Du haut de ses 1885 mètres d’altitude, le sommet du Puy de Sancy offre une vue panoramique à couper le souffle sur près de 15% du territoire français, paraît-il ! Ce qui en fait une randonnée incontournable, celle qu’il faut avoir faite.Si vous passez dans le coin, ne manquez pas l’occasion d’aller faire un tour tout là-haut, sur le toit du Massif Central…
Si ce volcan éteint a pris avec le temps une apparence plus anodine de simple montagne, les superbes cônes éruptifs qui l’entourent rappellent aux visiteurs le passé géologique intense de la région.
L’itinéraire détaillé dans cet article part de la station de ski du Mont-Dore, mais il y a trois autres départs possibles :
Super-Besse
Chastreix-Sancy
La vallée de Chaudefour.
Après avoir longé le bas de la station, on entre dans une jolie forêt à flanc de montagne.
Si le sentier qui serpente entre les arbres par ici est relativement pentu, ce n’est rien à côté de la partie suivante : le chemin qui monte alors, et qui fait office de couloir de ski l’hiver, est lui beaucoup plus abrupt. Mais il n’est pas très long, quelques centaines de mètres seulement. Quand la pente s’adoucit enfin, on se retrouve alors sur un petit sentier à flanc de volcan.
La vue est souvent considérée comme superbe tout au long de cette rando. Mais les conditions de montagne ne permettent pas toujours de vérifier cette réputation : nous faisons partie des randonneurs et randonneuses qui ont marché dans les nuages pendant toute la première partie du parcours. Pourtant, l’ascension dans une telle brume confère à la rando une atmosphère particulière, typique de la montagne.
Quand on sort enfin des nuages, on se retrouve au beau milieu des pistes de ski, avec une vue de plus en plus belle sur la nature qui nous entoure.
On aperçoit très vite les premiers volcans qui sont posés là, majestueux.
Ici, le parcours est beaucoup moins pentu que dans la première partie de la randonnée.
Aux pieds du Puy de Sancy
Dans cette partie finale de l’ascension se succèdent les paysages époustouflants sur la vallée et ses volcans.
Si l’on effectue la montée dans les nuages avec une vue bouchée, il ne faut pas trop s’inquiéter car on a de bonnes chances d’avoir droit plus haut à cette vue exceptionnelle sur la mer de nuages. Elle procure alors la sensation forte de randonner en haute montagne.
Émotions fortes au-dessus des nuages
Une fois au sommet, les émotions visuelles sont toujours intenses avec un panorama impressionnant sur les volcans qui émergent des nuages. Les puys, ces fameux monstres façonnés par les forces la nature, nous semblent tout petits vus d’ici.
La vue à 360° est belle de tous les côtés. Une table d’orientation permet de se repérer.
De l’autre côté du sommet du Puy de Sancy, on attaque la descente par un long escalier. En face arrivent les randonneurs qui font le tour en sens inverse, ou qui viennent du téléphérique.
Attention aux marches verglacées
On arrive très vite à un petit poste d’observation d’où la vue, là aussi, vaut le coup d’œil.
Le lieu est magique, beaucoup en profitent pour casser la croûte face à cette vue imprenable.
La descente se poursuit par un long escalier qui fend le paysage.
Attention, quand il a gelé la nuit (voire en journée), les marches sont verglacées et très glissantes. Il n’est pas rare de retrouver un randonneur ou une randonneuse le cul par terre. Pour être honnêtes, nous l’avons testé par nous-mêmes, nos fesses rougies peuvent en témoigner…
Une fois la descente de l’escalier avalée, une bifurcation vers la gauche permet de prendre la direction du Mont-Dore (à droite, on va vers le téléphérique). On se retrouve alors sur un petit sentier dont les pentes abruptes plongent dans la vallée.
Le chemin descendant serpente une dernière fois entre les volcans avant de rejoindre la vallée.
C’est dans cette phase finale de la descente que nous apercevrons, très loin au-dessus de nos têtes, un groupe de chamois s’enfuyant à l’approche d’un couple de randonneurs, sur une ligne de crête.
Infos pratiques
A l’heure du bilan, le constat est simple. Cette petite randonnée offre des paysages somptueux, et pas seulement depuis le sommet : c’est le cas tout au long du parcours. Elle n’est globalement pas trop difficile même si la première partie, parfois très pentue, peut paraître ardue aux personnes peu habituées à ce type d’effort.
Le profil de la randonnée
(Pour rappel, il s’agit du parcours au départ de la station du Mont-Dore)
Distance : 7,2 km
Dénivelé : 546 m+ et 546 m-
Durée : +/- 3h30
Altitude max : 1885 m
Télécharger la trace GPX
Le parcours est très facile à suivre grâce au balisage présent tout le long de la rando.
Néanmoins, on peut également télécharger gratuitement la trace GPX sur VisuGPX (le lien est situé tout en bas de leur page).
On peut également la télécharger via l’appli Décathlon Outdoor, que nous avons testée et qui s’avère très fonctionnelle.
L’auberge de jeunesse Le Mont Dore (chalet Le Grand Volcan) est située aux pieds des pistes, et à 400 mètres seulement du point de départ de la rando du Puy de Sancy.
Il s’agit d’un grand chalet très agréable posé en pleine nature.
Il est extrêmement variable selon la saison et selon le type d’hébergement (dortoir, chambre…)
A titre d’indication, pour un week-end férié (11 novembre), nous avons réglé 70 euros la nuit pour une chambre double avec sanitaires privatifs, et petit déjeuner inclus.
Liens utiles
Pour avoir un autre aperçu de la rando du Puy de Sancy : Sancy.com
L’office du tourisme Auvergne Volcans Sancy donne de nombreuses infos sur les volcans, les activités outdoor etc.
Le téléphérique vous emmène à 1790 mètres d’altitude. Pour rejoindre le sommet du Puy de Sancy, il faut ensuite emprunter un escalier (+/- 20 minutes d’ascension).
Tarifs 2025 :
L’aller-retour : 20 euros par adulte, 12 euros par enfant
L’aller simple : 15 euros par adulte, 10 euros par enfant
Les chiens sont interdits sur l’ensemble du parcours de cette randonnée, y compris s’ils sont tenus en laisse.
Attention : à l’approche du sommet, en arrivant à l’escalier, attention aux marches : elles peuvent être (très) glissantes en cas de gel ou de neige, ce qui est fréquent à cette altitude.
Fréquentation : cette rando est victime de son succès. Il y avait beaucoup de monde quand nous l’avons faite (un 9 novembre), alors je n’ose pas imaginer ce que cela doit être en plein mois d’août…
Les spots de bivouacs de rêve, ce n’est pas ce qui manque dans les Pyrénées. Mais quand on débute en rando, en bivouac ou les deux, on ne sait pas forcément toujours très bien comment s’y prendre, ni quel itinéraire choisir.
Alors voici une idée de rando globalement facile, qui se termine en apothéose avec un spot de bivouac de rêve. La rando parfaite pour débuter, se tester, ou encore essayer son matériel de rando et de bivouac…
Le départ se fait du plateau du Lienz, au niveau de la fameuse auberge Chez Louisette (alt. 1600 m).
Le plateau du Lienz
On remonte alors une prairie bordée d’arbres.
Au départ du plateau du Lienz
On rejoint assez vite un chemin carrossable, destiné à approvisionner le refuge de la Glère, plus haut.
Le chemin carrossable en direction du refuge
Dans cette première partie de la rando, la végétation est toujours présente de part et d’autre du chemin.
On finit par atteindre une petite zone arborée, après laquelle l’univers devient de plus en plus minéral.
Cette zone rocailleuse et aride débouche au moment où l’on s’y attend le moins sur le lac de la Glère.
Le lac de la Glère, vu depuis le refuge
Ce point de vue est également le site où est posé le refuge de la Glère (voir les infos pratiques, plus bas).
Le refuge de la Glère
A partir de là, le lac de Coume Escure n’est plus qu’à 400 mètres, sur un petit chemin globalement plat voire descendant.
Le lac de Coume Escure
Mais on n’est pas encore tout à fait arrivé : le superbe spot de bivouac se trouve sur la rive d’en face. Il reste donc encore environ 400 mètres à parcourir en contournant ce joli lac, sur un petit chemin qui joue parfois à cache-cache dans la végétation. On peut malgré tout progresser au jugé sans difficulté.
Et puis c’est l’arrivée, face au lac de Coume Escure dominé au loin par le Grand Pic et le Petit Pic de la Glère.
Le lac de Coume Escure…
… et le Grand Pic et le Petit Pic de la Glère
On peut trouver du monde autour de ce lac notamment l’été mais en général, la plupart des randonneurs s’attardent plutôt autour du lac de la Glère, ou des lacs situés un peu plus loin, dans le parc national des Pyrénées. Le lac de Coume Escure est souvent un peu plus épargné que tous ses voisins : c’est son principal atout, au même titre que la vue qu’il offre sur le double pic de la Glère.
Le lac de Coume Escure
Le cadre est très nature, c’est l’endroit idéal où poser la tente.
Coucher du soleil sur le lac de Coume Escure
Même si l’eau est toujours très froide en montagne, difficile de résister à l’appel d’un joli lac après une rando où l’on a eu chaud.
La récompense !
Le spot de bivouac
La plage herbeuse du lac de Coume Escure est relativement petite. Ayant fait cette rando à trois couples d’amis, il y avait néanmoins suffisamment de place pour pouvoir poser là nos trois tentes, face au lac.
Petit bivouac entre amis
Sur ce site face au coucher du soleil, prendre l’apéro entre amis est un pur bonheur.
Pour nous, un bon gueuleton est une notion indissociable du bivouac. Nous n’hésitons donc jamais à alourdir nos sacs pour cet incontournable plaisir du soir. Les puristes de la rando ne nous comprennent pas toujours mais après tout, chacun ses goûts.
Poivrons de Padrón grillés
Le barbecue en rando ? C’est possible.
Alors évidemment, nous ne faisons jamais de feux par temps de canicule ou de sécheresse, et nous les allumons toujours dans des foyers déjà existants.
Car faire un feu sur l’herbe revient à la brûler et à détériorer le sol, ce qui est une pratique à proscrire en rando-bivouac : on aime la nature, on n’est donc pas là pour la détruire.
Au fil de l’apéro et du repas, le soleil décline puis disparaît, modifiant régulièrement les couleurs et la lumière de cette vue paisible sur le lac de Coume Escure.
La nuit tombe sur le lac de Coume Escure
Si le Grand Pic et le Petit Pic de la Glère apparaissent le soir en ombres chinoises au moment où le soleil se couche, il sont éclairés par une jolie lumière chaque matin quand le soleil se lève.
Lever de soleil sur le lac de Coume Escure
Alors que nous prenons le petit déjeuner, les montagnes reprennent des couleurs en face de nous.
Puis vient l’heure de lever le camp. La rando continue.
Le lac de Coume Escure
Remarque : si le spot de bivouac évoqué dans cet article est déjà occupé quand vous arrivez au lac de Coume Escure, vous pouvez tout à fait poser votre tente de l’autre côté du lac, celui par lequel on arrive en venant du refuge de la Glère. Il y a là aussi différents endroits où l’on peut bivouaquer et la vue est un jolie aussi. Le chemin menant du refuge au parc national des Pyrénées passe non loin mais ce plan B reste malgré tout une bonne alternative.
Poursuivre en direction du parc national des Pyrénées
Cette rando n’étant ni très longue, ni très difficile jusqu’au lac de Coume Escure, on peut très bien la poursuivre en direction du parc national des Pyrénées, où se situent de nombreux lacs.
Les lacs de la Glère (à gauche) et de Coume Escure (à droite)
Pour cela, il faut suivre les panneaux situés au niveau du refuge de la Glère, puis le balisage tout au long du chemin.
Le parcours est globalement joli mais pour notre part, nous nous sommes arrêtés aux limites du parc national des Pyrénées le premier jour, juste avant de pouvoir apercevoir les premiers lacs du parc. Nous sommes ensuite retournés au lac de Coume Escure pour y poser nos tentes.
Attention, les règles sont évidemment plus sévères dans le parc national des Pyrénées car il s’agit d’un véritable sanctuaire de montagne. Le but est de préserver cette nature aussi belle que fragile.
La réglementation du parc national
Le retour
Pour retourner au point de départ de la rando (le plateau du Lienz et l’auberge Chez Louisette) après avoir bivouaqué au lac de Coume Escure, il y a deux possibilités : soit revenir par là ou l’on est arrivé, soit finir la boucle (voir les infos pratiques, en fin d’article). Nous avons choisi la deuxième option.
Le lac et le refuge de la Glère
On commence par rejoindre et suivre le chemin du parc national des Pyrénées. Dès le début, et comme la veille pour nous puisque nous sommes déjà passés par là pour aller aux portes du parc national, ça monte.
Le lac de Coume Escure
Après avoir traversé un pierrier, on attaque une longue descente qui va continuer jusqu’à l’arrivée. Il faut traverser un petit ruisseau qui dégouline de la montagne, et dont la largeur peut varier en fonction de la saison. La descente se poursuit dans une sorte de jolie petite prairie encadrée de part et d’autre par de hautes montagnes.
La descente se poursuit dans une zone de gros blocs de pierres, qui n’est pas le passage le plus agréable ni le plus joli de la rando. On arrive un peu plus loin à la cabane de Sardiche. Pour notre part, ce sont des vaches qui nous y ont accueilli.
La cabane de la Sardiche
On arrive ensuite à un joli passage à flanc de montagne, au milieu de la végétation.
A partir de là, il ne reste plus qu’à poursuivre à travers champs et forêts en alternance, jusqu’au plateau de Lienz et au parking Chez Louisette, point de départ et d’arrivée de la rando.
Attention : pour votre timing, si vous choisissez de faire la grande boucle plutôt que l’aller – retour, la deuxième journée (12 km) est beaucoup plus longue que la première (7 km).
Infos pratiques
Le point de départ
Le départ de la rando se fait au plateau du Lienz, au niveau du restaurant Chez Louisette. Un petit parking est situé à proximité, où l’on peut laisser la voiture un ou plusieurs jours selon l’itinéraire choisi, le temps de la rando.
Le parking et le début de la rando
Pour rejoindre ce point de départ depuis Barèges, il y a deux solutions :
En voiture, par une petite route de 4,6 km.
A pied, via un petit chemin de rando : 3 km – 386 m+
La trace GPX
On peut évidemment faire cette randonnée en suivant le chemin carrossable. Pour le retour, si l’on fait la grande boucle, on peut se fier au balisage et aux cairns. Mais si l’on a le moindre doute, le meilleur moyen de ne pas se perdre est encore de télécharger la trace GPX.
Chez Louisette, bien sûr ! Comme évoqué précédemment, c’est le point de départ et d’arrivée de la rando, mais il s’agit également d’une petite auberge de montagne au décor chaleureux, qui propose des plats montagnards avec un excellent rapport qualité – prix. Tout est fait maison. Le site officiel : Chez Louisette.
Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici leurs cartes :
Attention : n’oubliez pas de réserver car l’auberge est réputée dans toute la région. Vous pouvez le faire via le site officiel résa Louisette, ou par téléphone au 05.62.92.67.17.
Où dormir ?
A Barèges ! C’est l’endroit le plus proche du départ de la rando et les possibilités d’hébergement sont assez nombreuses, même s’il vaut mieux prévoir de réserver à l’avance.
Nous avons dormi à l’hôtel Alphée, un peu cher (110 euros la chambre double) mais c’est le cas de nombreux hébergements à Barèges.
Point fort : le petit déjeuner, ce qui n’est pas négligeable pour prendre des forces juste avant de partir en randonnée !
Il délivre toutes sortes d’informations sur la région, ses randonnées, son patrimoine etc. Surtout, il permet de s’adresser à des humains plutôt qu’à Internet…
Place Urbain Cazaux 65120 BAREGES
Téléphone +33 (0)5 62 92 16 00
Sites internet utiles
Le site du parc national des Pyrénées est incontournable : conseils pour la randonnée, bivouac et refuges, la faune et la flore, les différentes vallées, tout y est ! Toute la réglementation du parc est accessible ici.
On peut retrouver la randonnée présentée dans cet article en consultant les deux sites suivants :
Le site Rando vallées de Gavarnie présente l’aller simple, avec une petite extension jusqu’au lac Det Mail.
Le site Entre Aure et Lavedan – Randonnées présente la grande boucle (en sens inverse du nôtre, raconté dans cet article), au départ et à l’arrivée du plateau du Lienz.
Recommandations habituelles en montagne
La montagne est un écosystème fragile. Les règles sont donc faites, non pas pour embêter les randonneurs et randonneuses, mais pour préserver la nature. Voici quelques règles de base, d’apparence évidente mais pas suffisamment respectées :
Les déchets : prévoyez des sacs poubelles afin de pouvoir redescendre vos déchets. Ne laissez aucune trace de votre passage dans la nature.
La flore : évitez de sortir des sentiers balisés afin de ne pas abîmer la flore en la piétinant. Ni cueillette, ni prélèvement.
Les lacs : ne vous baignez pas dans les lacs si vous êtes enduit.e.s de crème solaire, car elle abîme le fragile écosystème lacustre. Par exemple, randonnez avec des vêtements longs, un chapeau ou une casquette, ou encore baignez-vous avec un lycra : dans le sac, ce n’est pas bien lourd.
Le feu : pas de feu en période de sécheresse ou de canicule. Si vous en allumez un, faites-le dans un foyer existant afin de ne pas dégrader le sol.
Le bruit : discrétion requise : pas de bruit, par respect de la faune locale et des autres randonneurs.
Bref, le b-a, ba, quoi…
Informations diverses
Les chiens sont autorisés sur le parcours de cette randonnée, à condition qu’ils soient tenus en laisse. Un peu plus loin, dans le parc national des Pyrénées, leur présence est strictement interdite.
La randonnée sur ce parcours est déconseillée l’hiver car la zone est propice aux coulées de neige. Il convient de bien se renseigner auprès de professionnels avertis avant de se risquer à randonner dans la zone lorsqu’il neige.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser dans les commentaires (votre adresse mail sera demandée mais pas publiée, et il faudra compter quelques heures avant la publication de la question et de la réponse).
Le canal des Deux-Mers relie l’Atlantique à la Méditerranée, de Royan à Sète ou inversement. Pour aller d’une mer à l’autre, on longe successivement la Gironde, puis le canal de Garonne et le canal du Midi.
Sillonner à vélo les berges du canal des Deux-Mers, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, permet d’en prendre plein les yeux d’un bout à l’autre, dans un joli cadre naturel.
La piste cyclable (à droite) longe le canal sur des centaines de kilomètres, loin des voitures…
On peut le parcourir en entier (700 km environ) ou par tronçons. Je l’ai arpenté deux fois (j’ai donc mixé ces deux voyages dans le récit qui suit) :
La première fois, de Bordeaux à Sète, avec un ami et de manière plutôt sportive (570 km en 4 jours, en gravel et bikepacking).
Bordeaux – Sète : notre itinéraire
La seconde fois, de Bordeaux à Montauban avec ma femme, en mode détente (324 km en 4 jours, vélo électrique et sacoches pour elle, gravel et bikepacking pour moi).
Dans les deux cas, nous avons dormi dans de petites maisons d’hôtes, mais il y a également de nombreuses possibilités de bivouac tout le long du canal.
Alors à quoi ressemble ce canal des Deux-Mers pour les cyclotouristes ? Voici notre retour d’expérience sur ce beau parcours cyclable.
Pour nous, le périple commence dans notre bonne vieille ville de Bordeaux.
Bordeaux, la place de la Bourse et le Miroir d’eau
La traversée de la ville est rapide. Roulant sur des pistes cyclables protégées, on sort rapidement de Bordeaux sans vraiment s’en apercevoir.
La Garonne à la sortie de Bordeaux
Peu après Bordeaux, on rejoint la piste Lapébie. Elle s’étend sur 47 km, de Latresne à Sauveterre-de-Guyenne. Il s’agit d’une ancienne voie ferrée reconvertie en jolie piste cyclable.
Elle passe devant d’anciennes petites gares locales, transformées depuis en restaurants, elle nous emmène dans de vieux tunnels ferroviaires, et surtout, elle traverse les jolies forêts du coin ainsi que le vignoble bordelais.
L’itinéraire alterne entre verdure et petits villages de campagne.
Le lavoir de Bellefond
A 18 km de Latresne, on peut quitter la piste Lapébie par la droite et rejoindre en quelques minutes le petit village de La Sauve, afin de visiter l’abbaye de La Sauve-Majeure, classée par l’Unesco au patrimoine de l’humanité.
Cette petite merveille du patrimoine roman girondin abrita à son apogée jusqu’à 300 moines bénédictins.
Un peu plus loin, on découvre un autre château, viticole celui-là : le château de Lavison.
Le château de Lavison…
… et ses vignes.
On avait quitté la Garonne à Bordeaux, c’est 67 km plus loin qu’on la retrouve, dans les environs de La Réole. Ce petit bourg fortifié (4.000 habitants) bénéficie du label national Ville d’Art et d’Histoire.
La Réole
Le tronçon du canal de Garonne qui commence ici est certainement le plus beau et le plus agréable jusqu’à Sète.
Le canal de Garonne et sa piste cyclable
C’est sur cette portion qu’il m’arrivera pourtant une mésaventure rare : quatre crevaisons successives sur à peine 75 bornes !
Pendant que je remplace ma première chambre à air au bord de l’eau, mon pote me crie « attention, un serpent » ! Je crois qu’il plaisante mais non : nous avons pour voisine une jolie couleuvre verte et jaune (ce sont ses couleurs mais c’est aussi son nom commun, Hierophis viridiflavus étant son nom scientifique). Elle nage paisiblement dans la Garonne à un petit mètre de nous. Elle est totalement inoffensive.
J’ai bien fait de crever là, sinon, nous ne l’aurions pas vue !
Par contre, je me serais bien passé des trois crevaisons suivantes…
Le canal de Garonne
Sur cette portion ombragée, très agréable à vélo quand il fait chaud car elle conserve une fraîcheur relative, les paysages classiques du canal de Garonne se succèdent.
Notre premier coucher de soleil aura lieu dans un cadre champêtre, à Saint-Laurent.
Parmi les villages traversés où il fait bon faire une halte, citons le Mas d’Agenais.
L’église Saint-Vincent du Mas-d’Agenais
La particularité de cette petite commune, c’est qu’elle est liée à deux authentiques chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art :
La Vénus du Mas, une sculpture antique découverte dans un champ des alentours il y a 150 ans (et aujourd’hui exposée à Agen).
Le Christ en croix, un authentique Rembrandt (exposé quant à lui dans l’église Saint-Vincent du Mas-d’Agenais, visible sur la photo ci-dessus).
Lors de notre visite, le Rembrandt a mis les voiles, il se trouve qu’il est temporairement exposé à la cathédrale de… Bordeaux, d’où nous venons justement !
Le Mas d’Agenais : une simple photo du célèbre Rembrandt, dans une vitrine
Conclusion : nous sommes venus jusqu’ici pour le voir alors qu’il se trouve actuellement exposé juste à côté de chez nous, à une centaine de kilomètres d’ici…
Le canal et la piste cyclable, vus depuis les hauteurs du Mas d’Agenais
Un peu plus loin, la petite ville de Tonneins (9.000 habitants) borde la Garonne.
Tonneins
Si elle a souffert historiquement de la guerre de Cent Ans puis des guerres de religions, c’est aujourd’hui une petite cité paisible.
Pour la petite histoire, échaudé par mes quatre crevaisons successives, c’est à Agen que je dégoterai un spécialiste vélo pour acheter des pneus réputés « increvables », les fameux Schwalbe Marathon.
Réparation le long du canal de Garonne…
Avant d’arriver à Agen, j’avais rencontré deux autres voyageurs à vélo qui m’avaient donné une chambre à air de secours, au cas où les crevaisons continueraient à s’abattre sur moi ! Dont Tom, un nantais qui pédalait jusqu’à Athènes avec son petit chien. Si par hasard ils lisent ces lignes, je les remercie encore… Athènes à vélo (Insta)
Je ne le sais pas encore quand je change mes pneus, mais je roulerai 18.000 kilomètres avec eux au cours des deux années suivantes sans jamais crever, pas même une seule fois. Un bonheur après mes quatre crevaisons en 75 kilomètres au début de ce périple…
Le slow tourisme continue le long de ce canal qui a toujours une belle vue à offrir aux cyclistes de passage.
Quelques tours de pédales plus loin se trouve un autre petit village agréable : Donzac (1.000 habitants). Il est à l’image de la plupart des villages que l’on traverse le long de la Garonne : calme, paisible, et où il fait bon s’arrêter pour visiter, flâner, se restaurer…
Donzac : l’église Saint-Barthélémy
En poursuivant sur les berges du canal, on arrive ensuite à la centrale nucléaire de Golfech. C’est vrai qu’elle détonne un peu dans son écrin de nature.
La centrale de Golfech
Plus loin arrive une étape qui est sans doute incontournable : Moissac (12.000 habitants).
Moissac : le pont Napoléon
Le joyau du village, c’est son abbaye Saint-Pierre, classée avec son célèbre cloître au patrimoine de l’Unesco (sous le titre des chemins de Compostelle). Notamment, son vieux portail de 1130 est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture romane.
Le fameux portail de l’abbaye Saint-Pierre
23 kilomètres après Moissac (et 47 kilomètres avant Toulouse), on arrive à Montech : c’est là qu’il faut suivre la bifurcation vers la gauche si l’on veut rallier Montauban, qui est la première « grande » ville (60.000 habitants) que l’on traverse depuis longtemps.
Montauban
Cette cité médiévale à l’histoire riche regorge de sites à visiter.
Montauban
Si l’on ne fait pas ce détour vers Montauban depuis Montech, alors il ne reste plus que 47 kilomètres à parcourir pour arriver à Toulouse.
Le canal du Midi
La ville rose marque à la fois la fin du canal de Garonne (280 km depuis Bordeaux) et le début du canal du Midi (260 km jusqu’à Sète).
Toulouse, la ville rose
Toulouse est l’autre grande cité du sud-ouest car, ne soyons pas chauvins, il n’y a finalement pas que Bordeaux dans ce joli coin de France.
Le fameux Capitole…
… et le bâtiment qui lui fait face, place du Capitole
La ville rose mérite une halte, tant la ville est à voir et à vivre : monuments, histoire, culture, gastronomie, douceur de vivre, chacun y trouve forcément son compte.
La basilique Saint-Sernin
L’intérieur de la basilique Saint-Sernin
Immédiatement après Toulouse, le canal du Midi s’avère aussi agréable que le canal de Garonne. Après 37 kilomètres, on arrive encore dans un joli petit village (décidément…) : Gardouch.
Gardouch
Puis juste avant d’arriver à Castelnaudary, le bitume de la piste du canal des Deux-Mers disparaît définitivement. Il est remplacé par des petits chemins de pierres et de terre qui nous accompagneront jusqu’à l’arrivée : désormais, fini le confort !
Le chemin cyclable le long du canal du Midi
Mise à jour : depuis que ce voyage a été réalisé, une bonne partie des chemins entre Castelnaudary et Sète ont été refaits, ou sont en passe de l’être. Pour plus d’infos : travaux de réfection des berges du canal du Midi.
C’est vers là que se situe le point le plus stratégique du canal des Deux-Mers : le seuil de Naurouze. C’est à la fois le point culminant du canal et la ligne de partage des eaux. En d’autres termes, à partir d’ici, l’eau descend : d’un côté vers la Méditerranée et de l’autre, vers l’Atlantique.
Seuil de Naurouze : l’allée de platanes bicentenaires
L’avantage, c’est qu’on évolue maintenant sur des petits chemins natures qui sont le plus souvent isolés et déserts, contrairement à la piste bitumée qui est assez fréquentée par les cyclotouristes, les promeneurs et les joggeurs depuis Bordeaux. C’est un peu plus tape-cul mais bon, c’est tellement nature…
Sur cette portion jusqu’au seuil de Naurouze, on longe pendant un petit moment… l’autoroute ! Ce n’est pas la partie la plus agréable mais elle ne dure pas très longtemps.
La voie cyclable, coincée entre l’autoroute et le canal du Midi…
Je ne l’ai pas encore évoqué ici mais l’un des paysages typiques et qui revient sans cesse sur le canal des Deux-Mers, ce sont bien sûr les écluses : il y en a plus d’une centaine tout le long du canal sur plus de 500 kilomètres (66 pour le canal de Garonne et 63 pour le canal du Midi).
Remplissage d’une écluse
190 kilomètres après avoir découvert la capitale du pruneau à Agen, nous atteignons celle du cassoulet : Castelnaudary !
L’avantage de ce canal à vélo, c’est qu’après avoir brûlé plein de calories à coups de pédales, on peut en recharger plein d’autres à coups de fourchette…
Castelnaudary
Plus loin, la nature continue à escorter le canal.
Mais un peu plus loin encore arrive la mauvaise surprise, celle que nous redoutions après avoir épluché le web à propos du canal du Midi.
En effet, à partir d’ici, l’ombre devient de plus en plus rare. Le coupable ? Le chancre coloré.
Un érable sycomore ou faux platane, sur les rives du canal
Depuis 2006, ce champignon ravageur détruit inlassablement les mythiques platanes du canal du Midi, sans qu’aucun remède n’existe.
C’est ainsi que fin 2020, sur les 42.000 platanes du canal, 26.000 avaient dû être abattus.
Quelques pins ont été replantés par endroits…
Le paysage devient donc ici plus clairsemé, et la température sur les épaules des cyclistes plus élevée.
Heureusement, pédaler le long de ce canal reste agréable, mais le canal de Garonne compte désormais des paysages plus jolis et surtout beaucoup plus verdoyants que le canal du Midi. Même si le long de ce dernier, ils sont souvent plus sauvages. Chacun ses goûts…
L’un des plus beaux sites à proximité du canal des Deux-Mers, c’est Carcassonne et sa somptueuse cité médiévale.
Idéalement, cette ville incroyable mérite qu’on y fasse une étape, plutôt que de la traverser en coup de vent.
Une ruelle de la cité médiévale
Le meilleur moment pour la photographier, c’est juste avant le coucher du soleil.
Bon, il y a aussi la ville moderne mais ce n’est pas forcément la partie la plus intéressante à arpenter.
Le musée des beaux-arts
Retour donc sur les hauteurs de la ville, que la cité domine fièrement.
Carcassonne : la ville moderne et la cité médiévale
Notre dernière étape, Carcassonne – Sète, est longue normalement de 135 kilomètres environ. Une « petite » erreur de navigation nous contraindra à en parcourir 169, en plein cagnard.
Nous nous retrouvons ainsi à traverser, inutilement et dans les deux sens, un vieux pont SNCF.
Bref, les aléas du voyage à vélo…
En tant que bordelais, nous ne sommes pas dépaysés par la vigne, omniprésente aussi dans cette autre région de vin.
La principale curiosité de cette partie du trajet, c’est le tunnel de Malpas. C’est en effet là que Pierre-Paul Riquet, le génial concepteur du canal du Midi, décida de creuser la montagne, rien que ça, pour faire passer le canal dessous !
Le tunnel de Malpas
Pour nous, cette dernière étape se fera sous une chaleur écrasante, avec peu d’ombre et beaucoup de poussière.
Avant…
… après !
Sans compter les moucherons, qui viendront se coller par dizaines à la crème solaire dont nous nous sommes enduits…
Sans transition, en arrivant à Béziers, c’est un autre ouvrage majeur du canal qui attend le visiteur : les neuf écluses de Fonséranes. Le dénivelé est tel (21 mètres) que pour faire passer les bateaux, il a fallu construire toutes ces écluses les unes à la suite des autres.
Les neuf écluses de Fonséranes
Le pont-canal de Béziers
Un peu plus loin, le solide pont-canal de Béziers transporte carrément le canal du Midi par dessus l’Orb.
Ayant perdu beaucoup de temps et d’énergie à cause de notre erreur de navigation, nous décidons en fin de parcours de quitter les berges du canal, où les cailloux omniprésents nous ralentissent trop.
Les plages de sable fin à l’approche de Sète
Sète
Nous terminons donc notre périple par la route, ce qui ne nous permettra pas de voir l’étang de Thau, une petite merveille paraît-il. Dommage.
Le port de Sète
Après 570 kilomètres parcourus depuis Bordeaux en quatre jours, nous arrivons à l’autre extrémité du canal des Deux-Mers : Sète.
Sète
Notre périple est fini, le retour se fera en train…
Vous vous apprêtez vous aussi à arpenter le canal des Deux-Mers à vélo ? Alors vous allez vous régaler : bon voyage…
Infos pratiques
Sites internet
Tout d’abord, pour préparer votre périple à vélo sur le canal des Deux Mers, il y a deux sites incontournables à explorer :
Tout y est : les étapes, le kilométrage, le dénivelé, les sites touristiques, les hébergements (notamment ceux qui sont « bike-friendly »), les adresses pour réparer le vélo etc. Une mine d’informations. Ou plutôt deux.
Attention à la fermeture annuelle du canal
Si le printemps et l’automne sont les deux périodes idéales du point de vue de la météo et de la fréquentation, il faut quand même savoir que le canal ferme chaque année un mois et demi à deux mois, répartis sur la période qui va de novembre à février, pour des questions de maintenance du canal.
Les distances
Il faut distinguer la longueur du canal lui-même (c’est-à-dire de la voie navigable), et la longueur du parcours cyclable qui longe ce cours d’eau (et qui n’en épouse pas toujours exactement le tracé). Le kilométrage n’est donc pas le même, aussi, attention à cette différence lorsque vous planifiez votre périple.
Au fil de l’eau, le canal des Deux-Mers s’écoule sur 538 km (98 km de l’estuaire de la Gironde à Bordeaux, 247 km pour le canal de Garonne et 193 pour le canal du Midi).
L’itinéraire vélo s’étend, lui, sur 695 km (161 km le long de la Gironde, 278 km le long du canal de Garonne et 256 le long du canal du Midi).
N.B. Juste après ces infos pratiques, je propose un parcours alternatif de 140 km empruntant la Vélodyssée, pour rejoindre Bordeaux depuis l’estuaire en traversant le Médoc, c’est-à-dire en passant par la rive gauche de la Gironde plutôt que par la rive droite.
La Vélodyssée (ici au Verdon-sur-Mer, 33) est une piste cyclable qui relie Roscoff (29) à Hendaye (64) sur 1300 km
Demandez votre autorisation de circulation…
A partir du seuil de Naurouze (12 km avant Castelnaudary dans le sens Bordeaux-Sète), et jusqu’à Agde, de nombreuses portions du parcours nécessitent l’obtention… d’une autorisation de circuler ! Mais avant d’entrer dans les détails, je précise tout de suite que cette autorisation est impossible à obtenir, et que tout le monde se balade donc quand même par là sans l’avoir reçue.
Avant de partir, j’avais lu de nombreux témoignages sur le web indiquant que ceux qui demandaient cette autorisation ne réussissaient jamais à l’obtenir. Je l’ai quand même demandée à mon tour aux Voies Navigables de France (VNF) comme il se doit, et j’ai suivi à la lettre leurs recommandations pour la formuler : ils ne m’ont jamais répondu !
Alors, de quoi s’agit-il exactement ?
En deux mots, des chemins de halage longent le canal du midi : ils étaient utilisés à une époque par les chevaux pour tracter les péniches sur le canal !
Aujourd’hui, ce sont des chemins de service utilisés pour l’entretien du canal. Ils sont sauvages car contrairement au canal, ils ne sont quant à eux pas entretenus : par exemple, ces chemins pierreux et bosselés sont par endroit recouverts par des herbes hautes d’un bon mètre, voire plus. Ces portions sont rares et courtes mais on est bien loin de la piste cyclable bitumée. D’où l’intérêt de prévoir un vélo adapté…
Aussi, pour se promener à pied ou à vélo sur ces chemins à l’abandon, on doit demander l’autorisation aux VNF. Lesquelles n’ont donc jamais, à ma connaissance, la courtoisie la plus élémentaire de répondre.
Si comme moi vous souhaitez néanmoins tout faire dans les règles (ce sera donc peine perdue mais n’hésitez pas quand même), vous devez remplir le formulaire suivant : demande d’autorisation VNF. Puis l’adresser aux VNF :
Par mail : us.adve.dt-sud-ouest@vnf.fr
Par voie postale : VNF – ADVE/Bureau des usagers – 2, port Saint-Étienne – BP 7204 – 31073 TOULOUSE cedex 7
Bon courage…
NDLR Comme évoqué plus haut, depuis que ce voyage a été réalisé, une bonne partie des chemins entre Castelnaudary et Sète ont été refaits, ou sont en passe de l’être. Pour plus d’infos : travaux de réfection des berges du canal du Midi.
Les points d’eau
Point crucial quand on voyage à vélo : le ravitaillement en eau potable !
Aucun souci pour ça tout au long du canal des 2 Mers : on trouve des robinets et des fontaines un peu partout (le plus souvent au niveau des villages traversés, des ponts ou des écluses, avec parfois en prime des toilettes publiques).
Hébergements
Pour chercher où dormir, l’avantage d’utiliser les deux liens indiqués ci-dessus (et que re-voici : Le canal des Deux Mers à vélo et France Vélo Tourisme), c’est que l’emplacement des hébergements proposés apparaît directement sur la carte du canal : cela permet donc d’éviter de faire un détour pour aller dormir en choisissant ceux qui sont les plus proches de l’itinéraire vélo. On peut également rechercher des hébergements via des filtres, comme « hébergements insolites » par exemple, etc.
Parmi les hébergements où nous avons dormi, voici une sélection des plus sympas…
Sète : dormir sur un bateau !
A Sète, nous avons trouvé un hébergement insolite : un bateau ! Bien sûr, il est resté à quai mais c’était tellement mieux qu’un hôtel. Et les quelques bières nocturnes dégustées sur le pont supérieur, à la belle étoile, pour fêter la fin du périple, ont eu à cet endroit une saveur exceptionnelle…
L’Octopus à Sète
Le nom de ce bateau ? L’Octopus. Les prix étaient très abordables lors de notre venue (90 euros la nuitée pour 2), et l’accueil excellent. Il vient d’y avoir un changement de propriétaire. Insolite Boat Sète.
Dans le même genre, il existe un site de réservation de bateaux pour la nuit à Sète (attention, cela concerne souvent des groupes) : Bed Boat Sète.
Le pont supérieur de l’Octopus
Saint-Loup (82)
Nous avons eu un coup de cœur pour les Chambres de Lili, une adorable petite maison d’hôtes située dans le Tarn-et-Garonne (à 4 kilomètres de Donzac), qui mérite d’être mise en avant.
Sans trop entrer dans les détails, c’est la petite Liséa, atteinte d’une maladie rare, qui est au cœur de ce projet monté par ses parents. Pour eux, il s’agit entre autres d’offrir des stages à des personnes en situation de handicap, afin de les aider à développer leur autonomie.
Les Chambres de Lili
Ils ont joliment rénové une ancienne grange ainsi que le vaste jardin qui l’entoure. Les chambres sont évidemment accessibles et adaptées aux personnes en situation de handicap.
Il y a une piscine, un terrain de pétanque, des espaces de jeux, une agréable terrasse, un potager, des espaces verts… Le bonheur !
Les Chambres de Lili : la salle à manger
Pour louer, l’idéal est de passer par le site officiel les Chambres de Lili (+33.6.74.56.43.26, ou par mail : ici), mais il y a aussi Booking.
Un dernier mot : Lili et ses parents sont extrêmement accueillants…
Ça roule ma poule ?
Saint-Laurent (47)
Le moulin de Saint-Laurent – Cet hébergement situé non loin du canal propose des gites de différentes superficies, et donc des prix variables : de 39 euros seulement à 180 euros la nuitée pour 2 (voire plus selon la capacité du gite). Il y a également quelques emplacements en pleine verdure pour planter sa tente…
Le Moulin de Saint-Laurent
L’accueil y est excellent : il était tard quand nous y sommes arrivés et les cuisines étaient donc fermées mais pour nous dépanner, le gérant très accueillant nous a ouvert ses conserves de rougail-saucisses faits maison qui se sont avérées copieuses, succulentes et bon marché ! Le tout avec le sourire. Un bonheur après avoir roulé 153 bornes et crevé trois fois (la 4e crevaison aura lieu dès le lendemain matin, après seulement 8 km)…
Frontenac (33)
L’Archange est situé à 50 km de Bordeaux mais tout près de la piste Lapébie. C’est un petit bar-restaurant qui fait aussi chambres d’hôtes. Il ne paye pas de mine mais la terrasse est agréable, les repas sont bons et l’accueil très sympa (le patron s’est très gentiment mis en quatre pour me trouver une petite vis identique à celle de mon vélo que j’avais perdue en cours de route).
Le jacuzzi et la terrasse de l’Archange
Bon à savoir – Il vaut mieux réserver directement auprès de l’établissement que par les plateformes classiques : nous avons eu la nuitée à 62 euros via le site officiel L’Archange (ou 05 56 30 83 35) alors que via Booking, la même chambre était proposée à 72 euros.
La portion du canal des Deux-Mers qui va de Royan à Bordeaux s’étire sur 160 km sur la rive droite de la Gironde (avec une variante de 150 km). Je n’ai pas encore évoqué ce trajet dans cet article, et pour cause : je ne l’ai jamais parcouru !
En revanche, je roule presque tous les week-ends, en tout ou partie, sur l’itinéraire parallèle qui va du Verdon-sur-Mer à Bordeaux (140 km), de l’autre côté de la Gironde.
La piste dite de Lacanau, relie Bordeaux… à Lacanau
C’est donc ce trajet que je vais présenter ici (si les photos montrent différentes saisons, c’est parce que je roule par ici tout au long de l’année).
Soulac – Mérignac à vélo (130 km)
L’estuaire de la Gironde est gardé par deux villes qui se font face : Royan (Charente-Maritime) sur la rive nord, et Le Verdon-sur-Mer (Gironde) sur la rive sud.
La phare de Grave, au Verdon
Elles sont reliées par un bac qui fait la traversée de l’une à l’autre en une demi-heure (7 à 8 rotations par jour l’hiver, environ 25 l’été).
L’arrivée du bac au Verdon
Ainsi, si vous roulez sur l’Eurovélo 1 (cette véloroute européenne qui traverse l’Europe depuis la Norvège jusqu’au Portugal en passant par la France, en longeant son littoral atlantique), alors il vous sera facile de prendre le bac pour traverser l’estuaire de la Gironde, avant de prendre la direction de Bordeaux.
Le départ se fait donc depuis cette petite station balnéaire du Verdon-sur-Mer, située sur la pointe du Médoc.
Le port de plaisance historique du Verdon
La piste cyclable traverse le Médoc du nord au sud et paradoxalement, on n’aperçoit pas la moindre parcelle de vigne sur cet itinéraire, qui passe presqu’exclusivement à travers de jolies forêts de pins.
Les forêts de pins girondines le long de la piste cyclable
A dix kilomètres du Verdon, on arrive à Soulac-sur-Mer. Aaah Soulac, je ne dirai pas ici tout le bien que j’en pense car ce serait un peu hors-sujet mais si ça vous intéresse, j’ai écrit un article détaillé sur cette adorable petite station balnéaire : mon petit coin de paradis…
Les plages soulacaises à marée basse
A 35 kilomètres environ vers le sud, la route traverse la forêt entre le lac d’Hourtin à gauche et l’océan à droite (voir la carte un peu plus haut). On ne voit ni l’un ni l’autre mais de légers détours suffisent pour aller les voir.
Pour changer des pins omniprésents, quelques chênes bordent parfois la piste
Cette route entre lac et océan, dans un cadre très nature, s’étend sur 18 kilomètres. C’est la seule portion de l’itinéraire jusqu’à Bordeaux qui soit ouverte aux voitures, mais seulement six mois par an (du 1er octobre au 31 mars). Toutefois, même ouverte, elle est de toute façon extrêmement peu fréquentée. Du 1er avril au 30 septembre, elle n’est ouverte qu’aux vélos (ainsi qu’à quelques rares véhicules de service).
Sur cette portion de 18 kilomètres, je n’ai jamais croisé plus de six ou sept voitures grand maximum, et parfois quelques camions qui chargent du bois, puisqu’on est ici en plein territoire des sylviculteurs.
La petite route déserte entre Hourtin et Maubuisson
L’arrivée à Maubuisson, sur la rive sud du lac d’Hourtin, marque la fin de cette petite route déserte et le retour sur la piste cyclable.
Le lac d’Hourtin à Maubuisson
Maubuisson
Une quinzaine de kilomètres plus au sud, on arrive à Lacanau-ville. Si l’on veut aller voir la mer, il y a là deux bifurcations possibles :
La première vers la droite à l’entrée de la ville (Lacanau-Océan est à 14 km, avec une petite partie en route partagée mais peu fréquentée) ;
La seconde également vers la droite mais à la sortie de la ville (26 km de pistes cyclables dans les bois jusqu’au bassin d’Arcachon, à Arès).
La piste cyclable entre Lacanau et le bassin d’Arcachon
Entre Lacanau et Bordeaux, il ne reste plus qu’une cinquantaine de kilomètres mais qui sont, disons… contrastés !
Le long de la piste cyclable, à la sortie de Lacanau
Car en effet, les terribles incendies de l’été 2022 ont en partie défiguré notre belle région. Les stigmates du brasier crèvent les yeux sur une dizaine de kilomètres le long de la piste de Lacanau, entre Saumos et Sainte-Hélène (à respectivement 40 et 30 km de Bordeaux).
La piste de Lacanau, défigurée après les incendies de l’été 2022
La Teste-de-Buch, Landiras, Sainte-Hélène : les incendies se sont succédés durant l’été 2022, avec des conséquences terribles dans la région.
Depuis le camion des pompiers…
Celui de Landiras, alors qu’il était pourtant éteint, a repris un mois plus tard après s’être propagé sous terre via des gisements profonds de tourbe.
Pour celui de La Teste, les pompiers indiqueront qu’au cœur du brasier incontrôlable, les flammes atteignaient les 100 mètres de haut…
Avant…
… après.
Bref, un massacre pour la faune et la flore, une cicatrice pour les paysages de la région, et une plaie béante dans le cœur des habitants…
Je ne terminerai donc pas ce chapitre sans dire un mot de nos pompiers qui, aidés par leurs collègues d’autres régions de France ainsi que quelques-uns venus spécialement de l’étranger pour leur prêter main forte, ont réalisé un travail colossal pendant ces incendies hors norme.
Au bord de la piste, deux mois après l’incendie…
Par exemple, sur le bord de la piste cyclable, on a pu apercevoir pendant quelques mois certaines maisons isolées au milieu des bois, entièrement intactes alors que tous les arbres autour d’elles avaient brûlé (les arbres carbonisés ont été abattus depuis). Ce sont les pompiers qui les ont sauvées, et leurs habitants avec.
Quelques mois plus tard, c’est non plus le feu mais l’eau qui est omniprésente : après les incendies, les inondations…
La piste entre Lacanau et SaumosLa piste de Lacanau, l’hiver
Mais poursuivons notre route…
La piste cyclable qui va du Verdon à Bordeaux étant malgré ce feu un site très nature, on peut y apercevoir de nombreux animaux sauvages. J’y vois régulièrement (ou j’y ai vu au moins une fois) : chevreuils, sangliers, écureuils, ragondins, cigognes, grues, milans, faisans, lièvres, orvets, biches… Alors si vous vous baladez par là et que vous aimez la nature, un conseil : ouvrez l’œil…
Pour terminer, voici quelques images panoramiques de l’itinéraire cyclable Le Verdon – Bordeaux :
140 kilomètres après Le Verdon, on arrive à Bordeaux.
Bordeaux, le pont de pierre
La flèche Saint-Michel, la Garonne et le pont de pierre
Le pont Chaban-Delmas
Les quais dans le quartier des Chartrons
La cité du vin
La fontaine des Trois Grâces (ou des filles de Zeus), place de la Bourse
Le meilleur du canal des Deux-Mers en vidéo (2 mn)