !
Cette plage de Zeromouri se divise en plusieurs zones : il y a le plus souvent des galets, parfois du sable et au milieu, une succession de grottes qui ont les pieds dans l’eau, et dans lesquelles on peut s’étendre à l’abri du soleil.
Ce sont ces petites cavités naturelles qui font toute l’originalité et le charme de cette plage.
Si vous voulez en trouver une rien que pour vous, n’y allez pas trop tard dans la journée car même si cette plage est assez peu fréquentée (ce qui contribue aussi à son charme), ces petites grottes ne sont pas très nombreuses et elles sont assez convoitées, en tout cas l’été.
La plage de Mashali
Cette plage de sable noir d’origine volcanique est située à droite d’Agia Roumeli quand on est face à la mer.
C’est une plage très longue donc elle a beau être un peu fréquentée du côté où elle jouxte le village, elle est totalement déserte dès qu’on s’éloigne un peu, y compris en haute saison.
La plage de Mashali en plein mois d’août
C’est la plage la plus appréciée d’Agia Roumeli. Sur la partie la plus proche du village, il y a quelques bars-restaurants les pieds dans l’eau avec leurs transats et leurs parasols payants. On peut donc y prendre un verre, ou plusieurs, entre deux baignades.
Cette zone est assez fréquentée, notamment par les randonneurs qui attendent leur bateau (en gros de 13h à 17h), mais comme la plage est longue, on n’a jamais aucune sensation de promiscuité (contrairement à Balos Beach ou Elafonissi par exemple).
La plage de Mashali
La quasi-totalité de la plage de Mashali reste donc déserte toute la journée, les touristes se concentrant sur les transats. D’ailleurs, si vous en voulez un, n’oubliez pas qu’entre 13h00 et 17h00, les randonneurs se jettent dessus pour se reposer après leur longue marche.
La randonnée des gorges de Samaria
Présentation des gorges
Cette célèbre randonnée a la réputation d’être LA plus belle randonnée de Crète.
D’une longueur de 16 kilomètres, les gorges de Samaria comptent parmi les plus longues gorges d’Europe. Elles relient le village de Xyloskalo sur leplateau d’Omalos (1200 mètres d’altitude) à celui d’Agia Roumeli, sur la mer de Lybie.
Dans un premier temps il y a quelques millions d’années, les mouvements tectoniques ont soulevé les terres assez haut.
Puis c’est le travail inlassable de l’eau (de pluie et de source) qui a érodé lentement mais sûrement la roche pendant des milliers d’années, creusant ainsi la faille actuelle qui mesure jusqu’à 600 mètres de haut par endroits !
C’est fou quand même ce que des gouttes d’eau peuvent faire…
Au fond des gorges
Ces gorges sont classées réserve de biosphère par l’Unesco : elles comptent de nombreuses espèces végétales dont quatorze sont endémiques, et elles offrent un habitat parfait à de nombreux animaux comme la chouette, le faucon, l’aigle royal, le putois, le blaireau… Enfin, elles constituent le dernier territoire naturel de la chèvre sauvage crétoise.
La conséquence logique, c’est qu’elles sont très prisées : au plus fort de la haute saison, elles peuvent accueillir jusqu’à 4000 randonneurs par jour !
Cette randonnée est-elle difficile ?
Le profil
16 km – 1250 m de dénivelé négatif – 6h à 7h
La randonnée dans les gorges à proprement parler est longue de 13 kilomètres, après lesquels il faut marcher 3 kilomètres de plus pour arriver au petit village d’Agia Roumeli, terminus de la randonnée.
Le niveau de difficulté
Cette randonnée est réputée de difficulté moyenne, c’est-à-dire qu’on peut l’effectuer avec une condition physique correcte.
La principale difficulté se situe dans les quatre premiers kilomètres au départ de Xyloskalo car le parcours descend fortement, ce qui met entre autres les articulations à rude épreuve.
En plein été, la chaleur parfois difficile à supporter peut constituer une difficulté supplémentaire, même si la hauteur des parois ainsi que les nombreux arbres le long du parcours procurent de l’ombre, et la rivière de la fraîcheur.
Le parcours
La rando se fait le plus souvent dans le sens de la descente, c’est-à-dire depuis l’intérieur des terres vers la mer.
Pour notre part, un imprévu de dernière minute nous a contraints à changer nos plans pour la faire finalement « à l’envers ». Nous ne l’avons donc pas parcourue en entier puisqu’il fallait prévoir le retour ! Nous avons marché 10 kilomètres depuis Agia Roumeli, soit 20 km aller-retour. C’est donc dans ce sens-là que nous vous la présentons ici.
Pour commencer, il faut marcher 2 à 3 kilomètres (soit 20 à 30 minutes) du village d’Agia Roumeli à l’entrée des gorges. Sur cette portion, les différents points d’intérêt qu’on trouve sont décrits dans le paragraphe ci-dessus intitulé « la courte randonnée au château » : églises byzantines, ponts vénitiens, chapelle troglodyte.
A l’entrée des gorges (ou à la sortie dans le sens classique de la descente) se trouvent les ruines de l’ancien village d’Agia Roumeli.
Le village fût abandonné après le déluge et les grandes inondations de 1954.
Les vestiges de l’ancien village
Puis on entre dans le vif du sujet puisqu’on se retrouve vite au fond de la gigantesque faille creusée par l’eau pendant des millénaires.
Il ne faut pas prendre à la légère les nombreux panneaux qui rappellent sans cesse qu’ici, il y a des risques importants de chutes de pierres. Il faut donc presser le pas car, renseignements pris, il paraît que ces chutes de pierres ne sont pas si rares et qu’elles peuvent s’avérer réellement dangereuses pour ceux qui passent en-dessous.
Et dans certains cas, ce qui s’est produit ici est bien pire que de simples chutes de pierres…
Une coulée de pierres impressionnante
Au petit matin, avant que la grosse chaleur estivale ne nous tombe dessus, la rando est très agréable, le long de la rivière et aux pieds de ces impressionnantes falaises, joliment striées par le temps.
On se sent minuscule au fond de ces gorges immenses, d’où l’on mesure mieux le travail incroyable fait par la nature.
Un kilomètre après l’entrée dans les gorges (c’est-à-dire 12 kilomètres après le départ depuis Xyloskalo), on arrive au point le plus connu des gorges : les Portes.
C’est l’endroit le plus étroit des gorges : 3 à 4 mètres de large seulement pour 300 mètres de haut ! Un couloir vertical vertigineux.
L’endroit est majestueux.
La rando se poursuit dans le lit de la rivière qui s’assèche au fur et à mesure qu’on avance. Ce qui n’enlève pas grand-chose aux paysages qu’on traverse au milieu de parois monumentales.
Il faut savoir que sur l’ensemble du parcours, il y a huit aires de repos avec des fontaines d’eau. La plupart d’entre elles comportent également des toilettes et parfois quelques tables sous les arbres. En gros, ces zones se succèdent tous les un à deux kilomètres environ.
Il est important de ne pas quitter le sentier. D’une part, pour des raisons de sécurité. D’autre part, pour préserver les espèces animales qui vivent ici. En effet, le tracé du sentier a été étudié pour ne pas empiéter sur leur habitat naturel, et ainsi ne pas les perturber. On peut donc les apercevoir de loin mais il ne faut pas sortir du sentier pour les approcher.
Il y a quelques rares endroits où la rivière offre une petite piscine naturelle aux visiteurs. L’eau est fraîche et le cadre impressionnant.
S’il fait chaud et que vous êtes fatigué/e par la rando, alors cette petite baignade vous requinquera en moins de deux.
Pour plus d’informations sur le parc national (par exemple, les avis d’urgence, les heures d’ouverture, les catégories de billets, l’itinéraire, la sécurité, etc.) ainsi que pour l’émission de billets électroniques, vous pouvez visiter le site web : site officiel gorges de Samaria
Comment organiser sa rando ?
La randonnée des gorges de Samaria n’est pas une rando en boucle (= on arrive à l’endroit d’où on est parti) mais une rando en ligne (= le point d’arrivée est différent du point de départ). Cela nécessite une organisation particulière, par exemple si on a laissé la voiture au point de départ. Il y a plusieurs options.
Option 1 : la rando clé-en-main
C’est l’option la plus simple car vous réservez la rando clé en main via un site spécialisé qui s’occupe de tout :
Le bus passe vous chercher à votre hôtel (en général à La Canée mais cela peut être ailleurs : Réthymnon…)
Le bus vous emmène à Xyloskalo, le village de départ de la rando.
Vous marchez dans les gorges jusqu’à Agia Roumeli, le village d’arrivée.
En fin d’après-midi, vous prenez le bateau jusqu’à Hora Sfakion.
Là, un nouveau bus vous attend et il vous ramène jusqu’à votre ville de départ (La Canée, Réthymnon etc.).
Les gorges de Samaria
Pour organiser cette journée de rando, vous pouvez vous adresser à votre hôtel, ou passer par l’un des sites spécialisés dans ce type d’activités : Get Your Guide Samaria etc.
Option 2 : se rendre aux gorges de Samaria en voiture
Cette option ressemble à la précédente sauf que là, vous devez tout organiser vous-même !
Vous devez vous rendre à Xyloskalo en voiture et la garer au parking (5 euros par jour). A titre indicatif, le trajet La Canée-Xyloskalo dure 1h00 à 1h10 pour 42 kilomètres.
Vous marchez dans les gorges jusqu’à Agia Roumeli, le village d’arrivée.
En fin d’après-midi, vous prenez le bateau jusqu’à Sougia (40 minutes de traversée). Le prix varie selon la saison, l’ordre de grandeur est de 15 à 20 euros par adulte. Il y a des réductions étudiants (prenez votre carte) et enfants. Le site de la compagnie pour réserver vos billets : Anendyk.
A Sougia, vous prenez un bus pour Xyloskalo où vous récupérez votre voiture. Le trajet dure 1h15 à 1h30 et coûte 7,50 euros par adulte. Le site de la compagnie de bus en Grèce pour réserver vos billets : Ktel. Attention : il est parfois préférable de réserver vos billets de bus quelques jours à l’avance, surtout en haute saison.
Le bon plan
Vous pouvez aussi dormir à Omalos (à 5 kilomètres de Xyloskalo). Les hôtels emmènent leurs clients au départ de la rando tôt le matin.
Cette option vous permet de dormir un peu plus que si vous veniez de La Canée, ou de commencer la rando avant la plupart de ceux qui ont dormi là-bas puisque contrairement à eux, vous n’avez pas la route à faire.
Option 3 : se rendre aux gorges de Samaria en bus
Cette option ressemble à la précédente, mais avec l’autonomie de la voiture en moins !
Vous prenez le bus à La Canée. Il faut réserver vos places quelques jours à l’avance via le site de la compagnie de bus en Grèce Ktel. Les différents départs ont lieu entre 6h00 et 9h00. Le bus vous dépose à Xyloskalo, lieu de départ de la rando. Notez que l’été, plus vous partez tôt, moins vous aurez chaud sur le parcours.
Vous marchez dans les gorges jusqu’à Agia Roumeli, le village d’arrivée.
En fin d’après-midi, vous prenez le bateau jusqu’à Hora Sfakion (la traversée dure une heure). Le prix varie selon la saison, l’ordre de grandeur est de 15 à 20 euros par adulte. Il y a des réductions étudiants (prenez votre carte) et enfants. Le site de la compagnie pour réserver vos billets : Anendyk.
A Hora Sfakion, vous prenez un bus pour La Canée. Le trajet dure environ 2h00 et coûte 9 euros par adulte. Le site de la compagnie de bus en Grèce pour réserver vos billets : Ktel. Attention : il est parfois préférable de réserver vos billets de bus quelques jours à l’avance, surtout en haute saison. Autrement, vous pouvez les acheter directement à la descente du bateau où se trouve un guichet.
L’embarcadère d’Agia Roumeli
Option 4 : se rendre à Agia Roumeli en bateau
Pour plus de détails sur cette question, rendez-vous en fin d’article dans les « infos pratiques » mais en quelques mots, disons qu’on peut prendre le bateau pour Agia Roumeli depuis Paleochora, Sougia, Loutro et Hora Sfakion, ainsi que depuis l’île de Gavdos.
On peut acheter les billets de bateau directement aux guichet situés dans chacun de ces ports, ou bien réserver à l’avance sur le site de la compagnie Anendyk.
Pour le retour, il peut être nécessaire de réserver à l’avance surtout en haute saison, le bateau étant souvent bien rempli. Si en plus l’état de la mer a empêché les bateaux de circuler la veille, il y aura deux fois plus de monde à embarquer…
Le guichet Anendyk de Sougia, face à l’embarcadère
Option 5 : les voyageurs itinérants
C’est sans doute l’option la plus fun car avec votre sac à dos, vous voyagez librement ! Vous n’avez donc pas à vous poser la question du retour à Xyloskalo ou La Canée après la rando puisque vous passez directement à l’étape suivante.
Vous prenez le bus pour Xyloskalo, lieu de départ de la rando. Il faut réserver vos billets quelques jours à l’avance via le site de la compagnie de bus en Grèce Ktel. Les départs ont lieu entre 6h00 et 9h00. Notez que l’été, plus vous partirez tôt, moins vous aurez chaud sur le parcours.
Vous marchez dans les gorges jusqu’à Agia Roumeli, le village d’arrivée.
En fin d’après-midi, vous prenez le bateau jusqu’à Hora Sfakion, Loutro, Sougia, Paleochora ou Gavdos, au choix selon la suite de votre périple. Il y a des réductions étudiants (prenez votre carte) et enfants. Le site de la compagnie pour réserver vos billets : Anendyk.
Le sentier de randonnée européen E4, au port de Sougia
Les activités
J’ai décrit ci-dessus l’activité phare d’Agia Roumeli, la randonnée des gorges de Samaria, et j’ai également évoqué encore au-dessus la randonnée vers le château.
Mais il y a d’autres activités possibles à Agia Roumeli, pour lesquelles il faut s’adresser aux hôtels du coin, y compris si l’on n’est pas client.
Canoë-kayak et stand-up paddle
Le Agia Roumeli Hotel est situé face à la mer, à 150 mètres du « centre » du village. D’un côté, on a vue sur la mer et de l’autre, vue sur la montagne…
Agia Roumeli Hotel
L’hôtel loue des canoë-kayaks, mais propose également des sorties encadrées en canoë-kayak sur des plages désertes sublimes, ou encore dans des grottes de marbre.
On peut également s’adresser à cet hôtel pour louer des vélos.
Enfin, si vous souhaitez y loger, il faut juste savoir que, sans être hors de prix, c’est quand même l’hôtel le plus cher d’Agia Roumeli.
Le Calypso Hotel est situé dans le centre du village, à deux pas de la mer et de la plage de Mashali, ainsi que de l’embarcadère.
Calypso Hotel
Le Calypso Hotel loue lui aussi des canoë-kayaks, ainsi que des SUP (stand-up paddles).
Nous n’y avons pas dormi mais nous y avons mangé, et l’accueil était très sympa.
Le snorkeling
Je l’ai déjà évoqué plus haut mais ma GoPro a dysfonctionné pendant ma session snorkeling, je ne peux donc publier aucune photo ici.
On peut faire du snorkeling partout où il y a des rochers à Agia Roumeli.
Des habitants m’avaient dit que c’était le long de la plage de Zeromouri (à gauche du village quand on est face à la mer) et juste après elle qu’il y avait les plus beaux spots de snorkeling du coin. Mais au final, j’ai été déçu : les fonds ne sont vraiment pas fous.
En partant de la digue (en fait un amas désordonné de rochers non naturels) située au bout de la plage centrale, on croise d’abord beaucoup de petits crabes graciles couleur bordeaux.
Puis on voit les poissons classiques en Crète : la jolie girelle-paon multicolore, des rougets, des sars communs et des sars à tête noire, quelques petits bancs de castagnoles et de mulets.
Dans la zone située face aux grottes de la plage, on croise pas mal de mérous juvéniles qui slaloment entre les petits rochers. J’y ai également vu un poisson-flûte d’une cinquantaine de centimètres de long juste à côté de moi, qui m’observait tranquillement en faisant du surplace.
Et le clou du spectacle, cent mètres plus loin : deux jolies rascasses volantes qui s’abritaient sous un rocher dans à peine un mètre cinquante d’eau.
Enfin, il paraît qu’il y a pas mal de poulpes mais pour ma part, j’ai eu beau les chercher, je n’en ai vu aucun.
Niveau flore, rien du tout !
Sous l’eau, les rochers sont gris, même en plein soleil dans un mètre d’eau, là où les couleurs explosent habituellement. Du coup, les fonds sont tristounets malgré les poissons, comme dans beaucoup d’endroits en Crète d’ailleurs.
En conclusion, la mer est superbe à Agia Roumeli vue de l’extérieur, mais elle est plutôt décevante dès qu’on met la tête sous l’eau.
Le sentier européen de grande randonnée E4
Du haut de ses 10.500 kilomètres de long, c’est tout simplement le plus long sentier de randonnée d’Europe ! Il commence en Espagne et se termine à Chypre, passant par 11 pays en tout. Sur le parcours, il traverse la Crète d’ouest en est.
Vers l’est, l’étape Agia Roumeli – Loutro vaut le détour, Loutro étant souvent considéré comme l’un des villages les plus beaux et les plus calmes de Crète.
Cette étape est réputée très jolie.
Distance : 15 km – Dénivelé : 350 m+ et 350 m- – Durée : 5 à 6 h – Difficulté : moyenne
On peut aussi n’en faire qu’une portion A/R, et revenir dormir à Agia Roumeli le soir.
Vers l’ouest, l’étape Agia Roumeli – Sougia peut être un bon plan si vous avez laissé la voiture à Sougia avant de faire la rando des gorges de Samaria. Car cela vous évite de prendre le bateau pour rentrer à Sougia. Mais attention, cette rando est plus difficile.
Cette portion du sentier vous fait découvrir les magnifiques gorges de Tripiti.
Distance : 22 km – Dénivelé : 1500 m+ et 1500 m- – Durée : 8 à 9 h – Randonnée difficile
Infos pratiques
Comment se rendre à Agia Roumeli ?
C’est bien simple, il n’y a que deux possibilités d’y aller : en bateau ou à pied (moyennant 16 kilomètres de marche dans les gorges).
Une seule compagnie maritime dessert Agia Roumeli : Anendyk Seaways.
Dans quelles villes peut-on prendre le bateau pour Agia Roumeli ?
Agia Roumeli est relié à quatre villages par bateau : Paleochora et Sougia à l’ouest, et Loutro et Hora Sfakion à l’est. On peut également prendre le bateau depuis l’île de Gavdos (à 60 kilomètres au sud).
Autrement, vous pouvez les acheter dans les guichets Anendyk de chaque port.
Embarquement à Sougia
A noter que, dans la mesure où la plupart des gens qui prennent le bateau du retour (pour quitter Agia Roumeli) ont fait l’aller à pied par les gorges, les bateaux sont généralement vides dans le sens de l’aller (vers Agia Roumeli), et pleins au retour (pour quitter Agia Roumeli).
Le bateau Sougia – Agia Roumeli…
… et le bateau Agia Roumeli – Sougia !
Attention
Il n’y a qu’un seul bateau qui quitte Agia Roumeli l’après-midi (vers 17h00 – 17h30) en direction de Paleochora (via Sougia), et un seul en direction de Hora Sfakion (via Loutro). Il ne faut donc pas le louper. A noter que les horaires varient selon la saison.
Autrement, comme il y a beaucoup de monde pour le retour notamment l’été, le bon plan consiste à acheter les billets du bateau au petit guichet du centre-ville dès que vous terminez la rando, sans attendre.
Comme ça, c’est fait et vous êtes sûrs d’avoir vos places même si, en pratique, Anendyk a tendance à vendre autant de billets qu’il y a de demandeurs. Mais le bateau est vite plein à craquer en haute saison.
Le guichet Anendyk d’Agia Roumeli
Peut-on embarquer sa voiture à bord ?
Oui ! Il est possible d’embarquer sa voiture sur le bateau, puis de circuler sur le minuscule réseau routier d’Agia Roumeli. Mais il est tellement réduit que la voiture n’est vraiment pas nécessaire.
Toutefois, il peut être utile d’emmener votre voiture avec vous si le village d’où vous venez n’est pas le même que celui où vous irez en quittant Agia Roumeli.
Par exemple, si vous venez à Agia Roumeli depuis Paleochora et que vous repartez en direction de Hora Sfakion, embarquer votre voiture sur le bateau vous évitera de retourner la chercher à Paleochora pour ensuite rejoindre Hora Sfakion par la route.
A l’aller vers Agia Roumeli, le parking du bateau est vide
Dans tous les cas, attention pour le retour : en haute saison, les voitures ne peuvent pas toujours toutes monter à bord.
Lors de notre trajet Agia Roumeli – Sougia en plein mois d’août, le parking du bateau était complet et quelques voitures sont restées à quai.
Il faut donc vous y prendre à l’avance, le plus sûr consistant à réserver vos billets, dont celui de la voiture, sur le site internet d’Anendyk (revoici le lien : Anendyk horaires et réservations). Et le jour du départ, n’arrivez pas sur le quai au dernier moment…
Attention aux impondérables !
Ne prévoyez pas cette rando la veille de votre avion du retour car lorsque les conditions de mer sont mauvaises, ce qui arrive parfois, les bateaux sont purement et simplement annulés. Prévoyez donc une marge…
Aucun bateau pour Agia Roumeli, Paleochora et Sougia ce jour-là à cause du mauvais temps
Y a-t-il des commerces dans le village ?
Avec une population de 125 habitants, il ne faut pas s’attendre à trouver tout ce que l’on veut à Agia Roumeli.
Il y a quand même une douzaine d’hôtels et autant de restaurants, ce qui montre bien l’impact du tourisme sur si peu d’habitants.
Un restaurant les pieds dans l’eau (plage de Mashali)
Il y a également deux toutes petites supérettes dans lesquelles on ne trouve que le strict nécessaire. On n’a que très peu de choix entre les différents produits.
Enfin, on trouve une boutique de souvenirs à l’hôtel Zorbas Studios.
Nous avons dormi dans cet hôtel et je dois souligner ici la gentillesse de son patron extrêmement serviable, Joseph.
L’hôtel est particulièrement bien placé et en plus, c’est le moins cher du village !
« Elafonissi est l’une des plus belles plages de Crète, si ce n’est LA plus belle. Voire même l’une des plus belles plages de Grèce ! »
Voilà ce que nous avons pu lire un peu partout avant d’aller en Crète, aussi bien dans les guides papier que sur de nombreux sites et blogs. Alléchés par ces descriptions unanimes, nous avons décidé d’aller profiter nous aussi de ce petit paradis crétois…
Une petite crique déserte sur l’île d’Elafonisi
Au final, je me demande si en grec, Elafonissi ne signifierait pas plutôt « grosse déception » voire « piège à c… »
Pour résumer, disons qu’il s’agit d’un site qui, à une époque, a bien dû être nature et sauvage… jusqu’au jour où un/e instagrammeur/euse l’a découvert. Il y a pris une tonne de selfies identiques devant quelques grains de sable rosâtres, puis a partagé massivement ses photos sur les réseaux.
Du coup, le site est vite devenu une destination branchée et surfaite. La conséquence, c’est qu’il est aujourd’hui pollué par le tourisme de masse alors que franchement, s’il est en effet plutôt joli, il n’a rien d’exceptionnel non plus. Surtout quand il est pris d’assaut par la foule et qu’il faut slalomer entre les selfie-addicts pour pouvoir sortir de l’eau !
Bref, en allant faire trempette dans les eaux translucides d’Elafonissi, puisque cela reste malgré tout un endroit incontournable en Crète, chacun se fera son propre avis. Voici le nôtre…
La plage d’Elafonissi est-elle aussi belle qu’on le dit ?
Première chose à faire pour nous en arrivant à Elafonissi : réserver des transats et leur parasol, en prévision de la journée bouillante qui nous attend en ce mois d’août (33° « seulement » mais avec un indice UV de 10 !).
La plage d’Elafonissi déserte, tôt le matin
Deuxième chose à faire, prendre des photos tant que le site est presque désert. Nous sommes arrivés tôt, parmi les premiers : il n’y avait que dix voitures sur le parking lorsque nous nous sommes garés, il y en aura des centaines lorsque nous partirons… Le but est donc de pouvoir profiter des lieux une heure ou deux tranquillement, avant l’arrivée du gros des touristes.
L’arrivée à Elafonissi
J’ai lu avant de venir qu’on trouvait facilement quelques jolies criques désertes en marchant à peine quelques minutes. J’ai envie de vérifier ça par moi-même. Il est tôt et comme les rares personnes présentes vont toutes à droite, je pars à gauche !
Les petites criques d’Elafonissi
C’est vrai que ces petites criques ne sont pas vilaines mais franchement, elles n’ont absolument rien d’exceptionnel non plus. Rien qui justifie en tout cas pour l’instant la réputation d’Elafonissi.
Il y a bien un petit ponton qui, cerné par des eaux d’un vert intense, s’avère plutôt photogénique.
Mais pour l’instant, je suis un peu déçu car je cherche LA superbe photo à faire, celle qui résumera à elle seule la beauté de cette plage soi-disant mythique et franchement, je ne vois rien d’exceptionnel.
Alors je marche, je marche mais comme je ne vois toujours rien qui sorte de l’ordinaire, je finis par photographier… un arbre mort !
Bon, avec la jolie mer verte en arrière-plan. C’est toujours ça de pris…
Je continue à marcher, je continue à chercher mais comme il n’y a toujours rien à photographier, j’en suis réduit à me rabattre sur… un drapeau !
Bon, je commence à comprendre que cette plage de rêve n’est peut-être pas vraiment une plage de rêve, finalement…
Pourtant, c’est vrai qu’en repassant devant le lagon, je m’aperçois que son eau est quand même belle et accueillante. D’autant plus que les accros au selfie ne sont pas encore arrivés en masse dedans.
Le lagon avant l’arrivée de la foule
Je décide d’aller jeter un œil de l’autre côté de la plage, vers la droite cette fois, comme tout le monde.
Nous ne sommes pas encore nombreux sur cette plage soi-disant mythique, mais les gens commencent à arriver quand même.
Je marche jusqu’au bout d’une jolie petite langue de sable blanc, sur laquelle je ne suis pas tout seul. Il faut ensuite traverser le lagon sur une cinquantaine de mètres, l’eau ne dépassant jamais le nombril.
Là, on arrive à Elafonisi : avec un seul « s », c’est l’île où je viens de poser les pieds, alors qu’Elafonissi avec deux « s », c’est la plage d’où je viens.
Et là, je comprends vite qu’Elafonisi va être beaucoup plus sympa, sauvage et nature qu’Elafonissi ! Et moins fréquentée. Tant mieux, je ne serai pas venu pour rien, finalement.
Sur cette île, si on n’a pas le droit de marcher n’importe où, c’est pour la bonne cause.
L’île d’Elafonisi, réserve naturelle protégée
Car l’île est classée réserve naturelle par le réseau européen Natura 2000 et en tant que telle, elle est protégée.
Cela signifie qu’on ne peut pas marcher dans les dunes, par exemple, ni collecter quoi que ce soit.
Le but étant de protéger la nature et entre autres, les quelques espèces végétales endémiques du coin.
Bizarrement, il y a beaucoup moins de monde ici, sur cette jolie petite île, que sur la plage d’Elafonissi, où les gens ne cessent d’arriver et de s’entasser au fil de la journée.
Les dunes sauvages d’Elafonisi
Un lis maritime
Et plus on marche vers le bout de l’île, moins il y a de monde.
Le littoral est constellé de jolies petites criques désertes. Ici, pas de transats et pas de parasols. Juste un ou deux naturistes, parfois.
Au bout de l’île, on peut apercevoir une grande croix en bois.
Elle commémore la mort de 38 passagers de l’Imperatrix, un bateau à vapeur autrichien qui fit naufrage ici en 1907.
Toutes les victimes furent enterrées sur l’île, et l’épave gît toujours dans les eaux d’Elafonisi.
A droite, la croix érigée en hommage aux naufragés de l’Imperatrix
En conclusion de cette première partie, je dirais simplement que l’île d’Elafonisi est à la fois moins connue, moins fréquentée mais plus jolie que sa voisine, la plage d’Elafonissi.
Elafonissi est-elle vraiment une plage de sable rose ?
C’est vrai qu’il y a un peu de sable rose à Elafonissi. Il se trouve toujours dans la zone où la mer vient lécher le sable.
Mais si vous avez déjà vu sur le web des photos du sable rose d’Elafonissi, alors autant vous le dire tout de suite : en arrivant là-bas, vous risquez d’être déçus. Pour deux raisons.
D’une part, il y a très peu de sable rose, il ne représente qu’une toute petite minorité du sable de quelques plages, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous.
D’autre part, sur la plupart des photos publiées sur les blogs et les sites internet, les images ont été préalablement retouchées en saturant à l’excès les bleus du lagon, et surtout le rose du sable.
Par exemple, j’ai fait le test ici : voici ci-dessous l’original non retouché de la photo ci-dessus (qui, elle, a été légèrement modifiée).
La deuxième photo, qui est donc l’originale, est nettement plus fade que la première, dont je n’ai pourtant que peu saturé les couleurs. Sensiblement moins en tout cas que tout ce que l’on peut voir sur le web.
Voilà, ne vous attendez surtout pas à pouvoir admirer le sable rose vif que vous avez vu en consultant votre smartphone, car celui que l’on voit en vrai à Elafonissi ne correspond pas à celui qui pullule sur Internet. Si vous êtes conscients de ça, vous ne devriez pas être déçus une fois là-bas.
J’ajoute que souvent, dès qu’il y a quelques grains de sable rose, les gens font la queue pour les photographier ! D’un côté, c’est à la limite du ridicule mais d’un autre côté, je vous l’avoue : j’ai fait la queue moi aussi comme tout le monde pour immortaliser ces trois grains de sable pinky…
Enfin, rappelons que tout le site est une zone naturelle protégée. Ce qui signifie qu’il est interdit de ramasser du sable pour le ramener chez soi…
Mais au fait, pourquoi ce sable est-il rose ?…
Il y a deux versions, chacun choisira la sienne…. Commençons par la légende, tirée d’un événement historique.
Le 18 avril 1824, 800 personnes, essentiellement des femmes, des enfants et des vieillards, se cachent sur l’île d’Elafonisi pour échapper aux soldats ottomans.
Ils attendent un bateau censé venir les sauver. Mais il n’arrivera jamais. Les soldats découvrent les fuyards, les massacrent presque tous et vendent les rares survivants comme esclaves.
Ça, c’est l’Histoire. Ensuite, selon la légende, c’est tout ce sang versé qui aurait donné au sable d’Elafonissi sa couleur rose actuelle…
Bon, il y a une deuxième version légèrement plus scientifique, selon laquelle les coquilles de mollusques roses en décomposition viennent se mélanger au sable, ainsi qu’à une infinité de micro-organismes pigmentés eux aussi de rose.
Elafonissi est-elle victime de son succès ?
La réponse est claire : oui !
Elafonissi est victime de son succès notamment en haute saison. La plage est alors assaillie par les touristes. Conséquence : sa beauté et son charme s’évanouissent instantanément. La preuve par l’image…
Quand on prépare son voyage sur Internet, on ne voit quasiment jamais ces images d’Elafonissi bondée. C’est dommage car du coup, on nous vend du rêve alors que la réalité est différente.
A fortiori en plein mois d’août, bien sûr. Justement, c’est la période à laquelle nous y sommes allés et il faut bien dire que dès le matin, la plage commence à se remplir. Du coup, le lagon aussi.
Les transats et les parasols à louer affichent complet assez vite, et tous les gens qui arrivent par la suite s’agglutinent sur la plage, en plein soleil. Et comme ici il tape fort, ils sont nombreux à se mettre rapidement à l’affût du premier transat ombragé qui se libère…
Pour terminer, je ne résiste pas à la tentation légèrement sadique (pardon, pardon…) de vous livrer un chiffre qui fait froid dans le dos : Elafonissi peut recevoir jusqu’à… 8000 touristes par jour ! Sans commentaires…
Comment éviter le tourisme de masse à Elafonissi ?
Nous sommes allés à Elafonissi en plein mois d’août, c’est-à-dire que nous nous sommes retrouvés au beau milieu d’une fourmilière humaine. Je n’exagère pas tant que ça puisque vous avez vu les photos ci-dessus.
Alors, si vous non plus vous n’avez pas la possibilité de vous y rendre hors saison, nous avons deux conseils à vous donner, ainsi qu’une alternative à vous proposer, pour esquiver au mieux cette concentration de touristes :
Arriver tôt le matin. Comme je l’ai évoqué précédemment, notre voiture était la onzième sur le parking en arrivant le matin. Quand nous sommes repartis l’après-midi, il y en avait des centaines, sans compter les bus qui manœuvraient comme ils pouvaient au milieu de toutes ces voitures. Tôt le matin, il y a peu de monde sur la plage et on peut en profiter une heure ou deux dans des conditions de fréquentation plus que correctes, y compris en août : on le sait, on y était !
La plage et le lagon tôt le matin en plein mois d’août
Privilégier l’île d’Elafonisi. C’est paradoxal voire incompréhensible : l’île d’Elafonisi a beau être sensiblement plus jolie et beaucoup plus sauvage que la célèbre plage d’à côté, elle est pourtant nettement moins fréquentée. De plus, la plupart de ceux qui s’y rendent ne vont pas bien loin, donc si vous marchez un peu plus longtemps qu’eux (5 ou 10 minutes à peine) sur le littoral de l’île, vous trouverez vite une jolie petite crique rien que pour vous.
Une petite crique sur l’île d’Elafonisi
Le bon plan : si vous voulez arriver tôt à la plage sans pour autant vous lever aux aurores, vous pouvez dormir sur place. En effet, il y a un hôtel à 5 minutes de marche de la plage : Elafonisi Resort. D’apparence presque luxueuse, c’est un hôtel 3 étoiles aux tarifs tout à fait corrects. A titre de comparaison, les nombreux touristes qui viennent à Elafonissi à la journée depuis La Canée ont 1h20 à 1h30 de route alors que depuis Elafonissi Resort, c’est 5 minutes à pied. En arrivant ainsi tôt le matin, la plage ne sera rien que pour vous !
L’alternative : la plage voisine de Kedrodasos
Si nous avions un conseil à donner, ce serait le suivant : arriver tôt le matin à Elafonissi (par exemple en dormant à Elafonisi Resort), puis y passer une partie de la matinée jusqu’à ce que le pression touristique commence à devenir pénible.
Il suffit alors de se rendre à la plage voisine de Kedrodasos (à 2 kilomètres) beaucoup plus sauvage, au moins aussi jolie et tellement moins mais tellement moins fréquentée…
Elle est accessible en voiture, mais aussi à pied, en suivant le balisage du chemin de rando E4.
Nous lui avons consacré un article à part entière :
Contrairement à ce que l’on peut lire sur de nombreux sites et blogs, le parking de la plage d’Elafonissi n’est pas gratuit ! Ou du moins il ne l’est plus. Vous devez garer la voiture en arrivant, puis vous payez en repartant (3 à 5 euros selon l’éloignement de la plage).
Louer un transat et un parasol
L’idée de devoir payer pour avoir droit à un bout de plage est plutôt inconcevable pour nous, tant nous sommes habitués à notre bonne vieille côte Aquitaine, dont les plages à perte de vue offrent du sable gratuit à tout le monde.
Et pourtant, à Elafonissi, cela nous semble plutôt une bonne idée de louer transats + parasols, surtout l’été tellement il y fait chaud. Transats et parasols deviennent alors un petit luxe très agréable… mais convoité !
En effet, pour louer transats + parasols en haute saison, il faut s’y prendre tôt car il n’y en a pas pour tout le monde. Quand tout est complet, les estivants posent leur serviette sur la plage mais dès qu’ils commencent à bouillir, il s’approchent des transats pour se jeter sur le premier qui se libère.
Le prix : 20 euros par jour pour deux transats et leur parasol. Et si vous êtes en nombre impair, c’est 5 euros seulement le transat supplémentaire.
Côté pratique : douches et toilettes
Il y a des douches gratuites à l’entrée de la plage, ainsi que des toilettes payantes (1 euro)
Les activités nautiques
Bonne nouvelle : contrairement à Balos Beach, les activités nautiques sont possibles à Elafonissi.
Pour le kayak et le paddle, vous pouvez vous adresser sur place au plagiste Aquaholics.
Kayak encore mais aussi jet-ski, kite-surf et même… flyboard : Elafonisi Kite – info@elafonisi-kite.gr
Se restaurer
Il y a deux petits snacks sur la plage, où l’on peut acheter de quoi survivre une journée au soleil : on y trouve à la fois de quoi manger (pizzas, glaces etc.) et des boissons fraîches.
Mais si vous décidez de passer la journée sur les plages et les criques de l’île, soyez prévoyants : apportez à manger car il n’y a aucune construction là-bas. N’oublions pas que l’île est protégée.
Que faut-il apporter à Elafonissi ?
En toute saison, il faut prévoir de la petite monnaie si l’on veut aller aux toilettes (1 euro) ainsi qu’un peu d’argent si l’on veut consommer (repas, boissons).
L’été, des bouteilles d’eau sont indispensables tellement il fait chaud. A titre d’exemple, en une journée, nous avons épuisé notre stock de 7 litres d’eau à 4… puis acheté 2 litres supplémentaires en partant !
De même, un petit parasol peut s’avérer très utile si vous ne voulez pas en louer un, ou si vous prévoyez de passer la journée sur l’île. Et bien sûr, crème solaire, casquette…
La Crète a beau être une île pas si grande, elle accueille quand même 5 millions de visiteurs chaque année ! Il est donc devenu difficile de dénicher des lieux préservés du tourisme, a fortiori sur la côte et pendant l’été. Pourtant, il en existe encore quelques-uns, et Lendas en fait partie.
Lendas, entre mer et montagnes
C’est un petit village tout blanc qui compte… 53 âmes ! Il est niché dans une petite crique aux pieds des montagnes. Le lieu est éloigné de la plupart des transports en commun ainsi que des sites les plus visités de l’île. C’est cet isolement qui le place en dehors des itinéraires touristiques classiques, et c’est tant mieux.
Le village, qui comprend un petit site archéologique intéressant et désert, est donc plutôt destiné à ceux qui veulent profiter de la Crète hors des sentiers battus, à un rythme paisible, dans le calme, la tranquillité et les jolis paysages. Bref, c’est un endroit où il fait bon vivre…
Lendas est situé à 70 km au sud d’Héraklion, ce qui prend quand même 1h20 en voiture, à cause des routes sinueuses qui montent et descendent à travers les montagnes.
Juste avant d’arriver à Lendas, on est accueilli par une jolie petite église orthodoxe qui domine la grande bleue.
Lendas est un petit village de pêcheurs qui s’est orienté au fil du temps vers le tourisme même si, encore une fois, il s’agit d’un tourisme modéré et largement maîtrisé.
En me baladant dans les alentours du village pour le photographier, quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver nez-à-nez avec un morceau de colonne datant de l’Antiquité !
Une pièce archéologique en pleine nature, à Lendas
Elle était posée là, au milieu de nulle part, entre la montagne d’un côté et la mer de l’autre.
Pour aller la voir, il suffit de marcher quelques minutes sur le petit chemin côtier, juste après la plage du village, en direction de l’est…
La même colonne, vue de l’autre côté
Je comprendrai plus tard qu’elle fait partie d’un site archéologique situé à proximité (voir plus bas).
Se balader dans le village et sur les petits chemins des alentours est l’une des rares activités qui sont possibles à Lendas.
Lendas
Le « centre-ville » est agrémenté d’une petite plage mignonnette.
On peut y louer des transats qui sont posés à l’ombre de gros arbres et de parasols.
On peut prendre un verre ou manger un morceau dans l’un des bars et restaurants qui donnent sur la plage.
Et même quand il y a un peu de monde (comme c’était notre cas en plein mois d’août), on ne se sent pourtant pas comprimés contre les autres.
La plage du village
Et justement l’un des atouts de Lendas, ce sont ses restaurants situés tout le long du petit front de mer. Ils proposent bien sûr la pêche du jour, mais également de nombreuses spécialités grecques.
La terrasse ouverte du restaurant Porto Lenta
Ici, la coutume veut que les clients entrent dans les cuisines pour voir tous les plats qui sont au menu, histoire de les aider à faire leur choix. Le plus souvent, le personnel propose d’emblée cette visite en cuisine mais s’il ne le fait pas, il ne faut pas hésiter à le demander : c’est la tradition.
Le site archéologique
Juste au-dessus du village se trouve un petit site archéologique méconnu. Il s’agit du temple d’Asclepios, construit au IVe siècle avant notre ère.
Dans la mythologie grecque, Asclepios n’était pas n’importe qui : il était à la fois dieu de la médecine et fils d’Apollon !
Les ruines du sanctuaire d’Asclepios
A cette époque, une source minérale fut découverte ici. Les riches romains d’Afrique du Nord venaient s’y faire soigner car on prêtait à cette eau certaines vertus thérapeutiques. C’est ce qui a fait prospérer ce sanctuaire. Jusqu’en -46, quand un tremblement de terre le ravagea en partie.
Les deux seules colonnes de marbre encore debout du temple d’Asclepios
Le vestige le plus notable du site est une mosaïque posée sur le sol, qui représente un hippocampe. Non pas le poisson que nous connaissons, mais l’animal marin de la mythologie grecque, qui était constitué de la tête et des pattes avant d’un cheval, avec le corps et la queue d’un poisson.
Cette mosaïque originale a le mérite de changer un peu des vestiges antiques que l’on voit un peu partout en Crète.
L’hippocampe mythique du temple d’Asclepios
N’étant pas un spécialiste de la Grèce antique, je ne sais pas ce que vaut ce sanctuaire d’Asclépios. J’imagine que son importance est relativement mineure, sinon il serait bien plus connu et fréquenté.
Pourtant, il présente deux avantages pour les néophytes comme moi. D’une part, il est situé dans un joli cadre, aux pieds de la montagne et face à la mer. Et d’autre part, et bien il n’y a pas un chat ! Même en plein mois d’août, on se retrouve facilement tout seul à le visiter.
L’hippocampe est l’animal mythique qui tractait le char de Poséidon
Contrairement à ce qu’indique un panneau posé sur une vieille clôture rouillée, l’entrée est libre 24h/24.
De plus, elle est gratuite.
En conclusion, on fait assez vite le tour du temple d’Asclepios car il y a finalement peu de vestiges à voir. Mais mon ressenti, c’est que c’est un régal voire un privilège de pouvoir profiter tout seul de ce petit site antique désert, situé dans un joli cadre naturel.
Mais la visite n’est pas terminée ! Car non loin de là se trouve une petite église byzantine.
L’église Saint-Jean l’évangéliste
Tout autour d’elle sont disposés des vestiges du sanctuaire d’Asclepios : morceaux de colonnes en marbre, vieilles pierres etc.
L’église byzantine Saint-Jean
Malgré le peu de vestiges qu’il comporte, le temple d’Asclepios est classé par l’Unesco comme un point d’intérêt de la Crète : Unesco Asclepios Lendas.
Comment se rendre au temple d’Asclepios ?
Il n’y a rien de plus simple !
Il faut d’abord prendre la route en direction de Lendas. Puis juste avant d’atteindre le village, il suffit de bifurquer en direction de la petite église Saint-Jean évoquée ci-dessus. Le temple est situé à 50 mètres de là. Si vous arrivez de l’est, vous tournez à droite, et si vous arrivez de l’ouest, vous bifurquez à gauche. Dans les deux cas, vous apercevrez l’église non loin.
Autour de Lendas
Comme indiqué précédemment, il n’y a pas énormément de choses à faire à Lendas. Ni autour, d’ailleurs. Ici, le but principal est de profiter et de se ressourcer. Bref, de vivre au rythme crétois.
La côte, à l’est de Lendas
Toutefois, si l’on se balade en voiture sur la route qui quitte Lendas vers l’est, le littoral est assez joli et il comporte régulièrement de petites plages.
Le littoral et ses plages, à la sortie de Lendas
Et dès qu’on s’éloigne du village, elles sont à peu près désertes.
On peut également faire de jolies balades à pied le long de la côte, sur des petits chemins sans difficultés qui surplombent la mer.
Conclusion
Lendas est un agréable petit village calme et peu fréquenté, destiné notamment à ceux qui veulent flâner et se reposer pendant quelques jours.
On peut aussi s’y poser juste un jour ou deux si par exemple on vient de faire un périple fatigant à travers la Crète.
En revanche, si vous avez toujours besoin de bouger, de visiter et de crapahuter, alors n’y passez pas plus d’une demi-journée : vous vous y ennuieriez…
Hébergements : bon à savoir
Nous avons dormi au Gaitani Village, qui propose des appartements à un tarif avantageux (65 euros l’appartement pour 4 personnes en plein mois d’août, c’est le moins cher de tous nos hébergements pendant 15 jours en Crète, et de loin !). Les appartements sont propres et fonctionnels, il y a une piscine extérieure et le personnel, qui est originaire d’ici, est accueillant. Nous le conseillons donc.
Toutefois, avec les quelques hébergements situés juste à côté, il est un tout petit peu éloigné du centre du village. A vol d’oiseau, il semble être juste à côté mais on ne peut y aller que par la route, même à pied, et cette route, elle fait un bon petit détour. En plus, elle comporte du dénivelé, ce qui peut s’avérer pénible dans le sens de la montée, notamment sous la chaleur écrasante de l’été.
Si l’on veut profiter plus facilement du village, c’est-à-dire de ses bars, de ses restos, de ses boutiques et de sa plage, il peut être préférable de payer un peu plus cher pour être hébergé sur place. Même si, depuis Gaitani Village, il suffit d’un coup de voiture de quelques minutes.
Voilà, maintenant que vous êtes informés, vous n’avez plus qu’à faire votre choix…
Balos Beach est l’un des joyaux de la Crète : avec son lagon turquoise, ses plages de sable blanc et la grosse île rocheuse qui la protège, la plage de Balos a des allures de carte postale qu’on n’est pas près d’oublier.
L’île de Tigani et la plage de Balos
Le revers de la médaille ? Une forte fréquentation touristique, qui atteint carrément un rythme industriel l’été !
Alors voici comment optimiser la visite de ce site d’exception sans qu’elle soit gâchée par une telle foule, y compris pour ceux qui, comme nous, s’y rendent au pire moment de l’année : en plein cœur du mois d’août…
Balos Beach est souvent présentée comme l’une des deux plus belles plages de Crète, et ce n’est pas nous qui dirons le contraire !
La première image que l’on a du site est l’île de Tigani.
Au fond, Tigani
Cette espèce de grosse colline rocheuse a le mérite de protéger toute la zone contre la mer et les vents du large : c’est elle qui permet au calme de régner sur les lagons.
L’île de Tigani et les bancs de sable de Balos
Mais ce site très nature comporte aussi d’autres paysages.
Balos Beach et son lagon. Au fond, l’île de Gramvousa.
On peut faire des rencontres à Balos
En marchant quelques minutes, on découvre notamment quelques jolies petites criques. Jusqu’en milieu de matinée, elles sont plus ou moins désertes.
Un peu plus tard dans la journée, les estivants commencent à arriver mais l’été, c’est toute la lagune qui est littéralement assaillie par les touristes (voir plus bas).
Voilà pour le décor.
Que peut-on faire à Balos ?
Pour commencer bien sûr, on s’y baigne ! L’eau est tiède voire chaude une bonne partie de l’année. Elle est translucide et peu profonde. Sa couleur dominante, le turquoise, lui donne des airs de petit paradis tropical.
Pour le farniente sur la plage de sable blanc, il ne faut pas hésiter à prévoir un parasol l’été car le soleil tape vraiment fort (indice UV : 10 !). On peut aussi louer sur place le combi transat/parasol (10 euros par jour et par transat) : le parasol en dur est planté dans le sable, on loue donc en quelque sorte le transat ombragé qui est juste dessous !
L’île de Tigani, la plage, les lagons…
Si vous avez plutôt la bougeotte, vous pouvez marcher jusqu’en haut de l’île de Tigani, d’où la vue sur le lagon est imprenable.
En revanche, les activités nautiques ne sont pas possibles à Balos car le site est protégé par le programme européen Natura 2000. Le but consiste à préserver la faune et la flore locales.
On trouve ainsi à Balos trois espèces végétales uniques au monde, ainsi que des faucons pèlerins, des cormorans, des phoques méditerranéens ou encore des tortues marines (la Caouanne).
Comment se rendre à Balos ? Les bons plans…
Avant d’aller à Balos, nous avions lu un peu partout qu’il existait essentiellement deux façons de s’y rendre : en voiture et en bateau. Et parfois une troisième : à pied.
En fouillant un peu, nous avons découvert deux moyens beaucoup plus fun d’y aller : en quad et en jet-ski ! Et en effet, ces deux modes de transport présentent de nombreux avantages par rapport à la voiture et au bateau…
En voiture
La voiture est le moyen de transport classique pour se rendre à Balos.
Mais avant d’entrer dans les détails du parcours et des pièges à éviter, parlons du prix d’accès à Balos ! Rassurez-vous, il est modique mais il ne faut pas oublier d’avoir quelques pièces sur soi !
A quelques kilomètres de l’arrivée, il faut payer un droit d’entrée de 1 euro par personne (en contrepartie de la protection de la zone par le programme Natura 2000 évoqué plus haut).
Puis au bout de la route, il faut payer la place de parking dont le tarif est unique, quels que soient le véhicule et la durée du stationnement : 3 euros la place.
Venons-en au parcours et à ses particularités. Depuis La Canée par exemple, la distance est de 52 kilomètres, que l’on parcourt en 1h15 à 1h30 environ.
Pourquoi un temps de trajet si long pour une distance si courte ? Tout simplement parce que les 8 derniers kilomètres se font sur une piste caillouteuse plus ou moins accidentée, qui oblige à rouler très lentement.
La piste cabossée qui mène à la plage de Balos.
Cette piste, qui est large et ne présente pas de danger particulier, est tout à fait praticable en voiture pourvu qu’on roule lentement. Mais le problème, c’est qu’elle est interdite aux voitures de location par les loueurs (à part aux 4×4 bien sûr).
Et pourtant, la plupart des touristes se rendent quand même à Balos avec leur voiture de loc. Certains prennent soin de leur véhicule en roulant lentement, d’autres sont beaucoup moins précautionneux…
Ne tombez pas dans le piège !
Pour y remédier, lors de la restitution du véhicule, de plus en plus de loueurs vérifient à l’aide du traceur GPS de la voiture si leur client s’est rendu à Balos, ou pas. Si oui, ils lui facturent une pénalité qu’ils prélèvent directement sur la caution. Tous les loueurs ne le font pas, mais cette pratique est de plus en plus fréquente. Alors faites attention, un conducteur averti en vaut deux…
Afin d’éviter ça, nous avions décidé de louer un 4×4 à la journée pour aller à Balos. Le problème, c’est que très peu d’agences en louent. Et les rares d’entre elles que nous avons trouvées, aussi bien à La Canée qu’à Kissamos, avaient tous leurs 4×4 réservés pendant une semaine environ. Impossible pour nous d’intégrer un tel délai à notre planing.
Nous commencions donc à nous résigner à l’idée de prendre un bateau au milieu de centaines d’autres touristes pour aller à Balos, jusqu’à ce que nous apercevions des quads dans l’une de ces agences : coup de foudre immédiat et marché conclu !
En quad : le bon plan !
Le calcul est simple : plutôt que de prendre le risque de payer une pénalité au loueur de voitures si, malgré l’interdiction, on s’est rendu à Balos avec le véhicule de location, il est plus rentable de payer directement la location d’un quad, à Kissamos par exemple : le quad pour deux personnes nous est revenu à 100 euros la journée.
En plus de ça, le gros avantage, c’est que sur cette fameuse piste cahoteuse d’accès à Balos, on va beaucoup plus vite en quad qu’en voiture.
D’abord, on les double lentement pour ne pas leur projeter de cailloux dessus, mais on peut accélérer immédiatement après, ce qui les laisse littéralement sur place, loin derrière nous.
C’est carrément jubilatoire.
Et il y a un dernier avantage, c’est que par temps chaud, on reçoit de l’air en permanence et qu’au niveau des sensations, c’est tellement plus agréable que d’être enfermé dans une voiture. Bref, dans les jolis paysages côtiers qu’on traverse, on éprouve un sentiment grisant de liberté.
Des fabricantes de feta nous barrent la route…
Pour en terminer avec les quads, précisons que comme pour les voitures, le prix d’accès à Balos est de 1 euro par personne, et celui du parking de 3 euros par quad.
Où louer un quad ?
Ce sont certaines agences de location de voitures qui louent parfois également des quads. Nous avons loué les deux nôtres pas très loin de Balos (15 km), à Kissamos, chez Sunset Rental.
L’agence est tenue par un jeune couple de slovaques très accueillants et serviables. Ils sont à l’écoute, ils prennent le temps de répondre aux questions et ils donnent de bons conseils.
Outre des quads, ils louent bien sûr tout le reste : voitures, motos…
Le prix du quad (pour deux personnes) commence à partir de 100 euros la journée.
Il n’y a pas que nous qui avons apprécié Sunset Rental puisque sur Google, au moment où j’écris ces lignes, ils ont la note maximale (5,0 sur 5), évalués par… 169 avis !
En bateau
Pour se rendre à Balos par la mer, il existe deux ports de départ.
Il faut prendre le bateau soit à Kissamos, soit à Falassarna.
Le temps de navigation pour arriver au lagon de Balos est d’environ une heure depuis Kissamos, et d’une trentaine de minutes depuis Falassarna.
On peut se contenter de prendre le ferry, qui fait juste la navette à Balos. On réserve les places aux horaires que l’on souhaite pour l’aller et le retour. A noter que la plupart des ferries transportent quand même entre 300 et 1.000 passagers chacun !
On peut aussi choisir une excursion. Les options sont alors nombreuses et souvent similaires : le bateau fait un arrêt à Balos (dont la durée varie selon les formules et les prestataires), puis un autre sur l’île de Gramvousa, située à proximité. Il y a la possibilité de faire ces excursions en groupes sur des bateaux plus ou moins gros, mais aussi de les privatiser, ou encore de louer un fast-boat etc. Bref, les possibilités sont nombreuses.
Un petit ferry traverse les eaux cristallines de Balos Lagoon
Pour choisir, le mieux est de se rendre sur place, à Kissamos ou à Falassarna, afin de comparer les offres et choisir celle qui convient le mieux. Toutefois, si vous préférez réserver via Internet, voici quelques liens :
Balos Travel, Blue Daily Cruises, Cretan Daily Cruises : prendre le ferry pour Balos et/ou Gramvousa. Pas d’excursion, on fait juste l’aller-retour. En haute saison, les prix varient entre 30 et 40 euros par adulte (et entre 15 et 20 euros environ par enfant, selon les prestataires).
Balos Travel et Falassarnacruise : visite de la lagune de Balos et de l’île de Gramvousa. Depuis Falassarna. 12h00-18h00, 50 euros par personne.
Check Yeti : excursion en fast-boat, balade privatisée, bateau-navette etc. bref, de nombreuses façons de se rendre à Balos, à tous les prix. Depuis Kissamos et Falassarna, mais aussi La Canée.
Get Your Guide : croisière privée sur un petit hors-bord, 300 euros le groupe de 5 personnes maximum. Visite de la lagune de Balos et de l’île de Gramvousa. Durée : 2 heures. Depuis Falassarna.
Un ferry amarré à Balos
En jet-ski : l’autre bon plan
De même que le quad est une très bonne option pour concurrencer la voiture quand on se rend à Balos, le jet-ski constitue une excellente alternative au bateau.
Il faut préciser tout de suite le principal inconvénient du jet-ski : son prix. Il faut compter en effet entre 200 et 250 euros selon les formules pour un jet-ski de deux personnes. La durée est généralement de deux heures.
Il faut également savoir qu’on navigue en petits groupes de quelques jet-skis. Mais pas trop nombreux heureusement. Pour le seul groupe que nous avons vu, ils étaient six jet-skis seulement, avec le semi-rigide qu’ils suivaient.
Au final, si vous souhaitez découvrir les beautés de la lagune de Balos sans y passer la journée entière, l’excursion en jet-ski de deux heures peut s’avérer idéale. En tout cas, elle est nettement plus ludique que l’option des ferries. Et avec la promiscuité en moins…
Comme pour le bateau, les départs en jet-ski pour Balos ont lieu depuis Falassarna et Kissamos. Le mieux est d’aller sur place pour comparer les offres et faire son choix, sinon, on peut aussi réserver via les liens suivants (qui sont un tout petit peu plus chers puisqu’ils prennent leur petite commission au passage) : Check Yeti, Get Your Guide, Tripadvisor etc. Mais l’avantage, c’est qu’on peut anticiper en réservant à l’avance, même quand on n’est pas sur place.
A pied
Si vous êtes plutôt sportif/sportive, et si vous préférez faire le trajet en pleine nature plutôt qu’enfermé dans une voiture ou un bateau, alors il existe aussi une option pour vous : rejoindre Balos à la force des mollets !
En effet, il existe un petit chemin de randonnée de 9 km dont le départ est situé à Falassarna, non loin de la jolie plage du même nom. La durée moyenne de cette rando est de 5 à 6 heures.
Nous ne l’avons pas faite mais si ça vous intéresse, vous pouvez consulter son compte-rendu plutôt intéressant sur le blog suivant, spécialisé sur la Crète : île de Crète.
Comment éviter la foule à Balos ?
Nous ne sommes pas trop mal placés pour répondre à cette question puisque nous sommes allés à Balos mi-août. C’est-à-dire au pire moment de l’année ! Et mi-août, voici à quoi ressemble la plus belle plage de Crète…
Avouez que ça ne donne pas trop envie. Allez, une petite dernière pour se faire du mal…
Bon, ne croyez pas que je veuille vous dégoûter d’aller là-bas, c’est même exactement le contraire. Alors si vous voulez fuir cette promiscuité et profiter de ce superbe lagon qui est vraiment incontournable lors de tout voyage en Crète, il n’y a pas de solution-miracle bien sûr, mais voici quand même quelques tuyaux. Ils ont peut-être l’air évidents, mais ils sont surtout efficaces.
Choisir la bonne période
Oui, je sais bien, on ne part pas toujours quand on veut. La preuve, nous sommes nous-mêmes allés là-bas en plein mois d’août ! Mais il faut bien que j’évoque ici les meilleures périodes pour se rendre à Balos.
Donc, pour bénéficier de la meilleure météo avec le moins de touristes possible, le meilleur compromis est le mois d’octobre : la température moyenne est de 20°C chaque jour (mais c’est une moyenne du matin au soir, donc il fait sensiblement plus de 20° l’après-midi), l’eau est encore bonne (23 à 24°C), les précipitations sont très faibles, et l’affluence touristique commence enfin à chuter.
Le mois de mai est une bonne période également, mais l’eau est plus fraîche (19 à 20°C).
Juin est une période correcte mais les touristes commencent à arriver en nombre.
Évidemment, en juillet, août et dans une moindre mesure septembre, la surfréquentation touristique est importante.
Mais bien sûr, on ne fait pas toujours ce qu’on veut : si, comme nous, vous ne pouvez aller en Crète qu’en haute saison, alors il reste quand même un moyen de profiter de Balos en esquivant la foule…
Se rendre à Balos tôt le matin ou en fin de journée
Nous sommes arrivés sur la plage de Balos vers 8h20 un 11 août : à notre grande surprise, il n’y avait que très peu de monde, comme le montrent les premières photos qui illustrent cet article. Et si vous arrivez encore plus tôt, vous serez donc quasiment seuls…
Le lagon de Balos au petit matin, désert en plein mois d’août
Vers 10h00 ou 11h00, les voitures qui continuent à arriver au parking commencent à le saturer, ce qui signifie que ces touristes qui arrivent à la plage sont assez nombreux. Mais le site est suffisamment vaste pour que cela ne soit pas encore trop gênant à ce moment-là : il y a encore du sable blanc et de l’eau turquoise pour tout le monde.
C’est seulement quand les premiers ferries déboulent dans le lagon que ça se gâte fortement. Car ils débarquent des hordes de touristes à longueur d’après-midi ! Toutefois, le premier ferry n’arrive qu’entre 11h30 et 12h00, ce qui nous laisse donc la matinée pour bien profiter des lieux.
C’est à partir de midi que Balos prend des airs de plage bondée et si vous n’avez pas envie de partager votre coin de serviette avec des inconnus, c’est le moment de partir (bon là, j’exagère un peu, on n’est quand même pas si serré). Vous aurez malgré tout eu le temps d’en prendre plein les yeux et de profiter de ce site incontournable pendant plusieurs heures.
Si vous n’êtes pas des lève-tôt, il y a aussi une solution pour vous : venez en fin de journée. Car le dernier ferry quitte les lieux entre 16h30 et 17h00. A partir de là, la plage retrouve son calme et vous pourrez vous aussi savourer tranquillement Balos.
Les touristes font la queue pour repartir avec le dernier ferry du jour, peu avant 17h00
Ainsi, si vous voulez optimiser votre fin d’après-midi, l’idéal est d’arriver au parking entre 15h30 et 16h00 : le temps de marcher jusqu’à la plage (une vingtaine de minutes, voir plus bas), elle se sera en grande partie vidée quand vous y poserez les pieds, et il vous restera encore assez de temps pour en profiter.
Optimiser son temps
Une bonne option, a fortiori si vous n’êtes pas des lève-tôt, consiste à dormir le moins loin possible de Balos (rappelons que c’est une zone protégée, il n’y a donc aucun hébergement sur place).
Cela permet d’arriver à cette plage avant tout le monde, mais sans avoir à se lever aux aurores. Ce qui peut faire gagner pas mal de temps, qu’on choisisse d’y aller au petit matin ou en fin d’après-midi.
L’île de Tigani
En effet, la plupart des touristes qui visitent la lagune de Balos dorment assez loin : à La Canée (52 km), Paleochora (58 km) ou Réthymnon (110 km). Pire encore, assez nombreux sont ceux qui font l’aller – retour dans la journée depuis Héraklion (située à près de 200 km, soit plus de 6h00 l’aller-retour !). Ces nombreux touristes n’arrivent donc pas à Balos tôt le matin et ne peuvent pas savourer la lagune quand elle est déserte. Contrairement à ceux qui, du coup, y arrivent au petit matin.
Le bon plan consiste donc à dormir à proximité : à Kissamos (située à 15 km et 45 mn de Balos) ou mieux encore : à Trachilos (12 km, 35-40 mn) ou Kaliviani (10 km, 35 mn), juste avant la piste caillouteuse.
Attention, ce sont deux tout petits villages : il y a 136 habitants à Kaliviani et 74 à Trachilos ! Mais il y a de belles plages peu fréquentées juste à côté.
Pour vous donner un ordre d’idée, nous étions logés à La Canée (52 km de Balos) et nous nous sommes levés à… 5h45 ! Ouille ! Nous devions récupérer les deux quads à Kissamos (15 km de Balos), où l’agence ouvrait à 7h00. Nous avons dû y passer un peu de temps, même si les formalités avaient été accomplies la veille. Nous sommes arrivés à la plage de Balos vers 8h20.
Si c’était à refaire, nous choisirions un hébergement sur Kaliviani.
Infos pratiques
Le parking
Pour rappel, le prix de la place de parking est forfaitaire : 3 euros le véhicule, quel qu’il soit.
Attention : le parking peut être complet dès 10h00 ou 11h00. Il faut alors se garer sur le bord de la route avant d’arriver au parking, parfois même assez loin en haute saison.
Au fil de l’après-midi, les places se libèrent au fur et à mesure que les touristes quittent la plage. Il y a alors un peu plus de possibilités de se garer à ce moment-là.
En revenant de la plage, l’exotisme des lieux fait que si vous retrouvez le capot de votre voiture tout cabossé, vous pourrez dire adieu à votre caution…
La marche, du parking à la plage, A/R
Une fois le véhicule garé sur le parking, il faut marcher sur un chemin accidenté d’un peu moins de 2 kilomètres. La première partie ressemble à un chemin de randonnée classique, sans réelle difficulté.
Puis c’est dans la deuxième partie que commence vraiment la descente, via de nombreuses marches irrégulières en pierres.
Les différents points de vue tout au long du trajet valent le détour, et le temps nécessaire pour arriver à la plage dépend du nombre d’arrêts photos que l’on fait.
Une petite habitante de Balos, sur le chemin du retour
Si à l’aller le chemin descend, forcément au retour il monte ! Mais si je mentionne cette évidence, c’est parce que le retour peut s’avérer éprouvant, notamment par temps de fortes chaleurs. Il est alors indispensable de prévoir de l’eau ainsi que toute protection contre le soleil.
Au fond à gauche, l’île de Gramvousa
Que faut-il apporter avec soi ?
Les indispensables (surtout l’été)
L’eau : à quatre, nous avons bu 8 litres d’eau en une journée ! Pour qu’elle ne se réchauffe pas trop au point de devenir imbuvable au fil de la journée, nous avons pour habitude de congeler nos bouteilles d’eau la veille, et de mettre dans le frigo celles qui ne rentrent pas dans le congélateur. Ensuite, un simple sac isotherme et de l’ombre suffisent à les garder au frais toute la journée.
Les protections contre le soleil : ça a beau être évident, certains ont tendance à négliger ce point important. Pendant tout notre séjour en Crète, l’indice UV a été de 10 sans discontinuer pendant 15 jours ! C’est énorme. Le soleil tape donc extrêmement fort l’été, bien plus qu’en France. Crème solaire et chapeau/casquette sont donc de rigueur, et pourquoi pas également un parasol, si vous ne voulez pas passer une journée trop inconfortable sur le sable en plein cagnard…
Le soleil peut taper très fort à Balos
Non indispensable
Des chaussures fermées ne sont pas indispensables pour marcher sur le chemin d’accès à la plage (+/- 20 mn à l’aller, +/- 30 mn au retour), des tongs ou sandales peuvent suffire mais si vous n’êtes pas très à l’aise sur les chemins comme celui décrit ci-dessus, alors prévoyez les deux : les chaussures fermées pour le chemin aller/retour, et les tongs ou sandales pour la plage et les petits chemins qui longent la mer. De même, les chaussures de rochers ne sont absolument pas indispensables (elles peuvent juste s’avérer utiles dans quelques criques mais on s’en passe très bien).
Palmes, masque et tuba sont également loin d’être indispensables : comme presque partout en Crète, le snorkeling n’est pas terrible. Si vous n’avez jamais mis la tête sous l’eau, ou si au contraire vous êtes un vrai passionné de snorkeling, alors prenez-les. Sinon, vous ne raterez pas grand-chose en les laissant dans le coffre de la voiture.
Éventuellement un pique-nique : les possibilités de se restaurer sur place existent mais sont limitées et peuvent être prises d’assaut. L’alternative consiste donc à apporter soi-même de quoi manger.
Un peu d’argent liquide : outre le prix d’accès au site (pour mémoire, 1 euro par personne puis 3 euros par place de parking), vous aurez peut-être envie d’acheter à boire ou à manger (voir plus bas), de louer un transat avec parasol, ou encore d’aller aux toilettes (1 euro).
Y a-t-il des dépenses à faire ?
L’accès à Balos Beach
J’ai déjà évoqué plus haut le tarif d’accès au site (1 euro par personne) et celui du parking (3 euros par véhicule). Prévoyez de la monnaie.
Les activités
A Balos, il n’y a aucune activité nautique, le site étant protégé (Natura 2000). Donc il n’y a aucune dépense à envisager de ce côté-là.
Louer un transat et un parasol
On peut louer un transat les pieds dans l’eau pour 10 euros par jour. A noter qu’il y a un parasol en dur (fixé au sol) pour deux transats. Également, il faut savoir que si vous souhaitez louer ces transats, il faut le faire dès que vous arrivez : ce ne sera pas plus cher mais surtout, ils sont pris d’assaut et affichent vite complet l’été.
Ne cherchez pas un guichet ou un humain pour payer, c’est inutile, vous n’en trouverez pas ! Il suffit de vous installer sur le transat. A un moment ou un autre dans la matinée, quelqu’un viendra encaisser. Vous pouvez aller vous baigner ou vous balader en laissant vos affaires sur le transat, il attendra que vous soyez revenu/e dessus pour venir vous demander le paiement. Il faut juste attendre qu’il arrive, c’est comme ça que ça fonctionne. Et ne vous inquiétez pas : ils ont l’œil…
Si vous arrivez en bateau, il sera au moins 11h45-12h00 et ce sera trop tard pour avoir un transat, en tout cas en haute saison. Sauf si vous guettez le premier client qui part et que vous vous ruez immédiatement sur son transat… Pour le paiement, là non plus ne vous inquiétez pas : quelqu’un viendra vite vous présenter l’addition…
Enfin, précisons que certains ferries proposent à leurs passagers la location de parasols de plage en toile.
Manger et boire !
Et oui, il faut bien parler des choses sérieuses ! Il y a plusieurs solutions pour se restaurer à Balos :
Apporter soi-même de quoi manger et boire.
Manger au seul petit snack qui existe sur la plage (nommé « cantine municipale de Balos »).
Certains bateaux proposent un repas à leurs clients.
Manger en haut, au parking, où se trouve un autre petit snack qui permet de grignoter.
Le snack de la plage ne propose pas de vrais repas complets, il s’agit plutôt de plats basiques (sandwiches, pizzas, glaces etc.).
En haute saison, il peut être pris d’assaut à l’heure du repas.
Le jour de notre venue, il a fermé tôt (18h00) alors qu’il restait encore des gens sur la plage et qu’il faisait très chaud, donc impossible pour eux d’acheter à boire après 18h00 malgré la forte chaleur. Sachant qu’il leur restait la marche du retour d’une demi-heure, en montée et en plein cagnard…
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