Les cités Mayas


  1. Chichen Itza
  2. Uxmal
  3. Calakmul
  4. Tulum
  5. Muyil

Chichen Itza est une vaste cité maya qui fut habitée à partir du VIIIe siècle et qui compta jusqu’à 50.000 habitants. Aujourd’hui, sa structure la plus emblématique, mondialement connue, est la pyramide de Kukulcan, le Dieu serpent à plumes en l’honneur duquel elle fut érigée. On l’appelle également El Castillo.

La pyramide de Kukulcan (le Dieu serpent à plumes(, également appelée El Castillo, construite par les Mayas à Chichen Itza.
La pyramide de Kukulcan…

Du haut de ses trente mètres, cette pyramide à l’allure élégante est incroyablement bien conservée. Sa conception adresse quelques clins d’oeil aux scientifiques puisque ses quatre façades sont orientées face aux quatre points cardinaux, et que chacun de ses quatre escaliers (un par façade) compte environ 90 marches pour un nombre total de… 365 ! Soit autant de marches sur la pyramide que de jours dans l’année…

La pyramide de Kukulcan (le Dieu serpent à plumes(, également appelée El Castillo, construite par les Mayas à Chichen Itza.
… également appelée El Castillo

De plus, elle possède plusieurs particularités étonnantes qui ont contribué à l’élever au rang d’édifice mythique. Par exemple, si l’on se positionne face à l’escalier central et qu’on tape dans ses mains, un écho ressemblant au cri du quetzal (l’oiseau sacré des Mayas) surgit du sommet de la pyramide à chaque « applaudissement ». L’expérience est bluffante.

La pyramide de Kukulcan (le Dieu serpent à plumes(, également appelée El Castillo, construite par les Mayas à Chichen Itza.
Il faut arriver tôt pour profiter du site avant le flot des touristes

Plus fort encore : lors des solstices, le soleil en se couchant projette sur les escaliers de la pyramide une ombre ressemblant à un serpent qui semble onduler lentement au fur et à mesure que le soleil décline. Il s’agit bien sûr du Dieu serpent à plumes.

La pyramide de Kukulcan (le Dieu serpent à plumes(, également appelée El Castillo, construite par les Mayas à Chichen Itza.

Mais ce site archéologique ne se résume pas à cette pyramide, aussi incroyable soit-elle. S’étirant sur 300 hectares, il comporte d’autres petites merveilles, telles que le temple des guerriers et ses soi-disant « mille » colonnes (il y en a en réalité environ 200).

Le temple des Guerriers et ses mille colonnes, construits par les Mayas à Chichen Itza.
Le temple des guerriers
Les mille colonnes, construites par les Mayas à Chichen Itza.
Quelques-unes des « mille » colonnes
Les mille colonnes, construites par les Mayas à Chichen Itza.

Contrairement à la grande pyramide de Kukulcan, le temple des guerriers et ses « mille » colonnes n’ont pas traversé les siècles intacts. Les plafonds se sont effondrés au fil du temps, et la nature a repris en partie possession des lieux, ce qui donne un côté sauvage au site.

Les mille colonnes, construites par les Mayas à Chichen Itza.
Les « mille » colonnes

Un autre lieu emblématique de Chichen Itza est son grand terrain du jeu de balle. Les joueurs devaient faire circuler une sorte de balle en caoutchouc puis l’envoyer à travers un anneau situé à quelques mètres de hauteur.

Le terrain du jeu de balle, construit par les Mayas à Chichen Itza.
Le terrain du jeu de balle
L'anneau du terrain de jeu de balle, construit par les Mayas à Chichen Itza.
L’anneau

La légende (ainsi que certains sites internet) affirment que le perdant était sacrifié à l’issue du jeu. Mais en l’absence de la moindre preuve en ce sens, la majorité des chercheurs considère aujourd’hui que ce jeu constituait plutôt un rite de fertilité agricole sans sacrifice. Le site officiel de Chichen Itza ne fait d’ailleurs aucune mention de tels sacrifices dans sa page consacrée à ce jeu, consultable ici.

En revanche, les Tzompantli ne prêtent, eux, à aucune confusion : il s’agit de pans de murs sculptés, représentant des crânes humains empalés sur des piquets ! Cette violente pratique maya, elle, a bien existé. L’un de ces tzompantli se trouve à proximité de la pyramide de Kukulcan.

Le tzompantli à Chichen Itza est un pan de mur sculpté représentant des crânes humains empalés sur des piquets, une coutume Maya.
Tzompantli à Chichen Itza
Un iguane sur le tzompantli à Chichen Itza, qui est un pan de mur sculpté représentant des crânes humains empalés sur des piquets, une coutume Maya.
Un iguane se balade innocemment sur les crânes du tzompantli…

Enfin, terminons avec l’élément qui a permis aux Mayas de fonder leurs cités : l’eau ! Car toutes les villes mayas étaient bâties à proximité d’un ou plusieurs cénotes, ces gouffres remplis d’eau qui leur permettaient de vivre car ils constituaient la seule source d’eau de la région.

Le cénote Sagrado à Chichen Itza, grâce auquel les Mayas pouvaient s'approvisionner en eau douce.
Le cénote Sagrado à Chichen Itza

Dans la culture Maya, ces puits géants, qui étaient donc vitaux pour eux, représentaient également l’inframonde, c’est-à-dire un monde sacré où reposaient les morts. Ils faisaient donc des offrandes en jetant dans les cénotes des objets précieux (or, quartz, coquillages, bois…) puis en y pratiquant plus tard des sacrifices humains (guerriers, enfants, jeunes filles).

En effet, les fouilles des dernières années ont permis de découvrir au fond de certains cénotes à la fois des objets précieux et des ossements humains

Le cénote Xtoloc à Chichen Itza, grâce auquel les Mayas pouvaient s'approvisionner en eau douce.
Le cénote Xtoloc à Chichen Itza

Icône indiquant la sortie du site Maya de Chichen Itza.

  • Le prix : 614 pesos (33 euros)
  • Horaires : de 8h00 à 17h00, attention : dernière entrée à 16h00
  • Le bon plan : Chichen Itza étant un site touristique sur-fréquenté, le bon plan consiste à arriver non pas dès l’ouverture (8h00), mais 20 à 30 minutes avant. Nous sommes arrivés à 7h40, il y avait deux guichets comportant chacun une file de 8 à 10 personnes seulement, soit 15 à 20 personnes devant nous. Quand les guichets ont ouvert à 8h00, il y avait déjà 100 à 150 personnes qui faisaient la queue derrière nous.
  • Billets coupe-file : vous pouvez les réserver sur le site officiel chichenitza.com

  • Bon à savoir : avant de descendre de voiture (ou avant de quitter votre hôtel si vous arrivez en bus ou en collectivo), assurez-vous de n’avoir sur vous rien de tout ce qui figure sur la longue liste des interdits, au risque d’être refoulé/e/s. En effet, il est interdit d’entrer sur le site de Chichen Itza avec de quoi manger ou boire, ainsi qu’avec une balle ou un ballon, une valise, un liquide quelconque, un chien, un instrument de musique, ou encore un paquet de cigarettes ! Mais ce n’est pas tout : vous êtes âgé/e ou mal portant/e ? Votre siège pliable est interdit lui aussi, tant pis pour vous. Vous êtes photographe ou vidéaste amateur ? Alors vous avez l’interdiction d’amener votre drone (bon ça, ça peut se comprendre) mais également un trépied, ou même un simple stabilisateur d’image ! Comble de l’absurde, vous n’avez même pas le droit non plus d’entrer avec le micro de votre caméra, ni avec une Go Pro mais je vous rassure, les smartphones, qui pourtant assurent chacune de ces fonctions interdites, sont eux autorisés ! Comprenne qui pourra…
La longue liste des interdictions en vigueur sur le site de Chichen Itza, dont certaines sont totalement absurdes.
Bienvenue à Chichen Itza !…
  • L’Unesco a classé la cité Maya de Chichen Itza au patrimoine de l’humanité : Unesco Chichen Itza

  • Plan du site (source : Inah)
Le plan du site archéologique de Chichen Itza, fait par l'Inah.
Chichen Itza : le plan du site archéologique


Pendant longtemps, la région d’Uxmal (qui se prononce « Ouchmal ») compta très peu d’habitants pour une raison simple : les cénotes étaient beaucoup plus rares dans cette partie du Yucatan qu’ailleurs, et cette pénurie d’eau rendait la région difficilement habitable. La cité d’Uxmal fut ainsi peuplée sur une période courte, essentiellement aux IXe et Xe siècles.

Le bâtiment principal de ce merveilleux site est la pyramide du Devin. On l’appelle aussi pyramide de la Diseuse de bonne aventure, ou encore pyramide du Magicien ! Et la magie, c’est justement ce qui opère quand on admire ce superbe édifice haut de 40 mètres, avec bien moins de touristes qu’à Chichen Itza.

La pyramide du Devin, également appelée pyramide de la Diseuse de bonne aventure ou encore pyramide  du Magicien, construite par les Mayas à Uxmal.
La pyramide du Devin…

Elle a une forme originale et inhabituelle puisque sa base est ovale, plutôt que carrée ou rectangulaire comme pour la majorité des pyramides mayas. La cité est considérée comme l’un des plus beaux exemples de l’architecture Puuc.

La pyramide du Devin, également appelée pyramide de la Diseuse de bonne aventure ou encore pyramide  du Magicien, construite par les Mayas à Uxmal.
… également appelée pyramide de la Diseuse de bonne aventure…

Il s’agit d’un temple dont les cinq phases de constructions successives se sont superposées les unes aux autres au fil du temps.

La pyramide du Devin, également appelée pyramide de la Diseuse de bonne aventure ou encore pyramide  du Magicien, construite par les Mayas à Uxmal.
… ou encore la pyramide du Magicien !

Parmi les autres édifices majeurs du site, le quadrilatère des nonnes est long de 81 mètres et large de 54. Les spécialistes n’ont pas encore tranché entre les différentes hypothèses de ce à quoi il était dédié.

Le quadrilatère des nonnes, construit par les Mayas à Uxmal.
Le quadrilatère des nonnes
Le quadrilatère des nonnes, construit par les Mayas à Uxmal.
Le quadrilatère des nonnes…
Détail des décorations (ici des serpents à sonnette ou crotale) ornant le quadrilatère des nonnes, construit par les Mayas à Uxmal.
… et ses serpents décoratifs.

Un peu plus loin, le palais du gouverneur est considéré comme un chef-d’oeuvre architectural, caractérisé notamment par un grand raffinement. Sa centaine de mètres de long est décorée par près de 20.000 petits éléments sculptés (personnages, masques etc.)

Le palais du gouverneur, construit par les Mayas à Uxmal.
Le palais du gouverneur

En contrebas du palais est érigée la grande pyramide à neuf degrés, richement décorée, et dont trois des quatre façades restent enfouies dans la végétation.

La pyramide à neuf degrés, construite par les Mayas à Uxmal.
La pyramide à neuf degrés

Et comme toujours sur les sites archéologiques mayas, on trouve un peu partout des iguanes qui se réchauffent sur les vieilles pierres chargées d’histoire…


  • Le prix : 441 pesos (23 euros)
  • Horaires : de 8h00 à 17h00, attention : dernière entrée à 16h00
  • Uxmal est beaucoup moins assailli par les touristes que Chichen Itza, toutefois là aussi, plus on arrive tôt sur site, moins il est fréquenté et plus il est agréable à visiter.
  • Amis photographes : trépieds, stabilisateurs et Go Pro sont interdits…
  • Le site d’Uxmal est classé au patrimoine de l’humanité par l’Unesco : Uxmal Unesco

  • Plan du site (source Inah)
Le plan du site archéologique d'Uxmal, réalisé par l'Inah
Uxmal : le plan du site archéologique


Ce chapitre consacré à la magnifique cité maya de Calakmul est extrait de notre article plus large Dormir dans la jungle et visiter la cité maya de Calakmul. En plus du site archéologique de Calakmul, cet article évoque la jungle qui l’entoure. Elle a été classée réserve de biosphère par l’Unesco, que ce soit pour sa végétation ou pour les animaux qu’elle héberge.

Pour commencer, il faut savoir que toute cette zone est située au milieu de la partie la plus isolée de tout le Yucatan. C’est l’empire de la jungle, et c’est donc là que se situe Calakmul.

C’est cet isolement qui explique pourquoi cette superbe cité Maya est si peu visitée. Pourtant, ses deux grandes pyramides qui dominent la jungle laissent un souvenir impérissable à tous ceux qui sont montés à leur sommet…

Pour vous donner une idée, quand nous sommes arrivés sur place le matin, il n’y avait que trois voitures garées sur le parking ! A titre de comparaison, il y a deux millions de visiteurs annuels à Chichen Itza ! Nous avons donc eu cette superbe cité maya de Calakmul quasiment rien que pour nous. Un incroyable privilège.

Le chemin qui mène d'un vestige à l'autre dans la cité maya de Calakmul
Le chemin d’accès au site archéologique

Calakmul est une cité Maya qui connut son apogée vers 650. Très puissante à l’époque, elle compta jusqu’à 50.000 habitants.

La nature a repris possession des lieux parmi les vestiges mayas de la cité maya de Calakmul

Aujourd’hui, outre son histoire bien sûr, ce qui rend cette cité magique pour les profanes dont nous faisons partie, c’est que la jungle a repris possession des lieux au fil des siècles. Ce qui donne un peu des airs d’Indiana Jones à cette cité perdue.

La structure I cernée par la végétation nature dans la cité maya de Calakmul
La première pyramide, dite structure I

Seule une vingtaine des 6.000 structures qui sont éparpillées dans la jungle ont été nettoyées et sont accessibles, malgré les arbres qui ont colonisé ces vieilles pierres.

La nature a repris possession des lieux parmi les vestiges mayas de la cité maya de Calakmul
La nature a repris possession des lieux parmi les vestiges mayas de la cité maya de Calakmul

Le cadre naturel de ce site historique est donc impressionnant.

L’un des principaux intérêts pour le visiteur qui arpente Calakmul, c’est que contrairement aux sites mayas plus connus et beaucoup plus fréquentés tels que Chichen Itza ou Uxmal, il peut monter en haut des pyramides ici.

Et comme toujours sur les pyramides précolombiennes, la montée est abrupte.

La montée abrupte de la structure I de la cité maya de Calakmul

La première pyramide sur l’itinéraire est la structure I. Elle mesure 50 mètres de haut et fait face au principal joyau du site : la deuxième pyramide ou structure II.

Vue sur la structure II depuis la structure I dans la cité maya de Calakmul
Vue sur la structure II depuis la structure I

Alors que nous escaladons la première pyramide, nous entendons au loin des cris d’animaux non identifiables dont le niveau sonore est incroyablement élevé.

Nous nous demandons ce que ça peut bien être et pensons à un félin, mais ce n’est qu’en arrivant à la deuxième pyramide que nous comprenons : ces cris proviennent d’un groupe de singes hurleurs. A l’évidence, ils n’ont pas été affublés d’un tel nom pour rien !

Un groupe de singes hurleurs dans un arbre aux pieds de la structure II dans la cité maya de Calakmul
Les bien nommés singes hurleurs

Pour bien comprendre à quel point le hurlement de cet animal impressionne celui qui l’entend, il faut savoir que dans tout le règne animal, le singe hurleur fait partie des trois animaux dont le cri est le plus puissant. Avec 140 décibels, il se situe même devant le cerf qui brame et le lion qui rugit (110 à 120 décibels « seulement ») et quasiment au même niveau… qu’un avion de ligne qui décolle paraît-il (140 à 170 décibels) ! Il faut l’entendre pour le croire. Vraiment impressionnant.

Pour se défouler les cordes vocales, l’arbre que ces sept ou huit singes ont choisi est situé aux pieds de l’un des plus importants temples-pyramides du monde Maya. C’est la magie de la jungle : pour nous, cette rencontre animale dans ce haut-lieu historique sera mémorable.

La structure II dans la cité maya de Calakmul

Nous quittons nos amis primates, visuellement mais pas auditivement, pour entreprendre la montée de cette fameuse pyramide dont la base carrée mesure 120 mètres de côté ! Du sommet, on aperçoit au loin la première pyramide, celle que nous avons escaladée quelques minutes plus tôt, enfouie dans la jungle qui s’étend à l’infini.

La vue sur la structure I et la jungle à perte de vue depuis le sommet de la structure II dans la cité maya de Calakmul

La vue est impressionnante depuis la cime de ce joyau qui émerge de la végétation.

A bien y réfléchir, le paysage n’a pas dû beaucoup changer depuis l’époque des Mayas. Tant mieux.

La vue sur la structure I et la jungle à perte de vue depuis le sommet de la structure II dans la cité maya de Calakmul

C’est l’heure de partir.

Plus bas, les singes continuent à s’époumoner…


  • Le prix : 344 pesos (19 euros). La spécificité de Calakmul, c’est qu’on paye en trois fois ! Ne soyez donc pas étonnés. Voici comment le prix total d’accès au site se décompose (tarifs 2023) :
La structure II au milieu de la jungle dans la cité maya de Calakmul

1 – A la sortie du petit village de Conhuas, il faut s’acquitter d’un droit d’entrée correspondant à l’entretien de la route (104 pesos par personne).

2 – 20 km plus loin, on paye l’entrée dans la réserve de biosphère (150 pesos par personne).

3 – Et à l’arrivée (40 km de plus), on paye l’accès au site archéologique maya (90 pesos par personne).

  • Horaires : de 8h00 à 17h00, attention : dernière entrée à 15h30
  • On peut visiter Calakmul en une journée même si l’on vient de loin (par exemple Campeche ou Chetumal), mais le mieux est de passer la nuit à proximité du site archéologique pour avoir tout le temps de le visiter le lendemain et en profiter à fond. C’est ce que nous avons fait, en dormant la veille dans la jungle. Si cela vous intéresse, vous pouvez lire notre article Dormir dans la jungle et visiter la cité Maya de Calakmul

  • Plan du site (source Inah)
Le plan du site archéologique de Calakmul de l'Inah
Calakmul : le plan du site archéologique


L’ancienne cité maya de Tulum n’est plus à présenter : c’est le fameux site maya qui surplombe la mer des Caraïbes.

Vue de El Castillo qui surplombe la mer des Caraïbes dans le site Maya de Tulum
El Castillo domine la mer des Caraïbes

La cité était fortifiée (Tulum signifie « clôture » en maya) et située sur le point le plus haut de la côte. Cela lui permettait de contrôler les routes commerciales maritimes tout en étant imprenable.

Le bâtiment le plus emblématique du site est le Castillo.

El Castillo dans le site Maya de Tulum
El Castillo

Le deuxième édifice qui surplombe la mer des Caraïbes, plus petit qu’el Castillo, est le temple du dieu du vent (ou temple du dieu descendant).

Vue du temple du dieu descendant qui surplombe la mer des Caraïbes dans le site Maya de Tulum

La maison du Grand Seigneur dans le site Maya de Tulum
La maison du Grand Seigneur aujourd’hui
La maison du Grand Seigneur dans le site Maya de Tulum
La maison du Grand Seigneur à l’époque des Mayas

La maison du cénote était située au-dessus d’un cénote qui permettait aux Mayas de s’approvisionner en eau douce.

La maison du Cénote dans le site Maya de Tulum permettait aux Mayas de s'approvisionner en eau douce

La maison du Cénote dans le site Maya de Tulum permettait aux Mayas de s'approvisionner en eau douce
La maison du cénote aujourd’hui
La maison du Cénote dans le site Maya de Tulum permettait aux Mayas de s'approvisionner en eau douce
La maison du cénote à l’époque des Mayas

Et aujourd’hui, le site de Tulum continue à faire le bonheur des archéologues.

Un vestige est étudié minutieusement par les archéologues dans le site Maya de Tulum

  • Le prix : 90 pesos (moins de 5 euros). Il faut également prévoir le prix du stationnement si vous êtes en voiture : c’est 100 pesos de plus (5 euros).
  • Horaires : de 8h00 à 17h00, attention : dernière entrée à 15h30
  • Le bon plan : arriver dès l’ouverture. Non seulement la foule, importante à Tulum, n’est pas encore arrivée mais en plus, le soleil tape un peu moins fort que le reste de la journée.
  • Bon à savoir : il est interdit de se restaurer dans l’enceinte du site. Du coup, il n’y a aucun stand pour acheter à boire ou à manger, il faut donc prévoir de l’eau avant d’entrer car il peut faire très chaud, vraiment…
  • Le conseil aux photographes : si vous voulez faire, comme tout le monde, la fameuse photo des deux bâtiments qui dominent la mer des Caraïbes (le Castillo et/ou le temple du dieu descendant), alors venez l’après-midi. Car le matin, ce point de vue emblématique du site est à contre-jour. J’ai dû revenir l’après-midi pour photographier la mer des Caraïbes et le ciel sous leur manteau bleu (le matin à contre-jour, ils étaient gris), démonstration en images :
Vue de El Castillo qui surplombe la mer des Caraïbes dans le site Maya de Tulum
Vue de El Castillo qui surplombe la mer des Caraïbes dans le site Maya de Tulum

  • Plan du site (source : Inah)
Le plan du site archéologique de Tulum de l'Inah
Tulum : le plan des ruines

Un iguane avec en arrière-plan le temple du dieu descendant et la mer des Caraïbes


Pour terminer cet article sur les cités mayas, voici un aperçu du site archéologique de Muyil, quelques kilomètres au sud de Tulum.

Ce court chapitre est extrait de notre article plus complet Sian Ka’an, réserve de biosphère qui aborde, outre la cité maya de Muyil, la somptueuse réserve naturelle de Sian Ka’an ainsi que la baignade inoubliable dans les canaux mayas (l’un de nos meilleurs souvenirs de tout notre périple dans le Yucatan).

A première vue, le site archéologique de Muyil n’est pas spécialement impressionnant comparé à ceux de Chichen Itza, Uxmal ou Calakmul.

Les vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché
Les ruines mayas de Muyil

Il n’empêche que ce site noyé dans la nature, où les visiteurs ne se bousculent pas, est extrêmement agréable à visiter.

La végétation autour des vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché
La végétation autour des ruines mayas
Une broméliacée dans la végétation autour des vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché
Détail d'une feuille de palmier dans la végétation autour des vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché
Une tradescantia spathacea dans la végétation autour des vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché

Habité très tôt par les Mayas (de l’an – 300 à l’an 900 environ), la position stratégique du site permettait à ses habitants de contrôler une route commerciale maritime importante.

Aujourd’hui, sa principale attraction archéologique est sa pyramide à degrés, dite El Castillo. C’est aussi sa plus haute structure (17 mètres).

La pyramide à degré du site archéologique de Muyil, El Castillo (17 mètres de haut) (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)
El Castillo, la pyramide à degrés de Muyil
La végétation autour des vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)
Le chemin qui mène d’une structure à l’autre

Cerné par la jungle, le site de Muyil est également bordé par une superbe lagune, que l’on peut traverser en bateau pour aller se baigner dans les anciens canaux mayas (voir ci-dessous).

La lagune de Muyil

  • Le prix : 70 pesos (moins de 4 euros)

  • Le plan du site

Photo ci-dessous : en haut à gauche, le site archéologique ; à droite : la lagune de Muyil ; et au milieu, la jungle.


  • Se restaurer

Juste en face de l’entrée du site archéologique, de l’autre côté de la route 307, il y a un excellent petit resto typique.

Restaurant de Chunyaxché, en face des ruines de Muyil, à la lisière de la réserve de Sian Ka'an

Restaurant de Chunyaxché, en face des ruines de Muyil, à la lisière de la réserve de Sian Ka'an

La cuisine est bonne, l’hygiène aussi, les prix sont corrects, la famille qui tient le resto est accueillante et la petite terrasse intérieure est particulièrement agréable !

Donc si vous avez un creux en quittant le site archéologique, n’hésitez pas à vous arrêter là…

Restaurant de Chunyaxché, en face des ruines de Muyil, à la lisière de la réserve de Sian Ka'an : tacos, guacamole, quesadillas, empanadas...
Cuisine typique à Chunyaxché
  • Si vous voulez profiter de la visite du site archéologique de Muyil (laquelle est assez rapide vu les dimensions réduites du site) pour traverser la lagune de Muyil et sa mangrove en bateau, puis faire une baignade inoubliable dans les canaux mayas de la réserve de biosphère, vous pouvez vous reporter à notre article Sian Ka’an, réserve de biosphère

Les autres étapes de notre road trip dans le Yucatan :


Sian Ka’an, réserve de biosphère

Sian Ka’an est une merveille de la nature difficile à résumer en quelques mots. L’Unesco, qui l’a classée réserve de biosphère, la décrit ainsi : « Le vert luxuriant des forêts et les nombreuses nuances de bleu des lagunes et de la mer des Caraïbes, sous un grand ciel, offrent des visions spectaculaires  » Et c’est peu de le dire !

En effet, cette superbe réserve comprend notamment des forêts tropicales et des mangroves, des lagunes et des plages de sable fin, et même une partie de la deuxième plus grande barrière de corail du monde.

Les variétés de plantes sont si nombreuses qu’elles n’ont pas encore été toutes répertoriées, et les espèces d’animaux qui y prospèrent sont d’une infinie variété : félins, reptiles, oiseaux, primates, poissons… A croire que Noé a vidé son arche ici !

Et pour parfaire ce tableau idyllique, il n’y a pas forcément beaucoup de visiteurs : lors de notre venue, nous étions quasiment seuls…


Il y a trois façons de visiter la réserve de Sian Ka’an :

  • L’excursion depuis Muyil en version courte (2 à 3 heures)
  • L’excursion depuis Muyil en version longue (5 heures)
  • L’excursion de Sian Ka’an (8 heures).

Vous trouverez les détails de ces trois excursions dans nos infos pratiques, en fin d’article.

Excursion courte de Muyil dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an : la balade en bateau dans la mangrove Muyil.
A travers la mangrove

Chacun choisit donc son excursion en fonction de ses propres attentes et nous, nous avons choisi la première option : l’excursion courte depuis Muyil.

Elle se déroule en trois étapes :

  • On commence par la visite de l’ancienne petite cité maya de Muyil
  • On poursuit par une courte mais agréable traversée de la jungle
  • On termine par une jolie balade en bateau qui finit par une baignade inoubliable dans les canaux mayas.
Le plan de l'excursion de Muyil, à l'entrée de la jungle, à proximité de Chunyaxché (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)
1/ Les ruines (en h. à g.). 2/ La jungle (au milieu). 3/ Lagune et canaux mayas (à d.)

Enfin, il est possible de faire cette excursion, au choix, avec ou sans guide, et il faut noter qu’on peut aussi se rendre directement à l’embarcadère pour prendre le bateau, si l’on veut zapper les deux premières étapes.


Il s’agit d’un site archéologique maya qui n’est pas spécialement impressionnant à première vue, comparé à ceux de Chichen Itza, Uxmal ou Calakmul.

Les vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché
Les ruines mayas de Muyil

Il n’empêche que ce site noyé dans la nature, où les visiteurs ne se bousculent pas, est extrêmement agréable à visiter.

La végétation autour des vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché
La végétation autour des ruines mayas
Une broméliacée dans la végétation autour des vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché
Détail d'une feuille de palmier dans la végétation autour des vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché
Une tradescantia spathacea dans la végétation autour des vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché

Habité très tôt par les Mayas (de l’an – 300 à l’an 900 environ), la position stratégique du site permettait à ses habitants de garder une route commerciale importante.

Aujourd’hui, sa principale attraction archéologique est sa pyramide à degrés, dite El Castillo. C’est aussi sa plus haute structure (17 mètres).

La pyramide à degré du site archéologique de Muyil, El Castillo (17 mètres de haut) (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)
El Castillo, la pyramide à degrés de Muyil
La végétation autour des vestiges mayas de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an, à l'entrée du village de Chunyaxché (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)
Le chemin qui mène d’une structure à l’autre

A titre indicatif, on peut aussi bien plier la visite des ruines en un quart-d’heure si on n’est pas très curieux, que la faire durer une heure voire plus en mode slow tourisme. Nous, nous avons pris tout notre temps tellement nous l’avons trouvée agréable.


On traverse ensuite une zone de jungle sur un petit chemin en lames de bois très agréable : le sentier Canan Ha.

Le chemin qui traverse la jungle de Muyil, à Chunyaxché (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)
Le sentier Canan Ha

Le panneau situé à l’entrée présente différents habitants du coin même si, en réalité, il n’est pas très fréquent de pourvoir les observer sur cette portion de jungle. En revanche, le chant des oiseaux exotiques nous chatouille en permanence les oreilles.

Un panneau indiquant les animaux de la jungle de Muyil, à Chunyaxché (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)

Après 10 à 15 minutes de marche, on arrive à une tour d’observation dont le sommet est situé juste au-dessus de la canopée.

La tour d'observation qui domine la jungle de Muyil, à Chunyaxché (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)
La tour d’observation émerge de la jungle

La montée est à peu près aussi abrupte que sur une pyramide maya !

L'escalier abrupt de la tour d'observation qui domine la jungle de Muyil, à Chunyaxché (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)

Une fois là-haut, la vue sur la lagune et la jungle vaut le détour.

Le sommet de la tour d'observation qui domine la jungle de Muyil, à Chunyaxché (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)
Au fond, la lagune
Le sommet de la tour d'observation qui domine la jungle de Muyil, à Chunyaxché (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)
Panorama sur la canopée

Il ne reste alors plus qu’un petit bout de chemin (5 minutes) avant d’arriver à l’embarcadère.

Le chemin en bois qui traverse la jungle de Muyil à Chunyaxché (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)
L'arrivée à l'embarcadère de la lagune de Muyil, à la fin du chemin en bois qui traverse la jungle de Muyil à Chunyaxché (dans la réserve de biosphère de Sian Ka'an)
L’embarcadère, sur la lagune


Si les deux premières étapes (ruines et jungle) sont déjà très agréables, la troisième laisse carrément un souvenir impérissable. Je l’avais lu avant d’y aller mais j’étais sceptique : à tort, car ce n’est vraiment que du plaisir…

Traversée en bateau de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an
Traversée de la lagune de Muyil

La sortie nautique commence par la traversée de la lagune de Muyil. Peu profonde, son eau translucide prend de multiples couleurs : des tons de verts et de bleus, des bancs de sable blanc, des hauts-fonds marrons…

Traversée en bateau de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an

On arrive ensuite aux fameux canaux mayas, qui sillonnent la mangrove.

Traversée en bateau de la mangrove à la sortie de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an
Traversée en bateau d'un canal maya à la sortie de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an

Historiquement, ils permettaient aux Mayas de s’approvisionner en eau douce, ce qui était vital pour eux. Aujourd’hui, on s’y baigne !

Nage dans un canal maya à la sortie de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an

Avant de se jeter à l’eau, on doit enfiler un gilet de sauvetage, non pas par les bras mais par les jambes : le but est de le porter… comme une couche !

Nage dans un canal maya à la sortie de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an
La mise à l’eau

On n’est pas spécialement fier ainsi accoutré mais il faut reconnaître qu’au niveau confort, les sensations dans l’eau sont top. Sa température parfaite fait d’ailleurs un bien fou par rapport à la chaleur ambiante et contribue à rendre le moment magique.

Nage dans un canal maya à la sortie de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an
Nage dans un canal maya à la sortie de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an
Flottaison dans les canaux mayas

On n’a plus qu’à se laisser porter tranquillement par le courant, sans nager.

La mangrove vue depuis sous l'eau pendant la nage dans un canal maya à la sortie de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an
La mangrove vue depuis sous l’eau

On serpente lentement à travers une jolie mangrove, dans une eau vert émeraude.

La mangrove sous l'eau pendant la nage dans un canal maya à la sortie de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an
La mangrove pendant la nage dans un canal maya à la sortie de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an

Pour cette balade flottante, le pilote du bateau nous avait annoncé une durée d’environ 45 minutes, mais on peut aussi faire durer le plaisir : nous avons tellement profité du moment qu’elle nous a pris plus d’une heure.

On finit par arriver à un petit ponton perdu dans la végétation, qui marque le terminus. Là, il y a deux possibilités : soit le pilote est venu ici en bateau pour récupérer ses nageurs, soit il est venu à pied par un ponton à travers la végétation, par lequel on retourne avec lui au bateau, toujours amarré à l’endroit où on s’est mis à l’eau.

Retour en bateau après la nage dans un canal maya à la sortie de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an
Retour en bateau…
Retour au bateau à pied sur un ponton après la nage dans un canal maya à la sortie de la lagune de Muyil, à Chunyaxché, dans la réserve de Sian Ka'an
… ou retour à pied au bateau (10 mn)

Nous sommes revenus par ce sentier pédestre, seuls au milieu de nulle part. Après 10 minutes de marche sous le cagnard, nous récupérons le bateau.

Il ne reste plus qu’une dizaine de minutes de navigation à travers la mangrove et la lagune de Muyil dans de jolis paysages, pour rentrer à l’embarcadère du début de l’étape 3.

Traversée en bateau de la lagune de Muyil, dans la réserve de Sian Ka'an
La traversée de la lagune Muyil

De là, on peut rejoindre la sortie du site, soit directement (5 minutes à pied), soit en reprenant le chemin de l’aller en sens inverse (traversée de la portion de jungle puis du site archéologique). Nous avons choisi cette deuxième option, histoire de continuer à en profiter au maximum…



C’est celle que nous avons choisie et qui est détaillée dans cet article. Elle comprend la visite du site archéologique maya de Muyil (+/- 30 minutes), puis la traversée d’une portion de jungle à pied (20 minutes), puis la balade en bateau dans la lagune de Muyil puis dans la mangrove, avec nage dans les canaux mayas (1h30 à 2h00).

Tarifs (juillet 2023) : 1120 pesos par personne (environ 60 euros). Le tarif par personne se décline ainsi : 70 pesos pour les ruines, 50 pesos pour la jungle et 1000 pesos la place dans le bateau.


Ce tour en version longue va plus loin dans la réserve que celui de la version courte, il comprend donc :

  • Le tour en version courte.
  • Une balade supplémentaire en bateau qui permet de traverser une autre lagune (la lagune de Chunyaxché), une autre mangrove et d’autres canaux mayas. On peut y apercevoir des crocodiles et des lamantins depuis le bateau.
  • Une pause sur une plage de sable blanc idyllique, où l’on peut observer quantité d’oiseaux et parfois, des tortues. La baignade est bien sûr au programme.

Tarifs (juillet 2023) : comme pour la version courte, le tarif par personne est de 70 pesos pour les ruines et de 50 pesos pour la jungle. Pour le bateau, le mode de tarification change : son prix est de 7500 pesos quel que soit le nombre de passagers (maximum : 6 personnes). Ce qui revient par personne à 1250 pesos s’il y a 6 passagers, 1500 pesos s’il y en a 5, 1875 pesos s’il y en a 4, 2500 pesos s’il y en a 3 etc. N’oubliez pas d’ajouter les 120 pesos pour le site archéologique et la jungle.


Son point de départ est situé bien plus au sud, ce qui ne permet pas de faire cette excursion dans la même journée que celles que l’on fait depuis Muyil (même la version courte) : si vous voulez enchaîner les deux (Sian Ka’an et Muyil), il faudra donc prévoir un jour et demi à deux jours en tout.

Cette excursion en bateau permet en principe d’observer : des crocodiles dans la mangrove, de nombreux volatiles sur l’île aux oiseaux, des tortues, lamantins et dauphins dans un lagon (mais depuis le bateau car la baignade est interdite) et enfin, en snorkeling, l’écosystème habituel d’une barrière de corail.

La pause déjeuner a lieu sur une plage en compagnie de tous les autres touristes du jour, et le tour se termine par une visite du village de Punta Allen et de sa communauté maya.

Attention : si vous êtes plongeur/euse habitué/e aux beautés sous-marines, vous risquez d’être déçu/e car la barrière à cet endroit est un peu abîmée et n’a rien d’exceptionnel. Si au contraire vous n’avez jamais mis la tête sous l’eau, vous devriez vous régaler.


Un panneau dans la réserve de Sian Ka'an, sur un canal maya

L’excursion de Sian Ka’an est devenue si touristique que des quotas de visiteurs quotidiens ont dû être instaurés afin de préserver un peu mieux la nature.

Le bon plan : pour l’excursion de Muyil, le mieux est d’y aller relativement tôt le matin et si possible, dès l’ouverture. C’est ce que nous avons fait et nous avons eu la bonne surprise de n’y croiser quasiment personne de toute la matinée.


L’un des pires ennemis de la réserve de Sian Ka’an, c’est paraît-il la crème solaire !

Il est donc conseillé de jouer le jeu en se protégeant du soleil omniprésent avec du tissu (casquette, T-shirt manches longues, pantalon léger, licra pour la nage, etc.) plutôt qu’avec de la crème solaire. Même les crèmes dites biodégradables (du moins si l’on croit ceux qui nous les vendent) sont néfastes pour les écosystèmes aquatiques de la réserve.

Tous les pilotes de bateaux donnent d’ailleurs le bon exemple.

Balade en bateau sur un canal maya, dans la réserve de Sian Ka'an

Le site archéologique maya est situé à l’entrée du petit village de Chunyaxché.

En voiture – Depuis Tulum : 25 à 30 minutes. Depuis Playa del Carmen : 1h30. Depuis Cancun : 2h00.

Si vous n’avez pas de voiture, il faut prendre un collectivo qui vous déposera à l’entrée du site.

Enfin, vous pouvez réserver ces tours depuis votre hôtel mais attention à la majoration des prix…


Restaurant de Chunyaxché, en face des ruines de Muyil, à la lisière de la réserve de Sian Ka'an

Juste en face de l’entrée du site archéologique, de l’autre côté de la route 307, il y a un excellent petit resto typique.

La cuisine est bonne, l’hygiène aussi, les prix sont corrects, la famille qui tient le resto est accueillante et la petite terrasse intérieure est particulièrement agréable !

Donc si vous avez un creux en quittant le site archéologique, n’hésitez pas à vous arrêter là…

Restaurant de Chunyaxché, en face des ruines de Muyil, à la lisière de la réserve de Sian Ka'an

Restaurant de Chunyaxché, en face des ruines de Muyil, à la lisière de la réserve de Sian Ka'an : tacos, guacamole, quesadillas, empanadas...
Cuisine typique à Chunyaxché

  • Si vous optez pour l’excursion de Sian Ka’an (8 heures), alors il vaut mieux la réserver, à cause des quotas de visiteurs qui ont été instaurés. De plus, cela permet d’accéder au site en van, ce qui évite d’abîmer sa voiture de location sur le chemin d’accès qui est complètement défoncé. A tel point que l’excursion est déconseillée aux femmes enceintes.
  • Disons-le clairement : le tarif des différentes excursions est élevé. Pour certains, ces prix peuvent s’avérer rédhibitoires. Il n’en reste pas moins que l’expérience est inoubliable. Pour nous, famille de quatre, elle a fait l’unanimité et représente même l’un de nos tout meilleurs souvenirs de notre road-trip dans le Yucatan : nous n’avons donc pas regretté d’avoir payé ce prix élevé, au contraire…
  • Comme indiqué précédemment, la crème solaire est à bannir quand on se baigne dans la réserve, afin de préserver sa nature exceptionnelle. Idéalement, il faut donc prévoir des vêtements longs ainsi que chapeau/casquette. En effet, le soleil tape vraiment fort, surtout lors des excursions longues. Et il faut apporter suffisamment d’eau, évidemment.
  • Nous avons fait notre excursion sans guide afin d’avoir plus de liberté. Mais si vous voulez des informations détaillées tout au long de votre visite, il faut vous assurer les services d’un guide dès l’entrée du site. En effet, les pilotes de bateaux peuvent bien donner des informations mais il ne sont pas guides. Et si certains d’entre eux sont loquaces, d’autres pas…

La réserve de Sian Ka'an, à la sortie de la lagune de Muyil : canal may, panneau explicatif, vue sur la canopée depuis le sommet d'une tour d'observation située dans la jungle de Muyil

Les autres étapes de notre road trip dans le Yucatan :


LA GRÈCE

Difficile de faire plus classique que la Grèce comme destination. Ce beau pays ne nous ayant jamais déçus après plusieurs séjours là-bas, nous décidons de le faire découvrir à nos fils, Victor et Arthur.

Pour cette première approche, nous allons leur montrer le minimum syndical : deux îles dans les Cyclades – Paros et Antiparos –  et bien sûr Athènes.

→ Les infos pratiques sont en fin d’article


PAROS


Il y a tant à faire à Paros : des plages bien sûr, des petits villages pittoresques, diverses activités nautiques, sans compter une multitude d’églises orthodoxes dans toute leur splendeur…

L’église d’Agkeria


LE VILLAGE D’ALIKI

Vu la forte chaleur qui nous tombe dessus en ce mois de juillet, la première urgence en débarquant à Paros consiste à trouver… une plage ! Rien de très culturel certes, mais le summum du point de vue pratique. C’est à la sortie du petit village d’Aliki, au sud-ouest de l’île, que nous trouvons rapidement notre bonheur.

Piso Aliki Beach

Nous ne le savons pas encore mais cette plage est si agréable, notamment grâce à l’ombre des petits arbres qui ont poussé tout au bout, qu’elle deviendra notre repaire jusqu’à la fin du séjour.

A son extrémité, les rochers forment un récif naturel qui permet de faire du snorkeling.

En marchant un peu dans les rochers, on se rend compte que cette plage d’apparence sauvage est située juste à la sortie du village.

Aliki

De là, il n’y a que quelques pas à faire pour découvrir notre première petite église grecque, qui trône sereinement face à la mer. Comme sortie de messe, il doit y avoir pire.

L’église Saint-Nicholas

Paros est extrêmement réputée pour son marbre blanc, qui est le plus translucide qui existe. C’est avec lui que furent sculptés bon nombre de chefs-d’œuvre antiques, dont la Vénus de Milo. Idem pour le tombeau de Napoléon.

Au fil des jours, nous allons faire le tour de cette petite île de 21 kilomètres de long afin d’en découvrir tous les recoins…


LE PORT DE PARIKIA

Sur la route de Parikia, le littoral est très coloré et sous cette forte chaleur, il est difficile de résister à l’eau translucide qui nous tend les bras.

Les points de vues se succèdent donc, sur cette côte peuplée notamment de moulins fleuris et de petites églises orthodoxes à la blancheur éclatante.

Parikia est le point d’entrée de Paros, puisque c’est dans ce petit port qu’accostent les ferries en provenance du Pirée.

La ville est à la fois agréable et animée sur son front de mer, et calme et pittoresque dans ses ruelles blanches, où vivent paisiblement ses 6000 habitants.

  

Mais la principale richesse de Parikia est son église dite « aux cent portes ». Sa construction fût lancée en 326 par l’empereur Constantin Ier lui-même, quelques années à peine avant que son nom ne passe à la postérité en étant donné à la cité mythique de Byzance : Constantinople.

Il s’agit de la plus ancienne église orthodoxe encore en activité. Le site contient en réalité trois églises, un cloître et le musée byzantin.


KITE-SURF A POUNDA

Sans transition : la petite île d’Antiparos est située juste en face de Paros, plein ouest.

Au fond : Antiparos

Un couloir d’un petit kilomètre de large sépare les deux îles. Le vent qui vient les fouetter se renforce en les longeant, et lorsqu’il débouche dans ce couloir, il s’y engouffre avec une puissance décuplée.

C’est donc là, sur ce vaste plan d’eau transformé par les fortes rafales de vent en spot de kite-surf, que les passionnés de glisse se donnent rendez-vous. Débutants s’abstenir.

Cette plage de Pounda, à la fois très fréquentée et très colorée, respire la passion du kite.

Pendant que certains préparent leur voile sur le sable, d’autres rivalisent de prouesses à quelques mètres de là, dans l’eau.


PLONGER SUR DES SITES ANTIQUES

Pendant longtemps, la très stricte législation grecque ne permettait de pratiquer la plongée sous-marine que sur quelques sites dans tout le pays. Son application sévère visait pourtant un objectif des plus louables : protéger des pilleurs les innombrables vestiges antiques qui jonchent aujourd’hui encore les fonds marins grecs.

Finalement, c’est assez récemment que cette loi s’est enfin assouplie de sorte qu’aujourd’hui, on puisse plonger normalement à la condition d’être supervisé par une école de plongée. Du coup, ces dernières fleurissent dans tout le pays…

C’est ainsi que j’ai eu la chance de plonger au-dessus des ruines d’un village minoen vieux de quelques 5000 ans. Quelle fabuleuse impression que celle qu’on ressent en palmant paisiblement au-dessus des vestiges de ces maisons antiques noyées. Notre guide de palanquée nous montrera les morceaux d’une amphore cachés sous les restes d’un pan de mur.

Les restes d’une amphore antique

Colonisée par les algues et les coquillages, il n’en reste certes plus grand-chose, mais suffisamment pour que nous laissions vagabonder notre imagination sur tous ces trésors antiques qui se cachent toujours au fond de la Mer Égée…

La suite de la plongée nous permet d’observer la faune méditerranéenne habituelle.

Cigale de mer

Vers de feu


LA VILLE BLANCHE : NAOUSSA

Tout au nord de l’île au fond d’une grande baie, s’étale la jolie petite ville blanche de Naoussa.

Longtemps cantonnée au statut de paisible port de pêche, elle s’est transformée au fil des années en destination touristique en vogue, à tel point que certaines célébrités ont fini par en faire leur lieu de villégiature préféré : Stéphane Bern ou encore Nikos Aliagas, pour ne citer qu’eux.

Outre quelques petits musées et les plages alentour, la principale attraction de la ville réside dans son front de mer qui donne sur le port.

Les quais font face à la multitude de restaurants qui animent ce front de mer, et les pêcheurs n’ont donc qu’à traverser la rue pour vendre aux restaurateurs leurs produits tout juste sortis de l’eau.

 


ANTIPAROS


Longue de douze kilomètres et assez sauvage, cette petite île est particulièrement calme. Son pourtour est agrémenté d’une multitude de plages.

Mais son principal attrait touristique est la vaste grotte dont l’entrée est située sur les hauteurs de l’île. Ses dimensions sont impressionnantes puisqu’elle plonge sous terre à plus de cent mètres de profondeur.

Au fil des millénaires, elle s’est fait coloniser lentement mais sûrement par des milliers de stalactites et stalagmites, parmi lesquelles la plus ancienne stalagmite d’Europe, qui atteint l’âge vénérable de 45 millions d’années.

Ce n’est qu’au XVIIème siècle, alors qu’elle était totalement inconnue jusque-là, que cette merveille de la nature fut rendue célèbre : la tenue d’une messe de Noël dans ce décor surréaliste eut un effet retentissant bien au-delà des frontières grecques.

 


ATHÈNES


Si notre périple grec est essentiellement axé sur la découverte des Cyclades, c’est parce que l’été n’est pas le meilleur moment pour découvrir Athènes : non seulement la chaleur y est écrasante mais en plus, le nombre de touristes bat des records.

Nous avons donc décidé de passer seulement deux jours dans la Cité d’Athéna, et encore… s’il fait vraiment trop chaud, nous avons prévu un plan B : nous terminerons alors chacune de ces deux journées par un rafraîchissement dans la petite piscine de l’hôtel.

Inutile de dire qu’une fois à Athènes, Victor et Arthur n’ont qu’une seule envie : gravir cette fameuse colline de l’Acropole afin d’en découvrir toutes les richesses dont ils ont l’impression d’avoir toujours entendu parler, dans les livres d’histoire comme dans les dessins animés.

L’été, le bon plan consiste à arriver sur ce fabuleux site antique dès l’ouverture : la forte chaleur ainsi que la foule de touristes n’inondent pas encore les lieux.

La dernière fois que je suis venu à Athènes, le Parthénon était presque laid tellement il était enfoui sous des tonnes d’échafaudages. Il restait alors 18 ans de travaux et j’avais été très frustré à l’époque de ne pas pouvoir l’admirer sans cet habit de ferraille. Aujourd’hui, c’est-à-dire 21 ans plus tard, je me réjouis donc à l’idée de le découvrir enfin dans toute sa splendeur.

Encore raté ! Un vieux panneau confirme que ces travaux ont pris du retard au fil des années. J’essaie donc d’immortaliser comme je peux ce monument mythique aux endroits où il n’y a plus d’échafaudages, plutôt que d’envisager de revenir ici à l’âge de la retraite en espérant que les travaux seront enfin terminés…

Qu’à cela ne tienne, nous allons jeter notre dévolu sur l’autre merveille du site : l’Érechtéion. Car si le Parthénon est bien le symbole mondialement connu de la Grèce Antique, son voisin l’Érechtéion revêt lui aussi une importance majeure : c’est bien lui qui était le véritable sanctuaire de l’Acropole, dédié au culte de la déesse Athéna notamment.

La principale caractéristique de ce temple, ce sont les Caryatides, ces six statues de femmes qui servent de colonnes et semblent avoir la ville à leurs pieds.

Très vite, les flots de touristes commencent à se répandre entre les différentes ruines antiques qui habillent l’Acropole. Nous avons bien profité du site dès son ouverture quand il y avait relativement peu de monde mais maintenant, il est temps de rallier l’étape suivante : l’Agora athénienne.

La Stoa d’Attale dans l’Agora athénienne

Située à deux pas de l’Acropole en contrebas, c’est là que battait le cœur de la cité d’Athènes pendant l’Antiquité. Aujourd’hui, on en visite les ruines dans un vaste écrin de verdure particulièrement agréable. L’Agora romaine est située à deux pas de là.

L’église des Saints-Apôtres (coupole)

Nous terminerons cette visite athénienne par l’un des plus anciens quartiers d’Europe : la Plaka, avec son mélange de vestiges antiques, d’églises byzantines et de bâtiments néoclassiques. C’est dans ce contexte étonnant qu’il est de coutume de flâner, de prendre un verre ou de s’attabler dans l’un des nombreux petits restos qui se font agréablement concurrence.

 


INFOS PRATIQUES


CYCLADES : PRENDRE UN FERRY

Le réseau de ferries a beau être particulièrement développé en Grèce, il comporte néanmoins un certain nombre d’aléas : d’une part, les horaires varient fréquemment à cause de l’état de la mer, voire des mouvements de grèves. D’autre part, les tarifs sont parfois soumis à certaines modifications.

Pour la ligne Athènes – Paros :

  • Le prix A/R par passager : à partir de 45 euros (105 euros en speedboat)
  • Le prix A/R, voiture et conducteur : à partir de 215 euros (270 en speedboat)
  • La durée : 4 heures (2h40 à 3h00 en speedboat)

Les horaires de toutes les liaisons maritimes grecques sont indiquées sur le site : Greek Ferry Schedules.

Attention : les horaires varient parfois, il faut donc les contrôler régulièrement. Idem pour les changements de quais sans prévenir : ceux qui arrivent sur le quai au dernier moment peuvent rater leur bateau qui se trouve finalement à l’autre bout du Pirée. Il existe bien des navette portuaires mais elles sont souvent pleines à ras-bord.

Pour les tarifs et réservations : Danae Travel.

Bon à savoir : quand on a l’avion du retour à prendre à Athènes, il faut éviter d’attendre le dernier moment pour quitter l’île sur laquelle on se trouve. Car avec l’état de la mer qui peut changer rapidement, on risque de se retrouver avec des retards voire des annulations de bateaux… et donc de rater son avion. L’idée consiste donc à prévoir un ou deux jours de battement par sécurité, et d’en profiter pour visiter Athènes par exemple, ou d’autres sites à proximité. Ça permet d’éviter les mauvaises surprises.


SE LOGER SUR PAROS

Il y a évidemment beaucoup de possibilités de se loger sur les deux principales villes de l’île, Parikia et Naoussa : appartements, hôtels, campings etc.

Nous avons choisi un hébergement un peu plus en retrait, légèrement dans les terres et avec une vue superbe :

Apianes Villas

La vue depuis la terrasse, le matin…

… et le soir.

Situé au-dessus du petit village d’Aliki sur la côte sud, à moins de dix minutes de la mer en voiture ou en scooter, le logement fait partie d’une résidence comprenant quelques appartements, et bénéficie d’une petite piscine commune susceptible de ravir les enfants.


SE LOGER A ATHÈNES

Une fois n’est pas coutume, nous avons logé au Novotel d’Athènes grâce à une promo intéressante. L’hôtel est situé en plein centre-ville et bénéficie d’une vue imprenable sur l’Acropole depuis le toit terrasse, lequel fait aussi office de bar, restaurant et piscine. Après une journée de visite sous un soleil de plomb, quel bonheur de se rafraîchir là avec une telle vue.

  • Le prix : 78 euros par nuit pour 4 personnes fin juillet.

Difficile de résister à une telle offre, d’autant plus que le personnel de l’hôtel s’est avéré d’une rare efficacité pour toutes les demandes de renseignements que nous lui avons adressées.

La vue depuis la terrasse-bar-restaurant-piscine de l’hôtel :

 

Pour les budgets modestes, un site intéressant :

Auberges de jeunesse à Athènes


L’ACROPOLE

  • Tarif : 20 euros par adulte (gratuit pour les moins de 18 ans et les personnes handicapées)
  • Horaires : 8h00-17h00.

Bon à savoir : en été, le site est pris d’assaut par une foule de touristes très compacte. Il faut y aller dès l’ouverture pour en profiter pleinement : il y fait bon et il y a peu de monde jusqu’à 9h30. Après, ça se complique…

  • Accès – Outre le taxi : métro ligne 2, bus 1-5-15-40-230

 


A lire aussi :

Malte

 

La Croatie


 

MALTE

Île de Gozo, Mgarr

Le petit archipel maltais est composé de trois îles, Malte, Gozo et Comino, et de quelques îlots. C’est une destination qui a tout pour séduire.

Les touristes ne s’y trompent d’ailleurs pas puisqu’ils sont quatre fois plus nombreux que la population : 1,7 million de visiteurs pour 400.000 habitants seulement. Ce joli petit pays est donc extrêmement fréquenté et ça se voit tout de suite.

Saint-Paul’s Bay

L’archipel étant situé non loin de la France, le vol pour s’y rendre est court, assez bon marché et il n’y a pas de décalage horaire. De plus, il y fait en général très beau car Malte est situé encore plus au sud que Tunis par exemple.

Et bien sûr, il y a de nombreux sites attractifs : la ville fortifiée de La Valette, des temples préhistoriques uniques au monde, des curiosités naturelles, une multitude d’églises, des petites criques sublimes pour se rafraîchir etc.

→ Les infos pratiques sont en fin d’article


L’ÎLE DE MALTE


Cette île a beau être petite (vingt-cinq kilomètres de long par quinze de large), elle regorge de sites touristiques de premier plan.


LA VALETTE : LES FORTIFICATIONS

La capitale maltaise doit son nom à Jean Parisot de La Valette, Grand Maître de l’Ordre de Malte qui, en 1565, remporta sur la flotte ottomane une victoire cruciale pour l’Europe chrétienne. Les remparts qui cernent la ville témoignent de ce glorieux passé.

Notamment, les soldats du fort Saint-Elme offrirent une résistance épique aux forces ottomanes, lors d’une bataille où la sauvagerie atteignit des sommets.

Aujourd’hui, ce sont des navires modernes qui naviguent sur ce site historique, et c’est de manière pacifique que leurs passagers se lancent à l’abordage de la ville.


LA VALETTE : LE PALAIS DES GRANDS MAÎTRES

Sa construction fut décidée afin de donner aux Grands Maîtres de l’Ordre de Malte un palais digne du prestige dont ils jouissaient dans toute l’Europe.

Ce merveilleux palais se visite. Il abrite notamment le musée de l’armurerie, dont la collection d’armes est l’une des plus riches d’Europe.

        


LES TEMPLES PRÉHISTORIQUES

L’archipel maltais abrite des temples mégalithiques uniques au monde puisque nulle part ailleurs on n’en trouve de si anciens (3600 ans avant notre ère pour le plus vieux). L’UNESCO a classé ces chefs-d’œuvre architecturaux au patrimoine de l’humanité.

Le temple de Mnajdra


CINÉMA : POPEYE VILLAGE

La jolie petite baie d’Anchor est située dans le nord-ouest de l’île. En 1979 y débute la construction d’un petit village constitué de maisons colorées en bois. Il accueillera quelques mois plus tard le tournage de la célèbre comédie musicale Popeye, avec Robin Williams.

Anchor Bay

Aujourd’hui, en proposant dans un cadre enchanteur des spectacles, des musées et des balades en mer, Popeye Village est devenu un site touristique important dans l’archipel.

Comme un peu partout sur la côte maltaise, l’eau translucide et les fonds sous-marins sont propices à la plongée.


LES PLAGES

Il faut savoir qu’à Malte, bien que l’eau se prête particulièrement à la baignade, les plages de sable sont plutôt rares et souvent prises d’assaut l’été. Contrairement aux petites criques, qui pullulent et qui sont en général désertes.

Mellieha Bay

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Au nord de l’île, à Cirkewwa, on peut prendre le ferry pour se rendre sur l’île de Gozo, réputée pour sa douceur de vivre.

 


L’ÎLE DE GOZO


Quatre fois plus petite que sa voisine Malte, Gozo est à la fois moins fréquentée, aussi belle et plus authentique.

Depuis l’île de Malte, on arrive sur celle de Gozo d’un coup rapide de ferry (vingt minutes). On accoste dans le petit port de Mgarr qui, à l’image de cette nouvelle île, respire déjà la quiétude.

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L’autre point d’orgue du village est la grande église paroissiale située sur la colline et qui, avec sa grande coupole, domine fièrement le port.

De là, nous rejoignons le nord de l’île où nous avons choisi de séjourner, car à proximité se trouve la principale curiosité naturelle du pays : la Fenêtre d’Azur et son célèbre Trou Bleu.


AZURE WINDOW ET BLUE HOLE

Il s’agit d’une grande arche rocheuse, qui est l’emblème de la nature sauvage Gozitaine. On y accède par une petite route sinueuse d’où les points de vues sur la mer sont nombreux.

Puis on arrive à un vaste parking assez fréquenté l’été, autant par les voitures que par les bus. D’un côté des stationnements se trouve une jolie petite mer intérieure, d’où certains clubs de plongée partent en exploration.

Inland Sea

De l’autre côté du parking, après une courte marche dans les rochers mais sous le soleil de plomb estival, Azure Window se présente.

A proximité immédiate, le Blue Hole vient compléter ce joli tableau. Il s’agit d’une sorte de petite piscine naturelle d’un bleu profond et de sept ou huit mètres de diamètre. Entourée par la roche, sa profondeur atteint les quinze mètres. Là, le fond s’ouvre sur quelques cheminées rocheuses dans lesquelles, comme les autres plongeurs, je me suis glissé afin d’admirer les fonds marins.

Blue Hole (la petite trouée d’eau bleue, à droite)

 

Girelles-paons à la sortie du Blue Hole

Le 8 mars 2017, après avoir résisté aux assauts des tempêtes pendant plusieurs décennies, l’arche, immortalisée dans Game of Thrones, s’est effondrée brusquement dans la mer. Il n’en reste aujourd’hui plus rien.

Azure Window : l’effondrement de l’arche


LES SALINES DE GHAJN BARRANI

Tout au nord de Gozo, le paysage change subitement. Le sol a beau être toujours aussi aride, il est ici parsemé de quelques centaines de petites piscines creusées à même la roche calcaire.

La plupart de ces salines, qui dateraient de l’Antiquité Romaine, sont remplies d’eau de mer à l’aide de pompes. Pour les autres, c’est à l’aide de seaux transportés à la sueur du front que se fait le remplissage. Ensuite, il suffit d’attendre que l’eau de mer s’évapore pour récolter le sel.

Ce paysage salin est dominé par une curiosité géologique : un promontoire calcaire que le vent et la mer ont érodé avec le temps, et qui change de couleur avec la lumière du soleil.

Le site résiste mal aux assauts incessants de la mer qui, au fil du temps, provoquent des éboulements et érodent la côte. Lentement mais sûrement.

Entre cette petite falaise et les salines, le cadre est particulièrement agréable et original pour se baigner. Bizarrement, l’endroit est peu fréquenté, excepté par les locaux qui fuient jusqu’ici la surpopulation des plages maltaises.

 


LES AUTRES SITES DE GOZO


LA CITADELLE DE IR-RABAT (VICTORIA)

Au centre de Gozo se situe la ville d’Ir-Rabat. Il s’agit d’une place forte juchée sur les hauteurs de l’île, dont les fortifications servaient à protéger la population contre les incursions étrangères.

C’est à Rabat qu’est situé le musée archéologique de Gozo, qui retrace l’histoire du pays. Parmi les pièces les plus curieuses :  les restes d’un homme retrouvés au milieu d’une amphore.


LES ÉGLISES

L’histoire maltaise est étroitement liée à la chrétienté. Il y a d’ailleurs tellement d’églises dans ce petit pays que selon un proverbe local, on pourrait en visiter une différente chaque jour de l’année.

Gharb

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LES FALAISES

Indissociables du paysage et culminant jusqu’à 130 mètres au-dessus de la mer, les falaises calcaires de Malte constituent l’une des principales curiosités du pays. Elles ont d’ailleurs été soumises à l’UNESCO en vue d’une inscription au patrimoine de l’humanité.

 


L’ÎLE DE COMINO


Cette île minuscule de 2,6 km2 est surtout connue grâce à son fameux Blue Lagoon. Il s’agit de la belle et intense couleur turquoise que prend la mer entre Comino et l’îlot voisin de Cominotto, situé quelques dizaines de mètres plus loin. Si l’endroit peut sembler paradisiaque, la foule qui le prend d’assaut l’été peut aussi s’avérer dissuasive.

Blue Lagoon, Comino

Les bateaux en provenance de Gozo et Malte y déversent à la journée des flots impressionnants de touristes, qui s’entassent dans la minuscule crique (payante !) située face au lagon.

On peut fuir cette forte promiscuité en faisant du snorkelling le long de la falaise : cette dernière est jalonnée de jolies petites grottes sous-marines, et les estivants sont bien trop occupés à s’agglomérer dans le Blue Lagoon pour s’aventurer jusqu’à ces belles cavités.

En plus de sa petite dizaine d’habitants à l’année, Comino comporte une tour de guet. La tour Sainte-Marie, c’est son nom, fut érigée à la fin du Moyen-Âge. Elle devait pouvoir donner l’alerte au cas où arriveraient d’éventuels ennemis, lesquels ne manquaient pas à l’époque : ottomans, pirates, contrebandiers…

 


INFOS PRATIQUES


L’OFFICE DU TOURISME MALTAIS

Relativement complet, son site permet d’obtenir une foule d’informations diverses sur le pays, qui sont la plupart du temps accessibles en français :

Visitmalta.com


Où LOGER : MALTE OU GOZO ?

Hormis quelques villes-états dont Singapour, Malte est le pays le plus densément peuplé du monde. Et sur l’île de Malte, on ressent assez fortement cette promiscuité dans de nombreux sites, que ce soit en ville, sur les routes ou à la plage.

Pour trouver du calme, c’est à Gozo qu’il faut loger sachant qu’on peut quand même se rendre très facilement sur Malte pour la visiter, grâce au ferry (voir ci-dessous).

Villagg Ta’ Sbejha : les hébergements de ce type sont nombreux à l’ouest de Gozo

Si notre hébergement, l’excellent Villagg Ta’ Sbejha situé à Gharb, a définitivement fermé ses portes peu après notre départ (et nous n’y sommes pour rien), l’est de l’île où il était situé reste un endroit optimal pour se loger : c’est à proximité du Blue Hole et de criques désertes, mais aussi des salines et de la jolie ville d’Ir-Rabat (appelée aussi Victoria).


HÉBERGEMENTS

Une liste exhaustive d’hébergements est mise en ligne par l’office du tourisme, ville par ville :

Visit Malta Hébergements


LE FERRY ENTRE MALTE ET GOZO

La traversée est d’une facilité déconcertante : de nombreux maltais habitent sur une île et travaillent sur l’autre, les ferries sont donc organisés pour être efficaces.

  • Le prix par passager : 5 euros A/R (1,15 euro par enfant de moins de 12 ans)
  • Fréquence : un ferry toutes les 45 minutes en journée, et toutes les 1h00 à 2h00 la nuit.
  • Le prix pour la voiture et son conducteur : 16 euros.

TRANSPORTS
  • Le bus : sur Malte, il s’avère très pratique si on est basé à La Valette, mais un peu moins ailleurs sur l’île car il y a alors des changements de bus, qui ne sont pas toujours aisés. A Gozo, les lignes ne desservent pas toute l’île et la fréquence des bus laisse à désirer, ce qui peut valoir de longues attentes, qui plus est sous un soleil bouillant l’été… Voici le site maltais des lignes et horaires de bus, par île.
  • La voiture/le scooter : outre l’aéroport, on en trouve à louer dans presque toutes les villes touristiques. Attention à la conduite à gauche, mais aussi à la rareté des stations-services sur Gozo.
  • Le vélo : avant d’en louer un, il faut prendre en compte deux éléments essentiels : la forte chaleur l’été, et les côtes qui sont souvent plus intenses qu’il n’y paraît.

LA PLONGÉE

Les eaux maltaises sont chaudes et translucides. Elles comportent des cavités sous-marines, et les jeux de lumières qui en découlent sont du plus bel effet. Tous les poissons méditerranéens habituels sont présents, et le plus coloré d’entre eux y foisonne : la girelle-paon.

Le spot de plongée le plus emblématique de l’île est le fameux Blue Hole : c’est un vrai régal que de se faufiler dans les étroites cheminées sous-marines qui conduisent les plongeurs au fond de ce trou bleu, avant la remontée finale.

Parmi les différents clubs de l’île, j’ai choisi le Scuba Kings Diving Centre, à Marsalforn (au nord de Gozo). Il est tenu par des anglais qui sont très pros et plongent dans de très bonnes conditions de sécurité. Autrement :

Liste des clubs de plongée maltais


LES TEMPLES MÉGALITHIQUES DE MALTE, PATRIMOINE DE L’HUMANITÉ

Ils sont au nombre de sept (dont deux pour Ggantija) et même si on ne raffole pas des vieilles pierres, il faut en visiter au moins un quand on séjourne à Malte.

Leur grande valeur est due à plusieurs raisons : notamment, celui de Ggantija (allez je vous aide : ça se prononce Dji gane tiya), vieux de 5.600 ans, est le plus ancien temple de la planète, et ceux de « Hagar Qin, Mnajdra et Tarxien sont des chefs-d’œuvre architecturaux uniques étant donné les ressources très limitées dont disposaient leurs constructeurs » (citation Unesco).

Les deux temples de Ggantija sont situés sur Gozo et les cinq autres sur Malte.

Pour les profanes qui, comme nous, ne savent pas trop lequel choisir, voici nos préférences, forcément subjectives :

Ggantija (Gozo) : c’est LE temple le plus ancien du monde. Quelques-unes de ses pierres dressées, hautes de six mètres, sont impressionnantes.

Mnajdra (Malte) : posé sur un promontoire d’où il domine la Grande Bleue, le site est superbe. Esthétiquement parlant, c’est sans doute le plus beau car le plus joliment et le plus « finement » décoré. A noter que la courte marche vallonnée pour s’y rendre (à peine dix minutes) s’avère presque éprouvante sous le bouillant soleil d’été.

Au rayon des inconvénients, il faut savoir que ces temples sont protégés contre l’érosion ce qui, il faut bien l’avouer, gâche un peu le plaisir. Par exemple, voici la photo de la plaquette publicitaire du temple de Mnajdra :

Et voici le même temple tel que nous l’avons visité :

Il n’empêche que la visite d’au moins une de ces merveilles préhistoriques est incontournable pour qui se rend à Malte.

  



A lire aussi :

Dubaï

Le Pérou


 

LA CROATIE

Nous avons passé deux semaines en famille dans l’une des destinations européennes en vogue : la Croatie. Et nous ne sommes pas les seuls à nous y être régalés puisque les 12 millions de touristes qui la visitent chaque année représentent quand même le triple de la population (4 millions d’habitants) ! L’été notamment, ce pays dix fois plus petit que la France est noir de monde.

Nous avons donc emprunté pour une fois les chemins touristiques les plus fréquentés et finalement, nous ne l’avons pas regretté.

Voici le sommaire de notre périple :

  • Les chutes de Plitvice, petite merveille de la nature nichée dans la Croatie intérieure.
  • La ville d’Omis, agréable station balnéaire méconnue qui s’est révélée l’un de nos coups de cœur.
  • Dubrovnik, la perle de l’Adriatique.
  • Vis, la plus authentique des petites îles croates.
  • Split, étonnante cité ouverte sur la mer, à la fois chargée d’histoire et tellement contemporaine.

Ce voyage sera l’occasion pour nous de rompre un peu avec nos habitudes de voyages : pour une fois, nous allons louer une voiture au lieu d’utiliser les moyens de transports locaux, nous allons également louer appartements et chambres en ville chez l’habitant plutôt que de dormir à la roots, et nous allons visiter quelques-uns des sites les plus touristiques du pays au lieu de sortir des sentiers battus !

→ Toutes les infos pratiques sont en fin d’article.


LES CHUTES DE PLITVICE


Après l’atterrissage à Split, nous prenons possession de notre voiture de location, une modeste Ford Fiesta. Nous comprimons comme nous pouvons nos quatre sacs à dos dans son petit coffre et partons aussitôt pour le village de Plitvice, situé à trois bonnes heures de route. Si le temps est beau sur la côte dalmate que nous quittons, il change radicalement quand nous traversons les montagnes, pour virer carrément à la bruine peu avant l’arrivée.

La route principale qui traverse le village est bordée de chaque côté par des dizaines de maisons transformées en chambres à louer : la proximité des fameux lacs et chutes de Plitvice a permis à la plupart des habitants de trouver, grâce au tourisme, des ressources financières importantes. Mais vu le nombre de maisons qui reçoivent des voyageurs, cela signifie aussi que demain, lorsque nous visiterons le site, nous serons loin d’être tout seuls… En attendant, les maisons d’ici sont toutes plus fleuries les unes que les autres et ça met un peu de couleurs dans la grisaille ambiante.

La nôtre est située tout au bout du village, un peu à l’écart. Tant mieux, cet isolement très relatif ne nous fera pas de mal.

Nous sommes accueillis par la propriétaire des lieux, Lidija, qui nous présente sa famille. Une fois nos affaires installées dans nos deux chambres doubles et pendant que Victor et Arthur s’amusent à une balançoire sous une bruine incessante, nous faisons connaissance avec Lidija. Nous discutons un peu du site naturel tout proche qui attire tant de visiteurs.

Mais la conversation bascule rapidement sur les guerres de Yougoslavie, et notamment celle qui s’est déroulée ici dans les années 90. Nous avons évidemment vérifié au préalable que ça ne la dérangeait pas d’en parler. Mais nous nous rendons finalement compte que cette femme, discrète et peu bavarde au premier abord, se laisse vite aller à un quasi monologue ô combien édifiant sur l’horreur que la population locale a vécu ici il n’y a pas si longtemps. Elle nous explique que le village a été rasé, dont la maison , reconstruite depuis, dans laquelle nous allons dormir ; que tout le monde ici a perdu un ou plusieurs membres de sa famille ou de ses amis ; que certains ont été amputés d’un membre (nous en croiserons en effet quelques-uns un peu partout dans le pays). Bref, l’horreur à deux pas de chez nous.

Mais heureusement, la vie a depuis longtemps repris ses droits, et les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas vraiment connu cette époque tragique. Les villes et les villages ont été reconstruits petit à petit, et le tourisme est d’ailleurs l’un des atouts qui ont aidé le pays à se relever.

Après cette discussion douloureuse, c’est sur les conseils de Lidija que nous allons dîner dans le petit resto local situé juste en face de sa maison. Avant d’aller nous coucher, cette cuisine typique et copieuse nous aide à oublier le temps maussade qui nous harcèle depuis notre arrivée.

Le lendemain matin, nous nous levons tôt pour pénétrer dans l’enceinte du site dès l’ouverture ou presque. Car Lidija nous a bien prévenus que dès le milieu de la matinée, il y avait de longues files d’attente à l’entrée du parc. Et quand nous y arrivons en effet, ce n’est pas encore la grande foule. Pour nous défendre contre la pluie, nous avons acheté la veille des protections qui se situent à mi-chemin entre des espèces de K-Ways légers et des sacs poubelles contenant quelques trous pour passer la tête et les bras.

C’est donc ainsi accoutrés que nous pénétrons dans l’enceinte du Parc National des lacs de Plitvice, qui est classé par l’Unesco au patrimoine de l’humanité. Il est situé dans un joli cadre de montagnes verdoyantes.

La forêt qui recouvre ce relief tourmenté présente des trouées ça et là : ce sont les fameux lacs de Plitvice, de couleur vert émeraude (du moins par temps ensoleillé !).

Au nombre de seize, ils sont disposés en escaliers. Les chutes d’eau sont le moyen qu’a trouvé la nature pour que chaque lac, en débordant, alimente le suivant situé juste en dessous.

Le jour de notre visite, la nature en question ne se montre pas très clémente avec nous puisqu’elle nous accueille par un véritable déluge. Nous ne pouvons donc pas profiter pleinement de la beauté du site.

Pourtant, malgré la pluie, la balade est particulièrement agréable : on marche sur des passerelles en bois qui semblent posées sur l’eau, dans un cadre éclatant de verdure. Le paysage n’est pas très varié mais les chutes ne sont jamais identiques.

Après une demi-journée passée sous la pluie mais à marcher sur l’eau, nous quittons ce site en sachant que le soleil nous attend enfin sur la côte, dans la petite ville d’Omis, notre prochaine étape.


OMIS


Plitvice et Dubrovnik étant distantes de près de cinq cents kilomètres, nous avons prévu une halte entre les deux, à Omis. Située au sud de Split, cette petite ville séduit à la fois par sa situation, sa douceur de vivre et son arrière-pays.

Omis est nichée sur les flancs de la montagne qui borde la mer. Ainsi, où qu’on se trouve, on a presque toujours une belle vue dégagée. C’est le cas de l’appartement que nous avons loué, extrêmement bien situé.

La terrasse de notre appartement !

Il ne peut pas être mieux situé : à cinq minutes de la plage, à cinq minutes du centre-ville, et dans un endroit calme. Sans compter la vue imprenable depuis la terrasse. Le top !

La vue depuis la terrasse le soir…

… et le jour !

A proximité du centre, depuis la vieille ville, un petit escalier monte en direction de la montagne. Ses quelques dizaines de marches mènent à la citadelle vénitienne d’où, là encore, la vue vaut le détour.

Difficile de croire qu’il y a quelques siècles, à l’époque vénitienne, ce petit port paisible était un repaire de pirates.

Le lendemain, nous avons prévu de quitter un peu Omis et sa foule pour découvrir l’autre côté de la montagne. Là, dans le Parc Naturel du Biokovo, les amoureux de la nature trouvent leur compte.

Cet ensemble géologique de premier ordre est constitué de forêts, de grottes et de galeries. Y vit une faune exceptionnelle où les loups, les chamois et les aigles royaux se volent la vedette.

C’est dans cet environnement naturel que coule la Cetina, petite rivière tranquille sur laquelle nous allons faire du rafting.

A Omis, les agences pour faire du rafting ne manquent pas, il n’est donc pas difficile d’en trouver une. Le départ de la ville se fait en bus sur une route qui surplombe d’abord la mer avant de s’avancer dans la forêt. Une fois arrivés, on se rend compte que la Cetina ne présente aucune difficulté.

C’est pourquoi les descentes en raft se déroulent dans un cadre familial plutôt que sportif.

Parfois, la Cetina comporte de petits rapides qui secouent l’embarcation et en mouillent les occupants, ce qui pimente un peu la sortie. Mais dans l’ensemble, la rivière coule paisiblement dans ce site naturel de toute beauté.

De retour à Omis, nous prenons un dernier bain dans une eau relativement froide, comme souvent en Croatie, avant de mettre le cap le lendemain sur la fameuse Perle de l’Adriatique : Dubrovnik.


DUBROVNIK


Ce qui surprend d’emblée quand on se rend à Dubrovnik par la route qui longe la côte, c’est que la Croatie est littéralement coupée en deux par la Bosnie-Herzégovine. Cette dernière dispose en effet d’un petit accès incongru à la mer, long d’une dizaine de kilomètres, qui sépare la Croatie en deux parties bien distinctes. Le passage de la frontière est donc inévitable.

Bosnie-Herzégovine : la ville de Neum est cernée par les deux parties distinctes de la Croatie

Dans la pratique, ce léger contretemps n’est pas trop gênant car en effet, de nombreux croates passent par là tous les jours : certains d’entre eux travaillent d’un côté de la Bosnie-Herzégovine et habitent de l’autre, et font donc l’aller-retour quotidiennement. Le passage de la frontière est donc réputé ne pas poser de problème en général.

Pour les touristes que nous sommes, le passage est en effet rapide à l’aller : il n’y a que quelques voitures qui passent par là en même temps que nous et nous n’attendons même pas cinq minutes. Après un vague contrôle de nos passeports pour la forme, le douanier nous libère. Au retour quelques jours plus tard, ce sera encore plus expéditif : le simple fait de saluer le douanier dans sa propre langue (« Dobar dan ») semble l’énerver un peu car il n’a apparemment pas prévu de perdre son temps avec nous. Il nous fait vaguement signe de passer. Je ne me fais pas prier afin de ne pas l’énerver un peu plus et je m’éclipse rapidement, m’asseyant sur ma politesse habituelle. Tant pis, je gratifierai quelqu’un d’autre de l’habituel « Do videnja » (au revoir) que j’ai appris par cœur.

Après cette escapade, courte mais obligée, en dehors de l’Union Européenne, seuls soixante kilomètres en direction du sud nous séparent de Dubrovnik. Une fois arrivés, nous déposons nos affaires dans une petite maisonnette que nous louons à quelques kilomètres de la ville.

Quand nous l’avions louée sur le web, nous ne l’avions pas trouvée très chère. En arrivant, nous comprenons pourquoi : pour y accéder, il faut traverser une cité qui peut déranger. Pour notre part, nous ne regretterons pas notre choix car outre le prix plutôt bon marché, la vue sur l’entrée maritime de la ville est agréable depuis la terrasse ombragée et fleurie.

Nous passons notre première soirée à flâner dans les jolies ruelles de la vieille ville, dans lesquelles nous sommes surpris de rencontrer toutes les difficultés du monde pour trouver quatre malheureuses places dans un resto.

La vieille ville est très fréquentée et nous comprenons qu’il aurait mieux valu réserver un resto à l’avance.

Le lendemain, nous voulons avoir une vue d’ensemble de cette fameuse vieille ville. Pour ça, rien de tel que de prendre le téléphérique, car une fois arrivés là-haut, nous constatons que la Perle de l’Adriatique porte bien son surnom. La vue est impressionnante sur la ville fortifiée ainsi que sur la Grande Bleue qui s’étend à perte de vue en arrière-plan.

Le quadrillage des rues vues d’en haut fera dire à Victor : « on dirait une carte ! »

Une fois redescendus, nous arpentons à nouveau les rues, mais de jour cette fois.

Dubrovnik a bien du mérite de pouvoir étaler aujourd’hui encore ses richesses historiques, car elle fût sévèrement endommagée à deux reprises au cours de son histoire : par un tremblement de terre au 17e siècle, puis par la guerre à la fin du 20e..

.Bien évidemment, le tourisme de masse est de mise en ce site incontournable, surtout l’été. Pourtant, il fait bon déambuler dans ses ruelles chargées d’histoire.

Il existe plusieurs points de vues différents pour admirer Dubrovnik. Par exemple depuis la colline au sommet de laquelle on accède en téléphérique ou en voiture, comme nous l’avons fait dès notre arrivée. Mais on peut aussi faire le tour de la ville par ses fameux remparts. On la découvre alors sous un autre angle, toujours avec une vue sur la mer en arrière-plan, et sous un soleil de plomb l’été.

N’ayant pu réserver notre maisonnette que pour deux jours, nous déménageons le troisième jour pour prendre possession des deux chambres que nous avons louées chez l’habitant. Comme un peu partout depuis que nous sommes arrivés dans ce pays, la vue depuis le petit balcon vaut le détour.

Ceci est dû au fait qu’une bonne partie de la côte croate est constituée de collines qui plongent dans la mer. Les habitants n’ont donc eu d’autre choix que de construire leurs maisons à flancs de collines, d’où ils ont systématiquement une vue imprenable.

Puisque nous avons déjà visité la vieille ville de l’intérieur, nous décidons le lendemain de la découvrir sous un nouvel angle, plutôt original celui-là : depuis un canoë kayak.

Car c’est l’une des activités classiques ici : les loueurs de kayaks se font concurrence et on n’a donc que l’embarras du choix pour préparer cette petite découverte insolite de la ville.

Les formules sont souples : on peut louer des kayaks à l’heure ou à la demi-journée, ou encore choisir l’excursion de groupe à la journée.

Dans ce cas, on fait le tour de la petite île de Lokrum à la rame, où l’on pénètre dans des grottes dont l’eau est d’un vert intense.

Puis on rejoint la côte, où nous attend une plage agrémentée elle aussi d’une grotte, et où l’on alterne baignades et casse-croûte.

Et c’est au retour qu’on peut le mieux admirer les remparts depuis la Grande Bleue.

De retour sur terre, pendant que nous rendons les canoës, il n’échappe pas à l’œil déguisé de Victor et Arthur que le loueur de kayaks propose également des tours en jet ski ! Déjà, pendant que nous ramions – à tous les sens du terme – sur nos canoës, ils regardaient avec envie les jets skis filer à pleine vitesse non loin de nous. Bref, ce n’est pas tous les jours que nous sommes en vacances en Croatie, et Marie et moi finissons donc par accepter de louer un jet. Je les emmène à tour de rôle pour un quart-d’heure chacun, voir les remparts défiler à plus de 70 km/h.

C’est sur cette belle découverte de la ville depuis la mer que s’achève la première partie de notre voyage. Il est temps pour nous de regagner Split afin de rendre la voiture de location, puis surtout de prendre notre bateau pour les fameuses îles croates…


L’ÎLE DE VIS


Choisir une île croate parmi les 1.100 qui émergent de l’Adriatique est un moment agréable, car chacune d’entre elles rivalise d’efforts pour attirer les visiteurs. A l’heure de faire un choix, nous avons fini par jeter notre dévolu sur l’une des plus éloignées de la côte croate, ce qui en fait donc aussi l’une des moins fréquentées : Vis.

Cet éloignement n’explique pas tout puisque Vis a de toute manière toujours su cultiver sa discrétion. C’est ainsi que pendant la seconde guerre mondiale, le maréchal Tito échappa aux nazis en se cachant dans l’une des grottes de l’île.

Puis Vis devint une base militaire secrète, si bien que c’est seulement dans la deuxième moitié des années 1990, après l’indépendance de la Croatie, qu’elle fût enfin ouverte au tourisme. Depuis, ce dernier ne se développe que lentement, ce qui explique que Vis soit l’une des rares îles croates à avoir su garder toute son authenticité.

Le petit port de Komiza

Les 3.000 habitants sont répartis dans les deux villages de l’île : Vis à l’est, plus animé car il accueille les ferries, et Komiza à l’ouest, animé aussi mais un peu plus préservé. C’est là que nous avons séjourné.

Komiza


LE VILLAGE DE KOMIZA

Le bâtiment dans lequel est situé l’appartement que nous avons loué n’a vraiment rien d’attrayant : c’est un immeuble tout ce qu’il y a de plus basique style années 60, dans lequel s’agglutinent une bonne vingtaine d’appartements.

Dans un premier temps, nous regrettons presque de l’avoir réservé depuis la France car bien qu’étant en plein mois d’août, nous remarquons qu’il y a pas mal de panneaux « chambres à louer » aux balcons des maisons du village.

Mais finalement, notre petit appart’ sans prétention a plusieurs points forts : il est situé à moins de cinq minutes de la plage et autant du centre du village, il bénéficie d’une petite terrasse ombragée avec beaucoup de verdure, et son prix défie toute concurrence.

Le petit port de Komiza

C’est donc de là que nous allons rayonner sur Vis et l’île voisine de Bisevo pendant une bonne semaine. Les maisons de pierres qui bordent les petites ruelles peu fréquentées de Komiza rendent le village pittoresque.

Car le gros des touristes profite surtout des nombreux attraits du front de mer : bars, restaurants, marina, musée de la pêche (le seul de Croatie), et bien sûr plages et baignades…


LES PLAGES

Bien que constituées de galets et assez fréquentées, les plages de l’île sont très agréables. Voici nos préférées :

  • La plage de Kamenice – Elle est agrémentée d’un bar extérieur qui fait office de boîte de nuit ouverte sur la mer une fois le soleil couché. Mais de jour, elle est plutôt calme et du coup, elle devient vite notre plage préférée. Comme nous avons de la chance, il se trouve aussi que c’est la plus proche de notre appartement.

La plage de Kamenice

  • La plage de Stiniva – Au sud se situe la plage sans doute la plus connue de l’île : Stiniva. C’est aussi l’une des moins faciles d’accès, car on ne peut s’y rendre qu’en bateau, ou après une marche dans une descente assez raide au milieu des arbres et des rochers. Mais l’effort en vaut la peine, même si cette plage fermée par de petites falaises est très fréquentée en journée.

La plage de Stiniva

  • La plage de Lucica – Dans la partie sud de Komiza, quelques maisons anciennes sont posées sur la petite plage de Lucica, et affrontent tous les soirs les derniers rayons du soleil. Cette plage agréable est assez fréquentée par les locaux.

La plage de Lucica

  • Les criques – Entre deux plages, on peut nager dans de très agréables petites criques à peu près désertes. L’eau y est si transparente que la visibilité est excellente, ce qui rend presque incontournable la pratique du snorkeling.

Petite crique à proximité de la plage de Kamenice

  • Green Cave (la Grotte Verte) – Il ne s’agit pas d’une plage mais il faut bien la citer quelque part ! Cette petite grotte est accessible uniquement en bateau car elle s’ouvre sur la mer. Son plafond comporte un petit trou dans lequel s’engouffrent les rayons du soleil.

Ils terminent leur course en transperçant l’eau de la grotte jusqu’au fond. Les jeux de lumière sont du plus bel effet.

Selon la lumière, l’état de l’eau et l’heure de la journée, ces rayons subaquatiques sont censés paraître verts. Lors de notre venue, ils étaient franchement bleus.


PLONGER AVEC UN CHAMPION DU MONDE DE PLONGÉE !

Faire de la plongée sous-marine avec un champion du monde d’apnée, c’est ce que nous avons fait dans les eaux de Vis !

En effet, l’un des clubs de plongée de l’île, le B24 Diving Center, est tenu par un croate, Veljano Zanki, qui fût champion du monde d’apnée en 2012.

La première plongée se fait avec son collaborateur à six mètres pour tester Victor et Arthur, qui n’ont pas encore l’âge requis pour passer leurs diplômes.

Par souci de sécurité sans doute injustifié, je préfère quand même les accompagner.

Nous nous mettons à l’eau depuis la plage de Lucica, où est basé le club de Veljano, et nous découvrons les fonds des alentours. Si cette plongée n’offre rien d’exceptionnel, elle permet à notre guide de palanquée de jauger la capacité de Victor et Arthur à faire une deuxième plongée le lendemain à douze mètres de profondeur. La plongée s’avérant concluante, c’est par bateau que nous rejoignons 24 heures plus tard l’épave du Teti, un cargo coulé en 1930 : c’est ici que nous allons faire notre deuxième plongée. L’autre attraction de ce spot est le contexte très poissonneux dans lequel gît cette épave.

Mes deux petits plongeurs sont émerveillés à la fois par la découverte de leur première épave, par la multitude de poissons qui nous entourent tout au long de la plongée… et par le fait d’être encadrés par un champion du monde en chair et en os, à la fois modeste et très accessible. Tout au long de la plongée, Victor essaie de toucher ces innombrables poissons typiques de la Méditerranée (sars, serrans, girelles, oblades…) qui nous tournent autour. En vain bien sûr.


LES ENVIRONS DE VIS : LA GROTTE BLEUE DE BISEVO

L’une des curiosités naturelles de la région se situe sur l’îlot voisin de Bisevo : Blue Cave (la Grotte Bleue). Il est facile de s’y rendre depuis Komiza car les bateaux pour y aller sont nombreux.

Une fois arrivé, il faut acheter son billet numéroté puis attendre son tour. L’été, il y a beaucoup de monde mais le cadre de bord de mer est agréable pour patienter.

Blue Cave : le site de l’attente…

Au bout d’une heure, notre tour arrive enfin. Le trajet qu’on effectue à bord d’une petite barque à moteur ne dure lui que cinq minutes. Sur place, les barques qui sortent une par une sont aussitôt remplacées par celles qui rentrent. Pour pénétrer dans la grotte, il faut bien baisser la tête.

Puis au fur et à mesure qu’on progresse à l’intérieur, la forte pénombre qui y règne est chassée peu à peu par la lumière bleue et irréelle qui provient du fond sous-marin. Elle émane d’une entrée submergée par la mer, mais que la lumière réussit à traverser jusqu’à l’intérieur de la grotte, transmettant à cette dernière les couleurs de l’eau, qui tirent ici sur le bleu électrique.

Dans l’après-midi, la grotte finit par retrouver son calme quand elle n’est plus éclairée par le soleil, ce qui entraîne l’arrêt des visites jusqu’au lendemain. On ne peut pas s’y baigner, mais la plongée sous-marine y est autorisée (mais réglementée) hors saison.

L’ouverture submergée de la grotte, par laquelle pénètre la lumière


SPLIT


Notre séjour sur Vis sera écourté par la règle de prudence numéro un que nous respectons chaque fois que nous voyageons sur une île : afin de prévenir une éventuelle dégradation de l’état de la mer qui pourrait interrompre les liaisons maritimes, et donc nous faire rater l’avion du retour vers la France, nous quittons l’île deux jours plus tôt, par sécurité.

Le côté positif, c’est que cela va nous permettre de visiter la belle ville de Split pendant ces deux jours. La grande cité dalmate est un délicieux mélange de vestiges antiques et de palais vénitiens, dans l’ambiance décontractée d’une grande station balnéaire.


LES SITES HISTORIQUES

Les vestiges du palais de l’empereur romain Dioclétien occupent la partie la plus étonnante de la ville.

Au Moyen-Âge, les habitants trouvèrent refuge dans ce gigantesque palais. C’est donc là, à l’intérieur de ce fabuleux vestige antique à ciel ouvert qu’ils construisirent leurs maisons. Ainsi, on compte aujourd’hui de nombreuses habitations qui ont pour cloison… le mur du palais d’un empereur romain !

Dans l’enceinte du palais est située la cathédrale Saint-Domnius, l’un des principaux trésors historiques de la ville. La montée en haut du Campanile permet d’avoir une très belle vue.

La petite place située aux pieds du campanile est l’un des sites les plus fréquentés de la ville.

L’histoire de Split a également été marquée par la période de domination vénitienne, qui assura à la ville une certaine prospérité économique. De cette époque, l’un des plus beaux vestiges parvenus jusqu’à nous est sans doute la place de la République, qui fût construite afin d’imiter la place Saint-Marc de Venise.


LE MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE

Le musée archéologique de la ville décrit l’histoire de la Croatie depuis l’Antiquité. Il comporte quelques pièces rares d’une grande valeur.

Sarcophages antiques :

Mosaïque et stèle antiques :

    


L’HISTOIRE A TRAVERS… LE FOOT !

Dès la sortie du musée archéologique, c’est sans transition que nous emmenons nos fils visiter le stade de foot du Hajduk Split, l’équipe phare de la ville et, avec le Dinamo Zagreb, du pays.

Depuis deux semaines que nous visitons la Croatie, nous avons vu des dizaines de murs taggés par le logo du club. Dans la région bien sûr, mais aussi bien plus au sud, ou encore sur l’île de Vis. On ressent assez nettement l’importance que revêt ce club dans le pays.

Pour commencer notre visite du stade, la petite plaque apposée à l’entrée n’échappe pas aux français que nous sommes : elle commémore l’incroyable record du monde du 4 x 100 mètres battu ici même en 1990, au nez et à la barbe des géants américains, par une équipe tricolore restée dans les annales du sport français.

Puis au fil de la visite de l’intérieur du stade, c’est un peu l’histoire de la Croatie que nous raconte le guide à travers celle du club. Par exemple pour l’anecdote, à l’issue de la finale de l’ultime édition de la coupe de Yougoslavie (encore unifiée) avant les guerres qui entraînèrent la disparition du pays, coupe remportée en 1991 par les croates du Hajduk Split aux dépens de leur ennemi juré serbe de l’Étoile Rouge de Belgrade, les Splitois ne rendirent jamais le trophée comme ils auraient dû le faire. Une fierté pour eux aujourd’hui que la possession de cette coupe (en bas et au centre de la photo ci-dessous).

Mais surtout, ce stade est l’antre du plus ancien groupe de supporters d’Europe : « Torcida Split ». Ses membres ultra-nationalistes ont été parmi les premiers, au début des années 1990, à s’engager dans l’armée croate en vue de l’indépendance du pays. Ceux qui en sont revenus vivants et entiers quelques années plus tard se sont remis ensuite à fréquenter activement les travées de ce stade, qu’ils rendent bouillant les soirs de grands matches.


Zagreb – Belgrade : le match du chaos annonciateur de la guerre (1990)


C’est dans cette belle ville de Split que nous terminons notre périple en Croatie où en quinze jours, nous n’aurons finalement rencontré qu’un seul jour de mauvais temps : le premier, à Plitvice.

Split :


  • Résumé vidéo (2 mn)…

 


INFOS PRATIQUES


TRANSPORTS

Nous n’avons pris que trois moyens de transports différents : le bus à Dubrovnik, le bateau pour les trajets vers les îles et la voiture de location le reste du temps.

  • Voiture de location – Nous avons loué notre petite voiture à l’aéroport de Split chez Car Hire Labs, et nous l’avons rendue à leurs bureaux du centre-ville, sur le port, où il ne nous restait donc plus qu’à prendre le bateau. Nous avions réservé un peu tard depuis la France et les prix avaient augmenté : nous avons payé 350 euros pour une semaine.

Attention : les loueurs demandent toujours si on a prévu d’aller à l’étranger avec la voiture (en général, Bosnie-Herzégovine et Montenegro). Si oui, ils font payer une taxe transfrontalière injustifiée (à l’exception du bref et classique passage de la frontière bosniaque au niveau de Neum, sur le trajet Split – Dubrovnik : sur cette courte portion, la taxe n’est pas obligatoire). Le tarif de cette taxe varie fortement d’une agence à l’autre. Il faut éviter de la payer et simplement vérifier avant de signer que le pays à visiter figure bien sur la carte verte d’assurance (sans être barré).

  • Le bus – Nous ne l’avons pris qu’à Dubrovnik et nous le recommandons fortement pour cette ville, car il est difficile de circuler et encore plus de se garer dans la vieille ville, à l’exception du parking onéreux de la Porte Pile. Le bus est la meilleure solution alternative : à peu près toutes les lignes passent par la Porte Pile et il y a en général un bus toutes les 10 à 20 minutes. Vous pouvez consulter ici tous les horaires de bus croates.
  • Le bateau : liaisons entre Split et les îles – Le port de Split est très actif et les îles sont nombreuses ainsi que les bateaux qui les desservent. Il est donc possible et même facile, même en haute saison, d’acheter ses billets sur place juste avant le départ du bateau, sur l’embarcadère. C’est ce que nous avons fait en plein mois d’août. Pour plus d’infos :

     → Si on fait la traversée en catamaran avec la compagnie Jadrolinija – Gat Sv. Duje bb, Split. +385.21.33.83.33 (ou 04 ou 05 à la fin). ag.split@jadrolinija.hr

     → Si on fait la traversée en ferry, il est impossible de réserver à l’avance. Compagnie Kriloget – Adresse : Kapetan Luka Kiosk – Gat Sv. Petra, ferry port, Split. +385.21.64.54.76

Liste des compagnies maritimes effectuant la traversée entre le continent et les îles : Croatia Ferries

Split – La flotte de la Jadrolinija en pleine activité.


PASSAGE DE LA FRONTIÈRE BOSNIAQUE SUR LE TRAJET SPLIT – DUBROVNIK

La côte croate est interrompue sur dix kilomètres par la Bosnie-Herzégovine. Ainsi, pour aller par exemple de Split à Dubrovnik, le passage de cette frontière est obligatoire.

Nous sommes donc passés par cette douane à deux reprises et tout s’est déroulé sans problème, exactement comme tout le monde nous l’avait dit : cinq minutes de queue à l’aller avec un bref contrôle de nos passeports, et cinq secondes seulement au retour, le temps de dire « Dobar dan » (« bonjour ») au douanier, que notre politesse a eu l’air d’énerver et qui nous a immédiatement fait signe de rouler.

Courte escapade en Bosnie-Herzégovine

Comme indiqué plus haut, il faut noter qu’avec une voiture de location, on doit souscrire une assurance supplémentaire (peu onéreuse) au moment de la réservation si l’on compte sortir du pays avec le véhicule loué (Bosnie-Herzégovine, Montenegro…). Cette assurance n’est toutefois pas obligatoire si l’on passe la frontière avec la Bosnie-Herzégovine au niveau de Neum comme nous l’avons fait, pour effectuer simplement les quelques kilomètres hors Croatie qu’il y a à cet endroit-là.


CHUTES DE PLITVICE

→ Hébergement à Rastovaca (Plitvice) – Chambres chez l’habitant : House Luketic – Rastovača 32/1, 53231 Rastovača.

Elles sont situées à 1,6 km des chutes de Plitvice, au bout d’une longue rue des deux côtés de laquelle toutes les maisons louent des chambres ! Le cadre est verdoyant, calme et reposant. Bon accueil de la propriétaire, qui nous a raconté l’histoire glaçante de ce village et de cette maison, détruits pendant la guerre dans les années 1990. Prix : 45 euros/nuit la chambre double.

→ Restaurant – Délicieux resto local (en fait cuisine familiale) situé juste en face, Chez Sasa. Il fait aussi chambres d’hôtes.

→ Chutes de Plitvice : bon à savoir – En haute saison, il faut si possible arriver aux guichets dès l’ouverture car il y a alors très peu de monde. Après, ça se gâte ! Ainsi, en milieu de matinée, la file d’attente pour acheter les billets d’entrée mesure déjà plusieurs dizaines de mètres de long.


OMIS

→ Hébergement – Appartement Micmac – Fra Stjepana Vrlića 28, Omiš.

Cet appartement est une tuerie. Grand, design, fonctionnel et bien situé (à 3 minutes de la plage et 5 minutes du centre-ville), propriétaires accueillants, avec en prime un gros point fort : la vue depuis la petite terrasse.

La vue depuis la terrasse

Le prix : 70 euros/nuit

Nous avons loué cet appartement quelques jours après sa mise en location. Il était donc à un prix défiant toute concurrence. Depuis, au vu de la forte demande dont il fait l’objet, il semblerait que le prix augmente régulièrement et en plus, il faut le réserver très longtemps à l’avance. Mais il en vaut tellement la peine (ça vaut ce que ça vaut mais il est noté 9,9 / 10 sur Booking pour 70 clients ayant voté).

La vue depuis la terrasse


DUBROVNIK

→ Hébergements

  • Chez Nikola : Nova Mokosika, Dubrovacko – Neretvanska Zupanija 20236 (Ulica Marina Knezevica). +385 97 6766 098

Points forts : petite maisonnette (une chambre, et un canapé-lit dans le séjour) avec terrasse verdoyante et belle vue. Tarif attractif.

Points faibles : situé à 20 minutes en bus de Dubrovnik, sur les hauteurs d’une cité qui ne conviendra pas à tout le monde. Nous n’avons pas de préjugés et nous n’avons rencontré aucun problème, mais cet environnement peut surprendre.

Prix : 77 euros/nuit

  • Appartement Tarik Panorama : Majkovska 1, 20000 Dubrovnik. +385 9152 88 326. Maison entièrement dédiée à la location de chambres, située à Dubrovnik mais à plus de 20 minutes à pied du centre, avec des côtes à monter et sous le soleil. Belle vue sur l’entrée du port depuis le balcon.

Le prix : à partir de 54 euros la chambre double (nous avons payé 60 euros en plein mois d’août).

La vue depuis le petit balcon-terrasse de Tarik Panorama

Le balcon-terrasse

→ Kayak à Dubrovnik – Les loueurs de kayaks sont regroupés sous l’ancien fort, au pied de la forteresse nord de la vieille ville. Nous sommes passés par Adventure Dalmatia/Sea Kayaking Dubrovnik, qui propose également d’autres activités (scooter des mers, que nous avons également testé, etc.)

Bon à savoir – Ça va sembler un peu naïf mais croyez-moi, les kayaks bleus sont beaucoup plus lourds que les kayaks rouges, oranges ou jaunes : on se fatigue à ramer et on avance sensiblement moins vite que tout le monde ! A éviter.


L’ÎLE DE VIS

→ Hébergement – Appartement Andy – Matije Gupca 26, 21485, Komiža, Vis. +385 9921 48 212

Petit appartement de 35 m2 en rez-de-chaussée dans un immeuble pas vraiment glamour, intérieur un peu vieillot (mais on n’a fait qu’y manger et y dormir), mais dans l’ensemble très correct.

  • Points forts : situé à 5 minutes à pied de la jolie petite plage (de galets) de Kamenice, ainsi que du centre du village de Komiza. Terrasse ombragée.
  • Prix : 60 euros/nuit.

Bon à savoir – A Komiza, il est possible de louer directement un hébergement sur place puisque lorsque nous sommes arrivés dans ce village en plein mois d’août, nous avons vu pas mal de panneaux « chambres à louer » sur les maisons.

 

→ Club de plongée – Le B24 Diving Center est le club de plongée tenu par un enfant du pays devenu en 2012 champion du monde d’apnée : Veljano Zanki. Il est situé à la sortie du village de Komiza, sur la petite plage de Lucica.

Le matériel est récent donc en parfait état, du bateau aux blocs de plongée en passant par les combis etc.

Le prix : 30 euros la plongée, puis tarifs dégressifs jusqu’à 12 plongées.

Vidéo : les exploits de Veljano Zanki (-107 mètres en apnée !)

 

→ Blue Cave, la grotte bleue de Bisevo – Le départ pour l’îlot de Bisevo se fait depuis le port de Komiza, où il est facile de trouver des billets à acheter.

Bon à savoir : c’est entre 10h00 et 12h00 environ que la lumière est la plus belle dans la grotte. Du coup, il y a plus de monde et quelques dizaines de minutes d’attente l’été. Si on veut réduire l’attente, il faut venir plus tôt mais la lumière sera moins belle.

Le prix : 70 kunas par personne (moins de 10 euros) et 35 kunas de 6 à 12 ans.

 


SPLIT

→ Hébergement – Chambres à louer Private accomodation Raspudic – Tolstojeva 33, 21000 Split. +385 922 77 4291

Appartement transformé en chambres à louer, situé à 15 minutes à pied du port. Un concierge efficace est dans l’appartement 24/24 pour répondre à toutes les questions, et donner toutes les bonnes adresses.

Le prix : 46 euros/nuit la chambre double.


Le site de l’office de tourisme de Croatie : croatia.hr

A lire aussi :

Dubaï

 

Malte


 

INDONÉSIE : LES MERVEILLES DE JAVA, FLORES ET KOMODO

Comment peut-on savoir laquelle des 17.000 îles de l’archipel indonésien il faut visiter ? Comme tous ceux qui vont là-bas, nous nous sommes posé la question. Puis nous avons tranché en choisissant les îles de Java, Flores et Komodo, avec un final à Bali.

POURQUOI CE CHOIX ?

Nous avons lu trois guides et nous avons épluché les blogs et les forums sur le web afin d’établir une liste des plus beaux sites indonésiens. Puis nous avons regardé dans quelle zone ces merveilles étaient les plus « concentrées ». Verdict : sur Java ! Ça tombe bien, cette île se trouve également être la moins chère pour les billets d’avion (nous sommes quatre quand même).

Quant à Flores, notre but est double en y allant. D’une part, sortir des sentiers battus. Cette île s’y prête bien car elle est assez reculée : les touristes se contentent généralement de visiter Bali voire Java et Lombok, mais poussent rarement plus loin. D’autre part, Flores est réputée entre autres pour le sublime parc marin de Komodo qui la borde à l’ouest.

Enfin, nous prévoyons de passer deux jours sur Bali en fin de séjour pour parer aux impondérables, afin de ne pas rater notre avion du retour pour la France : ce sera l’occasion de jeter un œil sur « l’île des Dieux », certes réputée mais sur-fréquentée paraît-il en juillet.


Les étapes de notre périple :

Les temples de Borobudur et Prambanan (Java-centre)

Les volcans actifs : le Bromo (Java-centre) et le Kawah Ijen (Java-est)

La plantation Margo Utomo (Java-est)

Une croisière de rêve d’île en île, les dragons de Komodo et les villages de pêcheurs isolés (Parc marin de Komodo)

L’île de Flores (qui borde le parc de Komodo)

L’îlot paradisiaque de Kanawa (Parc marin de Komodo)

Bali, l’île des Dieux, une petite déception

Toutes nos infos pratiques (qui se trouvent également à la fin du carnet de voyage détaillé ci-dessous).


LES MERVEILLES DE JAVA


LES TEMPLES : BOROBUDUR ET PRAMBANAN

Sitôt sortis de l’aéroport de Yogya (prononcer Djodja), les chauffeurs de taxis, officiels ou pas, nous tombent dessus. Nous en choisissons un qui a l’air sympa et contrairement à bien des pays, les autres n’insistent pas. Il nous emmène à Borobudur où nous avons réservé deux chambres longtemps à l’avance dans le fameux Manohara Hotel : situé dans l’enceinte du temple de Borobudur, il permet à un nombre limité de privilégiés, à savoir tous ses clients, d’y accéder avant le lever du jour, alors que le gros des visiteurs doit attendre l’ouverture du temple à 9 heures pour y entrer.

Quand nous arrivons au Manohara, il est minuit et après une trentaine d’heures passées dans les avions et les aéroports, sans compter la fatigue due au décalage horaire, nous allons enfin pouvoir dormir un peu. Mais quatre heures seulement, car le réveil est prévu très tôt afin de ne pas rater le spectacle du lever du soleil sur le temple.


BOROBUDUR LE BOUDDHISTE

C’est donc à l’état de zombies et à la lumière de nos frontales que, après la sonnerie du réveil, nous prenons le chemin du temple depuis l’hôtel. Nous en montons les marches abruptes et arrivons à son sommet. Il y a un peu de monde mais pas trop. Petit à petit, le soleil va se lever et nous laisser un souvenir impérissable.

L’édifice, qui est le plus grand temple bouddhiste de la planète, est cerné par des volcans majestueux et domine palmiers et rizières. A ses pieds, on aperçoit la végétation exotique nappée de brume. Deux impressionnants volcans terminent ce paysage, et c’est exactement entre eux deux que le soleil va se lever. 

Les sculptures du temple se dessinent d’abord en ombres chinoises avant de prendre une teinte orangée sous les premiers rayons du soleil.

Mais ce qui nous surprend le plus, c’est l’ambiance quasi- mystique qui règne là-haut. Le paysage est en effet sublimé par le calme ambiant, car contrairement à bien d’autres sites touristiques, ici chacun respecte scrupuleusement ce lieu sacré, et chuchote donc.

Quelques bouddhistes chantent sereinement, ce qui achève de rendre le moment inoubliable.

A bientôt onze et neuf ans, Victor et Arthur sont éblouis par le spectacle auquel ils viennent d’assister. Toutefois, leur estomac ne leur fait pas oublier que nous nous sommes levés très tôt sans manger. Aussi, taraudés par la faim, ils demandent à rentrer à l’hôtel pour le petit déjeuner.

Malgré la fatigue, le voyage commence bien et nous avons hâte de voir la suite…

Mise à jour : en 2022, les autorités ont décidé de réglementer l’accès au temple, afin de remédier aux dégradations dues à la surfréquentation de ce site exceptionnel :

  • Le prix a été multiplié par… 4 ! Soit 100 dollars au lieu de 25, ce qui fait beaucoup notamment quand on visite en famille.
  • Un quota de 150 visiteurs par heure et 1200 par jour a été instauré.
  • L’obligation, pour les touristes étrangers, de recourir aux services d’un guide, a été instituée.
  • L’accès au sommet du temple pour assister au lever du soleil est désormais interdit (et parfois impossible également le reste de la journée…)

PRAMBANAN L’HINDOUISTE

Tout comme Borobudur non loin duquel il est situé, le temple de Prambanan est classé par l’UNESCO au patrimoine de l’humanité. Ce temple hindouiste, merveille de l’art javanais du IXe siècle, nous impressionne par la délicatesse de ses nombreuses sculptures.

Le site est assez vaste et nous prenons le temps de le visiter malgré la forte chaleur qui nous accable. La lumière dure de la mi-journée ne le rend pas aussi féérique que Borobudur, que nous avons eu la chance de pouvoir visiter dès les premiers rayons du soleil.

De plus, l’heure de notre visite n’étant pas aussi indue que celle à laquelle nous avons découvert Borobudur, il y a du coup nettement plus de monde. Toutefois, la visite reste agréable car ce n’est pas non plus la grande foule. Nous passons le reste de l’après-midi à déambuler tranquillement au milieu des ruines de ce superbe temple.

Au final, Prambanan est impressionnant. Mais le lever du soleil sur Borobudur et la nature qui l’entoure est tellement beau que si c’était à refaire, nous visiterions Prambanan en premier, et Borobudur en second, le lendemain au lever du soleil.

La veille, le courant était bien passé avec le chauffeur que nous avions rencontré à l’aéroport de Yogya et qui nous avait emmenés à Borobudur. Avant de le quitter, nous lui avions donc proposé de poursuivre la route ensemble quand nous aurions terminé la visite de Borobudur, ce qu’il avait accepté.

C’est donc lui qui vient de nous faire découvrir Prambanan et comme nous avons prévu de traverser la moitié ouest de Java (600 km), c’est lui qui va nous emmener jusqu’à Solo, notre prochaine ville-étape. Nous aimons bien voyager de cette manière, conduits en voiture par un local. Ça nous permet de faire les trajets tout en discutant : le chauffeur nous explique plein de choses sur son pays, que cela concerne l’aspect touristique (les sites à visiter…) ou l’aspect pratique (la vie quotidienne, la famille…).

Le reste du temps, nous prenons généralement les moyens de transports locaux : trains, bus, tuks-tuks etc. Grâce à ce savant mélange, nous nous sentons en immersion dans le pays.

La route entre Yogya et Solo est très fréquentée, par des voitures et des deux-roues qui conduisent évidemment n’importe comment. A plusieurs reprises tout au long du trajet, nous devons d’ailleurs calmer les ardeurs de notre ami au volant car il conduit lui aussi à l’indonésienne. Or, nous comptons bien arriver entiers à Solo ! Ce qui sera finalement le cas en fin de journée.

Une fois n’est pas coutume, nous allons dormir non pas dans un hôtel local mais à l’hôtel Ibis de Solo, histoire de nous reposer enfin un peu après l’interminable voyage depuis la France, le décalage horaire et la longue journée de découvertes que nous venons de vivre. En plus, Victor et Arthur vont pouvoir se délasser un peu dans la petite piscine de l’hôtel. On dormira à la roots une autre fois…

Le lendemain, après une bonne nuit de récupération, nous prenons le train pour la ville de Malang. Le voyage dure six heures que nous mettons à profit à la fois pour découvrir les paysages (rizières, volcans…) et nous reposer. La bonne surprise, c’est que le train n’est pas bondé. La mauvaise, c’est qu’en revenant des toilettes situées à quelques mètres seulement de nous, Victor nous informe que la porte du train à côté de laquelle il vient juste de passer est grande ouverte ! Nous vérifions et en effet, n’importe qui pourrait tomber là, alors que le train roule vite.

Juste avant d’arriver, les hauts-parleurs du train crachent un message que nous croyons vaguement comprendre : il y aurait plusieurs gares à Malang, mais nous ne savons pas à laquelle nous devons descendre. C’est ennuyeux car nous avons rendez-vous à la gare avec un chauffeur qui nous a été conseillé par une amie depuis la France, nous ne voulons donc pas le rater. Nous demandons de l’aide aux autres passagers en leur montrant nos billets, et ils nous expliquent avec un sourire permanent que notre gare, c’est la deuxième. Nous les remercions chaleureusement car sans eux, nous serions descendus à la première !

Une fois arrivés, nous rencontrons notre nouveau chauffeur, Slamet. Lui aussi est incroyablement souriant, comme tous les locaux que nous avons rencontrés depuis hier. Cette délicieuse particularité indonésienne se vérifiera sans exception pendant un mois, jusqu’à la fin de notre séjour.


LES VOLCANS : LE BROMO ET L’IJEN

Nous allons donc passer trois jours avec Slamet, notre nouveau chauffeur qui va nous faire traverser une partie de son beau pays, de Malang à Banyuwangi. Nous avons prévu trois haltes : les volcans Bromo et Ijen, ainsi que la plantation Margo Utomo.

LEVER DE SOLEIL SUR LE BROMO

Le meilleur moment pour admirer le Bromo, c’est l’aube car c’est à ce moment-là que les volcans du site (le Bromo et trois autres), éclairés par les premiers rayons du soleil, se parent de couleurs rougeoyantes.

Comme on doit donc se lever tôt, il y a deux possibilités : soit on passe la nuit précédente loin du site et il faudra se lever encore plus tôt pour avoir le temps de faire la route, soit on passe la nuit dans l’un des hôtels du petit village de Cemoro Lawang, situés dans un cadre incroyable sur le rebord de la caldeira face aux volcans. Dans ce cas, on est plus près et la route au petit matin est donc moins longue. Elle consiste à traverser la Mer de Cendres dans la nuit noire, puis à monter jusqu’au point culminant de la zone, le Mont Penanjakan qui culmine à 2800 mètres d’altitude. Nous avons choisi la deuxième option et passons donc la nuit dans ce petit village aux allures de camp de base du Bromo.

Avant d’aller nous coucher, nous dînons dans un petit warung, l’un de ces minuscules restos typiques : la salle ne dépasse pas les dix mètres carrés, il n’y a presque rien à manger et nous sommes les seuls clients. Pourtant, nous nous régalons et l’accueil, comme partout en Indonésie, est incroyablement souriant. Une panne d’électricité générale ajoutera au côté « bout-du-monde » de ce village subitement plongé dans un noir d’encre. Victor et Arthur, qui éclairent le chemin du retour à l’hôtel avec leur frontale, se sentent subitement une âme d’aventuriers…

Après une nuit glaciale passée dans notre petit hôtel, nous nous levons vers quatre heures du matin pour monter dans la Jeep qui va nous emmener au sommet du mont Penanjakan.

Le Bromo est l’un des volcans les plus visités de toute l’Indonésie, et il suffit de s’y rendre dès les premières lueurs du jour pour comprendre pourquoi.

Pourtant, là-haut, nous comprenons vite que nous ne sommes pas les seuls à avoir choisi cette option matinale : des dizaines de Jeep stationnent déjà sur le bord de l’étroite route de montagne, en attendant le retour de leurs passagers descendus comme nous pour admirer l’aube sur ce site très prisé.

C’est donc au milieu de deux ou trois cents personnes que nous allons assister au lever du soleil qui, ici, est si réputé.

En contrebas de notre perchoir, trois volcans se font face : le Bromo, dont le cratère béant laisse échapper en permanence une colonne de fumée, ainsi que le Batok et le Kursi. En toile de fond, un quatrième volcan, le Semeru, domine ce paysage du haut de ses 3676 mètres. Ce volcan-là laisse normalement échapper un petit nuage de fumée environ toutes les demi-heures. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il y a un problème et il vaut alors mieux en être éloigné…

A l’extrême-gauche, les petits points blancs sont les hôtels situés sur le rebord de la caldeira…

A l’horizon se succèdent à perte de vue les silhouettes de volcans nappés dans la brume : c’est la colonne vertébrale de Java, qui constitue une bonne partie de la fameuse ceinture de feu du Pacifique.


BALADE SUR LA CRÊTE DU VOLCAN

Puis on reprend la Jeep pour descendre au fond de la caldeira, d’où les dernières brumes disparaissent peu à peu. On se retrouve alors dans une vaste mer de cendres où la végétation tente en vain de reprendre ses droits, entre deux éruptions.

Victor et Arthur sont ébahis par le paysage lunaire de ce volcan actif. Nous marchons jusqu’au Bromo, sur le flanc duquel a été construit un long escalier : ce lieu est en effet sacré pour les hindouistes qui sont 200.000 à s’y rendre lors de leur pèlerinage annuel. L’escalier facilite donc leur ascension à cette occasion, et celle des touristes le reste de l’année.

Au sommet, on peut se balader sur l’étroite crête sachant qu’en cas de chute, il ne semble pas possible  de s’accrocher aux parois du volcan. Seule une rambarde, sur les cinquante premiers mètres de la crête, empêche les accidents. Au-delà, c’est aux risques et périls de chacun.

Bromo : l’intérieur du cratère

C’est de cette zone sécurisée que nous décidons d’admirer en famille le cratère béant, qui recrache en permanence une épaisse colonne de fumée. C’est l’occasion pour Victor et Arthur de découvrir la désagréable odeur d’œuf pourri qui vient chatouiller leurs narines : c’est celle du soufre, qu’ils reconnaîtront immédiatement deux jours plus tard, en arrivant au sommet d’un autre volcan réputé, l’Ijen.

En attendant, il nous faut repartir pour notre prochaine étape : Kalibaru.


SUR LA ROUTE ENTRE LE BROMO ET L’IJEN : LA PLANTATION MARGO UTOMO

220 kilomètres en 4h30, c’est le programme de notre après-midi post-Bromo sur les routes indonésiennes. Nous avons réservé deux chambres doubles au Margo Utomo Agro Resort. Elles sont situées dans de petits bungalows posés au milieu d’une végétation tropicale luxuriante, fleurie et très bien entretenue. Avec une grande piscine en prime, ce complexe semble luxueux mais reste en fait très abordable.

Il existe la possibilité de faire une visite guidée de la plantation. Ça tombe bien car nous voudrions montrer à Victor et Arthur comment se présentent certains produits exotiques à l’état naturel, avant d’atterrir complètement transformés, dans leur assiette en France.

Notre guide, dont le sourire ne quitte jamais le visage, nous explique et nous montre comment on cultive le café, le cacao, la muscade, la vanille etc. Elle nous fait tout sentir, voire goûter quand c’est possible.

Grains de café séchant au soleil

Ainsi, lorsqu’elle fait humer la cannelle à Arthur les yeux fermés sans lui dire ce que c’est, il fait immédiatement une association d’idée : « Mmmh, ça sent le gâteau » !

Puis un employé fait l’admiration des enfants en grimpant aux cocotiers à mains et pieds nus, aussi facilement que si c’était un escalier, pour cueillir quelques noix de coco.

Ensuite, la guide nous montre du teck… sous forme d’arbres. Ben oui, nous n’en avions jamais vu que sous forme de tables de jardin jusque là !

Elle cisaille également l’écorce d’un hévéa, le fameux « arbre à caoutchouc » : les enfants sont subjugués par cette substance qui se transforme en quelques secondes en latex.

L’hévéa ou « arbre à caoutchouc »

Nous terminons la visite par le four au-dessus duquel bout du jus de coco, auquel nous avons le droit de goûter et qui s’avère un pur régal.

Bref, une superbe petite leçon de choses que cette visite guidée, parfaitement adaptée aux enfants mais aussi aux adultes.

L’après-midi, nous partons pour Banyuwangi où nous allons passer la nuit, et qui sera notre point de départ au petit matin pour l’excursion au Kawah Ijen (qui signifie « cratère de l’Ijen »).


LE CRATÈRE DE L’IJEN : BIENVENUE EN ENFER

Pour la énième fois en huit jours, nous nous levons avant le soleil et je dois bien avouer que ça commence à se voir sur nos visages. Mais une fois de plus, nous n’allons pas le regretter.

Arrivés aux pieds de l’Ijen en Jeep, il faut marcher sur un agréable sentier qui serpente en montant à travers la végétation à flanc de volcan. C’est notre hôtel qui s’est occupé de la réservation de la Jeep, avec Ahmat, le guide pour l’ascension. Ce dernier est un jeune qui adore raconter son pays. Ça tombe bien, nous sommes venus pour le découvrir.

Assez rapidement, il nous montre un volcan en éruption, le Raung. Ahmat nous l’a déjà montré une heure plus tôt lorsque nous sommes passés à proximité en voiture, mais nous ne l’avions pas bien vu car il faisait nuit. Alors que maintenant, on en est plus éloigné mais on voit bien les quantités de cendres noires qu’il recrache dans le ciel bleu.

Le Raung en éruption

Nous poursuivons notre chemin tranquillement, en discutant avec les gens que nous croisons, comme ce ramasseur de feuilles d’eucalyptus rencontré au milieu de nulle part.

Rencontres pendant l’ascension de l’Ijen

La randonnée prend environ deux heures pour arriver au sommet. Elle ne présente aucune difficulté particulière mais comme le chemin monte en permanence, et qu’il est situé à une altitude non négligeable (2300 mètres environ à son arrivée), il peut s’avérer un peu fatigant pour qui n’a pas l’habitude. Dans la deuxième moitié, nous finissons par nous retrouver au-dessus d’une mer de nuages.

Et enfin, c’est l’arrivée sur le rebord du cratère, qui culmine un peu plus loin à 2386 mètres d’altitude. Au bout du chemin avec lequel nous en terminons, nous laissons derrière nous la mer de nuages et quelques arbres morts, qui n’ont visiblement pas apprécié l’inhospitalité des lieux.

Et face à nous, c’est le volcan. Une épaisse colonne de fumée à l’odeur fortement soufrée s’en échappe.

En contrebas de cet univers minéral s’ouvre un cratère tapissé de roches jaunes, dont la couleur étonnante est due aux dépôts de poussières de soufre.

Au fond et sous un ciel d’un bleu profond repose un joli lac vert. D’apparence calme, ce lac d’acide fume partout. Certains viennent s’y baigner, paraît-il, pour soigner divers problèmes cutanés. Et au vu de la fumée qui s’échappe de la surface, on peut comprendre qu’ils ressortent de leur bain complètement décapés. Il faut dire que parmi tous les lacs d’acide de la planète, c’est celui-là qui détient le record du monde d’acidité : 0,15 de PH !


UN BAGNE A CIEL OUVERT

L’endroit est irréel. Pourtant, le contraste s’avère vite saisissant entre la beauté des lieux et le calvaire des hommes qui y travaillent.

Au cœur du cratère

Car en effet, le soufre constitue une matière première précieuse pour les industries pharmaceutique et cosmétique notamment. Il jaillit un peu partout au fond du cratère et passe successivement par les trois états : gazeux, liquide puis solide. C’est ce qui provoque la grosse colonne de fumée.

Une centaine de mineurs ramassent les blocs de soufre, en inhalant à longueur de journée cette épaisse fumée jaune qui encrasse leurs poumons. Parfois, des bulles d’acide pouvant mesurer plusieurs dizaines de mètres de diamètre remontent le lac jusqu’à la surface. Là, en éclatant, elles peuvent remplir de gaz toxiques la partie profonde du cratère, celle justement où travaillent les mineurs. Dans les années 80, certains d’entre eux y ont laissé la vie.

Après avoir collecté le soufre, les mineurs chargent les blocs dans leurs paniers qu’ils portent sur leurs épaules à raison de… quatre-vingts kilos par mineur !

Et pourtant, leur calvaire ne fait que commencer : voûtés sous leur charge de soufre – lequel n’a jamais aussi bien porté son nom – il leur faut plusieurs heures pour transporter leur marchandise sur quelques vingt kilomètres, soit l’équivalent d’un semi-marathon ! Ils remontent d’abord les pentes escarpées du volcan (deux cents mètres de dénivelé) sous un soleil de plomb. Puis arrivés au sommet, il leur reste encore une longue marche avant de pouvoir enfin se délester de leur fardeau.

Certains d’entre eux ont le corps marqué par les séquelles de ce métier inhumain : leurs épaules sont déformées par des excroissances parfois aussi grosses que des boules de pétanque.

Évidemment, ils sont payés une misère : l’équivalent de deux cents euros par mois. Et comble du cynisme, la société chinoise qui les exploite se permet de leur faire payer tous les matins le bref trajet en camion qui les emmène de leur village à l’Ijen, serrés comme du bétail. Leur espérance de vie est estimée entre 40 et 50 ans…

Mais plus que leur souffrance quotidienne, ce qui nous aura marqués chez ces mineurs, c’est leur sourire finalement assez fréquent malgré une telle adversité. Une leçon pour moi, qui décide sur le champ que je ne me plaindrai plus jamais au bureau…


Merci à Géo.fr, qui a sélectionné certaines images de cet article sur les mineurs de l’Ijen afin d’illustrer sa page Facebook.


FLORES ET LE PARC MARIN DE KOMODO


Après avoir admiré les merveilles de Java, nous nous dirigeons vers l’île de Flores et le parc marin de Komodo : ce dernier vient tenir compagnie aux temples de Borobudur et Prambanan sur la liste des sites indonésiens classés par l’UNESCO au patrimoine de l’humanité.

Ce parc marin est situé dans le fameux « triangle de corail », considéré par les biologistes marins comme l’épicentre de la vie sous-marine dans le monde. En d’autres termes, les fonds sous-marins sont ici d’une beauté et d’une richesse exceptionnelles.

La plupart des îles de ce parc sont soit désertes et paradisiaques, soit habitées par des pêcheurs vivant dans de petits villages sur pilotis. Mais quelques-unes d’entre elles abritent aussi les fameux « dragons » de Komodo, ces varans géants carnivores uniques au monde.

Pour visiter tous ces sites, nous allons faire une croisière de rêve sur un petit bateau typique, avant de terminer notre visite de la région par l’île de Flores, qui borde le parc de Komodo.


LA CROISIÈRE


Nous quittons Java par la petite ville de Ketapang, à l’extrémité orientale de l’île. Nous n’allons pas tarder à comprendre pourquoi le bus dans lequel nous montons s’appelle « Express » : le ticket de bus Ketapang (Java) – Denpasar (Bali) comprend la courte traversée en bateau entre les deux îles, puis nous emmène à grande vitesse vers le centre de Bali, au prix parfois de quelques slaloms rapides entre les voitures qui arrivent en face. Notre chauffeur n’ayant pas l’air d’avoir été informé que son bus était doté d’une pédale de frein, c’est assez vite que nous arrivons à bon port.

Après une nuit passée dans un hôtel sans charme, nous gagnons l’aéroport où nous sommes censés prendre l’avion pour Labuan Bajo (île de Flores). « Censés », car cela fait quelques jours que le Raung crache ses cendres sans discontinuer dans le ciel, comme nous avons pu le voir la veille depuis les pentes de l’Ijen. Rien de très inhabituel dans ce pays volcanique sauf que depuis deux jours, la situation a empiré : ses rejets sont de plus en plus hauts, noirs et denses, ce qui commence à menacer la circulation aérienne dans toute la région.

Nous pouvons finalement prendre notre avion mais nous apprendrons le lendemain que peu après notre vol, l’aéroport de Denpasar a dû fermer. Cela durera une quinzaine de jours, après quoi il rouvrira quelques jours puis refermera à nouveau etc. Au total, ce sont plusieurs dizaines de milliers de voyageurs du monde entier qui seront bloqués soit à Bali, soit à l’étranger en direction de Bali. Nous avons donc eu beaucoup de chance cette fois-ci. Nous ne le savons pas encore mais ce ne sera plus le cas dans quelques jours…

La baie de Labuan Bajo

A Labuan Bajo, nous passons la soirée à flâner sur une longue plage déserte où nos fistons se baignent jusqu’à la tombée de la nuit. L’endroit est calme et la douceur de vivre qui baigne les lieux rend le moment à la fois simple et inoubliable.

Après une nuit passée dans un excellent petit hôtel situé sur les hauteurs de la ville (le Golo Hilltop Hotel, voir les infos pratiques tout en bas), nous nous dirigeons vers le port au petit matin.

Nous y faisons la connaissance de Sofyan, le capitaine d’un bateau traditionnel de vingt mètres de long par trois de large, avec qui nous allons naviguer pendant trois jours dans les eaux magiques du parc marin de Komodo.

Le port de Labuan Bajo

Il n’est pas difficile de se concocter une petite croisière de rêve de ce type : il suffit de déambuler sur les pontons où sont alignés les bateaux colorés et de discuter avec leur capitaine. On peut soit chartériser un bateau à plusieurs afin de faire baisser le prix, soit s’offrir une croisière privée. Dans les deux cas, on détermine à l’avance le trajet à réaliser.

Nous nous retrouvons donc tous les quatre sur ce joli bateau conduit par Sofyan et son équipage : Juna le cuisinier, Yon le mousse et Kevin le mécano. Dans la plus pure tradition indonésienne, ils seront tous les quatre adorables avec nous de bout en bout.

Pour ne rien gâter, la nourriture de Juna est simple mais succulente, et ça nous fait tellement de bien de manger enfin autre chose que du Nasi Goreng, après une semaine de ce menu quasi-unique sur Java et Bali.

Au moment d’appareiller, le ciel est étonnemment noir et n’incite pas à l’optimisme.

Ça tombe mal car nous n’avons qu’une envie : jeter l’ancre à proximité d’une petite île déserte afin d’aller piquer une tête dans ses eaux tièdes et translucides. Nous en avons rêvé tout l’hiver depuis la France. Heureusement, après avoir pris la mer, les nuages vont disparaître petit à petit et c’est sous un ciel plus clément que nous accostons sur notre première île.

Nous plongeons, nageons et observons enfin nos premiers poissons. Ce modeste site de snorkeling, sans être exceptionnel, nous permet déjà d’apercevoir de nombreux coraux et poissons multicolores.

LA FAUNE DU PARC DE KOMODO : RENARDS VOLANTS, DRAGONS, DIABLES DE MER !

Puis vient le soir, où nous allons avoir la chance de vivre une expérience inattendue. Le bateau s’arrête tout d’abord à quelques encablures d’un îlot d’apparence anodine : il est entièrement recouvert d’une mangrove inextricable et ne dépasse pas les cent mètres de long.

Au fur et à mesure que le soleil se couche, de petits cris s’échappent de la végétation. Ils deviennent de plus en plus forts, jusqu’à ce qu’un volatile s’extirpe de la mangrove. C’est ce que les locaux appellent un « renard volant ». Un deuxième le suit, puis un troisième et ainsi de suite.

Il s’agit de chauve-souris géantes de 1,50 mètre d’envergure, qui survolent toutes notre bateau à grands cris pour aller passer la nuit sur une autre île. Elles sont finalement des milliers et des milliers à suivre inlassablement ce chemin pendant plus d’une heure. Comme tous les jours, elles reviendront le lendemain matin juste avant l’aube, et ainsi de suite…

Nous reprenons la mer dans la pénombre pour aller jeter l’ancre une heure plus tard, à l’abri d’un autre îlot. Nous distinguons vaguement son ombre non loin du bateau mais nous ne verrons réellement à quoi il ressemble que le lendemain matin, au lever du soleil.

Pendant le dîner sur le pont avant, nous surprenons parfois une tortue qui vient sortir la tête de l’eau, afin de prendre une bonne bouffée d’air à un ou deux mètres du bateau, avant de replonger tranquillement au milieu du plancton phosphorescent.

L’aube, vue depuis notre bateau où nous venons de passer la nuit au mouillage

Le lendemain matin, nous partons faire une courte escale au mouillage sur un site nommé Manta Point : c’est un spot de plongée où l’on est susceptible d’observer des raies mantas (6 mètres d’envergure). Quand nous arrivons, il n’y a qu’un seul bateau de plongée sur le site, qui ne restera d’ailleurs pas bien longtemps, nous laissant rigoureusement seuls au monde dans ce site de rêve. Avant de nous mettre à l’eau pour faire du snorkeling, nous la trouvons si translucide que nous avons l’impression… qu’il n’y a pas d’eau du tout et que les coraux sont à l’air libre !

C’est dans ce cadre paradisiaque qu’il m’arrivera pourtant une mésaventure : le petit caisson étanche (enfin, en théorie) de mon appareil photo compact prend subitement l’eau. Je me dépêche de gagner le petit îlot de rêve qui nous tend les bras un peu plus loin mais c’est trop tard : le compact et l’excellente optique Leica dont il est doté sont morts. Pour moi qui suis plongeur et qui rêvais depuis si longtemps de faire des photos et des vidéos sous-marines dans cette région du monde (le fameux triangle de corail), c’est une catastrophe. Mais bon, je repense aux mineurs de l’Ijen qui m’ont décidément marqué, et je comprends vite que j’ai finalement de la chance d’être là.

Je savoure donc ce petit îlot de 80 mètres de long à peine pour une dizaine de large. Avec Marie et les enfants, nous marchons le long de sa longue langue de sable blanc, à l’extrémité de laquelle quelques oiseaux de mer picorent à manger dans le sable, les pattes plantées dans l’eau transparente. Pour les photos sous-marines, je prendrai le petit appareil compact étanche des enfants. Il est basique mais finalement, les images seront correctes :

Ce parc marin est un pur joyau et Victor et Arthur, qui ne se séparent plus de leur masque, sont heureux comme des poissons dans l’eau.

Au cours de la croisière, nous observerons, outre les tortues, deux dauphins depuis le bateau.


LES PETITS VILLAGES DE PÊCHEURS


Le programme de cette délicieuse croisière ne se va pas se cantonner à des baignades. Car ici, toutes les îles ne sont pas forcément désertes, et nous avons prévu de nous rendre sur celles qui abritent de petits villages de pêcheurs, afin d’en rencontrer les habitants.

C’est ainsi que nous accostons sur le fragile ponton de l’une d’entre elles, qui compte à peine une cinquantaine de cases.

A bien les regarder, nous comprenons qu’il faudrait sans doute bien moins qu’un tsunami pour tout dévaster ici…

De plus, nous nous sentons d’emblée gênés au vu de l’extrême pauvreté qui règne là. Mais les habitants vont vite nous faire changer d’avis. Sofyan, le capitaine de notre bateau, nous guide entre les « maisons » sur pilotis (en général de frêles amas de bois et de tôles) et très vite, nous devenons malgré nous l’attraction du jour, notamment auprès des enfants, qui sont nombreux à nous escorter.

C’est donc sous bonne garde que nous traversons le village. Nous nous arrêtons devant chaque case pour en saluer les habitants. Tous arborent un grand sourire et nous disent quelques mots. Certains nous demandent de les photographier avec Victor et Arthur car ce n’est pas tous les jours qu’ils voient des petits blondinets comme ça. Sofyan fait office pour l’occasion de traducteur, en anglais, et tous les habitants nous parlent avec un sourire jusqu’aux oreilles.

La première question que chacun d’entre eux nous pose consiste à savoir d’où nous venons. Nous répondons inlassablement que nous sommes français. Puis nous discutons avec eux de tout et de rien.

L’ambiance est d’une grande simplicité, et l’extrême gentillesse des habitants s’avère déconcertante. Du coup, nous n’avançons pas très vite car nous nous attardons devant chaque case.

Petite sieste entre deux cases…

Si nous avons besoin de Sofyan pour nous traduire en anglais le Manggarai Barat, la langue locale, Victor et Arthur communiquent beaucoup plus facilement avec les enfants du village grâce à une langue universelle : le foot.

Ils se sont très vite fait mettre le grappin dessus par les enfants de l’île et jouent au milieu du village avec un ballon de fortune, fabriqué en petits morceaux d’écorces souples. Les habitants forment un cercle autour d’eux, tout le village semble réuni là et chaque visage arbore un grand sourire.

Rarement au cours de nos voyages nous avons rencontré des habitants aussi souriants qu’ici.

Devant le seul bâtiment en dur du village : l’école

Nous faisons une petite visite de l’école, non pas pour faire bosser nos enfants au beau milieu des vacances, mais pour leur montrer une école du bout du monde. Ils sont sidérés par l’état des classes : murs délabrés, posters déchirés, tables en piteux état etc.

Bizarrement, l’école est le seul endroit où les enfants du village nous ont un peu lâchés ! Car le reste du temps depuis notre arrivée, ils nous suivent de près : ils sont curieux, joueurs, rieurs…

Mais c’est l’heure de partir et en rejoignant le bateau, le sourire ne quitte plus nos visages : c’est contagieux, les habitants nous l’ont transmis.

C’est donc le cœur léger que nous appareillons après ce grand moment partagé avec les îliens. Nous prenons conscience que, bien qu’ils ne possèdent rien, bien qu’ils ne bénéficient sans doute pas de la moindre protection sociale contrairement à nous, ces gens respirent tout simplement la joie de vivre. Leur sourire illumine autant leur village que nos mines déconfites assombrissent le métro ou le tram chaque matin, nous qui avons pourtant tellement plus de choses.

Paradoxalement, j’avoue que je n’échangerais pas ma place avec la leur, mais je ne peux pas m’empêcher de me questionner… Après les mineurs de l’Ijen, voilà encore une bien belle claque.

Nous poursuivons notre petit bonhomme de croisière avec une nouvelle escale, au mouillage cette fois, en compagnie de quelques autres bateaux. Nous sommes à quelques encablures d’une plage qui est parfois fréquentée par des dragons. Nous n’en verrons pas. En revanche, nous nous en donnons à cœur joie pour faire du snorkeling au milieu de fonds éblouissants, et en enchaînant les plongeons depuis les trois mètres de haut du bateau.

Puis Yon le mousse sort deux paddles et, avec Kevin le mécano, ils invitent Victor et Arthur à les accompagner pour s’amuser dans l’eau. Nous découvrons alors un autre Kevin : plutôt taciturne jusque-là, il devient subitement adorable. Ils s’amusent tous les quatre comme des enfants, en passant plus de temps à tomber dans l’eau qu’à ramer, à coups de grands éclats de rire.

Puis nous accosterons sur deux autres îles de pêcheurs, les deux principales de la zone : Rinca puis Komodo.

Elles sont sensiblement plus grandes et visiblement plus habituées à recevoir des occidentaux. Résultat, l’accueil y est moins chaleureux.

Partout, le poisson sèche sur de grands étendoirs pendant que les pêcheurs nettoient les bateaux et réparent les filets. On sent bien l’omniprésence de la mer, qui constitue ici l’indispensable garde-manger des habitants. Si les grands sont donc au travail, les plus petits ici aussi nous accompagnent partout.

Nous saluons chaque habitant que nous croisons dans le village mais nous sentons bien qu’ici, contrairement à la petite île sur laquelle nous étions précédemment, le voyageur occidental n’est pas un oiseau si rare. Et nous avons beau être les seuls visiteurs ce jour-là, les habitants ne sont pas spécialement demandeurs de contact. Nous les laissons donc tranquilles en nous contentant d’échanger seulement avec ceux qui viennent spontanément vers nous.

Puis Sofyan nous emmène sur les hauteurs de l’île. Nous traversons un petit bout de forêt où nous ne pouvons pas nous empêcher de scruter la végétation, qui pourrait cacher un varan géant à l’affût. Mais rien. Nous finissons par arriver à un puits qui fait office de salle de bains commune à ciel ouvert : une dizaine d’habitants s’y lavent en effet, et puisent de l’eau. Et oui, il n’y a pas de robinets dans les cases, ici.

Nous retournons dans le village où un « élu » nous attend de pied ferme : à notre grande surprise, il nous demande de payer un ticket d’entrée ! Il nous emmène à l’autre bout du village et nous fait entrer dans ce que nous assimilons à la « mairie », puis nous fait régler les tickets d’entrées, facturette officielle à l’appui.

En discutant avec lui des fameux dragons, que nous reviendrons voir demain sur l’île voisine de Rinca, il nous explique qu’il y a quelques années, un enfant du village, âgé d’une dizaine d’années, s’est fait surprendre et tuer par l’un de ces varans. Cela fait longtemps mais il est encore marqué en nous en parlant.

Nous quittons Komodo, à la tombée de la nuit et sous la pluie, en étant prévenus que demain nous devrons redoubler de prudence et bien écouter le guide, lorsque nous serons au milieu des varans…


LES DRAGONS DE KOMODO


Après une nouvelle nuit à bord, et une fois le copieux petit déjeuner habituel ingurgité, nous appareillons pour Rinca.

Avec Komodo et quelques petites îles, elle fait partie de celles où l’on peut rencontrer les fameux dragons. Mais comme il paraît que ces varans sont de plus en plus difficiles à apercevoir sur Komodo, et assez rares sur les petites îles, c’est sur celle de Rinca que nous avons décidé d’aller à leur rencontre.


DES PRÉDATEURS AU SOMMET DE LA CHAÎNE

Ces varans géants, qui sont les plus grands lézards de la planète, sont carnivores. Les singes qui pullulent dans ce coin hostile font bien partie de leur menu, mais les dragons sont surtout capables de s’attaquer à du gibier bien plus gros : des cerfs et des buffles.

La salive de ces énormes reptiles est une concentration phénoménale de bactéries, proche du venin. Ainsi, quand ils infligent à leur proie une petite morsure d’apparence anodine, leur victime peut agoniser pendant plusieurs jours avant de mourir.

La langue fourchue des varans, qui conduit leur sens olfactif, leur permet alors de sentir l’odeur de la charogne de loin. Grâce à elle, ils n’ont plus qu’à se laisser guider pour se régaler.

Mais surtout, ces reptiles sont de véritables machines de guerre : frôlant parfois les quatre mètres de long, ils courent jusqu’à 25 km/h en pointe, ils savent nager et ils peuvent grimper aux arbres. Bref, difficile de leur échapper, et les attaques sur les humains ont beau être rarissimes (deux seulement contre des touristes depuis 1974, et quelques-unes contre des locaux), mieux vaut se méfier.

Enfin, leur voracité est telle que lorsqu’ils dévorent une chèvre, par exemple, ils n’en laissent pas une miette : ni le crâne, ni même les cornes.

La balade avec un guide officiel est donc obligatoire. Ce qui nous surprend d’emblée, c’est qu’il n’est armé que d’un simple bâton fourchu, censé imiter la langue en Y des dragons. Cela suffit, paraît-il, à repousser la bête qui s’approcherait d’un peu trop près…

A peine arrivés sur Rinca, nous rencontrons notre guide. Il s’appelle Fidell Casthro (avec cette orthographe-là). Il n’a pas le temps de nous donner les consignes élémentaires de sécurité que Marie nous alerte : elle vient de se faire piquer au pied par une bestiole non identifiée. Fidell nous explique que c’est sans doute une mouche car ici, si les lézards mordent, les mouches piquent ! La piqûre n’a rien de grave mais elle est douloureuse. Ça commence bien, ce premier contact avec la faune locale…

A propos de faune justement, Fidell nous donne donc ses consignes et la première d’entre elles n’est pas du tout celle à laquelle nous nous attendions : il nous explique en effet que dans la forêt que nous allons traverser, il faudra nous méfier avant tout… des serpents ! Certains mordent pour inoculer leur venin, tandis que d’autres le crachent. Charmante, décidément, cette petite balade qui nous attend.

Puis il insiste sur la distance minimale à respecter par rapport aux dragons : jamais moins de cinq mètres. Enfin, il nous demande de ne surtout pas nous éloigner de lui, par sécurité. Mais franchement, il n’avait pas besoin de le préciser car avec toutes ces infos sur la faune qui nous cerne, nous avions bien l’intention de lui coller aux basques.


EXPÉDITION EN TERRITOIRE HOSTILE

A peine partis, le premier dragon que nous rencontrons à proximité du baraquement des guides est un juvénile : « seulement » deux mètres de long. Les dragons viennent souvent ici car de petits restes de nourriture peuvent traîner.

Il y a quelques mois, un dragon a pénétré à l’intérieur d’un baraquement et a attaqué puis mordu le guide qui se trouvait dedans. Ce dernier a pu prendre la fuite et se faire soigner, ce qui lui a permis de rester en vie, mais Fidell nous montre sur son téléphone portable une photo de la morsure de son collègue, qui est aussi son ami. La blessure n’est vraiment pas belle à voir. Nous sommes impressionnés par cette chair tuméfiée, et nous aurions largement préféré qu’il nous montre cette photo après notre traversée de la forêt plutôt qu’avant…

Au moment de nous aventurer dans la végétation à la recherche de dragons adultes dans leur milieu naturel, j’avoue être le seul de la famille à ne pas être rassuré. J’en aurais presque un peu honte mais bon, en tant que père et mari qui a sa fierté, je fais comme si de rien n’était.

Et après cinq minutes de marche à peine, nous nous retrouvons nez-à-naseaux avec deux dragons qui viennent de s’accoupler à proximité de leur nid (un grand trou en forme de L dans le sol). Ils sont plus ou moins enlacés et semblent savourer le moment, à tel point que ces monstres nous paraîtraient presque attendrissants. Nous sommes à cinq mètres d’eux à peine et la scène, qui nous rappelle tout de suite un accouplement de lions auquel nous avions assisté en Tanzanie, nous paraît elle aussi assez surréaliste.

Couple de dragons juste après l’accouplement

A dix mètres de là, un troisième varan, un gros mâle, rôde dans la végétation.

Fidell nous explique que les deux mâles se sont battus pour obtenir les faveurs de la femelle et que le vaincu – celui qui est à l’écart – n’a peut-être pas encore dit son dernier mot.

Et en effet, il fait alors un grand détour d’une cinquantaine de mètres pour se faire oublier, avant de fondre sur son rival ainsi que la femelle à laquelle il n’a toujours pas renoncé. Arrivé à deux mètres d’eux, il pousse un espèce de soufflement sourd qui nous fait sursauter. Fidell se précipite sur nous, nous fait reculer de quelques mètres et fait écran entre les dragons et nous.

L’autre mâle ne se laisse pas faire et met à nouveau l’assaillant en fuite, tout en s’agrippant de plus belle à sa conquête. Impressionnant.


UN DERNIER POUR LA ROUTE

Après cette petite montée d’adrénaline, nous sortons de la forêt. Sous le soleil déjà chaud du petit matin, nous marchons à découvert sur un étroit sentier, au milieu d’herbes hautes couleur paille. Nous ne voyons pas trop ce qu’il y a dedans et nous préférons ne pas le savoir ! Nous accélérons le pas jusqu’au sommet où nous sommes heureux d’arriver : là, nous prenons quelques minutes pour apprécier la jolie vue dégagée sur la baie qui nous fait face.

Mais nous ne sommes pas au bout de nos émotions. Car sur le chemin du retour, à cinq petites minutes de marche du bateau par lequel nous sommes arrivés sur l’île, nous croisons un autre guide qui attend là en compagnie d’une bonne dizaine de touristes. Ils viennent d’arriver en bateau eux aussi et par sécurité, ils ne vont pas plus loin car ils sont trop nombreux pour un seul guide.

Fidell nous demande alors si cela nous dérange de rentrer tout seuls au bateau par le chemin que nous avons pris à l’aller, pour qu’il puisse aider son collègue à prendre en charge ce groupe de visiteurs. Il nous assure qu’il n’y a plus aucun danger et nous acceptons donc, bien que n’étant pas complètement rassurés.

Et évidemment, à mi-chemin, alors que nous tentons de faire accélérer Victor et Arthur qui flânent, un craquement de branches nous fait craindre une mauvaise rencontre. Il provient de la mangrove située en léger contrebas du chemin. C’est encore un dragon, certes juvénile mais qui mesure deux bons mètres de long quand même. Il a beau ne prêter aucune attention à notre présence, nous prenons notre courage à deux mains… et fuyons immédiatement en direction du bateau ! Où nous arrivons deux minutes plus tard sans encombre pour reprendre la mer.

Rinca – Bateau de plongeurs au mouillage

Cette escale était incontournable car les dragons de Komodo sont connus dans le monde entier. Il aurait donc été dommage de naviguer dans les environs sans aller les observer. En y réfléchissant a posteriori, nous réalisons que nous avons croisé finalement très peu de touristes sur Rinca, et que nous avons pu observer plusieurs dragons sans difficulté, à quelques mètres de nous seulement. Un grand moment donc que cette petite escapade.


Mai 2017 : un touriste attaqué par un dragon de Komodo


Nous reprenons la mer en faisant une dernière halte snorkeling au moment du repas de midi.

Cette croisière exceptionnelle de trois jours se termine et en écrivant ces lignes, je repense à Sofyan, Juna, Yon et Kevin grâce à qui nous avons vraiment passé trois jours inoubliables.

Juna, le cuisinier, à la barre

Sofyan, le capitaine, devant l’école d’un petit village de pêcheurs

Yon, le mousse, figure de proue du navire

Kevin, le mécano, en pleine action


FLORES : L’INDONÉSIE AUTHENTIQUE


Située à six cents kilomètres à l’est de Bali et méconnue, Florès est une île verdoyante, constellée de volcans et peu peuplée. Elle a tout pour plaire aux amoureux de la nature en recherche d’authenticité : c’est pour ça que nous l’avons choisie.

Quelques jours plus tôt sur Java, lorsque nous avions vu le Raung en éruption, nous ne savions pas encore qu’il allait interrompre le trafic aérien indonésien au cours des semaines suivantes, bloquant à Bali et aux alentours, ainsi qu’à l’étranger à destination de Bali, quelques dizaines de milliers de voyageurs.

Ayant pu prendre in extremis l’un des derniers vols au décollage de Denpasar (Bali) et à destination de Labuan Bajo (Flores) avant la fermeture de ces deux aéroports, nous étions très heureux d’avoir eu une telle chance. Mais ce que nous ne savions pas à ce moment-là, c’est qu’après notre croisière, nous serions bloqués à notre tour à l’aéroport de Labuan Bajo ! Nous avions prévu un vol court vers Ende, dans le centre de l’île mais c’est impossible : tous les vols de Labuan Bajo sont annulés à cause du Raung.

Il nous faut donc tirer un trait sur le Kelimutu, un volcan qui a l’air magnifique avec ses trois lacs d’acide aux couleurs fluos, ainsi que sur la rencontre des Lio, une ethnie qui vit non loin de là dans de superbes petits villages authentiques. Le coup est un peu dur pour nous car ces endroits nous faisaient rêver, mais dans le pays le plus volcanique de la planète, c’est un peu le revers de la médaille : on doit vivre au rythme des volcans. Il va donc falloir improviser de nouvelles visites et l’avantage avec l’Indonésie, c’est qu’il y a toujours de beaux endroits à découvrir, où qu’on se trouve.

Nous décidons de passer la journée à chercher tranquillement un plan B. Mais l’excellent Golo Hilltop Hotel dans lequel nous venons de passer la nuit au retour de la croisière, est complet pour la nuit prochaine. La première urgence consiste donc à trouver un autre hébergement. Nous trouvons notre bonheur mais il s’agit d’un hôtel situé à l’exact opposé de la ville. Et là, les bras nous en tombent : le personnel du Golo Hilltop nous propose de nous emmener tous les quatre en voiture, gratuitement, chez son concurrent ! Il n’est pas situé bien loin c’est vrai, mais quand même : le geste a une certaine classe.

Une fois sur place, pendant que Victor et Arthur barbotent dans les eaux indonésiennes (notre nouvel hôtel a les pieds sur la plage…), Marie et moi cherchons tranquillement comment tuer les quelques jours que nous avons devant nous. Après avoir fouillé le guide papier que nous avons emporté (la connexion internet de l’hôtel est trop mauvaise pour nous permettre de chercher par ce biais), nous décidons de faire une incursion dans l’arrière-pays afin de rencontrer l’ethnie locale : les Manggaraï Barat. C’est d’ailleurs la même que celle qui vit sur les petites îles de pêcheurs d’où nous venons.

La destination est donc choisie, mais comment y aller ? Nous repensons alors à Ali, le propriétaire du bateau sur lequel nous venons de voguer d’île en île pendant trois jours : à notre retour de croisière, il était venu nous accueillir au port pour vérifier que tout s’était bien passé, et il nous avait donné son numéro de téléphone, au cas où nous aurions encore besoin de ses services. Nous ne pensions pas que ce serait le cas mais finalement, si ! Nous l’appelons donc et il vient nous rencontrer à l’hôtel pour nous expliquer qu’il a une voiture conduite par un jeune local, Christo, qui peut nous emmener à travers l’ouest de Flores pour deux ou trois jours. Nous tombons rapidement d’accord sur les modalités et prenons rendez-vous pour le lendemain matin.

FLORES : LA CÔTE SUD-OUEST

Après cette journée de recherches et de détente, et après la nuit qui s’ensuit, nous rencontrons Christo au petit matin, avec qui nous allons donc faire la route pendant quelques jours. Le seul inconvénient, c’est qu’il parle un peu seulement l’anglais. Le nôtre n’est pas excellent mais le sien est carrément rudimentaire, ce qui nous limite dans la conversation. En tout cas, il est fier de nous faire découvrir son beau pays et nous arrête dans les meilleurs endroits.

Sur les plages, il faut quand même faire très attention car la mer est animée par de forts courants : rien à voir avec les eaux calmes des îles de Komodo dans lesquelles nous venons de passer trois jours.

Avant d’arriver sur cette longue plage qui, sans notre présence, serait intégralement déserte à l’exception de quelques buffles, Christo nous a demandé s’il pouvait faire une halte pour faire monter dans la voiture un ami à lui. C’est monnaie courante dans ce genre d’endroits : le copain est un local censé bien connaître la région et nous guider gratuitement. Comprendre : « les pourboires sont acceptés », même s’ils ne l’évoqueront pas une seule fois. Cette forme de tourisme équitable ne nous pose aucun problème, bien au contraire.

Ahmed, c’est le nom du copain, nous accompagne donc et nous fait découvrir des endroits sympas et simples, et où nous ne croiserons pas le moindre touriste. Un vrai plaisir que ce dépaysement.

Les deux copains : Christo le chrétien et Ahmed le musulman

Un petit mot ici sur la religion en Indonésie : la constitution reconnaît six religions officielles (islam, catholicisme, protestantisme, hindouisme, bouddhisme et confucianisme). Jusqu’en 2015, tout citoyen indonésien avait l’obligation de choisir l’une d’entre elles, laquelle figurait d’ailleurs sur sa carte d’identité. Mais depuis 2015, l’athéisme est autorisé. En tout cas, ce qui nous a marqués tout au long de notre voyage, c’est de voir à quel point l’harmonie quotidienne entre les différentes communautés religieuses est réussie : la devise du pays « Unité dans la diversité » se vérifie tous les jours et ça fait plaisir à voir par les temps qui courent.

Avec Ahmed pour guide, nous vagabondons de plage en village, en passant par des rizières. Le rythme est paisible, les gens rencontrés aussi.

Dans un petit village justement, un homme vient à notre rencontre. Il échange d’abord quelques mots avec Christo et Ahmed en Bahasa, la langue officielle du pays, puis s’adresse à nous en anglais. De toute évidence, cet homme est ouvert, instruit et curieux au bon sens du terme. Il cherche à échanger avec nous et à apprendre tout ce qui peut venir de notre pays. Nous discutons un moment ensemble. Puis quand il nous quitte, nos deux compagnons nous apprennent que c’est l’imam du village et que c’est une personnalité extrêmement respectée par ici.

LE PAYS MANGGARAI BARAT

En fin d’après-midi, nous ramenons Ahmed dans sa famille en le dédommageant comme il se doit. Christo nous emmène alors dans le petit village de Lembor. Nous nous arrêtons dans un homestay pour demander s’il reste une chambre pour quatre. Il s’agit en fait d’une maison où la famille reçoit les visiteurs de passage. Toutes les chambres sont libres et nous comprenons vite pourquoi : les lieux sont très sommaires. La maîtresse de maison est adorable et on voit qu’elle a fait de gros efforts sur le nettoyage des pièces. Pourtant, bien que nos deux chambres soient les plus nettes de la maison et sans doute même du village, nous ne partageons pas vraiment les même critères de propreté.

Il n’y a évidemment pas d’eau courante. Dans les toilettes, une poubelle est remplie d’eau qu’il faut verser dans le WC à la turque, à l’aide d’une louche en guise de chasse. Mais l’eau de cette poubelle sert aussi à faire sa toilette. Évidemment, comme toujours dans ce genre d’endroits, c’est l’eau de nos bouteilles que nous utiliserons pour nous laver les dents et faire une toilette de chat, histoire de ne pas attraper la tourista.

Dans les toilettes de leur chambre, Marie et Victor n’arrivent pas à éteindre la lumière. Ils m’appellent pour les aider et nous avons beau chercher partout, suivre les fils qui pendouillent, nous ne trouvons aucun interrupteur.  Alors que dans ma chambre, il y en a bien un qui tombe du plafond. Nous nous résignons tout penauds à appeler la maîtresse de maison à la rescousse. Et là, à notre grande surprise, c’est les pieds dans une petite flaque d’eau sur le carrelage qu’elle dévisse l’ampoule, en nous expliquant qu’il n’y a pas d’interrupteur. Je dis à Marie et Victor qu’il ne faut surtout pas faire comme elle afin de ne pas s’électrocuter. Tant pis, ils utiliseront les toilettes dans le noir ! Ou bien les nôtres dans la chambre voisine.

Le reste des chambres est dans le même style : tout a été nettoyé mais tout est sale quand même ! Pourtant, nous sommes heureux d’être là, chez des gens extrêmement gentils. Ça nous permet aussi d’emmener Victor et Arthur dans un bout-du-monde très éloigné des standards auxquels ils sont habitués, et de leur faire prendre conscience du confort dans lequel nous avons finalement la chance de vivre au quotidien, sans forcément nous en rendre compte.

Comme dans le petit village de pêcheurs où nous étions quelques jours plus tôt, Victor et Arthur jouent au foot avec les enfants du coin avant d’aller se coucher. L’état des draps nous fait vite comprendre que nous ne sommes pas les premiers à dormir dedans, ni sans doute les derniers, aussi ne regrettons-nous pas d’avoir emmené nos sacs à viande. La chaleur moite et les bestioles qui pullulent rendent la nuit assez longue.

Au petit matin, après avoir pris le petit déjeuner qui était inclus dans le prix des chambres (en fait un simple café puisqu’il n’y a rien d’autre à boire ni à manger), nous quittons nos hôtes pour nous rendre au marché local, perdu au fond du village coloré.

L’essentiel du marché se trouve un peu plus loin et il est couvert.

Tous les stands sont installés sur de petits pilotis pour parer aux fortes chutes d’eau en période de mousson. En-dessous circulent parfois un rat ou deux.

Nous nous arrêtons à chaque stand pour engager la conversation comme nous pouvons. Les gens sont tous incroyablement souriants.

Alors que nous discutons depuis quelques minutes avec deux femmes, elles quittent d’abord leur stand puis tout en discutant, elles s’approchent lentement de Victor et Arthur. En poursuivant la conversation comme si de rien n’était, elles en viennent à toucher et malaxer innocemment les cheveux de nos fistons, dont la blondeur et la finesse semblent les fasciner. A l’évidence, elles n’ont pas l’habitude de voir des occidentaux.

Notre peau blanche les subjugue particulièrement puisque, tout en discutant, elles ne peuvent pas s’empêcher de frotter, doucement mais dans tous les sens, les bras blancs de nos deux garçons. La scène dure plusieurs minutes. Le sourire de ces deux dames rayonne tandis que nos deux petits gars se demandent vraiment ce qui se passe.

En partant, nous essayons d’acheter quelques bananes, forcément 100 % bio, pour Victor et Arthur en guise de goûter. Mais la dame tient à nous vendre le régime entier.

Qu’importe, nous les prenons quand même et les distribuons à tous les enfants que nous croisons et qui, de toute évidence, ne connaissent pas l’existence du mot « obésité ». Ils nous remercient à coups de grands sourires. Ils sont ravis, nous aussi.

Nous qui voulions sortir des sentiers battus pour ce voyage, nous ne sommes pas déçus. Car les seuls et rares touristes que nous avons croisés depuis 24 heures étaient enfermés dans leur voiture, et se contentaient de traverser Lembor sans s’y arrêter. Ils ne savent pas ce qu’ils ratent, car la gentillesse et la saine curiosité des locaux à notre égard nous permettent de vivre de grands moments.

Puis nous reprenons la route avec Christo. Il arrête la voiture de temps à autre pour que nous puissions admirer le paysage.

On se rend vite compte que les rizières ont la même importance ici, que celle de la mer et de ses poissons dans les petits villages de pêcheurs du parc de Komodo.

D’ailleurs à propos de Komodo, la faune est quand même plus sympa ici.

LES CASCADES DE CUNCA WULANG

En préparant ce voyage, nous avions lu que les routes de Flores étaient sinueuses et défoncées, et que les trajets ne se comptaient pas en kilomètres mais en heures.

Mais là, j’avoue que nous ne nous attendions quand même pas à ça : quand nous quittons la route principale, elle-même dans un état déjà pas terrible, nous nous retrouvons sur un chemin en descente dont la moitié du goudron laisse place à des trous assez profonds. Christo conduit en première le pied sur le frein pendant au moins trois-quarts d’heure. Régulièrement, le bas de caisse touche le sol. Cette voiture n’est pas un 4×4 et n’est donc pas faite pour cette route mais dans ces contrées, on n’a pas le choix.

Nous finissons enfin par arriver dans un petit village reculé, Wersawe, situé en pleine nature et plus précisément… au milieu de nulle part ! Nous avons prévu d’aller nous baigner un peu plus loin dans des petites gorges, dont l’entrée est toutefois payante, et où le guide accompagnateur est obligatoire : les cascades Cunca Wulang. Ce qui nous étonne d’ailleurs au vu des difficultés pour accéder jusqu’ici : il ne doit pas y avoir foule. Mais ce n’est pas un problème et nous suivons notre nouveau guide. Il nous emmène d’abord sur un chemin assez large, de part et d’autre duquel sont situées des cases. Tout au long de ce chemin de 200 ou 300 mètres, les habitants sortent de chez eux les uns après les autres pour venir nous saluer, leur éternel sourire vissé aux lèvres.

Ici, on a l’impression d’être en plein « Rendez-vous en Terre Inconnue ». Le guide nous fait entrer chez des gens qui discutent tranquillement à l’ombre de leur case. A côté d’eux bout un sirop dans une marmite. On nous le fait goûter, nous ne comprenons pas exactement ce que c’est mais il s’avère délicieux. Nous ne restons qu’une dizaine de minutes mais nous remercions chaleureusement cette famille.

Sous une chaleur étouffante, nous poursuivons notre marche dans une forêt assez dense. Cela descend en permanence, ce qui signifie qu’au retour, il faudra monter. Puis on entend peu à peu le bruit de cascades se rapprocher, jusqu’à ce que nous arrivions.

Les cascades de Cunca Wulang

C’est ici que les locaux viennent se rafraîchir, se laver, et les enfants s’amuser. Le site est néanmoins quasiment désert. L’eau est glaciale mais c’est une sorte de petit paradis tropical sculpté au milieu d’une nature luxuriante. Certes il se mérite, mais voici encore l’un de ces endroits dont l’Indonésie a le secret.

Nous passons un bon moment à savourer ces lieux enchanteurs. Puis nous repartons pour une marche rendue assez éprouvante par le soleil de plomb qui nous accable. Et c’est complètement assoiffés que nous arrivons à la voiture, ayant vidé notre stock d’eau depuis longtemps. Comme par hasard, il y a plein de boissons à vendre au bureau des guides…

Nous rentrons sur Labuan Bajo pour clore cette parenthèse imprévue dans l’ouest de Flores. Car s’il est dommage de ne pas avoir pu admirer le Kelimutu et rencontrer les Lio, nous avons passé de si bons moments en pays Manggarai Barat qu’au final, nous ne regrettons absolument pas d’avoir dû improviser ce nouveau planning.


L’ÎLE PARADISIAQUE DE KANAWA


Après avoir passé trois semaines à découvrir l’Indonésie, ou du moins une petite partie de ce vaste pays, nous ne sommes pas fâchés de nous poser un peu. Nous avons en effet prévu de buller pendant toute la dernière semaine du périple. Les enfants d’ailleurs n’attendaient plus que ça.

Pendant tout l’hiver, j’ai passé mon temps à chercher l’île idéale où passer notre dernière semaine, et j’ai fini par jeter mon dévolu sur celle de Kanawa. Les infos sur cette île glanées sur le web me faisaient rêver.

Aussi, quand notre visite de l’ouest de Flores se termine et que nous sommes de retour à Labuan Bajo, nous réalisons qu’après plusieurs mois d’attente, le grand jour de l’île paradisiaque est enfin arrivé.

Après avoir signalé notre présence au petit bureau tenu par le gérant de Kanawa, il nous reste un peu de temps avant d’appareiller. Nous en profitons donc pour réserver quelques plongées au bureau voisin de Uber Scuba Komodo : deux baptêmes pour Victor et Arthur, qui seront encadrés par une jeune allemande maîtrisant le français à la perfection, et deux plongées pour moi.

Pour la deuxième fois en huit jours, nous appareillons donc depuis le petit port de Labuan Bajo, mais cette fois-ci pour rejoindre Kanawa. La durée annoncée de la traversée est d’une heure et demie environ mais quand la mer est agitée, elle peut durer deux bonnes heures.

Les eaux du parc marin de Komodo, à proximité de Kanawa

KANAWA ET SON RÉCIF : PRÉSENTATION

Longue d’un kilomètre à peine, l’île ne compte qu’une vingtaine de bungalows et un petit restaurant. Le tout est posé sur la plage.

L’un de nos deux bungalows : recto…

… et verso !

Malgré ce cadre enchanteur, certains peuvent ne pas y trouver leur compte, notamment les citadins invétérés, pour qui cette île est une punition. Imaginez plutôt : sur Kanawa, il n’y a pas de voitures, pas de pollution et pas de bruit ; il n’y a pas non plus d’eau courante (un peu d’eau douce est acheminée chaque jour par bateau, pour une consommation quotidienne limitée à cinquante litres par personne); et il n’y a pas plus d’électricité (un modeste groupe électrogène assure un peu de courant de 19h00 à 23h00) ; mais surtout, affront suprême par les temps qui courent, il n’y a ni réseau pour les téléphones portables, ni liaison internet !

Kanawa

Bref, le rêve pour moi mais la purge pour Marie. Au final, elle se rendra compte au bout d’une semaine passée là-bas que pour la première fois depuis des années, elle a enfin réussi à se déconnecter du boulot. En tant que journaliste, elle a besoin d’être en permanence au fait de l’actu. Mais sur Kanawa, elle s’est trouvée par la force des choses coupée du reste du monde l’espace d’une semaine. Elle n’aurait pas cru cela possible mais au final, elle s’est reposée comme jamais.

Nous passons notre première journée à découvrir cet endroit isolé où nous allons passer une semaine. Un peu trop isolé d’ailleurs, comme nous le vérifierons à notre détriment en fin de séjour… Nous sommes attirés irrésistiblement par la plage ainsi que par le joyau de l’île : le superbe petit récif corallien duquel elle émerge.

Si les fonds sont abîmés par endroits, notamment aux abords du ponton à cause des allées et venues des bateaux, ils sont en bonne santé presque partout ailleurs. Les locaux ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisque tous les jours, ils viennent amarrer leurs petits bateaux traditionnels au ponton pour faire découvrir l’île aux touristes qu’ils transportent.

PLONGÉE AVEC LES « DIABLES DE MER »

Le deuxième jour, c’est celui que nous avons choisi pour faire de la plongée avec Uber Scuba Komodo. Au petit matin, leur bateau en provenance de Labuan Bajo vient nous chercher au bout du ponton. Les plongeurs qui sont à bord et qui ont donc passé la nuit là-bas nous questionnent tous sur Kanawa : la beauté du récif n’a échappé à aucun d’entre eux, et ils se verraient bien venir faire du snorkeling par ici dans les prochains jours…

La première de nos deux plongées prévues aujourd’hui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Le spot s’appelle Siaba Besar et il y a beaucoup de sable, donc moins de vie que sur le corail. Pourtant en sortant de l’eau, le couple de hongrois avec lequel je viens de plonger s’extasie avec notre guide de palanquée. La raison ? Tout le monde a vu un requin dagsit au cours de la plongée, sauf moi ! Car sous l’eau, les hongrois ont passé leur temps à s’éloigner du guide, ce qu’il ne faut normalement jamais faire en plongée, alors que moi, bien sage, je ne l’ai jamais quitté.

Résultat, ce sont eux qui ont été récompensés avec ce requin alors que moi je l’ai raté. Il n’y a pas de justice. Bon, pour être tout à fait honnête, je dois quand même avouer que j’ai pu observer notamment un grondin volant et une tortue, mais c’est à peu près tout et, sans vouloir faire la fine bouche, je ne peux pas m’empêcher d’être un peu déçu : dans le triangle de corail, je m’attendais à mieux.

Mais l’après-midi, pour la énième fois depuis que nous sommes arrivés en Indonésie, nous allons vivre un moment inoubliable. Victor et Arthur se mettent à l’eau pour faire leur deuxième baptême de la journée à quatre mètres de profondeur. Pendant ce temps, Marie, qui d’habitude n’aime pas trop voir la vie sous-marine grouiller autour d’elle quand elle se baigne, n’a pas pu s’empêcher cette fois de prendre un masque et un tuba pour observer sa progéniture au milieu de tous ces poissons multicolores. Quant à moi, je plonge avec ma palanquée une petite quinzaine de mètres plus bas.

Après une trentaine de minutes plutôt poussives, la plongée bascule dans l’irréel : trois raies mantas, dont deux adultes mesurant six mètres d’envergure, apparaissent dans le bleu et s’approchent de nous. Elles sont immenses. Avec les autres plongeurs de ma palanquée, je me pose doucement au fond et nous ne bougeons plus pour observer leur ballet incessant : elles nagent en faisant de grands cercles à proximité de nous. Ces diables de mer comme on les surnomme sont en fait incroyablement gracieux, en donnant l’impression de voler paisiblement entre deux eaux plutôt que de nager.

A la surface, le spectacle hypnotise Marie : elle est subjuguée par ces deux petites tâches blanches, nos fils, qui semblent si minuscules face à ces immenses raies sombres. Quant à Victor et Arthur, inutile de dire combien ils sont émerveillés par ces géantes des mers.

A plusieurs reprises au cours de la plongée, ils vivront la même situation que moi quelques mètres plus bas : de temps à autre, l’une de ces raies s’immobilise plus ou moins en nous faisant face. Nous nous trompons sans doute mais nous avons nettement l’impression qu’elle nous regarde. Puis elle « vole » tranquillement droit vers nous et au dernier moment, elle amorce un large virage en nous effleurant, le bout de son aile passant à 20 ou 30 centimètres seulement de nos masques sans jamais nous toucher. Nous ne pouvons nous empêcher d’être impressionnés par la précision de ces manœuvres, qui se renouvelleront plusieurs fois. Ce fabuleux spot à mantas s’appelle Mawan.

En reposant les pieds sur Kanawa, nous avons des images plein la tête de ces poissons immenses mais inoffensifs, qui sont venus s’amuser avec nous pendant une bonne vingtaine de minutes. Nous ne sommes pas près d’oublier ce moment magique.

A peine le temps de quelques baignades et c’est déjà l’heure pour le soleil de se coucher.

Petit retour en arrière : quand nous sommes arrivés sur l’île, on nous a bien expliqué que l’eau douce était rationnée et que nous avions droit seulement à cinquante litres par personne et par jour. Autant dire rien du tout. Un employé vient relever les compteurs d’eau tous les matins et doit nous alerter gentiment le premier jour en cas de dépassement. Nous avons donc décidé, dès le premier soir, de prendre notre douche quotidienne en n’utilisant qu’un mince filet d’eau. Le résultat est incroyable : 26 litres pour chacun de nous quatre en moyenne le premier jour !  Comme quoi, quand on veut…

A partir de là, les jours vont tous se ressembler, mais ils vont surtout hélas passer très vite ! Le rythme paisible auquel ils s’écoulent n’est qu’à peine troublé par le va-et-vient quotidien des bateaux.

Ils viennent faire goûter à leurs passagers les beautés de Kanawa.

Nous passons nos journées à profiter des charmes de l’île : plage, baignades, snorkeling…

Sur la plage, un arbre à lampions abrite quelques tables auxquelles nous prenons nos repas, les pieds dans l’eau. Difficile d’imaginer un cadre plus délassant…

Les couchers de soleil s’enchaînent. Un soir, le ciel prend petit à petit une étonnante teinte marron-violacée.

Dès le lendemain, il retrouvera son bleu habituel.

Nous passons également une partie de nos journées à discuter avec les cuisiniers du restaurant de l’île. A force de côtoyer tous ces touristes, ils sont pris d’une grande envie de voyager et de découvrir des horizons lointains eux aussi. Alors ils nous posent beaucoup de questions sur l’Europe et la France, qui semblent autant les faire rêver que nous l’Indonésie ! Et puis ils ne parlent pas très bien l’anglais : ils profitent donc de leur contact quotidien avec les occidentaux qui viennent ici pour essayer de progresser dans cette langue, dont ils ont très bien saisi l’importance. A l’inverse, je leur demande de m’apprendre quelques mots indispensables en Bahasa : mer, soleil, île, bateau, dragon, requin, tortue… Ça les fait beaucoup rire.

ARTHUR FACE AU REQUIN

Dès notre arrivée sur l’île, plusieurs personnes nous ont informés qu’au bout de la plage se trouvait un petit spot à tortues et à requins pointe noire, dans moins de deux mètres d’eau. Victor, Arthur et moi n’avons dès lors plus qu’une idée en tête : nager à leur rencontre avec palmes, masque et tuba.

Nous tentons notre chance plusieurs fois et c’est notre troisième tentative (hélas sans Victor, resté cette fois-là sur la plage) qui sera la bonne.

Après à peine cinq minutes de palmage, nous apercevons une première tortue de loin. Puis très vite une deuxième, que nous parvenons à approcher sans la déranger. Après une minute d’observation, elle disparaît tranquillement dans les profondeurs au-delà du tombant.

Mais une poignée de secondes plus tard, c’est le moment tant espéré : un requin pointe noire, fin et racé, apparaît à sept ou huit mètres de nous à peine. Il n’atteint pas les deux mètres de long mais Arthur est en extase : son « vieux » rêve de plonger avec des requins est enfin en train de se réaliser.

Pour moi aussi le moment est exceptionnel. J’ai déjà plongé avec des requins de récifs, mais partager avec mon fils de 8 ans cet instant dont il rêve si fort depuis si longtemps est un moment intense pour moi. Du coup, mes yeux sont plus rivés sur Arthur en extase que sur le squale : le premier nage en direction du second pour essayer de mieux l’observer. Arthur en oublie qu’il a son appareil photo en main et il ne pense pas à l’utiliser. J’essaie de lui faire signe de prendre des photos mais rien à faire, il est comme hypnotisé par le gros poisson, qu’il dévore des yeux ! Le requin, plutôt craintif, finit par nous contourner.

Nous n’avons pas le temps de nous remettre de cette rencontre mémorable que nous nous retrouvons nez-à-nez avec une troisième tortue. Elle est en train de se nourrir, posée sur les coraux à deux petits mètres de profondeur. Arthur enchaîne les apnées et s’en approche à cinquante centimètres mais sans jamais la toucher pour ne pas la perturber, comme je le lui ai appris.

Nous savourons pleinement ce moment qui dure cinq bonnes minutes avant de retourner à la plage.

Arthur gardera des images de cette plongée plein la tête, moi aussi. Nous retournerons sur ce petit spot le lendemain avec Victor mais sans revoir de Pointe Noire. En revanche, nous pourrons observer encore une fois une belle tortue de près.

Au milieu du séjour, nous reconnaissons au mouillage le bateau de Sofyan, à quelques encablures de la côte. Nous allons au bout du ponton pour nous approcher un peu et quand Sofyan apparaît au bout de cinq minutes sur le pont du bateau, nous l’appelons. Il ne nous a pas oubliés, fait venir Yon, Kevin et Juna et, hilares, nous nous faisons tous de grands signes.

Le bateau de Sofyan au mouillage

Puis Sofyan met un paddle à l’eau et nous rejoint. Il emmène Victor et Arthur faire un tour sur sa planche puis la leur prête pendant qu’il discute un bon moment avec nous. La relation que nous avons nouée avec lui et son équipage est simple mais chaleureuse et sincère. Nous avons beau savoir que nous ne nous reverrons sans doute plus jamais, c’est un vrai plaisir, apparemment partagé, que de les retrouver ici.

Kanawa – Bateaux traditionnels amarrés au ponton

LE COUP DU SORT

L’avant-dernier jour de notre séjour sur Kanawa s’annonce bien : il fait beau comme toujours, et la marée haute approche. Nous avons fait une sortie snorkeling une fois à marée descendante et nous nous sommes retrouvés piégés au-dessus des coraux, qui éraflaient parfois notre ventre. Nous ne savions pas qu’à marée basse, les coraux émergeaient de l’eau ici.

Donc ce matin-là, la mer étant suffisamment remontée, l’heure est enfin venue de partir en snorkeling. Le petit cri que pousse Marie, en shootant fort dans un rocher caché dans l’eau et le sable, ne m’alerte d’abord pas plus que ça. Mais elle a vraiment mal et ne peut plus marcher, car c’est assez fort qu’elle a projeté son petit doigt de pied contre cette maudite pierre. Le résultat est franchement impressionnant : l’orteil en question forme un angle droit avec celui d’à côté ! Dans les heures qui suivent, il passera d’ailleurs par presque toutes les couleurs de l’arc-en-ciel : rouge d’abord, bleu ensuite, indigo et violet pour terminer… Nous en rigolons aujourd’hui mais pas à ce moment-là car, bien que pas très douillette, Marie a vraiment mal.

En voyage, nous adorons nous rendre dans des endroits reculés et isolés. Il faut juste ne pas rencontrer de problème. Or un problème, en voilà justement un et sur Kanawa, il n’y a pas de téléphone. Nous nous adressons donc au personnel pour savoir comment soigner Marie. Impressionnés eux aussi par la position pas très orthodoxe de son orteil, ils nous proposent de nous emmener voir un médecin à Labuan Bajo et appellent leur contact là-bas, par le biais de la radio. Il nous réceptionnera au port et nous emmènera en voiture chez un docteur. Mais nouveau problème : le moteur du bateau de l’île est en réparation depuis plusieurs semaines (!) et pour y remédier, il va falloir dérouter un pêcheur qui navigue dans les parages.

L’attente dure depuis près de cinq heures lorsque nous montons enfin à bord d’un petit bateau traditionnel, occupé par un pêcheur et ses jeunes fils. Ces derniers ont entre cinq et dix ans seulement mais ils savent déjà faire plein de choses à bord. Le vieux bateau avance péniblement à quelques nœuds, au rythme bruyant de type « teuf-teuf » du vieux moteur, et nous comprenons vite que nous ne serons sans doute pas de retour ce soir.

Une fois arrivés à bon port, celui de Labuan Bajo, nous remercions notre pêcheur et ses fils et leur payons le prix convenu. Là, le chauffeur qui nous attendait en voiture nous emmène à l’autre bout du village, chez le docteur. Nous sommes quelques-uns à patienter dans une case qui nous dépayse totalement, et où l’attente d’une bonne heure passe finalement assez vite en discutant avec les autres patients. Ici, tout le monde est malade mais tout le monde a quand même le sourire aux lèvres.

Le médecin qui nous accueille ensuite parle anglais. En tâtant délicatement le petit orteil tout tordu de Marie, il évoque une simple élongation du tendon. Il préférerait prescrire une radio à Marie mais comme nous rentrons en France dans trois jours, il lui suggère de la passer plutôt là-bas. Ce qu’elle fera dès notre retour. Pour la petite histoire, le diagnostic sera alors complètement différent : fracture de l’orteil ! Marie aura donc souffert courageusement en silence pendant les derniers jours de notre périple en Indonésie.

En sortant de chez le médecin, nous prenons conscience qu’il ne nous reste qu’une seule journée, celle du lendemain, à passer sur Kanawa et nous voulons donc en profiter à fond. C’est pourquoi nous allons retrouver notre pêcheur de l’aller afin de voir s’il peut nous ramener sur notre petite île dès ce soir. Il n’est pas très chaud car il fait nuit maintenant et, outre les quatre à cinq heures aller-retour que va lui prendre ce trajet, il craint surtout l’arrivée à Kanawa : les coraux effleurent la surface de l’eau, or il navigue à vue et comme il fait nuit… Mais il accepte assez rapidement, moyennant un prix qu’il majore par rapport à l’aller. Deux grosses heures plus tard, l’œil aiguisé de son fils aîné le guide parfaitement entre les patates de corail pour les derniers hectomètres, que nous parcourons vraiment au ralenti. Le restaurant de l’île, bien que fermé, accepte de nous faire manger un morceau rapidement.

Les médicaments que nous avons emmenés avec nous depuis la France permettent à Marie de ne pas trop souffrir le dernier jour, que nous savourons à 200 %. Le soir, je monte faire quelques photos depuis le sommet de la petite colline qui domine l’île.


L’ÎLE DES DIEUX : BALI


Le lendemain, nous quittons Kanawa pour une île bien plus réputée encore : Bali. Nous allons y passer les deux derniers jours de notre périple. Bizarrement, Bali ne nous séduira pas vraiment. C’est sans doute dû au fait que nous en avons tellement pris plein les yeux pendant près d’un mois, que cette île ultra-touristique nous déçoit un peu. Sans doute faudra-t-il y revenir un jour, hors saison, pour la savourer comme elle le mérite…


  • Résumé vidéo (2 mn) – Volcans, temples, petits villages de pêcheurs, îles paradisiaques : l’Indonésie dans toute sa splendeur…


  • Indonésie, Bornéo, juin 2018 – L’un des derniers orangs-outans sauvages de la planète semble se battre à mains nues contre le bulldozer qui vient d’abattre son arbre et décime la forêt qui lui sert d’habitat : lire la vidéo (source : International Animal Rescue). Sur sa page Facebook, l’asso indique qu’entre 1995 et 2015, la déforestation intensive à Bornéo a causé la disparition de plus de 100.000 orangs-outans…


INFOS PRATIQUES


TRANSPORTS


Au fil du séjour, nous avons pris successivement sur place l’avion, le train, le tuk-tuk, la voiture, le bus et le bateau.

  • L’avion : à défaut d’être rentable financièrement, il permet un gain de temps considérable. C’est pour ça que nous l’avons utilisé à plusieurs reprises : nous avons pris un aller simple Jakarta-Yogyakarta et un A/R Denpasar-Labuan Bajo, sans oublier l’aller simple Labuan Bajo – Ende qui a été annulé à cause de l’éruption du Raung. Si on manque de temps et si on peut se le permettre financièrement, c’est un moyen de transport efficace.
  • Le train : nous l’avons pris sur Java de Solo à Malang (durée 6h00), mais beaucoup le prennent depuis Yogyakarta après avoir visité les temples, et jusqu’à Probolinggo, près du Bromo : la durée excède alors les 10h00. Le trajet est agréable et permet de se reposer. Le train que nous avons pris de journée était à moitié vide en plein mois de juillet.
  • Le becak (vélo-taxi) : pour les trajets courts en ville. Nous en avons usé et abusé à Solo et il s’est avéré à la fois pratique et dépaysant. Seul inconvénient mais pas le moindre : on a parfois l’impression que les voitures qui nous frôlent à vive allure vont nous couper en deux…
  • La voiture : nous n’en avons pas loué et nous n’avons pas conduit en Indonésie, mais nous avons régulièrement cherché et trouvé des chauffeurs un peu partout qui se proposaient de nous emmener où nous voulions, sur un ou plusieurs jours. Nous négociions toujours le tarif ainsi que les différentes modalités avant le départ (prendre en charge, ou pas, les repas et/ou l’hébergement du chauffeur par exemple). Et sur le trajet Malang-Banyuwangi en deux jours et demi, nous avons payé à Slamet notre chauffeur le prix d’une journée supplémentaire pour son retour chez lui. Le prix : 750.000 rp par jour (x 3,5 jours donc) ; le prix un peu élevé était dû au fait que nous avions réservé ses services depuis la France par l’intermédiaire d’une amie qui nous l’avait chaudement recommandé. Avec tous les autres chauffeurs, nous avons par la suite toujours payé moins cher que ce tarif. En cas de location de voiture, il faut être très vigilant car les accidents sont fréquents et la règle qui s’applique souvent est celle selon laquelle celui qui paie est celui… qui a l’argent ! Donc en général : l’occidental. C’est un peu caricatural bien sûr, mais beaucoup de voyageurs le constatent régulièrement à leurs dépens. Enfin, attention à la conduite à gauche.
  • Le bus : nous avons pris le fameux bus « express » de Ketapang (extrémité est de Java) à Denpasar (centre de Bali). Le trajet a duré trois heures avec une conduite pour le moins sportive (heureusement que les voitures d’en face se poussaient quand notre bus leur arrivait dessus…). La traversée en bateau entre les deux îles était incluse. Un moyen de transport très efficace en temps (voir ci-dessous : « quitter Java pour Bali »).
  • Le bateau : outre la croisière dans le parc de Komodo, nous avons donc fait la rapide traversée entre Java et Bali (voir ci-dessous : « quitter Java pour Bali »).


JAVA


L’IJEN

→ Hébergement à Banyuwangi : Ketapang Indah Hotel

  • Le prix : de 25 à 45 euros. Nous avons payé 37 euros/nuit la chambre double, petit déjeuner inclus. Jolie piscine face à la mer. Organisation du transfert à l’Ijen par la réception (attention : l’hôtel est situé à 2 heures environ du volcan). Adresse : Jl Gatot Subroto km 6, Indonesia 68421. +62 333 422280

Descendre au fond du cratère de l’Ijen

Il faut d’abord monter jusqu’à la crête du volcan. Une fois là-haut, la descente au fond du cratère est à faire absolument car le paysage semble irréel. Il faut néanmoins savoir que le chemin pour descendre (quinze minutes) puis remonter (trente minutes) est escarpé.

  • Se faire guider au fond du cratère – On peut descendre au fond du cratère tout seul. Il suffit pour cela de bien regarder le chemin par lequel vont et viennent les mineurs. Néanmoins, il est fortement conseillé de demander à l’un d’entre eux de faire le guide. Les quelques euros que ça nous coûte représentent des heures, voire un ou deux jours de salaire pour eux. Il suffit de convenir du prix ensemble au moment de partir. Ils posent alors par terre leur panier double rempli de soufre et redescendent au fond du cratère en nous guidant.
  • Prévoir un masque – La fumée de soufre, qui part dans toutes les directions au gré du vent, peut s’avérer incommodante : il faut donc prévoir dans ses bagages des petits masques à peinture. Ce n’est pas la panacée mais ça préserve un peu les poumons. Également, le summum est le vrai masque que louent certains mineurs pour pas cher : il comporte un filtre qui ne laisse en principe rien passer.
  • Photos des mineurs – Les « photos volées », ici encore plus qu’ailleurs, sont à proscrire. Les mineurs sont souvent d’accord pour se faire saisir le portrait si on s’adresse à eux gentiment. Aucun d’entre eux ne m’a jamais demandé quoi que ce soit en échange, mais j’ai toujours donné un billet, c’est la pratique dans ce volcan. Ici ou ailleurs, je demande toujours l’autorisation de prendre les gens en photo mais je ne donne jamais rien en échange. Là, au vu de leurs conditions de travail, je n’ai pas hésité une seconde.
  • Visites de nuit – Pour les plus courageux, il y a la possibilité de se rendre sur place au milieu de la nuit. Le but ? Observer de nuit, au fond du cratère, le soufre jaillir de terre un peu partout sous la forme d’une multitude de flammes d’un bleu métallique qui est paraît-il impressionnant.


LE BROMO

L’avantage de loger sur place est double : non seulement cela permet de se lever un peu plus tard au moment d’aller admirer le lever du soleil sur le Bromo, mais surtout, les hôtels du site bénéficient d’une situation exceptionnelle sur le rebord de la caldeira, face aux volcans.

Depuis la terrasse des chambres, on a ainsi une vue incroyable sur les volcans. Mais il vaut mieux réserver ces chambres à l’avance et idéalement, en demander une située en première ligne.

Concernant la nuit, la réputation de grand froid dont jouit le site n’est pas usurpée car les nuits peuvent être glaciales : alors qu’il fait si chaud le jour, les trois couches de couvertures fournies par l’hôtel, auxquelles nous avions ajouté nos propres duvets, ont à peine suffi à nous tenir au tiède.

Apparemment, certains hôtels sont avares en couvertures, il est donc fortement conseillé de s’en procurer avant l’arrivée de la nuit.

Hébergement : le Bromo Permai Hotel

  • Le prix : à partir de 30 euros.
  • Réserver tôt Nous avons payé assez cher, 53 euros/nuit la chambre double, petit déjeuner inclus, car nous avions réservé un peu tard : certains hôtels étaient déjà complets et dans celui-là, les chambres les moins chères étaient déjà toutes réservées.

Adresse : JL Cemorolawang – Ngadisari – Bromo Probolinggo 67254. Tél : +62335541021

→ Restauration – Outre la cuisine des hôtels, à deux pas de là on peut dîner dans un warung, l’un de ces minuscules restos locaux où l’on mange une cuisine simple mais plutôt bonne, et où l’on peut rencontrer des gens du coin qui ne demandent qu’à discuter. Il suffit de sortir de l’enceinte des hôtels pour en trouver un.

Bon à savoir – Si la vue sur le Bromo et les volcans voisins est féérique au lever du soleil, elle est un peu gâchée par la foule nombreuse qui se presse dans la zone aménagée d’où l’observation a lieu. Il y a une alternative consistant à arrêter le 4×4 un peu en contrebas et à traverser le peu de végétation qu’il y a là, pour se retrouver à peu près seul face aux volcans. En cas de doutes, on peut demander l’aide de l’hôtel ou du chauffeur pour nous indiquer ces endroits-là.


BOROBUDUR

Pour assister au lever du soleil depuis le sommet du temple de Borobudur, il faut avoir passé la nuit dans l’un des deux hôtels situés dans son enceinte : l’un est presque luxueux, l’autre est… carrément hors de prix ! Certes, ce principe mercantile n’est pas des plus plaisants mais le spectacle en vaut tellement la peine qu’il ne faut pas hésiter à le faire si on peut se le permettre.

Hébergement : le Manohara Hotel

→ Le prix : à partir de 100 euros. Nous avons payé 67 euros/nuit la chambre pour deux, petit déjeuner inclus mais depuis, les prix n’ont cessé d’augmenter. Le prix du ticket d’entrée au temple, situé à moins de cinq minutes de marche, est compris dans celui de la chambre.

Adresse : Komplek Taman Visata – Ji Badrawati – Borobudur, central Java, 56553. +62 293 788131

Borobudur, Manohara hotel
Les jardins du Manohara hotel, à deux pas de l’entrée du temple de Borobudur

Autrement, il y a toujours la possibilité d’arriver dès l’ouverture du temple au grand public, à 9h00. La lumière continue un peu d’enjoliver le temple et le gros de la foule n’est pas encore arrivé. Mais l’aube est tellement unique en ce lieu sacré, face aux volcans…

Le temple de Borobudur


LA PLANTATION MARGO UTOMO

Hébergement : Margo Utomo Eco/Agro Resort (à Kalibaru, Java est : à ne pas confondre avec le Margo Hill View Resort, qui fait partie du même groupe et situé non loin).

→ Le prix : 34 euros/nuit la chambre double, petit déjeuner inclus. Le jardin exotique est luxuriant et particulièrement agréable. Comble du bonheur pour les enfants : il y a une grande piscine au milieu de la végétation tropicale.

Adresse : Jl. Lap. No.10, Kalibaru Kulon, Kalibaru, Kabupaten Banyuwangi, Jawa Timur 68467. Tél +62 333 897700

Margo Utomo
La plantation Margo Utomo

→ Visite de la plantation – Il existe deux façons de faire le tour de la plantation (« Aroma tour – Spice gardens ») : la visite guidée d’une heure et celle de deux heures. Nous avons choisi celle d’une heure, qui a duré finalement presque le double grâce à la guide très disponible.

→ Restauration – Nous avons dégoté un délicieux warung sur la route qui traverse la ville (en sortant de l’enceinte de la plantation, prendre le chemin à gauche, puis tourner à droite au premier croisement ; en arrivant un peu plus loin sur la route principale qui traverse la ville, le warung est situé à une centaine de mètres à gauche). C’est délicieux et ça ne coûte qu’une poignée d’euros pour quatre repas, le patron chinois est accueillant et comme dans tous les warungs, nous y avons fait des rencontres très sympas.


QUITTER JAVA POUR BALI

A Ketapang, sur la côte est de Java, un bateau part pour Bali toutes les 30 minutes, 24h/24. La traversée dure une demi-heure environ.

→ Le bon plan : à deux pas de l’embarcadère de Ketapang, on peut aussi prendre le bus dit « express » pour Denpasar (Bali). Le billet du bateau est inclus et ce bus porte bien son nom tellement il est rapide. Durée du trajet : 3 heures en tout.



FLORES ET LE PARC MARIN DE KOMODO


Le petit aéroport de la ville est situé non loin de Labuan Bajo. Les hôtels viennent en général chercher gratuitement leurs clients à la descente de l’avion, à condition d’avoir pensé à le leur demander à l’avance. Sinon, il faut prendre un taxi pour le court trajet : pas la peine de négocier le prix (modique), ils font tous payer le même tarif.


LABUAN BAJO

Hébergements :

Golo Hilltop Hotel : de 32 à 40 euros (nous avons payé 37 euros/nuit la chambre double, petit déjeuner inclus). Situé comme son nom l’indique sur une colline, il a de faux airs de luxe avec sa petite piscine et sa vue sur la baie de Labuan Bajo.

Adresse : L Binako, Labuan Bajo, Komodo, Labuan Bajo, Komodo, Flores, Nusa Tenggara Tim. 86554. Tél +62 385 41337

Piscine du Golo Hilltop hotel, vue sur la baie de Labuan Bajo

Lorsque l’éruption du Raung empêcha notre avion de décoller de Labuan Bajo, il nous fallut trouver un autre hôtel dans la ville pour la nuit suivante, le Golo Hilltop affichant alors complet. Le personnel nous emmena gratuitement en voiture chez un concurrent, bien que situé à l’autre bout de la petite ville ! Suffisamment rare pour être signalé.

C’est à la fois pour cette gentillesse des employés, pour la propreté, pour les jardins fleuris, pour la piscine ainsi que pour le bon rapport qualité-prix de cet hôtel, que c’est une excellente adresse.

Luwansa Beach Resort Hotel : de 40 à 70 euros la chambre double. C’est l’hôtel que nous avons trouvé à l’arrache lorsque nous nous sommes retrouvés bloqués à Labuan Bajo, à cause de l’éruption du Raung. L’hôtel est très propre, il dispose en théorie du wi-fi (en pratique, la connexion est régulièrement interrompue). Il dispose d’une piscine qui donne sur une longue plage déserte. La zone de restauration extérieure mais couverte par un chapiteau est très agréable, ainsi que le personnel.

Adresse : Macang Tanggar, Komodo, West Manggarai Regency, Nusa Tenggara oriental. +62 385 244 3677


L’ÎLE DE KANAWA

Kanawa Beach Resort : la réservation des bungalows est désormais accessible par Tripadvisor, Booking.

Prix : à partir de 58 euros/nuit le bungalow double, selon la saison.

« Adresse » : Kanawa Island, Komodo, 86554, Indonésie. Infos hôtel : 01 57 32 46 83 – 01 57 32 43 15

Snorkeling – L’excellent spot de snorkeling à tortues et à requins pointe noire est situé à hauteur des derniers bungalows, côté gauche de la plage quand on est face à la mer. Partout ailleurs sur le récif corallien de l’île, on peut observer une multitude de poissons tropicaux : poissons-coffres, poissons chirurgiens, poissons-clowns, raies pastenagues à pois bleus etc. Il y a également, dans les herbiers jouxtant le ponton, quelques tout petits serpents marins rayés.

Plongée– Le club avec lequel nous avons plongé, Uber Scuba Komodo Dive Center, est situé à Labuan Bajo (Jala Soekarno Hatta, Komodo National Park, Labuan Bajo, Komodo, West Manggarai Regency, East Nusa Tenggara 86554). Tél : +62 813 3961 9724. Le spot cinq étoiles à raies mantas, accessible depuis Kanawa avec ce club de plongée,  s’appelle Mawan.

Restauration – Il faut savoir que Kanawa a quand même son talon d’Achille : le restaurant. La qualité est moyenne, la variété de la carte est nulle et le service est démesurément long : jamais moins de 45 minutes, même quand on est les seuls clients !

Heureusement, le resto est posé sur la plage et le joli cadre aide à patienter : on a les pieds dans l’eau et rien n’empêche d’aller piquer une tête en attendant les plats… Mais nous avons croisé plusieurs personnes particulièrement exigeantes qui n’ont pas supporté ce rythme pourtant typique des îles.

Ce resto, qui ne comporte aucune alternative pour manger (excepté celle de rejoindre Labuan Bajo située à 1h30 de bateau, sachant qu’il y a un bateau par jour…) constitue selon nous le seul inconvénient de Kanawa.

Bungalows – Nous avons également croisé quelques personnes qui pestaient contre l’état des bungalows. Alors soyons clairs : ce n’est pas le grand luxe malgré le prix, et ceux qui ont l’habitude de voyager dans des hôtels plus ou moins confortables n’y trouveront clairement pas leur compte. A l’inverse, ceux qui aiment voyager à la roots trouveront les lieux presque luxueux ! Nous, nous avons adoré.

Conclusion – Pour résumer, Kanawa est une petite merveille pour les amoureux de farniente, de baignades dans des eaux turquoise, de snorkeling, de paysages îliens et de douceur de vivre. Sur ces points-là, l’île faisait d’ailleurs l’unanimité auprès de tous ceux que nous avons rencontrés, y compris ceux qui râlaient contre le resto ou les bungalows. Simplement, il ne faut pas être trop exigeant en matière de confort et surtout de nourriture.

Kanawa


LEMBOR

Hébergement :

En arrivant à Lembor depuis Labuan Bajo, petit homestay après l’entrée du village sur la droite. Au niveau propreté et hygiène, les conditions sont presque identiques à celles dans lesquelles vivent les locaux.

→ Prix : 7 euros/nuit la chambre double. Très roots.


PARC DE KOMODO : CROISIÈRE PRIVÉE OU A FRAIS PARTAGÉS ?

→ Sur le port : on n’a que l’embarras du choix du bateau. Mais contrairement à beaucoup d’autres endroits dans le monde, personne ne vient harceler les voyageurs pour leur vendre ses services. Alors on peut choisir tranquillement au feeling en discutant avec les capitaines des bateaux.

Si on privatise la croisière, le prix est plus élevé mais on est alors plus autonome. Si on la chartérise avec d’autres voyageurs de passage, le prix baisse sensiblement. Il faut alors négocier clairement le prix à payer par chacun avant le départ, mais également le programme, afin d’éviter ensuite les mauvaises surprises. Il faut enfin se renseigner avant le départ sur les modalités telles que le couchage, les repas etc.

→ Nos contacts : Sofyan et Ali – On me demande souvent les coordonnées de Sofyan. Hélas, il en a changé et je ne les ai donc plus. Toutefois, voici comment vous pouvez joindre Ali Sehidun, le propriétaire du bateau commandé par Sofyan lorsque nous avons fait notre croisière : Komodo Travel (contact@komodotraveller.com). C’est à Ali qu’appartenait également la voiture avec chauffeur avec laquelle nous avons visité l’ouest de Flores, lorsque l’éruption du Raung nous a empêchés de prendre notre avion pour le Kelimutu et les Lio. Ali s’est toujours montré extrêmement sympathique et serviable, et nous avons pu négocier sans difficulté le prix de la voiture. Il est fort possible qu’il confie toujours l’un de ses bateaux à Sofyan. Sinon, même avec un autre capitaine, la croisière dans les eaux du parc de Komodo restera magique…

→ Le prix de la croisière privée : nous avons payé 350 $ pour 3 jours et 2 nuits en croisière privée (nous étions les seuls clients à bord). Pour les budgets plus modestes, il ne faut pas hésiter à chartériser la croisière avec d’autres voyageurs : on n’est pas les seuls à bord mais les sites visités sont les mêmes.

Mal de mer – Pour les habitués au mal de mer, une solution miracle : Nausicalm. L’essayer, c’est l’adopter ! En plus, les adeptes de l’homéopathie pourront aller consulter leur médecin pour un traitement préventif et curatif (Petroleum, Cocculus Indicus, Borax, Bryonia, Tabaccum selon les symptômes).


DRAGONS : KOMODO OU RINCA ?

90 % de la population de dragons vit sur Komodo et Rinca. Toutes les personnes que nous avons rencontrées en Indonésie nous ont dit la même chose : il est de plus en plus difficile d’apercevoir des dragons sur Komodo, alors que c’est très fréquent sur Rinca (pas systématique, mais très fréquent). C’est donc sur cette île qu’il vaut mieux se rendre pour avoir le plus de chances d’en voir.

Car même si la fréquentation de Rinca a tendance à augmenter, on ne s’y bouscule pas pour autant. On a vraiment l’impression de se trouver en pleine nature sauvage.

Rinca est aussi connue pour héberger de grosses mouches qui piquent. Nous l’avions lu et n’y avions guère prêté attention mais à peine avions-nous débarqué sur l’île que Marie se faisait piquer au niveau du pied. La piqûre de cet insecte a beau être sans danger, elle n’en est pas moins douloureuse. C’est pourquoi les visiteurs qui se rendent sur Rinca et qui, contrairement à nous, suivent les conseils qu’on leur donne, portent des pantalons et des tee-shirts manches longues…

A lire : L’Indonésie renonce à fermer l’île de Komodo aux touristes mais augmente les prix…



BALI


Hébergements :

→ Melati View Hotel : 10 à 40 euros (nous avons payé 34 euros pour 4 tout inclus : petit déjeuner, taxes et frais de service). Situé à Kuta, non loin de l’aéroport. Ce petit hôtel, qui a été difficile à trouver, comporte une étonnante piscine intérieure, minuscule mais rafraîchissante. Le restaurant est très bon.

Adresse : Jalan Kartika Plaza, Gang Melati No. 1, Kuta, Kabupaten Badung, Bali 80361. Tél +62 361 766 656.

Radiant Hotel and Spa : 13 à 40 euros (nous avons payé 43 euros pour 4 tout inclus : petit déjeuner, taxes et frais de service). Chambres spacieuses extrêmement propres, piscine extérieure, personnel très serviable, situé à proximité de l’aéroport et de la plage (15-20 minutes à pied)… Un hôtel presque luxueux à un prix très abordable.

Adresse : Jl. Puri Grenceng No.46, Tuban, Kuta, Kabupaten Badung, Bali 80361. Tél +62 361 935 2106



→ Quelques sites internet utiles

Site de l’office du tourisme : office du tourisme Indonésie

Autres sites internet d’infos : info indonésie (en français) et Indonesia tourism (en anglais)

Épopées d’Asie est une agence de voyages qui sort des sentiers battus. Tenue par un couple franco-indonésien, elle organise des périples originaux et mémorables en Indonésie ainsi que dans une bonne partie de l’Asie.



A lire aussi :

La Bolivie


BOLIVIE : AU CŒUR DES ANDES


  1. Bolivie : l’arrivée en bus depuis le Pérou
  2. Des paysages époustouflants : le Sud-Lipez et le Salar d’Uyuni
  3. La Paz et le site pré-inca de Tiwanaku
  4. Infos pratiques

La Bolivie constitue la deuxième et dernière partie de notre périple au cœur des Andes, après le Pérou, qui nous a laissé des souvenirs impérissables. A tel point que nous n’imaginons pas pouvoir trouver mieux en Bolivie. Et pourtant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises…

Notre séjour bolivien se déroulera en deux étapes :

  • Pour commencer, les grands espaces naturels du Sud-Bolivie, dont la réputation n’est plus à faire : le Salar d’Uyuni et le Sud Lipez.
  • Ensuite, brièvement, La Paz puis le site pré-inca de Tiwanaku, situé cinquante kilomètres plus loin.

→ Toutes les infos pratiques sont en fin d’article.


C’est à Puno (Pérou) que nous montons dans un bus en direction de La Paz. Il longe le lac Titicaca un long moment avant de passer un petit poste-frontière perdu quelque part entre le Pérou et la Bolivie.

Un peu plus loin, c’est de manière insolite que nous allons franchir le détroit de Tiquina. Dans un premier temps, le bus s’arrête afin de faire descendre tous les passagers. Et pendant que, en quelques minutes, on nous emmène tous à bord d’un petit bateau jusqu’à la rive d’en face, nous apercevons le bus, au loin dans notre sillage, se faire charger sur une étroite barge. Il y est solidement arrimé pour franchir à son tour le détroit de Tiquina.

Vu l’état de la barge en question, nous ne pouvons nous empêcher de regretter d’avoir laissé nos sacs à dos à bord ! Mais la traversée se passe elle aussi sans encombre et trois quarts-d’heure plus tard, nous pouvons remonter tranquillement dans notre bus et reprendre la route comme si de rien n’était.

Le lac Titicaca, côté Pérou

A Puno, nous avons pris des billets très bon marché. En contrepartie de la poignée de Sols (la monnaie péruvienne) qu’ils nous ont coûté, le bus est évidemment très basique, et son confort s’avère spartiate puisque nous sommes serrés comme du bétail tellement les sièges sont étroits.

Après neuf heures de ce trajet atypique entre les deux pays, nous arrivons enfin à La Paz, où nous allons enchaîner avec un autre bus, de nuit celui-là, pour rejoindre le Sud-Bolivie où se trouvent, paraît-il, quelques-uns des plus beaux paysages de la planète : c’est justement ce que nous sommes venus vérifier…


C’est au lever du soleil que nous arrivons enfin dans la petite ville d’Uyuni. C’est le point de départ des excursions en Jeep vers ces fameuses étendues sauvages du Sud Lipez et du Salar d’Uyuni.

Les voyages proposés par les agences, qui pullulent à Uyuni, durent un à trois jours, voire quatre pour ceux qui veulent inclure une ascension de volcan, lesquels culminent souvent entre 5.000 et 6.000 mètres d’altitude. Nous décidons d’en profiter au maximum mais sans ascension, et choisissons donc l’excursion de trois jours.

C’est ainsi que nous nous retrouvons à sept dans une Jeep : quatre voyageurs uruguayens, avec qui nous sympathisons immédiatement, et le chauffeur qui fait aussi office de guide et ponctuellement de cuisinier, Alejandro.

L’église San Cristobal, non loin d’Uyuni

Il n’y a évidemment aucune route sous ces latitudes boliviennes.

C’est donc sur des pistes cahoteuses que, pendant trois jours, nous allons arpenter ces fameux paysages typiques de la Bolivie. Perchés entre 4.000 et 6.000 mètres d’altitude et battus par les vents, ils sont éparpillés entre volcans et lagunes multicolores.

Après avoir roulé un bon moment, nous faisons la pause-déjeuner dans un décor de western.

Nous avons beau passer une assez longue partie de la journée dans la Jeep, ce n’est pas un problème : car nous faisons la route le nez collé à la vitre pour ne rien rater des paysages qui défilent. Pourtant, Alejandro nous assure que cette première journée n’est rien comparé à ce qui nous attend les deux jours suivants…

Au loin, la Laguna Blanca

Lorsque nous arrivons en fin de journée à la fameuse Laguna Colorada, le temps est superbe mais le vent glacial qui souffle en permanence nous transperce jusqu’aux os. Alejandro nous explique que nous la reverrons demain matin, à un moment de la journée où ses couleurs seront beaucoup plus vives.

Premier aperçu de la Laguna Colorada

Nous sommes à près de 4300 mètres d’altitude. La région est à la fois désertique, glaciale et grandiose. D’une grande aridité, les paysages dépouillés situés aux alentours de la Laguna Colorada valent également le coup d’œil.

Une fois le soleil couché, nous gagnons une habitation dans laquelle nous allons passer la première nuit de notre périple sud-bolivien. Elle a été transformée en dortoir basique pour les voyageurs de passage.

C’est ainsi qu’avec nos nouveaux amis uruguayens, nous nous retrouvons à six dans cette vaste chambre à affronter une température nocturne qui ne dépassera jamais les 5°C ! Nous passons donc la nuit tout habillés, blottis au fond de notre duvet et recouverts par trois épaisses couvertures en alpaga, certes chaudes mais qui pèsent un âne mort.


Le lendemain matin, c’est le bout du nez gelé que nous entendons enfin le réveil sonner, à cinq heures. Il faut en effet se lever tôt pour assister aux premiers rayons du soleil sur les geysers de Sol de Mañana (« soleil du matin »).

Lorsque nous arrivons sur place, tout est gris. Mais le soleil en se levant, va vite donner des couleurs à ce site d’exception.

Le sol est parsemé d’une multitude de petits cratères au fond desquels la boue… bout ! La forte chaleur du sous-sol volcanique provoque la formation de colonnes de fumées plus ou moins hautes : ce sont les geysers de Sol de Mañana.

Il faut d’ailleurs faire attention où l’on pose les pieds car le sol est instable. Parfois, il s’effondre sous les pas des visiteurs, qui souffrent alors de brûlures pouvant s’avérer assez graves. Et dans cette vaste région désertique, le premier hôpital n’est pas à côté…

La veille, Alejandro nous a expliqué que le meilleur moment pour découvrir les geysers était le lever du soleil. Mais c’est aussi la période optimale pour admirer la fameuse Laguna Verde (Lagune Verte). Il nous a donc demandé de faire un choix entre les deux, sachant que l’autre site ferait de toute façon partie lui aussi de l’itinéraire, mais plus tard dans la journée, à un moment moins favorable.

Sol de Mañana : le bien nommé « soleil du matin »

Avec l’approbation de nos amis uruguayens, notre choix de lever de soleil s’est finalement porté sur les geysers… et maintenant que nous y sommes, aucun de nous six ne regrette ce choix !

Car ce site est irréel. Partout, la fumée sort des entrailles de la Terre et l’odeur de soufre est omniprésente : la terre bout, vibre, crache, bref elle vit et c’est impressionnant.

Il faut bien dire que le fait de se balader au milieu de ces petits cratères fortement actifs provoque une sorte d’ivresse indescriptible.

Ces geysers sont situés à 5.000 mètres d’altitude, soit sensiblement plus haut que le Mont Blanc par exemple.

Alejandro nous presse de partir car l’heure tourne et il y a d’autres sites à découvrir. Mais nous avons du mal à nous arracher à ce spectacle.


Après avoir fini par nous convaincre de remonter dans la Jeep, Alejandro nous emmène à quelques kilomètres de là, où nous découvrons un autre lieu typique de la région. L’eau qui s’écoule un peu partout provient des geysers voisins d’où nous venons. Elle est donc chaude (38° C environ), alors que la température de l’air peine à atteindre 0° C en ce petit matin.

Une sorte de petite piscine a été aménagée là, en plein air. C’est un vrai plaisir que de se baigner dans ce lieu insolite, et en plus ça réchauffe. Quand on peut joindre l’utile à l’agréable…

Ces eaux chauffées servent donc de jacuzzi naturel non seulement aux humains, mais également aux nombreux oiseaux qui vivent dans ces contrées reculées. Une aubaine pour eux l’hiver lorsque la température de l’air descend à -25° C.


La journée ne fait que commencer et pourtant, nous en avons déjà pris plein les yeux. Et ce pays est décidément incroyable puisque ça va continuer ainsi toute la journée. D’abord avec l’Arbol de Piedra et le désert au milieu duquel il joue les équilibristes.

Puis avec les fameuses lagunes colorées, qui pullulent dans la région. Il s’agit de lacs contenant une multitude de micro-éléments d’origine volcanique. Lorsque le vent fait bouger la surface de l’eau, ces éléments microscopiques se mettent également en mouvement, transmettant ainsi leurs couleurs éclatantes à chacune de ces lagunes.

La plus réputée d’entre elles est la Laguna Colorada. Nous l’avons déjà vue hier soir mais ce n’était pas le meilleur moment de la journée pour l’admirer. Ce matin, Alejandro nous y emmène donc une nouvelle fois, en nous promettant que ses couleurs seront beaucoup plus vives qu’hier soir. Et en effet, le spectacle est au rendez-vous.

Nous sommes ébahis par ces paysages de nature inviolée, qui s’avèrent au-delà de ce que nous sommes venus chercher ici, au coeur des Andes.

Ce n’est pas un hasard si cette lagune est si réputée : toisée par les volcans et accompagnée par une colonie de lamas et de flamands roses, ses couleurs presque fluo sont irréelles.

Ces grands espaces qu’on admire à 360° font un bien fou aux citadins que nous sommes. Ils transpirent le calme et la sérénité. L’air y est pur, le silence règne et il n’y a absolument personne d’autre que nous. Un pur régal.

En quittant ce site que nous ne sommes pas près d’oublier, nous nous disons qu’il constitue sans doute le point culminant de notre périple sud-bolivien car franchement, il sera difficile de trouver mieux. Et pourtant…

En attendant, nous allons voir une autre lagune fameuse, la Laguna Verde. Comme nous l’a dit Alejandro la veille, cette fin de matinée n’est pas le meilleur moment pour l’admirer car à cette heure-là, son vert est terne. Il n’empêche que le site vaut quand même le détour, notamment avec le Licancabur en toile de fond, un volcan dont le sommet frôle les 6.000 mètres d’altitude (5.920 mètres précisément).

La Laguna Verde dominée par le Licancabur

Nous passons le reste de la journée à traverser cette région aride, sans jamais nous lasser de ses paysages uniques.

Et ce ne sont pas quelques menus incidents techniques qui vont nous gâcher ce fabuleux périple.

Alejandro : notre chauffeur-guide-cuisinier… et mécano

Nous croisons de temps en temps quelques-uns des rares quadrupèdes qui s’aventurent encore à cette altitude.

Renard de Magellan
Viscache

A l’exception des quelques Jeep que nous croisons dans la journée, les signes de présence humaine sont rares dans cette région reculée. Rares mais voyants !

Los Flamencos Eco Hotel

Nous poursuivons notre route de lagune en lagune, avec toujours un ou deux volcans en ligne de mire.

La Laguna Hedionda

Après quelques heures de piste à travers des paysages toujours aussi fascinants, c’est dans un hôtel de sel que nous allons terminer cette journée de fous qui nous a permis d’en prendre plein les yeux.

Encore une lagune très colorée, jaune celle-là

Et pourtant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises car le spectacle n’est pas terminé : demain, nous nous lèverons à nouveau aux aurores pour découvrir dès les premières lueurs du jour la perle du sud-Bolivie : le fameux Salar d’Uyuni.


Lorsque nous quittons notre charmant hôtel de sel au petit matin, il fait encore nuit. Nous montons dans la Jeep puis nous roulons quelques dizaines de minutes pendant lesquelles nous commençons à apercevoir le Salar sous nos roues, au fur et à mesure que la nuit s’estompe. Puis Alejandro nous arrête au beau milieu de cet immense désert de sel : c’est de là que nous allons guetter l’arrivée du soleil.

Le silence est total, à peine brisé de temps à autre par le crissement du sel sous nos pieds dès que nous faisons quelques pas. Ici, notre sentiment d’être tous les sept à peu près seuls au monde est très fort. L’endroit et le moment sont magiques.

Ce Salar est le plus grand désert de sel du monde (cent cinquante kilomètres de long sur cent de large). Mais surtout, le sous-sol de ce site naturel d’exception renferme, hélas, une richesse inestimable : la plus grande réserve de lithium de la planète. Elle représente à elle seule un tiers des réserves mondiales et attire donc bien des convoitises.

Ce lieu unique semble irréel, et il est plutôt rassurant de savoir que seule une infime partie en est exploitée pour l’extraction du lithium. Pour le moment du moins…

Alejandro

Une quinzaine « d’îles » émergent du Salar, dont la plus connue est Isla Incahuasi.

C’est sur cette dernière que nous nous rendons après avoir pris le temps de savourer le lever du soleil sur le Salar. La petite balade sur cette « île » pour en faire le tour à pied est une étape incontournable.

Sa forme semi-circulaire rappelle qu’il s’agit d’un cratère de volcan éteint, sur lequel la nature locale a depuis longtemps repris ses droits.

Alejandro nous explique qu’ici à l’état sauvage, les cactus poussent au rythme paisible d’un à deux centimètres par an seulement. Or, certains d’entre eux dépassent les quatre mètres de haut, ce qui signifie que leur âge vénérable se compte en siècles…

Pour la balade sur l’île, on ne doit pas sortir d’un petit chemin tracé dans la rocaille, afin de ne pas aller piétiner les jeunes pousses de cette flore, inhabituelle pour les occidentaux que nous sommes.

A cette période de l’année (nous sommes en octobre), nombre de ces cactus sont en fleurs.

Mais il est temps de quitter notre île. Nous remontons dans la Jeep qui va nous faire traverser une dernière fois le Salar à vive allure, jusqu’à la pause du midi : c’est dans un hôtel de sel que nous allons déjeuner, à proximité de divers monuments dédiés au Dakar et sculptés dans le sel.

Nous préférons ne pas trop penser aux nuisances d’un tel rallye sur ce site naturel d’exception…

En repartant, les formes géométriques des dalles de sel disparaissent peu à peu, nous indiquant ainsi que la sortie du Salar est proche.

Notre périple dans le sud de la Bolivie touche à sa fin mais à l’approche du retour à Uyuni, Marie et moi n’avons pas vraiment envie de quitter cette région qui nous a tant éblouis. Nous décidons donc de modifier notre plan de voyage : nous allons rester ici un jour de plus pour profiter encore un peu de ces paysages uniques.

C’est ainsi que le lendemain, après avoir quitté nos amis uruguayens, nous nous retrouvons dans une autre Jeep, avec un autre chauffeur ainsi qu’un couple de français et deux sud-coréennes.

Cette nouvelle journée dans le Salar va commencer par un petit détour dans un cimetière où reposent… des trains ! Ils sont vieux, complètement rouillés et à l’abandon. Ce lieu étrange est situé au milieu de nulle part.

On a tendance à se demander comment tous ces cadavres de trains ont fait pour se retrouver ici.

Mais peu importe, notre principal objectif reste le Salar. Nous allons d’ailleurs en profiter pour sacrifier à la tradition des photos « déjantées » du Salar : il est si vaste qu’en jouant avec les perspectives, on peut produire des effets photographiques plutôt amusants. Je ne suis pas très clair n’est-ce pas ?! Alors regardez plutôt cette très courte vidéo (28 secondes)…

Après avoir passé la journée à revoir un peu les mêmes paysages que la veille mais sans jamais nous en lasser, notre chauffeur-guide nous emmène à l’extrémité du Salar pour admirer le coucher du soleil.

Pourquoi a-t-il choisi de nous conduire tout au bout de ce désert de sel ?… Il faut savoir que des pluies abondantes inondent chaque année le Salar de janvier à mars, et l’immergent alors sous une fine pellicule d’eau.

Plus tard dans l’année, quand la pluie arrête de tomber et que le Salar s’assèche petit à petit, son extrémité reste toutefois imbibée. Car elle est située en léger contrebas et l’eau qui s’y est donc écoulée et accumulée pendant les mois humides, y stagne les mois suivants.

C’est grâce à ça que, lors de notre visite fin octobre, la saison des pluies a beau être terminée depuis longtemps, nous avons quand même l’opportunité nous aussi d’admirer le Salar sous son joli manteau d’eau.

C’est ainsi que ce désert de sel, déjà incroyable quand il est tout sec, se transforme en miroir géant.

Les couleurs du soleil couchant sur ce gigantesque tapis aquatique nous permettent d’avoir encore une nouvelle vision de ce lieu si insolite qu’est le Salar d’Uyuni.

A l’heure du bilan, nous réalisons qu’en quatre jours à peine, nous avons vu un nombre incalculable de paysages à couper le souffle. C’est donc à reculons que demain, nous allons quitter cette magnifique région pour rejoindre La Paz.



La première chose que nous décidons de faire une fois arrivés à La Paz, c’est de prendre de la hauteur afin d’avoir une vue d’ensemble sur la ville. Mais au moment de prendre le téléphérique, nous apprenons qu’il est en panne.

Street art dans les ruelles de La Paz

Nous devons donc nous rabattre sur un taxi et le premier chauffeur que nous croisons nous assure qu’il connaît un point de vue imprenable. Une promesse sans doute destinée à nous faire monter dans sa voiture mais il a l’air tellement sincère que nous acceptons.

Et bien sûr, une fois arrivés là-haut, l’entrée du belvédère dont il nous a vanté la situation, est fermée au public pour cause de travaux ! Mais il ne se démonte pas et réussit à convaincre un membre du chantier de nous laisser entrer… moyennant bien sûr un petit bakchich ! Ce n’est pas bien grave, nous acceptons et nous nous retrouvons tout les quatre rigoureusement seuls à cet endroit.

La Paz

Cette vue urbaine nous change radicalement de tous les paysages sauvages que nous venons d’admirer dans le sud du pays au cours des quatre derniers jours.

Toutefois, ce point de vue sur la plus haute capitale du monde (3.600 mètres) cernée par les montagnes vaut quand même le détour.

Un peu plus haut encore que La Paz est située El Alto, l’une de ses banlieues, qui est quant à elle l’une des plus hautes villes de la planète (4.100 mètres).

El Alto

En nous ramenant en bas dans la ville, le chauffeur nous explique combien La Paz, qui signifie « la paix », porte mal son nom au vu des nombreuses périodes de troubles et de violences qui ont émaillé son histoire.

Le quartier culturel : musées, expositions…

La ville vit d’abord son or pillé par les colons espagnols. Plus tard, le palais présidentiel subit de si nombreuses tentatives plus ou moins réussies d’incendies que tout le monde l’appelle aujourd’hui encore « le palais brûlé » (Palacio Quemado).

Enfin, c’est d’une manière pas naturelle du tout que différents présidents boliviens perdirent la vie pendant l’exercice de leurs fonctions. L’un d’entre eux, Gualbarto Villarroel, fût même pendu haut et court en 1946 face à la foule rassemblée sur la place publique, en plein centre-ville.

Bref, c’est sans transition qu’en descendant du taxi après cette courte mais intéressante leçon d’histoire, nous nous retrouvons dans un quartier démuni. Il grouille de vie, et toutes ses rues sont entièrement dédiées au marché.

Un peu plus loin dans un quartier en construction, nous sommes impressionnés par les échafaudages, aussi fragiles en apparence que solides en réalité.

Forêt d’étais 100 % biodégradables…

En déambulant dans les rues du centre-ville, nous nous laissons guider par le son lointain d’une fanfare, jusqu’à ce que nous nous retrouvions au beau milieu d’une énorme fête populaire. Elle réunit plusieurs milliers de personnes.

Les gens sont tous amassés dans les rues, dont certaines sont fermées à la circulation pour l’occasion. Je vivrai là une petite mésaventure sans conséquence en termes d’insécurité (voir les « infos pratiques » en fin d’article).

En tout cas, la fête est belle, les costumes des centaines de personnes qui défilent sont hauts en couleurs, et les fanfares qui se succèdent s’en donnent à cœur joie.

 

Malgré cette jolie fête, nous n’avons jamais été vraiment emballés par l’atmosphère de la ville. Nous décidons donc d’aller passer notre dernière journée à Tiwanaku, petite ville située à une grosse cinquantaine de kilomètres de La Paz.


Il s’agit d’un site archéologique où vivait la civilisation du même nom, bien avant l’avènement des Incas. Le site est classé par l’Unesco au patrimoine de l’humanité.

Les vestiges de Tiwanaku

Ce site est aussi intéressant que méconnu, donc très peu fréquenté. Les vestiges les plus anciens qu’on y découvre ont jusqu’à mille ans de plus que les sites incas les plus récents ! Cette civilisation pré-Inca a vécu du Ve au XIe siècle.

Aucun voyageur transitant par La Paz ne devrait être autorisé à faire l’impasse sur un tel site. Pourtant, tout le monde n’est pas de notre avis puisqu’il est quasiment vide.

  

En ce qui nous concerne, c’est sur cette petite merveille perdue au fin fond de la Cordillère des Andes que nous terminons ce voyage exceptionnel.


Merci à Routard.com, qui a mis en avant cet article sur la Bolivie en le nommant « COUP DE CŒUR » de la rédaction !


  • Résumé vidéo (3 mn) : en immersion au cœur des Andes (Pérou et Bolivie)…

Une lagune du Sud Lipez, cernée par les volcans

En bus basique. Durée du trajet : 9h00 (attention au décalage horaire : +1h en Bolivie)ticketsbolivia.com

Le prix : 22 $ par personne.

A noter qu’en chemin, au détroit de Tiquina, les passagers du bus doivent en descendre pour faire une courte traversée du lac Titicaca (une dizaine de minutes) sur un petit bateau à moteur. Il est suivi par une barge sur laquelle a été arrimé le bus, lequel est donc vide de ses passagers.


En bus de nuit semi-cama (sièges inclinables) par Todo Turismo. Durée du trajet : 11h00 : boliviatravelsite.com

Dîner chaud et petit déjeuner compris, film à bord et wi-fi.

Le prix : 39 $ par personne.

Nous avons réservé une semaine à l’avance via Internet car quand on achète les billets le jour-même à la gare routière, le bus est souvent déjà complet.


Hôtel Avenida : situé en centre-ville à dix minutes à pied de la gare routière. Très bon hôtel.

 Le prix : 30 $ la chambre pour deux avec salle de bains et petit déj’ inclus.


Hôtel Akapana – Manco Kapac Avenue. Petit hôtel sans prétention qui présente l’avantage d’être situé à cent mètres de l’entrée du site pré-Inca de Tiwanaku.

→ Le prix : 35 $ la chambre (minuscule) pour deux personnes avec douche privée. Très bon accueil et très bon resto.

L’hôtel Akapana

Petit retour en arrière. Avant le début de notre voyage, beaucoup de gens nous avaient mis en garde contre la forte insécurité qui régnait selon eux en Amérique du Sud, y compris l’une de nos connaissances indirectes : bolivienne, elle nous avait expliqué qu’elle n’avait pas le souvenir d’avoir connu son pays aussi peu sûr qu’aujourd’hui et que, sans tomber dans la parano, il nous faudrait être sans cesse vigilants.

C’est pourquoi, dans les rues de La Paz, c’est sur le ventre que nous avons décidé de porter nos petits sacs à dos (ceux pour la balade, pas les gros sacs à dos de voyage). Mais lorsque j’en ai sorti mon appareil photo, j’ai remis machinalement mon sac à dos… sur mon dos ! A partir de là, il a suffi d’une petite poignée de minutes à peine pour que je sente une légère pression au niveau des omoplates : je me suis retourné immédiatement et me suis retrouvé nez-à-nez avec un type qui faisait semblant de ne pas me voir, l’air de rien.

J’ai immédiatement vérifié mon sac : la fermeture éclair avait été partiellement ouverte, mais il n’avait pas eu le temps d’attraper quoi que ce soit. Un autre homme à trois mètres de nous me faisait discrètement signe que le premier type avait ouvert mon sac.

Conclusion : on peut se faire dépouiller à l’autre bout du monde comme à deux pas de chez soi. Simplement, la moyenne de vols à l’arraché ou dans les bus notamment est élevée en Bolivie, et il convient donc d’être sans cesse vigilant : un voyageur averti en vaut deux.

Ouvrons l’œil !

Dès la descente du bus de nuit à Uyuni, les rabatteurs se précipitent sur les voyageurs mal réveillés pour leur vendre les services de leur agence. Les tours sont à peu près identiques (un jour ou trois jours pour visiter le fameux Salar d’Uyuni ainsi que le Sud Lipez), mais pas les prix, qui varient du simple au triple.

La Laguna Colorada

Deux raisons nous ont fait choisir Thiago Tours. D’une part, nous avions beaucoup lu et entendu parler des accidents de 4×4, régulièrement mortels, souvent dus à l’alcoolémie des chauffeurs. Apparemment, les agences les plus sérieuses dans ce domaine sont aussi les plus chères.

D’autre part, de toutes les agences dont les rabatteurs se sont jetés sur nous, Thiago Tours était la seule à avoir pour règle écrite le remboursement intégral du Tour en cas de simple insatisfaction des clients par rapport aux services du chauffeur, notamment en matière d’alcool.

Pour nous, c’est cet argument qui a fait pencher la balance : si le chauffeur s’alcoolise, l’agence ne le paiera pas. En revanche s’il est bon, nous lui donnerons, c’est le comble… un pourboire !

Quelques heures plus tôt en pleine nuit, sur la route en provenance de La Paz, nous avions vu des touristes se faire évacuer en ambulances, d’un bus gravement accidenté qui gisait sur le flanc en contrebas de la piste. Cela nous avait refroidis et quelques heures plus tard à Uyuni, nous n’avons donc pas hésité longtemps à choisir Thiago Tours pour son apparence de sérieux.

 Le prix : même si Thiago Tours était la plus chère des agences avec lesquelles nous avons discuté, le package 3 jours/2 nuits nous est revenu à 95 $ par personne tout compris (18 $ par personne le tour d’une journée). Ce qui reste abordable avec la sécurité en plus.

Car de retour à Uyuni après ces trois jours de tour du Sud-Bolivie, le gérant de Thiago Tours a pleinement assumé son engagement initial, puisqu’il a tenu à nous demander si nous étions satisfaits de notre chauffeur ou si nous souhaitions nous faire rembourser.

Au final, Alejandro, notre chauffeur-guide, s’est révélé parfait, et notre séjour dans le Sud-Bolivie constitue à ce jour l’un de nos plus beaux souvenirs de voyages.

N.B. Le bus de nuit de La Paz arrivant à 7h00 et le départ des tours ayant lieu vers 10h00, on a largement le temps de choisir une agence et de trouver un hôtel, entre la descente du bus et le départ du tour.


Nombreuses sont les Jeep qui partent plus ou moins à la même heure d’Uyuni, puis qui font le même tour et se retrouvent donc en même temps sur les mêmes sites. Pour éviter cette affluence (toute relative car ce n’est pas non plus la grande foule), deux solutions :

→ Depuis Uyuni, demander à l’agence de faire le tour à l’envers. Ainsi, on croise parfois un peu de monde quand même (un peu seulement), mais on est souvent seul ou presque puisque on roule à contresens des autres. Et puis on termine par l’apothéose, le Salar d’Uyuni : le meilleur pour la fin. C’est l’option que nous avons choisie et nous ne l’avons pas regrettée car régulièrement, nous étions absolument seuls sur les sites.

→ Partir de Tupiza. Cette petite ville située à 210 kilomètres d’Uyuni est beaucoup moins fréquentée. Du coup, pendant le tour du Salar et du Sud-Lipez, on rencontre très peu de monde. En revanche, il faut savoir que les voitures ne partent que lorsqu’elles sont pleines, ce qui signifie qu’il n’y a pas forcément un départ tous les jours : il faut parfois attendre un jour de plus. Pour choisir cette option, il ne faut donc pas être pressé par le temps.

La Laguna Colorada

Ne pas oublier la crème solaire avec un indice de protection élevé car en altitude (et tout le pays est en altitude !), les rayons du soleil sont particulièrement agressifs.

De même, prévoir les vêtements/duvets adaptés pour le froid mordant de la nuit (et du jour selon la saison), ainsi que le vent souvent glacial.

« La Bolivie t’attend »…

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AU CŒUR DES ANDES : LE PÉROU

Le lac Titicaca : l’île de Ticonata

C’est un voyage en immersion au cœur de l’Amérique du Sud que nous avons fait, pour y découvrir à la fois la culture andine dans les endroits les plus reculés, les paysages à couper le souffle qui bordent chaque chemin, et les vestiges précolombiens un peu partout…

Nous n’avions que deux semaines à passer sur place pour faire notre périple dans cette partie du monde qui nous attirait comme des aimants. Alors en préparant ce voyage, il nous a fallu faire des choix. Et pour nous, trois sites étaient incontournables :

  • le Machu Picchu au Pérou
  • les grands espaces du Salar d’Uyuni et du Sud-Lipez en Bolivie
  • le lac Titicaca de part et d’autre de la frontière entre les deux pays.

Outre ces trois sites, nous avons quand même pu flâner un peu partout au fil du parcours : à Lima et Cuzco au Pérou, ou encore à La Paz et Tiwanaku en Bolivie…

Une foule d’autres sites nous attiraient mais si nous manquions de temps pour en faire plus, c’est aussi parce que dans cette région du monde, un certain nombre de paramètres allongent les temps de trajets : l’acclimatation à l’altitude, les routes sinueuses des montagnes, ou encore les distances relativement longues (la superficie du Pérou et celle de la Bolivie représentent chacune le double de celle de la France)…


LIMA

Pour rejoindre notre première étape péruvienne, le mythique Machu Picchu, il nous faut passer par la ville de Cuzco. Ça tombe bien, elle est dotée d’un aéroport international. Mais le problème, c’est qu’elle est située à 3400 mètres d’altitude, soit l’équivalent du plus haut sommet des Pyrénées, rien que ça ! Or, si nous descendons directement de l’avion à cette altitude-là, il y a de fortes chances que nous soyons atteints par le fameux « sorroche », ce mal typique des montagnes.

C’est pourquoi nous avons préféré prendre un vol pour Lima, qui est située au niveau de la mer. De là, nous ferons quelques 21h30 de bus pour rejoindre Cuzco. Du moins en théorie, car le trajet durera finalement un peu plus de 25 heures… Le but de ce long voyage est de monter progressivement en altitude, afin de nous y accoutumer peu à peu et de résister ainsi au sorroche.

En attendant de prendre ce fameux bus, nous avons une demi-journée devant nous pour visiter un peu la capitale péruvienne. Au moment de quitter l’hôtel, la personne de l’accueil nous met directement dans l’ambiance de cette partie du monde : elle nous apprend en effet que cette nuit, il y a eu un tremblement de terre assez fort non loin de Lima (5,1 sur l’échelle de Richter). Apparemment, beaucoup de gens l’ont ressenti mais pas nous, qui étions trop occupés à récupérer du long vol depuis la France ainsi que du décalage horaire.

Notre hôtel étant situé à proximité immédiate de la basilique et du monastère Saint-François-d’Assise, c’est là que nous faisons notre première halte.

Cet édifice religieux abrite aussi les catacombes. Des milliers d’ossements y sont exposés, dans des souterrains sombres et exigus : comme toujours dans ce genre d’endroit, les lieux nous font frissonner.

Après la visite des catacombes, nous faisons un bref tour du centre-ville, où certaines ruelles sont bordées de belles bâtisses coloniales toutes plus colorées les unes que les autres.

Mais l’heure tourne et le départ pour Cuzco approche. Nous rejoignons donc la gare routière afin de monter dans le bus qui va nous faire traverser le pays en direction du Machu Picchu.

Le trajet en bus Lima – Cuzco

Ce bus à étage est un « super-cama », c’est-à-dire qu’il comporte des sièges larges, confortables et inclinables quasiment à l’horizontale. Nous qui allons y passer vingt-cinq heures, il nous fallait bien ce petit confort-là !

Le trajet Lima-Cuzco en bus, à travers les montagnes péruviennes

Si ce trajet est très long, il nous procure quand même un sacré avantage : nous pouvons admirer les superbes paysages péruviens tout en récupérant tranquillement du décalage horaire. Ce véritable marathon en bus n’est donc pas une mauvaise idée, d’autant que nous avons réservé les deux places de l’étage qui sont situées tout à l’avant, juste devant le pare-brise. Ainsi, non seulement nous avons un peu plus de place que les autres passagers, mais en plus nous pouvons dévorer des yeux les panoramas qui défilent tout au long du trajet : montagnes, petits villages etc.


CUZCO

C’est donc avec 3h30 de retard que nous débarquons enfin à Cuzco, sous une pluie battante. Nous qui avions déjà un timing assez serré, voilà qu’en plus le retard du bus nous rabote un peu le temps de visite prévu pour Cuzco. Mais ce n’est pas bien grave, nous ne nous attendions pas non plus à une ponctualité parfaite et de toute manière, nous sommes trop heureux de pouvoir enfin nous dégourdir un peu les jambes, surtout ici en terre Inca.

Nous rejoignons en taxi le Pantastico Bed and Bakery que nous avons réservé, une géniale petite auberge de jeunesse située à cinq ou dix minutes à pied du centre-ville. Notre petite chambre est accessible depuis l’étage de l’établissement par une étroite échelle de meunier. Du coup, elle nous offre une vue panoramique sur l’ancienne « capitale » de l’empire Inca et les montagnes qui la cernent.

Nous prenons à peine de le temps de poser nos sacs à dos dans la chambre et de faire un brin de toilette, puis nous partons à pied découvrir le cœur de la ville : la Plaza de Armas.

Évidemment, nous ne pouvons pas manquer la fameuse cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption, bâtie par les conquistadors dès leur prise de la ville au 16e siècle, dans le but de faire triompher leur foi chrétienne et de l’imposer aux locaux.

Nous sommes déjà passés par là tout-à-l’heure en taxi et, comme à chaque fois qu’il passait devant une église, notre chauffeur se signait quatre ou cinq fois à la vitesse de l’éclair en marmonnant quelques paroles de croyant : cinq siècles plus tard, il semble bien que les conquistadors espagnols aient réussi leur entreprise de conversion forcée…

La cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption

Ça nous fait du bien de marcher un peu après ces vingt-cinq heures passées affalés dans le bus. Nous nous contentons donc de flâner dans les rues en prenant le pouls de la ville, et de finir la journée dans un bon petit resto local.

Le lendemain matin, nous rejoignons la gare ferroviaire de Cuzco. Nous avons réservé deux places dans le fameux train panoramique qui va nous faire traverser les Andes jusqu’à Aguas Calientes, notre prochaine étape.

Le train « Vistadome »

AGUAS CALIENTES

Nous aurions bien aimé faire un trek dans la vallée sacrée des Incas pour rallier Aguas Calientes mais ce n’était pas possible car nous manquions de temps. En plus, notre organisme n’est pas encore complètement acclimaté à l’altitude, et marcher longtemps aurait sans doute été trop éprouvant.

Aguas Calientes

Encastré dans les montagnes, ce petit village de moins de 2000 habitants est posé aux pieds du Machu Picchu, dont il est en quelque sorte l’incontournable « camp de base ».

Mais à part se délasser dans les eaux thermales (d’où le village tient son nom), il n’y a à peu près rien à voir ni à faire à Aguas Calientes : il y a beaucoup de touristes et donc beaucoup d’hôtels, de restos, de boutiques de souvenirs…

Il s’agit d’un village touristique, pas d’un village authentique. Il y a bien une petite église coloniale à découvrir ainsi que la statue de l’Inca Pachacutec, le fondateur du Machu Picchu, mais c’est à peu près tout.

La statue de Pachacutec

LE MACHU PICCHU

La ville est juste le point de départ quasi-obligé vers le Machu Picchu, ce fameux site inca où l’on se rend grâce à l’un des innombrables bus qui font le trajet quotidiennement. Ce fabuleux site archéologique n’ouvrant ses portes qu’à 6h00, le premier bus part vers 5h40.

Ainsi, quand nous arrivons au départ à 5h25, la file d’attente pour le bus est déjà si longue que nous n’en voyons même pas le bout ! Incroyable. Nous avions bien entendu parler de cette forte affluence mais nous ne pensions pas que c’était à ce point, qui plus est en période creuse (octobre). Combien sont-ils devant nous : cinq cents ? Six cents ?…

Heureusement, quelques dizaines de bus se succèdent sans relâche et au bout de près d’une heure d’attente, c’est enfin notre tour. Derrière nous patientent déjà autant de personnes qu’il y en avait devant nous une heure plus tôt. Impressionnant.

Pendant une bonne vingtaine de minutes, le bus monte sur une petite route en lacets. Arrivés en haut, nous descendons du bus et une fois l’entrée du site franchie, quelques lamas nous guident vers le premier gros objectif de notre périple andin : le Machu Picchu.

Dans un premier temps, pendant trois bonnes heures, Marie et moi arpentons l’ensemble de ce site mythique en savourant cette chance que nous avons de nous trouver dans un endroit pareil.

Si ce site a traversé les siècles sans bouger, c’est notamment grâce à des règles de construction d’exception : la façon de tailler les pierres pour qu’elles s’encastrent à la perfection les unes dans les autres, est impressionnante. Pourtant, elles sont si larges et épaisses que ce travail de taille a dû nécessiter une sacrée énergie.

Au cœur du site se trouve le fameux Temple du Soleil : il s’agit d’un gros rocher au sommet duquel a été construite une tour.

Cet ensemble surmonte une sorte de petite grotte où de fins travaux de sculptures ont été réalisés. On pense aujourd’hui qu’il s’agissait d’un mausolée où reposaient des momies, et où diverses cérémonies étaient organisées.

Après cette première visite avec Marie, je vais sortir du site afin de trouver un guide francophone à l’entrée puis retourner à l’intérieur de l’enceinte avec lui. En effet, je souhaite faire une vidéo de notre périple andin comportant quelques témoignages de locaux que nous rencontrerons au fil du voyage.

Revenu devant le guichet d’entrée, je demande au premier guide que je croise s’il est francophone. Ce n’est pas le cas mais il demande aussitôt à ses collègues qui l’entourent où se trouve un certain Alaïn (prononcé à l’espagnole, ça donne « Alahine »). On l’appelle pour me le présenter. Il a l’air très sympa et je lui expose mon projet de vidéo, auquel il adhère immédiatement avec un grand sourire.

Au cours de la marche qui nous emmène en face de la huitième merveille du monde, il m’explique que sa mère, lorsqu’elle était jeune, était une fan absolue d’Alain Delon. A sa naissance, c’est donc tout naturellement qu’elle voulut le prénommer « Alain Delon » ! Mais son mari s’y opposa (sans blague ?!), concédant quand même le prénom d’Alain qu’au Pérou, tout le monde prononce donc « Alahine ».

Alain, notre guide péruvien

Et pendant deux heures, Alain va nous emmener, d’une part dans les moindres recoins du Machu Picchu, et d’autre part dans un passionnant voyage à travers le temps.

Il nous explique pour commencer que, si le Machu Picchu fût construit ici, c’était dans le but d’unifier toutes les tribus de l’Amazonie.

Puis il poursuit : « Inca » signifie « Fils du Soleil ». L’Inca était considéré non pas comme un humain mais comme un Dieu. Lui et son peuple vénéraient le Soleil : quand le temps était gris, ils étaient tristes mais dès que le soleil brillait, eux aussi rayonnaient. Car ils savaient que tout allait pousser : la végétation, les plantes et bien sûr tous les fruits et légumes dont ils avaient besoin.

Petite sieste au milieu de ruines précolombiennes

Puis c’est sans transition que je questionne Alain sur les sacrifices humains que pratiquaient les incas. Il me répond que contrairement à une idée reçue, ces sacrifices n’étaient pas violents : ils se déroulaient paisiblement.

Quand un enfant naissait un jour spécial (jour de solstice, d’éclipse, de tremblement de terre etc.), on considérait qu’il ne venait pas de ce monde. On l’éduquait en lui expliquant que ses parents l’attendaient là-haut, dans le monde du ciel et des Dieux. Et que pour aller les rejoindre, il était nécessaire de le sacrifier. Il grandissait donc avec cette idée, jusqu’à l’arrivée du « grand jour » : on lui faisait alors mâcher de la coca fraîche qui, contrairement à la coca sèche, possède des vertus anesthésiantes.

Puis on emportait son corps, endormi mais vivant, au cours de grandes processions dans la montagne et les glaciers, lesquelles pouvaient réunir jusqu’à 15.000 personnes.

Le Putucusi vu depuis le Machu Picchu

Une fois là-haut, on abandonnait son corps après l’avoir recouvert de pierres et de neige, et il s’endormait pour toujours, pour ne jamais plus se réveiller…

C’est sur cette histoire d’un autre temps que nous quittons les lieux, sous les brefs rayons de ce soleil si cher aux incas.


LE LAC TITICACA

De retour dans notre auberge de jeunesse à Cuzco, notre petite chambre d’altitude et son simple vitrage nous réservent une nuit glaciale.

Le lendemain, toujours à cause du manque de temps, c’est en avion que nous allons faire le trajet entre Cuzco et Puno. Cette ville est posée sur la côte occidentale du lac Titicaca, notre prochaine étape. Nous regrettons un peu de ne pas avoir le temps de faire le trajet entre les deux cités en bus, car le paysage est réputé magnifique. Mais d’un autre côté, il tombe de tels abats d’eau au moment où nous quittons Cuzco que finalement, nous n’allons peut-être pas rater grand-chose…

Le lac Titicaca, dominé au loin par la Cordillère des Andes

Le vol passe rapidement et après l’atterrissage, nous rencontrons Beto, un chauffeur dont nous avions réservé les services depuis la France, via Tout Pérou (cf. les infos pratiques en fin d’article). Il s’agit d’une petite agence qui se présente comme un réseau solidaire, et qui organise des voyages très personnalisables à travers tout le pays, souvent hors des sentiers battus. Nous nous étions adressés à eux pour qu’ils réalisent l’impossible : nous organiser un séjour d’à peine vingt-quatre heures sur la petite île non touristique de Ticonata, en plein lac Titicaca.

De même que de nombreux voyageurs, nous avions initialement prévu de découvrir les fameuses îles flottantes des indiens Uros, qui sont construites avec les roseaux du Titicaca : la totora. Mais il se trouve qu’elles sont envahies par les touristes, et qu’elles sont donc totalement dénuées d’authenticité : ce n’est pas ce que nous recherchons.

Les autres îles du lac, solidement ancrées au fond celles-là, sont réputées pour leur beauté : Amantani et Taquile côté Pérou, l’Isla del Sol côté Bolivie. Mais si la densité de touristes n’y est pas énorme, elle n’est pas négligeable non plus. C’est pourquoi nous avons choisi celle de Ticonata, au moins aussi belle mais beaucoup moins connue, et donc très peu fréquentée.

Après nous avoir cueillis à l’aéroport, Beto nous emmène donc sans perdre de temps à Ccotos, face à notre petite île. A cet instant, il fait encore beau et l’eau du lac est d’un bleu profond.

Là, nous rencontrons Simon, le membre de la communauté qui vit sur l’île et qui va nous y emmener en barque. A part lui, l’endroit est à peu près désert et nous avons déjà l’impression d’être au bout du monde.

Simon

Mais nos premiers ennuis – et pas les derniers – commencent lorsque Simon ne réussit pas à faire démarrer le petit moteur de la barque. A force d’insister, il en casse même la corde du démarreur. C’est donc à la rame, vent de face, que nous devons gagner Ticonata.

Simon ayant 64 ans, je l’aiderais volontiers à ramer. Mais Marie et moi avons beau nous être un peu habitués à l’altitude depuis notre arrivée à Cuzco il y a trois jours (3400 mètres), les 3800 mètres du Titicaca constituent quand même une montée supplémentaire qui se fait ressentir dans mon organisme : clairement, je ne me sens pas capable de ramer efficacement sur cette petite barque. Ainsi, sans moteur, le trajet va durer plus d’une demi-heure au lieu de dix petites minutes.

Mais dans le même temps, la météo change brusquement. Le ciel devient noir, l’eau du lac aussi. La pluie fait son apparition, puis tombe de plus en plus fort. Simon nous tend une vieille bâche pour nous protéger, mais elle est percée partout et a l’efficacité d’une passoire. Les éclairs commencent à transpercer le ciel au loin, puis se rapprochent peu à peu, à grands coups de tonnerre. Le vent se lève et la « mer » se creuse de plus en plus. Quelques mètres au-dessus de nos têtes voltige une poignée de mouettes qui, nous prenant pour des pêcheurs, nous quémandent du poisson en hurlant.

Bien que « galérant » au beau milieu du lac Titicaca, saoulés par le vent et détrempés par le ciel andin qui se vide sur nous, Marie et moi avons le sourire aux lèvres : nous sommes heureux parce que ces conditions dantesques dans cet endroit mythique achèvent de rendre ce moment inoubliable.

Ticonata juste après l’orage

C’est donc sous une pluie battante que nous posons enfin les pieds sur Ticonata. Mais gagner les quelques habitations de l’île se mérite car notre chemin de croix n’est pas terminé : il nous faut encore gravir une colline à pied pendant une dizaine de minutes, chargés de nos sacs à dos de vingt kilos. A cette occasion d’ailleurs, Marie m’épate. L’adversité ne la ralentit pas, elle ne se plaint pas un instant et fait face, bien que trempée jusqu’aux os. Je dois dire que je suis assez fier d’elle.

C’est donc à l’état liquide que nous arrivons enfin dans la salle commune de l’île où nous attend Mariano, un septuagénaire en pleine forme. La soupe chaude qu’il nous a préparée est simple mais tellement régénérante.

Mariano

Nous pouvons enfin discuter avec nos hôtes. Comme tant d’autres dans cette région du Pérou, ils sont Quechuas et descendent donc des Incas. Mais contrairement à la plupart d’entre eux, ils parlent espagnol, ce qui nous permet de communiquer. La petite communauté qui vit ici ne compte qu’une quinzaine d’habitants, et ils ont monté une petite association qui leur permet d’accueillir les quelques baroudeurs de passage tout au long de l’année.

Lorsque nous nous risquons à remettre le nez dehors, la pluie a enfin cessé et le soleil tente péniblement de reprendre ses droits avant la tombée de la nuit.

Simon et Mariano nous expliquent que nos deux jours de présence sur l’île coïncident avec la fête annuelle du petit village situé juste en face, sur le continent. A cette occasion que pas un local ne veut rater, Ticonata s’est donc vidée de ses quelques habitants, à l’exception de Simon et Mariano, restés pour nous recevoir.

Certes, nous regrettons de ne pas pouvoir rencontrer les autres habitants. Mais d’un autre côté, nous avons droit à une île du Titicaca rien que pour nous, ce qui est tout simplement exceptionnel, et c’est sans doute un peu égoïstement que nous savourons cette aubaine.

Nous rentrons pour dîner avec nos hôtes, et nous passons une partie de la soirée à discuter tous les quatre de la vie sur Ticonata : la pêche, l’agriculture, leurs ancêtres, la vie quotidienne en harmonie avec la nature, la rudesse du climat etc. Un moment d’échanges et de découvertes comme nous les aimons.

C’est surtout le lendemain matin que nous allons pouvoir découvrir la beauté des lieux, dès les premiers rayons du soleil et quasiment sans nuages cette fois.

Isla Ticonata : la Puerta del Sol

Le temps est aussi beau maintenant qu’il était maussade hier lors de notre arrivée. Nous pouvons mieux voir à quoi ressemblent les petites maisons rondes typiques de Ticonata, dont celle où nous venons de passer la nuit.

Depuis ce village particulièrement dépaysant, on aperçoit les eaux bleues du Titicaca et encore plus loin, la Cordillère des Andes. Pour nous, l’endroit est magique.

Ces maisons rondes sont une tradition depuis longtemps. Ici et là subsistent les vestiges des plus anciennes, qui datent d’il y a plus de 3000 ans.

A part nous, la petite île est entièrement déserte et nous nous sentons tellement privilégiés d’être là… Nous savourons donc comme il se doit ce moment unique.

Nous retournons aux habitations pour prendre avec Simon et Mariano le petit déjeuner qu’ils nous ont préparé, avec les traditionnelles feuilles de coca qui, sèches, permettent de lutter contre les effets de l’altitude.

Comme hier, nous discutons un long moment avec eux.

Comme souvent dans ce genre d’endroits reculés, ils vivent en harmonie totale avec la nature. Ils nous montrent quelques exemples de « pharmacie » 100% naturelle qu’ils utilisent pour se soigner, comme cette jolie petite fleur orangée, omniprésente sur l’île, qu’ils consomment pour faire baisser la fièvre.

Pendant le petit déjeuner, nous avions dit à Simon et Mariano que s’ils étaient d’accord, nous souhaitions prendre encore quelques photos d’eux avant de partir. Nous n’avions pas remarqué que Mariano s’était alors discrètement éclipsé. Et c’est quand le moment vient pour nous de quitter notre petit paradis de Ticonata qu’il réapparaît comme par enchantement.

Dans un grand éclat de rire et avec l’œil malicieux d’un enfant, notre septuagénaire nous explique être rapidement allé se changer pour revêtir ses plus beaux habits, simplement pour faire honneur à nos photos !

Merci Mariano pour ce clin d’œil si sympa.

Le Titicaca constituait la dernière étape de notre périple au Pérou. Nous quittons donc Ticonata qui restera gravée dans nos mémoires, afin de gagner la Bolivie toute proche.

Avec sa barque dont il a passé une partie de la matinée à réparer le moteur, Simon nous dépose sur la jolie petite plage de Chiffron. Une poignée de maisons sont posées sur le sable, face au lac.

Là, nous prenons le temps de discuter avec l’une des familles qui y vivent, avant de prendre la direction de la frontière bolivienne toute proche…

La petite Cynthia devant sa maison, sur les rives du lac Titicaca

Suite et fin de notre périple andin : la Bolivie


  • Résumé vidéo (3 mn) : en immersion au cœur des Andes (Pérou et Bolivie)…

INFOS PRATIQUES PÉROU


PRATIQUE

Change : évitez de changer de l’argent au bureau de change de l’aéroport de Lima : le taux de change y est prohibitif !

Les prises électriques au Pérou sont de type 220 V plates, on peut se procurer des adaptateurs assez facilement un peu partout.


LE BILLET D’ENTRÉE AU MACHU PICCHU

Mise à jour 16/04/2023 : pour faire face à la détérioration lente mais sûre de ce fabuleux site, les autorités péruviennes en ont limité l’accès en 2011 à 2.500 visiteurs quotidiens, et elles envisagent d’abaisser encore ce chiffre dans un avenir proche afin de protéger le site.

Il existe trois formules : le billet Machu Picchu (= la visite standard), le billet Macchu Picchu + l’accès au Huayna Picchu (400 personnes max et uniquement le matin), et le billet Machu Picchu + l’accès à la montagne (800 visiteurs max et uniquement le matin)

Le bon plan : il est préférable de réserver son billet à l’avance, surtout en haute saison, le site affichant souvent complet. Et surtout, c’est la première chose à faire, avant de réserver hôtel, train etc, au risque de ne pas pouvoir accéder au site une fois sur place…

Le site officiel de réservation : billets Machu Picchu (ministère péruvien de la culture). Ce site n’existe pas en français (seulement en espagnol, en anglais et en italien). De plus, il n’est pas très intuitif ni fonctionnel.

Le site réputé dans le monde entier : GetYourGuide. Il est beaucoup plus intuitif mais tout aussi sûr que le site officiel.

billets Machu Picchu seul

billets Machu Picchu + Le Huayna Picchu (*)

billets Machu Picchu + la montagne (**)

(*) Le Huayna Picchu est le « pain de sucre » visible sur toutes les photos juste derrière le site, son ascension plus ou moins ardue dure plus ou moins deux heures. Bonne condition physique requise.

(**) La « Montagne », plus facile d’accès, est située à l’opposé. Bonne condition physique requise.

GetYourGuide propose également :

Une visite avec guide

Une visite clé en main depuis Cusco (en groupe)

Horaires d’accès au site : depuis le 1er janvier 2019, l’accès au site ne peut plus se faire qu’à des heures précises (à savoir à 6h00, 7h00, 8h00, 9h00, 10h00, 11h00, 12h00, 13h00 ou 14h00) et pour une durée maximale de 4 heures (7h pour le Huayna Picchu et la montagne). Les heures d’arrivée et de départ figurent sur le ticket d’entrée, et il n’est pas possible de pénétrer sur le site avant l’heure prévue.

A noter que désormais, il existe trois circuits au choix pour visiter le Machu Picchu (à sens unique avec interdiction de revenir en arrière…), sans compter bien sûr les deux circuits supplémentaires qui permettent de visiter le Huayna Picchu et la Montagne.


TRANSPORT EN BUS

LIMA – CUZCO

Parmi les différentes compagnies qui assurent cette liaison, nous avons opté pour Cruz del Sur. Elles offrent à peu près toutes les mêmes niveaux de confort, soit en gros : le bus basique et inconfortable / le bus semi-cama avec siège partiellement inclinable mais pas beaucoup mieux que le précédent / et le bus super cama, c’est-à-dire avec un siège large et confortable quasiment transformable en lit.

Ce dernier bus est donc le top et c’est celui que nous avons choisi en prévision du long voyage qui nous attendait : 21h30 de trajet en théorie, 25h00 en réalité.

  • Prix : 52$ par personne, repas compris. 3 arrêts : Ica, Nazca, Abancay.

Le bon plan : quand on réserve son billet sur internet, on peut choisir sa place (via un plan du bus en ligne). Il faut prendre les premières places situées tout à l’avant, à l’étage, juste devant le pare-brise. L’avantage est double : ce sont les trois places les plus spacieuses de tout le bus (on gagne quelques centimètres en l’absence de sièges devant), et elles offrent une vue panoramique sur la route et le paysage, ce qui fait passer le temps beaucoup plus vite. Les vitres teintées et leurs rideaux efficaces empêchent toute gêne lumineuse.

AGUAS CALIENTES – MACHU PICCHU

Il y a deux solutions pour monter d’Aguas Calientes au Machu Picchu : le bus ou les jambes. Nous avons choisi la première malgré son prix élevé au vu du trajet (24$ par personne). Mais elle permet d’arriver relativement tôt alors qu’à pied… Le billet s’achète sur place (à côté d’une maquette de bus d’un mètre de long, à côté de la rivière qui traverse le village, et à peu près en face de l’inscription en photo ci-dessous) et l’acheter la veille fait gagner du temps, vu la foule.


TRANSPORT EN TRAIN

CUZCO – AGUAS CALIENTES (MACHU PICCHU)

Si l’on ne veut pas faire le fameux trek du Chemin de l’Inca pour rejoindre le Machu Picchu, on peut rallier la mythique Cité Inca en bus ou en train depuis Cuzco.

Pour le train, les deux compagnies concurrentes, Peru Rail et Inca Rail, offrent chacune trois prestations similaires. Nous avons choisi la formule intermédiaire de Peru Rail malgré son prix élevé : on avait lu sur le net 65 euros aller simple, ce fût 80 ! Bon, ce train panoramique appelé Vistadome car vitré du sol au plafond, permet d’avoir une belle vue sur les Andes pendant tout le trajet, même si ça ne justifie pas tout le prix.

Le train Vistadome.

HÉBERGEMENT

LIMA

Hôtel España (Jiron Azangaro 105, Lima 51). Il est idéalement situé en plein centre-ville, vaste et richement décoré. A tel point qu’on ne sait plus trop si on est dans un hôtel ou un musée :

La terrasse, aussi agréable qu’étonnante, est un havre de paix avec beaucoup de verdure et quelques animaux : paons, tortues, perroquets…

Paon en terrasse
  • Prix : 62 soles péruviens (soit 16 euros au moment de notre venue).
CUZCO

Hôtel Pantastico Bed and Bakery, l’un de nos coups de coeur (adresse : Carmen Bajo 226, San Blas, Cuzco). C’est une petite auberge de jeunesse située à proximité du centre-ville. L’accueil y est très chaleureux.

  • Prix : à partir de 20$, très bon petit déjeuner inclus. Notre chambre double à 40$ comprenait également une douche privée et avait une jolie vue sur Cuzco (notamment illuminée la nuit), ainsi que sur les montagnes qui la cernent.
Depuis le Pantastico Bed and Bakery
AGUAS CALIENTES

Dans le petit village d’Aguas Calientes, les 1.600 habitants sont moins nombreux que les touristes quotidiens. Sous ses airs de camp de base du Machu Picchu, on y trouve essentiellement des hôtels, des restos et des boutiques de souvenirs.

Nous sommes descendus à l’hôtel Ferre, histoire de profiter d’un hébergement confortable avec douche avant les quelques jours très roots qui allaient s’en suivre. Les chambres ont une jolie vue sur la rivière en contrebas et l’accueil est très bon.

  • Prix : à partir de 65$ la chambre pour deux, petit déjeuner inclus.
TICONATA (LAC TITICACA) CHEZ L’HABITANT

Le bon plan : pour se rendre sur Ticonata, il faut contacter directement l’association qu’ont montée les habitants : Isla Tikonata. Il s’agit d’un tourisme communautaire hors des sentiers battus. Seules quelques familles habitent l’île et très peu de touristes la fréquentent. Le dépaysement y est total. Ticonata est notre gros coup de coeur au Pérou.

Ticonata, petit déjeuner chez l’habitant

On peut également passer par l’intermédiaire de Tout Pérou (cf. ci-dessus), qui organisera tout le séjour, y compris le transport pour s’y rendre au besoin.

Enfin, si on n’est pas pris par le temps et si on est joueur (!), on peut tenter directement sa chance sur place en se rendant sur la jolie petite plage de Chiffron, sur les rives du Titicaca. Là, il faut discuter avec les rares locaux qui s’y trouvent pour entrer en contact avec les familles de Ticonata.


« TOUT PÉROU » : RÉSEAU SOLIDAIRE OU AGENCE DE VOYAGES DÉGUISÉE ?

Tout Pérou se présente comme un réseau solidaire francophone qui permet aux voyageurs se rendant au Pérou de trouver une mine d’infos sur son site Internet (Tout Pérou), via notamment le forum.

On peut rencontrer l’équipe sur place afin de glaner quelques tuyaux et, moyennant des cartes payantes (100$ ou 150$), on peut bénéficier d’un certain nombre de services.

Certains considèrent qu’il s’agit simplement d’une agence de voyages qui fonctionne différemment des autres.

Pour notre part, nous avons découvert Tout Pérou juste avant notre périple, donc trop tard. Et comme nous voulions absolument nous rendre sur le lac Titicaca en dehors des sentiers battus (c’est-à-dire hors des îles très prisées d’Amantani, Taquile et Isla del Sol, jolies mais trop fréquentées à notre goût, sans compter les îles flottantes des Uros), nous avons craqué au dernier moment pour la carte à 100 $. Nous ne l’avons finalement pas regretté.

Car Tout Pérou a tout organisé (transferts en voiture et nuitée chez l’habitant) pour que nous nous rendions sur la délicieuse petite île de Ticonata (voir plus bas), qui s’est avérée littéralement déserte. Comme nous manquions cruellement de temps pour organiser cette halte nous-mêmes, ce service clé-en-mains de dernière minute, dont nous ne raffolons pas d’habitude, s’est avéré idéal.

En outre, Tout Pérou nous a transmis une liste d’hébergements un peu partout au Pérou, a assuré nos transferts de/vers l’aéroport de Lima, nous a prêté un téléphone avec une carte etc.



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