Lolo à vélo : direction les Balkans…


J’en ai longtemps rêvé, j’ai fini par le faire : prendre un congé sabbatique pour voyager pendant plusieurs mois !

Voici le compte-rendu de ce périple hors-normes, à vélo, en solo et en bivouac, qui m’a emmené dans les coins les plus reculés des Balkans. Pour moi, le but était de fuir les villes pour privilégier au maximum la nature, les lieux à peu près vierges de tourisme et les rencontres avec les habitants.

Ce voyage fut tellement fort émotionnellement qu’une fois arrivé à destination, la Grèce, j’ai décidé de continuer un peu au lieu de faire demi-tour : direction la Turquie !

Et puis la poisse m’est tombée dessus…





Quelques photos :

  1. L’Italie
  2. La Croatie
  3. La Bosnie-Herzégovine
  4. Le Monténégro
  5. L’Albanie
  6. La Grèce
  7. La Turquie
  8. Quelques rencontres…


Le paysage au petit matin en sortant de la tente…

Le petit village de Bakar

L’île de Krk sous les nuages.

Île de Pag

Traversée de l’île de Pag

Le coucher du soleil vu depuis la tente. Île de Pag.

Mostar et son fameux pont

La baie de Kotor

Trebinje

La Grande Mosquée de Tirana, ou mosquée de Namazgâh

Le vieux pont suspendu et rouillé de Përmet

Le vieux pont ottoman, dans les environs de Përmet

A proximité du village de Përmet

La Vjosa, considérée comme le dernier long fleuve sauvage d’Europe (hors Russie)

Dans la caldeira de l’île de Nisyros (Dodécanèse)

Athènes

Le petit village de Nikia (île de Nisyros, Dodécanèse)

Vue sur le cratère de Stefanos (île de Nisyros, Dodécanèse)

Le cratère de Stefanos (île de Nisyros, Dodécanèse)

En route vers le volcan (île de Nisyros, Dodécanèse)

Le village de Mandraki (île de Nisyros, Dodécanèse)

Le lac de Milas

Avec Giuseppe (Italie)
Vanessa, une allemande, son compagnon hollandais Albert et leur fillette de 11 mois Alva (île de Pag, Croatie)
Sofia, une bosniaque, m’offre son délicieux café turc fait maison (île de Pag, Croatie)
Luka, un pèlerin croate qui marche vers la ville de Medjugorje, dans le sud de l’Herzégovine (île de Pag, Croatie)
Danilo remplira gentiment mes gourdes avec l’eau de son puits (Croatie)
A Sinj, pendant mes courses dans une toute petite épicerie, Ana et Milanka m’offrent à manger (Croatie)
Inga, passionnée de pâtisserie, m’offre une part du succulent gâteau qu’elle a préparé… Une tuerie ! (Mostar, Bosnie-Herzégovine)
Novak Djinovik, ex-cycliste professionnel, me fait cadeau de la brève réparation de mon vélo (Bar, Monténégro)
Sur un chantier, des ouvriers m’offrent un soda pendant leur pause de midi (Albanie)
Koula, rencontré pendant une traversée féérique sur la rivière Drin (Albanie)
Un grand-père me complimente sur mon voyage à vélo, avec son fils et son petit-fils, à Fierza (Albanie)
Lorsque je passe à vélo devant lui, Emiliano (ici avec son père et des voisins) m’arrête et m’offre un verre, puis quand je repars, une canette de soda pour la route (Albanie)
A Koman, cette dame, à qui je demande simplement un renseignement, m’offre une part du gâteau qu’elle vient juste de préparer (Albanie)
A Koman (Albanie)
Le monsieur de gauche, curieux sur mon voyage, remplira gentiment mes gourdes d’eau (Albanie)
Ce vendeur de fruits d’une incroyable gentillesse refuse que je paye deux oranges : il me les offre… et ajoute deux pommes (Albanie)
Ces messieurs me bombardent de questions sur mon voyage et me félicitent en boucle (Albanie)
Longue discussion en bord de route avec un berger, devant ses brebis au loin (Albanie)
Ce monsieur me dira les seuls mots qu’il connaît en français : « je t’aime ! » (Albanie)
A court d’eau, assoiffé par l’effort et la chaleur, je me vois offrir deux petites bouteilles d’eau (Grèce)
Rencontre de deux pêcheurs (Grèce)
Chris et son père Alexandros m’offrent le café à Corinthe (Grèce)
Pendant la longue traversée vers Nisyros (20 h), je sympathise avec un couple franco-hollandais, Michelle et Peter (Grèce)…
… et je sympathise également avec Adonis, un skipper grec qui a navigué sur toutes les mers du monde ! (Grèce)
Avec le pope du monastère Panagia Spiliani à Mandraki (île de Nisyros, Grèce)
Mohamed exhibe fièrement une petite partie de sa pêche du jour à Pali (île de Nisyros, Grèce)
Avec Mohamed sur son chalutier (île de Nisyros, Grèce)
Avec Simplet (c’est celui de gauche, je précise…) à Athènes
Avec Sono, un indien Sikh, sur l’île de Kos (Grèce)
Avec Sono et un couple d’allemands, sur l’île de Kos (Grèce)
Au moment de payer un Fanta au patron d’un petit bar-resto à Yatagan, il me l’offre ! (Turquie)
Olgun, un prof d’anglais, devant son collège à Turgut (Turquie)
Fathi se balade tous les dimanches avec son scooter pour admirer les jolis paysages du coin (Turquie)
Patrick, architecte à la retraite, rencontré à Gènes lors de mon retour en France (Italie)




Preveli : du monastère… à la plage !

Ne cherchez pas Preveli sur une carte : ce n’est ni une ville, ni un village. C’est le nom de la riche famille qui participa à la restauration d’un monastère il y a 200 ans, lui donnant son nom. Du coup, la sublime plage voisine, réputée l’une des plus belles de Crète, a également pris ce nom.



A Preveli, le monastère est en réalité composé de deux monastères distincts, séparés de trois kilomètres. Le moins connu est le monastère inférieur, Kato Moni Preveli. Le plus visité est le monastère supérieur, Piso.

Commençons par un petit mot sur la route qui permet d’accéder à ce joli monastère perdu dans les montagnes.

Quelques curiosités de bord de route…

On traverse de paisibles champs d’oliviers dont l’âge vénérable se compte en siècles.

Puis on longe la rivière Megalopotamos. C’est celle qui se jette spectaculairement dans la mer au milieu de la fameuse plage de Preveli (lire plus bas). Elle est enjambée par le pont Mega Kamara, classé monument historique.

Le pont Mega Kamara et ses anciennes plaques gravées

Un peu plus loin, on arrive au monastère du bas, fermé actuellement pour cause de rénovation. Il est juste possible de l’apercevoir du bord de la route, dans son écrin de montagnes.

Le monastère inférieur Kato Moni Preveli


Il est situé sur le flanc de la montagne qui domine la mer, sur un site qui respire le calme et la sérénité.

Piso, le monastère supérieur de Preveli

Il est connu pour avoir joué un rôle important dans l’histoire de la Crète puisqu’avec ses moines, il a toujours été un centre de résistance contre l’ennemi : d’abord contre l’envahisseur ottoman au 19e siècle, puis contre les soldats allemands pendant la deuxième guerre mondiale.

Cette résistance reconnue fait la fierté des gens du coin, à tel point qu’un mémorial a été érigé non loin du monastère, en hommage à ces moines.

Il montre cette statue étonnante et inattendue d’un pope, la croix autour du cou mais le fusil à la main.

Mais revenons dans l’enceinte du monastère. La décoration intérieure de l’église est riche et impressionnante mais, les photos étant interdites à l’intérieur, il est impossible de vous montrer à quoi cela ressemble. Il ne vous reste donc plus qu’une solution pour le savoir : aller voir par vous-même…

La chapelle du monastère

Un peu plus loin se trouve un petit musée qui contient notamment des icônes richement décorées et des habits de prêtres finement brodés. Là encore, photos interdites…

Mosaïque dans l’enceinte du monastère


Le parking d’accès à la plage est situé à deux kilomètres du monastère supérieur.

Depuis ce parking, on rejoint la plage après une marche de 15 à 20 minutes dans les rochers, en descente. Le retour en montée est nettement plus difficile, notamment quand il fait chaud. Ce qui est à peu près toujours le cas l’été !

La plage de Preveli

Ici, pas besoin de drone : le tout début du sentier offre un point de vue plongeant et spectaculaire sur la plage et la palmeraie… laissant également deviner la descente puis la montée qui nous attendent…

Mais rassurez-vous, le chemin serpente, donc le retour est un peu éprouvant mais n’est pas si difficile que ça non plus.

Une fois en bas, on a le choix entre la mer et la rivière Megalopotamos pour se baigner. En général, on se jette d’abord dans l’une, ensuite dans l’autre !

Le cadre idyllique de la rivière Megalopotamos


Une fois rafraîchi/e, il faut se diriger vers le fond de la plage pour découvrir sa superbe palmeraie.

La palmeraie

Les palmiers prospèrent sur les deux rives de la rivière Megalopotamos, laquelle vient jusqu’à cette plage pour se jeter dans la mer, après avoir serpenté sur des kilomètres au fond des gorges de Kourtaliotiko.

En 2010 s’est produit une catastrophe : la palmeraie a été totalement détruite par un incendie. Elle a été replantée et aujourd’hui, tout semble avoir déjà repoussé. Elle est redevenue le havre de paix qu’elle était avant l’incendie.

On peut la visiter en cinq minutes ou y passer plusieurs heures, selon l’envie. Certains viennent poser là leur serviette, afin de profiter du calme au bord de la rivière, plutôt que sur la plage, beaucoup plus animée.

Par les temps qui courent, c’est suffisamment rare pour être signalé : l’entrée de la palmeraie est libre et gratuite.

  • En voiture, il y a deux solutions : la plus prisée consiste à se garer au parking de la plage de Preveli (2 euros par jour). Son principal avantage réside dans la vue plongeante et spectaculaire qu’on a sur la plage et la palmeraie. Mais on peut aussi se garer au parking de la plage Drymiskiano Ammoudi, voisine de celle de Preveli mais beaucoup moins fréquentée. On rejoint Preveli soit à la nage en quelques minutes à peine (en sécurité car l’eau est le plus souvent très calme, et en longeant les rochers donc en restant au bord), soit après une courte randonnée.
  • En bus : les principales lignes de bus pour Preveli sont en provenance de Plakias ou de Réthymnon (voir les horaires de la compagnie grecque de bus interurbains : Ktel), mais on peut aussi faire une excursion organisée, au départ de Réthymnon ou La Canée (Preveli en bus).
  • En bateau : il s’agit soit d’un bateau-taxi depuis Plakias ou Agia Galini, soit d’excursions organisées : Preveli en bateau.

La palmeraie


Bien sûr, les hébergements ne manquent pas dans le coin (Booking Preveli), mais autant partager notre très bonne expérience vécue à Ikaros Studios : site officiel Ikaros (ikarosst@otenet.gr) ou Ikaros via Booking.

Ikaros Studios et sa piscine

  • Accueil excellent (la gérante est venue nous accueillir chaleureusement, alors qu’il était 23h00).

  • Prix corrects : en haute saison (19-21 août) et pour 4 personnes, nous avons payé 122 euros par nuit.

  • Très bon emplacement : situé à moins de 10 kilomètres de la plage de Preveli et des monastères, et proche de toutes les commodités du village de Plakias (commerces, restaurants, port…)


Sur la route en direction de Koxare et de Réthymnon, dans le canyon de Kourtaliotiko, se trouve une étonnante petite église rupestre.

Elle donne l’impression de soutenir la montagne au-dessus d’elle.

La petite église rupestre des gorges de Kourtaliotiko

Si vous allez à Réthymnon (ou si vous en venez), vous devriez passer devant…





Paleochora (Crète)

Situé dans le sud-ouest de la Crète, Paleóchora est un ancien petit village de pêcheurs. Au fil du temps, il s’est transformé en petite station balnéaire, mais en conservant son authenticité.

Aujourd’hui, c’est le lieu idéal pour faire une halte de quelques jours, car il permet à la fois de visiter des sites intéressants en ville et de profiter des nombreuses plages du coin. Mais il peur aussi servir de « camp de base » pour rayonner un peu partout dans l’ouest de l’île…



Les premiers touristes sont arrivés à Paleóchora il y a cinquante ans : il s’agissait de hippies qui avaient fait de la ville une étape sur la route de Katmandou. Depuis, le tourisme s’est beaucoup développé mais Paleóchora a su garder une dimension humaine.

Pour les touristes d’aujourd’hui, les deux principaux sites de la ville peuvent être visités l’un après l’autre puisqu’ils sont voisins : l’église et la forteresse…


Il est difficile de trouver des infos sur le web concernant cette jolie petite église et c’est étonnant, car elle mérite vraiment le détour. Elle est même incontournable quand on visite Paleóchora.

La première chose que l’on aperçoit, c’est son fameux clocher à trois niveaux, surplombant un grand portail.

Le clocher à trois niveaux de l'église Evangelistra à Paleochora
Le clocher à trois niveaux de l'église Evangelistra à Paleochora
Le clocher de l’église Evangelistra

Le clocher n’est pas attenant à l’église, dont la façade est ornée d’une jolie mosaïque dorée.

L'église Evangelistra à Paleochora
L’église Evangelistra

A l’extérieur, le clocher est donc atypique et l’église est différente de toutes celles que l’on a l’habitude de voir en Crète : rien que pour ça, elle mérite une visite. Mais c’est surtout lorsqu’on pénètre à l’intérieur de l’édifice qu’on est surpris.

La décorations chargée de peintures à l'intérieur de l'église Evangelistra à Paleochora
L’intérieur de l’église

Murs, plafonds et colonnes sont en effet richement décorés par de nombreuses peintures, caractérisées par des couleurs vives et une grande finesse du trait.

La décorations chargée de peintures à l'intérieur de l'église Evangelistra à Paleochora

Contrairement à bien d’autres églises crétoises, la prise de vues est autorisée à l’intérieur car aucun panneau ne l’interdit.

Le jour de ma visite, j’ai donc sorti ostensiblement mon appareil photo devant le pope qui passait à côté de moi, pour m’assurer que photographier ce joli site était bien autorisé. Il m’a laissé faire, j’ai donc pris quelques clichés, sans abuser.

La décorations chargée de peintures à l'intérieur de l'église Evangelistra à Paleochora
La décorations chargée de peintures à l'intérieur de l'église Evangelistra à Paleochora

Le tour de cette petite église et de son clocher se fait rapidement, c’est une raison de plus pour ne pas rater la visite.


Pour s’y rendre, il faut emprunter le petit chemin montant qui longe l’église Evangelistra. La montée est rapide, on arrive donc vite là-haut.

La forteresse de Selino au coucher du soleil à Paleochora
La forteresse Selino

La forteresse de Selino a été construite au 13e siècle par les Vénitiens pour défendre Paleóchora, à la fois contre les insurrections locales et contre les raids des pirates.

La forteresse de Selino domine la ville de Paleochora pendant le coucher du soleil
La forteresse de Selino domine Paleóchora

Au 14e siècle, la forteresse fut détruite au cours d’une révolte, puis reconstruite juste après.

Vue sur la mer depuis une meurtrière de la forteresse de Selino à Paleochora pendant le coucher du soleil
Les meurtrières permettaient de guetter les pirates
La forteresse de Selino domine la ville de Paleochora pendant le coucher du soleil
Vue sur Paleochora

Un siècle plus tard, elle fut à nouveau détruite, par Barberousse en personne cette fois, puis encore reconstruite. C’est cette reconstruction-là qui est en ruine aujourd’hui, et qu’on visite.

La forteresse de Selino à Paleochora pendant le coucher du soleil

Des deux côtés de la forteresse, on a vue sur mer.

La forteresse de Selino domine la ville de Paleochora pendant le coucher du soleil
Vue sur la baie à l’est…
Vue sur la baie depuis la forteresse de Selino à Paleochora pendant le coucher du soleil
… et vue sur la baie à l’ouest.

D’un point de vue pratique, visiter les ruines de la forteresse en fin d’après-midi permet à la fois d’éviter les fortes chaleur de la journée, surtout l’été, et d’observer le site sous une lumière dorée.


Il existe plusieurs possibilités de randonner autour de Paleóchora, on peut se renseigner auprès de l’office du tourisme.

Mais la rando la plus réputée du coin, c’est celle qui relie Paleóchora au village de Sougia.

Elle fait partie du fameux sentier de randonnée européen E4, le plus long d’Europe (plus de 10.000 kilomètres), et qui traverse entre autres la Crète d’ouest en est.

Le sentier est bien balisé, il est entretenu et on ne peut donc pas vraiment se tromper.

Une balise du sentier de randonnée E4 peinte sur un rocher, face au lever du soleil à Sougia (Crète)
une balise du sentier E4, à Sougia

Pour le retour, il suffit de prendre le bateau de Sougia à Paleóchora.


Difficile de parler de Paleóchora sans évoquer les innombrables restaurants dont elle est dotée ! Il y en a plusieurs dizaines en tout, ce qui est énorme pour un si petit village. Du coup, tant mieux pour nos papilles…

L’essentiel des restos est concentré dans deux endroits : sur le front de mer…

Restaurants du front de mer à Paleochora (Crète)


… et tout le long de la petite rue qui mène à l’église Evangelistra.

Restaurants du centre-ville de Paleochora (Crète) face au clocher de l'église Evangelistra

La plupart des restaurants servent les spécialités gastronomiques grecques et crétoises, et les tarifs pratiqués sont généralement bon marché.


Il existe la possibilité de découvrir les beautés du joli littoral en kayak : la côte en kayak.

Le départ se fait depuis Paleóchora.


Le ferry est un moyen beaucoup plus rapide que la voiture pour se déplacer vers les autres villes de la côte sud car, les routes étant très sinueuses, les trajets en voiture prennent du temps.

La seule compagnie opérant ces liaisons est Anendyk.

Les villes desservies sont Hora Sfakion, Loutro, Agia Roumeli et Sougia, ainsi que la petite île de Gavdos.

On peut soit acheter les billets sur place, soit réserver en ligne (Anendyk).

Le ferry transporte les voitures.

Située sur une presqu’île, Paleóchora est enserrée entre deux jolies baies, chacune bordée par une plage. Sur une poignée de kilomètres le long du littoral, à l’est comme à l’ouest, on trouve une succession d’autres plages, ainsi que des criques isolées qui plongent dans les eaux cristallines : on n’a donc que l’embarras du choix. En voici quelques-unes…


Située à la sortie de la ville en direction de l’est, la plage de Chalikia est essentiellement constituée de galets.

La plage de galets de Chalikia à Paleochora (Crète)
La plage de Chalikia

Il s’agit d’une plage dont une petite partie est aménagée, c’est-à-dire dotée de transats et de parasols, où l’on peut prendre un verre.

La plage de galets de Chalikia à Paleochora (Crète)
La plage de galets de Chalikia devant la ville de Paleochora (Crète) en toile de fond
Au fond, Paleóchora

Il suffit de marcher un peu pour s’éloigner de la zone des transats et des parasols. On se retrouve alors à peu près seul, avec la possibilité de poser sa serviette à l’ombre des arbres qui bordent la plage.

La plage de galets de Chalikia à Paleochora (Crète)

Ici, la baie est en général un peu plus abritée du vent que la plage de Pachia Ammos (située de l’autre côté de la ville, voir ci-dessous).

Ce sont notamment les eaux cristallines qui ont fait la réputation de Chalikia.

Voilier au mouillage dans la baie face à la plage de galets de Chalikia à Paleochora (Crète)
Cairn sur la plage de galets de Chalikia à Paleochora (Crète)

Malgré ces eaux translucides et comme souvent en Crète, le snorkeling ne vaut pas le coup ici car il y a peu de poissons.

La plage de galets de Chalikia à Paleochora (Crète)

A une vingtaine de mètres à peine de la plage se trouve un bar-restaurant.

D’un point de vue pratique, il y a suffisamment de place pour garer la voiture le long de la plage.

Enfin, il est nécessaire d’avoir des chaussures de rochers.


Il ne faut pas la confondre avec la plage du même nom qui est située, elle, à l’autre bout de la Crète, tout à l’est. Ici, Pachia Ammos est la grande plage située à la sortie ouest de Paleóchora.

C’est même la plage principale de la ville, on la rejoint en moins de cinq minutes à pied depuis le centre.

Elle présente de multiples avantages :

  • Plage de sable fin, et non pas de galets
  • Eau peu profonde, plage surveillée
  • Transats et parasols, ainsi que douches
  • Plage bordée de nombreux cafés, restaurants, tavernes et bars, ouverts du matin au soir
  • Activités nautiques
  • Plage située face au coucher du soleil
La plage de sable fin de Pachia Ammos à Paleochora (Crète)
La plage de Pachia Ammos

Enfin, elle est assez vaste, ce qui laisse beaucoup de place à tous ceux qui ne souhaitent pas prendre de transat.


Il s’agit d’une toute petite plage aménagée située à un kilomètre de Paleóchora, en direction de l’ouest. Outre les parasols et les transats, une petite paillotte propose de quoi boire et manger à des prix corrects.

La plage de galets de Paralia Psilos Volakas à côté de Paleochora (Crète)
La plage Paralia Psilos Volakas
La plage de galets de Paralia Psilos Volakas à côté de Paleochora (Crète)

Si vos enfants ou vous-même aimez les plongeons, rendez-vous sur le côté gauche de la plage, où la côte rocheuse offre des plongeoirs naturels dans l’eau translucide (de un à huit mètres environ).


Trois kilomètres à l’ouest de Paleóchora se trouve encore une plage agréable : Paralia Karavopetra.

La plage de galets de Paralia Karavopetra à côté de Paleochora (Crète)
La plage de Paralia Karavopetra

Cette plage est connue pour les gros rochers qui sont posés dessus, au bord de l’eau turquoise.

Les gros rochers sur la plage de galets de Paralia Karavopetra à côté de Paleochora (Crète)
Les gros rochers sur la plage de galets de Paralia Karavopetra à côté de Paleochora (Crète)

Contrairement aux plages présentées ci-dessus, celle-ci n’est pas aménagée. Il n’y a donc aucune commodité : ni transats, ni parasols, ni douches, ni restaurants…

Et c’est justement ce qui fait son charme : elle est plus sauvage, moins fréquentée, mais l’eau est tout aussi cristalline ici.

La plage de galets de Paralia Karavopetra à côté de Paleochora (Crète)

Le littoral est une succession de petites plages, généralement peu fréquentées voire carrément désertes, même en plein mois d’août. Il suffit donc de marcher à peine quelques minutes pour se dégoter un coin tranquille.

La plage de galets de Paralia Karavopetra à côté de Paleochora (Crète)
Paralia Karavopetra

Quelques rochers ainsi qu’une ou deux toutes petites grottes assurent un peu d’ombre mais il y en a assez peu, et la place est parfois prise par les autres estivants. Par forte chaleur, notamment l’été où ça tape vraiment fort, il vaut donc mieux prévoir parasol ou casquette, et beaucoup d’eau…

Il y a ceux qui privilégient le voyage en itinérance en faisant une nouvelle étape quotidiennement, et ceux qui préfèrent se poser quelques jours dans un seul et même endroit, depuis lequel ils peuvent rayonner tout autour pour visiter.

La ville la plus fréquentée pour rayonner dans l’ouest de l’île, c’est La Canée (ou Chania). Mais Paleóchora peut également constituer un excellent « camp de base » pour visiter cette partie occidentale de la Crète.

Une ruelle calme de la ville de La Canée (Chania) (Crète)
La Canée
Vue sur Paleochora depuis les ruines de la forteresse (Crète)
Paleóchora

Nous avons visité les deux et bien sûr, les deux valent le coup ! Simplement, La Canée est plutôt destinée à ceux qui recherchent une grande ville animée (108.000 habitants, banlieue comprise), alors que Paleóchora est un village qui a su garder une dimension humaine (2.500 habitants…), bien qu’étant animé le soir quand même, avec tous ses bars et restaurants.

En voiture, il y a pas mal de sites à visiter autour de Paleóchora, en voici quelques-uns.


Elle est située à 58 kilomètres de Paleóchora (1h20 en voiture).

La plage aménagée de Falassarna (Crète)
La plage de Falassarna

Il s’agit en fait d’une succession de plages de sable fin, de petites criques et, par endroits, de dunes.

Une petite crique à côté de la plage de Falassarna (Crète)
Les petites criques de Falassarna

Le tout s’étend sur trois kilomètres. Chacun a donc de quoi y trouver son compte.

Dunes de sable à côté de la plage de Falassarna (Crète)
Les dunes de Falassarna

La plage principale est aménagée : transats, parasols, snacks, et possibilité de pratiquer les sports nautiques ainsi que la plongée sous-marine.

Mais la plage est si longue qu’une partie seulement est aménagée, ce qui laisse toute la place qu’il faut à ceux qui ne louent pas de transat.

Et pour ceux qui veulent se retrouver seuls, il suffit de quelques minutes de marche pour découvrir très vite des petites plages et des petites criques désertes.

Une petite plage déserte à côté de la plage de Falassarna (Crète)

Une petite crique à côté de la plage de Falassarna (Crète)

La plage étant orientée à l’ouest, il arrive que le vent souffle. C’est donc également un spot apprécié des véliplanchistes, kitesurfers etc.

Kitesurfers en face de la plage de Falassarna (Crète)
Kitesurf à Falassarna

Enfin, les couleurs de l’eau sont si belles que les visiteurs passent une bonne partie de leur temps à y faire des selfies.

Les abords de la plage de Falassarna (Crète)
Deux instagrammeuses reviennent d’un shooting photo

Le littoral a été particulièrement préservé ici puisqu’il n’y a aucun hébergement sur la plage. Ils sont situés un peu en arrière et ne dénaturent donc pas le paysage.

Au bout de la plage, à l’extrémité nord, un petit chemin (20 minutes de marche ou 5 minutes de voiture) permet de rejoindre les ruines du village antique de Falassarna.

Enfin, d’un point de vue pratique, on trouve des parkings un peu partout le long des trois kilomètres de plage.


Elafonissi a la réputation d’être l’une des deux plus belles plages de Crète (avec Balos Beach, située plus au nord).

Elle est située à 47 kilomètres de Paleóchora par la route, mais à 14 kilomètres seulement à vol d’oiseau ! En effet, il n’y a pas de route le long du littoral et pour s’y rendre, il faut donc faire un détour en s’enfonçant dans les terres.

Une fois sur place, la plage est plutôt décevante car, malgré son joli lagon, elle n’a rien d’exceptionnel.

Le lagon avant l'arrivée en masse des touristes sur la plage d'Elafonissi
Le lagon d’Elafonissi

Il faut traverser ce lagon à gué pour rejoindre la petite île qui, elle, est beaucoup plus jolie et nature que la plage. Et paradoxalement, moins fréquentée !

Vue sur la mer depuis les dunes sauvages d'Elafonisi
Les dunes sauvages d’Elafonisi

Cette île est une succession de plages, de dunes et de criques peu fréquentées.

Une petite crique avec du sable rose sur l'île d'Elafonisi

Le sable est réputé être rose à Elafonissi, mais ce n’est vrai qu’à de rares endroits. De plus, quand il y en a, c’est du sable rose pâle et non pas rose vif, contrairement à ce que l’on voit sur les photos hyper-retouchées du web, mais qui ne reflètent en rien la réalité.

Nous avons écrit un article beaucoup plus détaillé sur Elafonissi : Elafonissi : la plus belle plage de Crète ?…

Il y est notamment question de savoir si cette plage mérite sa réputation ou pas. Selon nous, pas vraiment…


Elle est située à 48 kilomètres de Paleóchora, et juste à côté d’Elafonissi.

Elle est beaucoup moins connue que son illustre voisine mais du coup, elle est également beaucoup moins fréquentée, et c’est tant mieux !

Au bout de la plage sauvage et isolée de kedrodasos (Crète), petite crique qui donne sur la mer turquoise et translucide.
Kedrodasos

On y accède après une courte marche (10 minutes). A la sortie d’une agréable zone de genévriers, on débouche sur la plage.

Arrivée à la plage sauvage et isolée de Kedrodasos (Crète), bordée de genévriers et qui donne sur la mer turquoise et translucide.
L’arrivée sous les genévriers

Contrairement à Elafonissi, la plage est sauvage et elle n’est pas bondée l’été.

Au bout de la plage sauvage et isolée de kedrodasos (Crète), baignade dans une petite crique qui donne sur la mer turquoise et translucide.
Baignade à Kedrodasos en plein mois d’août

Kedrodasos n’est pas une plage aménagée : il n’y a ni transat, ni parasol, ni snack etc. Bref, quand on y va, il faut tout prévoir : parasol ou casquette, crème solaire, de quoi manger et surtout beaucoup d’eau notamment l’été, la chaleur pouvant être écrasante, comme partout en Crète.

Vue sur les genévriers qui donnent sur la mer turquoise et translucide, à la plage sauvage et isolée de Kedrodasos (Crète).
Genévriers à Kedrodasos

Nous avons également dédié un article à part entière à cette plage coup de cœur : la plage sauvage et méconnue de Kedrodasos.

Un conseil : allez-y vite avant qu’elle ne devienne trop connue, et qu’elle ne soit à son tour prise d’assaut, comme Elafonissi…


Agia Roumeli est située à une heure de bateau de Paleóchora. On ne peut pas y aller en voiture.

C’est le point d’arrivée de la fameuse randonnée des gorges de Samaria. Les randonneurs qui y arrivent n’y restent pas et repartent sitôt leur rando terminée. Et c’est dommage car ce village mérite une petite visite à part entière.

Le petit village d'Agia Roumeli entre mer et montagnes (Crète)
Le tout petit village d’Agia Roumeli

Ponts vénitiens, ruines d’une forteresse ottomane, églises byzantines, chapelle troglodyte… Les curiosités ne manquent pas autour de ce charmant petit village.

La chapelle troglodyte Agios Antonios (Saint-Antoine) à proximité d'Agia Roumeli (Crète)
La chapelle troglodyte Agios Antonios (Saint-Antoine)
Les ruines de la forteresse ottomane sur les hauteurs d'Agia Roumeli (Crète)
La forteresse ottomane

Et comme partout sur le littoral crétois, il y des plages à Agia Roumeli. A la sortie du village, la jolie plage de Mashali est d’origine volcanique.

La plage volcanique déserte de Mashali à Agia Roumeli (Crète)
La plage de Mashali en plein mois d’août

Les infos sur Agia Roumeli sont rarissimes sur le web, nous avons donc consacré à ce joli petit village tranquille un article détaillé : Agia Roumeli et les gorges de Samaria.

Couple de chèvres à proximité d'Agia Roumeli (Crète)
Deux habitantes d’Agia Roumeli





La plage sauvage et méconnue de Kedrodasos

Si la Crète regorge de jolies plages, la plupart d’entre elles sont prises d’assaut par les touristes, notamment l’été.

Ce n’est pas le cas de celle de Kedrodasos, qui est pourtant l’une des plus jolies et des plus sauvages de l’île.

C’est peut-être bien l’un des derniers sites hors des sentiers battus en Crète, c’est pourquoi il faut vite y aller et profiter de sa beauté avant qu’elle ne devienne à son tour à la mode. Ce qui ne saurait tarder…

Au bout de la plage sauvage et isolée de kedrodasos (Crète), petite crique qui donne sur la mer turquoise et translucide.
Kedrodasos

Après avoir garé la voiture sur le parking (ou y être arrivé/e en bus), on arrive à cette plage au prix d’une petite marche d’une dizaine de minutes, sur un chemin rocailleux légèrement descendant et sans difficulté particulière.

Puis on traverse une agréable zone de genévriers qui bordent la plage. Ces vieux arbres aux formes parfois tourmentées ont une croissance lente, quelques centimètres par an seulement : vu leur taille actuelle, on imagine leur âge vénérable…

Arrivée à la plage sauvage et isolée de Kedrodasos (Crète), bordée de genévriers et qui donne sur la mer turquoise et translucide.
L’arrivée sous les genévriers

Ces vieux arbres ont le mérite d’offrir de l’ombre aux estivants.

Arrivée à la plage sauvage et isolée de Kedrodasos (Crète), bordée de genévriers et qui donne sur la mer turquoise et translucide.

On se baigne dans des eaux translucides couleur turquoise, dans une zone qui alterne sable et rochers.

Au bout de la plage sauvage et isolée de kedrodasos (Crète), petite crique qui donne sur la mer turquoise et translucide.
Les eaux de Kedrodasos

En réalité, Kedrodasos est une succession de plages et de criques. La plage principale, qui est la plus longue, est un peu plus fréquentée que ses petites voisines. Mais même en haute saison, ce n’est pas la grande foule.

La plage principale de Kedrodasos n'est pas bondée en plein été
La plage principale de Kedrodasos en plein mois d’août n’est pas sur-fréquentée

Il n’en reste pas moins que si vous voulez vous prélasser dans une zone plus sauvage et plus isolée, il vous suffit de marcher quelques minutes le long du littoral pour trouver votre bonheur.

Petite plage de sable blanc déserte dans la zone de Kedrodasos, qui donne sur la mer turquoise et translucide

Kedrodasos est située à deux kilomètres à peine d’Elafonissi, sa célèbre voisine. Un petit sentier côtier de randonnée relie d’ailleurs les deux, et permet d’admirer une succession de petites criques.

Au bout de la plage sauvage et isolée de kedrodasos (Crète), baignade dans une petite crique qui donne sur la mer turquoise et translucide.
Baignade à Kedrodasos

Malgré cette proximité géographique, tout les oppose : Elafonissi est connue, bondée, animée, instagrammable, aménagée et finalement surfaite. Alors que Kedrodasos est méconnue, peu fréquentée et même déserte par endroits, calme, pas tendance, pas aménagée et sous-côtée. Du moins pour l’instant…

Au bout de la plage sauvage et isolée de kedrodasos (Crète), petite crique qui donne sur la mer turquoise et translucide.
L’une des criques désertes de Kedrodasos

Ici, il n’y a donc ni bar, ni snack, ni transats. La plage est restée vierge et sauvage, et c’est ce qui fait son charme.

Mouette dans une petite crique qui donne sur la mer turquoise et translucide.

C’est ce côté nature et authentique qui attire les visiteurs. On y croise quelques campeurs, dont des naturistes. Les tentes sont posées sous les arbres, face à la mer. Le camping est pourtant interdit afin de protéger le site, notamment les genévriers séculaires, qui peuvent être fragiles.

Zone de camping sauvage sur l'une des plages de Kedrodasos, sous les genévriers et aux pieds de la montagne crétoise
Camping sauvage à Kedrodasos

La plage n’étant pas aménagée, il est important que chacun ramène ses déchets, ce qui semble être le cas car la plage est propre.

Vue sur les genévriers qui donnent sur la mer turquoise et translucide, à la plage sauvage et isolée de Kedrodasos (Crète).
Genévriers à Kedrodasos

Si vous passez dans les parages, ce sera certainement pour faire comme tout le monde : découvrir Elafonissi. Mais si vous avez un peu de temps, ne ratez pas sa voisine Kedrodasos : vous ne le regretterez pas…

Au bout de la plage sauvage et isolée de kedrodasos (Crète), petite crique qui donne sur la mer turquoise et translucide.
Kedrodasos

Vue sur le repas et la mer depuis la terrasse du restaurant Glykeria face à la mer, non loin de la plage de Kedrodasos
La vue depuis la terrasse
Le restaurant Glykeria face à la mer, non loin de la plage de Kedrodasos
Le resto Glykeria face à la mer






Masca : le plus beau village de Tenerife ?…

Masca est un minuscule village de 99 habitants.

Sur de nombreux sites et blogs, il est présenté comme le plus beau village de Tenerife. C’est donc pour nous faire notre propre idée que nous y sommes allés.

Le village se divise en deux parties séparées de quelques centaines de mètres. Posée au pied d’un pain de sucre emblématique, la partie basse est la plus touristique. La plupart des habitants vivent dans la partie haute, sensiblement moins fréquentée et donc plus calme.

Le village du haut vu depuis le village du bas

Très isolé, Masca est resté accessible uniquement à pied et à dos d’âne pendant très longtemps. Puis une route a fini par être construite, et l’électricité est arrivée. Il n’empêche qu’aujourd’hui encore, accéder à ce petit village se mérite.

Car la route est à la fois très sinueuse et étroite, à tel point qu’il faut régulièrement s’arrêter sur le bord pour pouvoir laisser passer les voitures d’en face. Par contre, le bitume est en excellent état.

Masca (en bas à gauche) et la route pour y accéder


  1. Le village du bas
  2. Le village du haut
  3. La randonnée du Barranco de Masca
  4. Le musée ethnographique
  5. Infos pratiques


Le principal attrait de Masca réside dans la vue d’ensemble des quelques maisons posées aux pieds du rocher de Catana, un pain de sucre photogénique, avec vue sur la mer au loin.

Situées sur une arête rocheuse et encadrées par deux précipices, ces habitations traditionnelles ont été construites sur les quelques rares mètres carrés du coin qui sont plus ou moins horizontaux !

Masca : le village du bas

La place du village est dotée à la fois d’une jolie petite église, d’un vieil arbre impressionnant, d’une vue imprenable sur le village et d’un bar restaurant.

L’ermitage de l’Immaculée Conception

L’église fut construite au XVIIIe siècle avec des pierres volcaniques et du bois de thé.

Le fameux laurier indien de la place de Masca


Il est construit à flanc de colline, ce qui signifie que lorsqu’on s’y promène, soit on monte, soit on descend mais une chose est sûre : on ne marche jamais à l’horizontale !

Le village du bas (à droite) vu depuis celui du haut

Il n’y a pas une foule de choses à faire là-haut (néanmoins, il ne faut surtout pas rater le restaurant Casa Riquelme et sa terrasse divine, voir les infos pratiques ci-dessous). Mais la balade est agréable dans de jolies petites ruelles fleuries, coincées entre la mer, la montagne et le ravin.

Une habitation au bord du précipice

La montagne qui surplombe Masca


Barranco signifie ravin. La rando du Barranco de Masca, c’est la randonnée qui relie Masca à la plage et à la mer en passant par les gorges, à travers le réputé parc rural de Teno.

On arrive à l’océan sur une jolie plage de sable noir, la Playa de Masca.


Masca a beau n’être qu’un petit hameau, il est quand même doté d’un musée ethnographique : il raconte l’histoire des habitants de Masca, depuis ses premiers occupants aborigènes.

Le lien : musée ethnographique de Masca.


Outre son musée ethnographique, Masca compte quelques commerces et services : une poignée d’hébergements, une dizaines de bars-restaurants, un centre de la nature et une boutique de souvenirs. Rien de plus, mais c’est déjà pas mal pour un si petit village.


L’accès à ce sentier de randonnée est rigoureusement réglementé pour des raisons de sécurité, car une fois qu’on est au fond du ravin, il suffit d’un changement brusque de météo (ce qui arrive fréquemment par ici), par exemple une crue subite de la rivière, pour que les randonneurs se retrouvent coincés et exposés à des dangers potentiels.

Cela s’est déjà produit par le passé, c’est pour cette raison qu’il faut désormais réserver sa randonnée à l’avance, via le site officiel Camino Barranco de Masca.

L’itinéraire va de Masca à une plage de sable volcanique noir.

Distance : 10 km aller - retour

Durée : 3 bonnes heures à l'aller (en descente), 4 bonnes heures au retour (en montée).

Dénivelé : 800 m+ et 800 m- environ

Niveau de difficulté : élevé

Prix (écotaxe) : 28 euros par adulte, 14 euros par mineur

Les départs se font exclusivement le matin, pour que tout le monde ait le temps de rentrer dans la journée, y compris les marcheurs lents : on part avant 11h00 l’été, et avant 10h30 l’hiver.

Enfin, il y a le centre de la nature de Masca. C’est une sorte d’office du tourisme spécialisé sur ce sentier de randonnée du Barranco de Masca. Il est situé juste en-dessous de la place de Masca.

Plus d’infos : centre de la nature de Masca.


Il y a une dizaine de restaurants à Masca, tous ouverts en haute saison. Lors de notre venue, ils étaient quasiment tous fermés alors que nous n’étions pourtant que fin septembre. Prévoyez donc de quoi manger si vous venez hors saison, surtout le dimanche, qui est souvent le jour de fermeture hebdomadaire.

Et justement, le dimanche de notre arrivée, aucun resto n’était ouvert. On nous avait conseillé d’aller quand même jeter un œil chez Riquelme, dans la partie haute du village, la moins touristique.

La trouvaille : le resto Casa Riquelme

A peine arrivés devant (il est 17h00), un type qui passe par là nous demande ce que nous voulons. Nous répondons que nous aurions bien aimé y manger le soir. Ce type, il s’avère que c’est Riquelme.

Il nous propose gentiment de revenir vers 20h00-20h30. Bien que son resto soit fermé, il nous promet qu’il l’ouvrira rien que pour nous !

Par contre, il nous prévient que ce sera menu unique : assiette charcuterie – fromage, puis poulet en sauce avec pommes de terre à la canarienne, et pas de dessert : il n’en a plus !

Chez Riquelme, le repas pris en terrasse

Ce menu nous convient à merveille mais nous sommes un peu gênés que Riquelme n’ouvre son resto que pour nous. Il nous certifie que ça ne lui pose aucun problème et que nous sommes les bienvenus. Nous acceptons, ravis.

Lorsque nous revenons le soir, nous avons la bonne surprise de découvrir que le resto comporte une jolie petite terrasse que nous n’avions pas vue trois heures plus tôt.

Casa Riquelme : la terrasse face à la mer

Elle n’est pas très grande car construite à flanc de colline mais le peu de place qu’il y a sur cette pente a été parfaitement optimisé. D’un côté, la terrasse domine la mer et de l’autre, elle est surplombée par la montagne.

Au milieu des cactus et des bougainvillées, le cadre est simple mais enchanteur.

Vue sur la mer…
… et vue sur la montagne

Nous regardons tranquillement le soleil se coucher en sirotant une ou deux bières, alors que nous sommes absolument seuls dans ce bout-du-monde sublime. Un privilège.

Nous ne pouvons que recommander ce petit resto : le repas, bon et pas cher, est fait maison. Et Riquelme, qui est un personnage haut en couleur, réserve un excellent accueil à ses visiteurs.

La vue depuis la terrasse

Si la terrasse a des airs de petit paradis, l’intérieur du resto semble lui aussi plutôt agréable.

Si vous souhaitez manger vous aussi chez Riquelme, ne perdez pas de temps à chercher ce restaurant dans la partie basse du village, celle qui est touristique : il est situé dans la partie haute, à une dizaine de minutes de marche (attention, ça monte quand même un peu pour y aller mais la bonne nouvelle, c’est qu’au retour avec le ventre plein, ça descend !)


Il y a quelques hébergements à Masca, mais la plupart des visiteurs n’y dorment pas : le village n’est pour eux qu’un lieu de passage obligé et ils n’y restent en général qu’une heure ou deux, puis repartent.

Si toutefois vous y faites étape, comme nous, alors le plus simple pour trouver de quoi dormir à Masca, notamment en haute saison, consiste à réserver à l’avance via les plateformes habituelles : Booking (Masca), par exemple, propose six hébergements.

Nous en avons dégoté un qui cochait toutes les bonnes cases : Casa Berna.

Casa Berna : la terrasse et le jardinet

Il est idéalement placé (à 100 mètres du rocher de Catana, le fameux pain de sucre), avec un petit jardinet fleuri très agréable et une jolie vue sur les montagnes alentours. D’un point de vue pratique, on peut garer la voiture juste devant (la place est réservée).

Casa Berna et sa terrasse

Deux chambres, cuisine équipée, terrasse, jardinet, parking, wi-fi, emplacement idéal, vue sur les montagnes…

Le prix : 95 euros la nuit pour quatre personnes.


Les voitures se garent toutes sur le parking situé au bord de la route qui mène à Masca. On ne peut pas le rater.

Quand on vient du sud, il y a un premier parking, tout petit (quelques voitures) au niveau du village du haut. 300 ou 400 mètres plus bas, il y en a un second, pas immense mais beaucoup plus grand quand même, qui surplombe le village du bas.

Attention, ils affichent vite complet tous les deux, notamment l’été.

On peut très bien se garer à un parking et aller à l’autre à pied, cela ne prend que quelques minutes de marche.

C’est au niveau du second parking qu’il y a un belvédère avec un superbe point de vue sur le village : tous les visiteurs s’y arrêtent pour prendre leurs photos.

Juste en-dessous du belvédère

C’est de là également que part le petit chemin qui descend dans le hameau, jusqu’au pain de sucre. Le dénivelé est assez fort, sur un chemin en partie pavé, et le retour montant peut s’avérer un peu fatigant pour les personnes en mauvaise condition physique. Toutefois, ce chemin n’est pas très long (+/- 300 mètres environ).

Si vous avez réservé un hébergement en bas (comme Casa Berna par exemple), vous pouvez y descendre en voiture mais attention, le chemin est si étroit qu’on a du mal à y croiser… les piétons ! Or, ils sont justement nombreux à arpenter ce chemin dans les deux sens. C’est un peu galère mais ça se fait quand même.





Tenerife : ascension du volcan Teide et randonnée dans la caldeira

Culminant à 3718 mètres d’altitude, le volcan Teide (qui se prononce Té-i-dé) est non seulement le plus haut sommet des îles Canaries, mais aussi celui de l’Espagne et de tout l’Océan Atlantique. Pourtant, il est loin de figurer parmi les plus hauts volcans du monde. Du moins si l’on mesure leur hauteur par rapport au niveau de la mer.

Car si l’on prend en compte leur hauteur totale, c’est-à-dire depuis leur base située au fond des océans, le Teide devient alors… le troisième volcan le plus haut du monde ! Seuls deux volcans hawaïens le précèdent.

Vue aérienne sur l'île de Tenerife, dominée par le volcan Teide
Le volcan Teide domine l’île de Tenerife

Depuis le plancher océanique, la hauteur réelle du Teide dépasse ainsi les 7000 mètres, ce qui en fait une montagne située à mi-chemin entre le Mont Blanc et l’Everest !

On peut faire l’ascension de cette impressionnante montagne volcanique à pied mais aussi en téléphérique. Depuis le sommet, on peut assister à des levers et couchers du soleil majestueux.

Coucher de soleil depuis le volcan Teide, au-dessus de la mer de nuages
Le coucher du soleil depuis le Teide

Mais il y a également de nombreuses randonnées à faire dans les paysages lunaires de la caldeira : soit au milieu des nombreux volcans qu’elle contient, soit à travers une végétation étonnante, ou encore sur des chemins qui descendent tranquillement jusqu’à l’océan…

Bref, c’est tout le parc national du Teide qui est une pure merveille : inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est d’ailleurs le parc le plus visité d’Europe.


  1. La caldeira du Teide
  2. L’ascension du Teide
  3. La randonnée du volcan Chinyero


Une route unique traverse entièrement le parc national du Teide et mène jusqu’au volcan.

La route TF-21 est l'unique route qui traverse entièrement le parc national du Teide et sa caldeira
L’unique route qui traverse le parc

Mais elle permet aussi d’observer des panoramas exceptionnels tout au long du chemin. Notamment, il y a des cratères partout, souvent drappés de nuages.

Volcans, nuages et forêts dans le parc national du Teide

Si vous y allez entre fin mai et début juillet, vous aurez la chance de pouvoir observer l’une des stars des lieux, la vipérine de Tenerife, en pleine floraison.

Une vipérine de Tenerife fanée, cette plante herbacée endémique de l'île de Tenerife
Une vipérine de Tenerife fanée (en septembre)

C’est à cette époque de l’année que cette magnifique plante herbacée, endémique de l’île et qui peut atteindre les deux à trois mètres de haut, se pare de centaines de petites fleurs couleur rouge corail.

En poursuivant la route vers le Teide, il y a le passage obligé aux Roques de Garcia. Il s’agit de formations rocheuses aux formes tourmentées, derrière lesquelles on aperçoit le volcan, au loin.

Aux Roques de Garcia, le Roque Cinchado et en arrière-plan, le Teide
Les Roques de Garcia et en arrière-plan, le Teide

Le plus connu de ces rochers, le Roque Cinchado, semble tenir miraculeusement en équilibre au milieu d’un décor de western.

Aux Roques de Garcia, le Roque Cinchado dans un décor de western
Le Roque Cinchado

Un peu plus loin, c’est la dernière ligne droite vers le maître des lieux : le Teide.

La partie finale de la route TF-21, qui mène au volcan Teide

Le volcan Teide étant un site naturel d’exception, il est victime de son succès. Aussi, pour le préserver du tourisme de masse, les autorités ont instauré l’obligation d’obtenir un permis pour en faire l’ascension.

Le but est forcément noble mais l’inconvénient, c’est que ce permis est assez long obtenir : il faut compter deux à trois mois minimum, et parfois un ou deux mois de plus, notamment en haute saison.

C’est ce qui dissuade bon nombre de touristes de tenter l’expérience car, ne connaissant pas l’existence de ce permis obligatoire, ils en font souvent la demande trop tard par rapport aux dates de leur voyage, alors qu’ils ont déjà réservé l’avion.

Si c’est votre cas, il vous reste quand même trois options pour vous rendre au sommet du géant : faire l’ascension soit de nuit (pour laquelle l’autorisation n’est pas nécessaire), soit en téléphérique, soit avec un tour-opérateur et ses guides officiels.

Le soleil se couche sur la mer de nuages au-dessus de la caldeira du volcan Teide
Coucher de soleil depuis le sommet du Teide


Tout d’abord, il faut savoir que ce permis est gratuit, mais que seuls 200 permis sont délivrés chaque jour (guides officiels compris).

Attention : il est nominatif, ce qui signifie que vous êtes la seule personne à pouvoir en bénéficier. Les contrôles existent réellement (notamment à l’entrée du sentier Telesforo Bravo, c’est-à-dire entre l’arrivée du téléphérique et le sommet du Teide), et il vous faudra présenter à la fois votre permis d’ascension et votre pièce d’identité).

Enfin, il faut savoir que ce permis ne concerne pas toute l’ascension du Teide, mais seulement sa partie finale, qui commence à la Rambleta, c’est-à-dire la partie supérieure du téléphérique, située à 3555 mètres d’altitude, et va jusqu’au sommet. En-dessous, pas besoin de permis.

Voilà pour les généralités.

En résumé, pour obtenir son permis, la règle est simple : il faut préparer son voyage longtemps à l’avance.

La caldeira vue depuis la station basse du téléphérique, sur les flancs du volcan Teide
La caldeira vue depuis le Teide


Le permis est obligatoire pour grimper au sommet en journée, de 9h00 à 17h00. Avant 9h00 et après 17h00, plus besoin de permis.

La date ainsi que le créneau horaire sont choisis au moment ou l’on fait la demande de permis. Ce qui signifie qu’il y a zéro flexibilité, et qu’il faut espérer qu’il fera beau ce jour-là : c’est le principal inconvénient.

La demande de permis doit être effectuée via le site officiel de réservation des parcs nationaux espagnols : reservasparquesnacionales.es (soyez patients, la connexion est parfois incroyablement longue).

L'ombre gigantesque du volcan Teide sur la caldeira et sur la mer de nuages, pendant le coucher du soleil
L’ombre du Teide sur la caldeira


Malgré toutes ces contraintes, il est quand même autorisé de grimper sans permis en haut du Teide, avant 9h00 et après 17h00. Ce qui laisse plusieurs options.


Pour cette option, la règle est d’être au sommet avant 9h00. Il ne faut donc pas hésiter à planifier un départ vers 2h00 du matin.

Le principal avantage, c’est qu’on peut choisir la date de l’ascension un jour où les prévisions météo sont bonnes. Alors qu’avec le permis réservé plusieurs mois à l’avance, on n’a aucune certitude de ce côté-là.

Pour cette ascension de nuit, le départ se fait au parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude).

Il ne faut pas négliger le mal des montagnes, qui peut rendre l’ascension pénible et la faire durer beaucoup plus longtemps que prévu. D’où l’importance de prévoir une petite marge afin d’être sûrs d’arriver là-haut avant 9h00…


L’itinéraire est exactement le même que pour l’ascension de nuit, mais on monte sur deux jours au lieu d’un, en passant la nuit au refuge. On fait donc la première étape, qui va du parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude) au refuge (3260 mètres d’altitude) le premier jour sachant que pour cette étape, le permis n’est pas nécessaire. Puis on fait l’ascension finale tôt le lendemain matin (n’oublions pas que sans permis, il faut être au sommet avant 9h00), après la nuit passée au refuge.

Du coup, pour ceux qui sont sensibles au mal des montagnes, cette option peut être une solution intéressante : elle permet en effet de s’acclimater une nuit entière à 3260 mètres, au lieu d’enchaîner non stop jusqu’au sommet (3718 m).

Attention : le refuge est toujours complet, il faut donc le réserver des semaines à l’avance, et parfois bien plus… Ce qui pose finalement le même problème que pour l’obtention du permis d’ascension, avec d’une part l’obligation de s’organiser longtemps avant le voyage, et d’autre part celle de choisir une date fixe…


En choisissant cette option, vous n’avez aucune formalité à accomplir pour obtenir le permis, c’est le tour-opérateur qui s’en charge lui-même ! Ainsi, le principal avantage est la très forte diminution du délai pour obtenir le permis : il passe de plusieurs mois si vous faites les formalités vous-même, à quelques jours seulement avec cette option clé-en-main ! Et en plus, vous ne vous occupez de rien…

Avec cette option, en haute saison, on peut en principe réserver seulement 8 à 10 jours à l’avance (faites-le quand même un peu plus tôt si vous pouvez, histoire d’être sûrs d’avoir une place). En basse saison, il arrive même que le délai descende à 2 ou 3 jours !

Le lien : Volcano Teide.com

Pour cette formule d’ascension, la durée annoncée est d’environ 6h00, et le prix de 135 euros par personne.

A peu près tout est inclus : le permis donc, mais aussi l’aller-retour en téléphérique, le guide (en espagnol ou en anglais, mais pas en français)… Il vous reste juste à prévoir de quoi manger et boire.


Attention : avec cette option, on n’atteint pas tout à fait le sommet du Teide car on s’arrête à la Rambleta (la station du haut du téléphérique) située à 3555 mètres d’altitude. C’est-à-dire juste en-dessous du sommet du géant (3718 m).

Tarifs de l’aller-retour en téléphérique en journée, de 9h00 à 18h00 (l’horaire varie légèrement en fonction de la saison) :

  • 41 euros par adulte
  • 20,50 euros par enfant (moins de 13 ans)

L’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins 3 ans, aux femmes enceintes ni aux personnes souffrant de maladies cardiovasculaires.

L’accès aux personnes handicapées serait à l’étude mais n’existe pas à l’heure actuelle.

Le téléphérique au niveau de la station basse, sur les flancs du volcan Teide
La station du bas du téléphérique (2556 m)

A noter qu’il ne faut que 8 minutes au téléphérique pour effectuer le trajet.

Pour réserver son billet de téléphérique en journée : Volcano Teide téléphérique de jour

Même si on n’est pas tout à fait au sommet du volcan, il faut bien avouer que le panorama est exceptionnel là aussi, surtout si l’on choisit l’option du téléphérique au coucher du soleil. Il faut alors réserver quelques jours à l’avance, et c’est l’option que nous avons choisie.

La caldeira du volcan Teide et la mer de nuages vus depuis la Rambleta, éclairés par la lumière chaude du soleil couchant
La vue sur la caldeira depuis la Rambleta (la station du haut du téléphérique, à 3555 m)

Le prix n’est pas donné (70 euros par adulte, 49.50 euros par enfant de 8 à 13 ans) mais le spectacle en vaut tellement la peine…

Il faut noter que l’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins de 8 ans.

La caldeira du volcan Teide et la mer de nuages vus depuis la Rambleta, éclairés par la lumière chaude du soleil couchant

Attention : des vêtements longs (pantalon, veste etc.) sont obligatoires pour l’option téléphérique au coucher du soleil. Si vous avez un short ou un T-shirt, vous ne passerez pas, les agents sont intransigeants sur ce point.

Le soleil se couche sur la mer de nuages au-dessus de la caldeira du volcan Teide

Il se peut en effet qu’il fasse extrêmement froid là-haut, 0°C voire parfois moins, c’est pourquoi cette règle de sécurité est incontournable : ceux qui ne la respectent pas sont refoulés et non remboursés, y compris lorsque la température là-haut est de 10 ou 15°C.

Le soleil vien de se coucher sur la mer de nuages au-dessus de la caldeira du volcan Teide. Au premier, plan le cratère béant d'un volcan
Le cratère d’un volcan, en contrebas

Le seul inconvénient de cette formule, c’est qu’elle est très encadrée. Il y a 90 personnes réparties en trois groupes d’une trentaine de personnes chacun, avec un guide par groupe.

On va au rythme du guide et, pour des raisons écologiques, on n’est pas autorisé à sortir du chemin, l’écosystème tout autour étant fragile. Mais heureusement, le spectacle vaut le coup quand même.

Andres sur le sentier de la Rambleta devant les couleurs du ciel juste après le coucher du soleil
Andres, guide officiel

Pour réserver son billet de téléphérique au coucher du soleil : Volcano Teide coucher du soleil

Durée : 2 heures environ.

Il existe de nombreuses façons de découvrir les beautés du parc national du Teide, puisqu’il comporte pas moins de 41 itinéraires balisés de randonnées !

Un excellent site décrit dans le détail un grand nombre de ces randonnées : webtenerife.

Distance, dénivelé, altitude, niveau de difficulté, descriptif de l’itinéraire, vidéos, tout y est ! N’hésitez pas à vous y référer pour choisir et planifier vos randos…

Le volcan Teide, l'intérieur de la caldeira, la mer de cendres, la forêt de pins et quelques roches volcaniques, vus depuis le volcan Trevejo
Au fond, le Teide

Parmi tous ces sentiers de randonnées, celui qui mène au Chinyero. Ce volcan qui culmine à 1552 mètres d’altitude est notamment connu pour avoir été le dernier en éruption sur toute l’île de Tenerife. C’était en 1909.

Le départ se fait dans le petit village de San Jose de Los Llanos.

Une maison coloniale colorée éclairée par le soleil levant dans le petit village de San Jose de Los Llanos
Le départ de la rando, à San Jose de Los Llanos

En partant tôt le matin, on aperçoit le soleil se lever au loin, derrière les volcans vers lesquels on se dirige.

Le soleil se lève derrière le volcan Teide, vu depuis le petit village de San Jose de Los Llanos
Lever du soleil sur les volcans, depuis San Jose de Los Llanos

Très vite, on quitte le village pour s’enfoncer dans une jolie forêt de pins, dans laquelle on va marcher un bon petit moment.

Le petit village de San Jose de Los Llanos éclairé par la lumière chaude du soleil levant, vu depuis la forêt de pins
On quitte le village pour la forêt

Le dénivelé montant est modéré, ce qui rend la marche plutôt facile et agréable. Et le sentier est si bien balisé qu’il n’est pas possible de se tromper.

Randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Bonne direction : continuer
Randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Mauvaise direction : faire demi-tour

La sortie de la forêt est mémorable car elle coïncide avec l’arrivée dans la caldeira, face à un joli volcan, le Trevejo.

Son éruption de 1706 ravagea le vieux port de la ville de Garachico, située 8 kilomètres en contrebas. La lave eut beau s’arrêter aux pieds de l’église, l’édifice s’enflamma quand même à cause de l’extrême chaleur due à la proximité de la lave.

Cette éruption, qui amorça le déclin de la ville, fut celle qui eut le plus de conséquences sociales et économiques dans toute l’histoire volcanique de l’île.

Vue sur le volcan Trevejo, pendant la randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Le volcan Trevejo

En arrière-plan du Trevejo, on aperçoit au loin le Teide, majestueux.

Vue sur le volcan Teide, pendant la randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Au loin, le Teide

A partir de là, on rejoint le Chinyero en empruntant des chemins de lave sur laquelle prospèrent les pins.

Chemin de lave et de roches volcaniques, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Randonneuse au milieu des roches volcaniques dans la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero

Si vous faites cette rando et qu’au retour, comme nous, vous n’êtes pas encore rassasiés par ces paysages, alors vous pouvez faire une petite bifurcation juste après avoir fait demi-tour au Chinyero.

Une petite extension de 2 kilomètres (donc 4 km aller-retour) en direction des Sables Noirs (Arenas Negras) permet alors de continuer à en prendre plein les yeux dans ces paysages lunaires.

Panneaux directionnels dans la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero

Cela permet de prolonger le plaisir au milieu d’amas de roches volcaniques, dont la noirceur contraste avec le vert des pins omniprésents. Sur cette partie, le dénivelé est un peu plus prononcé que sur le parcours précédent mais la distance de cette extension étant relativement courte, ça passe sans trop de difficulté.

Chemin de randonnée au milieu des roches volcaniques dans la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Randonneuse au milieu des roches volcaniques dans la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero

Ensuite, le retour se fait sur le même chemin que l’aller. On repasse donc devant le Trevejo. Il faut noter qu’il est interdit d’en faire l’ascension car il s’agit d’un milieu fragile qui doit être préservé, comme l’indique un gros panneau situé juste devant.

Vue sur le volcan Trevejo depuis la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Le Trevejo

Il ne reste plus qu’à traverser la forêt de pins en sens inverse jusqu’à San Jose de Los Llanos.

La petite église de San Jose de Los Llanos, point de départ de la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
La petite église de San Jose de Los Llanos

D’un point de vue pratique, il y a un petit parking municipal gratuit juste à côté de l’église, où l’on peut laisser la voiture pendant toute la rando.





Agia Roumeli et les gorges de Samaria

Agia Roumeli est un petit village crétois à la fois connu et méconnu.

Connu, parce que les nombreux touristes qui font la fameuse randonnée des gorges de Samaria y passent forcément, Agia Roumeli marquant l’arrivée de la rando.

La randonnée dans les impressionnantes gorges de Samaria

Et méconnu, parce que la plupart d’entre eux ne font qu’y transiter, se précipitant sitôt la rando terminée sur l’un des deux bateaux quotidiens qui quittent le village en fin d’après-midi pour les villes voisines. Et c’est dommage de ne pas s’attarder à Agia Roumeli car ce petit village a d’autres atouts.

L’arrivée en bateau à Agia Roumeli

En effet, sa minuscule population de 125 habitants est accueillante, il comporte différents centres d’intérêts et quelques activités en plus de la fameuse rando dans les gorges. Enfin, il fait tout simplement bon vivre dans ce petit village paisible qui n’est accessible qu’en bateau ou à pied (après quand même 16 kilomètres de marche dans les gorges) ! Ce qui en fait malgré tout un endroit isolé…

Le tout petit village d’Agia Roumeli


  1. La courte randonnée au château
    1. Faire la randonnée à l’ombre
    2. Églises byzantines, ponts vénitiens et chapelle troglodyte
    3. Marcher à flanc de montagne vers le château
  2. Les plages
    1. La plage « centrale »
    2. La plage de Zeromouri
    3. La plage de Mashali
  3. La randonnée des gorges de Samaria
    1. Présentation des gorges
    2. Cette randonnée est-elle difficile ?
    3. Le parcours
    4. Comment organiser sa rando ?
  4. Les activités
    1. Canoë-kayak et stand-up paddle
    2. Le snorkeling
    3. Le sentier européen de grande randonnée E4
  5. Infos pratiques
    1. Comment se rendre à Agia Roumeli ?
    2. Y a-t-il des commerces dans le village ?


Sur la colline qui domine Agia Roumeli se trouvent les ruines d’une forteresse ottomane du XIXe siècle, face à la mer. Deux chemins y mènent, l’un côté mer, l’autre côté montagne. J’ai testé les deux.

Le premier est le plus direct et le plus rapide (côté mer, +/- 30 minutes), et on peut y croiser parfois quelques personnes. Le second est plus long (côté montagne, +/- 1h00) mais il est beaucoup plus nature et il n’y a personne : à la période la plus touristique de l’année (mi-août), les seules traces de vies que j’y ai croisées étaient… des chèvres ! Pas un humain.

C’est un local, Joseph (le propriétaire de Zorbas Studios Apartments où nous avons logé, voir les infos pratiques ci-dessous) qui m’a donné toutes les infos sur cette rando. Cet octogénaire adorable est né ici à une époque où le village n’existait pas encore et pendant tout notre séjour ici, il s’est toujours montré de bon conseil et s’est mis en quatre pour nous aider chaque fois qu’il le pouvait.

C’est donc lui qui m’a expliqué que l’idéal pour faire cette rando consistait à faire l’aller par l’arrière de la montagne à partir de 17h00, c’est-à-dire quand la zone est à l’ombre, plutôt que par devant en plein cagnard. Il avait raison, la température était tout à fait correcte de l’autre côté.

Avant d’attaquer la randonnée proprement dite vers le château, on commence par une marche de quinze à vingt minutes sans aucune difficulté, sur une route pavée. Elle permet de découvrir différents points d’intérêt. A noter que ce court itinéraire est commun à celui de la rando dans les gorges.

Le départ consiste à quitter le village par la route, dos à la mer, en direction de la montagne et du château (suivre les panneaux indiquant les gorges). On arrive rapidement à une petite église orthodoxe, surplombée au loin par le château, en haut de la colline.

L’église Panagia Kera (de la Sainte-Mère)

Cette église est classée comme point d’intérêt par l’Unesco.

Un court instant plus tard, on arrive au lit de la rivière (à sec à cet endroit lors de mon passage).

En partie en ruines, deux petits ponts vénitiens à arches l’enjambent.

Une dizaine de minutes plus tard, on arrive à une nouvelle église byzantine, elle aussi aux pieds des montagnes mais toute blanche celle-là : l’église Agia Triada.

L’église Agia Triada (de la Sainte-Trinité)

Mais si l’on regarde au loin derrière elle, on en aperçoit une autre, beaucoup plus originale : c’est la chapelle Agios Antonios. Elle a été construite dans une grotte à flanc de falaise.

La chapelle Agios Antonios (Saint-Antoine)

En observant cette chapelle improbable, on se dit que pour aller à la messe dans un endroit pareil, il faut être sacrément motivé/e !

Puis il faut continuer à suivre le chemin jusqu’à un embranchement : à droite, on continue vers les gorges ; à gauche, on prend la direction du château. On ne peut pas se tromper.

Si vous ne souhaitez pas aller dans les gorges ni au château, c’est là qu’il faut faire demi-tour : en trois-quarts d’heure aller-retour, cette petite marche agréable vous aura donc permis de voir ces différents points d’intérêt.

En continuant vers le château, on prend tout de suite un joli petit sentier de randonnée très nature, qui passe au milieu des arbres et des éboulis de pierres.

Vers le château

Dès le début du chemin, les premiers points de vues sur la fin des gorges attirent l’œil.

La fin des gorges de Samaria

Conformément à ce que m’a dit Joseph, le sentier est entièrement à l’ombre après 17h00, ce qui est appréciable par une telle chaleur (lors de ma venue ici, on était en plein mois d’août).

Les photos ne restituent ni les odeurs, ni les bruits et c’est bien dommage. Car sur ce sentier ombragé, les parfums de la végétation, qui rappellent le maquis corse, viennent gentiment nous chatouiller les narines pendant que le chant des oiseaux, mêlé à celui des cigales, enchante nos tympans !

Pour couronner le tout, on croise de temps en temps quelques fabricantes de féta.

La rando se poursuit dans de chouettes paysages, à l’ombre de la canicule ambiante et avec vue sur la mer.

En poursuivant ma route, je croise une chèvre qui est poursuivie par un mâle. A l’évidence, il a une idée derrière la tête. Leur aisance sur ces chemins pierreux et escarpés m’épate. Ils feront leur petite affaire un peu plus loin.

Bref, je poursuis tranquillement mon chemin, lequel monte de plus en plus en approchant de l’arrivée.

Un crâne de chèvre

Et enfin, c’est l’arrivée à la forteresse ottomane du 19e siècle. Ou du moins ce qu’il en reste puisque elle est en ruine.

Les ruines de la forteresse ottomane

Juchée au sommet de la colline qui domine Agia Roumeli, elle offre une jolie vue sur le village, les montagnes et la mer.

On peut pénétrer dans le château, dont l’intérieur n’est pas mieux conservé que l’extérieur.

Pour le chemin du retour, j’opte pour la voie directe : je vais donc descendre par le versant qui fait face au village et à la mer qui était en plein soleil une heure plus tôt, et non par le versant opposé, où je suis passé à l’aller.

Agia Roumeli vue depuis le château

Car maintenant, ce deuxième versant est à l’ombre lui aussi.

Le sentier du retour

Du coup, je croiserai quatre ou cinq couples et familles sur ce chemin, qui ont attendu que ce versant soit à l’ombre à son tour pour monter sans le cagnard.

Mais le soleil ne va pas tarder à se coucher et ils ne vont pas avoir beaucoup de temps pour faire l’aller-retour. Joseph a été de très bon conseil en me faisant passer de l’autre côté car j’ai pu partir plus tôt, en profiter et voir plus de choses.

C’est donc l’option que je conseille ici à mon tour…

Un peu avant d’arriver, je jette un dernier coup d’œil au château, tout là-haut derrière moi. Il m’aura permis de faire une petite rando très agréable de bout en bout… que je vous conseille donc, si vous prenez le temps de vous arrêter un jour ou deux à Agia Roumeli.

Pour conclure, j’ajoute que si c’était à refaire, je partirais juste un peu plus tôt. Joseph m’avait dit que le versant nord était ombragé à partir de 17h, mais je suis parti après 17h30. C’était un peu trop tard.

Car une fois en haut, le château était à l’ombre, ce qui le rend un peu fade sur les photos. Alors que quelques minutes plus tôt, il devait être éclairé par la lumière chaude du soleil déclinant, ce qui est beaucoup plus photogénique.

La montagne au soleil mais le château à l’ombre


Il y a trois plages à Agia Roumeli :

  • la plage centrale située aux pieds du village ;

  • la plage de Zeromouri (à gauche de la plage centrale quand on est face à la mer) ;

  • la plage de Mashali (à droite de la plage centrale quand on est face à la mer).
La plage de Mashali


Il s’agit d’une petite plage de galets avec quelques transats payants et les parasols qui vont avec. Il n’y a en général pas grand monde qui s’y prélasse, même en plein mois d’août, sauf… quand les randonneurs arrivent en provenance des gorges de Samaria. C’est-à-dire en gros entre 13h00 et 17h00.

La plage « centrale »

Pour eux, c’est l’endroit idéal pour se délasser dans la Grande Bleue après leur rando, ou pour se rafraîchir un verre à la main, les bars et restos étant situés juste derrière.

Si vous restez un ou plusieurs jours à Agia Roumeli, c’est donc le matin ou après 17h00 que cette petite plage est le plus agréable (c’est-à-dire avant l’arrivée des randonneurs ou après leur départ).


Pour rejoindre la plage de Zeromouri depuis la plage « centrale », il faut marcher quelques minutes en ayant la mer à droite et la montagne à gauche. On traverse tout d’abord une zone de gros rochers, non naturels et plutôt moches, qui servent de digue. La plage est juste après. A noter qu’on ne la voit quasiment pas depuis le village.

J’y suis allé non pas à pied mais en snorkeling (voir le chapitre « les activités » ci-dessous) mais à cause d’un dysfonctionnement intempestif de ma GoPro, je n’ai hélas aucune photo à publier ici : ni des fonds marins, ni de la jolie plage !

Cette plage de Zeromouri se divise en plusieurs zones : il y a le plus souvent des galets, parfois du sable et au milieu, une succession de grottes qui ont les pieds dans l’eau, et dans lesquelles on peut s’étendre à l’abri du soleil.

Ce sont ces petites cavités naturelles qui font toute l’originalité et le charme de cette plage.

Si vous voulez en trouver une rien que pour vous, n’y allez pas trop tard dans la journée car même si cette plage est assez peu fréquentée (ce qui contribue aussi à son charme), ces petites grottes ne sont pas très nombreuses et elles sont assez convoitées, en tout cas l’été.


Cette plage de sable noir d’origine volcanique est située à droite d’Agia Roumeli quand on est face à la mer.

C’est une plage très longue donc elle a beau être un peu fréquentée du côté où elle jouxte le village, elle est totalement déserte dès qu’on s’éloigne un peu, y compris en haute saison.

La plage de Mashali en plein mois d’août

C’est la plage la plus appréciée d’Agia Roumeli. Sur la partie la plus proche du village, il y a quelques bars-restaurants les pieds dans l’eau avec leurs transats et leurs parasols payants. On peut donc y prendre un verre, ou plusieurs, entre deux baignades.

Cette zone est assez fréquentée, notamment par les randonneurs qui attendent leur bateau (en gros de 13h à 17h), mais comme la plage est longue, on n’a jamais aucune sensation de promiscuité (contrairement à Balos Beach ou Elafonissi par exemple).

La plage de Mashali

La quasi-totalité de la plage de Mashali reste donc déserte toute la journée, les touristes se concentrant sur les transats. D’ailleurs, si vous en voulez un, n’oubliez pas qu’entre 13h00 et 17h00, les randonneurs se jettent dessus pour se reposer après leur longue marche.


Cette célèbre randonnée a la réputation d’être LA plus belle randonnée de Crète.

D’une longueur de 16 kilomètres, les gorges de Samaria comptent parmi les plus longues gorges d’Europe. Elles relient le village de Xyloskalo sur leplateau d’Omalos (1200 mètres d’altitude) à celui d’Agia Roumeli, sur la mer de Lybie.

Dans un premier temps il y a quelques millions d’années, les mouvements tectoniques ont soulevé les terres assez haut.

Puis c’est le travail inlassable de l’eau (de pluie et de source) qui a érodé lentement mais sûrement la roche pendant des milliers d’années, creusant ainsi la faille actuelle qui mesure jusqu’à 600 mètres de haut par endroits !

C’est fou quand même ce que des gouttes d’eau peuvent faire…

Au fond des gorges

Ces gorges sont classées réserve de biosphère par l’Unesco : elles comptent de nombreuses espèces végétales dont quatorze sont endémiques, et elles offrent un habitat parfait à de nombreux animaux comme la chouette, le faucon, l’aigle royal, le putois, le blaireau… Enfin, elles constituent le dernier territoire naturel de la chèvre sauvage crétoise.

La conséquence logique, c’est qu’elles sont très prisées : au plus fort de la haute saison, elles peuvent accueillir jusqu’à 4000 randonneurs par jour !


16 km – 1250 m de dénivelé négatif – 6h à 7h

La randonnée dans les gorges à proprement parler est longue de 13 kilomètres, après lesquels il faut marcher 3 kilomètres de plus pour arriver au petit village d’Agia Roumeli, terminus de la randonnée.

Cette randonnée est réputée de difficulté moyenne, c’est-à-dire qu’on peut l’effectuer avec une condition physique correcte.

La principale difficulté se situe dans les quatre premiers kilomètres au départ de Xyloskalo car le parcours descend fortement, ce qui met entre autres les articulations à rude épreuve.

En plein été, la chaleur parfois difficile à supporter peut constituer une difficulté supplémentaire, même si la hauteur des parois ainsi que les nombreux arbres le long du parcours procurent de l’ombre, et la rivière de la fraîcheur.


La rando se fait le plus souvent dans le sens de la descente, c’est-à-dire depuis l’intérieur des terres vers la mer.

Pour notre part, un imprévu de dernière minute nous a contraints à changer nos plans pour la faire finalement « à l’envers ». Nous ne l’avons donc pas parcourue en entier puisqu’il fallait prévoir le retour ! Nous avons marché 10 kilomètres depuis Agia Roumeli, soit 20 km aller-retour. C’est donc dans ce sens-là que nous vous la présentons ici.

Pour commencer, il faut marcher 2 à 3 kilomètres (soit 20 à 30 minutes) du village d’Agia Roumeli à l’entrée des gorges. Sur cette portion, les différents points d’intérêt qu’on trouve sont décrits dans le paragraphe ci-dessus intitulé « la courte randonnée au château » : églises byzantines, ponts vénitiens, chapelle troglodyte.

A l’entrée des gorges (ou à la sortie dans le sens classique de la descente) se trouvent les ruines de l’ancien village d’Agia Roumeli.

Le village fût abandonné après le déluge et les grandes inondations de 1954.

Les vestiges de l’ancien village

Puis on entre dans le vif du sujet puisqu’on se retrouve vite au fond de la gigantesque faille creusée par l’eau pendant des millénaires.

Il ne faut pas prendre à la légère les nombreux panneaux qui rappellent sans cesse qu’ici, il y a des risques importants de chutes de pierres. Il faut donc presser le pas car, renseignements pris, il paraît que ces chutes de pierres ne sont pas si rares et qu’elles peuvent s’avérer réellement dangereuses pour ceux qui passent en-dessous.

Et dans certains cas, ce qui s’est produit ici est bien pire que de simples chutes de pierres…

Une coulée de pierres impressionnante

Au petit matin, avant que la grosse chaleur estivale ne nous tombe dessus, la rando est très agréable, le long de la rivière et aux pieds de ces impressionnantes falaises, joliment striées par le temps.

On se sent minuscule au fond de ces gorges immenses, d’où l’on mesure mieux le travail incroyable fait par la nature.

Un kilomètre après l’entrée dans les gorges (c’est-à-dire 12 kilomètres après le départ depuis Xyloskalo), on arrive au point le plus connu des gorges : les Portes.

C’est l’endroit le plus étroit des gorges : 3 à 4 mètres de large seulement pour 300 mètres de haut ! Un couloir vertical vertigineux.

L’endroit est majestueux.

La rando se poursuit dans le lit de la rivière qui s’assèche au fur et à mesure qu’on avance. Ce qui n’enlève pas grand-chose aux paysages qu’on traverse au milieu de parois monumentales.

Il faut savoir que sur l’ensemble du parcours, il y a huit aires de repos avec des fontaines d’eau. La plupart d’entre elles comportent également des toilettes et parfois quelques tables sous les arbres. En gros, ces zones se succèdent tous les un à deux kilomètres environ.

Il est important de ne pas quitter le sentier. D’une part, pour des raisons de sécurité. D’autre part, pour préserver les espèces animales qui vivent ici. En effet, le tracé du sentier a été étudié pour ne pas empiéter sur leur habitat naturel, et ainsi ne pas les perturber. On peut donc les apercevoir de loin mais il ne faut pas sortir du sentier pour les approcher.

Il y a quelques rares endroits où la rivière offre une petite piscine naturelle aux visiteurs. L’eau est fraîche et le cadre impressionnant.

S’il fait chaud et que vous êtes fatigué/e par la rando, alors cette petite baignade vous requinquera en moins de deux.

Pour plus d’informations sur le parc national (par exemple, les avis d’urgence, les heures d’ouverture, les catégories de billets, l’itinéraire, la sécurité, etc.) ainsi que pour l’émission de billets électroniques, vous pouvez visiter le site web : site officiel gorges de Samaria


La randonnée des gorges de Samaria n’est pas une rando en boucle (= on arrive à l’endroit d’où on est parti) mais une rando en ligne (= le point d’arrivée est différent du point de départ). Cela nécessite une organisation particulière, par exemple si on a laissé la voiture au point de départ. Il y a plusieurs options.

C’est l’option la plus simple car vous réservez la rando clé en main via un site spécialisé qui s’occupe de tout :

  • Le bus passe vous chercher à votre hôtel (en général à La Canée mais cela peut être ailleurs : Réthymnon…)
  • Le bus vous emmène à Xyloskalo, le village de départ de la rando.
  • Vous marchez dans les gorges jusqu’à Agia Roumeli, le village d’arrivée.
  • En fin d’après-midi, vous prenez le bateau jusqu’à Hora Sfakion.
  • Là, un nouveau bus vous attend et il vous ramène jusqu’à votre ville de départ (La Canée, Réthymnon etc.).

Les gorges de Samaria

Pour organiser cette journée de rando, vous pouvez vous adresser à votre hôtel, ou passer par l’un des sites spécialisés dans ce type d’activités : Get Your Guide Samaria etc.


Cette option ressemble à la précédente sauf que là, vous devez tout organiser vous-même !

  • Vous devez vous rendre à Xyloskalo en voiture et la garer au parking (5 euros par jour). A titre indicatif, le trajet La Canée-Xyloskalo dure 1h00 à 1h10 pour 42 kilomètres.
  • Vous marchez dans les gorges jusqu’à Agia Roumeli, le village d’arrivée.
  • En fin d’après-midi, vous prenez le bateau jusqu’à Sougia (40 minutes de traversée). Le prix varie selon la saison, l’ordre de grandeur est de 15 à 20 euros par adulte. Il y a des réductions étudiants (prenez votre carte) et enfants. Le site de la compagnie pour réserver vos billets : Anendyk.
  • A Sougia, vous prenez un bus pour Xyloskalo où vous récupérez votre voiture. Le trajet dure 1h15 à 1h30 et coûte 7,50 euros par adulte. Le site de la compagnie de bus en Grèce pour réserver vos billets : Ktel. Attention : il est parfois préférable de réserver vos billets de bus quelques jours à l’avance, surtout en haute saison.

Vous pouvez aussi dormir à Omalos (à 5 kilomètres de Xyloskalo). Les hôtels emmènent leurs clients au départ de la rando tôt le matin.

Cette option vous permet de dormir un peu plus que si vous veniez de La Canée, ou de commencer la rando avant la plupart de ceux qui ont dormi là-bas puisque contrairement à eux, vous n’avez pas la route à faire.


Cette option ressemble à la précédente, mais avec l’autonomie de la voiture en moins !

  • Vous prenez le bus à La Canée. Il faut réserver vos places quelques jours à l’avance via le site de la compagnie de bus en Grèce Ktel. Les différents départs ont lieu entre 6h00 et 9h00. Le bus vous dépose à Xyloskalo, lieu de départ de la rando. Notez que l’été, plus vous partez tôt, moins vous aurez chaud sur le parcours.
  • Vous marchez dans les gorges jusqu’à Agia Roumeli, le village d’arrivée.
  • En fin d’après-midi, vous prenez le bateau jusqu’à Hora Sfakion (la traversée dure une heure). Le prix varie selon la saison, l’ordre de grandeur est de 15 à 20 euros par adulte. Il y a des réductions étudiants (prenez votre carte) et enfants. Le site de la compagnie pour réserver vos billets : Anendyk.
  • A Hora Sfakion, vous prenez un bus pour La Canée. Le trajet dure environ 2h00 et coûte 9 euros par adulte. Le site de la compagnie de bus en Grèce pour réserver vos billets : Ktel. Attention : il est parfois préférable de réserver vos billets de bus quelques jours à l’avance, surtout en haute saison. Autrement, vous pouvez les acheter directement à la descente du bateau où se trouve un guichet.

L’embarcadère d’Agia Roumeli


Pour plus de détails sur cette question, rendez-vous en fin d’article dans les « infos pratiques » mais en quelques mots, disons qu’on peut prendre le bateau pour Agia Roumeli depuis Paleochora, Sougia, Loutro et Hora Sfakion, ainsi que depuis l’île de Gavdos.

On peut acheter les billets de bateau directement aux guichet situés dans chacun de ces ports, ou bien réserver à l’avance sur le site de la compagnie Anendyk.

Pour le retour, il peut être nécessaire de réserver à l’avance surtout en haute saison, le bateau étant souvent bien rempli. Si en plus l’état de la mer a empêché les bateaux de circuler la veille, il y aura deux fois plus de monde à embarquer…

Le guichet Anendyk de Sougia, face à l’embarcadère


C’est sans doute l’option la plus fun car avec votre sac à dos, vous voyagez librement ! Vous n’avez donc pas à vous poser la question du retour à Xyloskalo ou La Canée après la rando puisque vous passez directement à l’étape suivante.

  • Vous prenez le bus pour Xyloskalo, lieu de départ de la rando. Il faut réserver vos billets quelques jours à l’avance via le site de la compagnie de bus en Grèce Ktel. Les départs ont lieu entre 6h00 et 9h00. Notez que l’été, plus vous partirez tôt, moins vous aurez chaud sur le parcours.
  • Vous marchez dans les gorges jusqu’à Agia Roumeli, le village d’arrivée.
  • En fin d’après-midi, vous prenez le bateau jusqu’à Hora Sfakion, Loutro, Sougia, Paleochora ou Gavdos, au choix selon la suite de votre périple. Il y a des réductions étudiants (prenez votre carte) et enfants. Le site de la compagnie pour réserver vos billets : Anendyk.
Le sentier de randonnée européen E4, au port de Sougia

J’ai décrit ci-dessus l’activité phare d’Agia Roumeli, la randonnée des gorges de Samaria, et j’ai également évoqué encore au-dessus la randonnée vers le château.

Mais il y a d’autres activités possibles à Agia Roumeli, pour lesquelles il faut s’adresser aux hôtels du coin, y compris si l’on n’est pas client.


Le Agia Roumeli Hotel est situé face à la mer, à 150 mètres du « centre » du village. D’un côté, on a vue sur la mer et de l’autre, vue sur la montagne…

Agia Roumeli Hotel

L’hôtel loue des canoë-kayaks, mais propose également des sorties encadrées en canoë-kayak sur des plages désertes sublimes, ou encore dans des grottes de marbre.

info@agiaroumelihotel.com

Tél : +30.282.509.1432 – WhatsApp : +30.698.433.3710

On peut également s’adresser à cet hôtel pour louer des vélos.

Enfin, si vous souhaitez y loger, il faut juste savoir que, sans être hors de prix, c’est quand même l’hôtel le plus cher d’Agia Roumeli.


Le Calypso Hotel est situé dans le centre du village, à deux pas de la mer et de la plage de Mashali, ainsi que de l’embarcadère.

Calypso Hotel

Le Calypso Hotel loue lui aussi des canoë-kayaks, ainsi que des SUP (stand-up paddles).

Nous n’y avons pas dormi mais nous y avons mangé, et l’accueil était très sympa.


Je l’ai déjà évoqué plus haut mais ma GoPro a dysfonctionné pendant ma session snorkeling, je ne peux donc publier aucune photo ici.

On peut faire du snorkeling partout où il y a des rochers à Agia Roumeli.

Des habitants m’avaient dit que c’était le long de la plage de Zeromouri (à gauche du village quand on est face à la mer) et juste après elle qu’il y avait les plus beaux spots de snorkeling du coin. Mais au final, j’ai été déçu : les fonds ne sont vraiment pas fous.

En partant de la digue (en fait un amas désordonné de rochers non naturels) située au bout de la plage centrale, on croise d’abord beaucoup de petits crabes graciles couleur bordeaux.

Puis on voit les poissons classiques en Crète : la jolie girelle-paon multicolore, des rougets, des sars communs et des sars à tête noire, quelques petits bancs de castagnoles et de mulets.

Dans la zone située face aux grottes de la plage, on croise pas mal de mérous juvéniles qui slaloment entre les petits rochers. J’y ai également vu un poisson-flûte d’une cinquantaine de centimètres de long juste à côté de moi, qui m’observait tranquillement en faisant du surplace.

Et le clou du spectacle, cent mètres plus loin : deux jolies rascasses volantes qui s’abritaient sous un rocher dans à peine un mètre cinquante d’eau.

Enfin, il paraît qu’il y a pas mal de poulpes mais pour ma part, j’ai eu beau les chercher, je n’en ai vu aucun.

Niveau flore, rien du tout !

Sous l’eau, les rochers sont gris, même en plein soleil dans un mètre d’eau, là où les couleurs explosent habituellement. Du coup, les fonds sont tristounets malgré les poissons, comme dans beaucoup d’endroits en Crète d’ailleurs.

En conclusion, la mer est superbe à Agia Roumeli vue de l’extérieur, mais elle est plutôt décevante dès qu’on met la tête sous l’eau.


Du haut de ses 10.500 kilomètres de long, c’est tout simplement le plus long sentier de randonnée d’Europe ! Il commence en Espagne et se termine à Chypre, passant par 11 pays en tout. Sur le parcours, il traverse la Crète d’ouest en est.


Vers l’est, l’étape Agia Roumeli – Loutro vaut le détour, Loutro étant souvent considéré comme l’un des villages les plus beaux et les plus calmes de Crète.

Cette étape est réputée très jolie.

Distance : 15 km – Dénivelé : 350 m+ et 350 m- – Durée : 5 à 6 h – Difficulté : moyenne

On peut aussi n’en faire qu’une portion A/R, et revenir dormir à Agia Roumeli le soir.


Vers l’ouest, l’étape Agia Roumeli – Sougia peut être un bon plan si vous avez laissé la voiture à Sougia avant de faire la rando des gorges de Samaria. Car cela vous évite de prendre le bateau pour rentrer à Sougia. Mais attention, cette rando est plus difficile.

Cette portion du sentier vous fait découvrir les magnifiques gorges de Tripiti.

Distance : 22 km – Dénivelé : 1500 m+ et 1500 m- – Durée : 8 à 9 h – Randonnée difficile

C’est bien simple, il n’y a que deux possibilités d’y aller : en bateau ou à pied (moyennant 16 kilomètres de marche dans les gorges).

Une seule compagnie maritime dessert Agia Roumeli : Anendyk Seaways.


Agia Roumeli est relié à quatre villages par bateau : Paleochora et Sougia à l’ouest, et Loutro et Hora Sfakion à l’est. On peut également prendre le bateau depuis l’île de Gavdos (à 60 kilomètres au sud).

Vous pouvez réserver vos billets sur le site Internet d’Anendyk itinéraires et réservations.

Autrement, vous pouvez les acheter dans les guichets Anendyk de chaque port.

Embarquement à Sougia

A noter que, dans la mesure où la plupart des gens qui prennent le bateau du retour (pour quitter Agia Roumeli) ont fait l’aller à pied par les gorges, les bateaux sont généralement vides dans le sens de l’aller (vers Agia Roumeli), et pleins au retour (pour quitter Agia Roumeli).

Le bateau Sougia – Agia Roumeli…
… et le bateau Agia Roumeli – Sougia !


Il n’y a qu’un seul bateau qui quitte Agia Roumeli l’après-midi (vers 17h00 – 17h30) en direction de Paleochora (via Sougia), et un seul en direction de Hora Sfakion (via Loutro). Il ne faut donc pas le louper. A noter que les horaires varient selon la saison.


Vous pouvez réserver vos billets sur le site Internet d’Anendyk itinéraires et réservations, c’est le plus simple et vous êtes tranquille.

Autrement, comme il y a beaucoup de monde pour le retour notamment l’été, le bon plan consiste à acheter les billets du bateau au petit guichet du centre-ville dès que vous terminez la rando, sans attendre.

Comme ça, c’est fait et vous êtes sûrs d’avoir vos places même si, en pratique, Anendyk a tendance à vendre autant de billets qu’il y a de demandeurs. Mais le bateau est vite plein à craquer en haute saison.

Le guichet Anendyk d’Agia Roumeli


Oui ! Il est possible d’embarquer sa voiture sur le bateau, puis de circuler sur le minuscule réseau routier d’Agia Roumeli. Mais il est tellement réduit que la voiture n’est vraiment pas nécessaire.

Toutefois, il peut être utile d’emmener votre voiture avec vous si le village d’où vous venez n’est pas le même que celui où vous irez en quittant Agia Roumeli.

Par exemple, si vous venez à Agia Roumeli depuis Paleochora et que vous repartez en direction de Hora Sfakion, embarquer votre voiture sur le bateau vous évitera de retourner la chercher à Paleochora pour ensuite rejoindre Hora Sfakion par la route.

A l’aller vers Agia Roumeli, le parking du bateau est vide

Dans tous les cas, attention pour le retour : en haute saison, les voitures ne peuvent pas toujours toutes monter à bord.

Lors de notre trajet Agia Roumeli – Sougia en plein mois d’août, le parking du bateau était complet et quelques voitures sont restées à quai.

Il faut donc vous y prendre à l’avance, le plus sûr consistant à réserver vos billets, dont celui de la voiture, sur le site internet d’Anendyk (revoici le lien : Anendyk horaires et réservations). Et le jour du départ, n’arrivez pas sur le quai au dernier moment…


Ne prévoyez pas cette rando la veille de votre avion du retour car lorsque les conditions de mer sont mauvaises, ce qui arrive parfois, les bateaux sont purement et simplement annulés. Prévoyez donc une marge…

Aucun bateau pour Agia Roumeli, Paleochora et Sougia ce jour-là à cause du mauvais temps


Avec une population de 125 habitants, il ne faut pas s’attendre à trouver tout ce que l’on veut à Agia Roumeli.

Il y a quand même une douzaine d’hôtels et autant de restaurants, ce qui montre bien l’impact du tourisme sur si peu d’habitants.

Un restaurant les pieds dans l’eau (plage de Mashali)

Il y a également deux toutes petites supérettes dans lesquelles on ne trouve que le strict nécessaire. On n’a que très peu de choix entre les différents produits.

Enfin, on trouve une boutique de souvenirs à l’hôtel Zorbas Studios.

Nous avons dormi dans cet hôtel et je dois souligner ici la gentillesse de son patron extrêmement serviable, Joseph.

L’hôtel est particulièrement bien placé et en plus, c’est le moins cher du village !

Une petite liqueur-souvenir d’Agia Roumeli ?





Le petit village de Lendas

La Crète a beau être une île pas si grande, elle accueille quand même 5 millions de visiteurs chaque année ! Il est donc devenu difficile de dénicher des lieux préservés du tourisme, a fortiori sur la côte et pendant l’été. Pourtant, il en existe encore quelques-uns, et Lendas en fait partie.

Vue d'ensemble du village de Lendas, qui donne sur les eaux cristallines de la Mer de Lybie et qui est situé aux pieds des montagnes.
Lendas, entre mer et montagnes

C’est un petit village tout blanc qui compte… 53 âmes ! Il est niché dans une petite crique aux pieds des montagnes. Le lieu est éloigné de la plupart des transports en commun ainsi que des sites les plus visités de l’île. C’est cet isolement qui le place en dehors des itinéraires touristiques classiques, et c’est tant mieux.

Le village, qui comprend un petit site archéologique intéressant et désert, est donc plutôt destiné à ceux qui veulent profiter de la Crète hors des sentiers battus, à un rythme paisible, dans le calme, la tranquillité et les jolis paysages. Bref, c’est un endroit où il fait bon vivre…



Lendas est situé à 70 km au sud d’Héraklion, ce qui prend quand même 1h20 en voiture, à cause des routes sinueuses qui montent et descendent à travers les montagnes.

Une petite église byzantine dans les montagnes, juste avant d'arriver à Lendas

Juste avant d’arriver à Lendas, on est accueilli par une jolie petite église orthodoxe qui domine la grande bleue.

Une petite église byzantine face à la mer, juste avant d'arriver à Lendas

Lendas est un petit village de pêcheurs qui s’est orienté au fil du temps vers le tourisme même si, encore une fois, il s’agit d’un tourisme modéré et largement maîtrisé.

Le village de Lendas, situé entre mer et montagnes

En me baladant dans les alentours du village pour le photographier, quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver nez-à-nez avec un morceau de colonne datant de l’Antiquité !

Le vestige d'une colonne grecque antique, posé par terre dans la nature face à la montagne
Une pièce archéologique en pleine nature, à Lendas

Elle était posée là, au milieu de nulle part, entre la montagne d’un côté et la mer de l’autre.

Pour aller la voir, il suffit de marcher quelques minutes sur le petit chemin côtier, juste après la plage du village, en direction de l’est…

Le vestige d'une colonne grecque antique, posé par terre dans la nature face à la mer
La même colonne, vue de l’autre côté

Je comprendrai plus tard qu’elle fait partie d’un site archéologique situé à proximité (voir plus bas).

Se balader dans le village et sur les petits chemins des alentours est l’une des rares activités qui sont possibles à Lendas.

Une bougainvillée dans le petit village de Lendas
Vue d'ensemble du village de Lentas, qui donne sur les eaux cristallines de la Mer de Lybie et qui est situé aux pieds des montagnes.
Lendas

Le « centre-ville » est agrémenté d’une petite plage mignonnette.

On peut y louer des transats qui sont posés à l’ombre de gros arbres et de parasols.

On peut prendre un verre ou manger un morceau dans l’un des bars et restaurants qui donnent sur la plage.

Et même quand il y a un peu de monde (comme c’était notre cas en plein mois d’août), on ne se sent pourtant pas comprimés contre les autres.

La plage du village de Lendas, aux pieds de la montagne
La plage du village

Et justement l’un des atouts de Lendas, ce sont ses restaurants situés tout le long du petit front de mer. Ils proposent bien sûr la pêche du jour, mais également de nombreuses spécialités grecques.

La terrasse ouverte du restaurant Porto Lenta dans la baie de Lendas
La terrasse ouverte du restaurant Porto Lenta

Ici, la coutume veut que les clients entrent dans les cuisines pour voir tous les plats qui sont au menu, histoire de les aider à faire leur choix. Le plus souvent, le personnel propose d’emblée cette visite en cuisine mais s’il ne le fait pas, il ne faut pas hésiter à le demander : c’est la tradition.


Juste au-dessus du village se trouve un petit site archéologique méconnu. Il s’agit du temple d’Asclepios, construit au IVe siècle avant notre ère.

Dans la mythologie grecque, Asclepios n’était pas n’importe qui : il était à la fois dieu de la médecine et fils d’Apollon !

Les ruines du temple d'Asclepios à Lendas, face à la mer
Les ruines du sanctuaire d’Asclepios
Les ruines du temple d'Asclepios à Lendas, face à la mer

A cette époque, une source minérale fut découverte ici. Les riches romains d’Afrique du Nord venaient s’y faire soigner car on prêtait à cette eau certaines vertus thérapeutiques. C’est ce qui a fait prospérer ce sanctuaire. Jusqu’en -46, quand un tremblement de terre le ravagea en partie.

Parmi les ruines du temple d'Asclepios à Lendas, les deux seules colonnes de marbre qui tiennent encore debout
Les deux seules colonnes de marbre qui tiennent encore debout dans le temple d'Asclepios à Lendas, face à la mer
Les deux seules colonnes de marbre encore debout du temple d’Asclepios

Le vestige le plus notable du site est une mosaïque posée sur le sol, qui représente un hippocampe. Non pas le poisson que nous connaissons, mais l’animal marin de la mythologie grecque, qui était constitué de la tête et des pattes avant d’un cheval, avec le corps et la queue d’un poisson.

Cette mosaïque originale a le mérite de changer un peu des vestiges antiques que l’on voit un peu partout en Crète.

Face à la mer, la fameuse mosaïque qui représente un hippocampe dans le sanctuaire d'Asclepios.
L’hippocampe mythique du temple d’Asclepios

N’étant pas un spécialiste de la Grèce antique, je ne sais pas ce que vaut ce sanctuaire d’Asclépios. J’imagine que son importance est relativement mineure, sinon il serait bien plus connu et fréquenté.

Pourtant, il présente deux avantages pour les néophytes comme moi. D’une part, il est situé dans un joli cadre, aux pieds de la montagne et face à la mer. Et d’autre part, et bien il n’y a pas un chat ! Même en plein mois d’août, on se retrouve facilement tout seul à le visiter.

La fameuse mosaïque représentant un hippocampe dans le sanctuaire d'Asclepios.
L’hippocampe est l’animal mythique qui tractait le char de Poséidon


Contrairement à ce qu’indique un panneau posé sur une vieille clôture rouillée, l’entrée est libre 24h/24.

De plus, elle est gratuite.


En conclusion, on fait assez vite le tour du temple d’Asclepios car il y a finalement peu de vestiges à voir. Mais mon ressenti, c’est que c’est un régal voire un privilège de pouvoir profiter tout seul de ce petit site antique désert, situé dans un joli cadre naturel.


Mais la visite n’est pas terminée ! Car non loin de là se trouve une petite église byzantine.

La petite église byzantine Saint-Jean l'évangéliste à Lendas, face à la mer
L’église Saint-Jean l’évangéliste

Tout autour d’elle sont disposés des vestiges du sanctuaire d’Asclepios : morceaux de colonnes en marbre, vieilles pierres etc.

La petite église byzantine Saint-Jean l'évangéliste à Lendas
La petite église byzantine Saint-Jean l'évangéliste à Lendas et les vestiges du temple d'Asclépios, face à la mer
L’église byzantine Saint-Jean

Malgré le peu de vestiges qu’il comporte, le temple d’Asclepios est classé par l’Unesco comme un point d’intérêt de la Crète : Unesco Asclepios Lendas.


Il n’y a rien de plus simple !

Il faut d’abord prendre la route en direction de Lendas. Puis juste avant d’atteindre le village, il suffit de bifurquer en direction de la petite église Saint-Jean évoquée ci-dessus. Le temple est situé à 50 mètres de là. Si vous arrivez de l’est, vous tournez à droite, et si vous arrivez de l’ouest, vous bifurquez à gauche. Dans les deux cas, vous apercevrez l’église non loin.


Comme indiqué précédemment, il n’y a pas énormément de choses à faire à Lendas. Ni autour, d’ailleurs. Ici, le but principal est de profiter et de se ressourcer. Bref, de vivre au rythme crétois.

Le littoral dans les environs de Lendas
La côte, à l’est de Lendas

Toutefois, si l’on se balade en voiture sur la route qui quitte Lendas vers l’est, le littoral est assez joli et il comporte régulièrement de petites plages.

Le littoral dans les environs de Lendas
Le littoral et ses plages, à la sortie de Lendas

Et dès qu’on s’éloigne du village, elles sont à peu près désertes.

On peut également faire de jolies balades à pied le long de la côte, sur des petits chemins sans difficultés qui surplombent la mer.

Le littoral dans les environs de Lendas


Lendas est un agréable petit village calme et peu fréquenté, destiné notamment à ceux qui veulent flâner et se reposer pendant quelques jours.

On peut aussi s’y poser juste un jour ou deux si par exemple on vient de faire un périple fatigant à travers la Crète.

En revanche, si vous avez toujours besoin de bouger, de visiter et de crapahuter, alors n’y passez pas plus d’une demi-journée : vous vous y ennuieriez…


Nous avons dormi au Gaitani Village, qui propose des appartements à un tarif avantageux (65 euros l’appartement pour 4 personnes en plein mois d’août, c’est le moins cher de tous nos hébergements pendant 15 jours en Crète, et de loin !). Les appartements sont propres et fonctionnels, il y a une piscine extérieure et le personnel, qui est originaire d’ici, est accueillant. Nous le conseillons donc.

Toutefois, avec les quelques hébergements situés juste à côté, il est un tout petit peu éloigné du centre du village. A vol d’oiseau, il semble être juste à côté mais on ne peut y aller que par la route, même à pied, et cette route, elle fait un bon petit détour. En plus, elle comporte du dénivelé, ce qui peut s’avérer pénible dans le sens de la montée, notamment sous la chaleur écrasante de l’été.

Si l’on veut profiter plus facilement du village, c’est-à-dire de ses bars, de ses restos, de ses boutiques et de sa plage, il peut être préférable de payer un peu plus cher pour être hébergé sur place. Même si, depuis Gaitani Village, il suffit d’un coup de voiture de quelques minutes.

Voilà, maintenant que vous êtes informés, vous n’avez plus qu’à faire votre choix…





Le canal des 2 Mers à vélo : de Bordeaux à Sète

Le canal des Deux-Mers relie l’Atlantique à la Méditerranée, de Royan à Sète ou inversement. Pour aller d’une mer à l’autre, on longe successivement la Gironde, puis le canal de Garonne et le canal du Midi.

Sillonner à vélo les berges du canal des Deux-Mers, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, permet d’en prendre plein les yeux d’un bout à l’autre, dans un joli cadre naturel.

Le canal de Garonne (qui fait partie du canal des Deux-Mers), ses platanes et sa piste cyclable
La piste cyclable (à droite) longe le canal sur des centaines de kilomètres, loin des voitures…

On peut le parcourir en entier (700 km environ) ou par tronçons. Je l’ai arpenté deux fois (j’ai donc mixé ces deux voyages dans le récit qui suit) :

  • La première fois, de Bordeaux à Sète, avec un ami et de manière plutôt sportive (570 km en 4 jours, en gravel et bikepacking).
Bordeaux – Sète : notre itinéraire
  • La seconde fois, de Bordeaux à Montauban avec ma femme, en mode détente (324 km en 4 jours, vélo électrique et sacoches pour elle, gravel et bikepacking pour moi).

Dans les deux cas, nous avons dormi dans de petites maisons d’hôtes, mais il y a également de nombreuses possibilités de bivouac tout le long du canal.

Alors à quoi ressemble ce canal des Deux-Mers pour les cyclotouristes ? Voici notre retour d’expérience sur ce beau parcours cyclable.


  1. Le canal de Garonne
  2. Le canal du Midi
  3. Infos pratiques
  4. De l’estuaire de la Gironde à Bordeaux

Pour nous, le périple commence dans notre bonne vieille ville de Bordeaux.

Bordeaux, la place de la Bourse, patrimoine mondial de l'Unesco
Bordeaux, la place de la Bourse et le Miroir d’eau

La traversée de la ville est rapide. Roulant sur des pistes cyclables protégées, on sort rapidement de Bordeaux sans vraiment s’en apercevoir.

La Garonne vue depuis la sortie de Bordeaux
La Garonne à la sortie de Bordeaux

Peu après Bordeaux, on rejoint la piste Lapébie. Elle s’étend sur 47 km, de Latresne à Sauveterre-de-Guyenne. Il s’agit d’une ancienne voie ferrée reconvertie en jolie piste cyclable.

Elle passe devant d’anciennes petites gares locales, transformées depuis en restaurants, elle nous emmène dans de vieux tunnels ferroviaires, et surtout, elle traverse les jolies forêts du coin ainsi que le vignoble bordelais.

Une cycliste dans un ancien tunnel ferroviaire transformé en piste cyclable sur la piste Lapébie
La piste Lapébie à vélo

L’itinéraire alterne entre verdure et petits villages de campagne.

Le lavoir de Bellefond, à proximité de la piste Lapébie
Le lavoir de Bellefond
Le lavoir de Bellefond, à proximité de la piste Lapébie

A 18 km de Latresne, on peut quitter la piste Lapébie par la droite et rejoindre en quelques minutes le petit village de La Sauve, afin de visiter l’abbaye de La Sauve-Majeure, classée par l’Unesco au patrimoine de l’humanité.

Cette petite merveille du patrimoine roman girondin abrita à son apogée jusqu’à 300 moines bénédictins.

L'abbaye de La Sauve-Majeure (Gironde) à proximité de la piste cycliste Lapébie
L’abbaye de la Sauve-Majeure

Parmi les autres points d’intérêt qui jalonnent l’itinéraire, notons le château médiéval de Rauzan.

Le château médiéval de Rauzan (Gironde) à proximité du canal des Deux-Mers
Le château de Rauzan
Le château médiéval de Rauzan (Gironde) à proximité du canal des Deux-Mers

Un peu plus loin, on découvre un autre château, viticole celui-là : le château de Lavison.

Le château de Lavison (Gironde) à proximité du canal des Deux-Mers
Le château de Lavison…
Les vignes du château de Lavison (Gironde) à proximité du canal des Deux-Mers
… et ses vignes.

On avait quitté la Garonne à Bordeaux, c’est 67 km plus loin qu’on la retrouve, dans les environs de La Réole. Ce petit bourg fortifié (4.000 habitants) bénéficie du label national Ville d’Art et d’Histoire.

Cycliste sur le pont de La Réole (Gironde) à proximité du canal des Deux-Mers
La Réole
Le canal latéral à la Garonne à Castets-en-Dorthe (Gironde) fait partie du canal des Deux-Mers

Le tronçon du canal de Garonne qui commence ici est certainement le plus beau et le plus agréable jusqu’à Sète.

Le canal latéral à la Garonne et sa piste cyclable
Le canal de Garonne et sa piste cyclable
Bateau sur le canal latéral à la Garonne depuis la piste cyclable

C’est sur cette portion qu’il m’arrivera pourtant une mésaventure rare : quatre crevaisons successives sur à peine 75 bornes !

Pendant que je remplace ma première chambre à air au bord de l’eau, mon pote me crie « attention, un serpent » ! Je crois qu’il plaisante mais non : nous avons pour voisine une jolie couleuvre verte et jaune (ce sont ses couleurs mais c’est aussi son nom commun, Hierophis viridiflavus étant son nom scientifique). Elle nage paisiblement dans la Garonne à un petit mètre de nous. Elle est totalement inoffensive.

Une couleuvre verte et jaune ou Hierophis viridiflavus nage dans les eaux du canal latéral à la Garonne
Une couleuvre verte et jaune ou Hierophis viridiflavus nage dans les eaux du canal latéral à la Garonne

J’ai bien fait de crever là, sinon, nous ne l’aurions pas vue !

Par contre, je me serais bien passé des trois crevaisons suivantes…

Péniches amarrées sur le canal latéral à la Garonne, prises depuis la piste cyclable
Le canal de Garonne

Sur cette portion ombragée, très agréable à vélo quand il fait chaud car elle conserve une fraîcheur relative, les paysages classiques du canal de Garonne se succèdent.

Le canal latéral à la Garonne, pris depuis la piste cyclable
Le canal latéral à la Garonne, pris depuis la piste cyclable

Péniches amarrées sur le canal latéral à la Garonne, prises depuis la piste cyclable
Le canal latéral à la Garonne, pris depuis la piste cyclable

Notre premier coucher de soleil aura lieu dans un cadre champêtre, à Saint-Laurent.

Coucher de soleil champêtre à Saint-Laurent (Lot-et-Garonne), à proximité de la piste cyclable du canal des Deux-Mers

Parmi les villages traversés où il fait bon faire une halte, citons le Mas d’Agenais.

Une cycliste devant l'église Saint-Vincent du Mas-d'Agenais, sur l'itinéraire du canal des Deux-Mers à vélo
L’église Saint-Vincent du Mas-d’Agenais

La particularité de cette petite commune, c’est qu’elle est liée à deux authentiques chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art :

  • La Vénus du Mas, une sculpture antique découverte dans un champ des alentours il y a 150 ans (et aujourd’hui exposée à Agen).
  • Le Christ en croix, un authentique Rembrandt (exposé quant à lui dans l’église Saint-Vincent du Mas-d’Agenais, visible sur la photo ci-dessus).

Lors de notre visite, le Rembrandt a mis les voiles, il se trouve qu’il est temporairement exposé à la cathédrale de… Bordeaux, d’où nous venons justement !

Le Mas d'Agenais : une simple photo du célèbre Rembrandt, dans une vitrine
Le Mas d’Agenais : une simple photo du célèbre Rembrandt, dans une vitrine

Conclusion : nous sommes venus jusqu’ici pour le voir alors qu’il se trouve actuellement exposé juste à côté de chez nous, à une centaine de kilomètres d’ici…

Le canal de Garonne et sa piste cyclable, vus depuis les hauteurs du Mas d'Agenais
Le canal et la piste cyclable, vus depuis les hauteurs du Mas d’Agenais

Un peu plus loin, la petite ville de Tonneins (9.000 habitants) borde la Garonne.

Tonneins, à proximité du canal des Deux-Mers
Tonneins

Si elle a souffert historiquement de la guerre de Cent Ans puis des guerres de religions, c’est aujourd’hui une petite cité paisible.

Tonneins, à proximité du canal des Deux-Mers
Tonneins, à proximité du canal des Deux-Mers

Le canal de Garonne traverse ensuite la « capitale » du pruneau : Agen !

Agen vue depuis la piste cyclable du canal des Deux-Mers
Agen

Pour la petite histoire, échaudé par mes quatre crevaisons successives, c’est à Agen que je dégoterai un spécialiste vélo pour acheter des pneus réputés « increvables », les fameux Schwalbe Marathon.

Réparation vélo le long du canal de Garonne...
Réparation le long du canal de Garonne…

Avant d’arriver à Agen, j’avais rencontré deux autres voyageurs à vélo qui m’avaient donné une chambre à air de secours, au cas où les crevaisons continueraient à s’abattre sur moi ! Dont Tom, un nantais qui pédalait jusqu’à Athènes avec son petit chien. Si par hasard ils lisent ces lignes, je les remercie encore… Athènes à vélo (Insta)


Je ne le sais pas encore quand je change mes pneus, mais je roulerai 18.000 kilomètres avec eux au cours des deux années suivantes sans jamais crever, pas même une seule fois. Un bonheur après mes quatre crevaisons en 75 kilomètres au début de ce périple…


Le slow tourisme continue le long de ce canal qui a toujours une belle vue à offrir aux cyclistes de passage.

La vue le long du canal de Garonne...
Navigation sur le canal de Garonne, et la piste cyclable du canal des Deux-Mers

Quelques tours de pédales plus loin se trouve un autre petit village agréable : Donzac (1.000 habitants). Il est à l’image de la plupart des villages que l’on traverse le long de la Garonne : calme, paisible, et où il fait bon s’arrêter pour visiter, flâner, se restaurer…

L'église Saint-Barthélémy à Donzac
Donzac : l’église Saint-Barthélémy

En poursuivant sur les berges du canal, on arrive ensuite à la centrale nucléaire de Golfech. C’est vrai qu’elle détonne un peu dans son écrin de nature.

La centrale nucléaire de Golfech
La centrale nucléaire de Golfech et des tournesols
La centrale de Golfech

Plus loin arrive une étape qui est sans doute incontournable : Moissac (12.000 habitants).

Le pont Napoléon à Moissac
Moissac : le pont Napoléon

Le joyau du village, c’est son abbaye Saint-Pierre, classée avec son célèbre cloître au patrimoine de l’Unesco (sous le titre des chemins de Compostelle). Notamment, son vieux portail de 1130 est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture romane.

L'abbaye Saint-Pierre à Moissac
Le fameux portail de l'abbaye Saint-Pierre à Moissac
Le fameux portail de l’abbaye Saint-Pierre
L'intérieur de l'abbaye Saint-Pierre à Moissac

23 kilomètres après Moissac (et 47 kilomètres avant Toulouse), on arrive à Montech : c’est là qu’il faut suivre la bifurcation vers la gauche si l’on veut rallier Montauban, qui est la première « grande » ville (60.000 habitants) que l’on traverse depuis longtemps.

Montauban
Montauban

Cette cité médiévale à l’histoire riche regorge de sites à visiter.

Montauban
Montauban

Si l’on ne fait pas ce détour vers Montauban depuis Montech, alors il ne reste plus que 47 kilomètres à parcourir pour arriver à Toulouse.


La ville rose marque à la fois la fin du canal de Garonne (280 km depuis Bordeaux) et le début du canal du Midi (260 km jusqu’à Sète).

Toulouse, la ville rose

Toulouse est l’autre grande cité du sud-ouest car, ne soyons pas chauvins, il n’y a finalement pas que Bordeaux dans ce joli coin de France.

Le fameux Capitole…
… et le bâtiment qui lui fait face, place du Capitole

La ville rose mérite une halte, tant la ville est à voir et à vivre : monuments, histoire, culture, gastronomie, douceur de vivre, chacun y trouve forcément son compte.

La basilique Saint-Sernin
L’intérieur de la basilique Saint-Sernin

Immédiatement après Toulouse, le canal du Midi s’avère aussi agréable que le canal de Garonne. Après 37 kilomètres, on arrive encore dans un joli petit village (décidément…) : Gardouch.

Le village de Gardouch sur le canal du Midi
Gardouch

Puis juste avant d’arriver à Castelnaudary, le bitume de la piste du canal des Deux-Mers disparaît définitivement. Il est remplacé par des petits chemins de pierres et de terre qui nous accompagneront jusqu’à l’arrivée : désormais, fini le confort !

La piste cyclable en terre et en pierre le long du canal du Midi, à l'approche de Castelnaudary
Le chemin cyclable le long du canal du Midi

Mise à jour : depuis que ce voyage a été réalisé, une bonne partie des chemins entre Castelnaudary et Sète ont été refaits, ou sont en passe de l’être. Pour plus d’infos : travaux de réfection des berges du canal du Midi.

C’est vers là que se situe le point le plus stratégique du canal des Deux-Mers : le seuil de Naurouze. C’est à la fois le point culminant du canal et la ligne de partage des eaux. En d’autres termes, à partir d’ici, l’eau descend : d’un côté vers la Méditerranée et de l’autre, vers l’Atlantique.

L'allée de platanes bicentenaires au seuil de Naurouze, le long du canal du Midi
Seuil de Naurouze : l’allée de platanes bicentenaires

L’avantage, c’est qu’on évolue maintenant sur des petits chemins natures qui sont le plus souvent isolés et déserts, contrairement à la piste bitumée qui est assez fréquentée par les cyclotouristes, les promeneurs et les joggeurs depuis Bordeaux. C’est un peu plus tape-cul mais bon, c’est tellement nature…

 La piste cyclable sauvage qui longe le canal du Midi (canal des Deux-Mers)
 La piste cyclable sauvage qui longe le canal du Midi (canal des Deux-Mers)

Sur cette portion jusqu’au seuil de Naurouze, on longe pendant un petit moment… l’autoroute ! Ce n’est pas la partie la plus agréable mais elle ne dure pas très longtemps.

La voie cyclable entre l'autoroute et le canal du Midi (canal des Deux-Mers)
La voie cyclable, coincée entre l’autoroute et le canal du Midi…

Je ne l’ai pas encore évoqué ici mais l’un des paysages typiques et qui revient sans cesse sur le canal des Deux-Mers, ce sont bien sûr les écluses : il y en a plus d’une centaine tout le long du canal sur plus de 500 kilomètres (66 pour le canal de Garonne et 63 pour le canal du Midi).

Une écluse sur le canal des Deux-Mers
Remplissage d'une écluse sur le canal des Deux-Mers
Remplissage d’une écluse

190 kilomètres après avoir découvert la capitale du pruneau à Agen, nous atteignons celle du cassoulet : Castelnaudary !

L’avantage de ce canal à vélo, c’est qu’après avoir brûlé plein de calories à coups de pédales, on peut en recharger plein d’autres à coups de fourchette…

Le canal du Midi passe à Castelnaudary
Castelnaudary

Plus loin, la nature continue à escorter le canal.

Une aigrette dans les eaux du canal du Midi, sauvage
Un bateau navigue sur le canal du Midi (Canal des Deux-Mers)

Mais un peu plus loin encore arrive la mauvaise surprise, celle que nous redoutions après avoir épluché le web à propos du canal du Midi.


En effet, à partir d’ici, l’ombre devient de plus en plus rare. Le coupable ? Le chancre coloré.

Les platanes du canal du Midi ont été abattus à cause du chancre coloré

Un érable sycomore ou faux platane, sur les rives du canal du Midi
Un érable sycomore ou faux platane, sur les rives du canal

Depuis 2006, ce champignon ravageur détruit inlassablement les mythiques platanes du canal du Midi, sans qu’aucun remède n’existe.


C’est ainsi que fin 2020, sur les 42.000 platanes du canal, 26.000 avaient dû être abattus.

Un érable sycomore ou faux platane, sur les rives du canal du Midi

Des pins le long du canal du Midi
Quelques pins ont été replantés par endroits…

Le paysage devient donc ici plus clairsemé, et la température sur les épaules des cyclistes plus élevée.


Heureusement, pédaler le long de ce canal reste agréable, mais le canal de Garonne compte désormais des paysages plus jolis et surtout beaucoup plus verdoyants que le canal du Midi. Même si le long de ce dernier, ils sont souvent plus sauvages. Chacun ses goûts…

Un petit pont en pierres enjambe le canal du Midi

L’un des plus beaux sites à proximité du canal des Deux-Mers, c’est Carcassonne et sa somptueuse cité médiévale.

La cité médiévale de Carcassonne (vue d'ensemble)

Idéalement, cette ville incroyable mérite qu’on y fasse une étape, plutôt que de la traverser en coup de vent.

Une ruelle de la cité médiévale de Carcassonne
Une ruelle de la cité médiévale de Carcassonne au coucher du soleil
Une ruelle de la cité médiévale

Le meilleur moment pour la photographier, c’est juste avant le coucher du soleil.

La cité médiévale de Carcassonne éclairée par le soleil couchant

L'église de la cité médiévale de Carcassonne éclairée par le soleil couchant
Une gargouille de l'église de la cité médiévale de Carcassonne éclairée par le soleil couchant

Bon, il y a aussi la ville moderne mais ce n’est pas forcément la partie la plus intéressante à arpenter.

La ville moderne de Carcassonne
Le musée des beaux-arts de la ville moderne de Carcassonne
Le musée des beaux-arts

Retour donc sur les hauteurs de la ville, que la cité domine fièrement.

La cité médiévale de Carcassonne, éclairée par le soleil couchant, domine la ville moderne

La cité médiévale de Carcassonne

La cité médiévale de Carcassonne vue depuis la ville moderne à la tombée de la nuit (vue d'ensemble)
Carcassonne : la ville moderne et la cité médiévale
La cité médiévale de Carcassonne au coucher du soleil (vue d'ensemble)

Notre dernière étape, Carcassonne – Sète, est longue normalement de 135 kilomètres environ. Une « petite » erreur de navigation nous contraindra à en parcourir 169, en plein cagnard.

Nous nous retrouvons ainsi à traverser, inutilement et dans les deux sens, un vieux pont SNCF.

Un vieux pont SNCF

Bref, les aléas du voyage à vélo…

En tant que bordelais, nous ne sommes pas dépaysés par la vigne, omniprésente aussi dans cette autre région de vin.

Les vignes dans le sud de la France

La principale curiosité de cette partie du trajet, c’est le tunnel de Malpas. C’est en effet là que Pierre-Paul Riquet, le génial concepteur du canal du Midi, décida de creuser la montagne, rien que ça, pour faire passer le canal dessous !

Le tunnel de Malpas permet au canal du Midi de passer sous la montagne
Le tunnel de Malpas permet au canal du Midi de passer sous la montagne
Le tunnel de Malpas

Pour nous, cette dernière étape se fera sous une chaleur écrasante, avec peu d’ombre et beaucoup de poussière.

Vélo et sacoches de bikepacking pour rouler sur le canal des Deux-Mers
Avant…
Vélo et sacoches de bikepacking poussiéreux après avoir roulé sur le canal des Deux-Mers
… après !

Sans compter les moucherons, qui viendront se coller par dizaines à la crème solaire dont nous nous sommes enduits…


Sans transition, en arrivant à Béziers, c’est un autre ouvrage majeur du canal qui attend le visiteur : les neuf écluses de Fonséranes. Le dénivelé est tel (21 mètres) que pour faire passer les bateaux, il a fallu construire toutes ces écluses les unes à la suite des autres.

Le canal du Midi aux neuf écluses de Fonséranes à Béziers
Les neuf écluses de Fonséranes

Le pont-canal de Béziers transporte le canal du Midi
Le pont-canal de Béziers

Un peu plus loin, le solide pont-canal de Béziers transporte carrément le canal du Midi par dessus l’Orb.


Ayant perdu beaucoup de temps et d’énergie à cause de notre erreur de navigation, nous décidons en fin de parcours de quitter les berges du canal, où les cailloux omniprésents nous ralentissent trop.

Ombre d'un cycliste le long des plages de Sète
Les plages de sable fin à l’approche de Sète
Vieux cargo rouillé amarré dans le port de Sète
Sète

Nous terminons donc notre périple par la route, ce qui ne nous permettra pas de voir l’étang de Thau, une petite merveille paraît-il. Dommage.

Le petit port de plaisance de Sète
Le port de Sète

Après 570 kilomètres parcourus depuis Bordeaux en quatre jours, nous arrivons à l’autre extrémité du canal des Deux-Mers : Sète.

Les façades des maisons de Sète au coucher du soleil
Sète

Notre périple est fini, le retour se fera en train…

Vélos accrochés dans un train


Vous vous apprêtez vous aussi à arpenter le canal des Deux-Mers à vélo ? Alors vous allez vous régaler : bon voyage…


Tout d’abord, pour préparer votre périple à vélo sur le canal des Deux Mers, il y a deux sites incontournables à explorer :

Tout y est : les étapes, le kilométrage, le dénivelé, les sites touristiques, les hébergements (notamment ceux qui sont « bike-friendly »), les adresses pour réparer le vélo etc. Une mine d’informations. Ou plutôt deux.


Si le printemps et l’automne sont les deux périodes idéales du point de vue de la météo et de la fréquentation, il faut quand même savoir que le canal ferme chaque année un mois et demi à deux mois, répartis sur la période qui va de novembre à février, pour des questions de maintenance du canal.


Il faut distinguer la longueur du canal lui-même (c’est-à-dire de la voie navigable), et la longueur du parcours cyclable qui longe ce cours d’eau (et qui n’en épouse pas toujours exactement le tracé). Le kilométrage n’est donc pas le même, aussi, attention à cette différence lorsque vous planifiez votre périple.

  • Au fil de l’eau, le canal des Deux-Mers s’écoule sur 538 km (98 km de l’estuaire de la Gironde à Bordeaux, 247 km pour le canal de Garonne et 193 pour le canal du Midi).
  • L’itinéraire vélo s’étend, lui, sur 695 km (161 km le long de la Gironde, 278 km le long du canal de Garonne et 256 le long du canal du Midi).

N.B. Juste après ces infos pratiques, je propose un parcours alternatif de 140 km empruntant la Vélodyssée, pour rejoindre Bordeaux depuis l’estuaire en traversant le Médoc, c’est-à-dire en passant par la rive gauche de la Gironde plutôt que par la rive droite.

La Vélodyssée, ici au Verdon-sur-Mer (33), fait partie de l'Eurovélo 1, une piste cyclable trans-européenne
La Vélodyssée (ici au Verdon-sur-Mer, 33) est une piste cyclable qui relie Roscoff (29) à Hendaye (64) sur 1300 km

A partir du seuil de Naurouze (12 km avant Castelnaudary dans le sens Bordeaux-Sète), et jusqu’à Agde, de nombreuses portions du parcours nécessitent l’obtention… d’une autorisation de circuler ! Mais avant d’entrer dans les détails, je précise tout de suite que cette autorisation est impossible à obtenir, et que tout le monde se balade donc quand même par là sans l’avoir reçue.

Avant de partir, j’avais lu de nombreux témoignages sur le web indiquant que ceux qui demandaient cette autorisation ne réussissaient jamais à l’obtenir. Je l’ai quand même demandée à mon tour aux Voies Navigables de France (VNF) comme il se doit, et j’ai suivi à la lettre leurs recommandations pour la formuler : ils ne m’ont jamais répondu !

Alors, de quoi s’agit-il exactement ?

En deux mots, des chemins de halage longent le canal du midi : ils étaient utilisés à une époque par les chevaux pour tracter les péniches sur le canal !

Aujourd’hui, ce sont des chemins de service utilisés pour l’entretien du canal. Ils sont sauvages car contrairement au canal, ils ne sont quant à eux pas entretenus : par exemple, ces chemins pierreux et bosselés sont par endroit recouverts par des herbes hautes d’un bon mètre, voire plus. Ces portions sont rares et courtes mais on est bien loin de la piste cyclable bitumée. D’où l’intérêt de prévoir un vélo adapté…

Aussi, pour se promener à pied ou à vélo sur ces chemins à l’abandon, on doit demander l’autorisation aux VNF. Lesquelles n’ont donc jamais, à ma connaissance, la courtoisie la plus élémentaire de répondre.

Si comme moi vous souhaitez néanmoins tout faire dans les règles (ce sera donc peine perdue mais n’hésitez pas quand même), vous devez remplir le formulaire suivant : demande d’autorisation VNF. Puis l’adresser aux VNF :

  • Par mail : us.adve.dt-sud-ouest@vnf.fr
  • Par voie postale : VNF – ADVE/Bureau des usagers – 2, port Saint-Étienne – BP 7204 – 31073 TOULOUSE cedex 7

Bon courage…

NDLR Comme évoqué plus haut, depuis que ce voyage a été réalisé, une bonne partie des chemins entre Castelnaudary et Sète ont été refaits, ou sont en passe de l’être. Pour plus d’infos : travaux de réfection des berges du canal du Midi.


Point crucial quand on voyage à vélo : le ravitaillement en eau potable !

Aucun souci pour ça tout au long du canal des 2 Mers : on trouve des robinets et des fontaines un peu partout (le plus souvent au niveau des villages traversés, des ponts ou des écluses, avec parfois en prime des toilettes publiques).

Une fontaine sur le bord de la piste cyclable qui longe le canal du Midi
La fontaine de Frontenac (Gironde) le long de la piste cyclable Lapébie (canal des Deux-Mers)


Pour chercher où dormir, l’avantage d’utiliser les deux liens indiqués ci-dessus (et que re-voici : Le canal des Deux Mers à vélo et France Vélo Tourisme), c’est que l’emplacement des hébergements proposés apparaît directement sur la carte du canal : cela permet donc d’éviter de faire un détour pour aller dormir en choisissant ceux qui sont les plus proches de l’itinéraire vélo. On peut également rechercher des hébergements via des filtres, comme « hébergements insolites » par exemple, etc.

Parmi les hébergements où nous avons dormi, voici une sélection des plus sympas…


A Sète, nous avons trouvé un hébergement insolite : un bateau ! Bien sûr, il est resté à quai mais c’était tellement mieux qu’un hôtel. Et les quelques bières nocturnes dégustées sur le pont supérieur, à la belle étoile, pour fêter la fin du périple, ont eu à cet endroit une saveur exceptionnelle…

Le bateau Octopus amarré dans le port de Sète, au coucher du soleil
L’Octopus à Sète
Une cabine du bateau Octopus, amarré dans le port de Sète

Le nom de ce bateau ? L’Octopus. Les prix étaient très abordables lors de notre venue (90 euros la nuitée pour 2), et l’accueil excellent. Il vient d’y avoir un changement de propriétaire. Insolite Boat Sète.

Dans le même genre, il existe un site de réservation de bateaux pour la nuit à Sète (attention, cela concerne souvent des groupes) : Bed Boat Sète.

Le salon de bateau Octopus amarré dans le port de Sète
Le pont supérieur du bateau Octopus amarré dans le port de Sète, au coucher du soleil
Le pont supérieur de l’Octopus

Saint-Loup (82)

Nous avons eu un coup de cœur pour les Chambres de Lili, une adorable petite maison d’hôtes située dans le Tarn-et-Garonne (à 4 kilomètres de Donzac), qui mérite d’être mise en avant.

Sans trop entrer dans les détails, c’est la petite Liséa, atteinte d’une maladie rare, qui est au cœur de ce projet monté par ses parents. Pour eux, il s’agit entre autres d’offrir des stages à des personnes en situation de handicap, afin de les aider à développer leur autonomie.

La terrasse de la maison d'hôtes Les Chambres de Lili (Tarn-et-Garonne)
Les Chambres de Lili

Ils ont joliment rénové une ancienne grange ainsi que le vaste jardin qui l’entoure. Les chambres sont évidemment accessibles et adaptées aux personnes en situation de handicap.

Il y a une piscine, un terrain de pétanque, des espaces de jeux, une agréable terrasse, un potager, des espaces verts… Le bonheur !

La salle à manger de la maison d'hôtes Les Chambres de Lili (Tarn-et-Garonne)
Les Chambres de Lili : la salle à manger
La salle à manger de la maison d'hôtes Les Chambres de Lili (Tarn-et-Garonne)

Pour louer, l’idéal est de passer par le site officiel les Chambres de Lili (+33.6.74.56.43.26, ou par mail : ici), mais il y a aussi Booking.

Un dernier mot : Lili et ses parents sont extrêmement accueillants…

Un vélo et une poule dans le jardin des chambres de Lili
Ça roule ma poule ?

Le moulin de Saint-Laurent – Cet hébergement situé non loin du canal propose des gites de différentes superficies, et donc des prix variables : de 39 euros seulement à 180 euros la nuitée pour 2 (voire plus selon la capacité du gite). Il y a également quelques emplacements en pleine verdure pour planter sa tente…

La maison d'hôtes Le Moulin de Saint-Laurent (Lot-et-Garonne)
Le Moulin de Saint-Laurent
La maison d'hôtes Le Moulin de Saint-Laurent (Lot-et-Garonne)

L’accueil y est excellent : il était tard quand nous y sommes arrivés et les cuisines étaient donc fermées mais pour nous dépanner, le gérant très accueillant nous a ouvert ses conserves de rougail-saucisses faits maison qui se sont avérées copieuses, succulentes et bon marché ! Le tout avec le sourire. Un bonheur après avoir roulé 153 bornes et crevé trois fois (la 4e crevaison aura lieu dès le lendemain matin, après seulement 8 km)…


L’Archange est situé à 50 km de Bordeaux mais tout près de la piste Lapébie. C’est un petit bar-restaurant qui fait aussi chambres d’hôtes. Il ne paye pas de mine mais la terrasse est agréable, les repas sont bons et l’accueil très sympa (le patron s’est très gentiment mis en quatre pour me trouver une petite vis identique à celle de mon vélo que j’avais perdue en cours de route).

Le jacuzzi et la terrasse de l'hôtel L'Archange (Gironde) à proximité de la piste cyclable Lapébie (canal des Deux-Mers)
Le jacuzzi et la terrasse de l’Archange

Bon à savoir – Il vaut mieux réserver directement auprès de l’établissement que par les plateformes classiques : nous avons eu la nuitée à 62 euros via le site officiel L’Archange (ou 05 56 30 83 35) alors que via Booking, la même chambre était proposée à 72 euros.



La portion du canal des Deux-Mers qui va de Royan à Bordeaux s’étire sur 160 km sur la rive droite de la Gironde (avec une variante de 150 km). Je n’ai pas encore évoqué ce trajet dans cet article, et pour cause : je ne l’ai jamais parcouru !

En revanche, je roule presque tous les week-ends, en tout ou partie, sur l’itinéraire parallèle qui va du Verdon-sur-Mer à Bordeaux (140 km), de l’autre côté de la Gironde.

La forêt de pins le long de la piste dite de Lacanau, qui relie Bordeaux à Lacanau, éclairée par la lumière chaude du soleil levant
La piste dite de Lacanau, relie Bordeaux… à Lacanau

C’est donc ce trajet que je vais présenter ici (si les photos montrent différentes saisons, c’est parce que je roule par ici tout au long de l’année).

L'itinéraire à vélo de Soulac-sur-Mer à Bordeaux (Gironde)
Soulac – Mérignac à vélo (130 km)

L’estuaire de la Gironde est gardé par deux villes qui se font face : Royan (Charente-Maritime) sur la rive nord, et Le Verdon-sur-Mer (Gironde) sur la rive sud.

La phare de Grave, au Verdon-sur-Mer
La phare de Grave, au Verdon

Elles sont reliées par un bac qui fait la traversée de l’une à l’autre en une demi-heure (7 à 8 rotations par jour l’hiver, environ 25 l’été).

L'arrivée du bac au Verdon-sur-Mer
L’arrivée du bac au Verdon

Ainsi, si vous roulez sur l’Eurovélo 1 (cette véloroute européenne qui traverse l’Europe depuis la Norvège jusqu’au Portugal en passant par la France, en longeant son littoral atlantique), alors il vous sera facile de prendre le bac pour traverser l’estuaire de la Gironde, avant de prendre la direction de Bordeaux.

Le départ se fait donc depuis cette petite station balnéaire du Verdon-sur-Mer, située sur la pointe du Médoc.

Le port de plaisance historique du Verdon-sur-Mer (Gironde)
Le port de plaisance historique du Verdon

La piste cyclable traverse le Médoc du nord au sud et paradoxalement, on n’aperçoit pas la moindre parcelle de vigne sur cet itinéraire, qui passe presqu’exclusivement à travers de jolies forêts de pins.

La forêt de pins le long de la piste dite de Lacanau, qui relie Bordeaux à Lacanau, éclairée par la lumière chaude du soleil levant
Les forêts de pins girondines le long de la piste cyclable

A dix kilomètres du Verdon, on arrive à Soulac-sur-Mer. Aaah Soulac, je ne dirai pas ici tout le bien que j’en pense car ce serait un peu hors-sujet mais si ça vous intéresse, j’ai écrit un article détaillé sur cette adorable petite station balnéaire : mon petit coin de paradis…

La petite station balnéaire de Soulac-sur-Mer, éclairée par le soleil couchant, domine la plage à marée basse face à l'océan Atlantique
Les plages soulacaises à marée basse

A 35 kilomètres environ vers le sud, la route traverse la forêt entre le lac d’Hourtin à gauche et l’océan à droite (voir la carte un peu plus haut). On ne voit ni l’un ni l’autre mais de légers détours suffisent pour aller les voir.

La piste cyclable de Lacanau au Porge et au bassin d'Arcachon
Pour changer des pins omniprésents, quelques chênes bordent parfois la piste

Cette route entre lac et océan, dans un cadre très nature, s’étend sur 18 kilomètres. C’est la seule portion de l’itinéraire jusqu’à Bordeaux qui soit ouverte aux voitures, mais seulement six mois par an (du 1er octobre au 31 mars). Toutefois, même ouverte, elle est de toute façon extrêmement peu fréquentée. Du 1er avril au 30 septembre, elle n’est ouverte qu’aux vélos (ainsi qu’à quelques rares véhicules de service).

Sur cette portion de 18 kilomètres, je n’ai jamais croisé plus de six ou sept voitures grand maximum, et parfois quelques camions qui chargent du bois, puisqu’on est ici en plein territoire des sylviculteurs.

Des tas de pins coupés le long de la petite route entre Hourtin et Maubuisson
La petite route déserte entre Hourtin et Maubuisson

L’arrivée à Maubuisson, sur la rive sud du lac d’Hourtin, marque la fin de cette petite route déserte et le retour sur la piste cyclable.

Le lac d'Hourtin et l'une de ses plages vus depuis Maubuisson
Le lac d’Hourtin à Maubuisson
A Maubuisson, un canal d'accès au lac d'Hourtin
Maubuisson

Une quinzaine de kilomètres plus au sud, on arrive à Lacanau-ville. Si l’on veut aller voir la mer, il y a là deux bifurcations possibles :

  • La première vers la droite à l’entrée de la ville (Lacanau-Océan est à 14 km, avec une petite partie en route partagée mais peu fréquentée) ;
  • La seconde également vers la droite mais à la sortie de la ville (26 km de pistes cyclables dans les bois jusqu’au bassin d’Arcachon, à Arès).
Un petit pont jaune au milieu de la forêt sur la piste cyclable entre Lacanau et le bassin d'Arcachon
La piste cyclable entre Lacanau et le bassin d’Arcachon

Entre Lacanau et Bordeaux, il ne reste plus qu’une cinquantaine de kilomètres mais qui sont, disons… contrastés !

Une grande rétention d'eau ressemblant à un lac le long de la piste cyclable de Lacanau (Gironde), à la sortie de Lacanau
Le long de la piste cyclable, à la sortie de Lacanau

Car en effet, les terribles incendies de l’été 2022 ont en partie défiguré notre belle région. Les stigmates du brasier crèvent les yeux sur une dizaine de kilomètres le long de la piste de Lacanau, entre Saumos et Sainte-Hélène (à respectivement 40 et 30 km de Bordeaux).

Un vélo sur la piste de Lacanau au milieu de la forêt de pins brûlée après l'incendie de Saumos en 2022
La piste de Lacanau, défigurée après les incendies de l’été 2022

La Teste-de-Buch, Landiras, Sainte-Hélène : les incendies se sont succédés durant l’été 2022, avec des conséquences terribles dans la région.

Écran du moniteur de la caméra d'une journaliste montrant les pompiers qui luttent contre l'incendie de la forêt de pins à Saumos en 2022
L'incendie de 2022 à Saumos ravage la forêt de pins (vu depuis un camion de pompiers)
Depuis le camion des pompiers…

Celui de Landiras, alors qu’il était pourtant éteint, a repris un mois plus tard après s’être propagé sous terre via des gisements profonds de tourbe.

Pour celui de La Teste, les pompiers indiqueront qu’au cœur du brasier incontrôlable, les flammes atteignaient les 100 mètres de haut…

La piste cyclable de Lacanau au milieu de la forêt
Avant…
La piste cyclable de Lacanau au milieu de la forêt, après l'incendie ravageur de Saumos en 2022
… après.

Bref, un massacre pour la faune et la flore, une cicatrice pour les paysages de la région, et une plaie béante dans le cœur des habitants…

Je ne terminerai donc pas ce chapitre sans dire un mot de nos pompiers qui, aidés par leurs collègues d’autres régions de France ainsi que quelques-uns venus spécialement de l’étranger pour leur prêter main forte, ont réalisé un travail colossal pendant ces incendies hors norme.

Une fumerolle dans la forêt brûlée par l'incendie ravageur de Saumos en 2022, deux mois après qu'il a été éteint
Au bord de la piste, deux mois après l’incendie…

Par exemple, sur le bord de la piste cyclable, on a pu apercevoir pendant quelques mois certaines maisons isolées au milieu des bois, entièrement intactes alors que tous les arbres autour d’elles avaient brûlé (les arbres carbonisés ont été abattus depuis). Ce sont les pompiers qui les ont sauvées, et leurs habitants avec.

Quelques mois plus tard, c’est non plus le feu mais l’eau qui est omniprésente : après les incendies, les inondations…

La piste entre Lacanau et Saumos
Glace dans un fossé le long de la piste cyclable de Lacanau, l'hiver
La piste de Lacanau, l’hiver

Mais poursuivons notre route…

La piste cyclable qui va du Verdon à Bordeaux étant malgré ce feu un site très nature, on peut y apercevoir de nombreux animaux sauvages. J’y vois régulièrement (ou j’y ai vu au moins une fois) : chevreuils, sangliers, écureuils, ragondins, cigognes, grues, milans, faisans, lièvres, orvets, biches… Alors si vous vous baladez par là et que vous aimez la nature, un conseil : ouvrez l’œil…

Pour terminer, voici quelques images panoramiques de l’itinéraire cyclable Le Verdon – Bordeaux :

La piste cyclable entre Lacanau et le Bassin d'Arcachon, au milieu de la forêt

La route cyclable entre Maubuisson et Hourtin, au milieu de la forêt et des genêts fleuris, au printemps

La piste cyclable entre Lacanau et Bordeaux, au milieu de la forêt

La piste cyclable entre Lacanau et Bordeaux, au milieu de la forêt

140 kilomètres après Le Verdon, on arrive à Bordeaux.

Bordeaux, le pont de pierre
La flèche Saint-Michel, la Garonne et le pont de pierre
Le pont Chaban-Delmas
Les quais dans le quartier des Chartrons
La cité du vin
La fontaine des Trois Grâces (ou des filles de Zeus), place de la Bourse

Le meilleur du canal des Deux-Mers en vidéo (2 mn)


Sur le même thème :




Calakmul : dormir dans la jungle et visiter la cité Maya

Comment organiser une excursion dans la cité Maya sublime mais isolée de Calakmul ? Afin d’y arriver tôt le matin, nous avons dormi la veille dans la jungle, bercés par les cris des animaux. Récit de ces deux jours hors des sentiers battus, toutes nos infos pratiques sont en fin d’article…


  1. Calakmul : isolement assuré
  2. Le campement Yaax’ Che : bienvenue dans la jungle !
  3. La nuit dans la jungle
  4. La réserve de biosphère de Calakmul
  5. La cité Maya de Calakmul
  6. Infos pratiques

Bon, je précise tout de suite que lorsque je parle de dormir dans la jungle, je n’évoque pas une expédition à la Mike Horn ! Il s’agit simplement de passer une nuit sous une tente dans un petit campement isolé, à la lisière de la jungle de Calakmul. C’est tellement mieux qu’un petit hôtel et pour les voyageurs de base comme nous, cela suffit amplement à vivre une expérience dépaysante et inoubliable.

L’emplacement de ce campement est un peu moins éloigné de la cité Maya (52 km) que les autres hébergements de la région (60 km). Cela permet d’arriver au site archéologique relativement tôt le lendemain matin, et de s’y retrouver à peu près seuls !

Pour commencer, il faut savoir que ce site précolombien est situé au milieu de la zone la plus isolée de tout le Yucatan. La carte ci-dessous montre bien à quel point les réseaux routiers et les villes fourmillent dans toute la moitié nord du Yucatan.

Calakmul : en violet, en bas à gauche

A l’inverse, la moitié sud est en grande partie restée vierge de toute activité humaine. C’est l’empire de la jungle, et c’est là que se situe Calakmul.

C’est cet isolement qui explique pourquoi cette superbe cité Maya est si peu visitée. Pourtant, ses deux grandes pyramides qui dominent la jungle laissent un souvenir impérissable à ceux qui sont montés à leur sommet…

Et pour couronner le tout, l’Unesco a classé une partie de la zone réserve de biosphère.


Pour se rendre à Calakmul, il faut passer par le petit village de Conhuas, situé sur la route 186. Six kilomètres au sud, un chemin sur la droite pénètre dans la jungle, au bout duquel est situé un petit campement, le Campamento Yaax’ Che (voir les infos pratiques en fin d’article). C’est là que nous allons dormir.

L’entrée du campement Yaax’ Che

Dès notre arrivée, nous vivons une expérience rare paraît-il, mais qui nous met immédiatement dans l’ambiance de la jungle. Après avoir marché à peine une vingtaine de mètres, juste après les panneaux de bienvenue de la photo ci-dessus, nous nous trouvons nez-à-nez avec… un serpent corail au venin mortel ! Le décor est planté.

C’est un petit serpent corail au venin mortel qui nous accueille dans la jungle !

Ce petit reptile est aussi joli que dangereux puisque parmi tous les serpents, son venin est l’un des plus puissants. Il ne faut donc pas se fier à sa modeste taille d’une cinquantaine de centimètres seulement.

Le serpent corail

Les couleurs vives du serpent corail font vite comprendre à ceux qui envisageraient de l'attaquer qu'il est dangereux et qu'il vendra chèrement sa peau !

Il existe de faux serpents corail qui lui ressemblent. Pour les distinguer, il y a un proverbe aux États-Unis qui dit : "red touches yellow, kills a fellow. Red touches black, friend of Jack", ou en d'autres termes : "le rouge touche le jaune, ça tue un homme. Le rouge touche le noir, ami de Jack". Cette maxime vaut surtout pour les serpents corail nord-américains, dont les mexicains.

Concernant le nôtre, le doute n'est pas permis : les anneaux rouges touchent bien les anneaux jaunes...

Bref, nous comprenons vite qu’il va nous falloir bien regarder où nous mettons les pieds, notamment quand la nuit sera tombée et que nous marcherons ici à la lumière de nos frontales…

Nous quittons notre ami sans pattes pour être accueillis vingt mètres plus loin par de joyeux quadrupèdes : deux singes-araignées jouent dans les arbres au-dessus de nos têtes.

En une poignée de minutes à peine, notre premier contact avec les habitants de cette jungle dans laquelle nous allons dormir va donc au-delà de nos espérances.

Le troisième animal qui nous signale sa présence n’est ni aussi sympa que les singes, ni aussi dangereux que le serpent : ce sont les moustiques ! Il n’y en a pas des hordes, mais suffisamment pour que nous nous tartinions rapidement d’anti-moustique.

Parmi les autres habitants de la jungle, signalons la néphile. Mais c’est quoi cette bête ?! C’est une jolie araignée d’une dizaine de centimètres de long, gracile et colorée, qui tisse la plus grande toile du monde arachnide.

Mais surtout, cette grande toile est extrêmement solide et collante puisque même des oiseaux comme les colibris s’y font piéger. Si solide d’ailleurs qu’elle est étudiée dans le but d’améliorer la fabrication… des gilets pare-balles !

Bien d’autres animaux peuplent la jungle. Quelques gros félins notamment vivent dans le coin comme les deux stars des lieux, le jaguar et le puma, mais ils sont peu nombreux dans une vaste zone et par conséquent, il est rare de pouvoir les observer. Nous n’en verrons pas.

Mais revenons-en au campement : il est composé de neuf tentes seulement. Elles sont suffisamment espacées et toutes abritées par un toit en tôle, afin de protéger les visiteurs des fortes pluies saisonnières.

Lors de notre venue, il n’y a pas foule : seules deux tentes en plus de la nôtre sont occupées, ce qui conforte notre sensation d’isolement.

Le confort est modeste bien sûr mais ça, nous le savions avant d’arriver. Dans les tentes, il y a juste les matelas.

Dans un tel cadre, le campement est forcément très respectueux de la nature : toilettes sèches, tri sélectif, récupérateurs d’eau, tout est fait pour préserver l’environnement, lequel est exceptionnel par ici.

Il n’y a évidemment ni eau courante, ni électricité dans le coin. Dans chaque douche a donc été préparé un seau rempli d’eau pour que les visiteurs puissent se laver. Mais il faut bien dire que la couleur de cette eau nous dissuade vite de prendre la douche dont nous avons pourtant rêvé toute la journée.

C’est un peu dommage, tellement le taux d’humidité élevé nous fait transpirer, mais à la roots comme à la roots : nous ne nous attendions pas non plus à un quatre étoiles, et nous savourons malgré tout la chance que nous allons avoir de passer la nuit dans un tel site.

La douche et le seau d’eau

Une fois installés, nous prenons en sens inverse le petit chemin par lequel nous sommes arrivés. A un petit kilomètre du campement est situé le restaurant Oxte’ Tun, très roots lui aussi : un toit en tôle supporté par quelques piliers en bois, et aucun mur. Sa simplicité se fond parfaitement dans la jungle qui l’entoure et comme le campement, c’est exactement le genre d’endroit que nous sommes venus chercher ici.

Le restaurant Oxte’ Tun

Il est tenu par le couple de gérants du campement, Laeticia et Fernando, aidés par leur ouvrier, Manuel, tous issus d’une communauté locale.

Manuel
Fernando

Le premier contact avec eux n’est pas très chaleureux. Du coup, nous sommes un peu déçus mais en voyant Laeticia s’activer derrière ses fourneaux, nous ne pouvons nous empêcher de la bombarder de questions sur la gastronomie mexicaine. Ça les déride et ils deviennent vite plus souriants et carrément sympas.

Laeticia cuisine au feu de bois

Pour la petite histoire, Laeticia maîtrise parfaitement la cuisine mexicaine car avec le peu d’ingrédients dont elle dispose ici, elle arrive à nous régaler. Donc si vous passez par là, n’hésitez pas à faire une petite halte dans ce délicieux petit restaurant de bord de route : Oxte’ Tun.

Une cuisine typique et simple mais efficace !

Le soleil se couche tôt ici et du coup, nous aussi !

L’intérêt de dormir dans la jungle est double pour nous. D’un point de vue purement pratique, nous sommes un peu plus près de la cité Maya que si nous avions dormi à Conhuas, et nous pourrons donc y arriver dès l’ouverture demain matin, histoire de ne pas croiser trop de touristes.

Mais pour les citadins que nous sommes, l’intérêt consiste avant tout à dormir dans un cadre inhabituel, au son des cris des animaux de la jungle.

Finalement, on n’entend pas tant d’animaux que ça la nuit, mais ils font suffisamment de bruit pour que lorsqu’ils se manifestent, on ne puisse pas les rater !

Tout d’abord, la musique de fond est assurée par les cigales, qui ne s’arrêtent jamais. C’est une berceuse très efficace.

Ensuite, on entend de temps en temps des singes, qui communiquent entre eux par des sortes de grondements brefs et sourds. Ils se répondent alors qu’ils sont éloignés les uns des autres, du coup, ces cris assez puissants semblent surgir de tous les côtés de la tente.

De temps en temps, on entend aussi quelques cris non identifiés.

Et enfin, juste avant le lever du jour, on est réveillé par les différents oiseaux qui semblent faire un concours de chants, lesquels sont en général assez mélodieux.

Passer une nuit dans un endroit aussi nature et aussi isolé a un côté enchanteur, notamment quand on est habitué aux bruits et aux odeurs de la ville…


Il fait jour, nous partons pour la cité Maya de Calakmul, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle est située à 52 kilomètres du campement. Mais comme la route se transforme vite en piste avec une limitation à 30 km/h, il faut rouler lentement (on n’est pas là pour écraser nos amis les animaux). Ce qui prend du coup 1h50 environ pour atteindre le site.

Cette piste traverse la jungle, dont une vaste partie a elle aussi été classée par l’Unesco, mais en tant que réserve de biosphère. Comme quoi une merveille de l’Unesco peut en cacher une autre…

En chemin, nous croisons à plusieurs reprises des dindons ocellés.

Il s’agit de grands oiseaux (près d’un mètre de long) au très joli plumage multicolore. La tête est bleue et comporte une multitude d’excroissances rondes et rouges, un peu comme des verrues mais en plus joli (ou en moins moche) !

Le joli plumage coloré du dindon ocellé

Notez bien : le dindon ocellé n’aime pas être photographié ! En tous cas, celui que j’immortalise par la fenêtre de la voiture fait mine de nous attaquer à plusieurs reprises en courant vers nous subitement. Puis il s’éloigne lentement pendant une poignée de secondes, puis il fonce à nouveau vers nous, et ainsi de suite.

Et quand je décide enfin de partir pour le laisser tranquille car après tout, c’est sa jungle à lui, pas la nôtre, il court fièrement après notre voiture, l’air satisfait et le sourire au coin du bec. Le dindon a gagné, je m’avoue vaincu.

Parmi les autres animaux qui peuplent la réserve, pas forcément tous faciles à observer, citons pêle-mêle le jaguar et le puma, le singe-araignée et le singe-hurleur, le tapir…

Il y a également 350 espèces d’oiseaux, notamment des toucans et plusieurs espèces d’aigles, de vautours et de perroquets ; 70 espèces de reptiles ; près de 400 espèces de papillons…

Et avec ses 1500 espèces végétales, la flore n’est pas en reste.

Bref, amoureux de la nature, la réserve de biosphère de Calakmul est faite pour vous…


Nous nous sommes levés tôt ce matin et ça paye car lorsque nous arrivons au site Maya, il n’y a que trois voitures garées sur place ! C’est incroyable mais nous allons donc avoir un site Maya, et pas le moindre, quasiment rien que pour nous.

A l’accueil, on doit d’abord choisir l’un des trois itinéraires possibles : 1 heure 30, 2 heures 30 ou 4 heures.

Le plan du site

Pour le parcours court, le chemin est bien indiqué et on ne peut pas vraiment se tromper.

Pour les deux autres parcours, plus longs, comme on ne peut pas emporter le plan consultable à l’accueil, on peut par contre le photographier afin de s’y reporter plus tard, au cours de la visite.

Quelques panneaux expliquent rapidement l’histoire du site, agrémentés de quelques plans et diverses pièces.

Puis on arrive rapidement aux premiers vestiges. Calakmul est une cité Maya qui connut son apogée vers 650. Très puissante à l’époque, elle compta jusqu’à 50.000 habitants.

Aujourd’hui, outre son histoire bien sûr, ce qui rend cette cité magique pour les profanes dont nous faisons partie, c’est que la jungle a repris possession des lieux au fil des siècles. Ce qui donne un peu des airs d’Indiana Jones à cette cité perdue.

La première pyramide, dite structure I

Seule une vingtaine des 6.000 structures qui sont éparpillées dans la jungle ont été nettoyées et sont accessibles, malgré les arbres qui ont colonisé ces vieilles pierres.

Le cadre naturel de ce site historique est donc impressionnant.

L’un des principaux intérêts pour le visiteur qui arpente Calakmul, c’est que contrairement aux sites mayas plus connus et beaucoup plus fréquentés tels que Chichen Itza ou Uxmal, il peut monter en haut des pyramides ici.

Et comme toujours sur les pyramides précolombiennes, la montée est abrupte.

La première pyramide sur l’itinéraire est la structure I. Elle mesure 50 mètres de haut et fait face au principal joyau du site : la deuxième pyramide ou structure II.

Vue sur la structure II depuis la structure I

Alors que nous escaladons la première pyramide, nous entendons au loin des cris d’animaux non identifiables dont le niveau sonore est incroyablement élevé.

Nous nous demandons ce que ça peut bien être et pensons à un félin, mais ce n’est qu’en arrivant à la deuxième pyramide que nous comprenons : ces cris proviennent d’un groupe de singes hurleurs. A l’évidence, ils n’ont pas été affublés d’un tel nom pour rien !

Les bien nommés singes hurleurs

Pour bien comprendre à quel point le hurlement de cet animal impressionne celui qui l’entend, il faut savoir que dans tout le règne animal, le singe hurleur fait partie des trois animaux dont le cri est le plus puissant. Avec 140 décibels, il se situe même devant le cerf qui brame et le lion qui rugit (110 à 120 décibels « seulement ») et pas très loin derrière… un avion de ligne qui décolle paraît-il (140 à 170 décibels) ! Il faut l’entendre pour le croire. Vraiment impressionnant.

Pour se défouler les cordes vocales, l’arbre que ces sept ou huit singes ont choisi est situé aux pieds de l’un des plus importants temples-pyramides du monde Maya. C’est la magie de la jungle : pour nous, cette rencontre animale dans ce haut-lieu historique sera mémorable.

La structure II

Nous quittons nos amis primates, visuellement mais pas auditivement, pour entreprendre la montée de cette fameuse pyramide dont la base carrée mesure 120 mètres de côté ! Du sommet, on aperçoit au loin le haut de la première pyramide, celle que nous avons escaladée quelques minutes plus tôt, enfouie dans la jungle qui s’étend à l’infini.

Vue sur la structure I, enfouie dans la jungle, depuis la structure II

La vue est impressionnante depuis la cime de ce joyau qui émerge de la végétation.

A bien y réfléchir, le paysage n’a pas dû beaucoup changer depuis l’époque des Mayas. Tant mieux.

C’est l’heure de partir.

Plus bas, les singes continuent à s’époumoner…


Avec le recul, ce combo nuit dans la jungle/visite de la cité Maya de Calakmul constitue l’une de nos plus belles expériences de voyage dans le Yucatan.

Ce campement, en activité depuis 2003, est géré par une famille issue d’une communauté locale. L’objectif initial consistait à établir un camp doté d’infrastructures à faible impact environnemental. Vingt ans plus tard, ce camp est une réussite puisqu’il accueille des touristes tout en contribuant à la préservation de l’environnement de la réserve.

Contact : serveursturisticos@yahoo.com.mx

Téléphone : +52.983.101.1921

Adresse : campamento Yaax Che en Calakmul, Carretera 186 Escacega – Chetumal KM 98 Entronque a Calakmul KM 7, 24640 Conhuas

Pour y réserver une tente (ou plusieurs), le mieux est de passer par l’excellent site de l’association de tourisme communautaire à laquelle adhère ce campement : alliance péninsulaire pour le tourisme communautaire.

N’hésitez pas à le consulter : vous y trouverez peut-être votre bonheur car il comporte également d’autres adresses intéressantes, communautaires et hors des sentiers battus dans le Yucatan…

Autrement, on peut aussi réserver via les plateformes classiques : Booking, Agoda, Tripadvisor

Prix : cela peut paraître étonnant mais ici, le prix est inversement proportionnel au niveau de confort ! Nous avons réglé 78 euros la tente pour quatre personnes (au mois de juillet). Certains trouveront ce tarif trop élevé par rapport aux prestations. Nous, non : pour une fois qu’on peut sortir un peu des sentiers battus dans ce Yucatan ultra-touristique, ça vaut bien ce prix-là…

Repas inclus : un petit déjeuner (peu copieux) est inclus dans le prix. On peut l’échanger avec un petit sandwich en vue de la journée de visite à Calakmul, sachant qu’il n’y a aucun endroit où acheter à manger dans le coin.

Accès : sur la route 186 en direction de l’est (vers Bacalar, Chetumal etc.), 1 km après la sortie du petit village de Conhuas, il faut tourner à droite en direction du site maya. Là, on ne peut pas manquer la barrière qui fait office de péage. 6 km plus loin, on aperçoit le restaurant Oxte’ Tun sur le bas-côté droit. De là part un petit chemin d’un kilomètre qui s’enfonce dans la jungle : le campement est au bout.

A noter qu’il existe deux courts sentiers d’observation de la nature autour du campement, avec notamment une tour d’observation des oiseaux en pleine jungle.


Il fait partie intégrante du campement Yaax’Che. Les gérants sont donc les mêmes, et le principe d’écotourisme ne change pas non plus. C’est le seul lieu de restauration du coin et on y mange très bien.

Accès : sur la route 186 en direction de l’est (vers Bacalar, Chetumal etc.), 1 km après la sortie du petit village de Conhuas, il faut tourner à droite en direction du site maya. Là, on ne peut pas manquer la barrière qui fait office de péage. Le restaurant Oxte’ Tun est situé 6 km plus loin, sur le bas-côté droit.

Restaurant Oxte’ Tun : le menu
Plat typique
La cuisine mexicaine de Laeticia

Disons-le clairement, les prix flambent d’une année sur l’autre.

Pour visiter la cité de Calakmul, le prix total était de 188 pesos en 2019 et de… 344 pesos en 2023 !

Ce qui correspond à 10 euros en 2019 et 19 euros en 2023 (taux de conversion 2023)…

De plus, ne soyez pas étonné(e)s si on vous facture plusieurs tarifs successifs ! Voici comment le prix total d’accès au site se décompose (tarifs 2023) :

  • A la sortie du petit village de Conhuas, il faut s’acquitter d’un droit d’entrée correspondant à l’entretien de la route (104 pesos par personne).
  • 20 km plus loin, on paye l’entrée dans la réserve de biosphère (150 pesos par personne).
  • Et à l’arrivée (40 km de plus), on paye l’accès au site archéologique maya (90 pesos par personne).

Le prix total est donc de 344 pesos par personne (environ 19 euros au taux de conversion 2023).

Avec tous ces paiements successifs, on a un peu l’impression d’être pris pour des vaches à lait mais au final, ce prix est une bouchée de pain pour un site aussi exceptionnel que Calakmul.


Horaires d’ouverture : 8h00 – 17h00, 7 jours /7 (attention : dernière entrée à 15h30)

Prix : 344 pesos par personne (19 euros, taux de conversion 2023)

Site officiel (gouvernement) : zone archéologique de Calakmul



Calakmul est complètement isolée dans la jungle, il n’y a rien à proximité, elle est loin de tout. Ça fait partie de son charme mais cela comporte en contrepartie quelques inconvénients : il faut notamment anticiper l’approvisionnement en essence, en eau et en nourriture.


Pour l’essence :

Il faut faire le plein bien avant d’arriver à Conhuas car les postes d’essence sont quasi-inexistants sur la route 186.

En venant de l’ouest, la dernière pompe à essence que nous avons trouvée avant Conhuas était située à Silvituc (à 45 km de Conhuas et 105 km de Calakmul).

Pour être tranquilles si vous venez de l’est (Bacalar, Chetumal etc.), il faut idéalement faire le plein à Bacalar, notamment si vous faites l’aller-retour Bacalar-Calakmul (470 km).


Pour l’eau et la nourriture :

Là aussi, il faut s’approvisionner bien avant d’arriver à Calakmul, sous peine de jeûne ! Car ne pas avoir d’eau, par exemple, quand on marche dans ce site généralement écrasé par la chaleur, ça peut gâcher la visite…

L’idéal consiste à acheter de quoi manger et boire, soit dans une ville qu’on traverse en chemin (qu’on vienne de Campeche, Bacalar ou d’ailleurs), soit dans un petit magasin typique comme on en trouve souvent en bord de route, mais dans tous les cas bien avant d’arriver à Conhuas.

Sinon, on peut quand même trouver de quoi s’approvisionner à Conhuas mais avec un choix réduit, les magasins étant rares, petits, peu garnis et pas forcément ouverts quand on arrive…

Et enfin, si on passe la première barrière située 1 km juste après Conhuas, à l’entrée de la route qui descend plein sud vers Calakmul, alors on n’a plus qu’à s’arrêter 6 km plus loin, au restaurant Oxte’ Tun situé à droite en bord de route. Là, il est possible d’acheter des petits sandwichs. On n’y vend pas d’eau en bouteille, mais on peut y remplir ses bouteilles vides (ne faites pas comme nous : conservez vos bouteilles vides en allant à Calakmul au lieu de les jeter…). On y vend également des sodas.


Calakmul peut se targuer d’une double reconnaissance de prestige par l’Unesco :

Les ruines mayas et la jungle omniprésente

El volcan de los murcielagos est une grotte dans laquelle vivent 2 à 3 millions de chauve-souris. Tous les soirs, 45 minutes environ avant le coucher du soleil, elles sortent en même temps pour aller se nourrir.

L’accès à ce site a toujours été libre jusqu’à très récemment : désormais, on ne peut plus y accéder qu’accompagné d’un « guide » (un habitant du coin qui accompagne ses clients sur un chemin tout tracé pendant 5 minutes) pour la somme de 75 pesos par adulte.

Accès : à la sortie du village de Conhuas, il faut rouler en direction de l’est (vers Chetumal et Bacalar). La grotte est située à 10 km sur la droite de la route.


Les autres étapes de notre road trip dans le Yucatan :




Mexique : la magie des cénotes…

Impossible de visiter le Yucatan sans découvrir ces sites naturels d’exception que sont les cénotes (et tant qu’on y est, c’est un cénote, et non pas une…).

Pour faire simple, d’innombrables rivières souterraines quadrillent le Yucatan. Cette eau vive en mouvement permanent a creusé de nombreuses galeries dans le sous-sol de la région pendant des millions d’années, à tel point qu’il a fini par s’effondrer à certains endroits.

Ces affaissements géants ont créé une multitude de gouffres naturels remplis d’eau : les cénotes.

Le cénote Sagrado était un cénote sacré pour les Mayas, qui y pratiquaient entre autres le sacrifice humain.
Le cénote Sagrado, à Chichen Itza : 60 m de diamètre, 22 m de hauteur de falaises et 12 m de profondeur

Ces merveilles de la nature ont généralement une forme circulaire. La plupart d’entre eux mesurent entre 10 et 60 mètres de diamètre.



Ce sont des gouffres remplis d’eau et entourés de petites falaises (le plus souvent de 5 à 30 mètres de haut).

Le cénote Las Piedras

La principale différence avec ceux en forme de puits, c’est que leur plafond ne s’est pas effondré (du moins pas encore). Ce sont donc de véritables grottes, qui comportent un lac intérieur.

Le cénote Chihuan

Ils ressemblent à de simples lacs à ciel ouvert, généralement situés en pleine nature : dans la mangrove ou la jungle, ou encore en bord de plage voire en pleine mer…

Cénote immergé à Bacalar


Je ne vais pas me lancer comme tant d’autres dans la liste des 10 ou 20 plus beaux cénotes, car il y en a environ 8.000 dans tout le Yucatan ! Inutile de vous dire que nous ne les avons pas tous visités… Voici donc simplement la liste de ceux où nous avons eu la chance d’aller… et que je vous recommande !

Plonger dans les cénotes

Si vous êtes plongeur/euse, alors vous allez vous régaler dans les cénotes, mais il faut noter que ceux où l'on plonge sont essentiellement situés près de la côte et notamment dans la région de Tulum.

Parmi les dix cénotes décrits ci-dessous, vous trouverez des détails sur les deux dans lesquels nous avons fait des plongées incroyables : les cénotes Ponderosa (surnommé Jardin del Eden) et Casa Cenote (également appelé cénote Manati).

Sommaire

  1. Cénote Kikil
  2. Cénote Ik’Kil
  3. Cénote X’ux Ha
  4. Cénote Ponderosa (spot de plongée)
  5. Cénote Peten Mac
  6. Cénote Chikila
  7. Cénote Las Piedras
  8. Casa Cenote (spot de plongée)
  9. Cénote Chihuan
  10. Cénote Xcanche
  11. Bilan

A ne pas confondre avec le cénote Ik’kil !

Ce cénote est situé à Tizimin, sur l’itinéraire qui va de Rio Lagartos à Valladolid. Pour ceux qui font la route entre ces deux villes, il est donc très agréable de faire une pause là pour se baigner et se délasser.

Le cénote Kikil est situé à Tizimin, à 47 km au sud de Rio Lagartos et 59 km au nord de Valladolid.
Le cénote Kikil, à Tizimin

Kikil est fréquenté par un oiseau coloré présent en grand nombre, le motmot à sourcils bleus.

Ces jolies boules de plumes multicolores passent leur temps à virevolter au-dessus de la tête des baigneurs pour regagner leur nid, qu’ils ont construit sur les parois du cénote.

Le motmot à sourcils bleux (ou Toh en maya) est un oiseau multicolore très présent dans le cénote Kikil.
Le motmot à sourcils bleus

On accède au cénote Kikil par un court chemin qui traverse une jolie végétation, agrémentée de quelques décorations.

La végétation et le panneau directionnel local indiquant le chemin menant à l'entrée du cénote Kikil.
Un lieu très instagramable dédié aux amoureux qui se rendent au cénote Kikil.

C’est un cénote assez joli, sauvage et peu fréquenté. Les quelques personnes présentes quand nous sommes arrivés ne sont pas restées longtemps et nous nous sommes vite retrouvés là tout seuls. Un régal.

Le cénote Kikil est peu fréquenté.
Tout seul dans le cénote…
Le cénote Kikil en bref...
Entrée : 150 pesos
Peu touristique
Restaurant, boutique d'artisanat
A 47 km de Rio Lagartos et 59 km de Valladolid
Gilet de sauvetage obligatoire
Géré par une coopérative de familles maya
Horaires : 8h00-18h00

A ne pas confondre avec le cénote Kikil !

C’est à la fois l’un des plus connus, l’un des plus beaux et fatalement… l’un des plus fréquentés !

Le cénote d'Ik'kil, non loin de la cité maya de Chichen Itza, n'est pas un cénote sacré, contrairement à ce que les tour-opérateurs essaient de faire croire abusivement aux touristes..

Ce gouffre est une pure merveille de la nature.

Une végétation luxuriante au sommet des falaises, plonge dans l'eau du cénote 30 mètres plus bas.

Il impressionne par la hauteur de ses dizaines de lianes qui plongent dans l’eau dans laquelle on se baigne, tantôt bleue, tantôt verte…

Le cénote Ik'kil et ses dizaines de lianes.

Le seul inconvénient du site, mais pas le moindre, c’est que les bus qui reviennent de la cité maya voisine de Chichen Itza déposent dans ce magnifique cénote leurs hordes de touristes à longueur de journée.

En effet, les tour-opérateurs vendent souvent le package cité de Chichen Itza – Cénote Ik’kil aux nombreux touristes qui font l’aller-retour dans la journée depuis Cancun et Tulum.

Le cénote Ik'kil est victime de son succès.
La foule des grands jours à Ik’Kil…

Le bon plan : pour profiter pleinement de ce cénote exceptionnel, l’idéal consiste à arriver dès l’ouverture, à 9h00, avant l’arrivée des flots de touristes.

De nombreux petits poissons vivent dans le cénote Ik'kil.

Conclusion : ce cénote émerveille par sa beauté sauvage qui le rend incontournable, mais son affluence excessive peut s’avérer dérangeante…

Carte : emplacement du cénote Ik'kil dans le Yucatan.
Le cénote Ik'kil en bref...
Entrée = 180 pesos, ou entrée + restaurant = 400 pesos
Casiers, douches, vestiaires, boutique de souvenirs...
Très, trop touristique
A 40 km de Valladolid et 121 km de Mérida
Gilet de sauvetage obligatoire
Horaires : 9h00-17h00
Site officiel : cénote Ik'kil

X’ux Ha est un joli cénote formant une grotte. Il est situé à quelques kilomètres à l’est de Valladolid.

Le joli cénote X'ux Ha est un cénote-grotte peu fréquenté.

Décoré de quelques petits stalactites, son plafond troué laisse passer la lumière jusqu’au fond du cénote, où elle transperce la surface de l’eau.

Cénote X'ux Ha : trouées dans le plafond de la grotte.
Les rayons du soleil plongent dans l'eau du cénote X'ux Ha en passant à travers son plafond troué.

Nous y sommes arrivés longtemps (1h30) après l’ouverture et pourtant, nous avons été tout seuls pendant 45 minutes. Un privilège.

Plongée dans les eaux du cénote X'ux Ha, transpercées par les rayons du soleil.
Plongée dans les eaux du cénote X'ux Ha, transpercées par les rayons du soleil.

X’ux Ha comporte un petit ponton d’où l’on peut plonger, avec deux échelles pour aller et venir facilement dans l’eau. Sur la paroi d’en face, il y a un plongeoir de quatre mètres de haut pour s’amuser un peu.

Ponton et plongeoir du cénote X'ux Ha.

Carte : emplacement du cénote X'ux Ha dans le Yucatan.
Le cénote X'ux Ha en bref...
Entrée : 150 pesos
Peu touristique
Snack-bar, douches
Gilet de sauvetage non obligatoire
A 16 km de Valladolid
Ouvert de 8h00 à 17h00
Géré par une famille maya accueillante

Visuellement, ce magnifique cénote porte bien son surnom de Jardin d’Eden ! Situé au beau milieu d’une végétation luxuriante, son eau attrayante passe à peu près par tous les tons de verts et de bleus.

Les eaux limpides du cénote Ponderosa (ou jardin d'Eden)

L’inconvénient, c’est qu’il est assez fréquenté : baigneurs, snorkelers et plongeurs, tout le monde vient se régaler dans ce superbe cénote. Mais on peut quand même y passer une demi-journée voire la journée entière tellement il est joli, agréable et parfaitement aménagé.

Nous y avons plongé, car c’est l’un des cénotes où cette activité est possible. Après avoir admiré sous l’eau le bassin principal (celui de la photo ci-dessus), on pénètre dans un réseau de galeries et de grottes sous-marines. Claustrophobes s’abstenir.

Plongée dans le cénote Ponderosa

Au bout du tunnel se trouve le clou du spectacle : des jeux de lumière subaquatiques impressionnants. En levant la tête, on aperçoit la jolie mangrove de l’autre côté de la surface. Elle est située dans un deuxième cénote, inaccessible à pied celui-là.

Les rayons du soleil se frayent un chemin à travers cette végétation tropicale puis transpercent la surface de l’eau jusqu’au fond du cénote. On dirait un décor de cinéma mais non, c’est juste la nature.

Les jeux de lumière au fond du cénote Ponderosa (jardin d'Eden) en plongée
Les jeux de lumière au fond du cénote Ponderosa (jardin d'Eden) en plongée.

De retour dans le bassin du départ, une jolie petite tortue d’eau douce viendra nager tranquillement parmi nous. Une plongée cinq étoiles…

LA PLONGÉE A PONDEROSA
Profondeur max : 13 mètres
Site pas très poissonneux mais présence
de jolies petites tortues d'eau douce
Quelques fossiles de coquillages
Et surtout : des jeux de lumière exceptionnels

A Tulum comme à Playa del Carmen, les clubs de plongée sont nombreux et il n’y a que l’embarras du choix. Nous avons plongé avec Scuba Tulum, qui a été impeccable de bout en bout et que nous recommandons vivement.

Carte : emplacement du cénote Ponderosa (jardin d'Eden) dans le Yucatan.
Le cénote Ponderosa en bref...
Entrée : 200 pesos (enfants : 100 pesos)
Snack-bar, massages
Gratuit : toilettes et douches
Payant : casier, gilet de sauvetage (non obligatoire) et équipement de snorkeling
A 41 km de Tulum et 97 km de Cancun
Horaires : 8h00-17h00 mais fermé le samedi
Page Facebook : cénote Ponderosa

Il est situé, avec son voisin le cénote Chikila (voir ci-après), tout à l’est de la ville de Rio Lagartos. Ils constituent tous les deux une excellente visite à faire quand on vient d’arriver dans la ville et qu’on a du temps à tuer avant la traditionnelle excursion du lendemain dans la mangrove.

On accède au Cénote Peten Mac par un agréable chemin qui serpente à travers la végétation.

Le sentier Peten Mac permet d'accéder au cénote Peten Mac.
Le sentier Peten Mac permet d'accéder au cénote Peten Mac.

Après quelques minutes de marche, ce sentier débouche sur un petit cénote très sauvage, cerné par un ponton et situé dans la jungle.

Deux crocodiles sauvages vivent dans le cénote Peten Mac

Dans ce cénote vivent deux crocodiles sauvages qui, lors de notre venue, ne se montrent pas tout de suite. Tout en guettant les gros reptiles, nous discutons avec deux guides locaux. C’est leur jour de repos et ils terminent leur partie de pêche. Ils n’ont pas attrapé le moindre poisson mais ils savourent quelques bières en pleine nature : il suffit parfois de pas grand-chose pour être heureux…

Nous leur expliquons que nous aurions bien aimé pouvoir observer ces deux crocodiles. Immédiatement, l’un d’eux attrape sa canne à pêche avec le bout de laquelle il tapote sans discontinuer la surface de l’eau.

Le résultat ne se fait pas attendre : en quelques secondes, un premier crocodile approche assez rapidement, un peu comme un petit chien à l’appel de son maître, suivi de près par le second. La scène est incroyable.

L'un des deux crocodiles du cénote Peten Mac nage vers les visiteurs.
L'un des deux crocodiles du cénote Peten Mac nage vers les visiteurs.

Ils nous expliquent alors que les rares visiteurs qui viennent jusqu’ici offrent parfois aux deux habitants du cénote un peu de nourriture (le nourrissage des animaux sauvages est évidemment une pratique à proscrire, dans l’intérêt des animaux…). C’est pourquoi ils ont ainsi accouru à l’appel du guide, espérant obtenir un petit quelque chose à se mettre sous la quenotte. Les deux reptiles resteront de longues minutes à quelques mètres de nous, flottant paisiblement à la surface.

Les deux crocodiles du cénote Peten Mac rodent en surface

Le guide nous explique que les jours précédents, la femelle a construit son nid à proximité du ponton. Il faut donc éviter d’approcher cette zone en présence de la future maman car, si ce crocodile d’eau douce n’est pas agressif envers les humains, il peut le devenir ponctuellement s’il croit qu’on va s’en prendre à son nid ou à ses oeufs.

Un nid de crocodile sur la rive du cénote Peten Mac
Le nid de maman croco.

Pendant que nous discutons avec ces deux guides sympas qui nous racontent des histoires passionnantes sur la nature locale, l’un des deux sauriens plonge tranquillement, la gueule grande ouverte.

Un crocodile plonge la gueule grande ouverte dans le cénote Peten Mac

Il disparaît alors mais son congénère reste en surface à quatre ou cinq mètres à peine du ponton, ce qui me permet de le photographier de près.

Crocodile en surface dans le cénote Peten Mac

Crocodile en surface dans le cénote Peten Mac

Inutile de préciser que, contrairement à la plupart des cénotes ouverts au public dans le Yucatan, on ne peut pas se baigner dans celui de Peten Mac ! Toutefois, cet endroit où nous n’avons croisé strictement aucun touriste pendant les quarante minutes passées sur place, est un régal pour les amoureux de la nature.

Crocodile en surface dans le cénote Peten Mac

Nous quittons le cénote Peten Mac pour celui de Chikila, situé à quelques centaines de mètres de là.

Carte : emplacement du cénote Peten Mac dans le Yucatan.
Le cénote Peten Mac en bref...
Entrée libre
Sauvage et très peu touristique
Cénote fermé à la baignade
Situé à l'extrémité est de Rio Lagartos
Restaurant à 500 mètres

Avant de venir visiter ces deux cénotes voisins (Chikila et Peten Mac), on nous a expliqué qu’on ne pouvait se baigner que dans celui de Chikila, à cause des deux crocodiles qui habitent Peten Mac.

C’est ainsi qu’à peine arrivés à Chikila, nos deux fils se mettent en maillot et s’apprêtent à se jeter à l’eau pour se rafraîchir enfin, car l’atmosphère est suffocante avec une température extérieure et un taux d’humidité très élevés.

Et au moment de plonger, Victor, notre fils aîné, prononce cette phrase surréaliste : « on est bien d’accord, cet espèce de crocodile au fond, c’est un faux ? »

Nous ne sommes en effet pas méfiants car de jeunes enfants viennent tout juste de se baigner là, des dames lavent leur linge les pieds dans l’eau, et les locaux nous ont bien assuré avant de venir que les crocodiles ne pénétraient pas dans ce cénote, et qu’on pouvait donc s’y baigner sans crainte.

Mais la bestiole se met clairement à bouger au fond de l’eau : le faux crocodile est un vrai !

Un crocodile a réussi à entrer dans le cénote Chikila, où les enfants se baignent quotidiennement...
Le crocodile inattendu du cénote Chikila

Nous sommes abasourdis. Nous en informons immédiatement les dames, qui n’ont pas l’air plus étonnées que ça et continuent à laver leur linge comme si de rien n’était.

Les gamins qui viennent de sortir de l’eau reviennent admirer la bête, en n’y trempant toutefois pas le moindre orteil cette fois !

Renseignements pris, il s’avère que ce cénote communique avec la mer voisine par un réseau de galeries immergées (comme la plupart des cénotes d’ailleurs) et que même si c’est rare, il arrive parfois qu’un crocodile vienne se glisser ici !

Celui-ci n’est pas bien gros et les locaux nous assurent que les quelques crocodiles qui arrivent dans ce cénote n’ont jamais attaqué aucun baigneur. Mais nous ressentons quand même une grosse frayeur rétrospective, en imaginant ce qui aurait pu arriver si nos fils avaient plongé juste à côté de lui.

Une fois la stupeur passée, nous rigolons tous les quatre ensemble de ce qui constituera, bien malgré nous, une belle anecdote de voyage…

Et nous ne le savons pas encore mais dans quelques jours, nous plongerons avec un vrai crocodile (cf. Casa Cenote, ci-dessous).

Carte : emplacement du cénote Chikila dans le Yucatan.
Le cénote Chikila en bref...
Entrée libre
Très peu touristique
Situé à l'extrémité est de Rio Lagartos
Jetez un oeil au fond de l'eau avant de vous baigner !
Restaurant à 100 mètres

Nous avons eu un coup de coeur pour ce joli petit cénote apparemment méconnu. Du moins pour l’instant…

Vue d'ensemble du cénote Las Piedras

Les propriétaires sont en train de terminer des travaux d’aménagement sans trop en faire : il y a toutes les commodités, un petit restaurant est à l’étude, mais rien n’est fait au détriment de la nature environnante, qui enjolive le site.

La végétation du cénote Las Piedras

Une tyrolienne (6 mètres de haut pour une douzaine de mètres de long) et trois sautoirs (5 mètres, 6 mètres et 8 mètres) permettent de bien s’amuser, a fortiori quand on est tout seul sur place, comme ce fût le cas pour nous pendant deux heures.

Bon, il faut dire que nous avons eu droit à un orage pendant une demi-heure mais quand même, nous avons beaucoup aimé ce très agréable cénote.

L'un des trois sautoirs du cénote Las Piedras
Le départ de la tyrolienne du cénote Las Piedras
Ici, la tyrolienne est gratuite !

Enfin, il faut ajouter que le propriétaire est très sympa, ouvert et disponible.

Pour résumer, si vous recherchez un cénote proche de Cancun mais loin des foules, alors foncez à celui de Las Piedras avant qu’il ne se fasse connaître…

Carte : emplacement du cénote Las Piedras dans le Yucatan.
Le cénote Las Piedras en bref...
Entrée : 150 pesos
Peu touristique, mais pour combien de temps encore ?...
Gilet de sauvetage obligatoire
A 38 km de Cancun et 121 km de Valladolid
Ouvert de 8h00 à 17h00

Après le cénote Ponderosa (el Jardin del Eden), c’est le deuxième et dernier cénote dans lequel nous avons plongé, mais quelle plongée !

Si l’expérience vous intéresse, ce cénote fait l’objet d’un article beaucoup plus détaillé : plonger avec un crocodile, qui comprend notamment toutes les infos pratiques nécessaires à la fin.

Autrement, voici un résumé de cette plongée inoubliable.

ATTENTION !

A 37 kilomètres au nord de Casa Cenote existe un autre... Casa Cenote ! Pour ne pas vous tromper, celui dont il est question dans cet article s'appelle également cénote Manati (ou Manatee). L'autre Casa Cenote a lui aussi un deuxième nom, c'est le cénote Xpu-Ha.

Dans le pire des cas, si vous arrivez par erreur au cénote Xpu-Ha, vous aurez juste 37 kilomètres à rouler pour rejoindre le cénote Manati (28 minutes en voiture selon Google...)

Et avant de faire demi-tour, vous pouvez toujours en profiter pour piquer une tête à Xpu-Ha...

Casa Cenote est une sorte de petit lagon aux eaux d’un vert irréel et enchanteur. Il est cerné par une mangrove luxuriante dans laquelle vit depuis des années un crocodile.

Les eaux incroyablement colorées du cénote Casa Cénote (ou cénote Manati)
Casa Cenote

Pourtant, il y a tous les jours des gens qui se baignent dans ce cénote ! Et régulièrement, le reptile vient même nager parmi eux, de la manière la plus pacifique qui soit. Cela fait des années que ça dure, et il n’a jamais attaqué personne.

Les autorités surveillent régulièrement la croissance de cet animal qui est à l’âge adolescent, et qui continue donc à grandir et grossir. Aujourd’hui, il mesure environ deux mètres.

C’est un crocodile de Morelet, un crocodile d’eau douce qui mange uniquement des poissons et qui n’est pas agressif envers l’homme, tant qu’on le laisse tranquille.

Le crocodile de Casa Cenote est donc connu des locaux depuis des années, à tel point qu’ils lui ont donné un prénom, Pancho, et même un surnom affectueux : Panchito. Certains viennent de loin pour le voir de près ! C’est notre cas et c’est en plongée que nous sommes allés à sa rencontre.

Après avoir longé la mangrove pendant quelques minutes à très faible profondeur (un à trois mètres), nous passons carrément… en-dessous !

Plongée sous la mangrove à Casa Cénote (ou cénote Manati)
Plongée sous la mangrove à Casa Cénote (ou cénote Manati)

C’est ainsi que nous nous retrouvons à palmer dans un réseau inattendu de tunnels et de galeries, qui traversent même une ou deux petites grottes sous-marines.

Ce genre de plongées spéléos présentent un certain nombre de particularités :

  • Il y fait évidemment très sombre (ce qui n’arrange pas la qualité de mes photos !).
  • Surtout, il est impossible de remonter à la surface, puisqu’il n’y a pas de surface dans ces tunnels sous-marins entièrement immergés ! Il faut d’ailleurs signer une décharge avant la plongée.
  • Il est obligatoire de plonger au fil d’Ariane, que déroule mètre après mètre notre guide, la plongeuse expérimentée Isella.
  • Le/la guide, justement, doit obligatoirement avoir une habilitation spécifique aux plongées spéléos, en plus des diplômes habituels de prof de plongée.
  • Enfin, ce cénote communique avec la mer par les galeries sous-marines. Un peu d’eau de mer salée pénètre ainsi dans le cénote, mais elle ne se mélange pas à l’eau douce. Cette séparation entre l’eau salée et l’eau douce, qui s’appelle halocline, a des conséquences. En effet, l’eau salée étant naturellement plus dense que l’eau douce, elle stagne au fond où, étonnamment, on arrive à la distinguer visuellement de l’eau douce. Car elle ressemble à une sorte de grande nappe d’huile. Et dès qu’on nage dedans, tout devient trouble, un peu comme quand on ouvre les yeux sous l’eau sans masque. Ce manque de visibilité n’est pas ce qu’il y a de plus rassurant quand on guette un crocodile sauvage, mais cette expérience déstabilisante vaut le détour.

Plongée dans une grotte située sous la mangrove à Casa Cénote (ou cénote Manati)
Plongée dans les entrailles de Casa Cenote

Voilà pour le décor de cette plongée surréaliste…

Le long de ce réseau de galeries sous-marines, quelques trouées dans la mangrove au-dessus de nos têtes laissent passer les rayons du soleil, ce qui est visuellement du plus bel effet.

Plongée sous la mangrove à Casa Cénote (ou cénote Manati), dans les rayons du soleil qui transpercent la mangrove
Plongée dans les rayons du soleil qui transpercent la mangrove à Casa Cénote (ou cénote Manati)

Pendant le briefing précédant la plongée, Isella nous avait prévenus que dès la sortie des tunnels commençait le territoire de Panchito.

Et en effet, à peine extirpés de ces galeries, Isella nous montre la patte palmée de Panchito juste sous la surface de l’eau, délicatement posée sur la mangrove, au milieu des rayons du soleil. Le reste de la bête est donc au-dessus de la surface, non visible pour nous à cet instant précis.

Aperçu de la patte de Panchito le crocodile, qui traîne dans l'eau

A part quelques bouts de racines, tout est noir autour de cette patte et l’eau est chargée en particules, mais l’instant est fascinant à vivre.

Isella nous fait signe que nous allons remonter à la surface, pour le voir de plus près et en entier. Du coup, l’adrénaline aussi monte un peu, bien que nous nous sentions tous les trois d’une étonnante sérénité.

Observation d'une patte de crocodile, celle de Panchito, à Casa Cenote (ou cénote Manati)
Plongeur et poisson observent une patte de crocodile

Nous nous demandons dans quelle posture nous allons le trouver de l’autre côté de la surface : sera-t-il en train de nous observer ? ou sur la défensive ? ou la gueule ouverte ? Et bien en fait, une fois à la surface, il s’avère… qu’il pique un somme !

Panchito le crocodile se repose sous la mangrove à Casa Cenote (ou cénote Manati)
A l’ombre de la mangrove, Panchito… lézarde !

Il est à quatre ou cinq mètres de nous, tranquillement affalé sur la mangrove à l’ombre de la végétation, où il somnole. Du moins en a-t-il l’air, car nous voyons bien qu’il nous observe quand même du coin de son oeil entrouvert. Mais il n’est évidemment pas plus agressif qu’il ne l’a jamais été avec personne et il se repose paisiblement, vraisemblablement habitué aux visiteurs tels que nous.

Impossible de prendre une photo correcte de lui, à cause de l’objectif ultra-grand angle de ma GoPro qui éloigne et rapetisse Panchito (la photo suivante est juste recadrée).

Panchito

En plus, il est caché dans l’ombre de la mangrove et ce fort contraste, entre les basses lumières de l’ombre de la végétation et les hautes lumières des feuillages en plein soleil, ne facilite pas non plus la prise de vues.

Mais tant pis, le moment est intense quand même pour mes deux fils et moi. Je les photographie tour à tour devant Panchito avant de replonger. Il ne nous suivra pas.

Nous gardons aujourd’hui encore un souvenir impérissable de cette plongée unique.

LA PLONGÉE A CASA CENOTE
Profondeur max : 8 mètres
Plongée dans une mangrove
Site étonnamment poissonneux
Quelques fossiles de coquillages
Plongée avec un crocodile 

Nous avons plongé avec Scuba Tulum, un club comme on les aime : accueil simple et amical, conditions de sécurité respectées mais sans la prise de tête qui va parfois avec.

Adresse : calle sagitario Ote. 8, Tulum, QR 77780 – Téléphone : 01.984.115.2336 – Mail : scubatulum@gmail.com

Carte : emplacement du cénote Casa Cenote (Manati) dans le Yucatan.
Casa Cenote en bref...
Entrée : 150 pesos
Fréquentation touristique variable
A louer : équipements de snorkeling, kayaks, paddle
Gilet de sauvetage non obligatoire
A 12 km de Tulum et 122 km de Cancun
Horaires : 9h00-17h00

Voilà un cénote parfait quand on fait la route de Valladolid à Mérida ou inversement, car il est situé à mi-chemin entre ces deux belles villes coloniales.

L’entrée du cénote ainsi que sa galerie d’accès creusée à même la roche (attention, le plafond est très bas) sont décorées façon locale.

L'entrée et la galerie d'accès au cénote-grotte Chihuan.

Cette galerie naturelle débouche sur un cénote atypique en forme de grotte. Il est assez fascinant avec ses dimensions réduites, ses stalactites, sa roche beige et grise, et son eau d’un bleu profond, délicieusement rafraîchissante au vu du taux d’humidité très élevé dans ce lieu clos.

La grotte du cénote Chihuan

Carte : emplacement du cénote Chihuan dans le Yucatan.
Le cénote Chihuan en bref...
Entrée : 100 pesos
Douches
Gilet de sauvetage non obligatoire
A 82 km de Valladolid et 78 km de Mérida
Horaires : 9h00-22h00 !

Situé au nord de Valladolid et juste à côté du site maya d’Ek Balam, il est cerné par une végétation luxuriante dans un très joli cadre naturel.

Vue d'ensemble du cénote Xcanche

Dominant le cénote depuis le haut des falaises qui l’entourent, quelques arbres à l’âge vénérable envoient leurs racines boire l’eau du cénote une quinzaine de mètres plus bas.

Les lianes et les racines plongeant dans les eaux du cénote Xcanche, par temps de pluie

Quelques aménagements permettent de s’amuser : un plongeoir (8 mètres de haut) ainsi qu’une corde de Tarzan tous deux gratuits, mais aussi une tyrolienne abusivement payante (100 pesos pour deux misérables sauts).

Vue du cénote Xcanche depuis le haut de ses falaises
Le Cénote Xcanche par temps gris…

Nous n’avons eu que de la pluie pendant notre baignade dans ce cénote, c’est pourquoi les photos présentées ici ont des couleurs fades qui ne rendent pas justice à la beauté réelle du site.

Carte : emplacement du cénote Xcanche dans le Yucatan.
Le cénote Xcanche en bref...
Entrée : 170 pesos
Tyrolienne payante : 100 pesos pour 2 sauts
Gilet de sauvetage non obligatoire
Possibilité de dormir dans des cabanes
A 29 km de Valladolid, 93 km de Rio Lagartos et 173 km de Cancun
Cénote géré par une coopérative de familles mayas

Bilan

Difficile de prétendre que tel cénote est plus beau ou plus agréable que tel autre car cela dépend évidemment des goûts et des attentes de chacun, mais ces sites sont généralement enchanteurs.

Pour notre part, nous avons adoré :

  • Ik’kil pour sa beauté sauvage
  • X’ux Ha et Chihuan, pour leur ambiance et leur beauté spécifiques aux grottes
  • Ponderosa et Casa Cenote pour les plongées incroyables que nous avons eu la chance d’y faire
  • Las Piedras : notre coup de coeur

J’ajoute que j’ai été le seul de la famille à me régaler à Peten Mac, car j’ai adoré pouvoir observer longuement et de près deux crocodiles sauvages.

En tout cas, une chose est sûre : les cénotes, il y en a pour tous les goûts, et chacun y trouve son compte…


Sommaire

  1. Cénote Kikil
  2. Cénote Ik’Kil
  3. Cénote X’ux Ha
  4. Cénote Ponderosa (spot de plongée)
  5. Cénote Peten Mac
  6. Cénote Chikila
  7. Cénote Las Piedras
  8. Casa Cenote (spot de plongée)
  9. Cénote Chihuan
  10. Cénote Xcanche
  11. Bilan

Les autres étapes de notre road trip dans le Yucatan :