La Croatie à vélo


  1. Quelques déboires
  2. La meute de chacals
  3. L’île de Pag
  4. La Croatie profonde et sauvage
  5. Le coin du cycliste


Après avoir quitté le pays des ours, la Slovénie, je passe en Croatie.

Les frontières étant une invention purement humaine, elles ne s’appliquent pas aux ours. Dans les forêts montagnardes que je traverse, je continue comme en Slovénie à guetter ces grosses boules de poils griffues et dentues pendant plusieurs heures. Mais tuons le suspense tout de suite : je n’apercevrai pas le moindre nounours de tout mon périple…

La forêt croate

Pendant que je roule, mon vélo décide de faire des siennes. De petits sauts de chaînes de plus en plus fréquents accompagnent mon pédalage dans chaque montée, ne me donnant pas le choix : la chaîne en question est plus usée que prévu et il va falloir que je la fasse changer.

Je décide donc de modifier mon itinéraire. Je vais quitter les jolies montagnes croates pour faire une escale dans ce que je fuis depuis le début du périple : la ville ! La plus proche est Rijeka, sur la côte croate.

Rijeka sous un ciel d’encre

Une fois sur place, je laisse mon vélo à un réparateur et j’en profite pour aller acheter un billet de bateau vers ma prochaine étape : l’île de Pag.

Le réparateur m’a dit que Rijeka était la ville la plus pluvieuse de Croatie. Je ne sais pas si c’est vrai mais en tout cas, depuis trois jours maintenant, le ciel se vide de manière impressionnante. Ici encore plus qu’à Trieste, les rues sont inondées. Les voitures projettent d’énormes gerbes d’eau sur les trottoirs, où les quelques piétons qui ont osé braver les éléments s’abritent comme ils peuvent. Sous un abribus, un avant-toit… Moi, j’opte plutôt pour aller prendre un cappuccino bien au sec et au chaud en attendant que ça se calme. Le billet de bateau peut bien attendre un peu.

Une heure plus tard, le déluge ne semblant pas près de s’arrêter, je file au port pour acheter mon billet de bateau mais là, c’est la douche froide. Car on m’informe que le ferry pour l’île de Pag ne prend pas les vélos. Il prend bien les motos, les voitures, les camions, à peu près tout ce qui roule et même les piétons, mais allez savoir pourquoi, pas les vélos. Derrière son guichet, l’employée de la compagnie maritime arbore une tête de bouledogue qui me dissuade de poursuivre la discussion. Tant pis, je ferai deux cents bornes supplémentaires à vélo, en direction du sud jusqu’à Prizna. Il s’agit d’un port minuscule où les ferries qui font la brève traversée jusqu’à l’île de Pag acceptent bien, eux, les vélos.

Le village de Bakar

Deux jours de pédalage plus tard, mon vélo réparé et moi arrivons sur les hauteurs de Prizna juste avant que le soleil ne se couche. En réalité, il ne s’est jamais vraiment levé puisqu’il a passé toute la journée bien caché derrière une grosse épaisseur de nuages pluvieux, qui ne se sont jamais levés eux non plus. Depuis Trieste, la dernière ville italienne que j’ai traversée, le ciel vomit des trombes d’eau quasiment sans arrêt. Cette météo exécrable est de nature à démoraliser le plus optimiste des cyclo-voyageurs. Mais je rêve de ce périple depuis cinq ans, alors ce ne sont pas les quelques tonnes d’eau s’abattant lâchement sur ma tête qui vont me démotiver. Malgré le déluge, je suis toujours heureux de vivre ce périple. Un jour, il fera beau à nouveau.

Une petite route croate


Le soir venu, je profite d’une rare accalmie pour poser ma tente. Une heure plus tard, je dors déjà d’un sommeil profond, celui qui emmène loin les cyclistes harassés par huit heures de vélo. Mais j’en suis extirpé par ce qui ressemble à des sirènes de Police. Elles sonnent un peu bizarrement par rapport à leurs homologues françaises mais peu importe. Le son s’amplifie au fur et à mesure qu’elles approchent. Jusqu’à ce que mon esprit encore embrumé réalise que j’ai posé ma tente tellement à l’écart de la route qu’aucune voiture ne peut arriver jusqu’ici ! Je l’ai montée dans un petit champ jonché de gros cailloux, perdu en pleine nature et cerné par d’anciens murets de pierres. Ils ont été construits il y a longtemps par les paysans du coin, pour abriter leurs cultures du vent provenant de la mer voisine.

C’est là que je comprends enfin ce qui se passe : ce ne sont pas des sirènes de Police, ce sont les hurlements d’une meute de chacals dorés ! Ils sont si près de la tente que leurs cris me font mal aux oreilles. Vraiment. Mais ils partent aussi vite qu’ils sont arrivés. Le temps que j’attrape mon téléphone pour enregistrer leurs complaintes plutôt mélodieuses, ils se sont déjà pas mal éloignés. Ont-ils été attirés par l’odeur de chacal qui m’accompagne après deux jours sans douche ? Pas impossible.

Si j’ai fini par identifier ces animaux sans les voir c’est grâce à toutes les infos que j’avais prises sur Internet en préparant ce voyage. Je m’étais en effet renseigné sur les animaux potentiellement dangereux que je risquais de rencontrer au cours de mon périple : ours, loups, serpents, scorpions et araignées. J’étais alors tombé sur des articles évoquant les chacals. Je ne m’étais pas attardé dessus à partir du moment où j’avais lu qu’ils ne présentaient aucun danger pour les humains. J’avais juste écouté leurs cris sur internet pour pouvoir les identifier au cas où j’en entendrais pendant mon voyage. Et dire que cette nuit, je viens de les confondre avec des sirènes de Police !

Je n’en prendrai conscience que plus tard mais cette brève rencontre avec les chacals va constituer un tournant dans mon périple : il y avait un avant, il y aura un après.

Car c’est la première fois depuis mon départ que je me sens à ce point en harmonie avec la nature qui m’entoure. Déjà, ce spot de bivouac se trouve très isolé, beaucoup plus que d’habitude : il est situé loin de la route et il n’y a aucun village alentour. Cela m’a permis de passer la nuit loin de toute zone civilisée. Et pendant que ces chacals vagabondaient à gorge déployée autour de ma tente, je me suis régalé à les écouter chanter.

Depuis deux semaines maintenant que je suis parti, j’ai passé le plus clair de mon temps dans la nature, de jour comme de nuit. Mais ce soir, cette meute de canidés a fini de balayer les derniers repères de confort que j’avais conservés de ma vie citadine.

A partir de maintenant, j’ai un peu l’impression de faire partie intégrante de la nature : c’est toute la magie de ce voyage qui est en train de me tomber dessus.


Le lendemain matin, je rejoins Prizna, sous un soleil matinal qui ne va pas tarder à s’enfuir.

Là, je prends le billet d’un bateau qui, contrairement à ceux qui appareillent depuis Rijeka, ne fait aucune discrimination à l’encontre des vélos. Après une courte traversée de trente minutes, je me retrouve enfin sur l’île de Pag.

Mes premiers kilomètres sur l’île de Pag

Longue d’une soixantaine de kilomètres, elle est relativement grande. C’est une île sauvage, aride et battue par les vents, c’est d’ailleurs à cause de ça que pas grand-chose n’y pousse. Quant à sa population, elle est essentiellement composée de… moutons ! On en croise un peu partout et ça lui donne un certain charme. Ma découverte de l’île, très fréquentée l’été mais vide de touristes l’hiver, va constituer pour moi un véritable coup de cœur. Le premier du voyage, mais pas le dernier…

Le soir venu, je descend dans une petite pension afin de pouvoir prendre une bonne douche et tant pis si après ça, mon effluve naturelle n’attire plus aucun chacal.

La propriétaire septuagénaire des lieux, Sofia, m’accueille chaleureusement. Installée ici depuis quarante-cinq ans, elle est bosniaque. Elle est polyglotte mais nous ne pouvons pas communiquer pour autant : elle ne parle que des langues et dialectes croates, bosniaques et serbes. Moi pas.

Avec Sofia

Dotée d’un sens aigu de l’hospitalité, elle passe un bon moment dans sa cuisine pour me préparer un café turc dans les règles de l’art. Nous le dégustons ensemble malgré des freins linguistiques à la compréhension mutuelle. Mais nous prenons tout notre temps et nous passons une petite heure à échanger comme nous pouvons. Les silences qui s’immiscent parfois dans la discussion sont bienveillants. Le moment est tellement paisible. Peu productif en termes de compréhension mutuelle mais tellement paisible. J’arrive quand même à comprendre quelques bribes de ses propos, notamment qu’elle a beaucoup souffert de la guerre dans son pays, dans les années 90.

L’arrivée de sa fille anglophone fait subitement progresser nos échanges. Elle m’explique notamment pourquoi sa mère est encore si marquée par ce conflit, pourtant terminé depuis un quart de siècle : deux de ses frères y ont perdu la vie. Le premier a sauté sur une mine à l’âge de vingt-quatre ans, le corps du deuxième n’a jamais été retrouvé.

L’histoire est dramatique et me touche profondément. Pourtant, j’aime ce genre de rencontres où nous échangeons nos tranches de vies, si amicalement alors que nous ne nous connaissons même pas.

Pag à l’aube

Le lendemain matin, je mets le cap sur le sud de l’île. Il y a là un pont qui la relie au continent et qui m’évitera de prendre à nouveau un bateau. Normalement, je serai de l’autre côté ce soir.

Pour la première fois depuis cinq ou six jours, il ne tombe plus des cordes. Le temps est même passé d’un extrême à l’autre puisqu’il fait désormais un soleil éclatant et que le bleu du ciel n’est souillé d’aucun nuage. Du coup, les jolis paysages de l’île retrouvent toutes leurs couleurs, qui explosent.

Au fond, la Croatie continentale vue depuis Pag

Mon GPS vélo me fait traverser Pag en quittant le bitume de la route principale pour emprunter de petits chemins entièrement déserts, à travers une jolie nature sauvage et battue par les vents.

Au fond, la Croatie continentale vue depuis Pag

Ces chemins de terre, de pierres et de boue ne sont absolument pas roulants et mes mollets en bavent un peu, mais les vues plongeantes sur la mer et les montagnes en valent la peine.

Pendant une bonne partie de la journée, je ne croise pas un chat. Par contre, beaucoup de moutons. Il y en a partout. Quand je ne les vois pas brouter, je les entends bêler.

Dans l’après-midi, je croise enfin une présence humaine.

C’est celle de Luka, un jeune pèlerin croate sympa, qui se rend à pied dans l’ouest de l’Herzégovine, à Medjugorje. Ce petit village constitue un lieu de pèlerinage important pour les catholiques, à tel point que ses deux mille habitants accueillent chaque année plus de deux millions de pèlerins.

Avec Luka et son bâton de pèlerin

Nous échangeons sur les conditions difficiles de voyage et de bivouac que nous rencontrons tous les deux depuis quelques jours, à cause de ce temps à ne pas mettre un voyageur dehors. Et quand il m’explique que sa tente, visiblement moins étanche que la mienne, s’est retrouvée inondée en pleine nuit, nous nous marrons comme des bossus. Moi qui dors au sec, de quoi me plains-je ?

Champs inondés par la pluie des derniers jours

La journée passe et les paysages enchanteurs défilent, dans une ambiance à la fois champêtre et marine. Je m’arrête si souvent pour prendre des photos, filmer et tout simplement profiter de la vie, que je n’avance pas beaucoup.

Mon itinéraire et son dénivelé
Autoportrait !

Je pensais quitter cette île dans l’après-midi en rejoignant le continent par le pont sud mais à cause de ces si nombreux arrêts photos, je ne progresse pas assez vite pour y arriver avant la nuit. Je décide donc de profiter un peu plus que prévu de Pag, en bivouaquant ici plutôt que sur le continent.

Bien calé entre une petite route peu fréquentée et la mer calme, un vaste terrain boisé me tend les bras pour planter ma tente.

Encore un spot de bivouac très nature

Il est assez isolé et semble en friche, avec son herbe haute, humide et jaunie, et débouche sur de jolies petites criques désertes.

Une petite crique face à la tente

La Croatie étant la maison de nombreux reptiles, dont plusieurs variétés de vipères, je suis conscient que ces herbes hautes peuvent cacher des serpents venimeux. Je descends donc de mon vélo et le pousse en tapant des pieds pour faire fuir ceux qui flemmarderaient éventuellement par ici. En effet, n’ayant pas d’oreilles, les serpents sont sourds et n’entendent donc pas les humains approcher. Quand ils détectent enfin leur présence, c’est souvent trop tard et ils sont tellement surpris qu’ils se croient attaqués, donc ils mordent pour se défendre. C’est pourquoi il faut taper des pieds : cela permet de provoquer dans le sol des vibrations auxquelles ils sont très sensibles, ce qui les fait fuir avant qu’on n’arrive sur eux.

Une fois le meilleur emplacement trouvé pour ma tente, à proximité de quelques conifères, j’aplatis toutes les herbes de la zone pour me rassurer : si un serpent déboule, je l’apercevrai plus facilement.

Bivouac sur l’île de Pag

Cette journée est la plus belle depuis le début du périple, et elle s’achève par le spectacle classique mais toujours efficace du soleil rougeoyant qui s’effondre dans la mer. Comme lui, je finis par me coucher. Demain, je quitterai Pag.

Coucher de soleil face à la tente


Ma vie nomade m’impose une triple quête quotidienne : trouver suffisamment d’eau pour tenir jusqu’au lendemain, trouver une poubelle où jeter mes ordures puis le soir, trouver un spot de bivouac pour dormir comme un bienheureux.

Ainsi, à peine de retour sur la Croatie continentale, je dois déjà remplir mes gourdes qui sont vides. Mon itinéraire m’a fait quitter la côte, où les villes et villages n’étaient pas rares, pour m’enfoncer dans les terres montagneuses de l’intérieur, beaucoup moins habitées. Là, pendant un bon moment, je ne traverse pas le moindre village.

L’un des rares signes de vie que je rencontre se présente sous la forme d’un motard. Il s’arrête à un croisement pour me laisser passer, alors qu’il aurait largement la place de me doubler puisqu’à part nous deux, cette petite route de montagne est entièrement déserte. Nous nous saluons brièvement de la main puis, une fois passé devant lui, je m’attends à l’entendre accélérer et le voir me doubler en trombe. Mais non. Il arrive au pas puis roule à ma hauteur, à vingt kilomètres à l’heure au lieu de cent cinquante. Nous discutons comme ça quelques minutes tout en roulant au milieu de la route. Il est allemand et va en Inde. Quand je lui dis que pour ma part, je vais en Grèce, il observe avec étonnement tout mon chargement, me fait un grand sourire et me dit « respect ». Nous faisons un check, toujours en roulant, puis il pousse une accélération qui me laisse sur place. A ce rythme-là, il arrivera sur la terre de Gandhi avant que je n’atteigne celle d’Aristote.

Cette discussion sympa n’a pas résolu mon problème d’eau. Je finis par arriver dans un minuscule hameau, constitué d’à peine quatre ou cinq vieilles maisons de pierre. Tout est calme, la petite route qui le traverse est déserte et à part un aboiement lointain de temps en temps, le silence règne.

Par chance, un habitant travaille dans son jardin.

Après lui avoir exprimé le tiers de mon vocabulaire croate, à savoir dobar dan qui veut dire bonjour, je lui demande sans la moindre illusion s’il parle anglais. Dans un hameau aussi reculé, c’est quasi-impossible.

Mais il me répond « english, french » : il se trouve qu’il parle couramment le français ! C’était improbable. Il s’appelle Danilo et il a vécu et travaillé cinq ans à Paris.

Avec Danilo

Quand je lui demande où je peux trouver de l’eau, il me propose immédiatement celle de son puits. Nous discutons pendant qu’il remplit mes gourdes, puis il me fait visiter son potager d’un côté, et son verger de l’autre : salades, choux, figuiers, pruniers, vignes, rien ne manque ici pour que son jardin prospère, à part la chaleur estivale.

Après avoir fait le tour du propriétaire, j’étale fièrement les deux tiers restants de mon vocabulaire croate, à savoir hvala puno qui signifie merci beaucoup, puis do vidjenia pour au revoir. Mon accent pas terrible lui arrache un sourire et nous nous quittons là-dessus.

Alourdis de trois kilos grâce à l’eau du puits de Danilo, mon vélo et moi reprenons la route. Tout en le propulsant à la vitesse d’un escargot dans ces montées qui n’en finissent pas, je réalise que depuis mon départ de France, j’ai déjà grimpé près de 10.000 mètres de dénivelé positif. C’est-à-dire sensiblement plus que l’altitude de la reine des montagnes, l’Everest.

Ciel croate menaçant

Une nuit, je me rends compte que contrairement à ce que je pensais jusque-là, les villes n’ont pas forcément le monopole des troubles du voisinage ni du tapage nocturne. Car bien qu’ayant monté ma tente en pleine nature, dans un petit bois de conifères délicatement odorants, je suis réveillé à plusieurs reprises par mes voisins. Il s’agit d’un troupeau d’ânes qui passent la nuit dans le champ d’à côté. De temps en temps, ils poussent de grands cris qui taillent en pièces le silence profond de la montagne. Dès que l’un d’entre eux beugle comme un âne, il se trouve toujours un de ses congénères pour lui répondre, quelque part au loin. A un moment, ces ânes exubérants finissent par réveiller un coq qui, complètement désorienté, se met à chanter au beau milieu de la nuit. Décidément, quand ce ne sont pas des chacals qui me réveillent, ce sont les ânes et les coqs ! Mais à vrai dire, je savoure ces moments rares d’immersion en pleine nature.

Demain matin, je leur rendrai visite pour leur dire ma façon de penser.

Une fois le jour levé et mes affaires rangées sur le vélo, je vais voir d’un peu plus près ce troupeau d’ânes bruyants. Dès qu’ils me voient, ils se figent tous en m’observant pour me jauger. Mais plus j’approche, plus ils se montrent curieux. Ne décelant aucun danger chez le voyageur pacifique que je suis, ils viennent jusqu’à moi pour se faire caresser le bout du museau, en se bousculant les uns les autres pour passer devant les copains. Ceux qui sont derrière hi-hanent haut et fort pour affirmer quand même un peu leur présence. Je finis par prendre congé de mes voisins herbivores afin de poursuivre ma route.

Par ici, la nature croate est belle et sauvage. Je traverse de vastes forêts dépouillées de leurs feuilles en cette fin d’hiver, je longe de petites rivières qui se terminent en grosses cascades, je monte péniblement les pentes des montagnes qui m’encerclent avant de les descendre joyeusement de l’autre côté…

Bref, je savoure de plus en plus ce voyage très nature qui m’emmène à tour de rôle sur des petites routes désertes et des sentiers perdus. Je me sens loin, tellement loin de la ville et de son bruit, de sa pollution, de son stress.

Les chutes de la rivière Zrmanja à Bilisane

Ici règnent le chant des oiseaux, les senteurs de la forêt et cette incroyable sensation de liberté. Il faut que j’en profite car dans quelque temps, à l’issue de mon congé sabbatique de six mois qui sera forcément trop court, je devrai retourner au travail chez moi à Bordeaux, en pleine ville : la paisible nature croate me manquera alors tellement…

Les chutes de la Zrmanja

A vélo, l’une de mes obligations consiste à me procurer quotidiennement de quoi manger. Aussi, peu avant de passer en Bosnie-Herzégovine, dans la petite ville croate de Sinj, je m’arrête comme souvent dans une minuscule épicerie de bord de route. J’y suis accueilli à bras ouverts par la gérante, qui est une petite femme dynamique et joviale.

Elle est sans filtre et nous plaisantons très vite comme si nous nous connaissions depuis toujours, alors que nous nous sommes rencontrés il y a trois minutes. Son humour implacable s’attaque d’emblée à mon pauvre crâne dégarni, lequel n’avait rien demandé mais je dois l’avouer, elle me fait bien rire.

Le courant passe si bien qu’elle m’offre vite de quoi me sustenter : charcuterie maison et fromage, avec morceaux de pain et petits biscuits. Ce festin est destiné à tous ses clients mais comme je suis le seul dans le magasin, elle m’oblige à me resservir plusieurs fois ! Mon estomac de cycliste toujours affamé ne se fait pas prier. Je dévaste l’assiette et je reprends la route.

Avec Ana et Milanka

Ce sera ma dernière rencontre en Croatie. La panse désormais bien remplie, je prends la direction de la Bosnie-Herzégovine toute proche mais auparavant, j’ai un dernier site à voir dans le pays : l’œil de la Terre ! Il s’agit de la source d’une rivière très connue dans le pays, la Cetina, qui se présente sous la forme d’un gigantesque trou rempli d’une eau très colorée.

L’œil de la Terre


La Trans Dinarica est un itinéraire cycliste qui relie les pays des Balkans occidentaux en traversant une superbe chaîne de montagnes, les Alpes Dinariques. Ce parcours a été conçu pour permettre aux cyclo-voyageurs qui s’aventurent par là de découvrir tout le patrimoine local : naturel, culturel, gastronomique…

La Trans Dinarica en Croatie

Cet itinéraire passe par des villages, des forêts, des montagnes, ou encore par la mer. Il alterne entre routes bitumées très peu fréquentées et chemins de terre en pleine nature. Il traverse des parcs nationaux et des sites classés au patrimoine de l’humanité par l’Unesco.

Bivouac sur le parcours de la Trans Dinarica

Tout au long du parcours, on découvre l’hospitalité des habitants des Balkans ainsi que les paysages à couper le souffle de cette superbe région méconnue, en plein cœur de l’Europe. Bref, quand on roule sur la Trans Dinarica, on en prend plein les yeux et on se sent une âme d’aventurier !

Sur la Trans Dinarica, sous la pluie (Bosnie-Herzégovine)


La carte suivante montre sommairement le parcours de la Trans Dinarica (copie d’écran extraite du site Trans Dinarica).

En cliquant pays par pays, ce site propose également de nombreux itinéraires alternatifs : rejoindre le parcours depuis les grandes villes, faire des détours pour aller visiter des sites intéressants à proximité, etc.

A titre d’exemple, c’est l’un de ces détours que j’ai utilisé pour traverser l’île de Pag, qui s’est avérée l’un des plus beaux endroits visités lors de ma « Trans Europa » !

Le lien : Trans Dinarica


La distance totale de la Trans Dinarica approche les 6.000 kilomètres, et son dénivelé positif les… 100.000 mètres !

Les pays traversés sont la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine du Nord, le Kosovo et la Serbie.

La Trans Dinarica passe par la rivière Drin (Albanie)

Pour se procurer le parcours précis ainsi que sa trace GPS, ce que j’ai fait, il suffit donc de se connecter au site officiel : Trans Dinarica.

Bien sûr, ce n’est pas gratuit mais ce n’est pas très cher non plus et surtout, cela vaut tellement le coup : si, comme moi, vous êtes un.e cycliste amoureux.se de la nature, alors le rapport qualité-prix de ces packs est carrément exceptionnel. On traverse des endroits tellement natures, isolés et sauvages sans jamais se perdre que ça vaut largement la peine, selon moi, de s’offrir ces packs.

A l’inverse, l’itinéraire de la Trans Dinarica traverse peu de villes. Aussi, si vous êtes attiré.e par les grandes métropoles, ces packs ne vous conviendront peut-être pas : privilégiez alors plutôt les itinéraires Eurovélo (lire plus bas), qui seront beaucoup plus adaptés à vos goûts citadins (capitales, monuments, musées, hébergements etc).

Pour résumer, la Trans Dinarica a plutôt tendance à fuir les zones touristiques et notamment la côte Adriatique, avec ses stations balnéaires souvent prises d’assaut, pour s’enfoncer dans les montagnes beaucoup moins fréquentées. Contrairement à Eurovélo, qui ne dévie à peu près jamais des itinéraires touristiques.

On peut se procurer le pack de la Trans Dinarica pour les huit pays à un tarif à mon avis avantageux (à partir de 90 euros), ou bien choisir un pack par pays (de 8 à 23 euros selon le pays). Le lien : se procurer le pack de navigation de la Trans Dinarica.

L’itinéraire de la Trans Dinarica (Croatie)

Remarque : au cas où vous vous posiez la question, aucun lien de ce blog n’est sponsorisé. Je ne perçois donc aucune commission, que vous cliquiez ou non !

Le long de la Trans Dinarica

En préparant votre périple à vélo, si vous vous interrogez sur la Trans Dinarica, n’hésitez pas à me poser vos questions dans la rubrique « commentaires » (votre @dresse mail ne sera pas publiée, contrairement à votre question qui le sera avec un léger décalage, généralement de quelques heures) : c’est avec plaisir que j’essaierai d’y répondre 🙂


Beaucoup plus connus que la Trans Dinarica encore confidentielle, les itinéraires Eurovélo ont fait leurs preuves depuis longtemps. Au nombre de dix-sept à ce jour, ils sillonnent l’Europe du Cap Nord à Malte, et de l’Irlande occidentale aux confins de l’Orient.

L’esprit est de constituer un réseau cohérent de grands itinéraires cyclables européens, en connectant les capitales et les grandes villes du continent. Le patrimoine naturel et culturel est mis en valeur tout en favorisant le tourisme durable.

Le réseau Eurovélo

Enfin, la sécurité des usagers est toujours prise en compte. Ainsi, les routes doivent être balisées et continues. Elles doivent également éviter les routes à fort trafic. Elles combinent donc pistes cyclables et routes secondaires, voire chemins balisés.

Le principal inconvénient, c’est que peu de ces routes Eurovélo sont totalement terminées.

Je suis attentivement l’évolution de certaines d’entre elles depuis cinq ans et pourtant, rien n’a bougé : elles en sont toujours au même stade (en général l’un des trois stades en rouge sur le tableau suivant) selon le site Eurovélo lui-même. Aucune évolution en cinq ans !

Percevoir les fonds européens, c’est bien, mais les utiliser pour procéder aux aménagements promis, ce serait mieux !

Les différents stades de développement des routes Eurovélo

J’enfonce un peu le clou : Eurovélo existe depuis 1995 mais trente ans plus tard (au 27 octobre 2025), une seule route est entièrement terminée ! Il s’agit de l’Eurovélo 19 : la route cyclable de la Meuse (1.050 km). Et cinq autres sont (enfin) à un état d’avancement supérieur à 90% :

Une seule route terminée en vingt ans, et cinq autres qui ne sont plus très loin de l’être, sur dix-sept routes en tout (les n° 16 et 18 n’existant pas encore), ce n’est quand même pas énorme. Bien sûr, il ne faut pas non plus cracher dans la soupe : ces dix-sept routes ont au moins le mérite d’exister, et Eurovélo reste un superbe projet pour les voyageurs à vélo.


Sur mon itinéraire, la Croatie était le pays qui m’inquiétait le plus en termes de risques d’accidents de la route. Car j’avais lu de nombreux témoignages de voyageurs à vélo, sur des blogs et forums, qui disaient tous invariablement la même chose, et ça faisait peur : les Croates conduisent comme des fous, ils s’amusent à frôler les cyclistes à grande vitesse, ils doublent comme des malades tout en klaxonnant sans la moindre raison, certains font carrément des bras d’honneur en passant, etc.

Alors disons-le tout de suite : j’ai vécu exactement le contraire sur les routes croates ! En dix jours passés à rouler dans ce pays, aucun automobiliste (ni poids lourd etc.) ne m’a jamais mis en danger. Pas une seule fois.

Les automobilistes croates m’ont toujours doublé à distance très respectable. Quand il n’y avait pas la place de passer sans me frôler, ils restaient derrière moi et attendaient qu’il n’y ait plus de voiture en face pour passer, sans énervement ostensible.

C’est vrai que les grosses voitures allemandes sont très répandues en Croatie (Audi, Porsche, Mercedes, BMW…) mais pour ce que j’en ai vu, les croates en ont toujours fait un usage respectueux et sécurisé par rapport au cycliste que je suis.

Pourtant, je fais plutôt confiance à tous les témoignages évoqués plus haut. Alors pourquoi une telle différence de ressenti ?

D’une part, j’ai traversé la Croatie à vélo mi-mars, c’est-à-dire en basse saison, à une période de l’année où les locaux ne sont pas encore envahis par les nuées de cyclotouristes passant par là.

D’autre part, j’ai pédalé à l’intérieur des terres sur une bonne partie de mon itinéraire, contrairement à la plupart des voyageurs à vélo qui traversent le pays du nord au sud en longeant la côte. Là, il est possible que les locaux soient excédés l’été sur ces petites routes étroites mais très fréquentées qui les empêchent de doubler les nombreux vélos roulant au ralenti.

En tout cas, si vous avez lu les mêmes témoignages alarmistes que moi, alors un conseil : attendez d’être là-bas pour vous faire votre propre idée.

Moi, j’ai juste une chose à dire aux automobilistes croates : hvala puno (merci beaucoup) !




Les étapes précédentes :


Les étapes suivantes :



LA CROATIE


Chaque année, les 12 millions de touristes qui visitent la Croatie représentent le triple de sa population (4 millions d’habitants) ! C’est pourquoi l’été notamment, ce pays dix fois plus petit que la France est noir de monde.

Le récit qui suit est long car assez détaillé mais pour aller plus vite, vous pouvez suivre les liens dans le sommaire ci-dessous pour lire uniquement les parties qui vous intéressent…

→ Toutes les infos pratiques sont en fin d’article.


  1. Les chutes de Plitvice
  2. La ville d’Omis
  3. Dubrovnik
  4. Vis : la petite île authentique
  5. Split
  6. Infos pratiques

Le temps est magnifique sur la côte dalmate lorsque nous la quittons pour Plitvice, mais il change radicalement quand nous traversons les montagnes, pour virer carrément à la bruine peu avant l’arrivée. Assez classique paraît-il.

La route principale qui traverse Plitvice est bordée de chaque côté par des dizaines de maisons transformées en chambres à louer : la proximité des fameux lacs et chutes de Plitvice a permis à la plupart des habitants de trouver, grâce au tourisme, des ressources financières importantes. Mais vu le nombre de maisons qui reçoivent des voyageurs, cela signifie aussi que demain, lorsque nous visiterons le site, nous serons loin d’être tout seuls… En attendant, les maisons d’ici sont toutes plus fleuries les unes que les autres et ça met un peu de couleurs dans la grisaille ambiante.

Nous sommes accueillis par la propriétaire des lieux, Lidija, qui nous présente sa famille. Une fois nos affaires installées dans nos deux chambres doubles et pendant que nos deux fils s’amusent à une balançoire sous une bruine incessante, nous faisons connaissance avec Lidija. Nous discutons un peu du site naturel tout proche qui attire tant de visiteurs.

L’arrivée aux chutes de Plitvice

Mais la conversation bascule rapidement sur les guerres de Yougoslavie, et notamment celle qui s’est déroulée ici dans les années 90. Nous avons évidemment vérifié au préalable que ça ne la dérangeait pas d’en parler. Mais nous nous rendons finalement compte que cette femme, discrète et peu bavarde au premier abord, se laisse vite aller à un quasi monologue ô combien édifiant sur l’horreur que la population locale a vécu ici il n’y a pas si longtemps. Elle nous explique que le village a été rasé, dont la maison , reconstruite depuis, dans laquelle nous allons dormir ; que tout le monde ici a perdu un ou plusieurs membres de sa famille ou de ses amis ; que certains ont été amputés d’un membre (nous en croiserons en effet quelques-uns un peu partout dans le pays). Bref, l’horreur à deux pas de chez nous.

Mais heureusement, la vie a depuis longtemps repris ses droits, et les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas vraiment connu cette époque tragique. Les villes et les villages ont été reconstruits petit à petit, et le tourisme est d’ailleurs l’un des atouts qui ont aidé le pays à se relever.

Le lendemain matin, nous nous levons tôt pour pénétrer dans l’enceinte du site dès l’ouverture ou presque. Car Lidija nous a bien prévenus que dès le milieu de la matinée, il y avait de longues files d’attente à l’entrée du parc. Et quand nous y arrivons en effet, ce n’est pas encore la grande foule. Pour nous défendre contre la pluie, nous avons acheté la veille des protections qui se situent à mi-chemin entre des espèces de K-Ways légers et des sacs poubelles contenant quelques trous pour passer la tête et les bras.

C’est donc ainsi accoutrés que nous pénétrons dans l’enceinte du Parc National des lacs de Plitvice, qui est classé par l’Unesco au patrimoine de l’humanité. Il est situé dans un joli cadre de montagnes verdoyantes.

La forêt qui recouvre ce relief tourmenté présente des trouées ça et là : ce sont les fameux lacs de Plitvice, de couleur vert émeraude (du moins par temps ensoleillé !).

Au nombre de seize, ils sont disposés en escaliers. Les chutes d’eau sont le moyen qu’a trouvé la nature pour que chaque lac, en débordant, alimente le suivant situé juste en dessous.

Le jour de notre visite, la nature en question ne se montre pas très clémente avec nous puisqu’elle nous accueille par un véritable déluge. Nous ne pouvons donc pas profiter pleinement de la beauté du site.

Pourtant, malgré la pluie, la balade est particulièrement agréable : on marche sur des passerelles en bois qui semblent posées sur l’eau, dans un cadre éclatant de verdure. Le paysage n’est pas très varié mais les chutes ne sont jamais identiques.

Après une demi-journée passée sous la pluie mais à marcher sur l’eau, nous quittons ce site en sachant que le soleil nous attend enfin sur la côte, dans la petite ville d’Omis, notre prochaine étape.


Plitvice et Dubrovnik étant distantes de près de cinq cents kilomètres, nous avons prévu une halte entre les deux, à Omis. Située au sud de Split, cette petite ville séduit à la fois par sa situation, sa douceur de vivre et son arrière-pays.

Omis est nichée sur les flancs de la montagne qui borde la mer. Ainsi, où qu’on se trouve, on a presque toujours une belle vue dégagée. C’est le cas de l’appartement que nous avons loué, extrêmement bien situé.

La terrasse de notre appartement !

Il ne peut pas être mieux situé : à cinq minutes de la plage, à cinq minutes du centre-ville, et dans un endroit calme. Sans compter la vue imprenable depuis la terrasse. Le top !

La vue depuis la terrasse le soir…
… et le jour !

A proximité du centre, depuis la vieille ville, un petit escalier monte en direction de la montagne. Ses quelques dizaines de marches mènent à la citadelle vénitienne d’où, là encore, la vue vaut le détour.

Difficile de croire qu’il y a quelques siècles, à l’époque vénitienne, ce petit port paisible était un repaire de pirates.

Le lendemain, nous avons prévu de quitter un peu Omis et sa foule pour découvrir l’autre côté de la montagne. Là, dans le Parc Naturel du Biokovo, les amoureux de la nature trouvent leur compte.

Cet ensemble géologique de premier ordre est constitué de forêts, de grottes et de galeries. Y vit une faune exceptionnelle où les loups, les chamois et les aigles royaux se volent la vedette.

C’est dans cet environnement naturel que coule la Cetina, petite rivière tranquille sur laquelle nous allons faire du rafting.

A Omis, les agences pour faire du rafting ne manquent pas, il n’est donc pas difficile d’en trouver une. Le départ de la ville se fait en bus sur une route qui surplombe d’abord la mer avant de s’avancer dans la forêt. Une fois arrivés, on se rend compte que la Cetina ne présente aucune difficulté.

C’est pourquoi les descentes en raft se déroulent dans un cadre familial plutôt que sportif.

Parfois, la Cetina comporte de petits rapides qui secouent l’embarcation et en mouillent les occupants, ce qui pimente un peu la sortie. Mais dans l’ensemble, la rivière coule paisiblement dans ce site naturel de toute beauté.

De retour à Omis, nous prenons un dernier bain dans une eau relativement froide, comme souvent en Croatie, avant de mettre le cap le lendemain sur la fameuse Perle de l’Adriatique : Dubrovnik.


Ce qui surprend d’emblée quand on se rend à Dubrovnik par la route qui longe la côte, c’est que la Croatie est littéralement coupée en deux par la Bosnie-Herzégovine. Cette dernière dispose en effet d’un petit accès incongru à la mer, long d’une dizaine de kilomètres, qui sépare la Croatie en deux parties bien distinctes. Le passage de la frontière est donc inévitable.

Bosnie-Herzégovine : la ville de Neum est cernée par les deux parties distinctes de la Croatie

Dans la pratique, ce léger contretemps n’est pas trop gênant car en effet, de nombreux croates passent par là tous les jours : certains d’entre eux travaillent d’un côté de la Bosnie-Herzégovine et habitent de l’autre, et font donc l’aller-retour quotidiennement. Le passage de la frontière est donc réputé ne pas poser de problème en général.

Pour les touristes que nous sommes, le passage est en effet rapide à l’aller : il n’y a que quelques voitures qui passent par là en même temps que nous et nous n’attendons même pas cinq minutes. Après un vague contrôle de nos passeports pour la forme, le douanier nous libère. Au retour quelques jours plus tard, ce sera encore plus expéditif : le simple fait de saluer le douanier dans sa propre langue (« Dobar dan ») semble l’énerver un peu car il n’a apparemment pas prévu de perdre son temps avec nous. Il nous fait vaguement signe de passer. Je ne me fais pas prier afin de ne pas l’énerver un peu plus et je m’éclipse rapidement, m’asseyant sur ma politesse habituelle. Tant pis, je gratifierai quelqu’un d’autre de l’habituel « Do videnja » (au revoir) que j’ai appris par cœur.

Après cette escapade, courte mais obligée, en dehors de l’Union Européenne, seuls soixante kilomètres en direction du sud nous séparent de Dubrovnik. Une fois arrivés, nous déposons nos affaires dans une petite maisonnette que nous louons à quelques kilomètres de la ville.

Quand nous l’avions louée sur le web, nous ne l’avions pas trouvée très chère. En arrivant, nous comprenons pourquoi : pour y accéder, il faut traverser une cité de banlieue qui peut déranger certains. Pour notre part, nous ne regretterons pas notre choix car outre le prix plutôt bon marché, la vue sur l’entrée maritime de la ville est agréable depuis la terrasse ombragée et fleurie.

Nous passons notre première soirée à flâner dans les jolies ruelles de la vieille ville, dans lesquelles nous rencontrons toutes les difficultés du monde pour trouver quatre malheureuses places dans un resto.

La vieille ville est très fréquentée et nous comprenons qu’il aurait mieux valu réserver un resto à l’avance.

Le lendemain, nous voulons avoir une vue d’ensemble de cette fameuse vieille ville. Pour ça, rien de tel que de prendre le téléphérique, car une fois arrivés là-haut, nous constatons que la Perle de l’Adriatique porte bien son surnom. La vue est impressionnante sur la ville fortifiée ainsi que sur la Grande Bleue qui s’étend à perte de vue en arrière-plan.

Le quadrillage des rues vues d’en haut fera dire à notre fils Victor : « on dirait une carte ! »

Une fois redescendus, nous arpentons à nouveau les rues, mais de jour cette fois.

Dubrovnik a bien du mérite de pouvoir étaler aujourd’hui encore ses richesses historiques, car elle fût sévèrement endommagée à deux reprises au cours de son histoire : par un tremblement de terre au 17e siècle, puis par la guerre à la fin du 20e..

.Bien évidemment, le tourisme de masse est de mise en ce site incontournable, surtout l’été. Pourtant, il fait bon déambuler dans ses ruelles chargées d’histoire.

Il existe plusieurs points de vues différents pour admirer Dubrovnik. Par exemple depuis la colline au sommet de laquelle on accède en téléphérique ou en voiture, comme nous l’avons fait dès notre arrivée. Mais on peut aussi faire le tour de la ville par ses fameux remparts. On la découvre alors sous un autre angle, toujours avec une vue sur la mer en arrière-plan, et sous un soleil de plomb l’été.

N’ayant pu réserver notre maisonnette que pour deux jours, nous déménageons le troisième jour pour prendre possession des deux chambres que nous avons louées chez l’habitant. Comme un peu partout depuis que nous sommes arrivés dans ce pays, la vue depuis le petit balcon vaut le détour.

Ceci est dû au fait qu’une bonne partie de la côte croate est constituée de collines qui plongent dans la mer. Les habitants n’ont donc eu d’autre choix que de construire leurs maisons à flancs de collines, d’où ils ont systématiquement une vue imprenable.

Puisque nous avons déjà visité la vieille ville de l’intérieur, nous décidons le lendemain de la découvrir sous un nouvel angle, plutôt original celui-là : depuis un canoë kayak.

CCar c’est l’une des activités classiques ici : les loueurs de kayaks se font concurrence et on n’a donc que l’embarras du choix pour préparer cette petite découverte insolite de la ville.

Les formules sont souples : on peut louer des kayaks à l’heure ou à la demi-journée, ou encore choisir l’excursion de groupe à la journée.

Pour l’excursion de groupe, on commence par rejoindre la petite île de Lokrum à la rame, dont on fait le tour. Là, on pénètre en kayak dans des grottes dont l’eau est d’un vert intense.

Puis on quitte l’île à la rame en direction de la côte. On atteint alors une grande grotte, Betina Cave, agrémentée d’une jolie petite plage. On y fait une pause assez longue : casse-croûte, baignades, bronzette…

Betina Cave (ici à l’heure de pointe !)

Le site est vraiment joli mais lors de notre venue, il était beaucoup trop fréquenté.

Il est toutefois possible de profiter de Betina Cave, de sa plage et de ses eaux vert-émeraude sans la foule. Pour ça, reportez-vous aux infos pratiques en fin d’article.

Pour en revenir à notre excursion de groupe, cette grotte constitue la dernière étape avant le retour à Dubrovnik.

Vue sur la cité fortifiée depuis les kayaks

Et c’est à ce moment-là qu’on peut le mieux admirer les remparts qui se dressent majestueusement au-dessus de la Grande Bleue.

A noter qu’il existe aussi la possibilité de louer un jet-ski. Les sensations ne sont évidemment pas les mêmes mais c’est vrai qu’on se sent privilégié à fendre l’eau dans un décor aussi prestigieux.

C’est sur cette belle découverte de la ville depuis la mer que s’achève la première partie de notre voyage. Il est temps pour nous de regagner Split afin de rendre la voiture de location, puis surtout de prendre notre bateau pour les fameuses îles croates…


Choisir une île croate parmi les 1.100 qui émergent de l’Adriatique est un moment agréable, car chacune d’entre elles rivalise d’efforts pour attirer les visiteurs. A l’heure de faire un choix, nous avons fini par jeter notre dévolu sur l’une des plus éloignées de la côte croate, ce qui en fait donc aussi l’une des moins fréquentées : Vis.

Cet éloignement n’explique pas tout puisque Vis a de toute manière toujours su cultiver sa discrétion. C’est ainsi que pendant la seconde guerre mondiale, le maréchal Tito échappa aux nazis en se cachant dans l’une des grottes de l’île.

Puis Vis devint une base militaire secrète, si bien que c’est seulement dans la deuxième moitié des années 1990, après l’indépendance de la Croatie, qu’elle fût enfin ouverte au tourisme. Depuis, ce dernier ne se développe que lentement, ce qui explique que Vis soit l’une des rares îles croates à avoir su garder toute son authenticité.

Le petit port de Komiza

Les 3.000 habitants sont répartis dans les deux villages de l’île : Vis à l’est, plus animé car il accueille les ferries, et Komiza à l’ouest, animé aussi mais un peu plus préservé. C’est là que nous avons séjourné.

Komiza


Le bâtiment dans lequel est situé l’appartement que nous avons loué n’a vraiment rien d’attrayant : c’est un immeuble tout ce qu’il y a de plus basique style années 60, dans lequel s’agglutinent une bonne vingtaine d’appartements.

Dans un premier temps, nous regrettons presque de l’avoir réservé depuis la France car bien qu’étant en plein mois d’août, nous remarquons qu’il y a pas mal de panneaux « chambres à louer » aux balcons des maisons du village.

Mais finalement, notre petit appart’ sans prétention a plusieurs points forts : il est situé à moins de cinq minutes de la plage et autant du centre du village, il bénéficie d’une petite terrasse ombragée avec beaucoup de verdure, et son prix défie toute concurrence.

Le petit port de Komiza

C’est donc de là que nous allons rayonner sur Vis et l’île voisine de Bisevo pendant une bonne semaine.


Les maisons de pierres qui bordent les petites ruelles peu fréquentées de Komiza rendent le village pittoresque.


Car le gros des touristes profite surtout des nombreux attraits du front de mer : bars, restaurants, marina, musée de la pêche (le seul de Croatie), et bien sûr plages et baignades…



Bien que constituées de galets et assez fréquentées, les plages de l’île sont très agréables. Voici nos préférées…


Elle est agrémentée d’un bar extérieur qui fait office de boîte de nuit ouverte sur la mer une fois le soleil couché. Mais de jour, elle est plutôt calme et du coup, elle devient vite notre plage préférée. Comme nous avons de la chance, il se trouve aussi que c’est la plus proche de notre appartement.

La plage de Kamenice

Au sud se situe la plage sans doute la plus connue de l’île : Stiniva. C’est aussi l’une des moins faciles d’accès, car on ne peut s’y rendre qu’en bateau, ou après une marche dans une descente assez raide au milieu des arbres et des rochers. Mais l’effort en vaut la peine, même si cette plage fermée par de petites falaises est très fréquentée en journée.

La plage de Stiniva

Dans la partie sud de Komiza, quelques maisons anciennes sont posées sur la petite plage de Lucica, et affrontent tous les soirs les derniers rayons du soleil. Cette plage agréable est assez fréquentée par les locaux.

La plage de Lucica

Entre deux plages, on peut nager dans de très agréables petites criques à peu près désertes. L’eau y est si transparente que la visibilité est excellente, ce qui rend presque incontournable la pratique du snorkeling.

Petite crique à proximité de la plage de Kamenice

Il ne s’agit pas d’une plage mais il faut bien la citer quelque part !

Cette petite grotte est accessible uniquement en bateau car elle s’ouvre sur la mer. Son plafond comporte un petit trou dans lequel s’engouffrent les rayons du soleil.

Ils terminent leur course en transperçant l’eau de la grotte jusqu’au fond.

Ces jeux de lumière sont visuellement très jolis à observer sous l’eau.

Selon la lumière, l’état de l’eau et l’heure de la journée, ces rayons subaquatiques sont censés paraître verts. Lors de notre venue, ils étaient franchement bleus.


Faire de la plongée sous-marine avec un champion du monde d’apnée, c’est possible ! C’est ce que nous avons fait dans les eaux d’une petite île croate méconnue : Vis !

Détenteur d’innombrables records de Croatie en apnée, Veljano Zanki fut champion du monde par équipe en 2012 et 3e en individuel en 2007.

Il a porté ses principaux records d’apnée à 107 mètres de profondeur, et à 9 minutes 42 secondes en apnée statique !

Veljano Zanki

Oui, vous avez bien lu : près de 10 minutes sans respirer !

Et bien c’est cet homme-là qui plonge avec ses clients (mais en plongée bouteilles) dans le club qu’il a ouvert à Komiza, sur la petite île de Vis.

D’emblée, sa modestie impressionne. Il a toujours le sourire aux lèvres et plaisante souvent, mais en restant toujours très pro dans l’encadrement de ses plongées.

Les enfants peuvent faire des baptêmes de plongée avec Veljano Zanki

On ne plonge pas forcément avec lui, on peut aussi plonger avec l’un des encadrants du club mais dans tous les cas, c’est la convivialité, la bonne humeur mais aussi le sérieux qui règnent dans son club.

Les enfants peuvent plonger dès l’âge de 8 ans (les nôtres avaient 9 et 11 ans). Il s’agit donc de baptêmes.

La première plongée de mes deux fils se déroule à 6 mètres de profondeur, le but étant de jauger leur aisance dans l’eau, mais aussi vis-à-vis du matériel.

Cette plongée-test s’avérant concluante, ils sont autorisés à replonger le lendemain, à 12 mètres de profondeur cette fois, sur l’épave du Teti, un cargo coulé en 1930. Le site est très poissonneux.

Plongée au-dessus de l’épave du cargo Teti

Mes deux petits plongeurs sont émerveillés à la fois par la découverte de leur première épave, par la multitude de poissons qui nous entourent tout au long de la plongée… et par le fait d’être encadrés par un champion du monde en chair et en os, à la fois humble et très accessible.

Tout au long de la plongée, ils essaient de toucher ces innombrables poissons typiques de la Méditerranée (sars, serrans, girelles, oblades…) qui leur tournent autour. En vain bien sûr.

La plongée se termine et, pour achever de faire rêver mes fistons, c’est un champion du monde qui les extirpe de l’eau l’un après l’autre.


L’une des curiosités naturelles de la région se situe sur l’îlot voisin de Bisevo : Blue Cave (la Grotte Bleue). Il est facile de s’y rendre depuis Komiza car les bateaux pour y aller sont nombreux.

Une fois arrivé, il faut acheter son billet numéroté puis attendre son tour. L’été, il y a beaucoup de monde mais le cadre de bord de mer est agréable pour patienter.

Blue Cave : le site de l’attente…

Au bout d’une heure, notre tour arrive enfin. Le trajet qu’on effectue à bord d’une petite barque à moteur ne dure lui que cinq minutes. Sur place, les barques qui sortent une par une sont aussitôt remplacées par celles qui rentrent. Pour pénétrer dans la grotte, il faut bien baisser la tête.

Puis au fur et à mesure qu’on progresse à l’intérieur, la forte pénombre qui y règne est chassée peu à peu par la lumière bleue et irréelle qui provient du fond sous-marin. Elle émane d’une entrée submergée par la mer, mais que la lumière réussit à traverser jusqu’à l’intérieur de la grotte, transmettant à cette dernière les couleurs de l’eau, qui tirent ici sur le bleu électrique.

Dans l’après-midi, la grotte finit par retrouver son calme quand elle n’est plus éclairée par le soleil, ce qui entraîne l’arrêt des visites jusqu’au lendemain. On ne peut pas s’y baigner, mais la plongée sous-marine y est autorisée (mais réglementée) hors saison.

L’ouverture submergée de la grotte, par laquelle pénètre la lumière

Notre séjour sur Vis sera écourté par la règle de prudence numéro un que nous respectons chaque fois que nous voyageons sur une île : afin de prévenir une éventuelle dégradation de l’état de la mer qui pourrait interrompre les liaisons maritimes, et donc nous faire rater l’avion du retour vers la France, nous quittons l’île deux jours plus tôt, par sécurité.

Le côté positif, c’est que cela va nous permettre de visiter la belle ville de Split pendant ces deux jours. La grande cité dalmate est un délicieux mélange de vestiges antiques et de palais vénitiens, dans l’ambiance décontractée d’une grande station balnéaire.


Les vestiges du palais de l’empereur romain Dioclétien occupent la partie la plus étonnante de la ville.

Au Moyen-Âge, les habitants trouvèrent refuge dans ce gigantesque palais. C’est donc là, à l’intérieur de ce fabuleux vestige antique à ciel ouvert qu’ils construisirent leurs maisons. Ainsi, on compte aujourd’hui de nombreuses habitations qui ont pour cloison… le mur du palais d’un empereur romain !

Dans l’enceinte du palais est située la cathédrale Saint-Domnius, l’un des principaux trésors historiques de la ville. La montée en haut du Campanile permet d’avoir une très belle vue.

Le campanile

La petite place située aux pieds du campanile est l’un des sites les plus fréquentés de la ville.

L’histoire de Split a également été marquée par la période de domination vénitienne, qui assura à la ville une certaine prospérité économique. De cette époque, l’un des plus beaux vestiges parvenus jusqu’à nous est sans doute la place de la République, qui fût construite afin d’imiter la place Saint-Marc de Venise.


Le musée archéologique de la ville décrit l’histoire de la Croatie depuis l’Antiquité. Il comporte quelques pièces rares d’une grande valeur.

Sarcophages antiques :

Mosaïque et stèle antiques :

    


Dès la sortie du musée archéologique, c’est sans transition que nous emmenons nos fils visiter le stade de foot du Hajduk Split, l’équipe phare de la ville et, avec le Dinamo Zagreb, du pays.

Depuis deux semaines que nous visitons la Croatie, nous avons vu des dizaines de murs taggés par le logo du club. Dans la région bien sûr, mais aussi bien plus au sud, ou encore sur l’île de Vis. On ressent assez nettement l’importance que revêt ce club dans le pays.

Pour commencer notre visite du stade, la petite plaque apposée à l’entrée n’échappe pas aux français que nous sommes : elle commémore l’incroyable record du monde du 4 x 100 mètres battu ici même en 1990, au nez et à la barbe des géants américains, par une équipe tricolore restée dans les annales du sport français.

Puis au fil de la visite de l’intérieur du stade, c’est un peu l’histoire de la Croatie que nous raconte le guide à travers celle du club. Par exemple pour l’anecdote, à l’issue de la finale de l’ultime édition de la coupe de Yougoslavie (encore unifiée) avant les guerres qui entraînèrent la disparition du pays, coupe remportée en 1991 par les croates du Hajduk Split aux dépens de leur ennemi juré serbe de l’Étoile Rouge de Belgrade, les Splitois ne rendirent jamais le trophée comme ils auraient dû le faire. Une fierté pour eux aujourd’hui que la possession de cette coupe (en bas et au centre de la photo ci-dessous).

Mais surtout, ce stade est l’antre du plus ancien groupe de supporters d’Europe : « Torcida Split ». Ses membres ultra-nationalistes ont été parmi les premiers, au début des années 1990, à s’engager dans l’armée croate en vue de l’indépendance du pays. Ceux qui en sont revenus vivants et entiers quelques années plus tard se sont remis ensuite à fréquenter activement les travées de ce stade, qu’ils rendent bouillant les soirs de grands matches.


Zagreb – Belgrade : le match du chaos annonciateur de la guerre (1990)


C’est dans cette belle ville de Split que nous terminons notre périple en Croatie où en quinze jours, nous n’aurons finalement rencontré qu’un seul jour de mauvais temps : le premier, à Plitvice.


Résumé vidéo (2 mn)…

 


Nous n’avons pris que trois moyens de transports différents : le bus à Dubrovnik, le bateau pour les trajets vers les îles et la voiture de location le reste du temps.


Nous avons loué notre petite voiture à l’aéroport de Split chez Car Hire Labs, et nous l’avons rendue à leurs bureaux du centre-ville, sur le port, où il ne nous restait donc plus qu’à prendre le bateau. Nous avions réservé un peu tard depuis la France et les prix avaient augmenté : nous avons payé 350 euros pour une semaine.

Attention : les loueurs demandent toujours si on a prévu d’aller à l’étranger avec la voiture (en général, Bosnie-Herzégovine et Montenegro). Si oui, ils font payer une taxe transfrontalière injustifiée (à l’exception du bref et classique passage de la frontière bosniaque au niveau de Neum, sur le trajet Split – Dubrovnik : sur cette courte portion, la taxe n’est pas obligatoire). Le tarif de cette taxe varie fortement d’une agence à l’autre. Il faut éviter de la payer et simplement vérifier avant de signer que le pays à visiter figure bien sur la carte verte d’assurance (sans être barré).


Nous ne l’avons pris qu’à Dubrovnik et nous le recommandons fortement pour cette ville, car il est difficile de circuler et encore plus de se garer dans la vieille ville, à l’exception du parking onéreux de la Porte Pile. Le bus est la meilleure solution alternative : à peu près toutes les lignes passent par la Porte Pile et il y a en général un bus toutes les 10 à 20 minutes. Vous pouvez consulter ici tous les horaires de bus croates.


Le port de Split est très actif et les îles sont nombreuses ainsi que les bateaux qui les desservent. Il est donc possible et même facile, même en haute saison, d’acheter ses billets sur place juste avant le départ du bateau, sur l’embarcadère. C’est ce que nous avons fait en plein mois d’août. Pour plus d’infos :

     → Si on fait la traversée en catamaran avec la compagnie Jadrolinija – Gat Sv. Duje bb, Split. +385.21.33.83.33 (ou 04 ou 05 à la fin). ag.split@jadrolinija.hr

     → Si on fait la traversée en ferry, il est impossible de réserver à l’avance. Compagnie Kriloget – Adresse : Kapetan Luka Kiosk – Gat Sv. Petra, ferry port, Split. +385.21.64.54.76

Liste des compagnies maritimes effectuant la traversée entre le continent et les îles : Croatia Ferries

Split – La flotte de la Jadrolinija en pleine activité.

La côte croate est interrompue sur dix kilomètres par la Bosnie-Herzégovine. Ainsi, pour aller par exemple de Split à Dubrovnik, le passage de cette frontière est obligatoire.

Nous sommes donc passés par cette douane à deux reprises et tout s’est déroulé sans problème, exactement comme tout le monde nous l’avait dit : cinq minutes de queue à l’aller avec un bref contrôle de nos passeports, et cinq secondes seulement au retour, le temps de dire « Dobar dan » (« bonjour ») au douanier, que notre politesse a eu l’air d’énerver et qui nous a immédiatement fait signe de rouler.

Courte escapade en Bosnie-Herzégovine

Comme indiqué plus haut, il faut noter qu’avec une voiture de location, on doit souscrire une assurance supplémentaire (peu onéreuse) au moment de la réservation si l’on compte sortir du pays avec le véhicule loué (Bosnie-Herzégovine, Montenegro…). Cette assurance n’est toutefois pas obligatoire si l’on passe la frontière avec la Bosnie-Herzégovine au niveau de Neum comme nous l’avons fait, pour effectuer simplement les quelques kilomètres hors Croatie qu’il y a à cet endroit-là.


Chambres chez l’habitant : House Luketic – Rastovača 32/1, 53231 Rastovača.

Elles sont situées à 1,6 km des chutes de Plitvice, au bout d’une longue rue des deux côtés de laquelle toutes les maisons louent des chambres ! Le cadre est verdoyant, calme et reposant. Bon accueil de la propriétaire, qui nous a raconté l’histoire glaçante de ce village et de cette maison, détruits pendant la guerre dans les années 1990. Prix : 45 euros/nuit la chambre double.

Délicieux resto local (en fait cuisine familiale) situé juste en face, Chez Sasa. Il fait aussi chambres d’hôtes.

En haute saison, il faut si possible arriver aux guichets dès l’ouverture car il y a alors très peu de monde. Après, ça se gâte ! Ainsi, en milieu de matinée, la file d’attente pour acheter les billets d’entrée mesure déjà plusieurs dizaines de mètres de long.


→ Hébergement – Appartement Micmac – Fra Stjepana Vrlića 28, Omiš.

Cet appartement est une tuerie. Grand, design, fonctionnel et bien situé (à 3 minutes de la plage et 5 minutes du centre-ville), propriétaires accueillants, avec en prime un gros point fort : la vue depuis la petite terrasse.

La vue depuis la terrasse

Le prix : 70 euros/nuit

Nous avons loué cet appartement quelques jours après sa mise en location. Il était donc à un prix défiant toute concurrence. Depuis, au vu de la forte demande dont il fait l’objet, il semblerait que le prix augmente régulièrement et en plus, il faut le réserver très longtemps à l’avance. Mais il en vaut tellement la peine (ça vaut ce que ça vaut mais il est noté 9,9 / 10 sur Booking pour 70 clients ayant voté).

La vue depuis la terrasse

Nova Mokosika, Dubrovacko – Neretvanska Zupanija 20236 (Ulica Marina Knezevica). +385 97 6766 098

Points forts : petite maisonnette (une chambre, et un canapé-lit dans le séjour) avec terrasse verdoyante et belle vue. Tarif attractif.

Points faibles : situé à 20 minutes en bus de Dubrovnik, sur les hauteurs d’une cité qui ne conviendra pas à tout le monde. Nous n’avons pas de préjugés et nous n’avons rencontré aucun problème, mais cet environnement peut surprendre.

Prix : 77 euros/nuit

Le Tarik Panorama est situé Majkovska 1, 20000 Dubrovnik. +385 9152 88 326. Maison entièrement dédiée à la location de chambres, située à Dubrovnik mais à plus de 20 minutes à pied du centre, avec des côtes à monter et sous le soleil. Belle vue sur l’entrée du port depuis le balcon.

Le prix : à partir de 54 euros la chambre double (nous avons payé 60 euros en plein mois d’août).

La vue depuis le petit balcon-terrasse de Tarik Panorama

Le balcon-terrasse

Les loueurs de kayaks sont regroupés sous l’ancien fort, au pied de la forteresse nord de la vieille ville. Nous sommes passés par Adventure Dalmatia/Sea Kayaking Dubrovnik, qui propose également d’autres activités (scooter des mers, que nous avons également testé, etc.)

Bon à savoir – Ça va sembler un peu naïf mais croyez-moi, les kayaks bleus sont beaucoup plus lourds que les kayaks rouges, oranges ou jaunes : on se fatigue à ramer et on avance sensiblement moins vite que tout le monde ! A éviter.


Appartement Andy – Matije Gupca 26, 21485, Komiža, Vis. +385 9921 48 212

Petit appartement de 35 m2 en rez-de-chaussée dans un immeuble pas vraiment glamour, intérieur un peu vieillot (mais on n’a fait qu’y manger et y dormir), mais dans l’ensemble très correct.

  • Points forts : situé à 5 minutes à pied de la jolie petite plage (de galets) de Kamenice, ainsi que du centre du village de Komiza. Terrasse ombragée.
  • Prix : 60 euros/nuit.

Bon à savoir – A Komiza, il est possible de louer directement un hébergement sur place puisque lorsque nous sommes arrivés dans ce village en plein mois d’août, nous avons vu pas mal de panneaux « chambres à louer » sur les maisons.


 

Le B24 Diving Center est le club de plongée tenu par un enfant du pays devenu en 2012 champion du monde d’apnée : Veljano Zanki. Il est situé à la sortie du village de Komiza, sur la petite plage de Lucica.

Le matériel est récent donc en parfait état, du bateau aux blocs de plongée en passant par les combis etc.

Le prix : 30 euros la plongée, puis tarifs dégressifs jusqu’à 12 plongées.

Vidéo : les exploits de Veljano Zanki (-107 mètres en apnée !)


 

Le départ pour l’îlot de Bisevo se fait depuis le port de Komiza, où il est facile de trouver des billets à acheter.

Bon à savoir : c’est entre 10h00 et 12h00 environ que la lumière est la plus belle dans la grotte. Du coup, il y a plus de monde et quelques dizaines de minutes d’attente l’été. Si on veut réduire l’attente, il faut venir plus tôt mais la lumière sera moins belle.

Le prix : 70 kunas par personne (moins de 10 euros) et 35 kunas de 6 à 12 ans. 


Chambres à louer Private accomodation Raspudic – Tolstojeva 33, 21000 Split. +385 922 77 4291

Appartement transformé en chambres à louer, situé à 15 minutes à pied du port. Un concierge efficace est dans l’appartement 24/24 pour répondre à toutes les questions, et donner toutes les bonnes adresses.

Le prix : 46 euros/nuit la chambre double.


Le site de l’office de tourisme en Croatie : Croatia.hr