Le Nicaragua fait partie de ces rares pays qui reçoivent encore très peu de visiteurs, et on se demande bien pourquoi (N.B. nous y étions quelques mois avant les manifestations du printemps 2018, dont certaines furent à la fois violentes et violemment réprimées).
En effet, bordé par l’océan d’un côté et la mer des Caraïbes de l’autre, il regorge de sites superbes et il y en a pour tous les goûts : des volcans à couper le souffle, de jolies villes coloniales ainsi que des petits villages perdus, sans oublier des îles paradisiaques dans les Caraïbes… Petit tour d’horizon.
LES VOLCANS
La colonne vertébrale du Nicaragua est constituée d’une grosse vingtaine de volcans, dont un tiers sont très actifs.
Outre les incontournables randonnées à flanc de volcan, quelques activités insolites sont accessibles aux voyageurs de passage, comme la plongée bouteille dans le cratère de la Laguna de Apoyo, au milieu des fumerolles sous-marines.

Nous sommes partis à l’assaut de trois de ces volcans.
Le Telica : nous en avons fait l’ascension, il est accessible depuis la jolie ville de Leon.
Le Masaya : il est, avec le Telica, l’un des deux seuls volcans du Nicaragua, et l’un des très rares dans le monde, au fond desquels on peut apercevoir un lac de lave bouillonnante quand les conditions le permettent.
Enfin, le Cerro Negro : nous avons testé en famille une activité grisante autant qu’insolite : la luge sur les pentes de ce volcan actif.
LE TELICA
C’est après avoir roulé un bon moment depuis Leon sur une piste très abîmée que notre 4×4 nous dépose enfin aux pieds du Telica. De là, il faut compter une heure et demie d’ascension à pied pour rallier le sommet. La montée est facile, même si le sol est très pierreux.
Bizarrement, le premier réflexe une fois là-haut consiste à se laisser attirer irrésistiblement par le rebord du cratère fumant, pour essayer d’en apercevoir le fond. Vainement pour nous, puisque l’épaisse fumée qui en jaillit en permanence ne permet pas une visibilité supérieure à deux ou trois mètres.
Si nos rêves d’apercevoir la lave s’évanouissent instantanément, nous n’allons pourtant pas être déçus. Car c’est une superbe randonnée qui nous attend tout autour du volcan jusqu’au coucher du soleil.
Seuls deux autres petits groupes de randonneurs se trouvent là-haut en même temps que nous. Mais au moment d’admirer les derniers rayons du soleil sur les parois du cratère, ils ont disparu de notre vue. Nous éprouvons donc une délicieuse sensation d’assister seuls à cette espèce de matin du monde.
Quand il faut se résoudre à quitter les lieux faute de lumière, c’est dans la nuit noire mais éclairés par nos frontales que nous attaquons la descente au milieu des roches instables.
LE MASAYA
Ce vaste et spectaculaire volcan compte plusieurs cratères, dont le fameux Cráter de Santiago.
Pour mieux comprendre à quel point ce site est impressionnant, il faut remonter le temps : au XVIe siècle en effet, lorsque les conquistadors et les missionnaires espagnols découvrirent les lieux, ils furent horrifiés par ce cratère béant qui crachait sa lave, rougeoyante mais chauffée à blanc.
A tel point qu’ils se persuadèrent d’avoir découvert… la porte d’entrée de l’enfer ! Ils « baptisèrent » donc les lieux La Boca del Infierno (la bouche de l’enfer). Mais pour eux, cela signifiait aussi que le démon était tout proche, c’est pourquoi ils firent ériger au sommet du volcan une grande croix, encore visible aujourd’hui, censée exorciser les lieux.

Ces croyances d’un autre temps peuvent prêter à sourire, mais il faut reconnaître que les lieux ont conservé toute leur magie et que cinq cents ans plus tard, ils restent époustouflants.
Postés derrière une frêle barrière, contre laquelle il ne faut s’appuyer que si on envisage d’aller voir de plus près ce fameux démon, c’est quasiment à la verticale qu’on domine cette bouche de l’enfer. C’est un moment qu’il est impossible d’oublier.
LE CERRO NEGRO
Au Nicaragua, l’une des activités les plus courues est le surf, pour lequel les spots ne manquent pas sur la côte Pacifique. Nous n’y avons pas goûté, mais nous avons quand même pratiqué la glisse, et quelle glisse : la luge sur les pentes d’un volcan actif !
La luge a flancs de volcan
Parmi les volcans qui pullulent autour de la ville coloniale de Leon, le Cerro Negro. Ce superbe cratère est d’un noir d’encre car il est entièrement recouvert de cendres et de roches volcaniques.
C’est quand le 4×4 se gare aux pieds du volcan qu’on comprend ce qui nous attend : son cône majestueux nous domine de si haut que la rando pour rejoindre son sommet ne s’annonce pas de tout repos, a fortiori sous un soleil de plomb. Mais au fil de la montée, la vue s’avère magnifique. Nous prenons le temps d’admirer le paysage qui vaut vraiment le détour et mérite une rando à part entière.
Vient ensuite l’heure de la descente en « luge » : on s’assied sur une planche de bois d’un peu plus d’un mètre de long pour une quarantaine de centimètres de large ; puis on s’agrippe les mains à une corde en guise de rênes (en réalité, c’est en posant l’un des deux pieds au sol qu’on se dirige vaguement vers la droite ou la gauche) ; et enfin, on se lance.
Les habitués atteignent la vitesse de 80 km/h. Les débutants comme nous vont un peu moins vite, mais il faut quand même dire qu’une fois lancés, il est très difficile de ralentir. Les sensations sont top, à la fois grâce à la vitesse et au site d’exception qu’on dévale.
Pour ma part, arrivé en bas, impossible de m’arrêter : la petite bosse sur laquelle tout le monde s’immobilise se transforme pour moi en tremplin vu la vitesse à laquelle j’arrive, et je m’envole avant de faire un salto involontaire mais heureusement indolore. Dans le choc toutefois, ma planche se casse (du moins l’attache des rênes) et tous ceux qui sont autour de moi sont hilares.
Au final, il faut une grosse heure de montée pour une petite minute de descente. On n’a donc pas trop le temps d’en profiter mais c’est tellement fun qu’on n’a qu’une envie, c’est d’y retourner.
LES VILLES COLONIALES
Les deux anciennes capitales du Nicaragua, détrônées au fil du temps par Managua, sont considérées comme les deux plus belles villes du pays : Granada et León.
GRANADA
Il s’agit d’une belle ville à dimension humaine, où nous n’avons jamais ressenti le poids de ses 250.000 habitants. Son coeur historique est constitué d’une jolie place, qui compte une cathédrale entourée d’imposants bâtiments coloniaux.
Aux alentours, les ruelles sont toutes plus colorées les unes que les autres.
Nous avions lu un peu partout que l’été, la ville était prise d’assaut par les touristes mais nous n’en avons croisé que très peu, bien qu’étant déjà mi-juillet.
A seulement cinq minutes de marche du centre historique, nous avons la surprise de découvrir un quartier à la fois pauvre et très fréquenté. Là, nous sommes les seuls étrangers et plusieurs personnes me font signe en arrivant que je risque de me faire voler mon appareil photo. Je ne me sens pourtant pas spécialement en insécurité mais dans le doute, je range mon matériel.
Nous nous retrouvons alors dans un marché où mon matériel photo aurait en effet juré avec la pauvreté ambiante. Nous le traversons désabusés, au vu de l’important contraste qui sévit entre ce quartier pauvre et le centre prospère tout proche à l’écart duquel il est situé.
LEON
Bien que Leon compte deux fois moins d’habitants que Granada, elle nous paraît plus grande et bien plus animée : Granada est belle mais froide, alors que Leon semble un peu moins jolie mais beaucoup plus chaleureuse.
LA VILLE
Son principal attrait réside dans sa fameuse cathédrale blanche, qui change radicalement de Granada la multicolore.
Le clou du spectacle consiste à monter jusqu’aux toits, où l’on peut se balader pour admirer le paysage. De là-haut, la vue sur les ruelles de la ville, qui est cernée par les volcans, vaut le détour.
Bon, Leon n’est quand même pas toute blanche, seule sa cathédrale a cette particularité. Ailleurs, on retrouve les églises colorées typiques des villes coloniales.
Outre son patrimoine historique et sa vie animée, Leon est également le point de départ idéal de nombreuses excursions : d’une part, vers l’océan Pacifique situé à quelques kilomètres, dont les vagues attirent les surfers du monde entier ; d’autre part, vers la chaîne de volcans voisine, qui constitue l’épine dorsale du pays. D’autres excursions sont possibles, comme celle vers Somoto où l’on peut faire du canyoning dans un joli décor naturel.
LE CANYONING
Grâce au Lazybones Hotel (voir les infos pratiques plus bas), nous avons trouvé la seule personne qui propose le package à la journée : aller / retour pour Somoto en mini-bus et journée canyoning sur place, déjeuner compris.

Pour les habitués du canyoning, cette sortie n’a rien d’exceptionnel, à part un saut de vingt mètres (que nous n’avons pas testé).
Pour ceux qui, comme nous, souhaitent pratiquer en famille une activité de plein air, c’est l’option parfaite. On est en pleine nature et le canyon, situé à la frontière du Honduras, est joli. Et bien sûr, il y a de quoi s’amuser dans l’eau, que ce soit en se laissant porter par les courants ou en sautant des rochers (de trois à dix mètres).
LES PETITS VILLAGES ISOLÉS
Inutile de dire que les petits villages reculés ne manquent pas au Nicaragua. Qu’ils soient accrochés aux pieds des volcans, perdus dans la jungle ou posés face à l’océan, il fait toujours bon s’y arrêter.
Nous avons été marqués par trois de ces endroits dépaysants :
- le village d’El Castillo, dont les cases sur pilotis dominent la rivière San Juan qui serpente dans la jungle ;
- la délicieuse petite île lacustre de San Fernando, dans l’archipel de Solentiname.
- Dans les deux cas, pour s’y rendre, il faut prendre un bateau depuis un autre village reculé, San Carlos.
SAN CARLOS
Si l’on cherche le dépaysement, El Castillo est la destination idéale. Mais s’y rendre se mérite, et la petite ville de San Carlos, située sur l’embouchure de la rivière San Juan et du lac Cocibolca, est un passage obligé. Après six heures de route dans un bus bondé au-delà de l’imaginable (lire Nicaragua pratique : voyager en bus), nous ne sommes pas fâchés d’arriver à San Carlos.

Il s’agit d’un petit port de pêcheurs. Il constitue la dernière étape avant de s’aventurer sur le San Juan, rivière typiquement latino-américaine avec sa couleur marronnasse et qui, en serpentant à travers la jungle, fait office de frontière avec le Costa Rica.
Elle relie le lac Cocibolca (appelé par les occidentaux lac Nicaragua) à la mer des Caraïbes, ce qui explique que divers poissons, dont des requins bouledogues, la remontent jusqu’au lac où ils se sont familiarisés à l’eau douce avec le temps.

San Carlos compte aussi un joli petit marché local où il fait bon se promener, discuter… et consommer.
Car les fruits et légumes qu’on y trouve ne sont pas vraiment les mêmes qu’en France : les avocats sont gros comme nos aubergines et leur chair est si fondante qu’elle en aurait presque la texture du guacamole ; les ananas sont tellement juteux et sucrés que même Victor, qui habituellement déteste ça, nous dira après en avoir pris et repris jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus, que c’était le meilleur fruit qu’il avait mangé de toute sa vie !
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EL CASTILLO
Mais si nous sommes venus à San Carlos, c’est pour rejoindre notre objectif : El Castillo, la jungle avoisinante et les caïmans. Nous prenons donc une lancha, ce bateau rapide très effilé qui mesure une bonne quinzaine de mètres de long sur deux mètres de large à peine. Après une heure quarante de navigation au beau milieu de la jungle, à la lisière de laquelle on aperçoit régulièrement de petites communautés dans leur village, nous arrivons enfin à El Castillo.

La première chose qu’on remarque une fois à terre, c’est l’absence de routes et de voitures. Les ruelles sont étroites car elles ne sont utilisées que par les piétons, les charrettes et quelques animaux. Les cases, juchées sur pilotis, ont un certain charme malgré leur dénuement total.
Nous remarquons vite que les habitants sont beaucoup plus souriants et accueillants que tous ceux que nous avons rencontrés jusque-là, ce qui se vérifiera d’ailleurs jusqu’à la fin de notre séjour : comme souvent, c’est dans les endroits les plus reculés qu’on rencontre les gens les plus ouverts.
A la rencontre des caïmans
Nous avons un objectif principal à El Castillo : une sortie nocturne en barque sur la rivière, afin d’approcher les caïmans.
Le petit hôtel dans lequel nous sommes descendus est un peu cher. Ce n’était pas notre premier choix mais celui que nous convoitions ne dispose plus que de trois lits, or, nous sommes quatre. Toutefois, cette petite déception va vite s’avérer une aubaine. Car les deux soeurs qui tiennent l’autre hôtel vers lequel nous nous dirigeons finalement, sont d’une gentillesse rare et ont le sourire éternellement vissé aux lèvres. Ce sont elles qui vont nous dégoter un guide pour notre petite balade nocturne.
Le principe est simple : on monte à bord d’une toute petite barque armés d’une simple frontale, puis on part dans la nuit noire et on s’en remet totalement au guide. Ce dernier éclaire la rive pour repérer les reptiles.
De temps à autre, on accoste et le guide met le pied à terre, pas du tout impressionné par la perspective de se retrouver face à un caïman. Ainsi, il attrape successivement deux basiliques (ce petit reptile très vert qui semble courir sur l’eau), un iguane et un caïman juvénile qui frise quand même le mètre de long. Victor et Arthur les caressent et les prennent dans leurs mains, ils sont aux anges.


A quelques brasses de la barque, nous observerons deux caïmans adultes, dont seule une paire d’yeux brillants émerge sournoisement de l’eau noire.
Victor et Arthur sont si émerveillés par cette sortie nocturne dans l’habitat naturel des caïmans qu’ils en ont eux aussi l’oeil qui brille, mais de bonheur.

Le château
Le lendemain, nous visitons le château qui domine le village. Ses heures de gloire datent de l’époque où l’amiral Nelson, au prix d’une bataille acharnée, réussit à forcer le passage pour rallier le lac Cocibolca depuis la mer des Caraïbes, et traverser ainsi l’Amérique d’est en ouest.
La fabrique de chocolat
Nous visitons également la petite fabrique de chocolat, qui fait la fierté des habitants du village.
Là, l’employé de la fabrique qui nous guide nous explique toutes les étapes de la transformation de la fève de cacao en chocolat. A chaque étape, il nous fait sentir et goûter le cacao transformé. Classique mais toujours aussi intéressant.
Nous repartirons bien sûr avec nos petits ballotins de chocolats qui, il faut bien l’avouer, ne survivont pas jusqu’à notre retour en France…
SAN FERNANDO (SOLENTINAME)
Le petit archipel lacustre de Solentiname, qui compte quelques trente-six îles, est resté dans les mémoires des Nicas comme l’un des haut-lieux de la résistance à la dictature de Somoza. Tout comme El Castillo, il est accessible en bateau depuis San Carlos.
L’atmosphère qui y règne aujourd’hui est tout autre qu’à cette époque agitée : en retrait du reste du monde, ces petites îles 100% nature respirent le calme et la sérénité. Sur celle de San Fernando, nous sommes vite conquis par la douceur de vivre qui remplit les lieux.
Il n’y a pas grand-chose à faire sur San Fernando. Ou plutôt si : savourer le temps qui passe en admirant avec sérénité les paysages.
On peut aussi faire le tour de l’île en deux heures sur un sentier étroit, au milieu des cris exotiques des innombrables espèces d’oiseaux qui nichent dans ce petit archipel.
Et pour finir, il ne faut pas rater la Casa Taller, en face de l’embarcadère. Il s’agit d’une petite galerie où sont exposées les œuvres des artistes locaux : on peut y admirer et y acheter des toiles et des sculptures colorées, ainsi que divers petits objets issus de l’artisanat local.
CARAÏBES : LES CORN ISLANDS
Les deux bandes bleues du drapeau du Nicaragua représentent les deux mers qui bordent le pays de part et d’autre : l’Océan Pacifique à l’ouest et la Mer des Caraïbes à l’est. C’est dans cette dernière que nous nous sommes rendus pour alterner farniente et plongée, précisément dans les délicieuses îles du Maïs : les Corn Islands.
Little Corn ou Big Corn ?
C’est pour sa réputation de calme (absence de routes et de voitures) que nous avons choisi Little Corn, longue de deux kilomètres, plutôt que sa voisine Big Corn, quatre fois plus grande. Et les grands cris « Welcome to Paradise » avec lesquels les Rastas locaux nous accueillent lorsque notre petit bateau accoste après une heure de traversée très agitée, ne nous font pas regretter notre choix.
L’île est traversée par quelques chemins sinueux, en dur ou en terre, qui nous permettent de rejoindre en trois quarts-d’heure les plus belles plages de l’île situées tout au nord, à l’exact opposé des cases dans lesquelles nous sommes logés.
Ces chemins passent notamment par le stade de base-ball, le sport national du Nicaragua, où un match a lieu chaque week-end. Mais ces sentiers passent aussi par des forêts qui regorgent de fruits et légumes sauvages : des avocatiers de vingt bons mètres de haut aux branches desquels sont suspendus des centaines d’avocats énormes ; mais aussi des ananas, des mangues, des noix de coco à profusion etc. Un pur régal.
Plongée et snorkeling
Non seulement ces plages du nord sont les plus préservées et les plus belles de l’île, mais ce sont aussi les plus favorables au snorkeling.
Un gros barracuda et une magnifique raie aigle, c’est-à-dire toute noire à pois blancs et longue de deux bons mètres, voilà ce que nous avons pu voir lors de nos quinze premières minutes de snorkeling, dans un mètre cinquante d’eau seulement et à trois ou quatre mètres de nous à peine.
En plongée bouteille, nous pourrons observer les poissons multicolores habituels sous ces latitudes et à chaque plongée, nous approcherons de très près un ou deux requins nourrices de la taille d’un homme.
Ils ne sont pas farouches et accompagnent souvent les plongeurs, venant même régulièrement au contact.
En cette saison des pluies, les conditions ne nous permettent hélas pas de faire autant de snorkeling que nous voudrions, notamment avec une journée entière de tempête et de trombes d’eau. C’est dommage car les plages du nord de l’île offrent à tous les amateurs de fonds marins un excellent spot de snorkeling. Mais seulement par temps calme…
Un matin, en jouant au frisbee dans l’eau, un petit requin viendra nager parmi nous quelques instants. Nous nous précipitons sur nos palmes, masques et tubas afin de pouvoir l’observer mais c’est trop tard : il est déjà parti et ne reviendra pas. En tout cas, cet aquarium à ciel ouvert regorge de poissons de toute sorte et de toute taille.
Toutes nos infos pratiques sont ci-dessous…
- Résumé vidéo : en immersion au Nicaragua (2 mn)…
INFOS PRATIQUES
GRANADA
Hébergement
A Granada, nous avons séjourné au Granada Boutique, que nous avions choisi pour son emplacement idéal, à cinquante mètres de la place centrale et de sa fameuse cathédrale. Sur le web, les avis étaient bons. Or, le petit bar qui jouxte l’hôtel met la musique à fond toute la nuit. On ne s’attendait pas spécialement à des nuits calmes en plein centre-ville, mais on n’aurait jamais cru qu’on pouvait cracher la musique aussi fort ! En deux nuits, aucun de nous quatre n’a jamais réussi à fermer l’oeil.

L’hôtel est pourtant agréable avec une petite piscine, idéale pour les enfants en période de forte chaleur. Le personnel est correct. Mais on va quand même à l’hôtel pour dormir un peu et là, ce fût impossible pour nous. A réserver exclusivement aux fêtards. Pour tous les autres, il vaut mieux descendre n’importe où ailleurs, ça ne pourra pas être pire.
- Prix de la nuitée pour une chambre de quatre : 38 euros (petit déjeuner non inclus).
Les environs
Cet hôtel nous a quand même apporté un plus : de bons contacts. En effet, comme tous les hôtels, ils travaillent avec des chauffeurs qui font office de guides. Celui avec qui ils nous ont mis en contact était très bien. Il a répondu efficacement à nos demandes pour nous conduire au volcan Masaya, au marché artisanal de la ville de Masaya (sachant qu’il existe cinq ou six marchés différents, dont un ou deux qui ne sont pas très sûrs selon les locaux) ou encore à la Laguna de Apoyo pour admirer le panorama.
- Prix : 40 dollars pour l’ensemble du trajet.
Nous avons quitté la ville en bus, au départ de la petite gare routière située non loin de la place de la cathédrale.
MASAYA : LE VOLCAN
- Prix de l’entrée du parc du Masaya : 10 dollars par personne.
L’entrée du parc national du volcan Masaya est située en bordure d’une route très fréquentée. Il existe deux possibilités : la visite de jour et celle de nuit. Dans les deux cas, le nombre de visiteurs est important dans la mesure où le sommet est accessible en voiture. En contrepartie a été instaurée une règle, qui consiste à limiter fortement le temps de visite : cinq minutes au sommet de jour et dix le soir, en théorie. Toujours un peu plus en réalité.
La visite de jour (9h-17h) → Elle comporte deux inconvénients : la durée très courte de la balade au sommet, et les difficultés pour apercevoir la lave au fond du cratère San Fernando (le Masaya compte deux autres cratères). L’avantage, c’est qu’on peut aussi visiter le musée et la grotte de Tzinaconostoc, un couloir forgé par la lave et colonisé par les chauves-souris. Puis on peut randonner dans le parc où vit une faune variée : singes, coyotes, opossums, iguanes, cerfs etc.
La visite de nuit (18h-20h) → INCONTOURNABLE ! Car dès la tombée de la nuit, le cratère s’embrase avec les couleurs rouge-orangées de la lave qui bouillonne au fond.
Bon à savoir → Il faut bien calculer son coup pour assister à ce spectacle. Car il faut compter au moins 45 minutes d’attente dans la voiture sur le bord de la route, et parfois bien plus, avant de pouvoir pénétrer dans l’enceinte du parc, les voitures n’étant habilitées à entrer qu’au compte-gouttes (par quinze ou vingt environ). Et si on arrive trop tard, on risque de ne pas pouvoir entrer si le parc entre-temps a fermé ses portes (20h00).
LEON
Hébergement
Contrairement au Granada Boutique, notre séjour au Lazybones de Leon fût parfait. Cet hôtel est tenu par Patrick, un français très sympa et serviable, et sa femme Nica. Ils vont bientôt déménager pour s’installer quelques rues plus loin. Patrick n’a cessé de nous distiller de bons conseils tous azimuts : pour les restos, les sorties, les excursions… Un matin, quand on s’est trompé en commandant un petit déjeuner en trop, il nous en a fait cadeau. Bref, la bonne adresse.
- Prix : 45 dollars par nuit la chambre de quatre. Petit déjeuner plutôt copieux pour 70 cordobas (2 euros), avec café et thé à volonté. Piscine, billard et wi-fi.
Les excursions
Pour toutes nos excursions, nous sommes passés par Patrick (Lazybones), qui travaille avec l’agence Maribios.
Excursion au Telica
- Le prix : 40 dollars par personne pour sept personnes. L’horaire théorique était de 14h00 à 20h00, mais le guide a laissé durer le plaisir sur place et nous sommes rentrés à 21h30.
Luge au Cerro Negro
- Prix : 25 dollars par personne si on est plus de cinq, toujours avec Maribios. Départ à 8h00 du matin. Une heure de rando pour monter puis une minute pour descendre.
Canyoning à Somoto
Patrick nous a mis en contact avec Taz Tours, une petite société montée par un québécois dont il avait entendu dire qu’il avait déjà fait l’aller-retour dans la journée. Ce québécois, c’est Jean, installé à Las Penitas sur la côte Pacifique, et nous le recommandons vivement :
Un type adorable qui nous a fait payer seulement 45 dollars par personne à sept. Cela comprenait le trajet aller-retour (huit heures en tout) dans un minibus très sûr et en excellent état + deux heures de canyoning, le matériel est compris ainsi que les services du guide, Osma, lui aussi adorable + le repas de midi (succulent) au sein d’une petite communauté locale, dans une case au milieu de la forêt… Le départ est à 5h00 du matin, le retour prévu vers 17h00.
SAN CARLOS
Comment s’y rendre ?
Depuis Managua, prendre l’un de ces fameux chicken bus à la gare routière : l’aller simple coûte 150 cordobas, soit 5 euros par personne. Durée du trajet : 6 heures, sur une route neuve en parfait état. Lire l’article Voyager en bus
Hébergement
On peut trouver facilement de quoi se loger à San Carlos. C’est d’ailleurs un peu vite que nous avons choisi l’Hospedaje Rio San Juan, face au port de pêche, pour 20 dollars la chambre de 4 avec douche (sachant que des douches, il n’y en a pas partout).

La chambre très sommaire était conforme à ce qu’on trouve généralement dans des endroits plus ou moins reculés : sale et très loin de nos standards occidentaux. Au petit matin, nous avons surpris une souris se baladant au milieu de nos sacs à dos… A réserver aux routards et encore, c’était un peu cher pour ce que c’était. L’accueil était néanmoins très bon.
Distributeurs de billets
ATTENTION : San Carlos est le dernier endroit où l’on peut retirer du liquide avant El Castillo et sa jungle. Il y a deux distributeurs : le premier est situé entre l’Hospedaje Rio San Juan et le petit port. Le second est le guichet automatique de la banque située à cinq minutes de marche après le marché et la gare routière, en venant du port (côté marché).
N.B. Pour tout renseignement à San Carlos, il ne faut pas hésiter à se rendre au bureau de l’INTUR (= INformation TOURistique, ouvert du lundi au vendredi, 8h00-12h00 et 13h00-17h00), situé juste avant la première jetée. L’accueil y est très sympa. Nous y sommes arrivés un soir à 18h00, soit une heure après la fermeture, mais on nous a fait signe d’entrer quand même. Là, la dame et son sourire ont pris tout leur temps pour nous renseigner.
Enfin, il faut prévoir des vêtements longs dès la tombée de la nuit à San Carlos, où les moustiques pullulent :
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SOLENTINAME
Comment s’y rendre ?
Depuis San Carlos, prendre un collectivo (petit bateau qui transporte quelques passagers au milieu du ravitaillement destiné aux îles : régimes de bananes, packs d’eau et de sodas, mobilier divers etc.) Prix : 90 cordobas par personne (environ 3 euros). Compter une heure et demie.
Hébergement
Sur l’île de San Fernando, la plupart des hébergements sont plutôt chers. Nous avons dormi au Cabañas Paraïso. L’accueil y est excellent. Le patron, un local fier de son archipel et qui se régale à en discuter, n’avait plus que deux chambres de deux personnes pour 90 euros en tout, pour nous loger tous les quatre. Mais il a accepté de transporter un lit dans une chambre de trois pour 70 euros : suffisamment rare pour être signalé. Le repas sur place était bon..
EL CASTILLO
Comment s’y rendre ?
Depuis San Carlos, prendre une lancha (bateau rapide), non pas depuis l’une des jetées d’où partent de nombreux bateaux, mais depuis la gare maritime. Elle est située juste avant le marché en venant du port de pêche, presque en face de la routière.
- Le prix : 140 cordobas (4 à 5 euros) par personne. Durée : 1h40.
N.B. La lancha fait quelques arrêts tout au long du trajet, pour déposer dans leur village les membres des petites communautés qui vivent sur l’une ou l’autre rive du fleuve. Mais il fait surtout un arrêt principal à Boca de Sabalos, où l’on trouve les mêmes attraits qu’à El Castillo : excursions à pied ou en barque pour découvrir la jungle environnante et sa faune, visite d’une fabrique de chocolat, rencontre des habitants etc.
Hébergement
Nous avions prévu de dormir à la Casa de Huespedes Chinandegano, dont nous avions lu beaucoup de bien. Hélas, il ne restait plus que trois places. Nous nous sommes alors résolus à descendre dans un petit hôtel un peu plus chic qu’à notre habitude, le Victoria (www.hotelvictoriaelcastillo.com), pourtant hors budget pour nous. Mais la propriétaire était si sympa que nous n’avions pas envie d’aller voir ailleurs. Elle nous proposait une chambre pour quatre à 90 euros bien trop chère pour nous. Je lui ai dit que nous avions maximum 100 euros pour deux nuits, et elle nous a aussitôt proposé une petite chambre très confortable pour tous les quatre. Le meilleur accueil que nous avons trouvé au Nicaragua, c’est là (juste avant l’excellent Lazybones de Leon).
A la descente de la lancha, prendre à gauche et remonter la petite ruelle pendant cinq à dix minutes le long du fleuve. Le Victoria est au bout.
Restaurants
Alors là, il ne faut vraiment pas chercher loin. La meilleure table d’El Castillo, mais aussi de tout notre séjour au Nicaragua, c’est encore au Victoria Hotel. Si vous n’y séjournez pas, vous pouvez y manger et surtout, n’hésitez pas : foncez-y. Leur boeuf notamment est divin.
Excursion nocturne au milieu des caïmans
Là encore, nous nous en sommes remis au Victoria pour nous organiser cette excursion de deux heures. Le guide était particulièrement sympa et a su se mettre Victor et Arthur dans la poche en leur faisant tenir dans leurs mains toutes sortes de reptiles, notamment un caïman juvénile.
- Le prix : 45 dollars pour quatre personnes. Durée : deux heures.
LITTLE CORN ISLAND
Hébergement
Avant de choisir son hébergement sur Little Corn, il faut savoir deux choses :
D’une part, la côte ouest de l’île peut s’avérer étouffante en saisons sèche, alors que la côte est bénéficie d’une légère brise qui la rend plus supportable, notamment la nuit.
D’autre part – mais ça nous ne l’avons appris qu’une fois sur place, c’est-à-dire trop tard – la côte est subit sévèrement les effets du réchauffement climatique. Elle est battue par les vents et les vagues, et les jours des rares établissements qui y sont encore ouverts semblent comptés. En effet, un enrochement sommaire a été réalisé pour contenir quelque temps encore les assauts des vagues.
Nous avons logé au Grace Cool Spot, dont les petites paillotes à apéro, où il devait faire si bon vivre et trinquer il n’y a pas si longtemps, sont aujourd’hui condamnées. Les bungalows en sursis sont situés quelques mètres derrière seulement. Le nom de l’établissement a récemment été modifié : l’établissement s’appelle désormais Grace’s Place.
Il s’agit en réalité de simples cases sur pilotis sans grand confort, où il vaut mieux éviter d’aller en saisons des pluies (de mai à décembre).
La nuit en effet, le vent hurle, la pluie tabasse le toit en tôle ondulée de manière assourdissante, et les vagues se fracassent sur les rochers situés à cinq mètres, donnant l’impression qu’elles vont nous emporter.
Comme il s’agit de cases, elles sont dotées d’une ventilation naturelle (espace de 20 centimètres entre le toit et les parois), et à deux reprises, nos lits se sont retrouvés inondés au milieu de la nuit à cause des infiltrations massives d’eau, dues à des orages qui n’en finissaient pas.
Bref, il est possible que le site vaille le coup en saison sèche (février à avril dans la partie Caraïbe du Nicaragua) en négociant le prix, mais les hébergements sur cette partie de l’île semblent voués à disparaître. Les lieux ne sont d’ailleurs plus très fréquentés. C’est d’autant plus dommage que le personnel du Grace Cool Spot a été d’une grande gentillesse du début à la fin de notre séjour.
- Prix : 40 $ la chambre pour quatre avec douche privée et petit déjeuner inclus (avec douche commune : 15 $ la chambre pour deux et 20 $ celle pour trois).
Arrivée et départ : le bateau
Depuis Big Corn, qui possède un petit aéroport, on arrive à Little Corn et on en repart en bateau. La traversée agitée dure environ une heure, en fonction de l’état de la mer.
Quand il y a de la houle, le trafic maritime entre les deux îles est interrompu. Quelques mois avant notre arrivée, des touristes pressés ont voulu contourner cette interruption, en payant des locaux pour faire la traversée. Ils sont donc partis sur leur bateau mais ne sont jamais arrivés.
Conclusion : il est plus prudent de quitter Little Corn un ou deux jours plus tôt si la météo est mauvaise et si on veut être sûr de ne pas rater l’avion du retour sur Big Corn. C’est ce que nous avons fait.
Plongée
Il y a deux clubs de plongée sur Little Corn, tous deux situés sur la côte ouest : Dolphin Dive et Dive Little Corn. Les deux patrons ont deux points communs : ils sont sérieux et plutôt froids. Les prix sont similaires :
- Le prix : 35 $ la plongée, 150 $ les cinq plongées, 70 $ le premier baptême et s’il se passe bien, 40 $ les baptêmes suivants.
Nous avons plongé avec Dive Little Corn, y compris les enfants qui ont fait deux jolis baptêmes avec une instructrice francophone.
BIG CORN ISLAND
Hébergement
Big Fish Guest House : propre et situé face à la mer avec un personnel très agréable. Le récif est l’un des meilleurs de l’île pour le snorkeling.
- Le prix : 40 $ la chambre de quatre personnes. 1 à 6 $ le petit déjeuner. Prêts de palmes, masques et tubas.
Restauration
Comedor Mari’s : très bon resto avec un bon accueil, situé à côté du Big Fish Guest House. La langouste entière à 10 $.
Island Bakery and Sweets : bonne petite pâtisserie à base de produits naturels, située entre le Big Fish et le Comedor Mari’s, et tenue par une locale très accueillante.
- Résumé vidéo : immersion au Nicaragua (2 mn)…
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