Le canal des Deux-Mers relie l’Atlantique à la Méditerranée, de Royan à Sète ou inversement. Pour aller d’une mer à l’autre, on longe successivement la Gironde, puis le canal de Garonne et le canal du Midi.
Sillonner à vélo les berges du canal des Deux-Mers, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, permet d’en prendre plein les yeux d’un bout à l’autre, dans un joli cadre naturel.
On peut le parcourir en entier (700 km environ) ou par tronçons. Je l’ai arpenté deux fois (j’ai donc mixé ces deux voyages dans le récit qui suit) :
- La première fois, de Bordeaux à Sète, avec un ami et de manière plutôt sportive (570 km en 4 jours, en gravel et bikepacking).
- La seconde fois, de Bordeaux à Montauban avec ma femme, en mode détente (324 km en 4 jours, vélo électrique et sacoches pour elle, gravel et bikepacking pour moi).
Dans les deux cas, nous avons dormi dans de petites maisons d’hôtes, mais il y a également de nombreuses possibilités de bivouac tout le long du canal.
Alors à quoi ressemble ce canal des Deux-Mers pour les cyclotouristes ? Voici notre retour d’expérience sur ce beau parcours cyclable.
Sommaire :
Le canal de Garonne
Pour nous, le périple commence dans notre bonne vieille ville de Bordeaux.
La traversée de la ville est rapide. Roulant sur des pistes cyclables protégées, on sort rapidement de Bordeaux sans vraiment s’en apercevoir.
Peu après Bordeaux, on rejoint la piste Lapébie. Elle s’étend sur 47 km, de Latresne à Sauveterre-de-Guyenne. Il s’agit d’une ancienne voie ferrée reconvertie en jolie piste cyclable.
Elle passe devant d’anciennes petites gares locales, transformées depuis en restaurants, elle nous emmène dans de vieux tunnels ferroviaires, et surtout, elle traverse les jolies forêts du coin ainsi que le vignoble bordelais.
L’itinéraire alterne entre verdure et petits villages de campagne.
A 18 km de Latresne, on peut quitter la piste Lapébie par la droite et rejoindre en quelques minutes le petit village de La Sauve, afin de visiter l’abbaye de La Sauve-Majeure, classée par l’Unesco au patrimoine de l’humanité.
Cette petite merveille du patrimoine roman girondin abrita à son apogée jusqu’à 300 moines bénédictins.
Parmi les autres points d’intérêt qui jalonnent l’itinéraire, notons le château médiéval de Rauzan.
Un peu plus loin, on découvre un autre château, viticole celui-là : le château de Lavison.
On avait quitté la Garonne à Bordeaux, c’est 67 km plus loin qu’on la retrouve, dans les environs de La Réole. Ce petit bourg fortifié (4.000 habitants) bénéficie du label national Ville d’Art et d’Histoire.
Le tronçon du canal de Garonne qui commence ici est certainement le plus beau et le plus agréable jusqu’à Sète.
C’est sur cette portion qu’il m’arrivera pourtant une mésaventure rare : quatre crevaisons successives sur à peine 75 bornes !
Pendant que je remplace ma première chambre à air au bord de l’eau, mon pote me crie « attention, un serpent » ! Je crois qu’il plaisante mais non : nous avons pour voisine une jolie couleuvre verte et jaune (ce sont ses couleurs mais c’est aussi son nom commun, Hierophis viridiflavus étant son nom scientifique). Elle nage paisiblement dans la Garonne à un petit mètre de nous. Elle est totalement inoffensive.
J’ai bien fait de crever là, sinon, nous ne l’aurions pas vue !
Par contre, je me serais bien passé des trois crevaisons suivantes…
Sur cette portion ombragée, très agréable à vélo quand il fait chaud car elle conserve une fraîcheur relative, les paysages classiques du canal de Garonne se succèdent.
Notre premier coucher de soleil aura lieu dans un cadre champêtre, à Saint-Laurent.
Parmi les villages traversés où il fait bon faire une halte, citons le Mas d’Agenais.
La particularité de cette petite commune, c’est qu’elle est liée à deux authentiques chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art :
- La Vénus du Mas, une sculpture antique découverte dans un champ des alentours il y a 150 ans (et aujourd’hui exposée à Agen).
- Le Christ en croix, un authentique Rembrandt (exposé quant à lui dans l’église Saint-Vincent du Mas-d’Agenais, visible sur la photo ci-dessus).
Lors de notre visite, le Rembrandt a mis les voiles, il se trouve qu’il est temporairement exposé à la cathédrale de… Bordeaux, d’où nous venons justement !
Conclusion : nous sommes venus jusqu’ici pour le voir alors qu’il se trouve actuellement exposé juste à côté de chez nous, à une centaine de kilomètres d’ici…
Un peu plus loin, la petite ville de Tonneins (9.000 habitants) borde la Garonne.
Si elle a souffert historiquement de la guerre de Cent Ans puis des guerres de religions, c’est aujourd’hui une petite cité paisible.
Le canal de Garonne traverse ensuite la « capitale » du pruneau : Agen !
Pour la petite histoire, échaudé par mes quatre crevaisons successives, c’est à Agen que je dégoterai un spécialiste vélo pour acheter des pneus réputés « increvables », les fameux Schwalbe Marathon.
Avant d’arriver à Agen, j’avais rencontré deux autres voyageurs à vélo qui m’avaient donné une chambre à air de secours, au cas où les crevaisons continueraient à s’abattre sur moi ! Dont Tom, un nantais qui pédalait jusqu’à Athènes avec son petit chien. Si par hasard ils lisent ces lignes, je les remercie encore… Athènes à vélo (Insta)
Je ne le sais pas encore quand je change mes pneus, mais je roulerai 18.000 kilomètres avec eux au cours des deux années suivantes sans jamais crever, pas même une seule fois. Un bonheur après mes quatre crevaisons en 75 kilomètres au début de ce périple…
Le slow tourisme continue le long de ce canal qui a toujours une belle vue à offrir aux cyclistes de passage.
Quelques tours de pédales plus loin se trouve un autre petit village agréable : Donzac (1.000 habitants). Il est à l’image de la plupart des villages que l’on traverse le long de la Garonne : calme, paisible, et où il fait bon s’arrêter pour visiter, flâner, se restaurer…
En poursuivant sur les berges du canal, on arrive ensuite à la centrale nucléaire de Golfech. C’est vrai qu’elle détonne un peu dans son écrin de nature.
Plus loin arrive une étape qui est sans doute incontournable : Moissac (12.000 habitants).
Le joyau du village, c’est son abbaye Saint-Pierre, classée avec son célèbre cloître au patrimoine de l’Unesco (sous le titre des chemins de Compostelle). Notamment, son vieux portail de 1130 est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture romane.
23 kilomètres après Moissac (et 47 kilomètres avant Toulouse), on arrive à Montech : c’est là qu’il faut suivre la bifurcation vers la gauche si l’on veut rallier Montauban, qui est la première « grande » ville (60.000 habitants) que l’on traverse depuis longtemps.
Cette cité médiévale à l’histoire riche regorge de sites à visiter.
Si l’on ne fait pas ce détour vers Montauban depuis Montech, alors il ne reste plus que 47 kilomètres à parcourir pour arriver à Toulouse.
Le canal du Midi
La ville rose marque à la fois la fin du canal de Garonne (280 km depuis Bordeaux) et le début du canal du Midi (260 km jusqu’à Sète).
Toulouse est l’autre grande cité du sud-ouest car, ne soyons pas chauvins, il n’y a finalement pas que Bordeaux dans ce joli coin de France.
La ville rose mérite une halte, tant la ville est à voir et à vivre : monuments, histoire, culture, gastronomie, douceur de vivre, chacun y trouve forcément son compte.
Immédiatement après Toulouse, le canal du Midi s’avère aussi agréable que le canal de Garonne. Après 37 kilomètres, on arrive encore dans un joli petit village (décidément…) : Gardouch.
Puis juste avant d’arriver à Castelnaudary, le bitume de la piste du canal des Deux-Mers disparaît définitivement. Il est remplacé par des petits chemins de pierres et de terre qui nous accompagneront jusqu’à l’arrivée : désormais, fini le confort !
Mise à jour : depuis que ce voyage a été réalisé, une bonne partie des chemins entre Castelnaudary et Sète ont été refaits, ou sont en passe de l’être. Pour plus d’infos : travaux de réfection des berges du canal du Midi.
C’est vers là que se situe le point le plus stratégique du canal des Deux-Mers : le seuil de Naurouze. C’est à la fois le point culminant du canal et la ligne de partage des eaux. En d’autres termes, à partir d’ici, l’eau descend : d’un côté vers la Méditerranée et de l’autre, vers l’Atlantique.
L’avantage, c’est qu’on évolue maintenant sur des petits chemins natures qui sont le plus souvent isolés et déserts, contrairement à la piste bitumée qui est assez fréquentée par les cyclotouristes, les promeneurs et les joggeurs depuis Bordeaux. C’est un peu plus tape-cul mais bon, c’est tellement nature…
Sur cette portion jusqu’au seuil de Naurouze, on longe pendant un petit moment… l’autoroute ! Ce n’est pas la partie la plus agréable mais elle ne dure pas très longtemps.
Je ne l’ai pas encore évoqué ici mais l’un des paysages typiques et qui revient sans cesse sur le canal des Deux-Mers, ce sont bien sûr les écluses : il y en a plus d’une centaine tout le long du canal sur plus de 500 kilomètres (66 pour le canal de Garonne et 63 pour le canal du Midi).
190 kilomètres après avoir découvert la capitale du pruneau à Agen, nous atteignons celle du cassoulet : Castelnaudary !
L’avantage de ce canal à vélo, c’est qu’après avoir brûlé plein de calories à coups de pédales, on peut en recharger plein d’autres à coups de fourchette…
Plus loin, la nature continue à escorter le canal.
Mais un peu plus loin encore arrive la mauvaise surprise, celle que nous redoutions après avoir épluché le web à propos du canal du Midi.
En effet, à partir d’ici, l’ombre devient de plus en plus rare. Le coupable ? Le chancre coloré.
Depuis 2006, ce champignon ravageur détruit inlassablement les mythiques platanes du canal du Midi, sans qu’aucun remède n’existe.
C’est ainsi que fin 2020, sur les 42.000 platanes du canal, 26.000 avaient dû être abattus.
Le paysage devient donc ici plus clairsemé, et la température sur les épaules des cyclistes plus élevée.
Heureusement, pédaler le long de ce canal reste agréable, mais le canal de Garonne compte désormais des paysages plus jolis et surtout beaucoup plus verdoyants que le canal du Midi. Même si le long de ce dernier, ils sont souvent plus sauvages. Chacun ses goûts…
L’un des plus beaux sites à proximité du canal des Deux-Mers, c’est Carcassonne et sa somptueuse cité médiévale.
Idéalement, cette ville incroyable mérite qu’on y fasse une étape, plutôt que de la traverser en coup de vent.
Le meilleur moment pour la photographier, c’est juste avant le coucher du soleil.
Bon, il y a aussi la ville moderne mais ce n’est pas forcément la partie la plus intéressante à arpenter.
Retour donc sur les hauteurs de la ville, que la cité domine fièrement.
Notre dernière étape, Carcassonne – Sète, est longue normalement de 135 kilomètres environ. Une « petite » erreur de navigation nous contraindra à en parcourir 169, en plein cagnard.
Nous nous retrouvons ainsi à traverser, inutilement et dans les deux sens, un vieux pont SNCF.
Bref, les aléas du voyage à vélo…
En tant que bordelais, nous ne sommes pas dépaysés par la vigne, omniprésente aussi dans cette autre région de vin.
La principale curiosité de cette partie du trajet, c’est le tunnel de Malpas. C’est en effet là que Pierre-Paul Riquet, le génial concepteur du canal du Midi, décida de creuser la montagne, rien que ça, pour faire passer le canal dessous !
Pour nous, cette dernière étape se fera sous une chaleur écrasante, avec peu d’ombre et beaucoup de poussière.
Sans compter les moucherons, qui viendront se coller par dizaines à la crème solaire dont nous nous sommes enduits…
Sans transition, en arrivant à Béziers, c’est un autre ouvrage majeur du canal qui attend le visiteur : les neuf écluses de Fonséranes. Le dénivelé est tel (21 mètres) que pour faire passer les bateaux, il a fallu construire toutes ces écluses les unes à la suite des autres.
Un peu plus loin, le solide pont-canal de Béziers transporte carrément le canal du Midi par dessus l’Orb.
Ayant perdu beaucoup de temps et d’énergie à cause de notre erreur de navigation, nous décidons en fin de parcours de quitter les berges du canal, où les cailloux omniprésents nous ralentissent trop.
Nous terminons donc notre périple par la route, ce qui ne nous permettra pas de voir l’étang de Thau, une petite merveille paraît-il. Dommage.
Après 570 kilomètres parcourus depuis Bordeaux en quatre jours, nous arrivons à l’autre extrémité du canal des Deux-Mers : Sète.
Notre périple est fini, le retour se fera en train…
Vous vous apprêtez vous aussi à arpenter le canal des Deux-Mers à vélo ? Alors vous allez vous régaler : bon voyage…
Infos pratiques
Sites internet
Tout d’abord, pour préparer votre périple à vélo sur le canal des Deux Mers, il y a deux sites incontournables à explorer :
Tout y est : les étapes, le kilométrage, le dénivelé, les sites touristiques, les hébergements (notamment ceux qui sont « bike-friendly »), les adresses pour réparer le vélo etc. Une mine d’informations. Ou plutôt deux.
Attention à la fermeture annuelle du canal
Si le printemps et l’automne sont les deux périodes idéales du point de vue de la météo et de la fréquentation, il faut quand même savoir que le canal ferme chaque année un mois et demi à deux mois, répartis sur la période qui va de novembre à février, pour des questions de maintenance du canal.
Les distances
Il faut distinguer la longueur du canal lui-même (c’est-à-dire de la voie navigable), et la longueur du parcours cyclable qui longe ce cours d’eau (et qui n’en épouse pas toujours exactement le tracé). Le kilométrage n’est donc pas le même, aussi, attention à cette différence lorsque vous planifiez votre périple.
- Au fil de l’eau, le canal des Deux-Mers s’écoule sur 538 km (98 km de l’estuaire de la Gironde à Bordeaux, 247 km pour le canal de Garonne et 193 pour le canal du Midi).
- L’itinéraire vélo s’étend, lui, sur 695 km (161 km le long de la Gironde, 278 km le long du canal de Garonne et 256 le long du canal du Midi).
N.B. Juste après ces infos pratiques, je propose un parcours alternatif de 140 km empruntant la Vélodyssée, pour rejoindre Bordeaux depuis l’estuaire en traversant le Médoc, c’est-à-dire en passant par la rive gauche de la Gironde plutôt que par la rive droite.
Demandez votre autorisation de circulation…
A partir du seuil de Naurouze (12 km avant Castelnaudary dans le sens Bordeaux-Sète), et jusqu’à Agde, de nombreuses portions du parcours nécessitent l’obtention… d’une autorisation de circuler ! Mais avant d’entrer dans les détails, je précise tout de suite que cette autorisation est impossible à obtenir, et que tout le monde se balade donc quand même par là sans l’avoir reçue.
Avant de partir, j’avais lu de nombreux témoignages sur le web indiquant que ceux qui demandaient cette autorisation ne réussissaient jamais à l’obtenir. Je l’ai quand même demandée à mon tour aux Voies Navigables de France (VNF) comme il se doit, et j’ai suivi à la lettre leurs recommandations pour la formuler : ils ne m’ont jamais répondu !
Alors, de quoi s’agit-il exactement ?
En deux mots, des chemins de halage longent le canal du midi : ils étaient utilisés à une époque par les chevaux pour tracter les péniches sur le canal !
Aujourd’hui, ce sont des chemins de service utilisés pour l’entretien du canal. Ils sont sauvages car contrairement au canal, ils ne sont quant à eux pas entretenus : par exemple, ces chemins pierreux et bosselés sont par endroit recouverts par des herbes hautes d’un bon mètre, voire plus. Ces portions sont rares et courtes mais on est bien loin de la piste cyclable bitumée. D’où l’intérêt de prévoir un vélo adapté…
Aussi, pour se promener à pied ou à vélo sur ces chemins à l’abandon, on doit demander l’autorisation aux VNF. Lesquelles n’ont donc jamais, à ma connaissance, la courtoisie la plus élémentaire de répondre.
Si comme moi vous souhaitez néanmoins tout faire dans les règles (ce sera donc peine perdue mais n’hésitez pas quand même), vous devez remplir le formulaire suivant : demande d’autorisation VNF. Puis l’adresser aux VNF :
- Par mail : us.adve.dt-sud-ouest@vnf.fr
- Par voie postale : VNF – ADVE/Bureau des usagers – 2, port Saint-Étienne – BP 7204 – 31073 TOULOUSE cedex 7
Bon courage…
NDLR Comme évoqué plus haut, depuis que ce voyage a été réalisé, une bonne partie des chemins entre Castelnaudary et Sète ont été refaits, ou sont en passe de l’être. Pour plus d’infos : travaux de réfection des berges du canal du Midi.
Les points d’eau
Point crucial quand on voyage à vélo : le ravitaillement en eau potable !
Aucun souci pour ça tout au long du canal des 2 Mers : on trouve des robinets et des fontaines un peu partout (le plus souvent au niveau des villages traversés, des ponts ou des écluses, avec parfois en prime des toilettes publiques).
Hébergements
Pour chercher où dormir, l’avantage d’utiliser les deux liens indiqués ci-dessus (et que re-voici : Le canal des Deux Mers à vélo et France Vélo Tourisme), c’est que l’emplacement des hébergements proposés apparaît directement sur la carte du canal : cela permet donc d’éviter de faire un détour pour aller dormir en choisissant ceux qui sont les plus proches de l’itinéraire vélo. On peut également rechercher des hébergements via des filtres, comme « hébergements insolites » par exemple, etc.
Parmi les hébergements où nous avons dormi, voici une sélection des plus sympas…
Sète : dormir sur un bateau !
A Sète, nous avons trouvé un hébergement insolite : un bateau ! Bien sûr, il est resté à quai mais c’était tellement mieux qu’un hôtel. Et les quelques bières nocturnes dégustées sur le pont supérieur, à la belle étoile, pour fêter la fin du périple, ont eu à cet endroit une saveur exceptionnelle…
Le nom de ce bateau ? L’Octopus. Les prix étaient très abordables lors de notre venue (90 euros la nuitée pour 2), et l’accueil excellent. Il vient d’y avoir un changement de propriétaire. Insolite Boat Sète.
Dans le même genre, il existe un site de réservation de bateaux pour la nuit à Sète (attention, cela concerne souvent des groupes) : Bed Boat Sète.
Saint-Loup (82)
Nous avons eu un coup de cœur pour les Chambres de Lili, une adorable petite maison d’hôtes située dans le Tarn-et-Garonne (à 4 kilomètres de Donzac), qui mérite d’être mise en avant.
Sans trop entrer dans les détails, c’est la petite Liséa, atteinte d’une maladie rare, qui est au cœur de ce projet monté par ses parents. Pour eux, il s’agit entre autres d’offrir des stages à des personnes en situation de handicap, afin de les aider à développer leur autonomie.
Ils ont joliment rénové une ancienne grange ainsi que le vaste jardin qui l’entoure. Les chambres sont évidemment accessibles et adaptées aux personnes en situation de handicap.
Il y a une piscine, un terrain de pétanque, des espaces de jeux, une agréable terrasse, un potager, des espaces verts… Le bonheur !
Pour louer, l’idéal est de passer par le site officiel les Chambres de Lili (+33.6.74.56.43.26, ou par mail : ici), mais il y a aussi Booking.
Un dernier mot : Lili et ses parents sont extrêmement accueillants…
Saint-Laurent (47)
Le moulin de Saint-Laurent – Cet hébergement situé non loin du canal propose des gites de différentes superficies, et donc des prix variables : de 39 euros seulement à 180 euros la nuitée pour 2 (voire plus selon la capacité du gite). Il y a également quelques emplacements en pleine verdure pour planter sa tente…
L’accueil y est excellent : il était tard quand nous y sommes arrivés et les cuisines étaient donc fermées mais pour nous dépanner, le gérant très accueillant nous a ouvert ses conserves de rougail-saucisses qui se sont avérées copieuses, succulentes et bon marché ! Le tout avec le sourire. Un bonheur après avoir roulé 153 bornes et crevé trois fois (la 4e crevaison aura lieu dès le lendemain matin, après seulement 8 km)…
Frontenac (33)
L’Archange est situé à 50 km de Bordeaux mais tout près de la piste Lapébie. C’est un petit bar-restaurant qui fait aussi chambres d’hôtes. Il ne paye pas de mine mais la terrasse est agréable, les repas sont bons et l’accueil très sympa (le patron s’est très gentiment mis en quatre pour me trouver une petite vis identique à celle de mon vélo que j’avais perdue en cours de route).
Bon à savoir – Il vaut mieux réserver directement auprès de l’établissement que par les plateformes classiques : nous avons eu la nuitée à 62 euros via le site officiel L’Archange (ou 05 56 30 83 35) alors que via Booking, la même chambre était proposée à 72 euros.
De l’estuaire de la Gironde à Bordeaux
La portion du canal des Deux-Mers qui va de Royan à Bordeaux s’étire sur 160 km sur la rive droite de la Gironde (avec une variante de 150 km). Je n’ai pas encore évoqué ce trajet dans cet article, et pour cause : je ne l’ai jamais parcouru !
En revanche, je roule presque tous les week-ends, en tout ou partie, sur l’itinéraire parallèle qui va du Verdon-sur-Mer à Bordeaux (140 km), de l’autre côté de la Gironde.
C’est donc ce trajet que je vais présenter ici (si les photos montrent différentes saisons, c’est parce que je roule par ici tout au long de l’année).
L’estuaire de la Gironde est gardé par deux villes qui se font face : Royan (Charente-Maritime) sur la rive nord, et Le Verdon-sur-Mer (Gironde) sur la rive sud.
Elles sont reliées par un bac qui fait la traversée de l’une à l’autre en une demi-heure (7 à 8 rotations par jour l’hiver, environ 25 l’été).
Ainsi, si vous roulez sur l’Eurovélo 1 (cette véloroute européenne qui traverse l’Europe depuis la Norvège jusqu’au Portugal en passant par la France, en longeant son littoral atlantique), alors il vous sera facile de prendre le bac pour traverser l’estuaire de la Gironde, avant de prendre la direction de Bordeaux.
Le départ se fait donc depuis cette petite station balnéaire du Verdon-sur-Mer, située sur la pointe du Médoc.
La piste cyclable traverse le Médoc du nord au sud et paradoxalement, on n’aperçoit pas la moindre parcelle de vigne sur cet itinéraire, qui passe presqu’exclusivement à travers de jolies forêts de pins.
A dix kilomètres du Verdon, on arrive à Soulac-sur-Mer. Aaah Soulac, je ne dirai pas ici tout le bien que j’en pense car ce serait un peu hors-sujet mais si ça vous intéresse, j’ai écrit un article détaillé sur cette adorable petite station balnéaire : mon petit coin de paradis…
A 35 kilomètres environ vers le sud, la route traverse la forêt entre le lac d’Hourtin à gauche et l’océan à droite (voir la carte un peu plus haut). On ne voit ni l’un ni l’autre mais de légers détours suffisent pour aller les voir.
Cette route entre lac et océan, dans un cadre très nature, s’étend sur 18 kilomètres. C’est la seule portion de l’itinéraire jusqu’à Bordeaux qui soit ouverte aux voitures, mais seulement six mois par an (du 1er octobre au 31 mars). Toutefois, même ouverte, elle est de toute façon extrêmement peu fréquentée. Du 1er avril au 30 septembre, elle n’est ouverte qu’aux vélos (ainsi qu’à quelques rares véhicules de service).
Sur cette portion de 18 kilomètres, je n’ai jamais croisé plus de six ou sept voitures grand maximum, et parfois quelques camions qui chargent du bois, puisqu’on est ici en plein territoire des sylviculteurs.
L’arrivée à Maubuisson, sur la rive sud du lac d’Hourtin, marque la fin de cette petite route déserte et le retour sur la piste cyclable.
Une quinzaine de kilomètres plus au sud, on arrive à Lacanau-ville. Si l’on veut aller voir la mer, il y a là deux bifurcations possibles :
- La première vers la droite à l’entrée de la ville (Lacanau-Océan est à 14 km, avec une petite partie en route partagée mais peu fréquentée) ;
- La seconde également vers la droite mais à la sortie de la ville (26 km de pistes cyclables dans les bois jusqu’au bassin d’Arcachon, à Arès).
Entre Lacanau et Bordeaux, il ne reste plus qu’une cinquantaine de kilomètres mais qui sont, disons… contrastés !
Car en effet, les terribles incendies de l’été 2022 ont en partie défiguré notre belle région. Les stigmates du brasier crèvent les yeux sur une dizaine de kilomètres le long de la piste de Lacanau, entre Saumos et Sainte-Hélène (à respectivement 40 et 30 km de Bordeaux).
La Teste-de-Buch, Landiras, Sainte-Hélène : les incendies se sont succédés durant l’été 2022, avec des conséquences terribles dans la région.
Celui de Landiras, alors qu’il était pourtant éteint, a repris un mois plus tard après s’être propagé sous terre via des gisements profonds de tourbe.
Pour celui de La Teste, les pompiers indiqueront qu’au cœur du brasier incontrôlable, les flammes atteignaient les 100 mètres de haut…
Bref, un massacre pour la faune et la flore, une cicatrice pour les paysages de la région, et une plaie béante dans le cœur des habitants…
Je ne terminerai donc pas ce chapitre sans dire un mot de nos pompiers qui, aidés par leurs collègues d’autres régions de France ainsi que quelques-uns venus spécialement de l’étranger pour leur prêter main forte, ont réalisé un travail colossal pendant ces incendies hors norme.
Par exemple, sur le bord de la piste cyclable, on a pu apercevoir pendant quelques mois certaines maisons isolées au milieu des bois, entièrement intactes alors que tous les arbres autour d’elles avaient brûlé (les arbres carbonisés ont été abattus depuis). Ce sont les pompiers qui les ont sauvées, et leurs habitants avec.
Quelques mois plus tard, c’est non plus le feu mais l’eau qui est omniprésente : après les incendies, les inondations…
Mais poursuivons notre route…
La piste cyclable qui va du Verdon à Bordeaux étant malgré ce feu un site très nature, on peut y apercevoir de nombreux animaux sauvages. J’y vois régulièrement (ou j’y ai vu au moins une fois) : chevreuils, sangliers, écureuils, ragondins, cigognes, grues, milans, faisans, lièvres, orvets, biches… Alors si vous vous baladez par là et que vous aimez la nature, un conseil : ouvrez l’œil…
Pour terminer, voici quelques images panoramiques de l’itinéraire cyclable Le Verdon – Bordeaux :
140 kilomètres après Le Verdon, on arrive à Bordeaux.
Le meilleur du canal des Deux-Mers en vidéo (2 mn)
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