BOLIVIE : AU CŒUR DES ANDES


  1. Bolivie : l’arrivée en bus depuis le Pérou
  2. Des paysages époustouflants : le Sud-Lipez et le Salar d’Uyuni
  3. La Paz et le site pré-inca de Tiwanaku
  4. Infos pratiques

La Bolivie constitue la deuxième et dernière partie de notre périple au cœur des Andes, après le Pérou, qui nous a laissé des souvenirs impérissables. A tel point que nous n’imaginons pas pouvoir trouver mieux en Bolivie. Et pourtant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises…

Notre séjour bolivien se déroulera en deux étapes :

  • Pour commencer, les grands espaces naturels du Sud-Bolivie, dont la réputation n’est plus à faire : le Salar d’Uyuni et le Sud Lipez.
  • Ensuite, brièvement, La Paz puis le site pré-inca de Tiwanaku, situé cinquante kilomètres plus loin.

→ Toutes les infos pratiques sont en fin d’article.


C’est à Puno (Pérou) que nous montons dans un bus en direction de La Paz. Il longe le lac Titicaca un long moment avant de passer un petit poste-frontière perdu quelque part entre le Pérou et la Bolivie.

Un peu plus loin, c’est de manière insolite que nous allons franchir le détroit de Tiquina. Dans un premier temps, le bus s’arrête afin de faire descendre tous les passagers. Et pendant que, en quelques minutes, on nous emmène tous à bord d’un petit bateau jusqu’à la rive d’en face, nous apercevons le bus, au loin dans notre sillage, se faire charger sur une étroite barge. Il y est solidement arrimé pour franchir à son tour le détroit de Tiquina.

Vu l’état de la barge en question, nous ne pouvons nous empêcher de regretter d’avoir laissé nos sacs à dos à bord ! Mais la traversée se passe elle aussi sans encombre et trois quarts-d’heure plus tard, nous pouvons remonter tranquillement dans notre bus et reprendre la route comme si de rien n’était.

Le lac Titicaca, côté Pérou

A Puno, nous avons pris des billets très bon marché. En contrepartie de la poignée de Sols (la monnaie péruvienne) qu’ils nous ont coûté, le bus est évidemment très basique, et son confort s’avère spartiate puisque nous sommes serrés comme du bétail tellement les sièges sont étroits.

Après neuf heures de ce trajet atypique entre les deux pays, nous arrivons enfin à La Paz, où nous allons enchaîner avec un autre bus, de nuit celui-là, pour rejoindre le Sud-Bolivie où se trouvent, paraît-il, quelques-uns des plus beaux paysages de la planète : c’est justement ce que nous sommes venus vérifier…


C’est au lever du soleil que nous arrivons enfin dans la petite ville d’Uyuni. C’est le point de départ des excursions en Jeep vers ces fameuses étendues sauvages du Sud Lipez et du Salar d’Uyuni.

Les voyages proposés par les agences, qui pullulent à Uyuni, durent un à trois jours, voire quatre pour ceux qui veulent inclure une ascension de volcan, lesquels culminent souvent entre 5.000 et 6.000 mètres d’altitude. Nous décidons d’en profiter au maximum mais sans ascension, et choisissons donc l’excursion de trois jours.

C’est ainsi que nous nous retrouvons à sept dans une Jeep : quatre voyageurs uruguayens, avec qui nous sympathisons immédiatement, et le chauffeur qui fait aussi office de guide et ponctuellement de cuisinier, Alejandro.

L’église San Cristobal, non loin d’Uyuni

Il n’y a évidemment aucune route sous ces latitudes boliviennes.

C’est donc sur des pistes cahoteuses que, pendant trois jours, nous allons arpenter ces fameux paysages typiques de la Bolivie. Perchés entre 4.000 et 6.000 mètres d’altitude et battus par les vents, ils sont éparpillés entre volcans et lagunes multicolores.

Après avoir roulé un bon moment, nous faisons la pause-déjeuner dans un décor de western.

Nous avons beau passer une assez longue partie de la journée dans la Jeep, ce n’est pas un problème : car nous faisons la route le nez collé à la vitre pour ne rien rater des paysages qui défilent. Pourtant, Alejandro nous assure que cette première journée n’est rien comparé à ce qui nous attend les deux jours suivants…

Au loin, la Laguna Blanca

Lorsque nous arrivons en fin de journée à la fameuse Laguna Colorada, le temps est superbe mais le vent glacial qui souffle en permanence nous transperce jusqu’aux os. Alejandro nous explique que nous la reverrons demain matin, à un moment de la journée où ses couleurs seront beaucoup plus vives.

Premier aperçu de la Laguna Colorada

Nous sommes à près de 4300 mètres d’altitude. La région est à la fois désertique, glaciale et grandiose. D’une grande aridité, les paysages dépouillés situés aux alentours de la Laguna Colorada valent également le coup d’œil.

Une fois le soleil couché, nous gagnons une habitation dans laquelle nous allons passer la première nuit de notre périple sud-bolivien. Elle a été transformée en dortoir basique pour les voyageurs de passage.

C’est ainsi qu’avec nos nouveaux amis uruguayens, nous nous retrouvons à six dans cette vaste chambre à affronter une température nocturne qui ne dépassera jamais les 5°C ! Nous passons donc la nuit tout habillés, blottis au fond de notre duvet et recouverts par trois épaisses couvertures en alpaga, certes chaudes mais qui pèsent un âne mort.


Le lendemain matin, c’est le bout du nez gelé que nous entendons enfin le réveil sonner, à cinq heures. Il faut en effet se lever tôt pour assister aux premiers rayons du soleil sur les geysers de Sol de Mañana (« soleil du matin »).

Lorsque nous arrivons sur place, tout est gris. Mais le soleil en se levant, va vite donner des couleurs à ce site d’exception.

Le sol est parsemé d’une multitude de petits cratères au fond desquels la boue… bout ! La forte chaleur du sous-sol volcanique provoque la formation de colonnes de fumées plus ou moins hautes : ce sont les geysers de Sol de Mañana.

Il faut d’ailleurs faire attention où l’on pose les pieds car le sol est instable. Parfois, il s’effondre sous les pas des visiteurs, qui souffrent alors de brûlures pouvant s’avérer assez graves. Et dans cette vaste région désertique, le premier hôpital n’est pas à côté…

La veille, Alejandro nous a expliqué que le meilleur moment pour découvrir les geysers était le lever du soleil. Mais c’est aussi la période optimale pour admirer la fameuse Laguna Verde (Lagune Verte). Il nous a donc demandé de faire un choix entre les deux, sachant que l’autre site ferait de toute façon partie lui aussi de l’itinéraire, mais plus tard dans la journée, à un moment moins favorable.

Sol de Mañana : le bien nommé « soleil du matin »

Avec l’approbation de nos amis uruguayens, notre choix de lever de soleil s’est finalement porté sur les geysers… et maintenant que nous y sommes, aucun de nous six ne regrette ce choix !

Car ce site est irréel. Partout, la fumée sort des entrailles de la Terre et l’odeur de soufre est omniprésente : la terre bout, vibre, crache, bref elle vit et c’est impressionnant.

Il faut bien dire que le fait de se balader au milieu de ces petits cratères fortement actifs provoque une sorte d’ivresse indescriptible.

Ces geysers sont situés à 5.000 mètres d’altitude, soit sensiblement plus haut que le Mont Blanc par exemple.

Alejandro nous presse de partir car l’heure tourne et il y a d’autres sites à découvrir. Mais nous avons du mal à nous arracher à ce spectacle.


Après avoir fini par nous convaincre de remonter dans la Jeep, Alejandro nous emmène à quelques kilomètres de là, où nous découvrons un autre lieu typique de la région. L’eau qui s’écoule un peu partout provient des geysers voisins d’où nous venons. Elle est donc chaude (38° C environ), alors que la température de l’air peine à atteindre 0° C en ce petit matin.

Une sorte de petite piscine a été aménagée là, en plein air. C’est un vrai plaisir que de se baigner dans ce lieu insolite, et en plus ça réchauffe. Quand on peut joindre l’utile à l’agréable…

Ces eaux chauffées servent donc de jacuzzi naturel non seulement aux humains, mais également aux nombreux oiseaux qui vivent dans ces contrées reculées. Une aubaine pour eux l’hiver lorsque la température de l’air descend à -25° C.


La journée ne fait que commencer et pourtant, nous en avons déjà pris plein les yeux. Et ce pays est décidément incroyable puisque ça va continuer ainsi toute la journée. D’abord avec l’Arbol de Piedra et le désert au milieu duquel il joue les équilibristes.

Puis avec les fameuses lagunes colorées, qui pullulent dans la région. Il s’agit de lacs contenant une multitude de micro-éléments d’origine volcanique. Lorsque le vent fait bouger la surface de l’eau, ces éléments microscopiques se mettent également en mouvement, transmettant ainsi leurs couleurs éclatantes à chacune de ces lagunes.

La plus réputée d’entre elles est la Laguna Colorada. Nous l’avons déjà vue hier soir mais ce n’était pas le meilleur moment de la journée pour l’admirer. Ce matin, Alejandro nous y emmène donc une nouvelle fois, en nous promettant que ses couleurs seront beaucoup plus vives qu’hier soir. Et en effet, le spectacle est au rendez-vous.

Nous sommes ébahis par ces paysages de nature inviolée, qui s’avèrent au-delà de ce que nous sommes venus chercher ici, au coeur des Andes.

Ce n’est pas un hasard si cette lagune est si réputée : toisée par les volcans et accompagnée par une colonie de lamas et de flamands roses, ses couleurs presque fluo sont irréelles.

Ces grands espaces qu’on admire à 360° font un bien fou aux citadins que nous sommes. Ils transpirent le calme et la sérénité. L’air y est pur, le silence règne et il n’y a absolument personne d’autre que nous. Un pur régal.

En quittant ce site que nous ne sommes pas près d’oublier, nous nous disons qu’il constitue sans doute le point culminant de notre périple sud-bolivien car franchement, il sera difficile de trouver mieux. Et pourtant…

En attendant, nous allons voir une autre lagune fameuse, la Laguna Verde. Comme nous l’a dit Alejandro la veille, cette fin de matinée n’est pas le meilleur moment pour l’admirer car à cette heure-là, son vert est terne. Il n’empêche que le site vaut quand même le détour, notamment avec le Licancabur en toile de fond, un volcan dont le sommet frôle les 6.000 mètres d’altitude (5.920 mètres précisément).

La Laguna Verde dominée par le Licancabur

Nous passons le reste de la journée à traverser cette région aride, sans jamais nous lasser de ses paysages uniques.

Et ce ne sont pas quelques menus incidents techniques qui vont nous gâcher ce fabuleux périple.

Alejandro : notre chauffeur-guide-cuisinier… et mécano

Nous croisons de temps en temps quelques-uns des rares quadrupèdes qui s’aventurent encore à cette altitude.

Renard de Magellan
Viscache

A l’exception des quelques Jeep que nous croisons dans la journée, les signes de présence humaine sont rares dans cette région reculée. Rares mais voyants !

Los Flamencos Eco Hotel

Nous poursuivons notre route de lagune en lagune, avec toujours un ou deux volcans en ligne de mire.

La Laguna Hedionda

Après quelques heures de piste à travers des paysages toujours aussi fascinants, c’est dans un hôtel de sel que nous allons terminer cette journée de fous qui nous a permis d’en prendre plein les yeux.

Encore une lagune très colorée, jaune celle-là

Et pourtant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises car le spectacle n’est pas terminé : demain, nous nous lèverons à nouveau aux aurores pour découvrir dès les premières lueurs du jour la perle du sud-Bolivie : le fameux Salar d’Uyuni.


Lorsque nous quittons notre charmant hôtel de sel au petit matin, il fait encore nuit. Nous montons dans la Jeep puis nous roulons quelques dizaines de minutes pendant lesquelles nous commençons à apercevoir le Salar sous nos roues, au fur et à mesure que la nuit s’estompe. Puis Alejandro nous arrête au beau milieu de cet immense désert de sel : c’est de là que nous allons guetter l’arrivée du soleil.

Le silence est total, à peine brisé de temps à autre par le crissement du sel sous nos pieds dès que nous faisons quelques pas. Ici, notre sentiment d’être tous les sept à peu près seuls au monde est très fort. L’endroit et le moment sont magiques.

Ce Salar est le plus grand désert de sel du monde (cent cinquante kilomètres de long sur cent de large). Mais surtout, le sous-sol de ce site naturel d’exception renferme, hélas, une richesse inestimable : la plus grande réserve de lithium de la planète. Elle représente à elle seule un tiers des réserves mondiales et attire donc bien des convoitises.

Ce lieu unique semble irréel, et il est plutôt rassurant de savoir que seule une infime partie en est exploitée pour l’extraction du lithium. Pour le moment du moins…

Alejandro

Une quinzaine « d’îles » émergent du Salar, dont la plus connue est Isla Incahuasi.

C’est sur cette dernière que nous nous rendons après avoir pris le temps de savourer le lever du soleil sur le Salar. La petite balade sur cette « île » pour en faire le tour à pied est une étape incontournable.

Sa forme semi-circulaire rappelle qu’il s’agit d’un cratère de volcan éteint, sur lequel la nature locale a depuis longtemps repris ses droits.

Alejandro nous explique qu’ici à l’état sauvage, les cactus poussent au rythme paisible d’un à deux centimètres par an seulement. Or, certains d’entre eux dépassent les quatre mètres de haut, ce qui signifie que leur âge vénérable se compte en siècles…

Pour la balade sur l’île, on ne doit pas sortir d’un petit chemin tracé dans la rocaille, afin de ne pas aller piétiner les jeunes pousses de cette flore, inhabituelle pour les occidentaux que nous sommes.

A cette période de l’année (nous sommes en octobre), nombre de ces cactus sont en fleurs.

Mais il est temps de quitter notre île. Nous remontons dans la Jeep qui va nous faire traverser une dernière fois le Salar à vive allure, jusqu’à la pause du midi : c’est dans un hôtel de sel que nous allons déjeuner, à proximité de divers monuments dédiés au Dakar et sculptés dans le sel.

Nous préférons ne pas trop penser aux nuisances d’un tel rallye sur ce site naturel d’exception…

En repartant, les formes géométriques des dalles de sel disparaissent peu à peu, nous indiquant ainsi que la sortie du Salar est proche.

Notre périple dans le sud de la Bolivie touche à sa fin mais à l’approche du retour à Uyuni, Marie et moi n’avons pas vraiment envie de quitter cette région qui nous a tant éblouis. Nous décidons donc de modifier notre plan de voyage : nous allons rester ici un jour de plus pour profiter encore un peu de ces paysages uniques.

C’est ainsi que le lendemain, après avoir quitté nos amis uruguayens, nous nous retrouvons dans une autre Jeep, avec un autre chauffeur ainsi qu’un couple de français et deux sud-coréennes.

Cette nouvelle journée dans le Salar va commencer par un petit détour dans un cimetière où reposent… des trains ! Ils sont vieux, complètement rouillés et à l’abandon. Ce lieu étrange est situé au milieu de nulle part.

On a tendance à se demander comment tous ces cadavres de trains ont fait pour se retrouver ici.

Mais peu importe, notre principal objectif reste le Salar. Nous allons d’ailleurs en profiter pour sacrifier à la tradition des photos « déjantées » du Salar : il est si vaste qu’en jouant avec les perspectives, on peut produire des effets photographiques plutôt amusants. Je ne suis pas très clair n’est-ce pas ?! Alors regardez plutôt cette très courte vidéo (28 secondes)…

Après avoir passé la journée à revoir un peu les mêmes paysages que la veille mais sans jamais nous en lasser, notre chauffeur-guide nous emmène à l’extrémité du Salar pour admirer le coucher du soleil.

Pourquoi a-t-il choisi de nous conduire tout au bout de ce désert de sel ?… Il faut savoir que des pluies abondantes inondent chaque année le Salar de janvier à mars, et l’immergent alors sous une fine pellicule d’eau.

Plus tard dans l’année, quand la pluie arrête de tomber et que le Salar s’assèche petit à petit, son extrémité reste toutefois imbibée. Car elle est située en léger contrebas et l’eau qui s’y est donc écoulée et accumulée pendant les mois humides, y stagne les mois suivants.

C’est grâce à ça que, lors de notre visite fin octobre, la saison des pluies a beau être terminée depuis longtemps, nous avons quand même l’opportunité nous aussi d’admirer le Salar sous son joli manteau d’eau.

C’est ainsi que ce désert de sel, déjà incroyable quand il est tout sec, se transforme en miroir géant.

Les couleurs du soleil couchant sur ce gigantesque tapis aquatique nous permettent d’avoir encore une nouvelle vision de ce lieu si insolite qu’est le Salar d’Uyuni.

A l’heure du bilan, nous réalisons qu’en quatre jours à peine, nous avons vu un nombre incalculable de paysages à couper le souffle. C’est donc à reculons que demain, nous allons quitter cette magnifique région pour rejoindre La Paz.



La première chose que nous décidons de faire une fois arrivés à La Paz, c’est de prendre de la hauteur afin d’avoir une vue d’ensemble sur la ville. Mais au moment de prendre le téléphérique, nous apprenons qu’il est en panne.

Street art dans les ruelles de La Paz

Nous devons donc nous rabattre sur un taxi et le premier chauffeur que nous croisons nous assure qu’il connaît un point de vue imprenable. Une promesse sans doute destinée à nous faire monter dans sa voiture mais il a l’air tellement sincère que nous acceptons.

Et bien sûr, une fois arrivés là-haut, l’entrée du belvédère dont il nous a vanté la situation, est fermée au public pour cause de travaux ! Mais il ne se démonte pas et réussit à convaincre un membre du chantier de nous laisser entrer… moyennant bien sûr un petit bakchich ! Ce n’est pas bien grave, nous acceptons et nous nous retrouvons tout les quatre rigoureusement seuls à cet endroit.

La Paz

Cette vue urbaine nous change radicalement de tous les paysages sauvages que nous venons d’admirer dans le sud du pays au cours des quatre derniers jours.

Toutefois, ce point de vue sur la plus haute capitale du monde (3.600 mètres) cernée par les montagnes vaut quand même le détour.

Un peu plus haut encore que La Paz est située El Alto, l’une de ses banlieues, qui est quant à elle l’une des plus hautes villes de la planète (4.100 mètres).

El Alto

En nous ramenant en bas dans la ville, le chauffeur nous explique combien La Paz, qui signifie « la paix », porte mal son nom au vu des nombreuses périodes de troubles et de violences qui ont émaillé son histoire.

Le quartier culturel : musées, expositions…

La ville vit d’abord son or pillé par les colons espagnols. Plus tard, le palais présidentiel subit de si nombreuses tentatives plus ou moins réussies d’incendies que tout le monde l’appelle aujourd’hui encore « le palais brûlé » (Palacio Quemado).

Enfin, c’est d’une manière pas naturelle du tout que différents présidents boliviens perdirent la vie pendant l’exercice de leurs fonctions. L’un d’entre eux, Gualbarto Villarroel, fût même pendu haut et court en 1946 face à la foule rassemblée sur la place publique, en plein centre-ville.

Bref, c’est sans transition qu’en descendant du taxi après cette courte mais intéressante leçon d’histoire, nous nous retrouvons dans un quartier démuni. Il grouille de vie, et toutes ses rues sont entièrement dédiées au marché.

Un peu plus loin dans un quartier en construction, nous sommes impressionnés par les échafaudages, aussi fragiles en apparence que solides en réalité.

Forêt d’étais 100 % biodégradables…

En déambulant dans les rues du centre-ville, nous nous laissons guider par le son lointain d’une fanfare, jusqu’à ce que nous nous retrouvions au beau milieu d’une énorme fête populaire. Elle réunit plusieurs milliers de personnes.

Les gens sont tous amassés dans les rues, dont certaines sont fermées à la circulation pour l’occasion. Je vivrai là une petite mésaventure sans conséquence en termes d’insécurité (voir les « infos pratiques » en fin d’article).

En tout cas, la fête est belle, les costumes des centaines de personnes qui défilent sont hauts en couleurs, et les fanfares qui se succèdent s’en donnent à cœur joie.

 

Malgré cette jolie fête, nous n’avons jamais été vraiment emballés par l’atmosphère de la ville. Nous décidons donc d’aller passer notre dernière journée à Tiwanaku, petite ville située à une grosse cinquantaine de kilomètres de La Paz.


Il s’agit d’un site archéologique où vivait la civilisation du même nom, bien avant l’avènement des Incas. Le site est classé par l’Unesco au patrimoine de l’humanité.

Les vestiges de Tiwanaku

Ce site est aussi intéressant que méconnu, donc très peu fréquenté. Les vestiges les plus anciens qu’on y découvre ont jusqu’à mille ans de plus que les sites incas les plus récents ! Cette civilisation pré-Inca a vécu du Ve au XIe siècle.

Aucun voyageur transitant par La Paz ne devrait être autorisé à faire l’impasse sur un tel site. Pourtant, tout le monde n’est pas de notre avis puisqu’il est quasiment vide.

  

En ce qui nous concerne, c’est sur cette petite merveille perdue au fin fond de la Cordillère des Andes que nous terminons ce voyage exceptionnel.


Merci à Routard.com, qui a mis en avant cet article sur la Bolivie en le nommant « COUP DE CŒUR » de la rédaction !


  • Résumé vidéo (3 mn) : en immersion au cœur des Andes (Pérou et Bolivie)…

Une lagune du Sud Lipez, cernée par les volcans

En bus basique. Durée du trajet : 9h00 (attention au décalage horaire : +1h en Bolivie)ticketsbolivia.com

Le prix : 22 $ par personne.

A noter qu’en chemin, au détroit de Tiquina, les passagers du bus doivent en descendre pour faire une courte traversée du lac Titicaca (une dizaine de minutes) sur un petit bateau à moteur. Il est suivi par une barge sur laquelle a été arrimé le bus, lequel est donc vide de ses passagers.


En bus de nuit semi-cama (sièges inclinables) par Todo Turismo. Durée du trajet : 11h00 : boliviatravelsite.com

Dîner chaud et petit déjeuner compris, film à bord et wi-fi.

Le prix : 39 $ par personne.

Nous avons réservé une semaine à l’avance via Internet car quand on achète les billets le jour-même à la gare routière, le bus est souvent déjà complet.


Hôtel Avenida : situé en centre-ville à dix minutes à pied de la gare routière. Très bon hôtel.

 Le prix : 30 $ la chambre pour deux avec salle de bains et petit déj’ inclus.


Hôtel Akapana – Manco Kapac Avenue. Petit hôtel sans prétention qui présente l’avantage d’être situé à cent mètres de l’entrée du site pré-Inca de Tiwanaku.

→ Le prix : 35 $ la chambre (minuscule) pour deux personnes avec douche privée. Très bon accueil et très bon resto.

L’hôtel Akapana

Petit retour en arrière. Avant le début de notre voyage, beaucoup de gens nous avaient mis en garde contre la forte insécurité qui régnait selon eux en Amérique du Sud, y compris l’une de nos connaissances indirectes : bolivienne, elle nous avait expliqué qu’elle n’avait pas le souvenir d’avoir connu son pays aussi peu sûr qu’aujourd’hui et que, sans tomber dans la parano, il nous faudrait être sans cesse vigilants.

C’est pourquoi, dans les rues de La Paz, c’est sur le ventre que nous avons décidé de porter nos petits sacs à dos (ceux pour la balade, pas les gros sacs à dos de voyage). Mais lorsque j’en ai sorti mon appareil photo, j’ai remis machinalement mon sac à dos… sur mon dos ! A partir de là, il a suffi d’une petite poignée de minutes à peine pour que je sente une légère pression au niveau des omoplates : je me suis retourné immédiatement et me suis retrouvé nez-à-nez avec un type qui faisait semblant de ne pas me voir, l’air de rien.

J’ai immédiatement vérifié mon sac : la fermeture éclair avait été partiellement ouverte, mais il n’avait pas eu le temps d’attraper quoi que ce soit. Un autre homme à trois mètres de nous me faisait discrètement signe que le premier type avait ouvert mon sac.

Conclusion : on peut se faire dépouiller à l’autre bout du monde comme à deux pas de chez soi. Simplement, la moyenne de vols à l’arraché ou dans les bus notamment est élevée en Bolivie, et il convient donc d’être sans cesse vigilant : un voyageur averti en vaut deux.

Ouvrons l’œil !

Dès la descente du bus de nuit à Uyuni, les rabatteurs se précipitent sur les voyageurs mal réveillés pour leur vendre les services de leur agence. Les tours sont à peu près identiques (un jour ou trois jours pour visiter le fameux Salar d’Uyuni ainsi que le Sud Lipez), mais pas les prix, qui varient du simple au triple.

La Laguna Colorada

Deux raisons nous ont fait choisir Thiago Tours. D’une part, nous avions beaucoup lu et entendu parler des accidents de 4×4, régulièrement mortels, souvent dus à l’alcoolémie des chauffeurs. Apparemment, les agences les plus sérieuses dans ce domaine sont aussi les plus chères.

D’autre part, de toutes les agences dont les rabatteurs se sont jetés sur nous, Thiago Tours était la seule à avoir pour règle écrite le remboursement intégral du Tour en cas de simple insatisfaction des clients par rapport aux services du chauffeur, notamment en matière d’alcool.

Pour nous, c’est cet argument qui a fait pencher la balance : si le chauffeur s’alcoolise, l’agence ne le paiera pas. En revanche s’il est bon, nous lui donnerons, c’est le comble… un pourboire !

Quelques heures plus tôt en pleine nuit, sur la route en provenance de La Paz, nous avions vu des touristes se faire évacuer en ambulances, d’un bus gravement accidenté qui gisait sur le flanc en contrebas de la piste. Cela nous avait refroidis et quelques heures plus tard à Uyuni, nous n’avons donc pas hésité longtemps à choisir Thiago Tours pour son apparence de sérieux.

 Le prix : même si Thiago Tours était la plus chère des agences avec lesquelles nous avons discuté, le package 3 jours/2 nuits nous est revenu à 95 $ par personne tout compris (18 $ par personne le tour d’une journée). Ce qui reste abordable avec la sécurité en plus.

Car de retour à Uyuni après ces trois jours de tour du Sud-Bolivie, le gérant de Thiago Tours a pleinement assumé son engagement initial, puisqu’il a tenu à nous demander si nous étions satisfaits de notre chauffeur ou si nous souhaitions nous faire rembourser.

Au final, Alejandro, notre chauffeur-guide, s’est révélé parfait, et notre séjour dans le Sud-Bolivie constitue à ce jour l’un de nos plus beaux souvenirs de voyages.

N.B. Le bus de nuit de La Paz arrivant à 7h00 et le départ des tours ayant lieu vers 10h00, on a largement le temps de choisir une agence et de trouver un hôtel, entre la descente du bus et le départ du tour.


Nombreuses sont les Jeep qui partent plus ou moins à la même heure d’Uyuni, puis qui font le même tour et se retrouvent donc en même temps sur les mêmes sites. Pour éviter cette affluence (toute relative car ce n’est pas non plus la grande foule), deux solutions :

→ Depuis Uyuni, demander à l’agence de faire le tour à l’envers. Ainsi, on croise parfois un peu de monde quand même (un peu seulement), mais on est souvent seul ou presque puisque on roule à contresens des autres. Et puis on termine par l’apothéose, le Salar d’Uyuni : le meilleur pour la fin. C’est l’option que nous avons choisie et nous ne l’avons pas regrettée car régulièrement, nous étions absolument seuls sur les sites.

→ Partir de Tupiza. Cette petite ville située à 210 kilomètres d’Uyuni est beaucoup moins fréquentée. Du coup, pendant le tour du Salar et du Sud-Lipez, on rencontre très peu de monde. En revanche, il faut savoir que les voitures ne partent que lorsqu’elles sont pleines, ce qui signifie qu’il n’y a pas forcément un départ tous les jours : il faut parfois attendre un jour de plus. Pour choisir cette option, il ne faut donc pas être pressé par le temps.

La Laguna Colorada

Ne pas oublier la crème solaire avec un indice de protection élevé car en altitude (et tout le pays est en altitude !), les rayons du soleil sont particulièrement agressifs.

De même, prévoir les vêtements/duvets adaptés pour le froid mordant de la nuit (et du jour selon la saison), ainsi que le vent souvent glacial.

« La Bolivie t’attend »…

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2 commentaires sur « BOLIVIE : AU CŒUR DES ANDES »

  • Bonjour
    À quelle période avez vous effectué votre voyage Bolivie ? ( Et les autres) Proche de vos dates de publication ?
    J’aime bien votre blog
    Chantal

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    • Bonjour Chantal et merci !
      Nous avons été en Bolivie en octobre 2016, à l’occasion d’un combiné avec le Pérou.
      Pour les autres voyages, j’écris les articles peu après notre retour.
      A quelques exceptions près, qui concernent quelques-uns de nos voyages réalisés avant la création du blog (à savoir mi-2016) : Malte en 2012, Tanzanie et Grèce en 2013, Indonésie en 2015. Et les 2 plus anciens : La Réunion en 2011 et Dubaï en 2009.
      D’une manière générale, j’actualise régulièrement tous mes articles lorsqu’il y a des changements notables, histoire de ne pas laisser d’infos périmées : l’effondrement d’Azure Window à Malte par exemple.
      Enfin, ça fait toujours plaisir d’avoir des retours, a fortiori lorsqu’ils sont positifs comme le vôtre, alors merci !

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