Los Roferos est un site qui permet d’admirer de somptueux paysages naturels, composés de formations rocheuses aux formes tourmentées sur fond de volcans. Niché dans le nord de Lanzarote, il est facile d’accès et n’est pas encore surfréquenté. Par endroits, on se croirait carrément dans l’ouest américain.
Photos, description, infos pratiques, voici tout ce qu’il faut savoir pour profiter au mieux de ce site méconnu mais, selon nous, incontournable.
Les formations rocheuses de Los Roferos
Notre visite sur ce site étonnant s’est déroulée un jour où la lumière du soleil jouait à cache-cache entre les nuages. Pas l’idéal pour les photos, j’ai donc décidé d’y revenir le lendemain matin très tôt, au lever du soleil, pour essayer de faire de meilleures images. Je me suis alors retrouvé tout seul pendant plus d’une heure face à des panoramas de toute beauté.
Stratified City et le volcan Montaña de Guenia
Quand le soleil levant éclaire le site de sa lumière chaude, le paysage s’enflamme brusquement. Les différentes formations rocheuses aux formes énigmatiques (colonnes, arches et petites grottes) se mettent alors à rougeoyer. Ce panorama est d’une beauté sauvage qui ne laisse pas insensibles les amoureux.ses de la nature.
Le volcan Montaña de Guenia
Comment ce site atypique s’est-il créé ?
A l’origine, Los Roferos, qu’on appelle également Stratified City, était une carrière d’extraction de roches, celles avec lesquelles sont construites les maisons de l’île. Au fil du temps, la carrière a fini par péricliter et être abandonnée. L’activité minière avait déjà commencé à creuser ces formations rocheuses, et la nature a fini le travail grâce à la pluie, au vent et à son activité permanente d’érosion.
Le volcan Montaña de Tinaguache, sous une arche de Stratified City
Aujourd’hui encore, la nature continue à façonner les paysages de ce site atypique. Particulièrement photogénique et sans doute très instagramable, Stratified City n’est pourtant pas encore pris d’assaut par les touristes même si, en haute saison (juillet – août), il vaut quand mieux y aller tôt le matin si l’on veut être tranquille.
Se balader au milieu de ces curieuses formations rocheuses face à des volcans majestueux laisse un souvenir impérissable.
Le volcan Montaña de Tinaguache
Conseils pratiques
Pour les photographes
Le site est déjà photogénique sous la lumière brute de la mi-journée mais pour le photographier dans les meilleures conditions, il faut impérativement venir au lever ou au coucher du soleil. C’est à ces moments-là, pendant les fameuses golden hours, qu’il se présente sous sa plus belle lumière.
En arrivant, garez bien votre voiture à côté de la route et non pas à coté des formations rocheuses. Sinon, en fonction des photos que vous prendrez, vous risqueriez d’avoir votre véhicule dans votre champ de vision…
La boulette : garer sa voiture en plein dans le champ de la photo
Commodités
Un parking naturel borde le site, le long de la route.
Il n’y a pas d’autres commodités.
Accès
Stratified City se situe juste au bord de la route (la LZ-404).
Lorsqu’on arrive à hauteur du site, on ne peut pas le rater car on aperçoit les formations rocheuses depuis la voiture : c’est qu’on est arrivé.
Le prix
L’entrée est gratuite, le site est en accès libre.
Quelle durée prévoir ?
Le site se visite assez rapidement. On peut y passer quelques minutes comme une bonne heure, voire plus si l’on veut faire le tour de toutes les formations rocheuses, en prenant le temps de les photographier et de les admirer.
Quand visiter le site ?
Le conseil précédent vaut également pour tous les visiteurs : le meilleur moment pour admirer les lieux, ce sont les premières et les dernières lueurs du jour, car ce sont les deux moments de la journée où les couleurs sont de loin les plus belles.
L’autre avantage, c’est qu’à ces moments-là, surtout tôt le matin, le site est vide de touristes : on peut alors profiter des lieux tout seul.
Les différents noms du site
Vous pouvez trouver différents noms qui désignent tous ce seul et même site : Stratified City, Los Roferos (qui vient de rofe, le nom des pierres qui étaient extraites du site), Ciudada Estratificada, Antigua Rofera de Teseguite…
Que voir autour de Los Roferos ?
Si Los Roferos vous plaît, alors vous pourriez tomber sous le charme d’un autre site naturel d’origine volcanique, lui aussi façonné par l’érosion au fil des millénaires : Las Grietas (qui signifie les fissures). Il est situé à environ 20 km et 20 minutes de Los Roferos.
Le site se trouve dans l’ouest de l’île et il est accessible relativement rapidement depuis à peu près tous les points de l’île : l’une des villes les plus éloignées du site, Playa Blanca, n’est qu’à 45 minutes.
Pour les autres villes principales, Puerto del Carmen est à 25 minutes, Arrecife à 20 minutes, Haria à 15 minutes et Teguise à 5 minutes.
Pour résumer, Los Roferos est un site naturel atypique qui offre des paysages sublimes et fascinants. Ne faisant généralement pas partie des circuits touristiques, il est encore peu fréquenté pour l’instant. C’est pourquoi il faut vite en profiter avant que le secret ne se répande…
Couverte de champs de lave, de cratères et de falaises qui plongent dans l’océan, Lanzarote est une île qui a été façonnée par un volcanisme intense. La nature y a créé des paysages sauvages et atypiques, parfaits pour explorer l’île sous son visage le plus brut et le plus spectaculaire. Voici notre sélection des sites les plus étonnants…
LANZAROTE EN BREF...
🗺️ Ce que vous verrez : des couloirs de lave, un littoral déchiqueté, une lagune colorée, des points de vues saisissants...
🚗 Accès : facile en voiture.
🎒 Niveau : facile, peu de marche.
⭐ Ce qui rend l’île incontournable : hors saison, l'avion n'est pas cher, il fait doux toute l'année et les paysages naturels sont époustouflants.
Imaginez le cratère d’un ancien volcan qui émerge d’une mer profondément bleue. Ses parois sont marron-orangé et un lac vert repose au fond, cerné par une plage de sable noir. Et bien vous ne rêvez pas, ce paysage étonnant et inhabituel existe : il s’appelle Charco de los Clicos.
Charco de los Clicos : el Lago Verde
Avant d’accéder à ce panorama atypique, il ne faut pas rater le minuscule détour par le mirador El Golfo. Il permet d’admirer la plage du même nom, constituée de sable noir volcanique.
La plage el Golfo vue depuis le mirador
Ensuite, quand on arrive à la lagune, on est saisi par sa couleur verte qui présente un gros contraste avec le noir de la plage volcanique.
Pourquoi la lagune est-elle verte ?
Pour commencer, la présence de la lagune à cet endroit est due aux infiltrations de l’eau de mer au fond de l’ancien cratère. Puis peu à peu, elle a été colonisée par des algues : ce sont elles qui lui ont donné cette couleur verte.
El Lago Verde
Ce site a de véritables airs de bout du monde. Bien qu’exposé aux vents et aux embruns, son panorama sublime respire le calme et la sérénité.
Pour parfaire la visite, on peut aller se régaler dans l’un des excellents restaurants du petit village voisin, El Golfo, posé à 600 mètres de là (voir les conseils pratiques ci-dessous).
Conseils pratiques
Le prix
L’accès au site est gratuit mais le chemin est balisé, on ne peut pas aller jusqu’à la lagune pour s’y baigner par exemple, le but étant de préserver cet espace naturel unique.
Commodités
Le site est doté d’un parking gratuit, en bordure de la route LZ-703.
Accès au site
Le mirador El Golfo qui domine la plage est situé à droite du parking. A quelques mètres de là démarre le chemin très court (moins de cinq minutes de marche) qui mène au point de vue sur El Charco de los Clicos et sa lagune verte.
Quelle durée prévoir ?
Le temps de visite est globalement court. Même en prenant son temps, il est peu probable qu’il dépasse la demi-heure même si, évidemment, on peut flâner sur place autant qu’on veut.
Ce gain de temps permet donc, soit de visiter d’autres sites dans cette zone de l’île (Los Hervideros par exemple), soit d’aller prendre un verre et/ou manger un morceau face à la mer à El Golfo, à 600 mètres de là.
Comment parfaire l’expérience ?
El Golfo est un village doté de nombreux petits bars et restaurants, qui ont tous les pieds dans l’eau. Nous avons testé le restaurant Bogavente et nous le recommandons fortement : terrasse exceptionnelle, cuisine délicieuse, service sympa, prix contenus (20 à 40 euros le repas complet). Du coup, le rapport qualité-prix est excellent.
Sangria au resto Bogavente
Le resto Bogavente
Localisation
Charco de los Clicos est situé dans le sud-ouest de l’île : à 15 minutes de Playa Blanca, à 25 minutes de Puerto del Carmen, à 30 minutes d’Arrecife et de Teguise.
Charco de los Clicos et El Golfo en images
LAS GRIETAS
Las Grietas signifie les fissures en espagnol. Lorsqu’on arpente les failles de ce site très nature et atypique, on ressent une atmosphère particulière, emprunte de mystère.
Las Grietas
La première fissure est aussi haute qu’étroite.
Par endroits, elle dépasse parfois les cinq mètres de haut alors qu’en largeur, elle se resserre considérablement, laissant péniblement passer les humains.
Au fil de la progression, il faut donc carrément se contorsionner pour pouvoir franchir certaines zones, ce qui procure une petite sensation d’aventure.
Les rayons du soleil se fraient un chemin comme ils peuvent jusqu’au fond de ces petites failles, mettant en valeur les stries naturelles des parois.
Au fil de la journée et de l’évolution de la lumière, les couleurs peuvent varier, rendant le site particulièrement photogénique (même si, le jour de notre visite, la lumière était le plus souvent voilée).
L’un des gros avantages du site, c’est qu’il a su rester authentique. Car contrairement à bien d’autres lieux à visiter sur Lanzarote, il n’y a aucun aménagement, aucun guichet, aucune barrière, aucune contrainte : le site a su rester 100% nature, on peut se balader où l’on veut, comme on veut, quand on veut, ce qui change de certaines visites très (trop ?) encadrées sur l’île. Une raison de plus pour aller le visiter.
Comment ce site atypique s’est-il créé ?
Les fissures dégoulinent des flancs d’un volcan, la Montaña Blanca. Elles sont tout simplement le fruit de l’érosion ainsi que de l’action du vent et de la pluie sur la lave solidifiée, au fil du temps.
Conseils pratiques
Le prix
L’entrée est gratuite, le site est en accès libre.
Commodités
Un assez grand parking naturel gratuit est disponible sur le bord de la route (la LZ-35).
A partir de là, il faut marcher sur le chemin pendant quelques minutes pour arriver à la première fissure.
Quelques généralités
Chaussures : il est préférable de porter des chaussures fermées car certains endroits sont assez glissants au fond des fissures, même en chaussures de rando. Alors en tongs…
Fréquentation : s’il y a un peu trop de monde à votre goût lorsque vous arrivez dans la première fissure, ne vous y engagez pas et rendez-vous directement dans la deuxième ou la troisième, situées juste derrière : elles sont sensiblement moins fréquentés alors que tout le monde se précipite sur la première.
Le vent : éviter de visiter le site par temps venteux car le sable voltige dans les fissures, ce qui peut devenir gênant.
S’y rendre en début ou en fin de journée : il y a moins de monde, et la lumière est plus photogénique.
Quelle durée prévoir ?
Le site se visite assez rapidement. 45 minutes voire une heure seront largement suffisantes pour la plupart des visiteurs et visiteuses, en incluant les 15 minutes de marche aller – retour, du parking aux fissures.
Localisation
Las Grietas jouit d’un emplacement plus ou moins central sur l’île, légèrement sud, ce qui lui permet d’être accessible assez rapidement de presque tous les endroits de l’île.
Ainsi, Puerto del Carmen et Arrecife sont à 10 minutes, Teguise à 15 minutes et Playa Blanca à 25 minutes.
Las Grietas en images
LE MIRADOR DEL RIO
Le Mirador del Rio est un belvédère situé au sommet d’une falaise, 500 mètres au-dessus de la mer. Sa terrasse panoramique offre une vue à couper le souffle sur la jolie petite île voisine de la Graciosa et sur El Rio, ce petit bras de mer qui la sépare de Lanzarote.
L’ile de la Graciosa vue depuis le mirador del Rio
La Graciosa est une toute petite île volcanique sauvage, peu habitée, et dont les plages de sable blanc se détachent parfaitement sur la mer d’un bleu profond. La vue panoramique à 180° a un côté sidérant, que les photos ne peuvent restituer.
Malgré ses dimensions réduites (8 km de long par 4 km de large), l’île de la Graciosa compte sur ses terres pas moins de cinq volcans.
Le volcan Montaña Amarilla, sur La Graciosa
Situé tout au nord de Lanzarote, le mirador del Rio fait partie de l’œuvre de César Manrique, le fameux artiste à la fois local et international. Ce site s’inscrit dans son travail sur l’intégration de l’art dans la nature. A Lanzarote, ce lieu magnifique est incontournable.
A l’intérieur de cette œuvre architecturale renommée et parfaitement intégrée à l’environnement, on trouve une sculpture de Manrique, un bar-restaurant dont les tables donnent sur des fenêtres panoramiques hypnotiques, ou encore un escalier en colimaçon réputé…
Vue sur les volcans de Lanzarote
Infos pratiques
Prix et horaires d’ouverture
Le prix : 8,50 euros par adulte et 4,25 euros par enfant.
Horaires d’ouverture : 10h00 – 16h40
La cafétéria et le magasin ferment à 16h50.
Quand faut-il visiter le site ?
Idéalement, il faut s’y rendre par beau temps. Si la météo n’est pas optimale, il est préférable d’attendre le lendemain car c’est par beau temps que la vue est vraiment exceptionnelle.
Commodités
Il y a un parking gratuit à cent mètres du mirador.
A l’intérieur de ce dernier, il y a toutes les commodités : toilettes, magasin de souvenirs, bar, restaurant…
Peut-on faire l’impasse sur le mirador del Rio ?
Pour être honnête, oui ! En effet, bien que le Mirador del Rio nous semble incontournable, si seule la vue vous intéresse, alors sachez que vous pouvez très bien faire l’impasse sur le mirador : il y a différents points de vues quasi-identiques et entièrement gratuits accessibles depuis la route LZ-202, situés juste à gauche du mirador.
Il y a même un autre mirador, le Mirador de Guinate qui lui est gratuit, situé deux kilomètres après le Mirador del Rio. Après une descente en virages, on se retrouve sur une petite route trop étroite pour que deux véhicules puissent se croiser. Il faut alors guetter une petite impasse sur la droite. Là, on se gare sur un parking gratuit. Et ici aussi, de cet autre mirador, la vue est somptueuse.
La vue sur La Graciosa depuis le mirador de Guinate
Faire une rando jusqu’au Mirador del Rio
Un chemin de randonnée comportant des vues éblouissantes existe entre Orzola et le Mirador del Rio.
Nous ne l’avons pas testée mais pour plus d’infos, et pour télécharger la trace GPX : VisoRando Lanzarote
Que voir aux alentours ?
Le plus beau site à visiter alentour est justement la petite île de la Graciosa.
Pour s’y rendre, il faut prendre le bateau depuis la petite ville d’Orzola, située à 3 kilomètres du Mirador del Rio à vol d’oiseau, mais à 10 kilomètres par la route !
Deux compagnies assurent la traversée, Lineas Maritimas Romeo et Biosfera Express. Elles alternent les départs, ce qui offre aux touristes une multitude d’horaires quotidiens.
Durée de la traversée : 25 minutes.
Prix de la traversée : 60 euros en moyenne (le tarif varie fortement suivant la saison : entre 30 et 120 euros l’aller-retour).
Attention : les ferries ne prennent pas les voitures. Il faut en louer une sur l’île de La Graciosa ou, mieux encore, un vélo (électrique ou pas mais attention, il y a du dénivelé et du sable).
Localisation
Le Mirador del Rio est situé à l’extrême nord de l’île.
Il est situé à 15 minutes d’Haria, à 35 minutes de Teguise et Arrecife ou encore à 45 minutes de Puerto del Carmen.
LE TUNNEL DE LAVE
Pour commencer, il faut remonter à l’éruption du mont Corona, il y a plus de 4000 ans. Le volcan cracha un tel volume de lave qu’elle atteignit une épaisseur de 400 mètres !
Pendant que la croûte extérieure de l’un des torrents de lave séchait, la roche en fusion continuait à s’écouler à l’intérieur. Bien plus tard, quand la source de lave se tarit à la fin de l’éruption, elle laissa la place à cet immense tube volcanique : 8 kilomètres de long, dont plus d’un kilomètre est entièrement immergé sous l’océan.
Deux portions de ce tunnel peut être visitées : légèrement à l’intérieur des terres, La Cueva de los Verdes et à proximité de la mer, Los Jameos del Agua. Voici une description détaillée de ces deux merveilles de la nature.
La Cueva de los Verdes
Cette première portion du tube de lave est aménagée pour qu’on puisse la visiter à pied (la grotte ne peut pas se visiter seul et sans guide).
Le groupe au début de la visite
La longueur du tunnel est d’environ un kilomètre, sa hauteur atteint au maximum les 50 mètres et sa largeur les 15 mètres.
Mais à l’inverse, on doit se baisser par endroits pour pouvoir traverser les parties les plus étroites du couloir.
L’aménagement de ce couloir de lave fut confié en 1960 à Jesús Soto, un artiste vénézuelo-français. Il y apporta le moins de modifications possible afin de conserver au maximum l’ambiance naturelle des lieux. Ses aménagements furent donc minimalistes : il conçut un chemin praticable pour les visiteurs (aplanissement du sol, création de quelques escaliers, sécurisation des lieux), et il disposa un éclairage coloré de manière optimale.
Il voulait que ce site sauvage et atypique conserve tout son naturel et toute son authenticité, en lui conférant une ambiance mystérieuse dans un cadre féérique. Et force est de constater qu’une fois à l’intérieur, la magie opère.
Au fil de la progression du groupe, on peut observer les différentes strates de lave ainsi que ses différentes couleurs.
Au-dessus de nos têtes, on aperçoit de minuscules stalactites : ce sont les milliers de gouttelettes qu’elle a laissées sur les parois de la voûte en se solidifiant.
C’est à ce niveau-là que se situe un auditorium, dont les qualités acoustiques sont paraît-il exceptionnelles.
En fin de visite arrive le clou du spectacle.
Le tube de lave est mis en valeur par l’éclairage à cet endroit-là, et à nos pieds se trouve un gouffre tout aussi bien éclairé.
Mais quand la guide demande à un visiteur de jeter un caillou dans cette crevasse, surprise : c’est en réalité un lac dont la surface est au niveau de nos pieds.
Il était si calme qu’il s’était transformé en véritable miroir, et on croyait vraiment qu’il y avait un gouffre sous nos pieds à la place de ce petit lac intérieur.
Ce trompe-l’œil naturel est sidérant et le lieu est de toute beauté.
La visite se termine sur cette partie bluffante du tunnel, le temps de remonter à la surface de la Terre !
Infos pratiques
Horaires d’ouverture
Le site est ouvert de 9h30 à 16h15 tous les jours (365/365)
Attention
Il est obligatoire de réserver en ligne. Sans ça, on ne peut pas entrer.
Aucun billet n'est vendu au guichet.
Il faut s'y prendre un peu à l'avance, surtout en haute saison.
Adultes : 16 euros par personne (11,20 euros si handicap)
Enfants (de 7 à 12 ans) : 8 euros (5,60 euros si handicap)
Enfants (moins de 7 ans) : gratuit.
La sortie de la galerie
Durée de la visite
Elle dure 45 à 50 minutes. On ne peut pas trop flâner en route car les groupes se suivent de près, c’est un peu l’usine…
Services
Stationnement : il y a un vaste parking gratuit à proximité du site.
Toilettes : il est également doté de toilettes (avec tables à langer) mais à l’entrée du tunnel. Il faut donc prendre ses précautions avant de descendre dans les entrailles de la terre !
Restauration : il n’y a rien à manger ni à boire sur place.
Accessibilité
Personnes à mobilité réduite : en raison de sa configuration (certains passages sont très étroits ou très bas), le site n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.
Claustrophobie : les personnes claustrophobes peuvent se sentir oppressées dans ce site souterrain qui comporte quelques couloirs et escaliers très étroits.
Poussettes : elles ne sont pas admises dans le tunnel.
Animaux de compagnies : ils ne sont pas admis non plus, à l’exception des chiens d’assistance.
Localisation
La Cueva de los Verdes est située tout au nord-ouest de l’île, en bordure de la LZ-205, et à un kilomètres de Los Jameos del Agua.
Pour s’y rendre, il faut 25 minutes depuis Costa Teguise et Teguise, 30 minutes depuis Arrecife ou encore 40 minutes depuis Puerto del Carmen. Et si vous venez de Playa Blanca, à l’extrémité opposée de l’île, alors il vous faudra 1 heure.
La Cueva de los Verdes en images
Los Jameos del Agua
Créé sur un site naturel unique par César Manrique, Los Jameos del Agua est un centre d’art, de culture et de tourisme. Situé dans le même tunnel de lave que la Cueva de los Verdes mais un peu plus loin, il s’agit d’un site étonnant qui met en avant l’insertion harmonieuse de l’art dans la nature, selon les principes chers à l’artiste.
L’action de la nature
Los Jameos del Agua est donc le prolongement naturel du site présenté ci-dessus, La Cueva de los Verdes.
Sur ce second site, une partie de la voûte s’effondra par endroits, créant de grands trous dans le plafond (ce sont ces trous que désigne le mot aborigène Jameos).
Puis l’eau de mer s’infiltra au fil du temps au fond de ce tunnel, créant une sorte de lac intérieur.
Los Jameos del Agua
L’œuvre de César Manrique
L’artiste optimisa de façon exceptionnelle une partie de ce tunnel de lave pour créer les différentes parties de son œuvre.
Il disposa des plantes exubérantes à l’intérieur du couloir volcanique, afin d’augmenter encore la sensation du visiteur de se sentir dans un environnement naturel d’exception.
Puis il conçut un bar et un restaurant improbables au bout du lac intérieur, où l’on peut donc boire un verre ou manger un morceau dans ce décor unique.
A la sortie de ce couloir volcanique se trouve la surprise du chef : une piscine d’une blancheur éblouissante dont les parois arrondies épousent en partie les formes de la lave solidifiée.
Le tunnel de lave qui reprend un peu plus loin comprend un auditorium de 550 places aux qualités acoustiques paraît-il exceptionnelles, et au cadre visuel somptueux. Toujours pour rester fidèle à ses grands principes artistiques, Manrique disposa les sièges en suivant la pente descendante naturelle du sol de lave, ce qui permet aux spectateurs d’avoir une visibilité parfaite.
Et puisque la nature est au centre du génie artistique de Manrique, mentionnons le fameux Munidopsis Polymorpha ! Ce crabe minuscule (un centimètre de long) est endémique de Lanzarote. Après avoir vécu 4000 ans dans la pénombre, il a fini par devenir aveugle et il a perdu peu à peu toutes ses couleurs, pour être totalement blanc aujourd’hui.
Très sensible à la rouille, il a failli disparaître ces dernières années à cause de la présence dans le lac souterrain de nombreuses pièces de monnaie jetées par les touristes. Ce qu’il est désormais interdit de faire.
Enfin, une Maison des Volcans a été érigée sur le site, au-dessus du tunnel de lave. Il s’agit d’un musée dédié à la volcanologie de l’île.
Infos pratiques
Horaires d’ouverture et prix
Ouverture : 10h00 – 17h15 tous les jours
Pour le restaurant : 12h00 – 16h00 tous les jours, 19h00 – 21h00 le mercredi et le vendredi
Les prix (2025) : 16 euros par adulte (11,20 euros si handicap) – 8,25 euros par enfant de 7 à 12 ans (5,60 euros si handicap) – Gratuit aux moins de 7 ans
Services
Stationnement : il y a un vaste parking gratuit à proximité du site.
Restauration : un bar-restaurant fait face au lac.
Toilettes : le site est doté de toilettes.
Baignade interdite, que ce soit dans le lac intérieur ou la piscine extérieure.
Gardez votre monnaie sur vous !
Ou du moins, ne la jetez pas dans le lac intérieur : c’est désormais interdit afin de protéger les petits crabes blancs endémiques de l’île, qui ont failli disparaître par le passé à cause de cette pratique aussi répandue qu’inutile…
Ce lac héberge d’ailleurs 76 autres espèces endémiques, elles aussi à protéger…
Localisation
Los Jameos del Agua est situé tout au nord-ouest de l’île, en bordure de la LZ-1, et à un kilomètre de La Cueva de los Verdes.
Pour s’y rendre, il faut 25 minutes depuis Costa Teguise et Teguise, 30 minutes depuis Arrecife ou encore 40 minutes depuis Puerto del Carmen. Et si vous venez de Playa Blanca, à l’extrémité opposée de l’île, alors il vous faudra 1 heure.
STRATIFIED CITY
Stratified City est un site qui permet d’admirer de somptueux paysages naturels, composés de formations rocheuses aux formes tourmentées sur fond de volcans.
Les formations rocheuses de Stratified City
Notre visite sur ce site étonnant s’est déroulée un jour où la lumière du soleil jouait à cache-cache entre les nuages. Pas l’idéal pour les photos, j’ai donc décidé d’y revenir le lendemain matin très tôt, au lever du soleil, pour essayer de faire de meilleures images. Je me suis alors retrouvé tout seul pendant plus d’une heure face à des panoramas de toute beauté.
Stratified City et le volcan Montaña de Guenia
Quand le soleil levant éclaire le site de sa lumière chaude, le paysage s’enflamme. Les différentes formations rocheuses aux formes énigmatiques (colonnes, arches et petites grottes) se mettent alors à rougeoyer. Ce panorama est d’une beauté sauvage qui ne laisse pas insensibles les amoureux.ses de la nature.
Le volcan Montaña de Guenia
Comment ce site atypique s’est-il créé ?
A l’origine, ce site, également appelé Los Roferos, était une carrière d’extraction de roches, celles avec lesquelles sont construites les maisons de l’île. Au fil du temps, la carrière a fini par péricliter et être abandonnée. L’activité minière avait déjà commencé à creuser ces formations rocheuses, et la nature a fini le travail grâce à la pluie et au vent, ainsi qu’à son activité permanente d’érosion.
Le volcan Montaña de Tinaguache, sous une arche de Stratified City
Se balader au milieu de ces curieuses formations rocheuses face à des volcans majestueux laisse un souvenir impérissable.
Le volcan Montaña de Tinaguache
Conseils pratiques
Pour les photographes
Le site est déjà photogénique sous la lumière brute de la mi-journée mais pour le photographier dans les meilleures conditions, il faut impérativement venir au lever ou au coucher du soleil. C’est à ces moments-là, pendant les fameuses golden hours, qu’il se présente sous son plus beau jour.
En arrivant, garez bien votre voiture côté route et non pas coté formations rocheuses. Sinon, en fonction des photos que vous prendrez, vous risqueriez d’avoir votre véhicule dans votre champ de vision…
La boulette : garer sa voiture en plein dans le champ de la photo
Quand visiter le site ?
Le conseil précédent vaut également pour tous les visiteurs : le meilleur moment pour admirer les lieux, ce sont les premières et les dernières lueurs du jour, car ce sont les deux moments de la journée où les couleurs sont de loin les plus belles.
L’autre avantage, c’est qu’à ces moments-là, surtout tôt le matin, le site est vide de touristes : on peut alors profiter des lieux tout seul.
Commodités
Un parking naturel borde le site, le long de la route.
Il n’y a pas d’autres commodités.
Le prix
L’entrée est gratuite, le site est en accès libre.
Quelle durée prévoir ?
Le site se visite assez rapidement. On peut y passer quelques minutes comme une bonne heure, voire plus si l’on veut faire le tour de toutes les formations rocheuses, en prenant le temps de les photographier et de les admirer.
Les différents noms du site
Vous pouvez trouver différents noms qui désignent tous ce seul et même site : Stratified City, Ciudada Estratificada, Los Roferos (qui vient de rofe, le nom des pierres qui étaient extraites du site), Antigua Rofera de Teseguite…
Accès
Stratified City se situe juste au bord de la route (la LZ-404). Lorsqu’on arrive à hauteur du site, on ne peut pas le rater car on aperçoit les formations rocheuses depuis la voiture : on est arrivé.
Localisation
Le site se trouve dans l’ouest de l’île et il est accessible relativement rapidement depuis à peu près tous les points de l’île : l’une des villes les plus éloignées du site, Playa Blanca, n’est qu’à 45 minutes.
Pour les autres villes principales, Puerto del Carmen est à 25 minutes, Arrecife à 20 minutes, Haria à 15 minutes et Teguise à 5 minutes.
Stratified City en images
LA GERIA
La Geria est une vallée viticole du centre de Lanzarote, classée Réserve de Biosphère par l’Unesco, qui présente des paysages uniques au monde.
La vigne de la Geria cernée par les volcans
La vigne y est cultivée depuis trois siècle avec un savoir-faire endémique à l’île. Après les éruptions de Timanfaya en 1730, les viticulteurs ont commencé à faire de grands trous circulaires dans le sol. Au centre de chaque trou, ils ont creusé suffisamment en profondeur pour atteindre la terre qui avait été recouverte par la lave. Ils ont alors planté leurs ceps de vigne à ce niveau-là, pour qu’ils prennent racine dans la terre fertile.
Mais ce n’est par tout. Car pour parfaire leur œuvre, ils ont construit patiemment des murets semi-circulaires en roches volcaniques (les zocos) sur le rebord de chaque trou, afin de protéger les ceps du vent. L’ingéniosité de ce mode d’agriculture réside enfin dans la pente des trous, qui permet de faire dégouliner la rosée du matin jusqu’aux pieds de vigne afin de les alimenter en eau. Et là, le picòn, cette fameuse cendre volcanique qui recouvre le sol, présente la particularité de conserver l’humidité, pour le plus grand bénéfice de la vigne.
La répétition de ces anneaux à perte de vue a un impact visuel qui ne laisse pas les visiteurs insensibles. Le contraste des villages blancs sur la terre volcanique noire et l’omniprésence des volcans en arrière-plan ajoutent à la magie de ces paysages inimitables.
Infos pratiques
Pour les photographes
Le point fort des paysages de la Geria, c’est l’impact visuel de ce graphisme viticole. Pour optimiser les images, l’idéal consiste à utiliser un drone (dans la limite des autorisations de vols évidemment) car c’est vus du ciel que ces paysages sont le plus impressionnant.
La route des vins : caves et bodegas
La route des vins de la Geria est la LZ-30, qui relie Mogaza à Uga. Elle est bordée de nombreuses caves et bodegas, ainsi bien sûr que de ces paysages de vignes si typiques de l’île. Des visites, des dégustations et des ventes de ces vins locaux y sont organisées : si vous cherchiez une idée de cadeau…
Voici un lien vers l’une des caves les plus réputées de l’île : El Grifo.
Que voir aux alentours ?
Quand on visite la Geria, on peut prolonger le plaisir par un petit détour vers la grotte de Los Naturalistas, longue de 1600 mètres.
Les infos sur le web étant rares, voici comment s’y rendre : sur la route des vins (la LZ-30), lorsqu’on arrive dans le petit village de Masdache (à environ 5 kilomètres de Mogaza et 10 kilomètres de Uga), il faut prendre la LZ-58 en direction du nord (tourner à droite si l’on vient de Mogaza, et à gauche si l’on vient de Uga). La grotte est située deux kilomètres plus loin, sur la gauche. Coordonnées GPS : 29.01200,-13.65966
Localisation
La Geria est située dans le centre de l’île.
Puerto del Carmen est à 15 minutes, Playa Blanca et Arrecife sont à 20 minutes.
La Geria en images
LA MONTAÑA COLORADA
La randonnée de la Montaña Colorada est l’une de celles qu’il ne faut pas rater à Lanzarote. En réalité, c’est plus une balade qu’une véritable randonnée, elle est donc de niveau très facile. Il s’agit de faire à pied le tour d’un volcan, qui offre de jolis paysages tout au long du parcours.
Le départ de la balade est facile à trouver : il se trouve au bout du parking et aux pieds du volcan, on ne peut pas se tromper.
Un panneau montrant le plan détaillé de la rando se trouve là, sur lequel on distingue d’ailleurs très bien le flanc rouge du volcan.
Le panneau du départ
A partir de là, il suffit de suivre un petit chemin balisé qui est jalonné de quinze panneau explicatifs. Ils donnent une foule d’informations relatives au site : les différentes curiosités visibles tout au long du parcours, l’activité volcanique ou encore, la culture de la vigne à flanc de volcan. Tout y est pour mieux s’imprégner des lieux.
Assez rapidement après le départ, on arrive au flanc sud-est du volcan : c’est ce côté-là qui est rougeâtre et qui fait la réputation du site ainsi que de sa courte randonnée.
La Montaña Colorada, ou le volcan rouge
Tout au long du parcours, on aperçoit au loin une multitude d’autres volcans, posés au milieu des roches volcaniques.
Les volcans autour de la Montaña Colorada
Cette petite rando est une jolie balade qui comporte un seul inconvénient : les visiteurs ne sont pas autorisés à sortir du sentier dans un but de préservation de l’environnement, lequel est fragile par ici.
Le tour de la Montaña Colorada
Ce type d’interdiction vaut pour de nombreux sites à Lanzarote et cela a parfois un petit côté frustrant.
Par exemple, il n’est pas possible de s’approcher de la fameuse Bomba Volcanica Gigantesca, cet énorme rocher volcanique qui fut projeté à quelques centaines de mètres de hauteur avant de s’écraser au sol.
Ses dimensions :
4 m de large
5 m de haut (sans compter la partie enfouie dans la cendre volcanique)
Nombreux sont ceux qui sortent du sentier malgré l’interdiction, et piétinent les zones prohibées pour aller photographier cette fameuse Bombe avec le volcan rouge en arrière-plan.
La fameuse Bombe Volcanique Gigantesque
En conclusion, la randonnée de la Montaña Colorada est à faire absolument parce qu’elle est belle, facile et rapide. Cela ne vaut donc vraiment pas la peine de faire l’impasse dessus…
Infos pratiques
Le profil de la rando
Distance : 3 km
Dénivelé : 50 mètres
Durée : 1 heure à 1h 30
Niveau : très facile
Commodités
Un parking de terre est situé aux pieds du volcan. Le départ est au bout du parking.
Le parking vu depuis la Montaña Colorada
Il n’y a aucune autre commodité sur place, donc prévoyez tout ce dont vous avez besoin : de l’eau, à manger, casquette, crème solaire etc.
Quand s’y rendre ?
C’est au lever du soleil que la face rouge du volcan bénéficie de la plus belle lumière. En fin de journée, il est à l’ombre, il est donc préférable de venir marcher ici le matin.
En haute saison (juillet – août), le parcours peut être assez fréquenté. Aussi, plus on fait cette rando tôt, moins on a de chances de croiser du monde. Le reste de l’année, le site est plus agréable car il n’est pas trop fréquenté.
Comment faire une visite rapide ?
Si vous manquez de temps, vous pouvez vous contenter de rejoindre le versant rouge du volcan pour l’admirer, puis faire demi-tour.
Pour cela, il faut compter une demi-heure environ, cette durée étant évidemment variable en fonction du rythme de marche de chacun.
Mais surtout, si vous êtes pressé.e, ne vous trompez pas de sens ! Depuis le parking, il faut faire le tour dans le sens des panneaux (sens contraire des aiguilles d’une montre). Sinon, ce sera beaucoup plus long !
Que voir alentour ?
En quittant la Montaña Colorada, il y a une autre petite randonnée à ne pas rater à un kilomètre de là : la randonnée de la Montaña Cuervo.
Le principe est le même, c’est-à-dire qu’on fait le tour du volcan. Mais le gros avantage de cette rando-là, c’est qu’on peut pénétrer dans le cratère, qui vaut le coup d’œil.
La Montaña Cuervo
Localisation
La Montaña Colorada est située en plein cœur du parc national des volcans de Lanzarote. Ce qui en fait un site rapidement accessible en voiture, où que l’on se trouve sur l’île (le plus souvent entre 15 et 30 minutes).
LE JARDIN DE CACTUS
Contrairement aux sites présentés ci-dessus, le jardin de cactus de Lanzarote n’est pas un site naturel à proprement parler.
Mais cette œuvre végétale de César Manrique s’intègre si parfaitement aux paysages naturels de l’île qu’elle a forcément sa place dans cet article.
Avec ces 4500 spécimens de cactus issus de 1400 espèces différentes, et provenant des cinq continents, César Manrique a réussi le tour de force de faire de ce jardin exceptionnel l’un des plus réputés de la planète.
Le jardin de cactus et le volcan Montaña Tinamala
Le jardin de cactus et le volcan Montaña Cobrada
Le sol est recouvert de picòn, cette fameuse cendre volcanique, et comporte quelques petits bassins où flottent des nénuphars et nagent de gros poissons rouges. Priorité de César Manrique, ce jardin magistral, qui constitue une véritable œuvre d’art, s’intègre parfaitement dans son environnement naturel et volcanique.
Dans ce sanctuaire paisible règnent le calme et la sérénité. Les cactus prennent toutes les formes possibles, mais aussi toutes les couleurs imaginables lorsqu’ils sont en fleurs.
Il faut déambuler tranquillement dans ces allées pour mieux s’imprégner de l’atmosphère poétique créée par ces cactées en tous genres.
Au fond du jardin, un vieux moulin domine le site. Parmi les différentes variétés de cactus qui prospèrent à ses pieds, mentionnons le coussin de belle-mère, au nom si explicite…
Le fameux coussin de belle-mère…
Infos pratiques
Entrée : horaires et prix
Le jardin de cactus est ouvert tous les jours de 10h00 à 17h00 (dernière entrée à 16h30), 365 jours par an.
Adultes : 8,50 euros – Adultes en situation de handicap : 6 euros
Enfants : 4,25 euros – Enfants en situation de handicap : 3 euros
Commodités
Le site est doté d’un vaste parking.
A l’intérieur, il y a une cafétéria qui sert à manger et à boire à des tarifs corrects : voir le menu.
A noter que deux œuvres de Manrique décorent les toilettes, pour distinguer celles des femmes de celles des hommes.
L’entrée des toilettes hommes…
… et celle des toilettes femmes.
Localisation
Le jardin de cactus est situé dans l’ouest de l’île à Guatiza, qui dépend de la municipalité de Teguise, bien que la ville soit située à 15 minutes de là.
Costa Teguise est également à 15 minutes, Arrecife à 20 minutes, Puerto del Carmen à 30 minutes.
Le jardin de cactus a été conçu en amphithéâtre
Le jardin de cactus en images
LES SITES LES PLUS SURPRENANTS DE L’ÎLE
La forte activité volcanique de Lanzarote a façonné des paysages naturels étonnants aux quatre coins de l’île. Cette dernière étant relativement petite, il est assez facile d’explorer tous ces sites en quelques jours seulement, sans jamais avoir à se dépêcher.
Le prix du billet n’est pas cher hors saison, le vol est rapide depuis l’Europe, avec laquelle il n’y a quasiment pas de décalage horaire (une heure), le climat est doux toute l’année…
Conclusion : foncez sur Lanzarote, vous ne le regretterez pas…
Du haut de ses 1885 mètres d’altitude, le sommet du Puy de Sancy offre une vue panoramique à couper le souffle sur près de 15% du territoire français, paraît-il ! Ce qui en fait une randonnée incontournable, celle qu’il faut avoir faite.Si vous passez dans le coin, ne manquez pas l’occasion d’aller faire un tour tout là-haut, sur le toit du Massif Central…
Si ce volcan éteint a pris avec le temps une apparence plus anodine de simple montagne, les superbes cônes éruptifs qui l’entourent rappellent aux visiteurs le passé géologique intense de la région.
L’itinéraire détaillé dans cet article part de la station de ski du Mont-Dore, mais il y a trois autres départs possibles :
Super-Besse
Chastreix-Sancy
La vallée de Chaudefour.
Après avoir longé le bas de la station, on entre dans une jolie forêt à flanc de montagne.
Si le sentier qui serpente entre les arbres par ici est relativement pentu, ce n’est rien à côté de la partie suivante : le chemin qui monte alors, et qui fait office de couloir de ski l’hiver, est lui beaucoup plus abrupt. Mais il n’est pas très long, quelques centaines de mètres seulement. Quand la pente s’adoucit enfin, on se retrouve alors sur un petit sentier à flanc de volcan.
La vue est souvent considérée comme superbe tout au long de cette rando. Mais les conditions de montagne ne permettent pas toujours de vérifier cette réputation : nous faisons partie des randonneurs et randonneuses qui ont marché dans les nuages pendant toute la première partie du parcours. Pourtant, l’ascension dans une telle brume confère à la rando une atmosphère particulière, typique de la montagne.
Quand on sort enfin des nuages, on se retrouve au beau milieu des pistes de ski, avec une vue de plus en plus belle sur la nature qui nous entoure.
On aperçoit très vite les premiers volcans qui sont posés là, majestueux.
Ici, le parcours est beaucoup moins pentu que dans la première partie de la randonnée.
Aux pieds du Puy de Sancy
Dans cette partie finale de l’ascension se succèdent les paysages époustouflants sur la vallée et ses volcans.
Si l’on effectue la montée dans les nuages avec une vue bouchée, il ne faut pas trop s’inquiéter car on a de bonnes chances d’avoir droit plus haut à cette vue exceptionnelle sur la mer de nuages. Elle procure alors la sensation forte de randonner en haute montagne.
Émotions fortes au-dessus des nuages
Une fois au sommet, les émotions visuelles sont toujours intenses avec un panorama impressionnant sur les volcans qui émergent des nuages. Les puys, ces fameux monstres façonnés par les forces la nature, nous semblent tout petits vus d’ici.
La vue à 360° est belle de tous les côtés. Une table d’orientation permet de se repérer.
De l’autre côté du sommet du Puy de Sancy, on attaque la descente par un long escalier. En face arrivent les randonneurs qui font le tour en sens inverse, ou qui viennent du téléphérique.
Attention aux marches verglacées
On arrive très vite à un petit poste d’observation d’où la vue, là aussi, vaut le coup d’œil.
Le lieu est magique, beaucoup en profitent pour casser la croûte face à cette vue imprenable.
La descente se poursuit par un long escalier qui fend le paysage.
Attention, quand il a gelé la nuit (voire en journée), les marches sont verglacées et très glissantes. Il n’est pas rare de retrouver un randonneur ou une randonneuse le cul par terre. Pour être honnêtes, nous l’avons testé par nous-mêmes, nos fesses rougies peuvent en témoigner…
Une fois la descente de l’escalier avalée, une bifurcation vers la gauche permet de prendre la direction du Mont-Dore (à droite, on va vers le téléphérique). On se retrouve alors sur un petit sentier dont les pentes abruptes plongent dans la vallée.
Le chemin descendant serpente une dernière fois entre les volcans avant de rejoindre la vallée.
C’est dans cette phase finale de la descente que nous apercevrons, très loin au-dessus de nos têtes, un groupe de chamois s’enfuyant à l’approche d’un couple de randonneurs, sur une ligne de crête.
Infos pratiques
A l’heure du bilan, le constat est simple. Cette petite randonnée offre des paysages somptueux, et pas seulement depuis le sommet : c’est le cas tout au long du parcours. Elle n’est globalement pas trop difficile même si la première partie, parfois très pentue, peut paraître ardue aux personnes peu habituées à ce type d’effort.
Le profil de la randonnée
(Pour rappel, il s’agit du parcours au départ de la station du Mont-Dore)
Distance : 7,2 km
Dénivelé : 546 m+ et 546 m-
Durée : +/- 3h30
Altitude max : 1885 m
Télécharger la trace GPX
Le parcours est très facile à suivre grâce au balisage présent tout le long de la rando.
Néanmoins, on peut également télécharger gratuitement la trace GPX sur VisuGPX (le lien est situé tout en bas de leur page).
On peut également la télécharger via l’appli Décathlon Outdoor, que nous avons testée et qui s’avère très fonctionnelle.
L’auberge de jeunesse Le Mont Dore (chalet Le Grand Volcan) est située aux pieds des pistes, et à 400 mètres seulement du point de départ de la rando du Puy de Sancy.
Il s’agit d’un grand chalet très agréable posé en pleine nature.
Il est extrêmement variable selon la saison et selon le type d’hébergement (dortoir, chambre…)
A titre d’indication, pour un week-end férié (11 novembre), nous avons réglé 70 euros la nuit pour une chambre double avec sanitaires privatifs, et petit déjeuner inclus.
Liens utiles
Pour avoir un autre aperçu de la rando du Puy de Sancy : Sancy.com
L’office du tourisme Auvergne Volcans Sancy donne de nombreuses infos sur les volcans, les activités outdoor etc.
Le téléphérique vous emmène à 1790 mètres d’altitude. Pour rejoindre le sommet du Puy de Sancy, il faut ensuite emprunter un escalier (+/- 20 minutes d’ascension).
Tarifs 2025 :
L’aller-retour : 20 euros par adulte, 12 euros par enfant
L’aller simple : 15 euros par adulte, 10 euros par enfant
Les chiens sont interdits sur l’ensemble du parcours de cette randonnée, y compris s’ils sont tenus en laisse.
Attention : à l’approche du sommet, en arrivant à l’escalier, attention aux marches : elles peuvent être (très) glissantes en cas de gel ou de neige, ce qui est fréquent à cette altitude.
Fréquentation : cette rando est victime de son succès. Il y avait beaucoup de monde quand nous l’avons faite (un 9 novembre), alors je n’ose pas imaginer ce que cela doit être en plein mois d’août…
Nisyros est une petite île somptueuse mais heureusement, elle est bien cachée. Située à une bonne vingtaine d’heures de bateau d’Athènes, son éloignement des côtes grecques dissuade la plupart des touristes de s’y rendre. C’est ce qui en fait une île hors des sentiers battus.
Alors bien sûr, la fréquentation touristique augmente en haute saison (juillet-août), mais la plupart des visiteurs commettent alors l’erreur de ne pas y rester : ils viennent souvent à la journée, en provenance des îles voisines de Rhodes et Kos, beaucoup plus connues mais tellement plus fréquentées. L’objet de leur visite ? Le volcan de Nisyros, et notamment le cratère Stefanos.
Conséquence : il n’y a pas foule sur Nisyros avant 11h00 (heure d’arrivée de la plupart de ces touristes qui viennent juste à la journée), ni après 15h00 ou 16h00 (heure à laquelle ils en repartent).
Le bon plan : puisque ces voyageurs pressés vont tous au volcan entre 10h30-11h00 et maximum 16h00, alors l’idéal consiste à visiter le volcan en dehors de ce créneau pour être tranquille, c’est-à-dire en début de matinée avant leur arrivée, ou en fin d’après-midi après leur départ. Et à l’inverse, sur le reste de l’île, on ne croisera quasiment jamais ce flot de touristes éphémères entre 10h30 et 16h00 : on est alors tranquille pour découvrir les plages volcaniques de Nisyros, ses villages pittoresques, ou encore ses montagnes verdoyantes avec des vues à couper le souffle…
C’est le plus jeune volcan de la mer Égée. Même si sa dernière éruption date de 1888, il n’est pas considéré comme éteint. D’ailleurs, en 1995, la chambre magmatique située sous le volcan a grossi au point de provoquer une crise sismique dans toute la zone.
La caldeira de Nisyros, d’un diamètre de quatre kilomètres, comporte six cratères (et non pas un seul, comme le croient la plupart des visiteurs). Le plus connu d’entre eux, qui est aussi la principale attraction de l’île, est le cratère Stefanos.
Le cratère Stefanos et, plus ou moins visibles, les cinq autres cratères (l’un à sa gauche, les autres en arrière-plan)
Le cratère Stefanos
J’ai eu la chance de pouvoir visiter Nisyros hors-saison (début mai) à une période où il y avait donc très peu de touristes.
Je suis arrivé au cratère en fin d’après-midi, à vélo. Il n’y avait plus personne pour tenir le guichet d’entrée, et une seule voiture était garée là : celle du gérant du petit snack situé juste après le guichet. Nous étions les deux seules personnes présentes sur tout le site.
L’arrivée au cratère Stefanos (sur le sommet du fond : le petit village de Nikia – voir plus bas)
Je suis alors descendu dans le cratère, où je me suis retrouvé absolument seul pendant toute la durée de ma visite (près d’une heure). Un privilège.
Le cratère Stephanos, vide de touristes…
Dans ce cratère, la première chose qui attire le regard, ce sont les couleurs. Ses parois sont jaunies par les dépôts de soufre.
Au début du petit chemin qui mène au fond du cratère, un panneau nous rappelle que le site est potentiellement dangereux.
Juste avant d’arriver dans le cratère principal, on passe devant un cratère beaucoup plus petit, le cratère Andreas (appelé également Mikros Stefanos, par opposition à son illustre voisin, Megalos Stefanos, celui que tout le monde visite).
Le cratère Andreas (ou Mikros Stefanos)
Arrive alors le moment attendu, celui où l’on peut fouler le sol bouillonnant du cratère principal de Nisyros.
Au fond du cratère
Reliés par de fines cordes, des piquets délimitent les zones auxquelles il est interdit d’accéder, pour des raisons de sécurité évidentes. Car par ici, la terre chauffe, voire surchauffe. Et disons-le carrément : elle bouillonne, elle fume et elle brûle ! Dans ces zones interdites d’accès, l’eau bout en effet en permanence au fond de sortes de petites marmites naturelles.
Une petite marmite naturelle d’eau bouillonnante
Un peu partout, de petites colonnes de fumée s’élèvent dans le ciel, rappelant elles aussi au visiteur qu’il est bien sur un site naturel d’exception.
Les fumerolles au fond du cratère
Se rendre au volcan juste avant le coucher du soleil permet de l’admirer éclairé par une jolie lumière : les fameuses golden hours, si prisées des photographes.
Les parois soufrées du cratèreLe cratère Stefanos pendant les golden hours
Bivouac de rêve au milieu des cratères
Étant un amoureux de la nature, j’ai terminé ma journée de visite de ce joli volcan par une nuit de rêve, puisque j’ai dormi sur cette terre volcanique, sous ma tente posée au beau milieu des cratères !
Dormir à quelques dizaines de mètres du cratère
J’ai passé la nuit complètement seul à proximité du cratère principal, mais apparemment seul aussi dans toute la caldeira, puisqu’elle n’est pas habitée et qu’il n’y a aucune maison. Cette nuit-là, la sensation de plénitude fut totale.
Bon, je dois quand même rappeler qu’en Grèce, contrairement à tant d’autres pays, le bivouac est interdit. Les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 300 euros.
Si je me suis permis de braver souvent cette interdiction, à Nisyros comme ailleurs en Grèce, c’est pour plusieurs raisons :
Je bivouaque toujours discrètement afin de ne déranger personne ;
Je n’allume mon réchaud qu’en l’absence totale de risque (par exemple, pas de végétation à proximité, ou alors mouillée) ;
Je ne laisse absolument aucune trace de mon passage dans cette nature que j’aime, et j’emporte donc tous mes déchets ;
Et en prime, lorsqu’il y a déjà des déchets par terre dans la zone où je pose ma tente, je les ramasse et je les emporte pour les jeter dans la première poubelle que je trouve, histoire que les lieux soient plus propres après mon passage qu’avant.
Alors bien sûr, cette façon respectueuse de bivouaquer ne m’autorise pas pour autant à dormir là, toutefois, en procédant de cette manière, tout le monde est gagnant :
les autorités émettrices de cette interdiction abusive, puisque je nettoie ces zones à leur place ;
La nature, parce qu’elle est plus propre après mon bivouac qu’avant ;
Et moi-même bien sûr, tellement je me régale à passer ainsi mes nuits en pleine nature.
Bref, quitte à braver la réglementation, autant le faire proprement…
Ce que je ne savais pas en revanche en posant ma tente au-dessus du cratère Stefanos, c’est qu’en Grèce, le bivouac est sanctionné beaucoup plus sévèrement lorsqu’il a lieu dans les zones touristiques : jusqu’à 3000 euros d’amende et trois mois d’emprisonnement ! Je ne l’ai appris que plus tard.
Lever de soleil face au volcan
Les autres cratères de Nisyros
Si la plupart des visiteurs croient qu’il n’y a qu’un seul cratère à Nisyros, il s’avère qu’en réalité, il y en a… six !
Comme indiqué précédemment, il y a donc les deux cratères décrits ci-dessus : le cratère principal Stefanos (ou Megalos Stefanos), et son petit voisin Andreas (ou Mikros Stefanos). Voici les quatre autres.
Les cratères Megalos Polyvotis et Mikros Polyvotis
Pour se rendre aux deux plus accessibles, il suffit de passer le guichet d’entrée puis le snack situé juste après, et de prendre ensuite le petit chemin situé à droite (au lieu de celui de gauche, qui mène à Stefanos).
Le petit chemin qui mène aux quatre autres cratères, notamment Mikros et Megalos Polyvotis.
On rejoint alors deux nouveaux cratères : le magnifique Megalos Polyvotis, et son petit voisin, Mikros Polyvotis.
Ils sont situés au bout du chemin, où a été érigé un petit poste d’observation. De là, on domine le plus grand cratère, Megalos Polyvotis, lequel est jauni par le souffre et toisé par la paroi rougeâtre de la caldeira.
Le cratère Megalos Polyvotis
Les photos écrasent un peu la sensation de grandeur qu’on ressent lorsqu’on admire ce somptueux cratère aux pieds des parois de la caldeira, à côté desquelles on se sent minuscule.
Megalos Polyvotis
Si l’on poursuit en descendant vers la droite (où le chemin n’est plus balisé), on arrive à son petit frère : Mikros Polyvotis.
Le cratère Mikros Polyvotis
Il a beau être moins impressionnant et moins joli, il est possible de descendre au fond de ce cratère, au milieu de petites fumerolles, contrairement à son voisin Megalos Polyvotis qui, lui, n’est pas accessible. En n’oubliant pas, toutefois, les risques que cela peut présenter, notamment si le sol s’avère instable…
Les cratères Alexandre (ou Flegethron) et Logothetis
Ces deux cratères ne sont indiqués nulle part.
Profusion de couleurs
Souhaitant quand même les découvrir, je me suis dirigé au hasard vers ce qui me semblait être les parois de cratères. Toujours à pied, et depuis les deux cratères de Polyvotis, situés juste à côté.
Direction les deux derniers cratères
Pour cela, il faut sortir du chemin menant aux deux cratères Polyvotis. On se retrouve alors à marcher dans des amas de pierres, beaucoup moins praticables que le chemin en question.
Mon point de repère, c’était les zones de souffre, visibles de loin car très jaunes. C’est donc vers elles que je me suis dirigé. Là, de près, on remarque tout de suite la présence de multiples petites bouches de souffre fumantes, alors qu’on ne les distingue pas de loin.
De là, on a également une jolie vue sur la plaine de Lakki (le fond plat de la caldeira), qu’on domine à 180°.
Sitôt passée la zone de souffre, le sol de pierres disparaît pour laisser place à la paroi du cratère, nue. Et là, ça commence à monter de manière nettement plus abrupte.
Au bout d’une dizaine de mètres à peine, il m’a semblé que mes pas résonnaient. J’ai donc frappé le sol du pied pour vérifier et là, petite frayeur : non seulement ça résonnait bel et bien mais en plus, ça tremblait ! Ce qui signifiait que sous mes pieds, le sol était creux et pas forcément très solide, donc potentiellement écroulable !
Comme je venais tout juste de la zone où de multiples petites fumerolles bouillantes s’échappaient des bouches de souffre, il était évident que le sous-sol était carrément brûlant dans le coin ! Je ne me suis donc pas éternisé et j’ai fait demi-tour, sans pouvoir observer de plus près les deux derniers cratères.
Infos pratiques volcan
Le volcan reçoit la visite de 200 à 1.000 visiteurs environ chaque jour ! Heureusement, il est suffisamment vaste pour qu’on ne s’y bouscule pas et de toute façon, comme indiqué précédemment, ils se concentrent sur le créneau 10h00-15h00 environ.
Le bon plan
Idéalement, il faut se rendre au cratère Stefanos en fin de journée :
Lorsque les bus de touristes sont partis, afin de bénéficier de la plus faible fréquentation possible ;
Et 1h00 – 1h30 avant le coucher du soleil, quand la lumière est la plus belle.
Si vous souhaitez également jeter un œil sur les cratères voisins, alors prévoyez d’arriver encore une heure plus tôt, voire deux si vous voulez prendre tout votre temps pour visiter.
Si vous êtes des lève-tôt, vous pouvez également arriver en début de matinée, avant l’arrivée des bus de touristes. Toutefois, la lumière est un peu moins belle le matin que le soir car les parois de la caldeira masquent plus le soleil quand il se lève que quand il se couche (elles sont plus hautes d’un côté que de l’autre).
Le prix : 5 euros ou gratuit !
L’entrée coûte désormais 5 euros par personne (et non plus 3 euros, comme on peut encore le lire un peu partout sur Internet).
Toutefois, elle est gratuite pour tous ceux qui s’y rendent… à vélo ou à pied !
Que faut-il apporter avec soi ?
Une paire de bonnes chaussures : on peut s’en passer mais le sol est boueux et brûlant dans toute la partie humide du cratère, donc de bonnes chaussures sont préférables. Si vous vous posez la question d’y aller en tongs, c’est possible mais déconseillé.
L’été : prévoir une bouteille d’eau ainsi que casquette et crème solaire, car le soleil peut taper très fort.
Commodités
Il y a un parking pour garer la voiture
Il y a également un snack avec terrasse ombragée et toilettes gratuites (accessibles à tout le monde, y compris aux non-clients du snack).
L’excursion à la journée depuis l’île voisine de Kos
Cette excursion inclut une brève visite du village de Mandraki.
Le prix d’entrée dans le volcan (5 euros), le repas du midi et les boissons ne sont pas inclus.
Le site internet incontournable : Géoparc
Si vous êtes curieux, voici un site Internet à ne pas rater : le site géoparc de Nisyros.
Tout y est : carte interactive, cratères, chemins de randos, biodiversité, mais également l’histoire de l’île et de ses habitants…
Les villages de Nisyros
L’île ne comptant qu’un petit millier d’habitants, les villages ne sont pas nombreux. Mais quels villages ! Les quatre principaux sont Mandraki, Nikia, Emporios et Pali.
Mandraki
Quand on arrive sur l’île, c’est dans le petit port de Mandraki qu’on accoste.
Une ruelle de Mandraki
Ce qui frappe d’emblée, ce sont ses agréables petites ruelles, dont les façades de maisons sont blanchies à la chaux.
Une ruelle de Mandraki
En haut de la colline qui surplombe le village se trouve le Paleokastro. Il s’agit de la ville ancienne de Nisyros, qui était alors fortifiée. Depuis ces ruines, la vue sur le village en contrebas, la mer et les îles voisines vaut le détour.
Mandraki, vu depuis le Paleokastro
Un peu plus bas, mais toujours au-dessus du village, se situe le monastère Panagia Spiliani (Notre-Dame de la Caverne).
Le monastère Panagia Spiliani domine le village de Mandraki
Ce joli petit monastère vaut le coup d’œil même si, pour ma part, je n’ai pas pu visiter l’intérieur car il a rapidement fermé lors de ma venue.
Si l’on descend quelques marches depuis le monastère, on arrive à un autre point de vue sur Mandraki, moins élevé que depuis le Paleokastro, mais offrant lui aussi une jolie vue d’ensemble sur le village.
Enfin, pour parfaire le tableau de ce joli petit village, ajoutons que Mandraki dispose de nombreux petits commerces et restaurants sur le front de mer.
Nikia
Pour ma part, j’ai eu un vrai coup de cœur pour ce petit village, perché sur la crète des montagnes qui dominent le volcan.
Nikia
Pour l’anecdote, j’y suis arrivé à vélo, après avoir grimpé les montagnes du centre de l’île, dont certaines côtes atteignent les 15%. Avec mon vélo de 54 kilos, sacoches comprises, et le soleil qui tapait fort, je n’avais qu’une seule envie : m’asseoir à l’ombre, sur la terrasse d’un café et dévaliser le frigo !
Mais pour arriver là, il fallait passer par les petites ruelles du village. Et là, j’ai eu un vrai coup de foudre.
Une ruelle de Nikia
Du coup, je me suis arrêté tous les dix mètres pour photographier et filmer, repoussant à plus tard le moment pourtant tant attendu de me rafraîchir…
Certaines ruelles sont très étroites, ce qui ajoute à leur charme.
La principale attraction de ce petit village, c’est sa place centrale. Elle est pavée d’une mosaïque qui a la réputation, dans toute la Grèce, d’être l’une des plus belles du pays.
Impossible de la photographier en entier le jour de ma venue car elle était en partie remplie de tables de restaurants, mais c’est vrai qu’elle est jolie et surtout, très agréable. Idéale pour prendre un verre et/ou un bon repas…
La fameuse place de Nikia et sa mosaïque de cailloux au sol
Enfin, il faut noter que, depuis le cratère Stefanos, c’est ce petit village blanc que l’on aperçoit tout là-haut, au loin, juché sur la crête de la caldeira. Et à l’inverse, on a une vue plongeante sur le volcan depuis le village.
Pali
Comme Mandraki, Pali est situé sur la côte.
L’église de Pali
Il s’agit d’un petit village de pêcheurs, qui s’anime un peu l’été avec la venue de quelques touristes.
Le port de Pali
Le village est tout petit, il est surtout animé grâce à son port de pêche et de plaisance, et à ses bars et restaurants. Mais c’est également un point de chute parfait pour pouvoir rayonner sur l’île, et sur les plages de sable volcanique noir situées juste à côté.
Mohamed, pêcheur à Pali
Enfin, Pali dispose d’une plage, raison pour laquelle certains visiteurs la préfèrent à Mandraki pour séjourner sur Nisyros.
Emporios
Comme Nikia, Emporios est un petit village situé dans l’intérieur de l’île et sur le rebord de la caldeira. Il a été déserté au fil des années pour ne plus compter aujourd’hui qu’une trentaine d’habitants ! Puisque très peu de touristes s’y rendent, l’avantage, c’est qu’il a su conserver toute son authenticité.
Emporios
A noter que peu avant l’entrée du village, au bord de la route, se trouve une petite grotte qui, grâce à l’activité volcanique du sous-sol de l’île, fait office de sauna naturel pour les visiteurs.
En plus de mes deux nuits en bivouac tout seul dans la caldeira, j’ai dormi au Romantzo Hotel, réservé via Booking. Si vous cherchez un hôtel dans le centre de Mandraki, alors le Romantzo ne vous conviendra peut-être pas car il est légèrement excentré (il suffit néanmoins de 5 à 10 minutes de marche à peine pour s’y rendre). Par contre, si vous cherchez le calme, alors il est parfait.
Le Romantzo Hotel est situé face à la mer
La terrasse des chambres
Les prix sont corrects (37 euros hors saison, début mai, lors de ma venue, petit déj’ inclus), la vue sur la mer est agréable, l’accueil est sympa et le petit déjeuner varié.
Plages volcaniques et montagnes verdoyantes
Les plages
Bien qu’elles vaillent le coup, on ne vient généralement pas à Nisyros pour ses plages.
Une plage volcanique, à l’est de Pali
Les plus réputées d’entre elles sont essentiellement situées sur la côte est, et les plus accessibles pullulent sur la côte nord, juste après le village de Pali (en direction de l’est) : là, elles se succèdent sur des centaines et des centaines de mètres, avec leur sable noir d’origine volcanique.
Une plage à l’est de Pali
Nisyros n’est pas forcément synonyme d’île de rêve pour tout le monde. En effet, certains habitants m’ont expliqué que régulièrement, on trouvait sur les plages de Nisyros des affaires, notamment des vêtements, appartenant à des migrants qui échouent parfois ici avec leur radeau de fortune.
Et en effet, il n’y a pas besoin de chercher bien longtemps pour trouver traces de ces objets gisant sur les plages, qui témoignent du vécu dramatique de ces miraculés de la mer.
Les montagnes
Lorsqu’on s’aventure dans les montagnes de l’île en direction du volcan, on passe par de nombreux points de vues sur la mer.
On croise régulièrement des vaches au milieu de la route, mais aussi des chèvres dans les arbres ! Elles y grimpent avec une agilité de singes pour déguster les feuilles !
Les bus qui emmènent les touristes à la journée visiter le volcan passent par cette route mais ils ne prennent pas le temps de s’arrêter en chemin, alors que les vues successives sur la mer en valent pourtant la peine.
Au final, que vaut Nisyros ?
Dans cet article, je n’ai pas encore répondu à la question posée dans le titre : « Nisyros : la plus belle île de Grèce ?… » Et pour cause : n’ayant pas visité chacune des 9.000 îles que compte le pays, difficile de les comparer !
A l’inverse, beaucoup de blogs et de sites Internet ne s’embarrassent pas autant, et ils nous pondent des classements sur les dix, quinze ou vingt plus belles îles de Grèce (ce qui, en général, correspond tout simplement à la liste plus ou moins longue des quelques îles grecques qu’ils ont eu le temps de visiter !)
C’est ainsi que Nisyros n’apparaît que très rarement dans ces classements des plus belles îles du pays : notre jolie petite île volcanique étant située trop loin pour que les auteurs de ces articles y aient mis les pieds, ils ne la connaissent pas et ne peuvent donc pas la prendre en compte dans leur classement !
Qu’en pensent les grecs ?…
Le signe qui ne trompe pas, c’est l’opinion des locaux, et tous ceux que j’ai rencontrés ont été unanimes : selon eux, Nisyros est une superbe petite île dont ils sont généralement fiers, l’une des plus belles de leur pays selon eux.
Je partage cette opinion : Nisyros est magnifique, c’est même la plus belle île de toutes celles que j’ai visitées en Grèce au fil des années, en cinq voyages au pays d’Aristote.
Avec sa douceur de vivre, sa faible fréquentation touristique, ses vues à couper le souffle et son volcan, c’est réellement une destination à ne pas rater…
Il ne vous reste donc plus qu’à vous y rendre pour vous faire votre propre point de vue…
Chargement…
Une dernière petite salve d’images pour terminer…
Dans la caldeira
Le monastère Panagia Spiliani, à Mandraki
Autoportrait !Les parois du cratère recouvertes de soufreL’un des nombreux points de vues sur la merDans le volcanLe coucher du soleil vu depuis Mandraki
Congé sabbatique pour périple à vélo : de la France à la Grèce…
J’en ai longtemps rêvé, j’ai fini par le faire : prendre un congé sabbatique pour voyager pendant plusieurs mois !
Voici le compte-rendu de ce périple hors-normes, à vélo, en solo et en bivouac, qui m’a emmené dans les coins les plus reculés des Balkans. Pour moi, le but était de fuir les villes pour privilégier au maximum la nature, les lieux à peu près vierges de tourisme et les rencontres avec les habitants.
Ce voyage fut tellement fort émotionnellement qu’une fois arrivé à destination, la Grèce, j’ai décidé de continuer un peu au lieu de faire demi-tour : direction la Turquie !
Le petit village de BakarL’île de Krk sous les nuages.Île de PagTraversée de l’île de PagLe coucher du soleil vu depuis la tente. Île de Pag.
La Bosnie-Herzégovine
Mostar et son fameux pont
Le Monténégro
La baie de KotorTrebinje
L’Albanie
La Grande Mosquée de Tirana, ou mosquée de NamazgâhLe vieux pont suspendu et rouillé de PërmetLe vieux pont ottoman, dans les environs de PërmetA proximité du village de PërmetLa Vjosa, considérée comme le dernier long fleuve sauvage d’Europe (hors Russie)
La Grèce
Dans la caldeira de l’île de Nisyros (Dodécanèse)Athènes
Le petit village de Nikia (île de Nisyros, Dodécanèse)
Vue sur le cratère de Stefanos (île de Nisyros, Dodécanèse)Le cratère de Stefanos (île de Nisyros, Dodécanèse)En route vers le volcan (île de Nisyros, Dodécanèse)Le village de Mandraki (île de Nisyros, Dodécanèse)
La Turquie
Le lac de Milas
Quelques rencontres…
Avec Giuseppe (Italie)
Vanessa, une allemande, son compagnon hollandais Albert et leur fillette de 11 mois Alva (île de Pag, Croatie)
Sofia, une bosniaque, m’offre son délicieux café turc fait maison (île de Pag, Croatie)
Luka, un pèlerin croate qui marche vers la ville de Medjugorje, dans le sud de l’Herzégovine (île de Pag, Croatie)
Danilo remplira gentiment mes gourdes avec l’eau de son puits (Croatie)
A Sinj, pendant mes courses dans une toute petite épicerie, Ana et Milanka m’offrent à manger (Croatie)
Inga, passionnée de pâtisserie, m’offre une part du succulent gâteau qu’elle a préparé… Une tuerie ! (Mostar, Bosnie-Herzégovine)
Novak Djinovik, ex-cycliste professionnel, me fait cadeau de la brève réparation de mon vélo (Bar, Monténégro)
Sur un chantier, des ouvriers m’offrent un soda pendant leur pause de midi (Albanie)
Koula, rencontré pendant une traversée féérique sur la rivière Drin (Albanie)
Un grand-père me complimente sur mon voyage à vélo, avec son fils et son petit-fils, à Fierza (Albanie)
Lorsque je passe à vélo devant lui, Emiliano (ici avec son père et des voisins) m’arrête et m’offre un verre, puis quand je repars, une canette de soda pour la route (Albanie)
A Koman, cette dame, à qui je demande simplement un renseignement, m’offre une part du gâteau qu’elle vient juste de préparer (Albanie)
A Koman (Albanie)
Le monsieur de gauche, curieux sur mon voyage, remplira gentiment mes gourdes d’eau (Albanie)
Ce vendeur de fruits d’une incroyable gentillesse refuse que je paye deux oranges : il me les offre… et ajoute deux pommes (Albanie)
Ces messieurs me bombardent de questions sur mon voyage et me félicitent en boucle (Albanie)
Longue discussion en bord de route avec un berger, devant ses brebis au loin (Albanie)
Ce monsieur me dira les seuls mots qu’il connaît en français : « je t’aime ! » (Albanie)
A court d’eau, assoiffé par l’effort et la chaleur, je me vois offrir deux petites bouteilles d’eau (Grèce)
Rencontre de deux pêcheurs (Grèce)
Chris et son père Alexandros m’offrent le café à Corinthe (Grèce)
Pendant la longue traversée vers Nisyros (20 h), je sympathise avec un couple franco-hollandais, Michelle et Peter (Grèce)…
… et je sympathise également avec Adonis, un skipper grec qui a navigué sur toutes les mers du monde ! (Grèce)
Avec le pope du monastère Panagia Spiliani à Mandraki (île de Nisyros, Grèce)
Mohamed exhibe fièrement une petite partie de sa pêche du jour à Pali (île de Nisyros, Grèce)
Avec Mohamed sur son chalutier (île de Nisyros, Grèce)
Avec Simplet (c’est celui de gauche, je précise…) à Athènes
Avec Sono, un indien Sikh, sur l’île de Kos (Grèce)
Avec Sono et un couple d’allemands, sur l’île de Kos (Grèce)
Au moment de payer un Fanta au patron d’un petit bar-resto à Yatagan, il me l’offre ! (Turquie)
Olgun, un prof d’anglais, devant son collège à Turgut (Turquie)
Fathi se balade tous les dimanches avec son scooter pour admirer les jolis paysages du coin (Turquie)
Patrick, architecte à la retraite, rencontré à Gènes lors de mon retour en France (Italie)
Difficile de résumer l’île de Tenerife (Canaries) en quelques mots. Des petits villages perchés, des plages sauvages, des volcans partout, des villes coloniales multicolores, mais aussi une météo agréable toute l’année et une gastronomie délicieuse ! Que demander de plus ?…
Sans compter que cette destination pas très chère est accessible depuis l’Europe en trois ou quatre heures à peine.
Bref, Tenerife a tout du bon plan. Voici un exemple de tout ce que l’on peut découvrir en quelques jours seulement sur cette île dépaysante…
Sur de nombreux sites et blogs, il est présenté comme le plus beau village de Tenerife. C’est donc pour nous faire notre propre idée que nous nous y sommes rendus.
Le village se divise en deux parties séparées de quelques centaines de mètres. Posée au pied d’un pain de sucre emblématique, la partie basse est la plus touristique. Et c’est dans la partie haute, plus calme car sensiblement moins fréquentée, que vivent la plupart des habitants.
Le village du haut vu depuis le village du bas
Très isolé, Masca est resté accessible uniquement à pied et à dos d’âne pendant très longtemps. Puis une route a fini par être construite, et l’électricité est arrivée. Il n’empêche qu’aujourd’hui encore, accéder à ce petit village se mérite.
Car la route est à la fois très sinueuse et étroite, à tel point qu’il faut régulièrement s’arrêter sur le bord pour pouvoir laisser passer les voitures d’en face. Par contre, le bitume est en excellent état.
Masca (en bas à gauche) et la route pour y accéder
Que faire à Masca ?
Visiter le village du bas
Le principal attrait de Masca réside dans la vue d’ensemble des quelques maisons posées aux pieds du rocher de Catana, un pain de sucre photogénique, avec vue sur la mer au loin.
Situées sur une arête rocheuse et encadrées par deux précipices, ces habitations traditionnelles ont été construites sur les quelques rares mètres carrés du coin qui sont plus ou moins horizontaux !
Masca : le village du bas
La place du village est dotée à la fois d’une jolie petite église, d’un vieil arbre impressionnant, d’une vue imprenable sur le village et d’un bar restaurant.
L’ermitage de l’Immaculée Conception
L’église fut construite au XVIIIe siècle avec des pierres volcaniques et du bois de thé.
Le fameux laurier indien de la place de Masca
Visiter le village du haut
Il est construit à flanc de colline, ce qui signifie que lorsqu’on s’y promène, soit on monte, soit on descend mais une chose est sûre : on ne marche jamais à l’horizontale !
Le village du bas (à droite) vu depuis celui du haut
Il n’y a pas une foule de choses à faire là-haut (néanmoins, il ne faut surtout pas rater le restaurant Casa Riquelme et sa terrasse divine, voir les infos pratiques ci-dessous). Mais la balade est agréable dans de jolies petites ruelles fleuries, coincées entre la mer, la montagne et le ravin.
Une habitation au bord du précipiceLa montagne qui surplombe Masca
Faire la randonnée du Barranco de Masca
Barranco signifie ravin. La rando du Barranco de Masca, c’est la randonnée qui relie Masca à la plage et à la mer en passant par les gorges, à travers le réputé parc rural de Teno.
On arrive à l’océan sur une jolie plage de sable noir, la Playa de Masca.
Le musée ethnographique
Masca a beau n’être qu’un petit hameau, il est quand même doté d’un musée ethnographique : il raconte l’histoire des habitants de Masca, depuis ses premiers occupants aborigènes.
Outre son musée ethnographique, Masca compte quelques commerces et services : une poignée d’hébergements, une dizaines de bars-restaurants, un centre de la nature et une boutique de souvenirs. Rien de plus, mais c’est déjà pas mal pour un si petit village.
La randonnée du Barranco de Masca
L’accès à ce sentier de randonnée est rigoureusement réglementé pour des raisons de sécurité, car une fois qu’on est au fond du ravin, il suffit d’un changement brusque de météo (ce qui arrive fréquemment par ici), par exemple une crue subite de la rivière, pour que les randonneurs se retrouvent coincés et exposés à des dangers potentiels.
Cela s’est déjà produit par le passé, c’est pour cette raison qu’il faut désormais réserver sa randonnée à l’avance, via le site officiel Camino Barranco de Masca.
L’itinéraire va de Masca à une plage de sable volcanique noir.
Distance : 10 km aller - retour
Durée : 3 bonnes heures à l'aller (en descente), 4 bonnes heures au retour (en montée).
Dénivelé : 800 m+ et 800 m- environ
Niveau de difficulté : élevé
Prix (écotaxe) : 28 euros par adulte, 14 euros par mineur
Les départs se font exclusivement le matin, pour que tout le monde ait le temps de rentrer dans la journée, y compris les marcheurs lents : on part avant 11h00 l’été, et avant 10h30 l’hiver.
Enfin, il y a le centre de la nature de Masca. C’est une sorte d’office du tourisme spécialisé sur ce sentier de randonnée du Barranco de Masca. Il est situé juste en-dessous de la place de Masca.
Il y a une dizaine de restaurants à Masca, tous ouverts en haute saison. Lors de notre venue, ils étaient quasiment tous fermés alors que nous n’étions pourtant que fin septembre. Prévoyez donc de quoi manger si vous venez hors saison, surtout le dimanche, qui est souvent le jour de fermeture hebdomadaire.
Et justement, le dimanche de notre arrivée, aucun resto n’était ouvert. On nous avait conseillé d’aller quand même jeter un œil chez Riquelme, dans la partie haute du village, la moins touristique.
La trouvaille : le resto Casa Riquelme
A peine arrivés devant (il est 17h00), un type qui passe par là nous demande ce que nous voulons. Nous répondons que nous aurions bien aimé y manger le soir. Ce type, il s’avère que c’est Riquelme.
Il nous propose gentiment de revenir vers 20h00-20h30. Bien que son resto soit fermé, il nous promet qu’il l’ouvrira rien que pour nous !
Par contre, il nous prévient que ce sera menu unique : assiette charcuterie – fromage, puis poulet en sauce avec pommes de terre à la canarienne, et pas de dessert : il n’en a plus !
Chez Riquelme, le repas pris en terrasse
Ce menu nous convient à merveille mais nous sommes un peu gênés que Riquelme n’ouvre son resto que pour nous. Il nous certifie que ça ne lui pose aucun problème et que nous sommes les bienvenus. Nous acceptons, ravis.
Lorsque nous revenons le soir, nous avons la bonne surprise de découvrir que le resto comporte une jolie petite terrasse que nous n’avions pas vue trois heures plus tôt.
Casa Riquelme : la terrasse face à la mer
Elle n’est pas très grande car construite à flanc de colline mais le peu de place qu’il y a sur cette pente a été parfaitement optimisé. D’un côté, la terrasse domine la mer et de l’autre, elle est surplombée par la montagne.
Au milieu des cactus et des bougainvillées, le cadre est simple mais enchanteur.
Vue sur la mer…
… et vue sur la montagne
Nous regardons tranquillement le soleil se coucher en sirotant une ou deux bières, alors que nous sommes absolument seuls dans ce bout-du-monde sublime. Un privilège.
Nous ne pouvons que recommander ce petit resto : le repas, bon et pas cher, est fait maison. Et Riquelme, qui est un personnage haut en couleur, réserve un excellent accueil à ses visiteurs.
La vue depuis la terrasse
Si la terrasse a des airs de petit paradis, l’intérieur du resto semble lui aussi plutôt agréable.
Si vous souhaitez manger vous aussi chez Riquelme, ne perdez pas de temps à chercher ce restaurant dans la partie basse du village, celle qui est touristique : il est situé dans la partie haute, à une dizaine de minutes de marche (attention, ça monte quand même un peu pour y aller mais la bonne nouvelle, c’est qu’au retour avec le ventre plein, ça descend !)
Où dormir ?
Il y a quelques hébergements à Masca, mais la plupart des visiteurs n’y dorment pas : le village n’est pour eux qu’un lieu de passage obligé et ils n’y restent en général qu’une heure ou deux, puis repartent.
Si toutefois vous y faites étape, comme nous, alors le plus simple pour trouver de quoi dormir à Masca, notamment en haute saison, consiste à réserver à l’avance via les plateformes habituelles : Booking (Masca), par exemple, propose six hébergements.
Nous en avons dégoté un qui cochait toutes les bonnes cases : Casa Berna.
Casa Berna : la terrasse et le jardinet
Il est idéalement placé (à 100 mètres du rocher de Catana, le fameux pain de sucre), avec un petit jardinet fleuri très agréable et une jolie vue sur les montagnes alentours. D’un point de vue pratique, on peut garer la voiture juste devant (la place est réservée).
Casa Berna et sa terrasse
Deux chambres, cuisine équipée, terrasse, jardinet, parking, wi-fi, emplacement idéal, vue sur les montagnes…
Le prix : 95 euros la nuit pour quatre personnes.
Où se garer à Masca ?
Les voitures se garent toutes sur le parking situé sur le bord de la route qui mène à Masca. On ne peut pas le rater.
Quand on vient du sud, il y a un premier parking, tout petit (quelques voitures) au niveau du village du haut. 300 ou 400 mètres plus bas, il y en a un second, pas immense mais beaucoup plus grand quand même, qui surplombe le village du bas.
Attention, ils affichent vite complet tous les deux, notamment l’été.
On peut très bien se garer à un parking et aller à l’autre à pied, cela ne prend que quelques minutes de marche.
C’est au niveau du second parking qu’il y a un belvédère avec un superbe point de vue sur le village : tous les visiteurs s’y arrêtent pour prendre leurs photos.
Juste en-dessous du belvédère
C’est de là également que part le petit chemin qui descend dans le hameau, jusqu’au pain de sucre. Le dénivelé est assez fort, sur un chemin en partie pavé, et le retour montant peut s’avérer un peu fatigant pour les personnes en mauvaise condition physique. Toutefois, ce chemin n’est pas très long (+/- 300 mètres environ).
Si vous avez réservé un hébergement en bas (comme Casa Berna par exemple), vous pouvez y descendre en voiture mais attention, le chemin est si étroit qu’on a du mal à y croiser… les piétons ! Or, ils sont justement nombreux à arpenter ce chemin dans les deux sens. C’est un peu galère mais ça se fait quand même.
L’ascension du volcan Teide et les randonnées dans la caldeira
Culminant à 3718 mètres d’altitude, le volcan Teide (qui se prononce Té-i-dé) est non seulement le plus haut sommet des îles Canaries, mais aussi celui de l’Espagne et de tout l’Océan Atlantique. Pourtant, il est loin de figurer parmi les plus hauts volcans du monde. Du moins si l’on mesure leur hauteur par rapport au niveau de la mer.
Car si l’on prend en compte leur hauteur totale, c’est-à-dire depuis leur base située au fond des océans, le Teide devient alors… le troisième volcan le plus haut du monde ! Seuls deux volcans hawaïens le précèdent.
Le volcan Teide domine l’île de Tenerife
Depuis le plancher océanique, la hauteur réelle du Teide dépasse ainsi les 7000 mètres, ce qui en fait une montagne située à mi-chemin entre… le Mont Blanc et l’Everest !
On peut faire l’ascension de cette impressionnante montagne volcanique à pied mais aussi en téléphérique. Depuis le sommet, on peut assister à des levers et couchers du soleil majestueux.
Le coucher du soleil depuis le Teide
Mais il y a également de nombreuses randonnées à faire dans les paysages lunaires de la caldeira : soit au milieu des nombreux volcans qu’elle contient, soit à travers une végétation étonnante, ou encore sur des chemins qui descendent tranquillement jusqu’à l’océan…
Bref, c’est tout le parc national du Teide qui est une pure merveille : inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est d’ailleurs le parc le plus visité d’Europe.
La caldeira du Teide
Une route unique traverse entièrement le parc national du Teide et mène jusqu’au volcan.
L’unique route qui traverse entièrement le parc
Mais elle permet aussi d’observer des panoramas exceptionnels tout au long du chemin. Notamment, il y a des cratères partout, souvent drappés de nuages.
Si vous y allez entre fin mai et début juillet, vous aurez la chance de pouvoir observer l’une des stars des lieux, la vipérine de Tenerife, en pleine floraison.
Une vipérine de Tenerife fanée (en septembre)
C’est à cette époque de l’année que cette magnifique plante herbacée, endémique de l’île et qui peut atteindre les deux à trois mètres de haut, se pare de centaines de petites fleurs couleur rouge corail.
En poursuivant la route vers le Teide, il y a le passage obligé aux Roques de Garcia. Il s’agit de formations rocheuses aux formes tourmentées, derrière lesquelles on aperçoit le volcan, au loin.
Le plus connu de ces rochers, le Roque Cinchado, semble tenir miraculeusement en équilibre au milieu d’un décor de western.
Le Roque Cinchado
Un peu plus loin, c’est la dernière ligne droite vers le maître des lieux : le Teide.
L’ascension du Teide
Le volcan Teide étant un site naturel d’exception, il est victime de son succès. Aussi, pour le préserver du tourisme de masse, les autorités ont instauré l’obligation d’obtenir un permis pour en faire l’ascension.
Le but est forcément noble mais l’inconvénient, c’est que ce permis est assez long obtenir : il faut compter deux à trois mois minimum, et parfois un ou deux mois de plus, notamment en haute saison.
C’est ce qui dissuade bon nombre de touristes de tenter l’expérience car, ne connaissant pas l’existence de ce permis obligatoire, ils en font souvent la demande trop tard par rapport aux dates de leur voyage, alors qu’ils ont déjà réservé l’avion.
Si c’est votre cas, il vous reste quand même trois options pour vous rendre au sommet du géant : faire l’ascension soit de nuit (pour laquelle l’autorisation n’est pas nécessaire), soit en téléphérique, soit avec un tour-opérateur et ses guides officiels.
Coucher de soleil depuis le sommet du Teide
Généralités sur le permis d’ascension
Tout d’abord, il faut savoir que ce permis est gratuit, mais que seuls 200 permis sont délivrés chaque jour (guides officiels compris).
Attention : il est nominatif, ce qui signifie que vous êtes la seule personne à pouvoir en bénéficier. Les contrôles existent réellement (notamment à l’entrée du sentier Telesforo Bravo, c’est-à-dire entre l’arrivée du téléphérique et le sommet du Teide), et il vous faudra présenter à la fois votre permis d’ascension et votre pièce d’identité).
Enfin, il faut savoir que ce permis ne concerne pas toute l’ascension du Teide, mais seulement sa partie finale, qui commence à la Rambleta, c’est-à-dire la partie supérieure du téléphérique, située à 3555 mètres d’altitude, et va jusqu’au sommet. En-dessous, pas besoin de permis.
Voilà pour les généralités.
En résumé, pour obtenir son permis, la règle est simple : il faut préparer son voyage longtemps à l’avance.
La caldeira vue depuis le Teide
L’ascension du Teide avec permis d’ascension obligatoire
Le permis est obligatoire pour grimper au sommet en journée, de 9h00 à 17h00. Avant 9h00 et après 17h00, plus besoin de permis.
La date ainsi que le créneau horaire sont choisis au moment ou l’on fait la demande de permis. Ce qui signifie qu’il y a zéro flexibilité, et qu’il faut espérer qu’il fera beau ce jour-là : c’est le principal inconvénient.
La demande de permis doit être effectuée via le site officiel de réservation des parcs nationaux espagnols : reservasparquesnacionales.es (soyez patients, la connexion est parfois incroyablement longue).
L’ombre du Teide sur la caldeira
L’ascension du Teide sans permis… c’est permis !
Malgré toutes ces contraintes, il est quand même autorisé de grimper sans permis en haut du Teide, avant 9h00 et après 17h00. Ce qui laisse plusieurs options.
Faire l’ascension de nuit
Pour cette option, la règle est d’être au sommet avant 9h00. Il ne faut donc pas hésiter à planifier un départ vers 2h00 du matin.
Le principal avantage, c’est qu’on peut choisir la date de l’ascension un jour où les prévisions météo sont bonnes. Alors qu’avec le permis réservé plusieurs mois à l’avance, on n’a aucune certitude de ce côté-là.
Pour cette ascension de nuit, le départ se fait au parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude).
Du parking de la Montaña Blanca au sommet du Teide
Distance : 8,3 km (16,6 km A/R si vous ne descendez pas en téléphérique) Dénivelé positif : 1368 m Durée : 4 à 6 heures d'ascension en moyenne, voire plus en prenant son temps...
Il ne faut pas négliger le mal des montagnes, qui peut rendre l’ascension pénible et la faire durer beaucoup plus longtemps que prévu. D’où l’importance de prévoir une petite marge afin d’être sûrs d’arriver là-haut avant 9h00…
Faire l’ascension avec une halte d’une nuit au refuge Altavista
L’itinéraire est exactement le même que pour l’ascension de nuit, mais on monte sur deux jours au lieu d’un, en passant la nuit au refuge. On fait donc la première étape, qui va du parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude) au refuge (3260 mètres d’altitude) le premier jour sachant que pour cette étape, le permis n’est pas nécessaire. Puis on fait l’ascension finale tôt le lendemain matin (n’oublions pas que sans permis, il faut être au sommet avant 9h00), après la nuit passée au refuge.
Du coup, pour ceux qui sont sensibles au mal des montagnes, cette option peut être une solution intéressante : elle permet en effet de s’acclimater une nuit entière à 3260 mètres, au lieu d’enchaîner non stop jusqu’au sommet (3718 m).
Du refuge Altavista au sommet du Teide
Distance : 3 km Dénivelé positif : 500 m environ Durée : 1 à 2 heures en moyenne
Attention : le refuge est toujours complet, il faut donc le réserver des semaines à l’avance, et parfois bien plus… Ce qui pose finalement le même problème que pour l’obtention du permis d’ascension, avec d’une part l’obligation de s’organiser longtemps avant le voyage, et d’autre part celle de choisir une date fixe…
Choisir l’ascension clé-en-main, avec un guide officiel
En choisissant cette option, vous n’avez aucune formalité à accomplir pour obtenir le permis, c’est le tour-opérateur qui s’en charge lui-même ! Ainsi, le principal avantage est la très forte diminution du délai pour obtenir le permis : il passe de plusieurs mois si vous faites les formalités vous-même, à quelques jours seulement avec cette option clé-en-main ! Et en plus, vous ne vous occupez de rien…
Avec cette option, en haute saison, on peut en principe réserver seulement 8 à 10 jours à l’avance (faites-le quand même un peu plus tôt si vous pouvez, histoire d’être sûrs d’avoir une place). En basse saison, il arrive même que le délai descende à 2 ou 3 jours !
Pour cette formule d’ascension, la durée annoncée est d’environ 6h00, et le prix de 135 euros par personne.
A peu près tout est inclus : le permis donc, mais aussi l’aller-retour en téléphérique, le guide (en espagnol ou en anglais, mais pas en français)… Il vous reste juste à prévoir de quoi manger et boire.
Faire l’ascension en téléphérique
Attention : avec cette option, on n’atteint pas tout à fait le sommet du Teide car on s’arrête à la Rambleta (la station du haut du téléphérique) située à 3555 mètres d’altitude. C’est-à-dire juste en-dessous du sommet du géant (3718 m).
Tarifs et horaires
Tarifs de l’aller-retour en téléphérique en journée, de 9h00 à 18h00 (l’horaire varie légèrement en fonction de la saison) :
41 euros par adulte
20,50 euros par enfant (moins de 13 ans)
L’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins 3 ans, aux femmes enceintes ni aux personnes souffrant de maladies cardiovasculaires.
L’accès aux personnes handicapées serait à l’étude mais n’existe pas à l’heure actuelle.
La station du bas du téléphérique (2556 m)
A noter qu’il ne faut que 8 minutes au téléphérique pour effectuer le trajet.
Même si on n’est pas tout à fait au sommet du volcan, il faut bien avouer que le panorama est exceptionnel là aussi, surtout si l’on choisit l’option du téléphérique au coucher du soleil. Il faut alors réserver quelques jours à l’avance, et c’est l’option que nous avons choisie.
La vue sur la caldeira depuis la Rambleta (la station du haut du téléphérique, à 3555 m)
Le prix n’est pas donné (70 euros par adulte, 49.50 euros par enfant de 8 à 13 ans) mais le spectacle en vaut tellement la peine…
Il faut noter que l’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins de 8 ans.
Attention : des vêtements longs (pantalon, veste etc.) sont obligatoires pour l’option téléphérique au coucher du soleil. Si vous avez un short ou un T-shirt, vous ne passerez pas, les agents sont intransigeants sur ce point.
Il se peut en effet qu’il fasse extrêmement froid là-haut, 0°C voire parfois moins, c’est pourquoi cette règle de sécurité est incontournable : ceux qui ne la respectent pas sont refoulés et non remboursés, y compris lorsque la température là-haut est de 10 ou 15°C.
Un cratère, en contrebas
Le seul inconvénient de cette formule, c’est qu’elle est très encadrée. Il y a 90 personnes réparties en trois groupes d’une trentaine de personnes chacun, avec un guide par groupe.
On va au rythme du guide et, pour des raisons écologiques, on n’est pas autorisé à sortir du chemin, l’écosystème tout autour étant fragile. Mais heureusement, le spectacle vaut le coup quand même.
Il existe de nombreuses façons de découvrir les beautés du parc national du Teide, puisqu’il comporte pas moins de 41 itinéraires balisés de randonnées !
Un excellent site décrit dans le détail un grand nombre de ces randonnées : webtenerife.
Distance, dénivelé, altitude, niveau de difficulté, descriptif de l’itinéraire, vidéos, tout y est ! N’hésitez pas à vous y référer pour choisir et planifier vos randos…
Au fond, le Teide
Parmi tous ces sentiers de randonnées, celui qui mène au Chinyero. Ce volcan qui culmine à 1552 mètres d’altitude est notamment connu pour avoir été le dernier en éruption sur toute l’île de Tenerife. C’était en 1909.
Le départ se fait dans le petit village de San Jose de Los Llanos.
Le départ de la rando, à San Jose de Los Llanos
En partant tôt le matin, on aperçoit le soleil se lever au loin, derrière les volcans vers lesquels on se dirige.
Lever du soleil sur les volcans, depuis San Jose de Los Llanos
Très vite, on quitte le village pour s’enfoncer dans une jolie forêt de pins, dans laquelle on va marcher un bon petit moment.
On quitte le village pour la forêt
Le dénivelé montant est modéré, ce qui rend la marche plutôt facile et agréable. Et le sentier est si bien balisé qu’il n’est pas possible de se tromper.
Bonne direction : continuer
Mauvaise direction : faire demi-tour
La sortie de la forêt est mémorable car elle coïncide avec l’arrivée dans la caldeira, face à un joli volcan, le Trevejo.
Son éruption de 1706 ravagea le vieux port de la ville de Garachico, située 8 kilomètres en contrebas. La lave eut beau s’arrêter aux pieds de l’église, l’édifice s’enflamma quand même à cause de l’extrême chaleur due à la proximité de la lave.
Cette éruption, qui amorça le déclin de la ville, fut celle qui eut le plus de conséquences sociales et économiques dans toute l’histoire volcanique de l’île.
Le volcan Trevejo
En arrière-plan du Trevejo, on aperçoit au loin le Teide, majestueux.
Au loin, le Teide
A partir de là, on rejoint le Chinyero en empruntant des chemins de lave sur laquelle prospèrent les pins.
Si vous faites cette rando et qu’au retour, comme nous, vous n’êtes pas encore rassasiés par ces paysages, alors vous pouvez faire une petite bifurcation juste après avoir fait demi-tour au Chinyero.
Une petite extension de 2 kilomètres (donc 4 km aller-retour) en direction des Sables Noirs (Arenas Negras) permet alors de continuer à en prendre plein les yeux dans ces paysages lunaires.
Cela permet de prolonger le plaisir au milieu d’amas de roches volcaniques, dont la noirceur contraste avec le vert des pins omniprésents. Sur cette partie, le dénivelé est un peu plus prononcé que sur le parcours précédent mais la distance de cette extension étant relativement courte, ça passe sans trop de difficulté.
Ensuite, le retour se fait sur le même chemin que l’aller. On repasse donc devant le Trevejo. Il faut noter qu’il est interdit d’en faire l’ascension car il s’agit d’un milieu fragile qui doit être préservé, comme l’indique un gros panneau situé juste devant.
Le Trevejo
Il ne reste plus qu’à traverser la forêt de pins en sens inverse jusqu’à San Jose de Los Llanos.
La petite église de San Jose de Los Llanos
D’un point de vue pratique, il y a un petit parking municipal gratuit juste à côté de l’église, où l’on peut laisser la voiture pendant toute la rando.
La randonnée San Jose de Los Llanos - Volcan Chinyero (A/R)
Distance : 8,6 km aller-retour Dénivelé : 322 m+ et 322 m- (A/R) Durée : 3 à 4 heures (A/R)
L'extension vers Arenas Negras fait 4 km aller-retour et prend +/1 une heure.
Les villes coloniales
San Cristobal de La Laguna (classée au patrimoine mondial de l’Unesco) et La Orotava sont généralement présentées comme les deux plus belles villes coloniales de l’île.
La Orotava
La Orotava est une ville que l’on pourrait presque qualifier de verticale ! Car il faut avoir des mollets solides pour arpenter son dénivelé très marqué, à flanc de colline. La ville historique est située dans la partie basse (aussi, gare à vous si votre hôtel est, lui, dans la partie haute !)
La place de la Constitution
Cette place est un lieu incontournable de la ville puisqu’elle comprend plusieurs points d’intérêt.
D’un côté, on trouve l’église San Agustin. Elle abritait à une époque un ancien couvent de moines augustins.
L’église San Agustin
Un peu plus loin, on a une jolie vue dégagée sur la mer ainsi que sur une partie de la ville.
A l’opposé se trouve le Liceo de Taoro. Il s’agit d’un palais urbain du 20e siècle, entouré de jardins abondants et fleuris.
Le Liceo de Taoro
Il accueille aujourd’hui des expositions d’art ainsi que des concerts, mais on peut également y boire un verre.
Le liceo de Taoro
Enfin, au centre de la place, on trouve un joli kiosque de style mauresque.
Il est un peu devenu au fil du temps l’emblème de la place.
Au rez-de-chaussée et à l’ombre des arbres, il abrite un bar-restaurant qui sert des plats canariens typiques.
L’église Notre-Dame-de-la Conception
Construite au 16e siècle puis détruite au 18e par des séismes, et enfin reconstruite 60 ans plus tard, elle est aujourd’hui considérée comme le plus bel exemple d’architecture baroque des Canaries.
L’église Notre-Dame-de-la-Conception
Inspiré de celui de la cathédrale de Florence, son dôme constitue sa caractéristique architecturale la plus notable.
Les Jardins du marquisat de la Quinta Roja
Encore appelés Jardins Victoria, c’est en guise de protestation qu’ils furent construits au 19e siècle par la marquise de la Quinta Roja. En effet, à la mort de son fils, l’évêché ordonna qu’il fut enterré dans le cimetière des non catholiques, au motif qu’il appartenait à la franc-maçonnerie.
Pour contourner cette véritable humiliation, la marquise fit construire ces jardins, au milieu desquels se trouve le mausolée destiné à son fils.
L’évêché finit par revenir sur son interdiction et l’enterrement put avoir lieu dans le caveau familial, mais ce mausolée constitue aujourd’hui encore un symbole fort contre l’intolérance religieuse.
Le jardin Hijuela del botanico (la fille du botaniste)
Il a été conçu pour être la pépinière de son voisin, le jardin d’acclimatation. C’est pourtant un superbe jardin à part entière, qui constitue un véritable poumon vert en plein cœur de la ville.
Un dragonnier des Canaries
Un « oiseau de paradis »
Déclaré bien culturel en tant que jardin historique, il est très fourni en plantes tropicales.
Un fuschia hybride
Un anthurium
Les ruelles colorées
Qui dit ville coloniale dit ruelles colorées, et La Orotava ne fait pas exception à la règle.
Une maison colorée dans une ruelle pentue
La seule chose, c’est que ces maisons se méritent ! En effet, le fort dénivelé de la ville oblige à monter ou à descendre en permanence dans des rues parfois très pentues.
La mairie de La Orotava
Il s’agit d’un bâtiment néoclassique abritant une riche collection de peintures.
L’hôtel de ville
San Cristobal de la Laguna
C’est une ville classée au patrimoine de l’Unesco. Les églises y sont si nombreuses qu’on la surnomme parfois « la Florence des Canaries ». Aujourd’hui, on l’appelle surtout par son diminutif : La Laguna.
L’église et l’ancien couvent San Agustin
L’église fut détruite par un incendie en 1964 et n’a toujours pas été reconstruite.
Le clocher du couvent San Agustin
En revanche, on peut accéder à son cloître qui abrite un jardin luxuriant.
Le cloître San Agustin
Les salles attenantes abritent des expositions d’art réalisées par des artistes ténérifiens.
L’église Notre-Dame de la Conception
C’est la toute première église qui fut construite sur l’île (1502).
Le clocher de N-D de la Conception
Sa principale attraction quand on la visite, c’est la possibilité de monter au sommet du clocher pour admirer la ville d’en-haut.
Attention !
Quand vous êtes là-haut, regardez bien l’heure.
Car toutes les quinze minutes, toutes les cloches se mettent à sonner en même temps, et ça explose les tympans…
Le clocher de N-D de la Conception
La cathédrale
L’édifice d’origine est une petite chapelle construite en 1511, qui fut aménagée à plusieurs reprises au fil des siècles, pour aboutir à la cathédrale actuelle. Sa façade néoclassique fut construite en 1820.
La cathédrale
Son grand dôme peut être vu depuis de nombreux endroits de la ville.
A l’intérieur se trouve un trésor. Mais un vrai. Car c’est ici que sont rassemblées toutes les pièces d’orfèvrerie des Canaries. Des couronnes, les deux plus grands chandeliers en argent d’Espagne, des costumes d’époque richement décorés etc.
Enfin, l’une des pièces majeures de cette cathédrale, c’est sa fameuse chaire en marbre de Carrare, très finement sculptée.
A gauche, la chaire en marbre de Carrare
Le palais Salazar
Il s’agit d’un palais baroque du XVIIe siècle, dont l’architecture est typique des Canaries.
Le palais Salazar
Des galeries à colonnes encadrent le jardin, et l’intérieur du palais abrite une importante collection de peintures et de sculptures.
Les ruelles colorées
La plupart des rues du centre historique sont piétonnes.
Elles permettent de se balader tranquillement de monument en monument, et sont remplies de commerces, de bars et de restaurants.
Un magasin de chaussures
Les plages
Il ne s’agit évidemment pas de faire ici une liste exhaustive de toutes les plages de Tenerife. Voici simplement quelques exemples de plages qu’on peut trouver tout autour de l’île, souvent très natures et très sauvages…
Playa de Castro
A propos de plages natures et sauvages, la Playa de Castro en est une !
Depuis la route où se trouve un petit parking, il faut marcher une bonne vingtaine de minutes sur la Rambla de Castro, un chemin qui offre de jolis points de vue sur la mer tout le long du littoral.
L’ermitage de San Pedro, au début de la Rambla de Castro
Attention : le chemin descend à l’aller, le retour est donc plus difficile et plus long, surtout par forte chaleur. Il faut donc prévoir de l’eau par temps chaud.
La Casona de Castro
En poursuivant, on arrive au fortin de San Bernardo (XVIIIe siècle), qui domine l’océan.
La vue depuis le fortin San Bernardo
A partir de là, on attaque la descente finale vers la plage de Castro.
Le chemin descendant à l’aller…
… et montant au retour !
Dominée par les palmiers dattiers, la Playa de Castro est une petite plage composée à la fois de sable volcanique noir et de galets.
La Playa de Castro
Elle est coincée entre deux falaises et quand on foule enfin son sable noir, on comprend pourquoi beaucoup la considèrent comme l’une des plus belles plages de l’île. Y compris quand le soleil brille par son absence, comme lors de notre venue.
Playa de CastroPlaya de Castro
Deux cascades dégoulinent sur cette plage sauvage depuis le haut des falaises. La première n’est pas très impressionnante, la deuxième est le lieu de rassemblement de tou/te/s les intagrameurs/euses qui viennent jusqu’ici.
Le site n’a pourtant rien d’exceptionnel mais apparemment, il plaît beaucoup.
L’eau atterrit sur un gros rocher posé sur la plage, et tout le monde se fait photographier devant.
Il faut préciser que la mer est parfois agitée ici, ce qui dissuade parfois les baigneurs de piquer une tête, mais cela ajoute à la magie de cette plage sauvage.
Playa de Castro
Playa del Roque de Las Bodegas
Nous sommes allés à cette plage par erreur, en cherchant à rejoindre la magnifique Playa de Benijo, l’une des plus belles de Tenerife paraît-il. Pensant à tort y être arrivés, nous n’avons hélas pas poussé plus loin que la Playa del Roque de Las Bodegas. Ce n’est que plus tard que nous avons réalisé notre erreur.
Dans l’eau, les rochers de la Playa de Benijo
Bref, pour arriver à l’une puis à l’autre, il faut prendre une route qui descend de la montagne en offrant de jolis points de vue sur la mer. Comme un peu partout sur cette île, finalement.
Le village de Taganana
La playa del Roque de las Bodegas est située à proximité du village de Taganana. Elle est vaste et bien qu’elle soit située en contrebas d’une route (pas trop passante), le massif d’Anaga qui la surplombe lui donne un certain charme.
Mais surtout, le gros avantage de cette plage familiale, c’est qu’elle est située à proximité d’un certain nombre de restaurants où l’on propose de la cuisine locale, souvent basée sur la pêche du jour.
Si vous arrivez vous aussi à cette plage, sachez que la fameuse Playa de Benijo n’est située qu’à 1,5 km de là, en longeant la côte…
Playa de La Montaña Amarilla
Avec un avion du retour pour la France planifié à 4h00 du mat’ et donc un lever à 1h00, nous avions dégoté un petit appartement pas très loin de l’aéroport pour passer notre dernière nuit (ou plutôt demi-nuit) à Tenerife. Le nom de ce village ? Costa del Silencio.
Et là, pour notre dernière journée, nous avons eu une bonne surprise à la lisière du village : la découverte de la plage de la Montagne Jaune.
La playa de la Montaña Amarilla
Elle est située à l’entrée est de la ville.
Il s’agit d’une jolie plage à l’aspect inhabituel, car elle est située aux pieds d’un cratère qui plonge ses falaises jaunes (en réalité plutôt marron-orangées) dans l’eau verte.
L’eau est si transparente que les clubs de plongée proposent de nombreux baptêmes sur ce site : les roches volcaniques forment des arches et des grottes sous-marines dans lesquelles les poissons s’abritent.
Pour une fois, nous n’avons pas plongé mais voici quand même quelques-uns des clubs de plongée les mieux notés du coin :
LJ Diving Tenerife : non loin de la Playa Amarilla, et focalisé sur les plongées éco-responsables.
La plage est constituée de roches mais elle comporte un espace aménagé doté d’un petit escalier pour se mettre facilement à l’eau.
N’oubliez pas palmes, masque et tuba, mais aussi chaussures de rochers.
Playa Los Enojados
Elle est située elle aussi à Costa del Silencio, mais cette fois-ci à la sortie ouest de la ville.
Pour y accéder, on passe d’abord devant une autre plage posée au bord de la route : la playa Las Galletas.
Playa Las Galletas
Ce sont surtout des locaux qui y font trempette.
C’est juste après cette plage qu’est située la playa los Enojados. Il faut marcher cinq minutes sur un petit sentier pour l’atteindre.
Playa los Enojados
On arrive alors sur une jolie petite plage de sable volcanique noir.
Playa los Enojados
La plage n’est pas grande mais elle est très agréable. Elle est généralement appréciée pour sa beauté naturelle.
Playa los Enojados
De petits sentiers permettent de longer la côte au milieu d’une végétation où les cactus prolifèrent.
C’est dans ce cadre typique de l’île qu’on découvre d’autre petites plages et criques, de plus en plus désertes au fur et à mesure que l’on marche.
Il n’y a aucun service sur cette plage. Cela contribue à son charme car du coup, elle n’est pas très fréquentée. Si vous souhaitez y passer la journée, il faut donc prévoir de quoi manger et boire.
« Gardons notre plage propre »
Enfin, l’eau y est généralement calme.
Le Parc Rural d’Anaga
Situé à l’extrême nord-est de l’île, il est classé Réserve de biosphère par l’Unesco, et ses paysages atypiques valent vraiment le détour.
Depuis le mirador Jardina
Avec ses miradors qui offrent des points de vue magnifiques, ses forêts remplies d’arbres aux formes tourmentées, ou encore ses petits villages pleins de charme, on peut aussi bien le traverser en voiture que prendre le temps de le parcourir en randonnée.
Le petit village de Lomo de las Bodegas
L’itinéraire décrit ci-dessous relie la jolie ville coloniale de San Cristobal de La Laguna (160.000 habitants) au petit village de Chamorga, isolé dans les montagnes (35 habitants dans une poignée de maisons).
La route qui traverse le Parc Rural d’Anaga
La route des miradors
Sur la première partie de la route entre La Laguna et Chamorga se succèdent des belvédères d’où la vue est chaque fois sublime. Les photos ne restituent pas complètement la grandeur des paysages, mais voici quand même à quoi ils ressemblent.
Le Teide vu depuis le belvédère de Jardina
Des villages, des forêts, des cratères de volcans et en toile de fond, l’océan : les paysages qu’on observe depuis ces belvédères sont aussi jolis que variés.
La vue sur l’océan depuis le belvédère de Jardina
Voici quelques liens sur les principaux miradors du Parc Rural d’Anaga : Jardina, Pico del Ingles, Cruz del Carmen. Toutefois, il suffit de suivre la route (voire les panneaux lorsqu’il y a un court détour à faire) pour enchaîner ces belvédères, d’où la vue est souvent saisissante.
Et quand il n’y a pas de miradors, on peut toujours s’arrêter sur le bas-côté chaque fois qu’il y a une belle vue sur la mer ou la montagne. C’est-à-dire assez souvent…
Bateau au mouillage à Santa Cruz de Tenerife
A noter : la vue peut parfois être bouchée car, ces miradors étant situés en altitude, ils sont régulièrement traversés par les nuages.
Insolite : le « vieux chemin du pic de l’anglais »
… ou plus précisément, el Camino Viejo al Pico del Ingles.
Il suffit de cinq ou dix minutes pour jeter un œil à ce lieu insolite, même si on peut y rester évidemment plus longtemps. Mais bien qu’on puisse en faire le tour assez vite, c’est vrai qu’il vaut le coup d’œil.
El Camino Viejo al Pico del Ingles
Une entaille a été creusée dans la roche et le sol de la forêt pour y faire passer un petit bout de route, le but étant qu’il soit situé au même niveau que la route principale située à proximité. Ce qui permet de relier les deux tronçons.
La forêt située de part et d’autre de cette route est extrêmement humide, et ses arbres aux branches moussues et aux formes biscornues semblent sortis tout droit de chez Walt Disney.
L’atmosphère y est envoûtante et le paysage unique.
La brume qui investit souvent les lieux ajoute au côté mystérieux de ce site inhabituel.
Du coup, il est l’un des plus photographiés de tout le Parc Rural d’Anaga.
Bon à savoir : on ne peut pas se promener sur ce chemin pendant des heures car il ne mesure que 100 à 200 mètres de long !
De plus, il y a toujours un peu de monde qui le fréquente, surtout l’été. L’idéal pour s’y retrouver plus ou moins seul, c’est d’y aller relativement tôt le matin.
Chamorga
Chamorga est un village minuscule perdu dans les montagnes, avec des airs de bout-du-monde.
Chamorga, 35 âmes
Ce petit village isolé est le point de départ de différents parcours de randonnées à travers la montagne, sa faune et sa flore. Certains itinéraires vont même jusqu’à la mer.
Petite rando autour de Chamorga
Chamorga, paradis des randonneurs
Ces agréables chemins offrent régulièrement de jolis points de vues sur la mer, ou sur les quelques villages qui se sont perdus par ici.
Le petit village coloré de La Cumbrilla
Ces petits sentiers à flanc de montagne traversent une jolie végétation posée sur la rocaille et comportant notamment beaucoup de cactus.
Au fond, Chamorga
Le bilan
Tenerife est une petite île où les paysages sont si variés, la nature si généreuse et les activités si nombreuses, qu’une semaine s’avère largement insuffisante pour la découvrir comme elle le mérite.
Le Parc Rural d’Anaga
Pour notre part, en six jours seulement, il fallait faire des choix, c’est pourquoi nous avons zappé notamment toutes les activités liées à la mer qui sont possibles à Tenerife : faire du kayak avec les tortues, observer les baleines, plonger dans des eaux tropicales poissonneuses etc.
A l’entrée de Garachico
Ce sera donc pour une prochaine fois car c’est sûr, nous reviendrons sur cette île qui nous a tant plu…
Culminant à 3718 mètres d’altitude, le volcan Teide (qui se prononce Té-i-dé) est non seulement le plus haut sommet des îles Canaries, mais aussi celui de l’Espagne et de tout l’Océan Atlantique. Pourtant, il est loin de figurer parmi les plus hauts volcans du monde. Du moins si l’on mesure leur hauteur par rapport au niveau de la mer.
Car si l’on prend en compte leur hauteur totale, c’est-à-dire depuis leur base située au fond des océans, le Teide devient alors… le troisième volcan le plus haut du monde ! Seuls deux volcans hawaïens le précèdent.
Le volcan Teide domine l’île de Tenerife
Depuis le plancher océanique, la hauteur réelle du Teide dépasse ainsi les 7000 mètres, ce qui en fait une montagne située à mi-chemin entre le Mont Blanc et l’Everest !
On peut faire l’ascension de cette impressionnante montagne volcanique à pied mais aussi en téléphérique. Depuis le sommet, on peut assister à des levers et couchers du soleil majestueux.
Le coucher du soleil depuis le Teide
Mais il y a également de nombreuses randonnées à faire dans les paysages lunaires de la caldeira : soit au milieu des nombreux volcans qu’elle contient, soit à travers une végétation étonnante, ou encore sur des chemins qui descendent tranquillement jusqu’à l’océan…
Bref, c’est tout le parc national du Teide qui est une pure merveille : inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est d’ailleurs le parc le plus visité d’Europe.
Une route unique traverse entièrement le parc national du Teide et mène jusqu’au volcan.
L’unique route qui traverse le parc
Mais elle permet aussi d’observer des panoramas exceptionnels tout au long du chemin. Notamment, il y a des cratères partout, souvent drappés de nuages.
Si vous y allez entre fin mai et début juillet, vous aurez la chance de pouvoir observer l’une des stars des lieux, la vipérine de Tenerife, en pleine floraison.
Une vipérine de Tenerife fanée (en septembre)
C’est à cette époque de l’année que cette magnifique plante herbacée, endémique de l’île et qui peut atteindre les deux à trois mètres de haut, se pare de centaines de petites fleurs couleur rouge corail.
En poursuivant la route vers le Teide, il y a le passage obligé aux Roques de Garcia. Il s’agit de formations rocheuses aux formes tourmentées, derrière lesquelles on aperçoit le volcan, au loin.
Le plus connu de ces rochers, le Roque Cinchado, semble tenir miraculeusement en équilibre au milieu d’un décor de western.
Le Roque Cinchado
Un peu plus loin, c’est la dernière ligne droite vers le maître des lieux : le Teide.
L’ascension du Teide
Le volcan Teide étant un site naturel d’exception, il est victime de son succès. Aussi, pour le préserver du tourisme de masse, les autorités ont instauré l’obligation d’obtenir un permis pour en faire l’ascension.
Le but est forcément noble mais l’inconvénient, c’est que ce permis est assez long obtenir : il faut compter deux à trois mois minimum, et parfois un ou deux mois de plus, notamment en haute saison.
C’est ce qui dissuade bon nombre de touristes de tenter l’expérience car, ne connaissant pas l’existence de ce permis obligatoire, ils en font souvent la demande trop tard par rapport aux dates de leur voyage, alors qu’ils ont déjà réservé l’avion.
Si c’est votre cas, il vous reste quand même trois options pour vous rendre au sommet du géant : faire l’ascension soit de nuit (pour laquelle l’autorisation n’est pas nécessaire), soit en téléphérique, soit avec un tour-opérateur et ses guides officiels.
Coucher de soleil depuis le sommet du Teide
Généralités sur le permis d’ascension
Tout d’abord, il faut savoir que ce permis est gratuit, mais que seuls 200 permis sont délivrés chaque jour (guides officiels compris).
Attention : il est nominatif, ce qui signifie que vous êtes la seule personne à pouvoir en bénéficier. Les contrôles existent réellement (notamment à l’entrée du sentier Telesforo Bravo, c’est-à-dire entre l’arrivée du téléphérique et le sommet du Teide), et il vous faudra présenter à la fois votre permis d’ascension et votre pièce d’identité).
Enfin, il faut savoir que ce permis ne concerne pas toute l’ascension du Teide, mais seulement sa partie finale, qui commence à la Rambleta, c’est-à-dire la partie supérieure du téléphérique, située à 3555 mètres d’altitude, et va jusqu’au sommet. En-dessous, pas besoin de permis.
Voilà pour les généralités.
En résumé, pour obtenir son permis, la règle est simple : il faut préparer son voyage longtemps à l’avance.
La caldeira vue depuis le Teide
L’ascension du Teide avec permis d’ascension obligatoire
Le permis est obligatoire pour grimper au sommet en journée, de 9h00 à 17h00. Avant 9h00 et après 17h00, plus besoin de permis.
La date ainsi que le créneau horaire sont choisis au moment ou l’on fait la demande de permis. Ce qui signifie qu’il y a zéro flexibilité, et qu’il faut espérer qu’il fera beau ce jour-là : c’est le principal inconvénient.
La demande de permis doit être effectuée via le site officiel de réservation des parcs nationaux espagnols : reservasparquesnacionales.es (soyez patients, la connexion est parfois incroyablement longue).
L’ombre du Teide sur la caldeira
L’ascension du Teide sans permis… c’est permis !
Malgré toutes ces contraintes, il est quand même autorisé de grimper sans permis en haut du Teide, avant 9h00 et après 17h00. Ce qui laisse plusieurs options.
Faire l’ascension de nuit
Pour cette option, la règle est d’être au sommet avant 9h00. Il ne faut donc pas hésiter à planifier un départ vers 2h00 du matin.
Le principal avantage, c’est qu’on peut choisir la date de l’ascension un jour où les prévisions météo sont bonnes. Alors qu’avec le permis réservé plusieurs mois à l’avance, on n’a aucune certitude de ce côté-là.
Pour cette ascension de nuit, le départ se fait au parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude).
Du parking de la Montaña Blanca au sommet du Teide
Distance : 8,3 km (16,6 km A/R si vous ne descendez pas en téléphérique) Dénivelé positif : 1368 m Durée : 4 à 6 heures d'ascension en moyenne, voire plus en prenant son temps...
Il ne faut pas négliger le mal des montagnes, qui peut rendre l’ascension pénible et la faire durer beaucoup plus longtemps que prévu. D’où l’importance de prévoir une petite marge afin d’être sûrs d’arriver là-haut avant 9h00…
Faire l’ascension avec une halte d’une nuit au refuge Altavista
L’itinéraire est exactement le même que pour l’ascension de nuit, mais on monte sur deux jours au lieu d’un, en passant la nuit au refuge. On fait donc la première étape, qui va du parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude) au refuge (3260 mètres d’altitude) le premier jour sachant que pour cette étape, le permis n’est pas nécessaire. Puis on fait l’ascension finale tôt le lendemain matin (n’oublions pas que sans permis, il faut être au sommet avant 9h00), après la nuit passée au refuge.
Du coup, pour ceux qui sont sensibles au mal des montagnes, cette option peut être une solution intéressante : elle permet en effet de s’acclimater une nuit entière à 3260 mètres, au lieu d’enchaîner non stop jusqu’au sommet (3718 m).
Du refuge Altavista au sommet du Teide
Distance : 3 km Dénivelé positif : 500 m environ Durée : 1 à 2 heures en moyenne
Attention : le refuge est toujours complet, il faut donc le réserver des semaines à l’avance, et parfois bien plus… Ce qui pose finalement le même problème que pour l’obtention du permis d’ascension, avec d’une part l’obligation de s’organiser longtemps avant le voyage, et d’autre part celle de choisir une date fixe…
Choisir l’ascension clé-en-main, avec un guide officiel
En choisissant cette option, vous n’avez aucune formalité à accomplir pour obtenir le permis, c’est le tour-opérateur qui s’en charge lui-même ! Ainsi, le principal avantage est la très forte diminution du délai pour obtenir le permis : il passe de plusieurs mois si vous faites les formalités vous-même, à quelques jours seulement avec cette option clé-en-main ! Et en plus, vous ne vous occupez de rien…
Avec cette option, en haute saison, on peut en principe réserver seulement 8 à 10 jours à l’avance (faites-le quand même un peu plus tôt si vous pouvez, histoire d’être sûrs d’avoir une place). En basse saison, il arrive même que le délai descende à 2 ou 3 jours !
Pour cette formule d’ascension, la durée annoncée est d’environ 6h00, et le prix de 135 euros par personne.
A peu près tout est inclus : le permis donc, mais aussi l’aller-retour en téléphérique, le guide (en espagnol ou en anglais, mais pas en français)… Il vous reste juste à prévoir de quoi manger et boire.
Faire l’ascension en téléphérique
Attention : avec cette option, on n’atteint pas tout à fait le sommet du Teide car on s’arrête à la Rambleta (la station du haut du téléphérique) située à 3555 mètres d’altitude. C’est-à-dire juste en-dessous du sommet du géant (3718 m).
Tarifs et horaires
Tarifs de l’aller-retour en téléphérique en journée, de 9h00 à 18h00 (l’horaire varie légèrement en fonction de la saison) :
41 euros par adulte
20,50 euros par enfant (moins de 13 ans)
L’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins 3 ans, aux femmes enceintes ni aux personnes souffrant de maladies cardiovasculaires.
L’accès aux personnes handicapées serait à l’étude mais n’existe pas à l’heure actuelle.
La station du bas du téléphérique (2556 m)
A noter qu’il ne faut que 8 minutes au téléphérique pour effectuer le trajet.
Même si on n’est pas tout à fait au sommet du volcan, il faut bien avouer que le panorama est exceptionnel là aussi, surtout si l’on choisit l’option du téléphérique au coucher du soleil. Il faut alors réserver quelques jours à l’avance, et c’est l’option que nous avons choisie.
La vue sur la caldeira depuis la Rambleta (la station du haut du téléphérique, à 3555 m)
Le prix n’est pas donné (70 euros par adulte, 49.50 euros par enfant de 8 à 13 ans) mais le spectacle en vaut tellement la peine…
Il faut noter que l’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins de 8 ans.
Attention : des vêtements longs (pantalon, veste etc.) sont obligatoires pour l’option téléphérique au coucher du soleil. Si vous avez un short ou un T-shirt, vous ne passerez pas, les agents sont intransigeants sur ce point.
Il se peut en effet qu’il fasse extrêmement froid là-haut, 0°C voire parfois moins, c’est pourquoi cette règle de sécurité est incontournable : ceux qui ne la respectent pas sont refoulés et non remboursés, y compris lorsque la température là-haut est de 10 ou 15°C.
Le cratère d’un volcan, en contrebas
Le seul inconvénient de cette formule, c’est qu’elle est très encadrée. Il y a 90 personnes réparties en trois groupes d’une trentaine de personnes chacun, avec un guide par groupe.
On va au rythme du guide et, pour des raisons écologiques, on n’est pas autorisé à sortir du chemin, l’écosystème tout autour étant fragile. Mais heureusement, le spectacle vaut le coup quand même.
Il existe de nombreuses façons de découvrir les beautés du parc national du Teide, puisqu’il comporte pas moins de 41 itinéraires balisés de randonnées !
Un excellent site décrit dans le détail un grand nombre de ces randonnées : webtenerife.
Distance, dénivelé, altitude, niveau de difficulté, descriptif de l’itinéraire, vidéos, tout y est ! N’hésitez pas à vous y référer pour choisir et planifier vos randos…
Au fond, le Teide
Parmi tous ces sentiers de randonnées, celui qui mène au Chinyero. Ce volcan qui culmine à 1552 mètres d’altitude est notamment connu pour avoir été le dernier en éruption sur toute l’île de Tenerife. C’était en 1909.
Le départ se fait dans le petit village de San Jose de Los Llanos.
Le départ de la rando, à San Jose de Los Llanos
En partant tôt le matin, on aperçoit le soleil se lever au loin, derrière les volcans vers lesquels on se dirige.
Lever du soleil sur les volcans, depuis San Jose de Los Llanos
Très vite, on quitte le village pour s’enfoncer dans une jolie forêt de pins, dans laquelle on va marcher un bon petit moment.
On quitte le village pour la forêt
Le dénivelé montant est modéré, ce qui rend la marche plutôt facile et agréable. Et le sentier est si bien balisé qu’il n’est pas possible de se tromper.
Bonne direction : continuer
Mauvaise direction : faire demi-tour
La sortie de la forêt est mémorable car elle coïncide avec l’arrivée dans la caldeira, face à un joli volcan, le Trevejo.
Son éruption de 1706 ravagea le vieux port de la ville de Garachico, située 8 kilomètres en contrebas. La lave eut beau s’arrêter aux pieds de l’église, l’édifice s’enflamma quand même à cause de l’extrême chaleur due à la proximité de la lave.
Cette éruption, qui amorça le déclin de la ville, fut celle qui eut le plus de conséquences sociales et économiques dans toute l’histoire volcanique de l’île.
Le volcan Trevejo
En arrière-plan du Trevejo, on aperçoit au loin le Teide, majestueux.
Au loin, le Teide
A partir de là, on rejoint le Chinyero en empruntant des chemins de lave sur laquelle prospèrent les pins.
Si vous faites cette rando et qu’au retour, comme nous, vous n’êtes pas encore rassasiés par ces paysages, alors vous pouvez faire une petite bifurcation juste après avoir fait demi-tour au Chinyero.
Une petite extension de 2 kilomètres (donc 4 km aller-retour) en direction des Sables Noirs (Arenas Negras) permet alors de continuer à en prendre plein les yeux dans ces paysages lunaires.
Cela permet de prolonger le plaisir au milieu d’amas de roches volcaniques, dont la noirceur contraste avec le vert des pins omniprésents. Sur cette partie, le dénivelé est un peu plus prononcé que sur le parcours précédent mais la distance de cette extension étant relativement courte, ça passe sans trop de difficulté.
Ensuite, le retour se fait sur le même chemin que l’aller. On repasse donc devant le Trevejo. Il faut noter qu’il est interdit d’en faire l’ascension car il s’agit d’un milieu fragile qui doit être préservé, comme l’indique un gros panneau situé juste devant.
Le Trevejo
Il ne reste plus qu’à traverser la forêt de pins en sens inverse jusqu’à San Jose de Los Llanos.
La petite église de San Jose de Los Llanos
D’un point de vue pratique, il y a un petit parking municipal gratuit juste à côté de l’église, où l’on peut laisser la voiture pendant toute la rando.
La randonnée San Jose de Los Llanos - Volcan Chinyero (A/R)
Distance : 8,6 km aller-retour Dénivelé : 322 m+ et 322 m- (A/R) Durée : 3 à 4 heures (A/R)
L'extension vers Arenas Negras fait 4 km aller-retour et prend +/1 une heure.
Le Cap Vert est un petit archipel volcanique, composé de dix îles isolées au milieu de l’Océan Atlantique. A la croisée des routes maritimes entre trois continents, l’Afrique, l’Amérique et l’Europe, son nom reste lié à l’histoire de l’esclavage.
(Google Maps)
Mais aujourd’hui, ce petit morceau d’Afrique aux accents créoles a beaucoup à offrir aux voyageurs en mal de dépaysement et d’escapades hors des sentiers battus.
Nous avons visité trois de ces dix jolis cailloux qui émergent de l’océan : Maio l’île sauvage et authentique, Fogol’île volcanique et Santiagol’île cosmopolite.
(Google Maps)
Le carnet de voyage qui suit étant assez détaillé, il est plutôt long. Aussi, pour obtenir les infos plus rapidement, n’hésitez pas à naviguer dans le sommaire qui suit…
Pour effectuer le trajet entre les îles voisines de Santiago où nous avons atterri depuis la France, et Maio, la première étape de notre voyage, il existe deux moyens : l’avion et le bateau. Afin d’éviter une éventuelle annulation du bateau en cas de mer trop forte, mais aussi pour gagner un peu de temps, nous avons choisi de prendre l’avion : le vol dure en effet quinze petites minutes, alors que la traversée en bateau prend trois heures. Notre séjour ne durant que quinze jours, cette petite demi-journée gagnée n’est pas négligeable.
Les maisons colorées de Vila de Maio
Notre première journée sur l’île ne nous permettra pas d’apercevoir le soleil. Il faut dire que nous sommes mi-août, ce qui correspond au tout début de la saison des pluies, qu’on devrait d’ailleurs plutôt appeler la saison des nuages. Car cette période de pluies n’a rien à voir avec ce qui se passe dans d’autres régions du monde, comme l’Asie du Sud-Est par exemple où la mousson est parfois dévastatrice. Ici, les habitants n’ont pas vu tomber une goutte d’eau depuis un an, à quelques jours près, et pour eux c’est un drame. C’est pourquoi le sol est si sec et la végétation si pauvre.
Du coup, les fruits et légumes sont rares, et le cheptel souffre à un tel point que certains éleveurs sont parfois obligés d’abattre quelques bêtes. Ironie du sort, en France, nous sortons d’un hiver abominable avec près de cinq mois de grisaille incessante et de pluies fréquentes, notamment dans certaines régions. Déréglé, notre climat ?…
La plage qui borde le village de Vila de Maio
Nous allons rester une semaine sur Maio. Nous sommes logés au Stella Maris Village, une petite résidence située à l’extrémité de Vila. Une piscine commune, juchée sur le rebord d’une petite falaise, domine la Grande Bleue.
Le crépuscule sur Stella Maris Village
Cette falaise n’est donc pas bien haute mais elle permet d’avoir une vue agréable sur les alentours.
Depuis cette résidence, il suffit de dix petites minutes de marche pour traverser le village et rejoindre la plage.
La plage et les pêcheurs
Nous n’avons pas choisi l’île de Maio que pour son côté calme, sauvage et authentique. Il s’agit aussi pour Victor et Arthur, nos deux fils, de passer leur niveau 1 de plongée dans les jolies eaux du Cap Vert, réputées poissonneuses mais relativement épargnées par les plongeurs. Du moins pour le moment…
Dès le premier jour, nous partons donc à la rencontre de Bernard, qui tient le club AAA Maio Plongée, afin de planifier les cinq plongées nécessaires à la formation en vue du diplôme (normalement il en faut six, mais exceptionnellement Victor et Arthur n’en feront que cinq chacun car ils ont déjà une bonne petite expérience de plongée avec une dizaine de baptêmes à leur actif chacun).
Les sites de plongée sont accessibles en bateau mais pour rejoindre ce dernier, il faut passer la barre. Les vagues sont en effet plus ou moins fortes et, si elles sont clémentes pour la première sortie en snorkeling, passer la barre sera un peu plus sportif pour les plongées suivantes avec les bouteilles sur le dos. Une expérience très sympa néanmoins.
Pour la première sortie snorkeling, les vagues sont clémentes…
La semaine de plongée avec Bernard se déroulera à merveille, dans des eaux cap-verdiennes étonnamment poissonneuses.
Le matin de la dernière plongée, en observant la mer afin de passer la barre sans encombre, nous apercevrons même un banc de dauphins traverser la baie au loin. Un moment toujours magique…
En une semaine, la plage de Vila, où est situé le club de plongée, est l’endroit le plus animé que nous verrons sur toute l’île. A longueur de journée, les bateaux de pêche reviennent chargés de poissons plus ou moins gros.
Retour de pêche
Ici, tous les pêcheurs ont un sens aigu de la solidarité, car ils ne peuvent sortir tout seuls leur bateau de l’eau, a fortiori lorsqu’il est ballotté par des vagues parfois puissantes.
Ainsi, tout au long de la journée, chaque fois qu’un bateau rentre, les pêcheurs présents sur la plage accourent pour l’aider à tirer son bateau et le poser un peu plus haut sur le sable, à l’abri de la mer.
La présence de ces bateaux de pêche colorés sur la plage est une constante que nous rencontrerons un peu partout au Cap Vert.
Parfois, les pêcheurs ramènent de superbes prises. Plutôt que de transporter le poisson à la main dans un lieu adéquat, ils le découpent alors sur la plage.
Espadon-voilier
Mais tous les soirs pendant notre séjour, c’est également sur cette plage qu’a lieu le tournoi de foot annuel de Maio : les habitants des différents villages de toute l’île se donnent rendez-vous ici en fin de journée pour s’affronter, y compris quelques équipes féminines.
Joueurs et joueuses sont encouragés par quelques centaines de spectateurs, ce qui n’est pas rien sur une petite île qui compte à peine 8000 habitants.
La plage fait ainsi office de stade : le sable remplace la pelouse, et les bateaux multicolores des pêcheurs servent de sièges et de gradins. La fête se déroule dans une ambiance bon enfant, au son de la musique que crachent de puissantes enceintes, et au milieu des odeurs de poisson grillé.
Pendant ce temps, les jeunes ainsi que les très rares touristes barbotent dans une mer qui peut s’avérer parfois dangereuse, du moins si l’on est imprudent.
Les vagues peuvent être fortes, mais c’est surtout des courants qu’il faut se méfier.
Bon, il suffit juste de faire un peu attention pour pouvoir se baigner en toute tranquillité, y compris au cœur des tubes que les vagues forment en permanence.
La capitale : Vila de Maio et ses habitants
Lors de notre semaine à Maio, pas un seul jour nous ne manquerons de nous rendre sur cette plage. Pourtant, aussi agréable soit-elle, il y a heureusement d’autres lieux à découvrir sur l’île. A commencer par sa principale bourgade : Vila de Maio.
A Maio comme un peu partout au Cap Vert, les maisons ont un point commun avec les bateaux de pêche : elles sont gaies et colorées.
Surplombant la mer, le petit fort San José et ses vieux canons rappellent qu’il y a deux à trois cents ans, il était vital de lutter contre les pirates qui naviguaient dans les parages.
Changement d’époque, changement de déco ! Aujourd’hui, certaines maisons sont taguées par des artistes (voir le récapitulatif en fin d’article).
Vila compte à peine 3.000 habitants et quand on se balade dans ses ruelles, on a vite l’impression que tout le monde connaît tout le monde.
C’est pourquoi nous saluons, en portugais qui est la langue locale, chaque habitant que nous croisons. En retour, il est rarissime qu’ils ne nous gratifient pas d’un grand sourire.
Ils semblent ne jamais vraiment faire attention à nous mais dès que nous les saluons et que nous essayons d’engager la discussion, ils nous répondent systématiquement avec une grande gentillesse. Pour moi qui adore discuter avec les gens que je rencontre en voyage, puis les prendre en photo lorsqu’ils sont d’accord, cette île est un pur régal.
Un matin, en me baladant dans les ruelles colorées, je salue un monsieur qui prend tranquillement le frais à sa fenêtre. Il me répond en anglais et engage aussitôt la discussion. Il s’appelle Mario et me raconte fièrement qu’il a visité de nombreux pays lointains comme la Suède, la Russie ou encore le Canada. Aujourd’hui à la retraite, il a exercé toute sa carrière en tant que marin au long cours, ce qui l’a mené aux quatre coins du globe. Ce baroudeur Cap-Verdien est sympa et ouvert, et je me régalerai à discuter avec lui presque tous les jours, puisque je le croiserai régulièrement dans les ruelles de Vila.
Mario, marin au long cours retraité
Le lendemain de cette rencontre, au détour d’une autre ruelle, je me fais ferrer par un pêcheur, Manuel : il a vu mon appareil photo et me demande de faire une image de lui. Aussitôt dit, aussitôt fait.
Manuel
Jovial et théâtral, il ose quelques pas de danse avec le fruit de sa pêche posé en équilibre instable sur sa tête, manquant de tout faire tomber par terre à plusieurs reprises.
Puis il exhibe fièrement devant mon objectif les superbes dorades qu’il a pêchées, et qui n’ont pas grand-chose à voir avec celles de vingt centimètres de long de nos supermarchés…
Puis Manuel s’en va comme il est arrivé, tranquillement et en chantonnant, sa cuvette de dorades plus ou moins bien calée sur la tête…
Je m’en vais donc moi aussi et, au fil des ruelles et des rencontres, j’immortalise les lieux et les gens.
Isandra et son œil malicieux
Kalao
Branco
Quand je tire le portrait aux habitants, le meilleur moment est toujours celui où je leur montre les images réalisées. Et avec Sandra, Kalao et Branco, comme toujours, les commentaires fusent et les éclats de rire aussi. Isandra me donne son adresse mail pour que je lui envoie les trois photos, ce que je ferai effectivement une fois rentré en France.
La ponte des tortues
Le Cap Vert fait partie de ces sites dans le monde où chaque année, les tortues viennent pondre leurs œufs. Et cet endroit n’est pas le moindre puisque, bien qu’étant minuscule, ce pays est le troisième site le plus important de tout l’Atlantique où vient pondre ce placide reptile.
Pour assister à ce spectacle nocturne, nous nous adressons à la Fondation de Maio pour la Biodiversité, dont l’un des rôles consiste à favoriser la protection des tortues marines.
C’est donc Dennis, un jeune membre de la fondation, qui nous emmène à la tombée de la nuit sur une plage de l’île habituellement fréquentée par les tortues. Un couple de français rencontré à Vila est venu ici il y a trois jours : ils ont pu observer six tortues en train de pondre ! Nous sommes donc plein d’espoir, d’autant que le créneau semble assez long : la sortie va durer quatre heures.
Et pourtant, nous allons passer un très long moment sans apercevoir la moindre tortue à l’horizon, bien que nous scrutions inlassablement la mer dans la pénombre. Le seul spectacle dont nous gratifie la nature est celui de la voûte étoilée qui brille au-dessus de nos têtes.
Pour patienter, Dennis nous donne plein d’infos sur les tortues. Par exemple, il nous explique que l’une des caractéristiques les plus surprenantes de cet animal est sa faculté à venir pondre systématiquement ses œufs sur la plage sur laquelle il est né, malgré les milliers de kilomètres qu’il a parcourus entre-temps dans les océans. A croire que la tortue a inventé le GPS bien avant l’homme…
Après quasiment trois heures d’attente, un membre de la fondation nous fait un signal lumineux avec sa frontale rouge à au moins deux cents mètres de nous : cela signifie qu’il a repéré une tortue qui s’apprête à pondre.
Pourquoi une lumière rouge ? Tout simplement parce que si une tortue aperçoit une lumière blanche, elle fait immédiatement demi-tour. La lumière rouge, elle, ne la perturbe pas.
Lorsque nous arrivons à hauteur de la tortue, elle a déjà commencé son travail. Le contraste est étonnant entre ce gros animal pataud et la façon extrêmement délicate dont il creuse : la tortue récolte le sable avec une grande précision, dans le creux de sa nageoire qu’elle utilise exactement comme si c’était une pelle !
N.B. Qui dit lumière rouge dit photos rouges, donc photos bizarres, c’est pourquoi je les présente ici en noir et blanc. Rien à voir donc avec des photos d’art en noir et blanc, c’est juste une question pratique !
Un membre de la Fondation Maio Biodiversité observe une tortue en train de creuser
Dès que la tortue semble avoir terminé son trou, un membre de la fondation y dépose un sac plastique grand ouvert. C’est donc à l’intérieur de ce sac, et non pas directement dans le sable, que la tortue va pondre.
Le but consiste à récolter les œufs (60 à 80 en moyenne par ponte) afin de les mettre ensuite dans ce qu’on appelle une nurserie : il s’agit d’un autre trou dans le sable mais creusé par les membres de la fondation. Ce trou-là sera donc protégé, lui, des prédateurs naturels (crabes, rats, chiens errants, voire oiseaux etc.) mais aussi des négligences des humains.
Le but de cette nurserie consiste à placer les œufs dans les meilleures conditions pour que les futurs bébés tortues soient aussi nombreux que possible à naître puis survivre.
Pour l’instant, nous devons toujours rester derrière la tortue afin de ne pas la déranger : pendant la ponte en effet, la lumière, même rouge, ne doit surtout pas éclairer l’animal de face pour ne pas le perturber. Nous verrons donc sa tête plus tard…
Quand la ponte se termine, les membres de la fondation se dépêchent de mesurer la longueur de la carapace. Verdict : 90 centimètres quand même, sans tenir compte de la tête !
Ensuite, ils récoltent rapidement le sac contenant les œufs car la future maman, guidée par son instinct, a déjà commencé à ensabler le trou ! Elle ne sait pas qu’il est vide, mais nous la regardons le reboucher quand même jusqu’au bout car il est évidemment important de la laisser faire son travail instinctivement, du début à la fin. Les œufs seront comptés plus tard.
A ce moment, nous pouvons enfin passer de l’autre côté de la carapace afin de voir à quoi ressemble notre animal.
Reboucher ce trou vide semble lui demander un effort considérable. Nous sommes à quelques centimètres d’elle et nous percevons parfaitement son souffle d’effort. Une fois son devoir accompli, elle regagne enfin la mer, de manière assez rapide d’ailleurs au vu de ses mensurations et de ses origines aquatiques.
Retour à la mer
Une fois qu’elle a disparu dans son élément naturel, c’est l’heure du comptage des œufs, lesquels ressemblent comme deux gouttes d’eau à des balles de ping-pong, mais en plus visqueux. Et il s’avère que notre amie n’a pas chômé : elle a expulsé 101 œufs en tout !
Bilan de la ponte : 101 œufs !
Les plages désertes et les dunes sauvages
Maio étant également réputée pour ses plages désertes et ses dunes sauvages, nous décidons d’aller voir à quoi ressemblent ces paysages typiques de l’île. Pour cela, il faut nous rendre à Morinho, un petit village situé au nord-ouest de Maio. Nous pensions y aller en quad mais, n’ayant pas cru bon prendre nos permis de conduire en quittant la France, nous en sommes quittes pour faire appel à un taxi.
C’est ainsi que nous faisons la connaissance de Neal, un jeune cap-verdien qui nous emmène dans son combi rouge-écarlate au pied des dunes.
De là, nous allons en avoir pour une quinzaine de minutes à crapahuter à travers les dunes. Les montées et les descentes se succèdent donc pendant que le soleil brille… par son absence.
Au bout de cette petite marche nous attend une jolie plage, sauvage et entièrement déserte.
Autour de l’unique bateau de pêche qui la décore, quelques restes de poissons ont été abandonnés mais pas n’importe lesquels : il s’agit de deux requins juvéniles. Et ce qui tranche avec les pratiques des pêcheurs de bien d’autres pays, c’est qu’ici ils jettent les ailerons du requin, et mangent à peu près tout le reste. Alors qu’ailleurs, c’est justement pour leurs ailerons et le prix élevé auquel ils sont vendus, que les requins sont sur-pêchés. Dans ces cas-là, ils sont d’ailleurs souvent rejetés encore vivants à l’eau où ils agonisent. La pratique cap-verdienne nous rassure donc : ici, les pêcheurs n’ont prélevé que ce qu’ils ont mangé.
Après une petite baignade seuls au monde dans l’eau tiède, nous quittons cette plage pour aller retrouver Neal. Il nous attend au pied des dunes avec sa femme et leur fillette Nilsa, qui l’ont rejoint.
La petite Nilsa et ses parents
Le soir, nous les croiserons dans une petite paillote posée sur la plage de Vila : c’est dans ce petit resto agréable qu’ils dépenseront en famille une partie des escudos gagnés l’après-midi avec nous. Quant à nous, ce sera notre dernière soirée sur l’île de Maio, dont nous garderons un superbe souvenir.
Du haut de ses 2.829 mètres d’altitude, le Pico do Fogo (« Pic de Feu ») est le point culminant du Cap Vert, dont il est également le seul volcan encore actif.
Grafiti (Sao Filipe)
Notre séjour sur Fogo va se dérouler en deux temps : nous allons d’abord passer trois jours en quelque sorte sur une autre planète, c’est-à-dire dans les paysages irréels de la caldeira, avant de terminer par une visite de Sao Filipe, la principale ville de l’île.
Grafiti (Sao Filipe)
Habiter dans un volcan actif !
Ce qui fait la réputation du Pico do Fogo, c’est qu’il s’agit de l’un des rares volcans actifs dans le monde à être habité (et même le seul, si l’on en croit les gens d’ici).
L’éruption de 2014
A l’intérieur de cette caldeira de neuf kilomètres de diamètre, dans laquelle les cratères ont poussé comme des champignons au fil du temps et des éruptions, habitaient environ un millier de personnes jusqu’au 23 novembre 2014.
Ce jour-là, le volcan entra en éruption. La lave se répandit alors dans une bonne partie de la caldeira au cours des jours et des semaines suivantes, engloutissant lentement mais sûrement toutes les habitations qui se trouvaient sur son passage. Même s’il n’y eut aucune victime à déplorer, car la population avait pu être évacuée à temps, les quelques hameaux qui étaient posés là furent quasiment rayés de la carte.
Le Pico do Fogo entre deux éruptions : celle dévastatrice de 2014, et la prochaine…
Mais reprenons depuis le début. Pour rejoindre ce cratère depuis la ville de Sao Filipe, il faut prendre un aluguer (petit taxi collectif). Son horaire quotidien ne coïncidant pas avec celui de l’atterrissage de notre avion, c’est en taxi « privé » que nous devons gagner le site. Il nous a été réservé par José, qui tient une pension située au cœur de la caldeira et aux pieds du Grand Pico, le cratère principal. Nous partageons ce taxi avec Leïla, une voyageuse marocaine avec qui nous allons très vite sympathiser et passer les trois prochains jours.
Il faut d’abord rouler pendant une heure sur une route qui serpente en permanence, pour monter de Sao Filipe, située au niveau de la mer, à la caldeira juchée à environ 2.000 mètres d’altitude. Là, on pénètre dans le vaste cratère par une route pavée en mauvais état.
Mais très vite, juste après être entrés dans la caldeira, cette route est coupée par une coulée de lave de trois ou quatre mètres de haut. On doit donc emprunter une piste secondaire de contournement, qui a été façonnée dans les semaines qui ont suivi l’éruption.
L’arrivée dans la caldeira vue depuis le Grand Pico : en blanc, la route coupée par la lave ; en gris, la piste de contournement
Le paysage est à la fois lunaire et hypnotisant, à tel point que nous ne voyons pas passer les trois-quarts-d’heure de piste nécessaires pour rallier le village. Le site s’appelle Chã das Caldeiras. En théorie, c’est le nom de la caldeira mais en pratique, c’est ainsi qu’on dénomme le village et plus précisément les hameaux construits (ou plutôt reconstruits) au fond de la caldeira.
En arrivant à la pension Pensao Casa José Doce, où nous allons avoir la chance de passer trois jours et trois nuits inoubliables, nous sommes accueillis par Carole. Française, c’est aussi la femme de José, le propriétaire cap-verdien des lieux.
Pour les matériaux de construction et de décoration de la pension, il n’a pas fallu aller chercher bien loin : on a utilisé notamment les roches volcaniques et les morceaux de lave durcie, dont la couleur varie en fonction de la date d’éruption.
Pensao Casa José Doce : la pension est située aux pieds du volcan
En 2014, José a eu beaucoup de chance : sur les 22 pensions qui garnissaient alors le cratère, la sienne fut l’une des deux seules à ne pas être ensevelie sous la lave. Cette dernière s’est en effet arrêtée à une dizaine de mètres de ses murs.
En 2014, la lave (au premier plan) s’est arrêtée à dix mètres de la pension de José (le bâtiment gris à gauche)
José nous explique que pendant les deux mois et demi qu’a duré l’éruption de 2014, les habitants s’étaient trouvés contraints de vivre temporairement à Sao Filipe et ne pouvaient pas retourner dans le cratère. Ils épluchaient alors les images satellites via internet pour essayer de voir si leur habitation était engloutie ou pas. L’attente et surtout l’impuissance qu’ils ressentaient face aux éléments déchaînés leur étaient insupportables.
Parfois, la lave s’arrêtait à quelques mètres d’une maison et n’avançait plus. Les gens croyaient alors que leur habitation était sauvée. Mais quelques jours plus tard, elle reprenait inexorablement sa marche en avant et avalait tout sur son passage.
Par ici, le paysage de désolation est total. Pourtant après l’éruption, les habitants de ce site irréel, armés d’un courage hors-normes, ont décidé de revenir y vivre et donc de tout reconstruire. Mais sans aucune aide, car les pouvoirs publics considèrent qu’en cas de nouvelle éruption…
José nous explique alors le sentiment qui l’habite : il est né ici, il a grandi ici, il a toujours vécu ici, et il n’est donc pas question pour lui d’être déraciné. Et ici, tout le monde pense comme lui. Alors ces habitants, que les forces de la nature ont expulsés de chez eux, ont décidé de tout reconstruire, alors qu’ils avaient tout perdu. Et à force de patience, de persévérance et de travail acharné, ils ont fini par réussir leur pari insensé. Tout seuls, sans aide.
José
José est intarissable quand il nous raconte l’histoire de son village, qui est aussi la sienne. Il poursuit donc et nous explique que l’église aussi a été submergée par la coulée de lave. Voici tout ce qu’il en reste.
Au premier plan, l’église engloutie ; à gauche, le sommet de son fronton
Depuis, une petite église adventiste a été reconstruite sur la lave, aux pieds des remparts de la caldeira.
Un peu plus loin, la coopérative de vin a subi le même sort que l’église.
Quand José m’expliquait qu’il avait vu le vin brûler, j’avais du mal à imaginer la scène. Mais quand je me retrouve face aux vestiges du désastre, je comprends subitement beaucoup mieux ce qui s’est passé ici.
Une cuve de vin a été emportée par la lave
Quant au chai, il n’en reste plus grand-chose non plus.
L’intérieur du chai a été entièrement dévasté par la lave, du sol au plafond
En 2014, très peu de médias occidentaux ont parlé de cette éruption et de ses conséquences sur les habitants. Un silence incompréhensible pour nous après avoir vu ce champ de ruines, mais aussi pour certains vulcanologues, qui ont parlé de « l’éruption oubliée ».
Si cette histoire nous paraît édifiante, une telle adversité n’a pourtant pas aigri les gens d’ici, car ils considèrent comme normal d’avoir tout reconstruit.
D’ailleurs, cette reconstruction s’est faite dans la plus pure tradition locale. On peut voir notamment un certain nombre de maisons typiques, de forme circulaire, construites avec les pierres recrachées par le volcan, ce dernier semblant d’ailleurs avoir inspiré la forme des toits.
Chã das Caldeiras : maison traditionnelle
Aujourd’hui, la vie normale a repris son cours, même si la spécificité de ce lieu unique rend le quotidien compliqué, comme nous l’explique Carole. Par exemple, il n’y a pas d’eau courante : il faut se faire livrer l’eau par camion et remplir des réservoirs grâce auxquels on peut quant même prendre une douche.
Il n’y a pas d’électricité non plus, ou à peine : quelques panneaux solaires permettent simplement de chauffer l’eau de la douche, ou encore de recharger les batteries des appareils photos des voyageurs de passage. Mais le soir venu, on s’éclaire uniquement à la bougie.
Également, pour s’approvisionner en quoi que ce soit, il faut sortir du cratère pour aller faire les courses à Sao Filipe, c’est-à-dire non pas au petit supermarché du coin comme chez nous, mais à trois ou quatre heures d’ici aller-retour.
Et puis les habitants ont su s’adapter. Ils savent par exemple que, contre toute attente, leur terre volcanique est d’une étonnante fertilité pour leurs plantes, leurs légumes et leurs arbres fruitiers. Car cela peut paraître étonnant mais tout pousse ici, et plutôt bien.
Un grenadier aux pieds du volcan
Grenades, coings, figues, mangues, pommes de terre, haricots etc : fruits et légumes s’épanouissent totalement ici. Mais aussi le café, ou encore le raisin bien sûr, puisque la spécialité du volcan, c’est le Manecom, ce fameux vin local.
Notre premier soir se profile dans ce lieu incroyable. Ce n’est pas encore tout à fait l’heure d’aller se coucher pour le soleil, néanmoins en descendant, il plonge rapidement tout l’intérieur de la caldeira à l’ombre de ses hauts remparts. Quelques habitants profitent des dernières lueurs du jour pour jouer au foot dans la poussière volcanique, juste à côté de la dernière coulée de lave.
Pour nous, après cette journée de récits et de visites qui s’est avérée assez forte émotionnellement, il est temps d’aller nous coucher, d’autant plus que demain à l’aube, nous ferons l’ascension du Grand Pico, réputée sportive. Néanmoins, je ne résiste pas à l’envie d’aller immortaliser les lieux de nuit avant d’aller me coucher.
Les remparts de la caldeira
L’ascension du Grand Pico et la descente par le Petit Pico
Pour que tout soit clair, commençons par un bref descriptif des lieux :
La caldeira : elle ressemble à un vaste cratère volcanique mais n’en est pas un. Lors d’une méga-éruption il y a quelques dizaines de millénaires, la chambre magmatique située sous le volcan, en se vidant, a provoqué un effondrement gigantesque : c’est ainsi qu’est née la caldeira. Son diamètre est de neuf kilomètres. C’est au fond de cette vaste dépression circulaire que se répand la lave à chaque éruption, et c’est donc aussi là que vivent les habitants de Chã das Caldeiras. L’intérieur de la caldeira est jalonné de nombreux cratères, dont le Grand Pico et le Petit Pico.
Le Grand Pico : c’est le fameux cône volcanique dont le sommet atteint les 2.829 mètres d’altitude, point culminant du Cap-Vert. Les éruptions ont eu lieu à son sommet jusqu’en 1769.
Le Petit Pico : petit cratère situé sur l’un des flancs du Grand Pico, c’est par lui qu’a eu lieu l’éruption dévastatrice de 2014.
Les autres cratères : les éruptions postérieures à celle de 1769 se sont produites depuis les flancs du Grand Pico, formant un certain nombre de cratères de tailles relativement modestes.
En route pour le sommet
L’ascension du Grand Pico
L’ascension classique du Grand Pico dure en moyenne six à sept heures. Une fois-là-haut, on redescend par l’autre côté, ce qui permet de découvrir le Petit Pico, lequel vaut vraiment le détour. Pour avoir un guide, il suffit de demander la veille à José.
Le départ se fait en théorie à 6h00 du matin, en pratique pour nous à 6h20 ! C’est-à-dire dans la pénombre. Notre guide s’appelle Dony et c’est lui aussi un habitant de la caldeira, un vrai de vrai, comme José. Il est toujours de bonne humeur et rit beaucoup, ce qui est très agréable. Enfin, Leïla, rencontrée la veille dans la voiture qui nous a emmenés ici depuis Sao Filipe, vient compléter notre équipée.
Nous partons donc à six et après vingt minutes d’une marche plutôt facile car ça monte peu jusque-là, le soleil levant réchauffe subitement les couleurs de la caldeira derrière nous.
Quant au volcan, il nous fait face et il est majestueux. Les quelques randonneurs que nous apercevons loin devant nous sur les pentes du volcan sont loin d’être arrivés en haut et pourtant, ils nous paraissent déjà minuscules. Cela nous fait vite comprendre que le sommet est beaucoup plus éloigné qu’il n’en a l’air. Et le soleil a beau être encore assez bas, il commence déjà à chauffer.
Notre petite équipe à l’assaut du volcan
Nous laissons derrière nous les derniers pieds de vigne qui servent à fabriquer le fameux Manecom, parfois surnommé « vin de lave ». Ce qui signifie que pour la récolte, les villageois-viticulteurs ont quand même une bonne petite trotte à faire pour venir vendanger jusqu’ici.
Quelques pieds de vignes au milieu des cratères
Puis nous entrons dans le vif du sujet, puisque nous nous retrouvons dans la foulée au beau milieu de paysages lunaires à n’en plus finir.
Le soleil de plomb qui nous tombe dessus nous oblige à faire quelques pauses, au cours desquelles nous essayons de ne pas dilapider notre stock d’eau.
Nous apercevons en contrebas quelques cratères qui ont tous été à l’origine d’éruptions de plus ou moins grande importance depuis le 18e siècle. Derrière eux, les remparts marquent les limites de la caldeira et au-delà, une mer de nuages s’étend à perte de vue au-dessus de l’océan.
Après quatre heures de montée, c’est enfin l’arrivée au sommet. 2.928 mètres d’altitude : ici, nous sommes géographiquement au point culminant du pays, mais ce volcan marque sans doute aussi le point culminant de notre voyage du point de vue des paysages et des émotions.
Nous avions prévenu Dony avant le départ que nous souhaitions prendre notre temps afin de faire à la fois des pauses-photos et des « pauses-repos ». Très à l’écoute, il a parfaitement su s’adapter à notre rythme.
Nous faisons une longue pause sur la petite arête sommitale qui nous offre deux vues différentes. D’un côté, le cratère du Grand Pico.
L’intérieur du cratère du Grand PicoLe cratère
De l’autre côté, la vue sur la caldeira et son contenu : habitations, cratères, coulées de lave…
La caldeira
Dony nous propose alors de descendre au fond du cratère. Leïla, Marie et moi ne sommes pas très chauds et préférons rester là à admirer le paysage, contrairement à Victor et Arthur qui n’ont pas vraiment l’air fatigués. Dony les emmène donc quelques centaines de mètres plus bas, dans un décor grandiose.
Descente au fond du cratère
La descente par le Petit Pico
Une fois terminée leur escapade dans les entrailles du volcan, nous commençons le retour tous ensemble en contournant le cratère par sa ligne de crête. Puis nous descendons dans les rochers pendant quelques dizaines de minutes avant de découvrir la surprise du chef : la descente de la pente du volcan en courant dans la cendre !
En réalité, ce n’est pas exactement de la cendre. C’est de la pouzzolane, c’est-à-dire une multitude de toutes petites roches volcaniques (plus ou moins de la taille d’un ongle) ultra-légères. On s’enfonce dedans comme dans du sable. Courir là-dedans en descente, avec une vue imprenable sur la caldeira, provoque des sensations grisantes.
Descente vers le Petit Pico (au pourtour clair, au fond de la caldeira)
Lorsque nous observons le Petit Pico au départ de cette descente mémorable, il nous paraît tout proche. A tel point que nous avons l’impression que nous l’aurons rejoint en deux petites minutes. Il nous en faudra en réalité vingt, en courant pourtant de bout en bout.
L’arrivée au Petit Pico
Ce cratère porte bien son nom car il est tout petit comparé à son grand frère, duquel nous venons. Et pourtant, c’est bien ce Petit Pico qui a tout dévasté en contrebas en 2014-2015.
Dépôts de soufre autour du Petit Pico
Notre journée de trek touche à sa fin et nous profitons des derniers paysages.
Un peu plus bas, nous effectuons nos retrouvailles avec la végétation. Nous mourons de chaud et les raisins que nous fait goûter Dony, cueillis sur les pieds de vignes qui nous entourent, sont un pur délice. Certains sont mûrs et juteux, d’autres sont plus vieux et desséchés, mais tous nous font un bien fou.
Au niveau de ces premières vignes, les anciennes coulées de lave prennent des formes tourmentées.
Peu avant d’arriver à la pension, nous jetons un dernier œil au monstre assoupi (du moins pour le moment) que nous avons mis une bonne partie de la journée à gravir puis descendre.
Au total, nous aurons mis huit heures, au lieu des six à sept heures que mettent en moyenne les autres randonneurs. De retour chez José, nous nous précipitons sur les boissons fraîches du frigo avant de prendre la direction de la douche. Puis je pars compléter ma moisson d’images avant le repas régénérant du soir.
En l’absence d’électricité dans la pension, il faut s’éclairer le soir à la bougie. Et la conséquence géniale, c’est que ça donne une ambiance extrêmement chaleureuse aux repas pris en communauté avec les autres voyageurs. A chacun des trois dîners que nous aurons pris là-bas, nous aurons passé des moments particulièrement conviviaux avec toutes les personnes rencontrées. Même Arthur, du haut de ses douze ans, nous fera part de cette ambiance particulière qu’il aura nettement ressentie et appréciée.
Nous passons notre dernière nuit dans ce site magique et le lendemain, je profite de la lumière dorée du petit matin pour faire mes dernières images juste avant de partir.
Un figuier prospère en terre volcaniqueL’ombre du volcan plane sur la caldeiraJosé préparant le pain du petit déjeuner
Puis vient l’heure de quitter non seulement ce lieu unique, mais aussi Carole, José et Dony grâce à qui nous venons de vivre des moments inoubliables. Nous les remercions chaleureusement puis, comme à l’aller, nous devons à nouveau prendre un taxi privé puisque nous sommes dimanche et que ce jour-là, il n’y a pas d’aluguer. Direction la principale ville de Fogo : São Filipe.
→ PICO DO FOGO : trois petites minutes pour revivre en vidéo le témoignage de José, ainsi que les paysages irréels de ce volcan bien éveillé…
Du haut de ses 8.000 habitants, São Filipe est la principale ville de Fogo. Elle est surtout connue pour ses fameuses « sobrados », ces vastes maisons où vivaient les portugais à l’époque coloniale.
Ici comme un peu partout au Cap-Vert, les rues sont pleines de couleurs.
Alors que nous nous baladons dans ces agréables ruelles en nous dirigeant vers la mer, c’est par hasard que nous tombons sur le jardin du Presidio. Si nous ne lui trouvons rien d’exceptionnel, il présente quand même le double avantage de surplomber une belle plage de sable noir, et d’offrir une vue sur l’île de Brava, située 25 kilomètres plus loin.
La plage volcanique de Sao Filipe fait face à l’île de Brava
Nous décidons d’aller faire un tour sur cette plage. En chemin, en longeant plus ou moins la mer, nous apercevons une petite église colorée.
L’élise Notre-Dame de la Conception
Un peu plus loin, nous dénichons le long escalier qui va nous faire descendre jusqu’à cette fameuse plage de sable noir, laquelle ne peut nier ses origines volcaniques.
Il paraît qu’ici, la baignade est très dangereuse à cause des forts courants. On nous a même prévenus que chaque année, on déplorait des noyades. Et en effet, malgré la forte chaleur et une grosse envie d’aller se rafraîchir dans l’eau, la plage et la mer sont désertes.
Juchée sur la falaise, São Filipe contemple l’océan
Nous terminons la journée dans un hôtel qui comporte une piscine. Il est un peu cher par rapport à la moyenne ici, mais nous avions prévu de nous délasser un peu après les trois jours magnifiques mais fatigants passés à crapahuter dans la caldeira et sur les flancs du Pico do Fogo.
La piscine de l’hôtel Casas do Sol
Le lendemain, nous prendrons un avion pour l’île de Santiago, deux jours avant celui du retour pour la France. Nous aurions préféré visiter une autre île que celle-là mais nous prévoyons toujours une petite marge de sécurité quand nous sommes sur des îles, en cas d’impondérable : s’il y a un contre-temps quelconque qui a pour conséquence l’annulation des vols inter-îles, alors nous ne serons pas touchés et nous ne raterons pas l’avion du retour pour la France car nous serons déjà sur Santiago.
Cette île est à la fois la plus grande et la plus peuplée de l’archipel. Nous allons rapidement visiter deux des endroits les plus réputés de toute l’île : les jolies villes de Cidade Velha et Tarrafal.
Cidade Velha, l’ancienne capitale du pays
Cidade Velha est située à une petite demi-heure en voiture de l’aéroport de Praia. Nous y débarquons en fin d’après-midi, juste au moment où la lumière du soleil couchant est la plus belle.
La plage de Cidade Velha
Nous passons la soirée sur une jolie plage bordée de quelques restaurants, particulièrement agréable et très fréquentée par les gens du coin.
En 2009, Cidade Velha fut le premier site du pays à être inscrit par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité.
C’est loin d’être la première impression que dégage aujourd’hui la ville vue depuis sa jolie plage, mais Cidade Velha fut pendant longtemps un carrefour maritime important dans la traite négrière entre l’Afrique et l’Amérique.
Et justement, une fois la nuit tombée, nous passons devant le fameux pilhourino (pilori) : c’est à lui qu’étaient attachés les esclaves récalcitrants pour y être torturés en public, souvent à mort. En le voyant, nous ne savons pas encore ce qu’il représente et ce n’est qu’a posteriori que nous apprendrons son histoire ! Après coup donc, nous trouverons saisissant le contraste qui existe entre l’apparence totalement anodine de ce petit poteau, et toute l’horreur qu’il symbolise.
Nous n’aurons pas le temps d’en voir plus dans cette ville chargée d’histoire qui vaut vraiment le détour. Car le lendemain matin, nous devons annuler la visite que nous avions prévue de la ville : je me suis en effet un peu emmêlé les pinceaux dans nos horaires et nous nous retrouvons à devoir partir précipitamment pour notre étape suivante…
En quittant la ville, nous passons devant les restes du vaste bâtiment dans lequel étaient entassés les esclaves avant leur départ pour l’Amérique, dans des bateaux où les conditions étaient inhumaines.
Tarrafal, la cité balnéaire du nord-ouest
C’est à Tarrafal, située à près de deux heures de voiture de la capitale, que nous allons passer nos deux derniers jours au Cap Vert.
Une ruelle de Tarrafal
Nous nous posons dans un petit hôtel en pleine ville, le Tarrafal’s Meeting Point. Il est situé à cent mètres d’un marché multicolore, et à cinq minutes de marche d’une jolie plage bordée de cocotiers.
La plage de Tarrafal, bien que située en ville, est très agréable
Le site est abrité donc la mer est calme et en l’absence de vagues, nous pouvons faire du snorkeling tranquillement dans les rochers situés à l’extrémité de la plage. Sans être exceptionnel, l’endroit est plutôt joli et assez poissonneux dès le bord.
La fin de notre séjour sera un peu gâchée par une petite mésaventure : le deuxième jour au réveil, Victor approche les 41° de fièvre ! Nous le soignons avec notre trousse de médicaments de voyage, et notamment avec un antibiotique à spectre large qui nous a parfois rendu de fiers services par le passé, lorsque nous étions à l’autre bout du monde dans des endroits plus ou moins isolés. Depuis, nous ne nous en séparons plus lors de nos périples. Tout rentrera dans l’ordre pour lui après un petit séjour à l’hôpital.
Conclusion : concernant Santiago, nous n’avons pu que la survoler car cette île regorge de lieux à découvrir et de randos à faire. Ce sera peut-être pour un prochain voyage dans ce pays qui nous aura enchantés de bout en bout…
Street-art au Cap-Vert !
Avant de passer aux infos pratiques, un petit mot sur une constante que nous avons trouvée dans toutes les villes du Cap Vert où nous sommes allés : la présence de graffitis artistiques apposés sur les murs de nombreuses habitations. En voici un petit florilège.
Vila (Maio)Vila (Maio)Vila (Maio)Sao Filipe (Fogo)Sao Filipe (Fogo)Sao Filipe (Fogo)Tarrafal (Santiago)
« L’éducation est une arme puissante pour changer le monde. » Nelson Mandela
« Les enfants sont les fleurs de notre lutte et la raison de notre combat. » Amilcar Cabral, héros de l’indépendance du Cap-Vert assassiné par la police politique portugaise, quelques mois avant l’indépendance…
Merci à Rosie et Marie pour la traduction 😉
→ LE CAP-VERT D’ÎLE EN ÎLE (Maio, Fogo, Santiago) : la vidéo (4 mn)
Infos pratiques
Se déplacer d’île en île
> En avion
Nous avons pris deux vols aller-retour inter-îles avec Binter, qui a changé de nom en mars 2020 pour devenir Transportes Interilhas de Cabo Verde (TICV).
Praia (Santiago) – Vila (Maio) : 68 euros par personne.
Praia (Santiago) – São Filipe (Fogo) : 92 euros par personne.
Attention : ces vols sont proposés sur le web par de nombreux sites marchands plus ou moins connus (Travelgenio etc.). La lecture de forums de voyageurs nous avait dissuadés de passer par certains d’entre eux, qui semblent bien être à bannir pour avoir floué de nombreux voyageurs. Nous sommes donc passés directement par la compagnie cap-verdienne qui assurait ces vols jusqu’en 2020, Binter.
Mise à jour 2023
Depuis qu’elle est devenue TICV en 2020, le site internet de réservation de vols de cette nouvelle compagnie a lui aussi été accusé d’avoir floué bon nombre de voyageurs. Nous avons donc supprimé sur ce blog le lien vers ce site (qui s’avère d’ailleurs introuvable aujourd’hui, en 2023).
Pour effectuer les vols inter-îles de l’archipel, il faut donc désormais passer par Best Fly Cabo Verde (mais il n’est pas toujours possible de réserver en direct…). Nous n’avons pas testé cette compagnie mais elle semble désormais être la seule en activité pour ce type de vols courts d’une île cap-verdienne à l’autre…
L’aéroport de Praia
> En bateau
Depuis août 2019, il n’existe plus qu’une seule compagnie de ferries : CV Interilhas. Néanmoins, il convient d’être prudent car les nouveaux horaires ne sont communiqués que mois par mois, et les horaires sont régulièrement modifiés, parfois même d’un jour sur l’autre !
> En avion ou en bateau : attention !
En juillet – août, c’est la basse saison pour les touristes mais c’est la haute saison pour les Cap-Verdiens expatriés qui sont de retour au pays. Il est ainsi fréquent que les touristes n’ayant pas réservé de billet d’avion ou de bateau restent coincés sur une île plusieurs jours avant de pouvoir en partir. Sur cette période, il est donc fortement conseillé de réserver un billet à l’avance pour éviter toute déconvenue.
L’île de Maio
> Hébergement
Stella Maris Village : appartement pour 4 personnes dans une résidence bien placée à Vila. Belle vue, piscine qui domine la mer, logement propre etc. Que du bonheur.
En l’absence de Maryse la propriétaire, c’est Detlev, un allemand, qui est venu nous accueillir à l’aéroport et nous emmener à l’appartement après nous avoir fait une petite visitée guidée de Vila de Maio. Nous avons eu un excellent contact avec lui. Pour nous, pour une semaine sur place, le transport a été gratuit (à l’arrivée et au départ).
Le bon plan : dans un premier temps, nous avions réservé sur Booking pour 614 euros les 7 nuits mais, voyant quelques minutes plus tard le même appartement (chez Maryse) sur Airbnb pour 454 euros aux mêmes dates, nous avons annulé sans frais sur Booking pour réserver dans la foulée sur Airbnb. Conclusion : il faut bien faire la tournée des popotes avant de réserver… Stella Maris Village.
La piscine du Stella Maris Village
> Restauration
Tasuef, chez Natalia (à Vila): notre cantine ! Destiné uniquement à ceux qui aiment la cuisine locale façon familiale. Ce petit resto est situé juste à côté de la principale église de Vila, dans un container aux couleurs jamaïcaines ! Il dispose d’une petite terrasse ombragée mais est fermé le dimanche.
Le prix : +/- 5 euros (500 à 550 cve) pour un plat principal et une boisson : poulet ou poisson frais à peine sorti de l’eau puis grillé ; accompagnement : frites et/ou riz et /ou légumes. Pour la Cachupa (spécialité cap-verdienne : ragoût à base de haricots noirs et de maïs, accompagné selon les variantes de poisson, viande, légumes etc.), il est préférable de la commander à Natalia le matin même. Enfin, petite précision : nous n’avons rencontré aucun problème de tourista alors que nous y avons mangé presque tous les jours.
Natalia et Dulce
Bar Tropikal (à Vila) : c’est une petite paillote posée sur la plage de Vila. Les pizzas sont un peu étouffe-chrétien mais elles sont correctes. Le prix : +/- 8 à 9 euros pour un plat (pizza, tartare etc.) et une boisson. Bar Tropikal.
Big Game (à Vila) : resto italien sur l’avenue qui longe la plage. Le prix : +/- 4 à 7 euros environ la pizza (500 à 800 cve). Activités : le Big Game propose toutes sortes d’activités (pêche au gros etc.) Big Game.
Strella (à Vila) : resto situé juste à côté du fort San José, en bord de mer. Tout le monde le connaît car il bénéficie du wifi gratuit, ce qui explique qu’il y ait toujours quelques personnes qui pianotent sur leur téléphone à quelques mètres du resto ! Le prix : +/- 8 euros pour un plat (poisson grillé ou viande, avec riz et légumes variés) et une boisson.
A Caminhada (à Morro) : ce resto est donc situé à l’entrée de Morro, petit village à quelques kilomètres au nord de Vila et de l’aéroport. Difficile d’affirmer que c’est le meilleur resto de toute l’île car nous ne les avons pas tous testés, mais ce resto-là est une excellente adresse. La dorade coryphène est une pure tuerie. Les propriétaires, un couple de belges Bernard et Valérie (et non pas Catherine comme indiqué dans le Petit Fûté) sont des amoureux de l’Afrique. Ils ont confié la gestion du restaurant à l’accueillante Louisette. Cette cap-verdienne travaille avec une jeune serveuse, Lucie, qui a eu son heure de gloire dans la chanson au Cap Vert grâce à une émission télé populaire. Bernard et Valérie font également la location de chambres et d’appartements, et organisent de nombreuses activités : randonnées etc. Une super adresse. Leur site internet : A Caminhada. Le prix : je n’ai relevé que celui de la dorade Coryphène, dont le rapport qualité-prix est exceptionnel : environ 6 euros (700 cve) accompagnée de frites faites maison (et non pas surgelées comme un peu partout ailleurs), de riz et de légumes.
> Épiceries
Il y a deux petites épiceries pour faire les courses, à proximité du Stella Maris Village (en descendant vers la plage de Vila) : Mini Mercado Kulor Kafé, tenue par des français, et une autre située non loin, en face de la voyante Casa Benfica.
> Location de quads
On peut découvrir l’île en quad. La circulation automobile étant quasi-inexistante sur Maio, le quad peut s’avérer très agréable pour visiter l’île. Nous nous sommes adressés à Marco Pompeo (tél : 928.60.85). On peut également le joindre par l’intermédiaire du gardien du Stella Maris Village.
Le prix : 40 euros la journée de quad (4.400 cve), possibilité de forfaits de deux ou trois jours, mais pas à la demi-journée. Prévoir son permis de conduire, contrairement à nous ! On peut louer sans, mais la Police contrôle souvent paraît-il…
> Transport – Excursions
Benvindo (tél : 995.97.13) : ce chauffeur de taxi répond à toutes les demandes d’excursions sur l’île. On peut également le joindre par l’intermédiaire du gardien du Stella Maris Village.
Benvindo et son outil de travail
> Faire de la plongée
Le club : AAA Maio Plongée. Posé sur la jolie plage de Vila, il est tenu par un couple de français, Bernard et Catherine, avec qui le courant est très bien passé pour nous. Nous avons tout planifié avec Catherine par mails, quelques semaines avant notre séjour à Maio. Une fois sur place, c’est Bernard qui s’est extrêmement bien occupé de nos deux ados pour leur faire passer leur diplôme de niveau 1. La formation nous a semblé de qualité.
Les coordonnées : AAA Maio Plongée. Tél. : +238 951 81 02. Mail : maio.plongee@capvert-plongee.com. Adresse : Bitxe Rotxa, Cidade do Porto Ingles, Ilha do Maio, Cabo Verde.
Les prix : 65 euros le baptême, 36 à 40 euros la plongée (le tarif est dégressif en fonction du nombre de plongées), 430 euros le passage du diplôme de niveau 1 (+ coût de la licence) qui comprend 6 plongées, la théorie, le matériel etc.
AAA Maio Plongée
> Observer les tortues
Pour assister à la ponte des tortues, nous nous sommes adressés à la fondation de Maio pour la biodiversité (leur site internet est en cours de construction mais je poste quand même le lien pour quand il sera prêt ; en attendant : info@fmb-maio.org). Animée par des volontaires, elle œuvre pour la protection de l’environnement sur l’île, la sauvegarde des espèces, le développement durable, le bien-être des communautés etc.
La sortie nocturne se déroule de 20 heures à minuit. On se rend sur le site de la ponte en 4×4. On roule pendant huit kilomètres sur une route depuis Vila, avant de bifurquer sur un petit chemin qui aboutit à la plage des tortues. De là, il ne reste plus qu’à marcher quelques centaines de mètres sous les étoiles.
Notre venue mi-août correspondait à peu près à la fin de la période de ponte, mais il y a des sorties à faire sur d’autres thèmes tout au long de l’année.
Le prix : 50 euros environ pour quatre personnes (5500 cve).
Un volontaire de la fondation aide une tortue à creuser à la lumière rouge des frontales
L’île de Fogo
> Chã das Caldeiras (le village au fond de la caldeira)
Hébergement
Pensao Casa José Doce : la pension de José est située dans la caldeira, aux pieds des cratères actifs, et au beau milieu des coulées de laves qui ont dévasté le village en 2014. L’endroit est à la fois l’un des plus fascinants et l’un des plus dépaysants qui soient. La pension est propre, et l’accueil de José et Carole est très bon. On peut réserver à l’avance sur quelques-unes des centrales de réservation web : Tripadvisor…
Les coordonnées – Page Facebook : Pensao Casa José Doce. Mail : pensao.jose.carole@hotmail.com – Tél : +238 952 70 93.
Remarque : comme évoqué dans l’article ci-dessus, les conditions de vie au fond de ce site irréel sont elles aussi dépaysantes, notamment parce qu’il n’y a ni électricité, ni eau courante. Même si quelques panneaux solaires et réservoirs d’eau permettent de bénéficier du minimum nécessaire pour le quotidien. Si on n’est pas trop accro au confort et si on ne rechigne pas à utiliser ponctuellement une bougie à la place d’un interrupteur pour s’éclairer, alors on trouvera ce site tout simplement enchanteur.
Le prix : à partir de 23 euros par nuit la chambre pour deux personnes, petit déjeuner compris. Il faut en principe ajouter le prix du repas, soit 9 euros chez José (1.000 cve), car les possibilités de manger ailleurs dans la caldeira existent mais sont rares. A noter : le règlement se fait en espèces, dont il faut s’être muni avant le séjour dans la caldeira car dans cette dernière, on ne peut pas s’en procurer.
Pensao Casa José Doce
L’ascension du volcan
–Trouver un guide : il suffit de demander à José la veille de la rando (si vous n’êtes pas logé/e/s chez lui, il faut demander dans le village : on trouve rapidement un contact). Le prix : 18 euros environ par personne (2000 cve) à partir de quatre (jusqu’à trois personnes, un tarif forfaitaire de 54 euros en tout (6000 cve) est appliqué, mais on peut en général s’arranger sur place avec d’autres voyageurs pour compléter le groupe).
–Durée de l’ascension : 6 à 7 heures en moyenne – Distance : 15 km environ – Dénivelé : 1000 mètres positifs et 1000 mètres négatifs environ – Altitude max : 2.928 mètres (en réalité, on ne monte pas tout à fait jusque là, on passe quelques mètres en dessous). Le guide : demandez Dony ! Tous les guides avaient l’air sympa mais le nôtre, Dony, s’est montré vraiment top ! En plus, il se débrouille en français.
– Bon à savoir : lors de la descente, on court dans la pouzzolane et de nombreux petits morceaux de roches volcaniques pénètrent alors dans les chaussures. Abrasifs avec les frottements, ils provoquent de nombreuses petites brûlures désagréables, a fortiori avec toute cette poussière. Il faut donc prévoir des chaussettes montantes et idéalement, rentrer le pantalon dedans. Pas très seyant certes, mais tellement plus indolore…
Le début de l’ascension du Grand Pico, au petit matin et au milieu des cratères
Se rendre à Chã das Caldeiras depuis São Filipe
Il y a deux possibilités : l’aluguer (petit taxi collectif très bon marché) et le taxi privé. Nous avons dû prendre ce dernier à deux reprises : à l’aller parce que l’aluguer quotidien était déjà parti quand notre avion a atterri, et au retour parce qu’il n’y a pas d’aluguer le dimanche ! Le prix du taxi privé : 60 à 65 euros environ (7000 cve), à partager entre les voyageurs.
Se rendre à Fogo en avion depuis Santiago
Juste un mot sur le petit « plus » : dans l’avion en provenance de Santiago, il faut essayer d’avoir une place sur la droite de l’appareil (et sur la gauche au retour) car en arrivant au niveau de l’île, la vue sur le volcan au loin qui émerge des nuages en dominant la mer vaut le détour.
São Filipe
Hébergement
Casas do Sol : cet hôtel est situé sur la falaise qui domine l’océan, en face de l’île de Brava, à quelques minutes du centre-ville en voiture ou vingt minutes à pied. Agréable piscine face à la mer. Le prix : 63 euros environ le petit appartement pourquatre personnes (7000 cve) petit déjeuner inclus.
La piscine de Casas do Sol, face à la petite île de Brava
Zebras Corner (hôtel) : nous y avons juste mangé, pas dormi. A titre indicatif, voici le prix de la chambre : 80 euros environ pour deux personnes (9.000 cve). Il faut dire que le cadre est superbe puisqu’il s’agit d’une sobrado (ancienne maison de maître à l’époque coloniale) comportant aussi une petite piscine. Toutefois, les avis des voyageurs sont très contrastés sur le net : Zebras Corner.
Restauration
Zebras Corner (restaurant) : cet hôtel de charme fait donc aussi restaurant, mais pour des prix nettement plus en rapport avec ce qui se pratique au Cap Vert, que les prix de l’hôtel. Le cadre est très agréable, le personnel plutôt accueillant dans l’ensemble, et la nourriture très correcte. Les prix : 4 à 6 euros la pizza.
Le Zebras Corner : hôtel et restaurant
L’île de Santiago
Hébergements
A Praia
> Morabeza Kriol Hostel
Réservé depuis la France, nous nous sommes retrouvés une fois sur place non pas à l’hôtel lui-même mais dans une petite annexe située à une centaine de mètres. Le motif : il y avait une pénurie d’eau courante sur toute l’île de Santiago, et on nous donnait le choix entre cette annexe où les douches étaient alimentées en eau par des réservoirs, et l’hôtel principal où il n’y avait soi-disant plus d’eau. Résultat, nous avons eu droit à une petite chambre plus que basique, qui comportait quelques dizaines de petites fourmis mortes dans les deux lits du haut. Douches communes (mais individuelles), personnel sympa, environnement bruyant. N.B. Le personnel est resté jusqu’à 2h00 du matin pour nous accueillir après notre arrivée tardive depuis la France.
Le prix : 27 euros environ la petite chambre pour quatre personnes (3.000 cve) petit déjeuner non inclus.
Excellent hôtel dans l’ancienne capitale du pays, chargée d’histoire. Avec une superbe piscine qui domine l’océan et un excellent accueil, cet établissement vaut largement son prix.
Le prix : 32-33 euros environ la chambre double (3.590 cve) petit déjeuner non inclus.
Encore une excellente adresse. Ce petit hôtel style auberge de jeunesse est propre, dispose de chambres avec ou sans sanitaires, d’une machine à laver et d’une cuisine commune. Il est très bien situé dans le centre-ville mais sans être bruyant, à deux pas d’un petit marché local et à cinq minutes de marche d’une jolie plage. Possibilité de réserver (à l’avance) une navette depuis l’aéroport.
Surtout, la propriétaire, Kaida, s’est montré d’une gentillesse exceptionnelle avec nous, faisant pendant deux bonnes heures plusieurs allées et venues à l’hôpital avec sa voiture personnelle pour nous y emmener avec notre fils et ses (presque) 41° de fièvre, ou aller chercher un docteur, puis ramener tout le monde, le tout en sacrifiant une bonne partie de son après-midi. Sans compter l’aide qu’elle nous a apportée en jouant l’interprète avec le corps médical. A en juger par les notes des autres internautes sur les sites de réservations en ligne, nous ne sommes pas les seuls à avoir gardé un excellent souvenir de cet établissement et de la gentillesse de Kaida.
Le prix : nous avons réglé 20 euros environ par chambre double et par nuit, avec sanitaires communs (2.220 cve) petit déjeuner non compris. Les prix démarrent à 16 euros la chambre pour deux personnes.
Coordonnées : rua dos Correios (si on vient en taxi, bien préciser : entre CV Telecom e Farmácia Tarrafal) à Tarrafal. Tél : +238 931 67 63.
Restauration
A Tarrafal
Restaurant Buzio
Il semble être très réputé à Tarrafal. Cuisine locale mais il y a aussi des plats « internationaux » (pizzas…). Très bon accueil. Musique d’ambiance tous les soirs jouée par des artistes locaux. En un mot : incontournable.
> Les prix : ils tournent autour de 5 euros pour la plupart des plats (400 à 600 cve). Par exemple : le hamburger accompagné de frites et de légumes = à peine 4 euros (400 cve). Excellent rapport qualité-prix.
Situé en plein cœur de l’île, le Piton des Neiges est un volcan aujourd’hui éteint qui culmine à 3070 m. C’est lui qui, en surgissant des eaux de l’Océan Indien il y a quelques millions d’années, donna naissance à La Réunion.
L’île est partagée en quatre zones naturelles d’exception : les trois cirques (Salazie, Cilaos et Mafate) classés au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, et un autre volcan, bien actif celui-là : le bien-nommé Piton de la Fournaise. Sa majestueuse caldeira, qu’on appelle ici « l’enclos », vaut le détour à elle seule.
Cette île où la nature et les sports de plein air sont rois, comprend en son cœur d’innombrables cascades ainsi qu’une végétation luxuriante. Émergeant de récifs coralliens, elle est bordée par quelques lagons de toute beauté.
C’est l’un des endroits les plus humides au monde car il est la cible de précipitations extrêmement élevées. C’est pourquoi il est recouvert d’une végétation luxuriante où le vert règne sans partage.
De même, ce cirque fait le bonheur des nombreuses chutes d’eau qui le parcourent car elles sont alimentées en permanence par ces fortes précipitations. Parmi toutes ces cascades qui dévalent la pente à flancs de rochers, celle du Voile de la Mariée est souvent considérée comme la plus belle de l’île.
La cascade du Voile de la Mariée
Le cirque de Cilaos
Longtemps resté dans l’isolement du haut de ses 1200 mètres d’altitude, le petit village de Cilaos est aujourd’hui accessible grâce à une route construite en 1932, et quelle route ! Elle comporte en effet quelques quatre cents virages sur une trentaine de kilomètres à peine, dont quelques passages particulièrement étroits ainsi que, parfois, des éboulements.
Bref, accéder à Cilaos se mérite mais lorsqu’on y arrive, on peut savourer l’atmosphère particulière qui y règne : car on y retrouve non seulement les conditions d’un village d’altitude, avec ses faux airs de « camp de base » du Piton des Neiges, mais aussi celles d’une commune tropicale, où les records mondiaux de précipitations sont régulièrement approchés !
Cilaos : l’église Notre-Dame-des-Neiges
Les lieux des alentours ont tous reçu des noms plus exotiques les uns que les autres : le canyon de Fleurs Jaunes, le Morne de Gueule Rouge, le sommet du Bonnet de Prêtre à Bras-Sec…
A proximité du village foisonnent les chemins de grande randonnée, les descentes en canyoning et les voies d’escalade.
En haut à droite : les minuscules points de couleurs sont des adeptes du canyoning s’apprêtant à descendre la cascade vertigineuse qui s’ouvre sous leurs pieds…
Le cirque de Mafate
Cet écrin de végétation est cerné de remparts abrupts qui en rendent l’accès difficile : c’est pourquoi on ne peut s’y rendre qu’à pied… ou en hélico ! C’est justement pour ce caractère inhospitalier que nombre d’esclaves y trouvèrent refuge pendant longtemps.
L’inhospitalité d’ailleurs, c’est tout le contraire de ce qui attend aujourd’hui les randonneurs qui se rendent dans ce site d’exception. Car les habitants des lieux ont la réputation de faire preuve d’un sens aigu de l’accueil et de l’hospitalité.
Nous ne sommes pas entrés dans ce cirque mais nous l’avons survolé en ULM.
Des cirques à la mer
Bras-Panon et la côte
En revenant de Salazie, nous traversons la petite commune de Bras-Panon où trône le joli temple hindouiste de l’Union, haut en couleurs et situé non loin de la mer.
Mais le temps tourne étonnamment vite à l’orage, ce qui ne nous change finalement pas trop de toutes les averses que nous avons endurées dans le cirque de Salazie. Cela nous permet d’admirer une autre facette de la Réunion : la côte par temps orageux.
Les chutes de Takamaka
Elles sont situées dans une zone où les pluies tombent en abondance. Elles nourrissent les nombreuses chutes d’eau qui elles-mêmes alimentent la centrale hydroélectrique qui habite les lieux, et grâce à laquelle une bonne partie de l’île reçoit de l’électricité.
De nombreux filets d’eau dégringolent sur la roche à travers une végétation dense, avant de terminer leur course dans de jolies piscines naturelles. Les pics effilés qui les dominent ajoutent à la sauvagerie du paysage.
Les chutes de Takamaka
Ce cadre 100% nature offre des conditions idéales pour la pratique de la randonnée et du canyoning, dont certains spots ont d’ailleurs acquis une renommée internationale.
La cascade Biberon
Elle est située sur le territoire de la commune de La Plaine-des-Palmistes, à l’ouest des cirques de Salazie et Cilaos. Pour la rejoindre, il suffit de faire une courte marche de trois-quarts d’heure à travers la végétation, les rochers et les rivières.
La cascade Biberon
Mais ce sentier est actuellement fermé suite à un éboulis qui a coûté la vie à plusieurs personnes. Un projet est à l’étude afin de permettre la visite de ce site en toute sécurité : on admirerait alors la cascade et son bassin depuis une passerelle. A suivre…
Le Piton de la Fournaise
La route du volcan
Ce volcan réputé est considéré comme l’un des dix plus actifs de la planète. C’est la star incontournable de l’île et s’y rendre permet d’en prendre plein les yeux.
Tout commence à 1600 mètres d’altitude, dans la petite bourgade de Bourg Murat d’où part la route en direction du volcan. Cette route est une attraction à elle seule car les paysages successifs qu’elle traverse sont à la fois jolis et étonnants.
Elle serpente d’abord à travers une belle forêt de conifères où l’on peut pique-niquer dans un cadre agréable. Puis à huit kilomètres de Bourg Murat se trouve le Nez-de-Bœuf (alt. 2065 m) : une aire de stationnement offre un superbe point de vue plongeant sur la rivière des Remparts.
Huit kilomètres plus loin se trouve une nouvelle aire de stationnement qu’il ne faut rater à aucun prix. Bordé par une lande courte, l’endroit ne paye pourtant pas de mine.
Il faut alors suivre le vague sentier qui traverse cette végétation sur 150 à 200 mètres.
Il débouche sur un profond cratère dont on ne soupçonne pas l’existence depuis la route voisine : le cratère de Commerson (alt. 2310 m). L’histoire de ce volcan aujourd’hui éteint, qui végète dans l’ombre du Piton de la Fournaise, est méconnue.
Pourtant, lors de sa dernière éruption il y a très longtemps, les volumes de laves émis furent plusieurs dizaines de fois supérieurs aux quantités de laves expulsées par le Piton de la Fournaise, l’un des volcans les plus actifs au monde, lors de ses éruptions pourtant historiques de 1977 et 1986 !
Le cratère de Commerson
Respect donc pour ce monstre aujourd’hui endormi.
La Plaine des Sables
Puis il faut reprendre la route, laquelle réserve un peu plus loin une surprise de taille : car au détour d’un col anodin, on se retrouve subitement en plein survol … de la Lune !
Au fond : le Piton de la Fournaise
La vue plongeante sur cette immense cuvette de cendres aux tons successivement noirs, rouges et ocres est sidérante. C’est la Plaine des Sables, fièrement dominée par le maître des lieux : le Piton de la Fournaise. Le guide du Routard a trouvé les bons mots pour décrire ce site en le qualifiant de « piste d’atterrissage pour Martiens ».
La descente vers ce paysage de toute beauté est à la fois courte par la distance et longue par le temps, car on a tendance à s’arrêter tous les cent mètres pour admirer et photographier cet étonnant paysage lunaire.
Par endroits, on se demande bien comment la végétation parvient à reprendre ses droits dans un tel lieu.
Le volcan et son enclos
Après la traversée de ce paysage d’un autre monde, on finit par arriver au Pas de Bellecombe (alt. 2311 m).
De là, juché sur le rebord de la caldeira, la vue sur le volcan est imprenable.
Quelques respirations d’air pur plus tard, nous remontons dans la voiture pour effectuer les quelques dernières centaines de mètres qu’il nous reste avant d’arriver au Gîte du Volcan, où nous allons passer la nuit.
Le Gîte du Volcan
Les derniers rayons du soleil rougissent le paysage alors que nous sommes cernés par les montagnes, elles-mêmes englouties par les nuages.
La randonnée du Nez Coupé de Sainte-Rose !
La grande inconnue quand on part randonner sur le Piton de la Fournaise, c’est le temps qu’il va faire. Car depuis hier, en discutant avec les autres randonneurs, nous entendons une multitude de témoignages nous raconter qu’ici, à cette altitude, le temps est plutôt instable et assez souvent bouché. Mais aujourd’hui, la chance est avec nous : le ciel est totalement dégagé et la météo n’annonce une dégradation que pour l’après-midi. Nous devrions donc avoir « le temps » d’en profiter.
Le grand classique consiste à faire la randonnée qui mène jusqu’au rebord du cratère afin d’en admirer les pourtours et le fond. Ils sont recouverts de roches volcaniques rouges, noires ou marrons. Si cette randonnée est plutôt réputée, son chemin est en contrepartie assez fréquenté.
C’est pourquoi nous avons choisi une autre option, qui consiste à marcher sur le rebord de la caldeira pendant deux bonnes heures, jusqu’au lieu-dit du Nez Coupé de Sainte-Rose : on a alors une vue quasi-permanente sur le volcan, ainsi que sur l’enclos recouvert de lave qui s’étale à ses pieds. Et dès le début de la randonnée, les points de vues qui se succèdent sur le petit cratère Formica Leo nous mettent dans l’ambiance.
Cette rando sans difficulté réelle ne prend qu’environ quatre heures aller-retour, aussi avons-nous prévu d’aller voir de plus près ce joli petit cratère lorsque nous reviendrons, puis de terminer la journée en nous baladant dans l’enclos.
Le cratère Formica Leo
Nous reprenons notre marche et traversons une jolie zone arborée, qui sera d’ailleurs la seule de tout le parcours. La présence de toute cette verdure est étonnante, à cette altitude et si près de « la Montagne de Feu », comme on appelait ce volcan au XVIIe siècle.
Notre chemin fend la végétation en nous offrant une vue permanente sur l’enclos dominé par le volcan à notre droite, et sur les remparts au loin à gauche.
Le Nez Coupé de Sainte-Rose (le pic rocheux du fond, qui domine l’enclos)Au loin, les remparts de la caldeira
L’arrivée de la rando est marquée par une petite table d’orientation posée face au volcan, et où il fait forcément bon pique-niquer.
Le retour se fait par le même chemin que l’aller, et nous avons donc la chance de pouvoir profiter doublement de tous ces points de vues uniques. Avec en plus le sentiment d’être seuls au monde puisqu’en quatre heures, nous croiserons en tout et pour tout deux couples.
Peu avant de rejoindre le point de départ, nous bifurquons sur notre gauche pour descendre un très long escalier qui nous mène au fond de la caldeira. Là, nous nous rendons compte que le sol est loin d’être aussi lisse qu’il nous semblait depuis en haut : la lave séchée monte et descend en permanence, elle est striée partout et comporte d’innombrables brèches. De toute évidence, les forces de la nature ont fait un sacré travail ici.
Au fond à gauche, le cratère Formica LeoL’intérieur du Formica Leo
Cette superbe journée sans le moindre nuage est à peine terminée que nous nous régalons déjà rien qu’en pensant à la suivante : le survol de l’île en ULM.
Survol de l’île en ULM
Nous ne l’avions pas prévu à l’avance mais nous avons trouvé l’île tellement belle au fil des quelques jours passés à la visiter, que nous décidons finalement d’alourdir un peu la colonne « dépenses » de notre budget de voyage : nous allons nous offrir un survol des principaux sites en ULM.
Différentes formules sont proposées : survol des cirques et/ou du lagon et/ou du volcan. Nous choisissons celle qui nous emmènera au-dessus des cirques et du lagon. Nous aurions aimé pousser jusqu’au volcan mais il est situé un peu plus loin et c’est donc un peu plus cher.
Vues de là-haut, les arêtes rocheuses sont tellement effilées que leur survol en est impressionnant.
Nous voyons mieux à quel point certaines habitations, cernées par des pics infranchissables, sont isolées et difficiles d’accès.
Après un large tour au-dessus des cirques, nous gagnons la mer.
Bien loin en-dessous de nos ailes, nous apercevons deux baleines. Avec l’altitude, ces deux géantes nous paraissent si petites qu’elles en sont impossibles à photographier.
Plages et lagons
La Réunion est le paradis des amoureux de la nature est des sports de plein air. Et si ses plages n’ont rien d’exceptionnel, elles sont malgré tout très agréables. Nous avons commencé par nous rendre à celle de Boucan Canot, située sur la côte ouest juste au nord de Saint-Gilles. Elle est fortement tributaire de l’état de la mer, laquelle rejette sur le sable blanc une multitude de petits coquillages et morceaux de coraux.
La plage de Boucan Canot
Un peu plus au sud nous attend un premier lagon qui s’étend de Saint-Gilles à La Saline. La plage de l’Hermitage qui le borde n’est pas très éloignée du cliché de la plage tropicale, avec ses eaux turquoises abritant de superbes coraux multicolores dans moins de deux mètres d’eau.
Mais au lieu des traditionnels cocotiers, ce sont de nombreux filaos qui ont poussé là, car c’est l’un des rares arbres tolérants au sel.
Le lieu est assez fréquenté, aussi bien par les touristes que par les habitants : ces derniers y pratiquent le pique-nique familial le week-end et ensuite, c’est dans leur hamac tendu entre deux filaos qu’ils procèdent tranquillement à la digestion. L’ambiance de toute cette zone est très détendue, avec également des petits restos les pieds dans le sable à l’ombre des filaos.
Outre le farniente, l’autre activité phare du site est le snorkeling. Les nombreuses patates de coraux multicolores abritent une faune riche et variée dans une profondeur pourtant très faible (un à deux mètres maximum).
Murène juvénile
Enfin, un peu plus au sud encore se situe le deuxième lagon de l’île, celui de Saint-Leu. Sa plage est située au niveau du centre-ville. Au nord, il faut éviter de s’approcher du port et de l’embouchure de la rivière car les courants peuvent y être assez forts.
Saint-Denis la cosmopolite
Après avoir découvert toutes ces merveilles de la nature dont La Réunion a le secret, nous rejoignons Saint-Denis avant le départ de notre avion. Nous traversons notamment le quartier du Barachois, dont les canons pointés vers le large nous rappellent l’histoire de la ville.
Enfin, après quelques emplettes au marché, nous terminons notre séjour en déambulant dans les rues de cette ville cosmopolite et métissée.
La cathédrale Saint-Denis
La mosquée Noor-e-Islam
Infos pratiques
Transports
→ Le bus: c’est la solution la plus économique. L’île est relativement bien desservie par de nombreuses lignes de bus, dont on peut se procurer la carte auprès des offices de tourisme ou dans les gares routières.
→ La voiture : plus onéreux que le bus, le moyen de transport le plus pratique pour se déplacer sur l’île est la voiture. Au moment de choisir un loueur, on peut privilégier ceux qui bénéficient du label Qualité Tourisme de l’Île de La Réunion (infos label QTIR) : cela permet parfois d’éviter différentes désillusions qu’on peut rencontrer avec des loueurs peu scrupuleux. Ce label s’applique d’ailleurs à toutes les activités liées au tourisme.
→ Le taxi : on peut utiliser ce moyen de transport ponctuellement sachant que les taxis sont à la fois assez rares et plutôt chers…
Hébergements
→ A Cilaos : hôtel** Les Aloes. Petit hôtel de charme de style créole, très agréable et très propre, face aux montagnes.
Le prix : à partir de 60 euros par nuit la chambre double. +262(0)2.62.31.81.00
→ A proximité du volcan : le gîte du volcan. C’est LE site incontournable où il faut dormir si l’on veut optimiser le temps pour les randonnées vers le Piton de la Fournaise ou aux alentours. Cela permet de partir tôt le matin en étant déjà sur place (en réalité à 600 mètres du volcan), alors que si on loge ailleurs, il faut prévoir en plus le temps de trajet jusqu’au volcan qui n’est pas négligeable.
Pour réserver (s’y prendre à l’avance…) : 06 92 85 20 91. Pour les dortoirs, la réservation n’est pas possible : on prend les places qui sont éventuellement libres.
Le prix : à partir de 18 euros par nuit en dortoir avec sanitaires communs.
Bon à savoir : pour les repas, il faut réserver minimum 48 heures à l’avance (restaurant fermé le mercredi).
Activités
→ La cascade du voile de la mariée : pour s’y rendre, peu après la sortie du bourg de Salazie, prendre la route en direction du village de Hell-Bourg. Une courte marche de 1h30 A/R permet de se rendre à la piscine naturelle située aux pieds de la cascade.
→ Les chutes de Takamaka : depuis Bras-Panon, prendre la D53 en direction d’Abondance. Là, la route continue sur une quinzaine de kilomètres. Elle monte à travers une végétation belle et dense et se termine par une impasse devant une station EDF. De là, on a de jolis points de vues sur les chutes au loin.
→ Le Piton de la Fournaise
La randonnée du volcan – Durée : 5 heures A/R – Distance : 11 km – Dénivelé positif : 500 mètres – Altitude max : 2492 m. Depuis le point de départ situé au Pas de Bellecombe c’est-à-dire depuis le rebord de la caldeira (qu’on rejoint en 10 minutes depuis le gîte du volcan situé en léger contrebas), on descend un long escalier pour pénétrer dans l’enclos. On atteint alors le cratère Formica Leo en quelques minutes, qu’on ne résiste généralement pas à escalader. Puis il faut suivre les marquages blancs au sol en direction du Piton de la Fournaise, avant la montée finale qui conduit jusqu’au bord du cratère. A noter qu’après chaque éruption, certains sentiers sont fermés au public.
Le sentier du Nez Coupé de Sainte-Rose – Durée : 4 heures A/R – Distance : 9 km – Dénivelé positif : 350 mètres – Altitude max : 2361 m. Le départ est là aussi situé au niveau du parking du Pas de Bellecombe. Il longe en permanence le rebord de la caldeira et offre de superbes vues sur le petit cratère Formica Leo, les différentes coulées de laves et bien sûr le Piton de la Fournaise en toile de fond.
→ Survol de l’île en ULM : Félix ULM. La base est située au nord-ouest de l’île, c’est-à-dire à proximité des lagons mais à l’opposé du volcan. Félix ULM est le pionnier de l’ULM à La Réunion et nous avons apprécié son sérieux.
Comment peut-on savoir laquelle des 17.000 îles de l’archipel indonésien il faut visiter ? Comme tous ceux qui vont là-bas, nous nous sommes posé la question. Puis nous avons tranché en choisissant les îles de Java, Flores et Komodo, avec un final à Bali. Alors, pourquoi ce choix ?
Nous avons lu trois guides et nous avons épluché les blogs et les forums sur le web afin d’établir une liste des plus beaux sites indonésiens. Puis nous avons regardé dans quelle zone ces merveilles étaient les plus « concentrées ». Verdict : sur Java ! Ça tombe bien, cette île se trouve également être la moins chère pour les billets d’avion (nous sommes quatre quand même).
Quant à Flores, notre but est double en y allant. D’une part, sortir des sentiers battus. Cette île s’y prête bien car elle est assez reculée : les touristes se contentent généralement de visiter Bali voire Java et Lombok, mais poussent rarement plus loin. D’autre part, Flores est réputée entre autres pour le sublime parc marin de Komodo qui la borde à l’ouest.
Enfin, nous prévoyons de passer deux jours sur Bali en fin de séjour pour parer aux impondérables, afin de ne pas rater notre avion du retour pour la France : ce sera l’occasion de jeter un œil sur « l’île des Dieux », certes réputée mais sur-fréquentée paraît-il en juillet.
Ce périple en Indonésie est l’un des deux plus beaux voyages que nous ayons jamais faits, c’est pourquoi j’ai écrit un article assez long.
Il est plutôt destiné à ceux qui aiment voyager en immersion dans un pays pour en ressentir l’âme, et à ceux qui aiment rencontrer les habitants dans des endroits où il n’y a rien d’autre à faire ni à voir, loin des jolis sites touristiques que tout le monde visite. Car c’est dans ces endroits reculés et isolés que l’on prend une claque, genre Rendez-vous en terre Inconnue. Le récit détaillé qui suit essaie donc de retranscrire l’ambiance et le ressenti d’un tel voyage.
Mais si vous recherchez des infos plus rapidement sur ce magnifique pays, il vous suffit de cliquer sur les liens ci-dessous.
Sitôt sortis de l’aéroport de Yogya (prononcer Djodja), les chauffeurs de taxis, officiels ou pas, nous tombent dessus. Nous en choisissons un qui a l’air sympa et contrairement à bien des pays, les autres n’insistent pas. Il nous emmène à Borobudur où nous avons réservé deux chambres longtemps à l’avance dans le fameux Manohara Hotel : situé dans l’enceinte du temple de Borobudur, il permet à un nombre limité de privilégiés, à savoir tous ses clients, d’y accéder avant le lever du jour, alors que le gros des visiteurs doit attendre l’ouverture du temple à 9 heures pour y entrer.
Quand nous arrivons au Manohara, il est minuit et après une trentaine d’heures passées dans les avions et les aéroports, sans compter la fatigue due au décalage horaire, nous allons enfin pouvoir dormir un peu. Mais quatre heures seulement, car le réveil est prévu très tôt afin de ne pas rater le spectacle du lever du soleil sur le temple.
Borobudur le bouddhiste
C’est donc à l’état de zombies et à la lumière de nos frontales que, après la sonnerie assassine du réveil, nous prenons le chemin du temple depuis l’hôtel. Nous en montons les marches abruptes et arrivons à son sommet.
Les stupas du temple de Borobudur
Il y a un peu de monde mais pas trop. Petit à petit, le soleil va se lever et nous laisser un souvenir impérissable.
L’édifice, qui est le plus grand temple bouddhiste de la planète, est cerné par des volcans majestueux et domine palmiers et rizières. A ses pieds, on aperçoit la végétation exotique nappée de brume. Deux impressionnants volcans terminent ce paysage, et c’est exactement entre eux deux que le soleil va se lever.
Le volcan Merapi vu depuis le sommet du temple de Borobudur
Les sculptures du temple se dessinent d’abord en ombres chinoises avant de prendre une teinte orangée sous les premiers rayons du soleil.
Mais ce qui nous surprend le plus, c’est l’ambiance quasi- mystique qui règne là-haut. Le paysage est en effet sublimé par le calme ambiant, car contrairement à bien d’autres sites touristiques, ici chacun respecte scrupuleusement ce lieu sacré, et chuchote donc.
Quelques bouddhistes chantent sereinement, ce qui achève de rendre le moment inoubliable.
A bientôt onze et neuf ans, nos deux fils Victor et Arthur sont éblouis par le spectacle auquel ils viennent d’assister. Toutefois, leur estomac ne leur fait pas oublier que nous nous sommes levés très tôt sans manger. Aussi, taraudés par la faim, ils demandent à rentrer à l’hôtel pour le petit déjeuner.
Malgré la fatigue, le voyage commence bien et nous avons hâte de voir la suite…
Mise à jour
En 2022, les autorités ont décidé de réglementer l’accès au temple, afin de remédier aux dégradations dues à la surfréquentation de ce site exceptionnel :
Le prix a été multiplié par… 4 ! Soit 100 dollars au lieu de 25, ce qui fait beaucoup notamment quand on visite en famille.
Un quota de 150 visiteurs par heure et 1200 par jour a été instauré.
L’obligation, pour les touristes étrangers, de recourir aux services d’un guide, a été instituée.
L’accès au sommet du temple pour assister au lever du soleil est désormais interdit (néanmoins, pour y remédier, voir nos infos pratiques en fin d’article)
Prambanan l’hindouiste
Tout comme Borobudur non loin duquel il est situé, le temple de Prambanan est classé par l’UNESCO au patrimoine de l’humanité.
Ce temple hindouiste, merveille de l’art javanais du IXe siècle, nous impressionne par la délicatesse de ses nombreuses sculptures.
Le site est assez vaste et nous prenons le temps de le visiter malgré la forte chaleur qui nous accable. La lumière dure de la mi-journée ne le rend pas aussi féérique que Borobudur, que nous avons eu la chance de pouvoir visiter dès les premiers rayons du soleil.
De plus, l’heure de notre visite n’étant pas aussi indue que celle à laquelle nous avons découvert Borobudur, il y a du coup nettement plus de monde. Toutefois, la visite reste agréable car ce n’est pas non plus la grande foule. Nous passons le reste de l’après-midi à déambuler tranquillement au milieu des ruines de ce superbe temple.
Au final, Prambanan est impressionnant. Mais le lever du soleil sur Borobudur et la nature qui l’entoure est tellement beau que si c’était à refaire, nous visiterions Prambanan en premier pour ne pas être déçus, et Borobudur en second, en apothéose le lendemain au lever du soleil.
La veille de notre visite des temples, le courant était bien passé avec le chauffeur que nous avions rencontré à l’aéroport de Yogya et qui nous avait emmenés à Borobudur. Avant de le quitter, nous lui avions donc proposé de poursuivre la route ensemble quand nous aurions terminé la visite de Borobudur, ce qu’il avait accepté.
C’est donc lui qui vient de nous faire découvrir Prambanan et comme nous avons prévu de traverser la moitié ouest de Java (600 km), c’est lui qui va nous emmener jusqu’à Solo, notre prochaine ville-étape. Nous aimons bien voyager de cette manière, conduits en voiture par un local. Ça nous permet de faire les trajets tout en discutant : le chauffeur nous explique plein de choses sur son pays, que cela concerne l’aspect touristique (les sites à visiter…) ou l’aspect pratique (la vie quotidienne, la famille…).
Le reste du temps, nous prenons généralement les moyens de transports locaux : trains, bus, tuks-tuks etc. Grâce à ce savant mélange, nous nous sentons en immersion dans le pays.
La route entre Yogya et Solo est très fréquentée, par des voitures et des deux-roues qui conduisent évidemment n’importe comment. A plusieurs reprises tout au long du trajet, nous devons d’ailleurs calmer les ardeurs de notre ami au volant car il conduit lui aussi à l’indonésienne. Or, nous comptons bien arriver entiers à Solo ! Ce qui sera finalement le cas en fin de journée.
Une fois n’est pas coutume, nous allons dormir non pas dans un hôtel local mais à l’hôtel Ibis de Solo, histoire de nous reposer enfin un peu après l’interminable voyage depuis la France, le décalage horaire et la longue journée de découvertes que nous venons de vivre. En plus, Victor et Arthur vont pouvoir se délasser un peu dans la petite piscine de l’hôtel. On dormira à la roots une autre fois…
Le lendemain, après une bonne nuit de récupération, nous prenons le train pour la ville de Malang. Le voyage dure six heures que nous mettons à profit à la fois pour découvrir les paysages (rizières, volcans…) et nous reposer. La bonne surprise, c’est que le train n’est pas bondé. La mauvaise, c’est qu’en revenant des toilettes situées à quelques mètres seulement de nous, Victor nous informe que la porte du train à côté de laquelle il vient juste de passer est grande ouverte ! Nous vérifions et en effet, n’importe qui pourrait tomber là, alors que le train roule à pleine vitesse.
Juste avant d’arriver, les hauts-parleurs du train crachent un message que nous croyons vaguement comprendre : il y aurait plusieurs gares à Malang, mais nous ne savons pas à laquelle nous devons descendre. C’est ennuyeux car nous avons rendez-vous à la gare avec un chauffeur qui nous a été conseillé par une amie depuis la France, nous ne voulons donc pas le rater. Nous demandons de l’aide aux autres passagers en leur montrant nos billets, et ils nous expliquent avec un sourire permanent que notre gare, c’est la deuxième. Nous les remercions chaleureusement car sans eux, nous serions descendus à la première !
Une fois arrivés, nous rencontrons notre nouveau chauffeur, Slamet. Lui aussi est incroyablement souriant, comme tous les locaux que nous avons rencontrés depuis hier. Cette délicieuse particularité indonésienne se vérifiera sans exception pendant un mois, jusqu’à la fin de notre séjour.
Les volcans : le Bromo et l’Ijen
Nous allons donc passer trois jours avec Slamet, notre nouveau chauffeur qui va nous faire traverser une partie de son beau pays, de Malang à Banyuwangi. Nous avons prévu trois haltes : les volcans Bromo et Ijen, ainsi que la plantation Margo Utomo.
Lever de soleil sur le Bromo
Le meilleur moment pour admirer le Bromo, c’est l’aube car c’est à ce moment-là que les volcans du site (le Bromo et trois autres), éclairés par les premiers rayons du soleil, se parent de couleurs rougeoyantes.
Comme on doit donc se lever tôt, il y a deux possibilités : soit on passe la nuit précédente loin du site et il faudra se lever encore plus tôt pour avoir le temps de faire la route, soit on passe la nuit dans l’un des hôtels du petit village de Cemoro Lawang, situés dans un cadre incroyable sur le rebord de la caldeira face aux volcans. Dans ce cas, on est plus près et la route au petit matin est donc moins longue. Elle consiste à traverser la Mer de Cendres dans la nuit noire, puis à monter jusqu’au point culminant de la zone, le Mont Penanjakan qui culmine à 2800 mètres d’altitude. Nous avons choisi la deuxième option et passons donc la nuit dans ce petit village aux allures de camp de base du Bromo.
Avant d’aller nous coucher, nous dînons dans un petit warung, l’un de ces minuscules restos typiques : la salle ne dépasse pas les dix mètres carrés, il n’y a presque rien à manger et nous sommes les seuls clients. Pourtant, nous nous régalons et l’accueil, comme partout en Indonésie, est incroyablement souriant. Une panne d’électricité générale ajoutera un côté « bout-du-monde » à ce village subitement plongé dans un noir d’encre. Victor et Arthur, qui éclairent le chemin du retour à l’hôtel avec leur frontale, se sentent subitement une âme d’aventuriers…
Après une nuit glaciale passée dans notre petit hôtel, nous nous levons vers quatre heures du matin pour monter dans la Jeep qui va nous emmener au sommet du mont Penanjakan.
Le Bromo est l’un des volcans les plus visités de toute l’Indonésie, et il suffit de s’y rendre dès les premières lueurs du jour pour comprendre pourquoi.
A l’extrême-gauche, les petits points blancs sont les hôtels situés sur le rebord de la caldeira…
Pourtant, là-haut, nous comprenons vite que nous ne sommes pas les seuls à avoir choisi cette option matinale : des dizaines de Jeep stationnent déjà sur le bord de l’étroite route de montagne, en attendant le retour de leurs passagers descendus comme nous pour admirer l’aube sur ce site très prisé.
C’est donc au milieu de deux ou trois cents personnes que nous allons assister au lever du soleil qui, ici, est si réputé.
En contrebas de notre perchoir, trois volcans se font face : le Bromo, dont le cratère béant laisse échapper en permanence une colonne de fumée, ainsi que le Batok et le Kursi. En toile de fond, un quatrième volcan, le Semeru, domine ce paysage du haut de ses 3676 mètres. Ce volcan-là laisse normalement échapper un petit nuage de fumée environ toutes les demi-heures. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il y a un problème et il vaut alors mieux en être éloigné…
A l’horizon se succèdent à perte de vue les silhouettes de volcans nappés dans la brume : c’est la colonne vertébrale de Java, qui constitue une bonne partie de la fameuse ceinture de feu du Pacifique.
Au fond à droite, le Raung en éruption
Balade sur la crête du volcan
Puis on reprend la Jeep pour descendre au fond de la caldeira, d’où les dernières brumes disparaissent peu à peu. On se retrouve alors dans une vaste mer de cendres où la végétation tente en vain de reprendre ses droits, entre deux éruptions.
Victor et Arthur sont ébahis par le paysage lunaire de ce volcan actif. Nous marchons jusqu’au Bromo, sur le flanc duquel a été construit un long escalier : ce lieu est en effet sacré pour les hindouistes qui sont 200.000 à s’y rendre lors de leur pèlerinage annuel. L’escalier facilite donc leur ascension à cette occasion, et celle des touristes le reste de l’année.
Au sommet, on peut se balader sur l’étroite crête qui surplombe le cratère. Seule une rambarde, sur les cinquante premiers mètres de la crête, empêche les accidents. Au-delà, c’est aux risques et périls de chacun.
Bromo : l’intérieur du cratère
C’est de cette zone sécurisée que nous décidons d’admirer en famille le cratère béant, qui recrache en permanence une épaisse colonne de fumée. C’est l’occasion pour Victor et Arthur de découvrir la désagréable odeur d’œuf pourri qui vient chatouiller leurs narines : c’est celle du soufre, qu’ils reconnaîtront immédiatement deux jours plus tard, en arrivant au sommet d’un autre volcan réputé, l’Ijen.
Le cratère de l’Ijen : bienvenue en enfer…
Pour la énième fois en huit jours, nous nous levons avant le soleil et je dois bien avouer que ça commence à se voir sur nos visages. Mais une fois de plus, nous n’allons pas le regretter.
Arrivés aux pieds de l’Ijen en Jeep, il faut marcher sur un agréable sentier qui serpente en montant à travers la végétation à flanc de volcan. C’est notre hôtel qui s’est occupé de la réservation de la Jeep, avec Ahmat, le guide pour l’ascension. Ce dernier est un jeune qui adore raconter son pays. Ça tombe bien, nous sommes venus pour le découvrir.
Assez rapidement, il nous montre un volcan en éruption, le Raung. Ahmat nous l’a déjà montré une heure plus tôt lorsque nous sommes passés à proximité en voiture, mais nous ne l’avions pas bien vu car il faisait nuit. Alors que maintenant, on en est plus éloigné mais on voit bien les quantités de cendres noires qu’il recrache dans le ciel bleu.
Le Raung en éruption
Nous poursuivons notre chemin tranquillement, en discutant avec les gens que nous croisons, comme ce ramasseur de feuilles d’eucalyptus rencontré au milieu de nulle part.
Rencontres pendant l’ascension de l’Ijen
La randonnée prend environ deux heures pour arriver au sommet. Elle ne présente aucune difficulté particulière mais comme le chemin monte en permanence, et qu’il est situé à une altitude non négligeable (2300 mètres environ à son arrivée), il peut s’avérer un peu fatigant pour qui n’a pas l’habitude. Dans la deuxième moitié, nous finissons par nous retrouver au-dessus d’une mer de nuages.
Et enfin, c’est l’arrivée sur le rebord du cratère, qui culmine un peu plus loin à 2386 mètres d’altitude. Au bout du chemin avec lequel nous en terminons, nous laissons derrière nous la mer de nuages et quelques arbres morts, qui n’ont visiblement pas apprécié l’inhospitalité des lieux.
Et face à nous, c’est le volcan. Une épaisse colonne de fumée à l’odeur fortement soufrée s’en échappe.
En contrebas de cet univers minéral s’ouvre un cratère tapissé de roches jaunes, dont la couleur étonnante est due aux dépôts de poussières de soufre.
Au fond et sous un ciel d’un bleu profond repose un joli lac vert. D’apparence calme, ce lac d’acide fume partout. Certains viennent s’y baigner, paraît-il, pour soigner divers problèmes cutanés. Et au vu de la fumée qui s’échappe de la surface, on peut comprendre qu’ils ressortent de leur bain complètement décapés. Il faut dire que parmi tous les lacs d’acide de la planète, c’est celui-là qui détient le record du monde d’acidité : 0,15 de PH !
Un bagne à ciel ouvert
L’endroit est irréel. Pourtant, le contraste s’avère vite saisissant entre la beauté des lieux et le calvaire des hommes qui y travaillent.
Au cœur du cratère
Car en effet, le soufre constitue une matière première précieuse pour les industries pharmaceutique et cosmétique notamment. Il jaillit un peu partout au fond du cratère et passe successivement par les trois états : gazeux, liquide puis solide. C’est ce qui provoque la grosse colonne de fumée.
Une centaine de mineurs ramassent les blocs de soufre, en inhalant à longueur de journée cette épaisse fumée jaune qui encrasse leurs poumons. Parfois, des bulles d’acide pouvant mesurer plusieurs dizaines de mètres de diamètre remontent le lac jusqu’à la surface. Là, en éclatant, elles peuvent remplir de gaz toxiques la partie profonde du cratère, celle justement où travaillent les mineurs. Dans les années 80, certains d’entre eux y ont laissé la vie.
Après avoir collecté le soufre, les mineurs chargent les blocs dans leurs paniers qu’ils portent sur leurs épaules à raison de… quatre-vingts kilos par mineur !
Et pourtant, leur calvaire ne fait que commencer : voûtés sous leur charge de soufre – lequel n’a jamais aussi bien porté son nom – il leur faut plusieurs heures pour transporter leur marchandise sur quelques vingt kilomètres, soit l’équivalent d’un semi-marathon ! Ils remontent d’abord les pentes escarpées du volcan (deux cents mètres de dénivelé) sous un soleil de plomb. Puis arrivés au sommet, il leur reste encore une longue marche avant de pouvoir enfin se délester de leur fardeau.
Certains d’entre eux ont le corps marqué par les séquelles de ce métier inhumain : leurs épaules sont déformées par des excroissances parfois aussi grosses que des boules de pétanque.
Évidemment, ils sont payés une misère : l’équivalent de deux cents euros par mois. Et comble du cynisme, la société chinoise qui les exploite se permet de leur faire payer tous les matins le bref trajet en camion qui les emmène de leur village à l’Ijen, serrés comme du bétail. Leur espérance de vie est estimée entre 40 et 50 ans…
Mais plus que leur souffrance quotidienne, ce qui nous aura marqués chez ces mineurs, c’est leur sourire finalement assez fréquent malgré une telle adversité. Une leçon pour moi, qui décide sur le champ que je ne me plaindrai plus jamais au bureau…
Merci à Géo.fr, qui a sélectionné certaines images de cet article sur les mineurs de l’Ijen afin d’illustrer sa page Facebook.
La plantation Margo Utomo
Pour faire passer agréablement le temps sur la route entre le Bromo et l’Ijen, une bonne option consiste à s’arrêter visiter la plantation de Margo Utomo.
220 kilomètres en 4h30, c’est le programme de notre après-midi post-Bromo sur les routes indonésiennes. Nous avons réservé deux chambres doubles au Margo Utomo Agro Resort. Elles sont situées dans de petits bungalows posés au milieu d’une végétation tropicale luxuriante, fleurie et très bien entretenue. Avec une grande piscine en prime, ce complexe semble luxueux mais reste en fait très abordable.
Il existe la possibilité de faire une visite guidée de la plantation. Ça tombe bien car nous voudrions montrer à Victor et Arthur comment se présentent certains produits exotiques à l’état naturel, avant d’atterrir complètement transformés, dans leur assiette en France.
Notre guide, dont le sourire ne quitte jamais le visage, nous explique et nous montre comment on cultive le café, le cacao, la muscade, la vanille etc. Elle nous fait tout sentir, voire goûter quand c’est possible.
Grains de café séchant au soleil
Ainsi, lorsqu’elle fait humer la cannelle à Arthur les yeux fermés sans lui dire ce que c’est, il fait immédiatement une association d’idée : « Mmmh, ça sent le gâteau » !
Puis un employé fait l’admiration des enfants en grimpant aux cocotiers à mains et pieds nus, aussi facilement que si c’était un escalier, pour cueillir quelques noix de coco.
Ensuite, la guide nous montre du teck… sous forme d’arbres. Ben oui, nous n’en avions jamais vu que sous forme de tables de jardin jusque là !
Elle cisaille également l’écorce d’un hévéa, le fameux « arbre à caoutchouc » : les enfants sont subjugués par cette substance qui se transforme en quelques secondes en latex.
Nous terminons la visite par le four au-dessus duquel bout du jus de coco, auquel nous avons le droit de goûter et qui s’avère un pur régal.
Bref, une superbe petite leçon de choses que cette visite guidée, parfaitement adaptée aux enfants mais aussi aux adultes.
FLORES ET LE PARC MARIN DE KOMODO
Après avoir admiré les merveilles de Java, nous nous dirigeons vers l’île de Flores et le parc marin de Komodo : ce dernier vient tenir compagnie aux temples de Borobudur et Prambanan sur la liste des sites indonésiens classés par l’UNESCO au patrimoine de l’humanité.
Ce parc marin est situé dans le fameux « triangle de corail », considéré par les biologistes marins comme l’épicentre de la vie sous-marine dans le monde. En d’autres termes, les fonds sous-marins sont ici d’une beauté et d’une richesse exceptionnelles.
La plupart des îles de ce parc sont soit désertes et paradisiaques, soit habitées par des pêcheurs vivant dans de petits villages sur pilotis. Mais quelques-unes d’entre elles abritent aussi les fameux « dragons » de Komodo, ces varans géants carnivores uniques au monde.
Pour visiter tous ces sites, nous allons faire une croisière de rêve sur un petit bateau typique, avant de terminer notre visite de la région par l’île de Flores, qui borde le parc de Komodo.
La croisière de rêve, d’île en île
Nous quittons Java par la petite ville de Ketapang, à l’extrémité orientale de l’île. Nous n’allons pas tarder à comprendre pourquoi le bus dans lequel nous montons s’appelle « Express » : le ticket de bus Ketapang (Java) – Denpasar (Bali) comprend la courte traversée en bateau entre les deux îles, puis nous emmène à grande vitesse vers le centre de Bali, au prix parfois de quelques slaloms rapides entre les voitures qui arrivent en face. Notre chauffeur n’ayant pas l’air d’avoir été informé que son bus était doté d’une pédale de frein, c’est assez vite que nous arrivons à bon port.
Après une nuit passée dans un hôtel sans charme, nous gagnons l’aéroport où nous sommes censés prendre l’avion pour Labuan Bajo (île de Flores). « Censés », car cela fait quelques jours que le Raung crache ses cendres sans discontinuer dans le ciel, comme nous avons pu le voir la veille depuis les pentes de l’Ijen. Rien de très inhabituel dans ce pays volcanique sauf que depuis deux jours, la situation a empiré : ses rejets sont de plus en plus hauts, noirs et denses, ce qui commence à menacer la circulation aérienne dans toute la région.
Nous pouvons finalement prendre notre avion mais nous apprendrons le lendemain que peu après notre vol, l’aéroport de Denpasar a dû fermer. Cela durera une quinzaine de jours, après quoi il rouvrira quelques jours puis refermera à nouveau etc. Au total, ce sont plusieurs dizaines de milliers de voyageurs du monde entier qui seront bloqués soit à Bali, soit à l’étranger en direction de Bali. Nous avons donc eu beaucoup de chance cette fois-ci. Nous ne le savons pas encore mais ce ne sera plus le cas dans quelques jours…
La baie de Labuan Bajo
A Labuan Bajo, nous passons la soirée à flâner sur une longue plage déserte où nos fistons se baignent jusqu’à la tombée de la nuit. L’endroit est calme et la douceur de vivre qui baigne les lieux rend le moment à la fois simple et inoubliable.
Après une nuit passée dans un excellent petit hôtel situé sur les hauteurs de la ville (le Golo Hilltop Hotel, voir les infos pratiques tout en bas), nous nous dirigeons vers le port au petit matin.
Nous y faisons la connaissance de Sofyan, le capitaine d’un bateau traditionnel de vingt mètres de long par trois de large, avec qui nous allons naviguer pendant trois jours dans les eaux magiques du parc marin de Komodo.
Le port de Labuan Bajo
Il n’est pas difficile de se concocter une petite croisière de rêve de ce type : il suffit de déambuler sur les pontons où sont alignés les bateaux colorés et de discuter avec leur capitaine. On peut soit chartériser un bateau à plusieurs afin de faire baisser le prix, soit s’offrir une croisière privée. Dans les deux cas, on détermine à l’avance le trajet à réaliser.
Nous nous retrouvons donc tous les quatre sur ce joli bateau conduit par Sofyan et son équipage : Juna le cuisinier, Yon le mousse et Kevin le mécano. Dans la plus pure tradition indonésienne, ils seront tous les quatre adorables avec nous de bout en bout.
Pour ne rien gâter, la nourriture de Juna est simple mais succulente, et ça nous fait tellement de bien de manger enfin autre chose que du Nasi Goreng, après une semaine de ce menu quasi-unique sur Java et Bali.
Au moment d’appareiller, le ciel est étonnamment noir et n’incite pas à l’optimisme.
Ça tombe mal car nous n’avons qu’une envie : jeter l’ancre à proximité d’une petite île déserte afin d’aller piquer une tête dans ses eaux tièdes et translucides. Nous en avons rêvé tout l’hiver depuis la France. Heureusement, après avoir pris la mer, les nuages vont disparaître petit à petit et c’est sous un ciel plus clément que nous accostons sur notre première île.
Nous plongeons, nageons et observons enfin nos premiers poissons. Ce modeste site de snorkeling, sans être exceptionnel, nous permet déjà d’apercevoir de nombreux coraux et poissons multicolores.
La faune du parc de Komodo : renards volants, dragons et diables de mer !
Puis vient le soir, où nous allons avoir la chance de vivre une expérience inattendue. Le bateau s’arrête tout d’abord à quelques encablures d’un îlot d’apparence anodine : il est entièrement recouvert d’une mangrove inextricable et ne dépasse pas les cent mètres de long.
Au fur et à mesure que le soleil se couche, de petits cris s’échappent de la végétation. Ils deviennent de plus en plus forts, jusqu’à ce qu’un volatile s’extirpe de la mangrove. C’est ce que les locaux appellent un « renard volant ». Un deuxième le suit, puis un troisième et ainsi de suite.
Il s’agit de chauve-souris géantes de 1,50 mètre d’envergure, qui survolent toutes notre bateau à grands cris pour aller passer la nuit sur une autre île. Elles sont finalement des milliers et des milliers à suivre inlassablement ce chemin pendant plus d’une heure. Comme tous les jours, elles reviendront le lendemain matin juste avant l’aube, et ainsi de suite…
Nous reprenons la mer dans la pénombre pour aller jeter l’ancre une heure plus tard, à l’abri d’un autre îlot. Nous distinguons vaguement son ombre non loin du bateau mais nous ne verrons réellement à quoi il ressemble que le lendemain matin, au lever du soleil.
Pendant le dîner sur le pont avant, nous surprenons parfois une tortue qui vient sortir la tête de l’eau, afin de prendre une bonne bouffée d’air à un ou deux mètres du bateau, avant de replonger tranquillement au milieu du plancton phosphorescent.
L’aube, vue depuis notre bateau où nous venons de passer la nuit au mouillage
Le lendemain matin, nous partons faire une courte escale au mouillage sur un site nommé Manta Point : c’est un spot de plongée où l’on est susceptible d’observer des raies mantas (6 mètres d’envergure). Quand nous arrivons, il n’y a qu’un seul bateau de plongée sur le site, qui ne restera d’ailleurs pas bien longtemps, nous laissant rigoureusement seuls au monde dans ce site de rêve. Avant de nous mettre à l’eau pour faire du snorkeling, nous la trouvons si translucide que nous avons l’impression… qu’il n’y a pas d’eau du tout et que les coraux sont à l’air libre !
C’est dans ce cadre paradisiaque qu’il m’arrivera pourtant une mésaventure : le petit caisson étanche (enfin, en théorie) de mon appareil photo compact prend subitement l’eau. Je me dépêche de gagner le petit îlot de rêve qui nous tend les bras un peu plus loin mais c’est trop tard : le compact et l’excellente optique Leica dont il est doté sont morts. Pour moi qui suis plongeur et qui rêvais depuis si longtemps de faire des photos et des vidéos sous-marines dans cette région du monde (le fameux triangle de corail), c’est une catastrophe. Mais bon, je repense aux mineurs de l’Ijen qui m’ont décidément marqué, et je comprends vite que j’ai finalement de la chance d’être là.
Je savoure donc ce petit îlot de 80 mètres de long à peine pour une dizaine de large. Avec Marie et les enfants, nous marchons le long de sa longue langue de sable blanc, à l’extrémité de laquelle quelques oiseaux de mer picorent à manger dans le sable, les pattes plantées dans l’eau transparente. Pour les photos sous-marines, je prendrai le petit appareil compact étanche des enfants. Il est basique mais finalement, les images seront correctes :
Ce parc marin est un pur joyau et Victor et Arthur, qui ne se séparent plus de leur masque, sont heureux comme des poissons dans l’eau.
Pendant la croisière, nous observerons, outre les tortues, deux dauphins qui croiseront notre route en passant sous le bateau.
Les petits villages de pêcheurs
Bienvenue dans Rendez-vous en Terre Inconnue !
Le programme de cette délicieuse croisière ne se va pas se cantonner à des baignades. Car ici, toutes les îles ne sont pas forcément désertes, et nous avons prévu de nous rendre sur celles qui abritent de petits villages de pêcheurs, afin d’en rencontrer les habitants.
C’est ainsi que nous accostons sur le fragile ponton de l’une d’entre elles, qui compte à peine une cinquantaine de cases.
A bien les regarder, nous comprenons qu’il faudrait sans doute bien moins qu’un tsunami pour tout dévaster ici…
De plus, nous nous sentons d’emblée gênés au vu de l’extrême pauvreté qui règne là. Mais les habitants vont vite nous faire changer d’avis. Sofyan, le capitaine de notre bateau, nous guide entre les « maisons » sur pilotis (en général de frêles amas de bois et de tôles) et très vite, nous devenons malgré nous l’attraction du jour, notamment auprès des enfants, qui sont nombreux à nous escorter.
C’est donc sous bonne garde que nous traversons le village. Nous nous arrêtons devant chaque case pour en saluer les habitants. Tous arborent un grand sourire et nous disent quelques mots. Certains nous demandent de les photographier avec nos deux fils car ce n’est pas tous les jours qu’ils voient des petits blondinets comme ça. Sofyan fait office pour l’occasion de traducteur, en anglais, et tous les habitants nous parlent avec un sourire jusqu’aux oreilles.
La première question que chacun d’entre eux nous pose consiste à savoir d’où nous venons. Nous répondons inlassablement que nous sommes français. Puis nous discutons avec eux de tout et de rien.
L’ambiance est d’une grande simplicité, et l’extrême gentillesse des habitants s’avère déconcertante. Du coup, nous n’avançons pas très vite car nous nous attardons devant chaque case.
Petite sieste entre deux cases…
Si nous avons besoin de Sofyan pour nous traduire en anglais le Manggarai Barat, la langue locale, Victor et Arthur communiquent beaucoup plus facilement avec les enfants du village grâce à une langue universelle : le foot.
Ils se sont très vite fait mettre le grappin dessus par les enfants de l’île et jouent au milieu du village avec un ballon de fortune, fabriqué en petits morceaux d’écorces souples. Les habitants forment un cercle autour d’eux, tout le village semble réuni là et chaque visage arbore un grand sourire.
Rarement au cours de nos voyages nous avons rencontré des habitants aussi souriants qu’ici. Voire jamais.
Devant le seul bâtiment en dur du village : l’école
Nous faisons une petite visite de l’école, non pas pour faire bosser nos enfants au beau milieu des vacances, mais pour leur montrer une école du bout du monde. Ils sont sidérés par l’état des classes : murs délabrés, posters déchirés, tables en piteux état etc.
Bizarrement, l’école est le seul endroit où les enfants du village nous ont un peu lâchés ! Car le reste du temps depuis notre arrivée, ils nous suivent de près : ils sont curieux, joueurs, rieurs…
Mais c’est l’heure de partir et en rejoignant le bateau, le sourire ne quitte plus nos visages : c’est contagieux, les habitants nous l’ont transmis.
C’est donc le cœur léger que nous appareillons après ce grand moment partagé avec les îliens. Nous prenons conscience que, bien qu’ils ne possèdent rien, bien qu’ils ne bénéficient sans doute pas de la moindre protection sociale par exemple contrairement à nous, ces gens respirent tout simplement la joie de vivre. Leur sourire illumine autant leur village que nos mines déconfites assombrissent le métro ou le tram chaque matin, nous qui avons pourtant tellement plus de choses.
Paradoxalement, j’avoue que je n’échangerais pas ma place avec la leur, mais je ne peux pas m’empêcher de me questionner… Après les mineurs de l’Ijen, voilà encore une bien belle claque.
Nous poursuivons notre petit bonhomme de croisière avec une nouvelle escale, au mouillage cette fois, en compagnie de quelques autres bateaux. Nous sommes à quelques encablures d’une plage qui est parfois fréquentée par des dragons. Nous n’en verrons pas. En revanche, nous nous en donnons à cœur joie pour faire du snorkeling au milieu de fonds éblouissants, et en enchaînant les plongeons depuis les trois mètres de haut du bateau.
Puis Yon le mousse sort deux paddles et, avec Kevin le mécano, ils invitent Victor et Arthur à les accompagner pour s’amuser dans l’eau. Nous découvrons alors un autre Kevin : plutôt taciturne jusque-là, il devient subitement adorable. Ils s’amusent tous les quatre comme des enfants, en passant plus de temps à tomber dans l’eau qu’à ramer, à coups de grands éclats de rire.
Puis nous accosterons sur deux autres îles de pêcheurs, les deux principales de la zone : Rinca puis Komodo.
Elles sont sensiblement plus grandes et visiblement plus habituées à recevoir des occidentaux. Résultat, l’accueil y est moins chaleureux.
Partout, le poisson sèche sur de grands étendoirs pendant que les pêcheurs nettoient les bateaux et réparent leurs filets. On sent bien l’omniprésence de la mer, qui constitue ici l’indispensable garde-manger des habitants. Si les grands sont donc au travail, les plus petits ici aussi nous accompagnent partout.
Nous saluons chaque habitant que nous croisons dans le village mais nous sentons bien qu’ici, contrairement à la petite île sur laquelle nous étions précédemment, le voyageur occidental n’est pas un oiseau si rare. Et nous avons beau être les seuls visiteurs ce jour-là, les habitants ne sont pas spécialement demandeurs de contact. Nous les laissons donc tranquilles en nous contentant d’échanger seulement avec ceux qui viennent spontanément vers nous.
Puis Sofyan nous emmène sur les hauteurs de l’île. Nous traversons un petit bout de forêt où nous ne pouvons pas nous empêcher de scruter la végétation, qui pourrait cacher un varan géant à l’affût. Mais rien. Nous finissons par arriver à un puits qui fait office de salle de bains commune à ciel ouvert : une dizaine d’habitants s’y lavent en effet, et puisent de l’eau. Et oui, il n’y a pas de robinets dans les cases, ici.
Nous retournons dans le village où un « élu » nous attend de pied ferme : à notre grande surprise, il nous demande de payer un ticket d’entrée ! Il nous emmène à l’autre bout du village et nous fait entrer dans ce que nous assimilons à la « mairie », puis nous fait régler les tickets d’entrées, facturette officielle à l’appui.
En discutant avec lui des fameux dragons, que nous reviendrons voir demain sur l’île voisine de Rinca, il nous explique qu’il y a quelques années, un enfant du village, âgé d’une dizaine d’années, s’est fait surprendre et tuer par l’un de ces varans. Cela fait longtemps mais il est encore marqué en nous en parlant.
Nous quittons Komodo, à la tombée de la nuit et sous la pluie, en étant prévenus que demain nous devrons redoubler de prudence et bien écouter le guide, lorsque nous serons au milieu des varans…
Les dragons de Komodo
L’objectif du jour : approcher les fameux « dragons » de Komodo dans leur habitat naturel…
Après une nouvelle nuit à bord, et une fois le copieux petit déjeuner habituel ingurgité, nous appareillons pour Rinca.
Avec Komodo et quelques petites îles, elle fait partie de celles où l’on peut rencontrer les fameux dragons. Mais comme il paraît que ces varans sont de plus en plus difficiles à apercevoir sur Komodo, et assez rares sur les petites îles, c’est sur celle de Rinca que nous avons décidé d’aller à leur rencontre.
Des prédateurs au sommet de la chaîne
Ces varans géants, qui sont les plus grands lézards de la planète, sont carnivores. Les singes qui pullulent dans ce coin hostile font bien partie de leur menu, mais les dragons sont surtout capables de s’attaquer à du gibier bien plus gros : des cerfs et des buffles.
La salive de ces énormes reptiles est une concentration phénoménale de bactéries, proche du venin. Ainsi, quand ils infligent à leur proie une petite morsure d’apparence anodine, leur victime peut agoniser pendant plusieurs jours avant de mourir.
La langue fourchue des varans, qui conduit leur sens olfactif, leur permet alors de sentir l’odeur de la charogne de loin. Grâce à elle, ils n’ont plus qu’à se laisser guider pour se régaler.
Mais surtout, ces reptiles sont de véritables machines de guerre : frôlant parfois les quatre mètres de long, ils courent jusqu’à 25 km/h en pointe, ils savent nager et ils peuvent grimper aux arbres. Bref, difficile de leur échapper, et les attaques sur les humains ont beau être rarissimes (deux seulement contre des touristes depuis 1974, et quelques-unes contre des locaux), mieux vaut se méfier.
Enfin, leur voracité est telle que lorsqu’ils dévorent une chèvre, par exemple, ils n’en laissent pas une miette : ni le crâne, ni même les cornes.
La balade avec un guide officiel est donc obligatoire. Ce qui nous surprend d’emblée, c’est qu’il n’est armé que d’un simple bâton fourchu, censé imiter la langue en Y des dragons. Cela suffit, paraît-il, à repousser la bête qui s’approcherait d’un peu trop près…
A peine arrivés sur Rinca, nous rencontrons notre guide. Il s’appelle Fidell Casthro (avec cette orthographe-là). Il n’a pas le temps de nous donner les consignes élémentaires de sécurité que Marie nous alerte : elle vient de se faire piquer au pied par une bestiole non identifiée. Fidell nous explique que c’est sans doute une mouche car ici, si les lézards mordent, les mouches piquent ! La piqûre n’a rien de grave mais elle est douloureuse. Ça commence bien, ce premier contact avec la faune locale…
A propos de faune justement, Fidell nous donne donc ses consignes et la première d’entre elles n’est pas du tout celle à laquelle nous nous attendons : il nous explique en effet que dans la forêt que nous allons traverser, il faudra nous méfier avant tout… des serpents ! Certains mordent pour inoculer leur venin, tandis que d’autres le crachent. Charmante, décidément, cette petite balade qui nous attend.
Puis il insiste sur la distance minimale à respecter par rapport aux dragons : jamais moins de cinq mètres. Enfin, il nous demande de ne surtout pas nous éloigner de lui, par sécurité. Mais franchement, il n’avait pas besoin de le préciser car avec toutes ces infos sur la faune qui nous cerne, nous avions bien l’intention de lui coller aux basques.
Expédition en territoire hostile
A peine partis, le premier dragon que nous rencontrons à proximité du baraquement des guides est un juvénile : « seulement » deux mètres de long. Les dragons viennent souvent ici car de petits restes de nourriture peuvent traîner.
Il y a quelques mois, un dragon a pénétré à l’intérieur d’un baraquement et a attaqué puis mordu le guide qui se trouvait dedans. Ce dernier a pu prendre la fuite et se faire soigner, ce qui lui a permis de rester en vie, mais Fidell nous montre sur son téléphone portable une photo de la morsure de son collègue, qui est aussi son ami. La blessure n’est vraiment pas belle à voir. Nous sommes impressionnés par cette chair tuméfiée, et nous aurions largement préféré qu’il nous montre cette photo après notre traversée de la forêt plutôt qu’avant…
Au moment de nous aventurer dans la végétation à la recherche de dragons adultes dans leur milieu naturel, j’avoue être le seul de la famille à ne pas être rassuré. J’en aurais presque un peu honte mais bon, en tant que père et mari qui a sa fierté, je fais comme si de rien n’était.
Et après cinq minutes de marche à peine, nous nous retrouvons nez-à-naseaux avec deux dragons qui viennent de s’accoupler à proximité de leur nid (un grand trou en forme de L dans le sol). Ils sont plus ou moins enlacés et semblent savourer le moment, à tel point que ces monstres nous paraîtraient presque attendrissants. Nous sommes à cinq mètres d’eux à peine et la scène, qui nous rappelle tout de suite un accouplement de lions auquel nous avions assisté en Tanzanie, nous paraît surréaliste.
Couple de dragons juste après l’accouplement
A dix mètres de là, un troisième varan, un gros mâle, rôde dans la végétation.
Fidell nous explique que les deux mâles se sont battus pour obtenir les faveurs de la femelle et que le vaincu – celui qui est à l’écart – n’a peut-être pas encore dit son dernier mot.
Et en effet, il fait alors un grand détour d’une cinquantaine de mètres pour se faire oublier, avant de fondre sur son rival ainsi que la femelle à laquelle il n’a toujours pas renoncé. Arrivé à deux mètres d’eux, il pousse un espèce de soufflement sourd qui nous fait sursauter. Fidell se précipite sur nous, nous fait reculer de quelques mètres et fait écran entre les dragons et nous.
L’autre mâle ne se laisse pas faire et met à nouveau l’assaillant en fuite, tout en s’agrippant de plus belle à sa conquête. Impressionnant.
Un dernier pour la route…
Après cette petite montée d’adrénaline, nous sortons de la forêt. Sous le soleil déjà chaud du petit matin, nous marchons à découvert sur un étroit sentier, au milieu d’herbes hautes couleur paille. Nous ne voyons pas trop ce qu’il y a dedans et nous préférons ne pas le savoir ! Nous accélérons le pas jusqu’au sommet où nous sommes heureux d’arriver : là, nous prenons quelques minutes pour apprécier la jolie vue dégagée sur la baie qui nous fait face.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos émotions. Car sur le chemin du retour, à cinq petites minutes de marche du bateau par lequel nous sommes arrivés sur l’île, nous croisons un autre guide qui attend là en compagnie d’une bonne dizaine de touristes. Ils viennent d’arriver en bateau eux aussi et par sécurité, ils ne vont pas plus loin car ils sont trop nombreux pour un seul guide.
Fidell nous demande alors si cela nous dérange de rentrer tout seuls au bateau par le chemin que nous avons pris à l’aller, pour qu’il puisse aider son collègue à prendre en charge ce groupe de visiteurs. Il nous assure qu’il n’y a plus aucun danger et nous acceptons donc, bien que n’étant pas complètement rassurés.
Et évidemment, à mi-chemin, alors que nous tentons de faire accélérer Victor et Arthur qui flânent, un craquement de branches nous fait craindre une mauvaise rencontre. Il provient de la mangrove située en léger contrebas du chemin. C’est encore un dragon, certes juvénile mais qui mesure deux bons mètres de long quand même. Il a beau ne prêter aucune attention à notre présence, nous prenons notre courage à deux mains… et fuyons immédiatement en direction du bateau ! Où nous arrivons deux minutes plus tard sans encombre pour reprendre la mer.
Rinca – Bateau de plongeurs au mouillage
Cette escale était incontournable car les dragons de Komodo sont connus dans le monde entier. Il aurait donc été dommage de naviguer dans les environs sans aller les observer. En y réfléchissant a posteriori, nous réalisons que nous avons croisé finalement très peu de touristes sur Rinca, et que nous avons pu observer plusieurs dragons sans difficulté, à quelques mètres de nous seulement. Un grand moment donc que cette petite escapade.
Nous reprenons la mer en faisant une dernière halte snorkeling au moment du repas de midi.
Cette croisière exceptionnelle de trois jours se termine et en écrivant ces lignes, je repense à Sofyan, Juna, Yon et Kevin grâce à qui nous avons vraiment passé trois jours inoubliables.
Juna, le cuisinier, à la barreSofyan, le capitaine, devant l’école d’un petit village de pêcheursYon, le mousse, figure de proue du navireKevin, le mécano, en pleine action
Flores : l’Indonésie authentique
Située à six cents kilomètres à l’est de Bali et méconnue, Florès est une île verdoyante, constellée de volcans et peu peuplée. Elle a tout pour plaire aux amoureux de la nature en recherche d’authenticité : c’est pour ça que nous l’avons choisie.
Quelques jours plus tôt sur Java, lorsque nous avions vu le Raung en éruption, nous ne savions pas encore qu’il allait interrompre le trafic aérien indonésien au cours des semaines suivantes, bloquant à Bali et aux alentours, ainsi qu’à l’étranger à destination de Bali, quelques dizaines de milliers de voyageurs.
Ayant pu prendre in extremis l’un des derniers vols au décollage de Denpasar (Bali) et à destination de Labuan Bajo (Flores) avant la fermeture de ces deux aéroports, nous étions très heureux d’avoir eu une telle chance. Mais ce que nous ne savions pas à ce moment-là, c’est qu’après notre croisière, nous serions bloqués à notre tour à l’aéroport de Labuan Bajo ! Nous avions prévu un vol court vers Ende, dans le centre de l’île mais c’est impossible : tous les vols de Labuan Bajo sont annulés à cause du Raung.
Il nous faut donc tirer un trait sur le Kelimutu, un volcan qui a l’air magnifique avec ses trois lacs d’acide aux couleurs fluos, ainsi que sur la rencontre des Lio, une ethnie qui vit non loin de là dans de superbes petits villages authentiques. Le coup est un peu dur pour nous car ces endroits nous faisaient rêver, mais dans le pays le plus volcanique de la planète, c’est un peu le revers de la médaille : on doit vivre au rythme des volcans. Il va donc falloir improviser de nouvelles visites et l’avantage avec l’Indonésie, c’est qu’il y a toujours de beaux endroits à découvrir, où qu’on se trouve.
Nous décidons de passer la journée à chercher tranquillement un plan B. Mais l’excellent Golo Hilltop Hotel dans lequel nous venons de passer la nuit au retour de la croisière, est complet pour la nuit prochaine. La première urgence consiste donc à trouver un autre hébergement. Nous trouvons notre bonheur mais il s’agit d’un hôtel situé à l’exact opposé de la ville. Et là, les bras nous en tombent : le personnel du Golo Hilltop nous propose de nous emmener tous les quatre en voiture, gratuitement, chez son concurrent ! Il n’est pas situé bien loin c’est vrai, mais quand même : le geste a une certaine classe.
Une fois sur place, pendant que Victor et Arthur barbotent dans les eaux indonésiennes (notre nouvel hôtel a les pieds sur la plage…), Marie et moi cherchons tranquillement comment tuer les quelques jours que nous avons devant nous. Après avoir fouillé le guide papier que nous avons emporté (la connexion internet de l’hôtel est trop mauvaise pour nous permettre de chercher par ce biais), nous décidons de faire une incursion dans l’arrière-pays afin de rencontrer l’ethnie locale : les Manggaraï Barat. C’est d’ailleurs la même que celle qui vit sur les petites îles de pêcheurs d’où nous venons.
La destination est donc choisie, mais comment y aller ? Nous repensons alors à Ali, le propriétaire du bateau sur lequel nous venons de voguer d’île en île pendant trois jours : à notre retour de croisière, il était venu nous accueillir au port pour vérifier que tout s’était bien passé, et il nous avait donné son numéro de téléphone, au cas où nous aurions encore besoin de ses services. Nous ne pensions pas que ce serait le cas mais finalement, si ! Nous l’appelons donc et il vient nous rencontrer à l’hôtel pour nous expliquer qu’il a une voiture conduite par un jeune local, Christo, qui peut nous emmener à travers l’ouest de Flores pour deux ou trois jours. Nous tombons rapidement d’accord sur les modalités et prenons rendez-vous pour le lendemain matin.
Flores : la côte sud-ouest
Après cette journée de recherches et de détente, et après la nuit qui s’ensuit, nous rencontrons Christo au petit matin, avec qui nous allons donc faire la route pendant quelques jours. Le seul inconvénient, c’est qu’il parle un peu seulement l’anglais. Le nôtre n’est pas excellent mais le sien est carrément rudimentaire, ce qui nous limite dans la conversation. En tout cas, il est fier de nous faire découvrir son beau pays et nous arrête dans les meilleurs endroits.
Sur les plages, il faut quand même faire très attention car la mer est animée par de forts courants : rien à voir avec les eaux calmes des îles de Komodo dans lesquelles nous venons de passer trois jours.
Avant d’arriver sur cette longue plage qui, sans notre présence, serait intégralement déserte à l’exception de quelques buffles, Christo nous a demandé s’il pouvait faire une halte pour faire monter dans la voiture un ami à lui. C’est monnaie courante dans ce genre d’endroits : le copain est un local censé bien connaître la région et nous guider gratuitement. Comprendre : « les pourboires sont acceptés », même s’ils ne l’évoqueront pas une seule fois. Cette forme de tourisme équitable ne nous pose aucun problème, bien au contraire.
Ahmed, c’est le nom du copain, nous accompagne donc et nous fait découvrir des endroits sympas et simples, et où nous ne croiserons pas le moindre touriste. Un vrai plaisir que ce dépaysement.
Les deux copains : Christo le chrétien et Ahmed le musulman
Un petit mot ici sur la religion en Indonésie : la constitution reconnaît six religions officielles (islam, catholicisme, protestantisme, hindouisme, bouddhisme et confucianisme). Jusqu’en 2015, tout citoyen indonésien avait l’obligation de choisir l’une d’entre elles, laquelle figurait d’ailleurs sur sa carte d’identité. Mais depuis 2015, l’athéisme est autorisé. En tout cas, ce qui nous a marqués tout au long de notre voyage, c’est de voir à quel point l’harmonie quotidienne entre les différentes communautés religieuses est réussie : la devise du pays « Unité dans la diversité » se vérifie tous les jours et ça fait plaisir à voir par les temps qui courent.
Avec Ahmed pour guide, nous vagabondons de plage en village, en passant par des rizières. Le rythme est paisible, les gens rencontrés aussi.
Dans un petit village justement, un homme vient à notre rencontre. Il échange d’abord quelques mots avec Christo et Ahmed en Bahasa, la langue officielle du pays, puis s’adresse à nous en anglais. De toute évidence, cet homme est ouvert, instruit et curieux au bon sens du terme. Il cherche à échanger avec nous et à apprendre tout ce qui peut venir de notre pays. Nous discutons un moment ensemble. Puis quand il nous quitte, nos deux compagnons nous apprennent que c’est l’imam du village et que c’est une personnalité extrêmement respectée par ici.
Le pays Manggaraï Barat
En fin d’après-midi, nous ramenons Ahmed dans sa famille en le dédommageant comme il se doit. Christo nous emmène alors dans le petit village de Lembor. Nous nous arrêtons dans un homestay pour demander s’il reste une chambre pour quatre. Il s’agit en fait d’une maison où la famille reçoit les visiteurs de passage. Toutes les chambres sont libres et nous comprenons vite pourquoi : les lieux sont très sommaires. La maîtresse de maison est adorable et on voit qu’elle a fait de gros efforts sur le nettoyage des pièces. Pourtant, bien que nos deux chambres soient les plus nettes de la maison et sans doute même du village, nous ne partageons pas vraiment les même critères de propreté.
Il n’y a évidemment pas d’eau courante. Dans les toilettes, une poubelle est remplie d’eau qu’il faut verser dans le WC à la turque, à l’aide d’une louche en guise de chasse. Mais l’eau de cette poubelle sert aussi à faire sa toilette. Évidemment, comme toujours dans ce genre d’endroits, c’est l’eau de nos bouteilles que nous utiliserons pour nous laver les dents et faire une toilette de chat, histoire de ne pas attraper la tourista.
Dans les toilettes de leur chambre, Marie et Victor n’arrivent pas à éteindre la lumière. Ils m’appellent pour les aider et nous avons beau chercher partout, suivre les fils qui pendouillent, nous ne trouvons aucun interrupteur. Alors que dans ma chambre, il y en a bien un qui tombe du plafond. Nous nous résignons tout penauds à appeler la maîtresse de maison à la rescousse. Et là, à notre grande surprise, c’est les pieds dans une petite flaque d’eau sur le carrelage qu’elle dévisse l’ampoule, en nous expliquant qu’il n’y a pas d’interrupteur. Je dis à Marie et Victor qu’il ne faut surtout pas faire comme elle afin de ne pas s’électrocuter. Tant pis, ils utiliseront les toilettes dans le noir ! Ou bien les nôtres dans la chambre voisine.
Le reste des chambres est dans le même style : tout a été nettoyé mais tout est sale quand même ! Pourtant, nous sommes heureux d’être là, chez des gens extrêmement gentils. Ça nous permet aussi d’emmener Victor et Arthur dans un bout-du-monde très éloigné des standards auxquels ils sont habitués, et de leur faire prendre conscience du confort dans lequel nous avons finalement la chance de vivre au quotidien, sans forcément nous en rendre compte.
Comme dans le petit village de pêcheurs où nous étions quelques jours plus tôt, Victor et Arthur jouent au foot avec les enfants du coin avant d’aller se coucher. L’état des draps nous fait vite comprendre que nous ne sommes pas les premiers à dormir dedans, ni sans doute les derniers, aussi ne regrettons-nous pas d’avoir emmené nos sacs à viande. La chaleur moite et les bestioles qui pullulent rendent la nuit assez longue.
Au petit matin, après avoir pris le petit déjeuner qui était inclus dans le prix des chambres (en fait un simple café puisqu’il n’y a rien d’autre à boire ni à manger), nous quittons nos hôtes pour nous rendre au marché local, perdu au fond du village coloré.
L’essentiel du marché se trouve un peu plus loin et il est couvert.
Tous les stands sont installés sur de petits pilotis pour parer aux fortes chutes d’eau en période de mousson. En-dessous circulent parfois un rat ou deux.
Nous nous arrêtons à chaque stand pour engager la conversation comme nous pouvons. Les gens sont tous incroyablement souriants.
Alors que nous discutons depuis quelques minutes avec deux femmes, elles quittent d’abord leur stand puis tout en discutant, elles s’approchent lentement de Victor et Arthur. En poursuivant la conversation comme si de rien n’était, elles en viennent à toucher et malaxer innocemment les cheveux de nos fistons, dont la blondeur et la finesse semblent les fasciner. A l’évidence, elles n’ont pas l’habitude de voir des occidentaux.
Notre peau blanche les subjugue particulièrement puisque, tout en discutant, elles ne peuvent pas s’empêcher de frotter, doucement mais dans tous les sens, les bras blancs de nos deux garçons. La scène dure plusieurs minutes. Le sourire de ces deux dames rayonne tandis que nos deux petits gars se demandent vraiment ce qui se passe.
En partant, nous essayons d’acheter quelques bananes, forcément 100 % bio, pour Victor et Arthur en guise de goûter. Mais la dame tient à nous vendre le régime entier.
Qu’importe, nous les prenons quand même et les distribuons à tous les enfants que nous croisons et qui, de toute évidence, ne connaissent pas l’existence du mot « obésité ». Ils nous remercient à coups de grands sourires. Ils sont heureux, nous aussi.
Nous qui voulions sortir des sentiers battus pour ce voyage, nous ne sommes pas déçus. Car les seuls et rares touristes que nous avons croisés depuis 24 heures étaient enfermés dans leur voiture, et se contentaient de traverser Lembor sans s’y arrêter. Ils ne savent pas ce qu’ils ratent, car la gentillesse et la saine curiosité des locaux à notre égard nous permettent de vivre de grands moments.
Puis nous reprenons la route avec Christo. Il arrête la voiture de temps à autre pour que nous puissions admirer le paysage.
On se rend vite compte que les rizières ont la même importance ici, que celle de la mer et de ses poissons dans les petits villages de pêcheurs du parc de Komodo.
D’ailleurs à propos de Komodo, la faune est quand même plus sympa ici.
Les cascades de Cunca Wulang
En préparant ce voyage, nous avions lu que les routes de Flores étaient sinueuses et défoncées, et que les trajets ne se comptaient pas en kilomètres mais en heures.
Mais là, j’avoue que nous ne nous attendions quand même pas à ça : quand nous quittons la route principale, elle-même dans un état déjà pas terrible, nous nous retrouvons sur un chemin en descente dont la moitié du goudron laisse place à des trous assez profonds. Christo conduit en première le pied sur le frein pendant au moins trois-quarts d’heure. Régulièrement, le bas de caisse touche le sol. Cette voiture n’est pas un 4×4 et n’est donc pas faite pour cette route mais dans ces contrées, on n’a pas le choix.
Nous finissons enfin par arriver dans un petit village reculé, Wersawe, situé en pleine nature et plus précisément… au milieu de nulle part ! Nous avons prévu d’aller nous baigner un peu plus loin dans des petites gorges, dont l’entrée est toutefois payante, et où le guide accompagnateur est obligatoire : les cascades Cunca Wulang. Ce qui nous étonne d’ailleurs au vu des difficultés pour accéder jusqu’ici : il ne doit pas y avoir foule. Mais ce n’est pas un problème et nous suivons notre nouveau guide. Il nous emmène d’abord sur un chemin assez large, de part et d’autre duquel sont situées des cases. Tout au long de ce chemin de 200 ou 300 mètres, les habitants sortent de chez eux les uns après les autres pour venir nous saluer, leur éternel sourire vissé aux lèvres.
Ici, on a l’impression d’être en plein « Rendez-vous en Terre Inconnue ». Le guide nous fait entrer chez des gens qui discutent tranquillement à l’ombre de leur case. A côté d’eux bout un sirop dans une marmite. On nous le fait goûter, nous ne comprenons pas exactement ce que c’est mais il s’avère délicieux. Nous ne restons qu’une dizaine de minutes mais nous remercions chaleureusement cette famille.
Sous une chaleur étouffante, nous poursuivons notre marche dans une forêt assez dense. Cela descend en permanence, ce qui signifie qu’au retour, il faudra monter. Puis on entend peu à peu le bruit de cascades se rapprocher, jusqu’à ce que nous arrivions.
Les cascades de Cunca Wulang
C’est ici que les locaux viennent se rafraîchir, se laver, et les enfants s’amuser. Le site est néanmoins quasiment désert. L’eau est glaciale mais c’est une sorte de petit paradis tropical sculpté au milieu d’une nature luxuriante. Certes il se mérite, mais voici encore l’un de ces endroits dont l’Indonésie a le secret.
Nous passons un bon moment à savourer ces lieux enchanteurs. Puis nous repartons pour une marche rendue assez éprouvante par le soleil de plomb qui nous accable. Et c’est complètement assoiffés que nous arrivons à la voiture, ayant vidé notre stock d’eau depuis longtemps. Comme par hasard, il y a plein de boissons à vendre au bureau des guides…
Nous rentrons sur Labuan Bajo pour clore cette parenthèse imprévue dans l’ouest de Flores. Car s’il est dommage de ne pas avoir pu admirer le Kelimutu et rencontrer les Lio, nous avons passé de si bons moments en pays Manggarai Barat qu’au final, nous ne regrettons absolument pas d’avoir dû improviser ce nouveau planning.
L’île paradisiaque de Kanawa
Après avoir passé trois semaines à découvrir l’Indonésie, ou du moins une petite partie de ce vaste pays, nous ne sommes pas fâchés de nous poser un peu. Nous avons en effet prévu de buller pendant toute la dernière semaine du périple. Les enfants d’ailleurs n’attendaient plus que ça.
Pendant tout l’hiver, j’ai passé mon temps à chercher l’île idéale où passer notre dernière semaine, et j’ai fini par jeter mon dévolu sur celle de Kanawa. Les infos sur cette île glanées sur le web me faisaient rêver.
Aussi, quand notre visite de l’ouest de Flores se termine et que nous sommes de retour à Labuan Bajo, nous réalisons qu’après plusieurs mois d’attente, le grand jour de l’île paradisiaque est enfin arrivé.
Après avoir signalé notre présence au petit bureau tenu par le gérant de Kanawa, il nous reste un peu de temps avant d’appareiller. Nous en profitons donc pour réserver quelques plongées au bureau voisin de Uber Scuba Komodo : deux baptêmes pour Victor et Arthur, qui seront encadrés par une jeune allemande maîtrisant le français à la perfection, et deux plongées pour moi.
Pour la deuxième fois en huit jours, nous appareillons donc depuis le petit port de Labuan Bajo, mais cette fois-ci pour rejoindre Kanawa. La durée annoncée de la traversée est d’une heure et demie environ mais quand la mer est agitée, elle peut durer deux bonnes heures.
Les eaux du parc marin de Komodo, à proximité de Kanawa
Kanawa et son récif : présentation
Kanawa est inhabitée.
Longue d’un kilomètre à peine, l’île ne compte qu’une vingtaine de bungalows et un petit restaurant. Le tout est posé sur la plage, face à la mer.
L’un de nos deux bungalows : recto…… et verso !
Malgré ce cadre enchanteur, certains peuvent ne pas y trouver leur compte, notamment les citadins invétérés, pour qui cette île est une punition. Imaginez plutôt : sur Kanawa, il n’y a pas de voitures, pas de pollution et pas de bruit ; il n’y a pas non plus d’eau courante (un peu d’eau douce est acheminée chaque jour par bateau, pour une consommation quotidienne limitée à cinquante litres par personne); et il n’y a pas plus d’électricité (un modeste groupe électrogène assure un peu de courant de 19h00 à 23h00) ; mais surtout, affront suprême par les temps qui courent, il n’y a ni réseau pour les téléphones portables, ni liaison internet !
Kanawa
Bref, le rêve pour moi mais la purge pour Marie. Au final, elle se rendra compte au bout d’une semaine passée là-bas que pour la première fois depuis des années, elle a enfin réussi à se déconnecter du boulot. En tant que journaliste, elle a besoin d’être en permanence au fait de l’actu. Mais sur Kanawa, elle s’est trouvée par la force des choses coupée du reste du monde l’espace d’une semaine. Elle n’aurait pas cru cela possible mais au final, elle s’est reposée comme jamais.
Nous passons notre première journée à découvrir cet endroit isolé où nous allons passer une semaine. Un peu trop isolé d’ailleurs, comme nous le vérifierons à notre détriment en fin de séjour… Nous sommes attirés irrésistiblement par la plage ainsi que par le joyau de l’île : le superbe petit récif corallien duquel elle émerge.
Si les fonds sont abîmés par endroits, notamment aux abords du ponton à cause des allées et venues des bateaux, ils sont en bonne santé presque partout ailleurs. Les locaux ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisque tous les jours, ils viennent amarrer leurs petits bateaux traditionnels au ponton pour faire découvrir l’île aux touristes qu’ils transportent.
Plongée avec les diables de mer
Le deuxième jour, c’est celui que nous avons choisi pour faire de la plongée avec Uber Scuba Komodo. Au petit matin, leur bateau en provenance de Labuan Bajo vient nous chercher au bout du ponton. Les plongeurs qui sont à bord et qui ont donc passé la nuit là-bas nous questionnent tous sur Kanawa : la beauté du récif n’a échappé à aucun d’entre eux, et ils se verraient bien venir faire du snorkeling par ici dans les prochains jours…
La première de nos deux plongées prévues aujourd’hui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Le spot s’appelle Siaba Besar et il y a beaucoup de sable, donc moins de vie que sur le corail. Pourtant en sortant de l’eau, le couple de hongrois avec lequel je viens de plonger s’extasie avec notre guide de palanquée. La raison ? Tout le monde a vu un requin dagsit au cours de la plongée, sauf moi ! Car sous l’eau, les hongrois ont passé leur temps à s’éloigner du guide, ce qu’il ne faut normalement jamais faire en plongée, alors que moi, bien sage, je ne l’ai jamais quitté.
Résultat, ce sont eux qui ont été récompensés avec ce requin alors que moi je l’ai raté. Il n’y a pas de justice. Bon, pour être tout à fait honnête, je dois quand même avouer que j’ai pu observer notamment un grondin volant et une tortue, mais c’est à peu près tout et, sans vouloir faire la fine bouche, je ne peux pas m’empêcher d’être un peu déçu : dans le triangle de corail, je m’attendais à mieux.
Mais l’après-midi, pour la énième fois depuis que nous sommes arrivés en Indonésie, nous allons vivre un moment inoubliable. Victor et Arthur se mettent à l’eau pour faire leur deuxième baptême de la journée à quatre mètres de profondeur. Pendant ce temps, Marie, qui d’habitude n’aime pas trop voir la vie sous-marine grouiller autour d’elle quand elle se baigne, n’a pas pu s’empêcher cette fois de prendre un masque et un tuba pour observer sa progéniture au milieu de tous ces poissons multicolores. Quant à moi, je plonge avec ma palanquée une petite quinzaine de mètres plus bas.
Après une trentaine de minutes plutôt poussives, la plongée bascule dans l’irréel : trois raies mantas, dont deux adultes mesurant six mètres d’envergure, apparaissent dans le bleu et s’approchent de nous. Elles sont immenses. Avec les autres plongeurs de ma palanquée, je me pose doucement au fond et nous ne bougeons plus pour observer leur ballet incessant : elles nagent en faisant de grands cercles à proximité de nous. Ces diables de mer comme on les surnomme sont en fait incroyablement gracieux, en donnant l’impression de voler paisiblement entre deux eaux plutôt que de nager.
A la surface, le spectacle hypnotise Marie : elle est subjuguée par ces deux petites tâches blanches, nos fils, qui semblent si minuscules face à ces immenses raies sombres. Quant à Victor et Arthur, inutile de dire combien ils sont émerveillés par ces géantes des mers.
A plusieurs reprises au cours de la plongée, ils vivront la même situation que moi quelques mètres plus bas : de temps à autre, l’une de ces raies s’immobilise plus ou moins en nous faisant face. Nous nous trompons sans doute mais nous avons nettement l’impression qu’elle nous regarde. Puis elle « vole » tranquillement droit vers nous et au dernier moment, elle amorce un large virage en nous effleurant, le bout de son aile passant à 20 ou 30 centimètres seulement de nos masques sans jamais nous toucher. Nous ne pouvons nous empêcher d’être impressionnés par la précision de ces manœuvres, qui se renouvelleront plusieurs fois. Ce fabuleux spot à mantas s’appelle Mawan.
En reposant les pieds sur Kanawa, nous avons des images plein la tête de ces poissons immenses mais inoffensifs, qui sont venus s’amuser avec nous pendant une bonne vingtaine de minutes. Nous ne sommes pas près d’oublier ce moment magique.
A peine le temps de quelques baignades et c’est déjà l’heure pour le soleil de se coucher.
Petit retour en arrière : quand nous sommes arrivés sur l’île, on nous a bien expliqué que l’eau douce était rationnée et que nous avions droit seulement à cinquante litres par personne et par jour. Autant dire rien du tout. Un employé vient relever les compteurs d’eau tous les matins et doit nous alerter gentiment le premier jour en cas de dépassement. Nous avons donc décidé, dès le premier soir, de prendre notre douche quotidienne en n’utilisant qu’un mince filet d’eau. Le résultat est incroyable : 26 litres pour chacun de nous quatre en moyenne le premier jour ! Comme quoi, quand on veut…
A partir de là, les jours vont tous se ressembler, mais ils vont surtout hélas passer très vite ! Le rythme paisible auquel ils s’écoulent n’est qu’à peine troublé par le va-et-vient quotidien des bateaux.
Ils viennent faire goûter à leurs passagers les beautés de Kanawa.
Nous passons nos journées à profiter des charmes de l’île : plage, baignades, snorkeling…
Sur la plage, un arbre à lampions abrite quelques tables auxquelles nous prenons nos repas, les pieds dans l’eau. Difficile d’imaginer un cadre plus délassant…
Les couchers de soleil s’enchaînent. Un soir, le ciel prend petit à petit une étonnante teinte marron-violacée.
Dès le lendemain, il retrouvera son bleu habituel.
Nous passons également une partie de nos journées à discuter avec les cuisiniers du restaurant de l’île. A force de côtoyer tous ces touristes, ils sont pris d’une grande envie de voyager et de découvrir des horizons lointains eux aussi. Alors ils nous posent beaucoup de questions sur l’Europe et la France, qui semblent autant les faire rêver que nous l’Indonésie ! Et puis ils ne parlent pas très bien l’anglais : ils profitent donc de leur contact quotidien avec les occidentaux qui viennent ici pour essayer de progresser dans cette langue, dont ils ont très bien saisi l’importance. A l’inverse, je leur demande de m’apprendre quelques mots indispensables en Bahasa : mer, soleil, île, bateau, dragon, requin, tortue… Ça les fait beaucoup rire.
Nager à la rencontre des tortues et des requins
Dès notre arrivée sur l’île, plusieurs personnes nous ont informés qu’au bout de la plage se trouvait un petit spot à tortues et à requins pointe noire, dans moins de deux mètres d’eau. Victor, Arthur et moi n’avons dès lors plus qu’une idée en tête : nager à leur rencontre avec palmes, masque et tuba.
Nous tentons notre chance plusieurs fois et c’est notre troisième tentative (hélas sans Victor, resté cette fois-là sur la plage) qui sera la bonne.
Après à peine cinq minutes de palmage, nous apercevons une première tortue de loin. Puis très vite une deuxième, que nous parvenons à approcher sans la déranger. Après une minute d’observation, elle disparaît tranquillement dans les profondeurs au-delà du tombant.
Mais une poignée de secondes plus tard, c’est le moment tant espéré : un requin pointe noire, fin et racé, apparaît à sept ou huit mètres de nous à peine. Il n’atteint pas les deux mètres de long mais Arthur est en extase : son « vieux » rêve de plonger avec des requins est enfin en train de se réaliser.
Pour moi aussi le moment est exceptionnel. J’ai déjà plongé avec des requins de récifs, mais partager avec mon fils de 8 ans cet instant dont il rêve si fort depuis si longtemps est un moment intense pour moi. Du coup, mes yeux sont plus rivés sur Arthur en extase que sur le squale : le premier nage en direction du second pour essayer de mieux l’observer. Arthur en oublie qu’il a son appareil photo en main et il ne pense pas à l’utiliser. J’essaie de lui faire signe de prendre des photos mais rien à faire, il est comme hypnotisé par le gros poisson, qu’il dévore des yeux ! Le requin, plutôt craintif, finit par nous contourner.
Nous n’avons pas le temps de nous remettre de cette rencontre mémorable que nous nous retrouvons nez-à-nez avec une troisième tortue. Elle est en train de se nourrir, posée sur les coraux à deux petits mètres de profondeur. Arthur enchaîne les apnées et s’en approche à cinquante centimètres mais sans jamais la toucher pour ne pas la perturber, comme je le lui ai appris.
Nous savourons pleinement ce moment qui dure cinq bonnes minutes avant de retourner à la plage.
Arthur gardera des images de cette plongée plein la tête, moi aussi. Nous retournerons sur ce petit spot le lendemain avec Victor mais sans revoir de Pointe Noire. En revanche, nous pourrons observer encore une fois une belle tortue de près.
Au milieu du séjour, nous reconnaissons au mouillage le bateau de Sofyan, à quelques encablures de la côte. Nous allons au bout du ponton pour nous approcher un peu et quand Sofyan apparaît au bout de cinq minutes sur le pont du bateau, nous l’appelons. Il ne nous a pas oubliés, fait venir Yon, Kevin et Juna et, hilares, nous nous faisons tous de grands signes.
Le bateau de Sofyan au mouillage
Puis Sofyan met un paddle à l’eau et nous rejoint. Il emmène Victor et Arthur faire un tour sur sa planche puis la leur prête pendant qu’il discute un bon moment avec nous. La relation que nous avons nouée avec lui et son équipage est simple mais chaleureuse et sincère. Nous avons beau savoir que nous ne nous reverrons sans doute plus jamais, c’est un vrai plaisir, apparemment partagé, que de les retrouver ici.
Kanawa – Bateaux traditionnels amarrés au ponton
Le coup du sort
Si je raconte ici cette anecdote personnelle, c’est pour montrer l’isolement de ce site paradisiaque, et ses conséquences…
L’avant-dernier jour de notre séjour sur Kanawa s’annonce bien : il fait beau comme toujours, et la marée haute approche. Nous avons fait une sortie snorkeling une fois à marée descendante et nous nous sommes retrouvés piégés au-dessus des coraux, qui éraflaient parfois notre ventre. Nous ne savions pas qu’à marée basse, les coraux émergeaient de l’eau ici.
Donc ce matin-là, la mer étant suffisamment remontée, l’heure est enfin venue de partir en snorkeling. Le petit cri que pousse Marie, en shootant fort dans un rocher caché dans l’eau et le sable, ne m’alerte d’abord pas plus que ça. Mais elle a vraiment mal et ne peut plus marcher, car c’est assez fort qu’elle a projeté son petit doigt de pied contre cette maudite pierre. Le résultat est franchement impressionnant : l’orteil en question forme un angle droit avec celui d’à côté ! Dans les heures qui suivent, il passera d’ailleurs par presque toutes les couleurs de l’arc-en-ciel : rouge d’abord, bleu ensuite, indigo et violet pour terminer… Nous en rigolons aujourd’hui mais pas à ce moment-là car, bien que pas très douillette, Marie a vraiment mal.
En voyage, nous adorons nous rendre dans des endroits reculés et isolés. Il faut juste ne pas rencontrer de problème. Or un problème, en voilà justement un et sur Kanawa, il n’y a pas de téléphone. Nous nous adressons donc au personnel pour savoir comment soigner Marie. Impressionnés eux aussi par la position pas très orthodoxe de son orteil, ils nous proposent de nous emmener voir un médecin à Labuan Bajo et appellent leur contact là-bas, par le biais de la radio. Il nous réceptionnera au port et nous emmènera en voiture chez un docteur. Mais nouveau problème : le moteur du bateau de l’île est en réparation depuis plusieurs semaines (!) et pour y remédier, il va falloir dérouter un pêcheur qui navigue dans les parages.
L’attente dure depuis près de cinq heures lorsque nous montons enfin à bord d’un petit bateau traditionnel, occupé par un pêcheur et ses jeunes fils. Ces derniers ont entre cinq et dix ans seulement mais ils savent déjà faire plein de choses à bord. Le vieux bateau avance péniblement à quelques nœuds, au rythme bruyant de type « teuf-teuf » du vieux moteur, et nous comprenons vite que nous ne serons sans doute pas de retour ce soir.
Une fois arrivés à bon port, celui de Labuan Bajo, nous remercions notre pêcheur et ses fils et leur payons le prix convenu. Là, le chauffeur qui nous attendait en voiture nous emmène à l’autre bout du village, chez le docteur. Nous sommes quelques-uns à patienter dans une case qui nous dépayse totalement, et où l’attente d’une bonne heure passe finalement assez vite en discutant avec les autres patients. Ici, tout le monde est malade mais tout le monde a quand même le sourire aux lèvres.
Le médecin qui nous accueille ensuite parle anglais. En tâtant délicatement le petit orteil tout tordu de Marie, il évoque une simple élongation du tendon. Il préférerait prescrire une radio à Marie mais comme nous rentrons en France dans trois jours, il lui suggère de la passer plutôt là-bas. Ce qu’elle fera dès notre retour. Pour la petite histoire, le diagnostic sera alors complètement différent : fracture de l’orteil ! Marie aura donc souffert courageusement en silence pendant les derniers jours de notre périple en Indonésie.
En sortant de chez le médecin, nous prenons conscience qu’il ne nous reste qu’une seule journée, celle du lendemain, à passer sur Kanawa et nous voulons donc en profiter à fond. C’est pourquoi nous allons retrouver notre pêcheur de l’aller afin de voir s’il peut nous ramener sur notre petite île dès ce soir. Il n’est pas très chaud car il fait nuit maintenant et, outre les quatre à cinq heures aller-retour que va lui prendre ce trajet, il craint surtout l’arrivée à Kanawa : les coraux effleurent la surface de l’eau, or il navigue à vue et comme il fait nuit… Mais il accepte assez rapidement, moyennant un prix qu’il majore par rapport à l’aller. Deux grosses heures plus tard, l’œil aiguisé de son fils aîné le guide parfaitement entre les patates de corail pour les derniers hectomètres, que nous parcourons vraiment au ralenti. Le restaurant de l’île, bien que fermé, accepte de nous faire manger un morceau rapidement.
Les médicaments que nous avons emmenés avec nous depuis la France permettent à Marie de ne pas trop souffrir le dernier jour, que nous savourons à 200 %. Le soir, je monte faire quelques photos depuis le sommet de la petite colline qui domine l’île.
BALI : L’ÎLE DES DIEUX ?…
Bali est perçue à travers le monde comme une île de rêve, et elle fait à peu près l’unanimité auprès de ceux qui l’ont visitée.
Nous l’avons découverte pendant les deux derniers jours de notre périple, après avoir arpenté quelques coins reculés du reste du pays, qui comptent parmi les moins touristiques mais aussi les plus accueillants. Nous avons donc passé dans ces endroits isolés des moments exceptionnels et inoubliables, qui font d’ailleurs partie de nos plus beaux souvenirs de voyages, tous pays confondus.
Aussi, quand nous sommes arrivés à Bali en fin de périple, nous avons tout de suite ressenti le changement d’ambiance et de décor par rapport aux autres îles. Nous avons trouvé les balinais plutôt accueillants mais sensiblement moins que dans le reste du pays car à Bali, les habitants sont beaucoup plus habitués aux touristes. De même, l’île est indéniablement jolie, mais nettement moins que les sites que nous avons découverts un peu partout ailleurs dans ce magnifique archipel…
Bref, cela peut paraître étonnant mais l’île des Dieux ne nous a pas vraiment séduits. Nous en avons pris tellement plein les yeux pendant près d’un mois que cette île ultra-touristique nous a un peu déçus. Sans doute faudra-t-il y revenir un jour, hors saison, pour la savourer comme elle le mérite…
Masque balinais
A bien y réfléchir, Bali bénéficie de toutes les infrastructures nécessaires pour y passer un séjour confortable : hôtels, restaurants, bars, routes en bon état, hôpitaux, locations de voitures et de scooters, magasins de toute sorte etc. Elle conviendra donc à une grande majorité de voyageurs, qui viennent souvent là plutôt pour des vacances axées sur la découverte mais aussi la détente, que pour un voyage plus en profondeur.
Aussi, si vous avez l’esprit baroudeur et que vous cherchez à voyager en immersion dans le pays plutôt qu’en mode détente et confort, il vaut mieux planifier Bali dès le début de votre périple en Indonésie. Vous ne serez sans doute pas déçu/e/s de cette belle île, et votre voyage ira ensuite crescendo dans les îles plus reculées, plus accueillantes et plus jolies encore…
Résumé vidéo (2 mn) – Volcans, temples, petits villages de pêcheurs, îles paradisiaques : l’Indonésie dans toute sa splendeur…
Indonésie, Bornéo, juin 2018 – L’un des derniers orangs-outans sauvages de la planète semble se battre à mains nues contre le bulldozer qui vient d’abattre son arbre et décime la forêt qui lui sert d’habitat (vidéo ci-dessous)
Sur sa page Facebook, l’asso indique qu’entre 1995 et 2015, la déforestation intensive à Bornéo a causé la disparition de près de 150.000 orangs-outans…
INFOS PRATIQUES
Transports
Si l’on veut découvrir ce si vaste pays en immersion, l’idéal consiste à ne pas choisir la solution de facilité et de confort, à savoir la location d’une voiture ou d’un scooter. Au fil de notre séjour, nous avons donc pris successivement, outre l’avion pour aller d’île en île (le bateau est mieux pour ça mais nous manquions trop de temps), le train, le tuk-tuk, la voiture, le bus et le bateau.
L’avion : à défaut d’être rentable financièrement, il permet un gain de temps considérable. C’est pour ça que nous l’avons utilisé à plusieurs reprises : nous avons pris un aller simple Jakarta-Yogyakarta et un A/R Denpasar-Labuan Bajo, sans oublier l’aller simple Labuan Bajo – Ende qui a été annulé à cause de l’éruption du Raung. Si on manque de temps et si on peut se le permettre financièrement, c’est un moyen de transport efficace.
Le train : nous l’avons pris sur Java de Solo à Malang (durée 6h00), mais beaucoup le prennent depuis Yogyakarta après avoir visité les temples, et jusqu’à Probolinggo, près du Bromo : la durée excède alors les 10h00. Le trajet est agréable et permet de se reposer. Le train que nous avons pris de journée était à moitié vide en plein mois de juillet.
Le becak (vélo-taxi) : pour les trajets courts en ville. Nous en avons usé et abusé à Solo et il s’est avéré à la fois pratique et dépaysant. Seul inconvénient mais pas le moindre : on a parfois l’impression que les voitures qui nous frôlent à vive allure vont nous couper en deux…
La voiture : nous n’en avons pas loué et nous n’avons pas conduit en Indonésie, mais nous avons régulièrement cherché et trouvé des chauffeurs un peu partout qui se proposaient de nous emmener où nous voulions, sur un ou plusieurs jours. Nous négociions toujours le tarif ainsi que les différentes modalités avant le départ (prendre en charge, ou pas, les repas et/ou l’hébergement du chauffeur par exemple). Et sur le trajet Malang-Banyuwangi en deux jours et demi, nous avons payé à Slamet notre chauffeur le prix d’une journée supplémentaire pour son retour chez lui. Le prix : 750.000 rp par jour (x 3,5 jours donc) ; le prix un peu élevé était dû au fait que nous avions réservé ses services depuis la France par l’intermédiaire d’une amie qui nous l’avait chaudement recommandé. Avec tous les autres chauffeurs, nous avons par la suite toujours payé moins cher que ce tarif. En cas de location de voiture, il faut être très vigilant car les accidents sont fréquents et la règle qui s’applique souvent est celle selon laquelle celui qui paie est celui… qui a l’argent ! Donc en général : l’occidental. C’est un peu caricatural bien sûr, mais beaucoup de voyageurs le constatent régulièrement à leurs dépens. Enfin, attention à la conduite à gauche.
Le bus : nous avons pris le fameux bus « express » de Ketapang (extrémité est de Java) à Denpasar (centre de Bali). Le trajet a duré trois heures avec une conduite pour le moins sportive (heureusement que les voitures d’en face se poussaient quand notre bus leur arrivait dessus…). La traversée en bateau entre les deux îles était incluse. Un moyen de transport très efficace en temps (voir ci-dessous : « quitter Java pour Bali »).
Le bateau : outre la croisière dans le parc de Komodo, nous avons donc fait la rapide traversée entre Java et Bali (voir ci-dessous : « quitter Java pour Bali »).
Java
L’Ijen
→ Hébergement à Banyuwangi (dans l’est de Java, entre l’Ijen et Bali) :
Le prix : de 25 à 45 euros. Nous avons payé 37 euros/nuit la chambre double, petit déjeuner inclus. Jolie piscine face à la mer. Organisation du transfert à l’Ijen par la réception (attention : l’hôtel est situé à 2 heures environ du volcan). Adresse : Jl Gatot Subroto km 6, Indonesia 68421. +62 333 422280
→ Descendre au fond du cratère de l’Ijen
Il faut d’abord monter jusqu’à la crête du volcan. Une fois là-haut, la descente au fond du cratère est à faire absolument car le paysage semble irréel. Il faut néanmoins savoir que le chemin pour descendre (quinze minutes) puis remonter (trente minutes) est escarpé.
Se faire guider au fond du cratère – On peut descendre au fond du cratère tout seul. Il suffit pour cela de bien regarder le chemin par lequel vont et viennent les mineurs. Néanmoins, il est fortement conseillé de demander à l’un d’entre eux de faire le guide. Les quelques euros que ça nous coûte représentent des heures, voire un ou deux jours de salaire pour eux. Il suffit de convenir du prix ensemble au moment de partir. Ils posent alors par terre leur panier double rempli de soufre et redescendent au fond du cratère en nous guidant.
Prévoir un masque – La fumée de soufre, qui part dans toutes les directions au gré du vent, peut s’avérer incommodante : il faut donc prévoir dans ses bagages des petits masques à peinture. Ce n’est pas la panacée mais ça préserve un peu les poumons. Également, le summum est le vrai masque que louent certains mineurs pour pas cher : il comporte un filtre qui ne laisse en principe rien passer.
Photos des mineurs – Les « photos volées », ici encore plus qu’ailleurs, sont à proscrire. Les mineurs sont souvent d’accord pour se faire saisir le portrait si on s’adresse à eux gentiment. Aucun d’entre eux ne m’a jamais demandé quoi que ce soit en échange, mais j’ai toujours donné un billet, c’est la pratique dans ce volcan. Ici ou ailleurs, je demande toujours l’autorisation de prendre les gens en photo mais je ne donne jamais rien en échange. Là, au vu de leurs conditions de travail, je n’ai pas hésité une seconde.
Visites de nuit – Pour les plus courageux, il y a la possibilité de se rendre sur place au milieu de la nuit. Le but ? Observer de nuit, au fond du cratère, le soufre jaillir de terre un peu partout sous la forme d’une multitude de flammes d’un bleu métallique qui est paraît-il impressionnant.
Le Bromo
L’avantage de loger sur place est double : non seulement cela permet de se lever un peu plus tard au moment d’aller admirer le lever du soleil sur le Bromo, mais surtout, les hôtels du site bénéficient d’une situation exceptionnelle sur le rebord de la caldeira, face aux volcans.
Depuis la terrasse des chambres, on a ainsi une vue incroyable sur les volcans. Mais il vaut mieux réserver ces chambres à l’avance et idéalement, en demander une située en première ligne.
Concernant la nuit, la réputation de grand froid dont jouit le site n’est pas usurpée car les nuits peuvent être glaciales : alors qu’il fait si chaud le jour, les trois couches de couvertures fournies par l’hôtel, auxquelles nous avions ajouté nos propres duvets, ont à peine suffi à nous tenir au tiède.
Apparemment, certains hôtels sont avares en couvertures, il est donc fortement conseillé de s’en procurer avant l’arrivée de la nuit.
→ Hébergement
Nous avons logé au Bromo Permai Hotel, l’un des différents hôtels situés dans un cadre unique : sur le rebord de la caldeira, face au Bromo.
Le prix : à partir de 30 euros.
Réserver tôt – Nous avons payé assez cher, 53 euros/nuit la chambre double, petit déjeuner inclus, car nous avions réservé un peu tard : certains hôtels étaient déjà complets et dans celui-là, les chambres les moins chères étaient déjà toutes réservées.
Outre la cuisine des hôtels, à deux pas de là on peut dîner dans un warung, l’un de ces minuscules restos locaux où l’on mange une cuisine simple mais plutôt bonne, et où l’on peut rencontrer des gens du coin qui ne demandent qu’à discuter. Il suffit de sortir de l’enceinte des hôtels pour en trouver un.
→ Bon à savoir
Si la vue sur le Bromo et les volcans voisins est féérique au lever du soleil, elle est un peu gâchée par la foule nombreuse qui se presse dans la zone aménagée d’où l’observation a lieu. Il y a une alternative consistant à arrêter le 4×4 un peu en contrebas et à traverser le peu de végétation qu’il y a là, pour se retrouver à peu près seul face aux volcans. En cas de doutes, on peut demander l’aide de l’hôtel ou du chauffeur pour nous indiquer ces endroits-là.
Borobudur
Lors de notre périple en Indonésie, pour assister au lever du soleil depuis le sommet du temple de Borobudur, il fallait avoir passé la nuit dans le seul hôtel situé dans son enceinte, le Manohara Resort.
Mais depuis notre séjour, les conditions ont changé : désormais, on ne peut accéder au temple qu’après le lever du soleil. Il existe toutefois deux solutions qui valent largement le coup.
1/ Assister au lever du soleil sur la vallée et les volcans depuis d’autres sites voisins :
La fameuse colline de Setumbu : l’entrée est payante et on n’y est pas tout seul ! Mais la vue est superbe. Si vous ne souhaitez pas organiser cette sortie vous-même, vous avez l’option clé en main Get Your Guide (à partir de 35 euros par personne).
Le sommet du mont Telomoyo : là aussi l’entrée est payante mais la vue vaut toujours autant le détour.
Il existe enfin la possibilité de faire l’ascension nocturne de différents sommets de la région : les volcans Merapi et Merbabu, mais aussi le mont Andong, dont l’ascension est une randonnée plus courte.
2/ Visiter le temple de Borobudur dès l’ouverture
Le temple n’est certes plus accessible pour le lever du jour, mais il ouvre juste après. Résultat, même si le soleil est déjà levé, ses rayons recouvrent le temple de ces couleurs chaudes qui sont si photogéniques, et qui permettent sans doute d’admirer le temple au moment de la journée où il est visuellement le plus beau.
Si vous choisissez cette solution, alors le Manohara Resort peut constituer une bonne solution : puisque c’est le seul hôtel situé dans l’enceinte du temple, vous serez sur place dès l’ouverture.
→ Le prix : à partir de 100 euros. Nous avons payé 67 euros/nuit la chambre pour deux, petit déjeuner inclus mais depuis, les prix n’ont cessé d’augmenter. Le prix du ticket d’entrée au temple, situé à moins de cinq minutes de marche, est compris dans celui de la chambre.
Adresse : Komplek Taman Visata – Ji Badrawati – Borobudur, central Java, 56553. +62 293 788131
Le Merapi vu depuis Borobudur, à l’aube
Les jardins du Manohara hotel, à deux pas de l’entrée du temple de Borobudur
La plantation Margo Utomo
Comment y aller ?
En voiture. La plantation est située à Kalibaru, sur la route sud qui va du Bromo à l’Ijen (en passant par Jember). C’est une halte idéale entre les deux volcans.
Hébergement
Le Margo Utomo Eco/Agro Resort est situé à Kalibaru (Java est) : à ne pas confondre avec le Margo Hill View Resort, qui fait partie du même groupe et situé non loin.
→ Le prix : 34 euros/nuit la chambre double, petit déjeuner inclus. Le jardin exotique est luxuriant et particulièrement agréable. Comble du bonheur pour les enfants : il y a une grande piscine au milieu de la végétation tropicale.
Adresse : Jl. Lap. No.10, Kalibaru Kulon, Kalibaru, Kabupaten Banyuwangi, Jawa Timur 68467. Tél +62 333 897700
La plantation Margo Utomo possède aussi une piscine pour se rafraîchir…
→ Visite de la plantation – Il existe deux façons de faire le tour de la plantation (« Aroma tour – Spice gardens ») : la visite guidée d’une heure et celle de deux heures. Nous avons choisi celle d’une heure, qui a duré finalement presque le double grâce à la guide très disponible.
→ Restauration – Nous avons dégoté un délicieux warung sur la route qui traverse la ville (en sortant de l’enceinte de la plantation, prendre le chemin à gauche, puis tourner à droite au premier croisement ; en arrivant un peu plus loin sur la route principale qui traverse la ville, le warung est situé à une centaine de mètres à gauche). C’est délicieux et ça ne coûte qu’une poignée d’euros pour quatre repas, le patron chinois est accueillant et comme dans tous les warungs, nous y avons fait des rencontres très sympas.
Quitter Java pour Bali
A Ketapang, sur la côte est de Java, un bateau part pour Bali toutes les 30 minutes, 24h/24. La traversée dure une demi-heure environ.
→ Le bon plan : à deux pas de l’embarcadère de Ketapang, on peut aussi prendre le bus dit « express » pour Denpasar (Bali). Le billet du bateau est inclus et ce bus porte bien son nom tellement il est rapide. Durée du trajet : 3 heures en tout.
FLORES ET LE PARC MARIN DE KOMODO
Le petit aéroport de la ville est situé non loin de Labuan Bajo. Les hôtels viennent en général chercher gratuitement leurs clients à la descente de l’avion, à condition d’avoir pensé à le leur demander à l’avance. Sinon, il faut prendre un taxi pour le court trajet : pas la peine de négocier le prix (modique), ils font tous payer le même tarif.
Labuan Bajo
Hébergements
→ Golo Hilltop Hotel : de 32 à 40 euros (nous avons payé 37 euros/nuit la chambre double, petit déjeuner inclus). Situé comme son nom l’indique sur une colline, il a de faux airs de luxe avec sa petite piscine et sa vue sur la baie de Labuan Bajo.
Adresse : L Binako, Labuan Bajo, Komodo, Labuan Bajo, Komodo, Flores, Nusa Tenggara Tim. 86554. Tél +62 385 41337
Lorsque l’éruption du Raung empêcha notre avion de décoller de Labuan Bajo, il nous fallut trouver un autre hôtel dans la ville pour la nuit suivante, le Golo Hilltop affichant alors complet. Le personnel nous emmena gratuitement en voiture chez un concurrent, bien que situé à l’autre bout de la petite ville ! Suffisamment rare pour être signalé.
C’est à la fois pour cette gentillesse des employés, pour la propreté, pour les jardins fleuris, pour la piscine ainsi que pour le bon rapport qualité-prix de cet hôtel, que c’est une excellente adresse.
→ Luwansa Beach Resort Hotel : de 40 à 70 euros la chambre double. C’est l’hôtel que nous avons trouvé à l’arrache lorsque nous nous sommes retrouvés bloqués à Labuan Bajo, à cause de l’éruption du Raung. L’hôtel est très propre, il dispose en théorie du wi-fi (en pratique, la connexion est régulièrement interrompue). Il dispose d’une piscine qui donne sur une longue plage déserte. La zone de restauration extérieure mais couverte par un chapiteau est très agréable, ainsi que le personnel.
Adresse : Macang Tanggar, Komodo, West Manggarai Regency, Nusa Tenggara oriental. +62 385 244 3677
Lembor
→ Hébergement
En arrivant à Lembor depuis Labuan Bajo, petit homestay après l’entrée du village sur la droite. Au niveau propreté et hygiène, les conditions sont presque identiques à celles dans lesquelles vivent les locaux.
Prix : 7 euros/nuit la chambre double. Très roots.
L’île de Kanawa
→ Hébergement
Kanawa Beach Resort : la réservation des bungalows est désormais accessible par Tripadvisor, Booking.
Prix : à partir de 58 euros/nuit le bungalow double, selon la saison.
L’excellent spot de snorkeling à tortues et à requins pointe noire est situé à hauteur des derniers bungalows, côté gauche de la plage quand on est face à la mer. Partout ailleurs sur le récif corallien de l’île, on peut observer une multitude de poissons tropicaux : poissons-coffres, poissons chirurgiens, poissons-clowns, raies pastenagues à pois bleus etc. Il y a également, dans les herbiers jouxtant le ponton, quelques tout petits serpents marins rayés.
→ Plongée
Le club avec lequel nous avons plongé, Uber Scuba Komodo Dive Center, est situé à Labuan Bajo (Jala Soekarno Hatta, Komodo National Park, Labuan Bajo, Komodo, West Manggarai Regency, East Nusa Tenggara 86554). Tél : +62 813 3961 9724. Le spot cinq étoiles à raies mantas, accessible depuis Kanawa avec ce club de plongée, s’appelle Mawan.
→ Restauration
Il faut savoir que Kanawa a quand même son talon d’Achille : le restaurant. La qualité est moyenne, la variété de la carte est nulle et le service est démesurément long : jamais moins de 45 minutes, même quand on est les seuls clients !
Heureusement, le resto est posé sur la plage et le joli cadre aide à patienter : on a les pieds dans l’eau et rien n’empêche d’aller piquer une tête en attendant les plats… Mais nous avons croisé plusieurs personnes particulièrement exigeantes qui n’ont pas supporté ce rythme pourtant typique des îles.
Ce resto, qui ne comporte aucune alternative pour manger (excepté celle de rejoindre Labuan Bajo située à 1h30 de bateau, sachant qu’il y a un bateau par jour…) constitue selon nous le seul inconvénient de Kanawa.
→ Bungalows
Nous avons également croisé quelques personnes qui pestaient contre l’état des bungalows. Alors soyons clairs : ce n’est pas le grand luxe malgré le prix, et ceux qui ont l’habitude de voyager dans des hôtels plus ou moins confortables n’y trouveront clairement pas leur compte. A l’inverse, ceux qui aiment voyager à la roots trouveront les lieux presque luxueux ! Nous, nous avons adoré.
→ Conclusion
Pour résumer, Kanawa est une petite merveille pour les amoureux de farniente, de baignades dans des eaux turquoise, de snorkeling, de paysages îliens et de douceur de vivre. Sur ces points-là, l’île faisait d’ailleurs l’unanimité auprès de tous ceux que nous avons rencontrés, y compris ceux qui râlaient contre le resto ou les bungalows. Simplement, il ne faut pas être trop exigeant en matière de confort et surtout de nourriture.
Kanawa
Parc de Komodo : croisière privée ou à frais partagés ?
→ Sur le port
On n’a que l’embarras du choix du bateau. Mais contrairement à beaucoup d’autres endroits dans le monde, personne ne vient harceler les voyageurs pour leur vendre ses services. Alors on peut choisir tranquillement au feeling en discutant avec les capitaines des bateaux.
→ Si on privatise la croisière
Le prix est plus élevé mais on est alors plus autonome. Si on la chartérise avec d’autres voyageurs de passage, le prix baisse sensiblement. Il faut alors négocier clairement le prix à payer par chacun avant le départ, mais également le programme, afin d’éviter ensuite les mauvaises surprises. Il faut enfin se renseigner avant le départ sur les modalités telles que le couchage, les repas etc.
→ Nos contacts : Sofyan et Ali
On me demande souvent les coordonnées de Sofyan. Hélas, il en a changé et je ne les ai donc plus. Toutefois, voici comment vous pouvez joindre Ali Sehidun, le propriétaire du bateau commandé par Sofyan lorsque nous avons fait notre croisière : Komodo Travel (contact@komodotraveller.com). C’est à Ali qu’appartenait également la voiture avec chauffeur avec laquelle nous avons visité l’ouest de Flores, lorsque l’éruption du Raung nous a empêchés de prendre notre avion pour le Kelimutu et les Lio. Ali s’est toujours montré extrêmement sympathique et serviable, et nous avons pu négocier sans difficulté le prix de la voiture. Il est fort possible qu’il confie toujours l’un de ses bateaux à Sofyan. Sinon, même avec un autre capitaine, la croisière dans les eaux du parc de Komodo restera magique…
→ Le prix de la croisière privée
Nous avons payé 350 $ pour 3 jours et 2 nuits en croisière privée (nous étions les seuls clients à bord). Pour les budgets plus modestes, il ne faut pas hésiter à chartériser la croisière avec d’autres voyageurs : on n’est pas les seuls à bord mais les sites visités sont les mêmes.
→ Mal de mer
Pour les habitués au mal de mer, une solution miracle : Nausicalm. L’essayer, c’est l’adopter ! En plus, les adeptes de l’homéopathie pourront aller consulter leur médecin pour un traitement préventif et curatif (Petroleum, Cocculus Indicus, Borax, Bryonia, Tabaccum selon les symptômes).
Les dragons : Komodo ou Rinca ?
90 % de la population de dragons vit sur Komodo et Rinca. Toutes les personnes que nous avons rencontrées en Indonésie nous ont dit la même chose : il est de plus en plus difficile d’apercevoir des dragons sur Komodo, alors que c’est très fréquent sur Rinca (pas systématique, mais très fréquent). C’est donc sur cette île qu’il vaut mieux se rendre pour avoir le plus de chances d’en voir.
Car même si la fréquentation de Rinca a tendance à augmenter, on ne s’y bouscule pas pour autant. On a vraiment l’impression de se trouver en pleine nature sauvage.
Rinca est aussi connue pour héberger de grosses mouches qui piquent. Nous l’avions lu et n’y avions guère prêté attention mais à peine avions-nous débarqué sur l’île que Marie se faisait piquer au niveau du pied. La piqûre de cet insecte a beau être sans danger, elle n’en est pas moins douloureuse. C’est pourquoi les visiteurs qui se rendent sur Rinca et qui, contrairement à nous, suivent les conseils qu’on leur donne, portent des pantalons et des tee-shirts manches longues…
Melati View Hotel : 10 à 40 euros (nous avons payé 34 euros pour 4 tout inclus : petit déjeuner, taxes et frais de service). Situé à Kuta, non loin de l’aéroport. Ce petit hôtel, qui a été difficile à trouver, comporte une étonnante piscine intérieure, minuscule mais rafraîchissante. Le restaurant est très bon.
Adresse : Jalan Kartika Plaza, Gang Melati No. 1, Kuta, Kabupaten Badung, Bali 80361. Tél +62 361 766 656.
Radiant Hotel and Spa : 13 à 40 euros (nous avons payé 43 euros pour 4 tout inclus : petit déjeuner, taxes et frais de service). Chambres spacieuses extrêmement propres, piscine extérieure, personnel très serviable, situé à proximité de l’aéroport et de la plage (15-20 minutes à pied)… Un hôtel presque luxueux à un prix très abordable.
Adresse : Jl. Puri Grenceng No.46, Tuban, Kuta, Kabupaten Badung, Bali 80361. Tél +62 361 935 2106
Épopées d’Asieest une agence de voyages qui sort des sentiers battus. Tenue par un couple franco-indonésien, elle organise des périples originaux et mémorables en Indonésie ainsi que dans une bonne partie de l’Asie.
La Bolivie constitue la deuxième et dernière partie de notre périple au cœur des Andes, après le Pérou, qui nous a laissé des souvenirs impérissables. A tel point que nous n’imaginons pas pouvoir trouver mieux en Bolivie. Et pourtant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises…
Notre séjour bolivien se déroulera en deux étapes :
Pour commencer, les grands espaces naturels du Sud-Bolivie, dont la réputation n’est plus à faire : le Salar d’Uyuni et le Sud Lipez.
Ensuite, brièvement, La Paz puis le site pré-inca de Tiwanaku, situé cinquante kilomètres plus loin.
→ Toutes les infos pratiques sont en fin d’article.
C’est à Puno (Pérou) que nous montons dans un bus en direction de La Paz. Il longe le lac Titicaca un long moment avant de passer un petit poste-frontière perdu quelque part entre le Pérou et la Bolivie.
Un peu plus loin, c’est de manière insolite que nous allons franchir le détroit de Tiquina. Dans un premier temps, le bus s’arrête afin de faire descendre tous les passagers. Et pendant que, en quelques minutes, on nous emmène tous à bord d’un petit bateau jusqu’à la rive d’en face, nous apercevons le bus, au loin dans notre sillage, se faire charger sur une étroite barge. Il y est solidement arrimé pour franchir à son tour le détroit de Tiquina.
Vu l’état de la barge en question, nous ne pouvons nous empêcher de regretter d’avoir laissé nos sacs à dos à bord ! Mais la traversée se passe elle aussi sans encombre et trois quarts-d’heure plus tard, nous pouvons remonter tranquillement dans notre bus et reprendre la route comme si de rien n’était.
Le lac Titicaca, côté Pérou
A Puno, nous avons pris des billets très bon marché. En contrepartie de la poignée de Sols (la monnaie péruvienne) qu’ils nous ont coûté, le bus est évidemment très basique, et son confort s’avère spartiate puisque nous sommes serrés comme du bétail tellement les sièges sont étroits.
Après neuf heures de ce trajet atypique entre les deux pays, nous arrivons enfin à La Paz, où nous allons enchaîner avec un autre bus, de nuit celui-là, pour rejoindre le Sud-Bolivie où se trouvent, paraît-il, quelques-uns des plus beaux paysages de la planète : c’est justement ce que nous sommes venus vérifier…
Des paysages époustouflants : le Sud-Lipez et le Salar d’Uyuni
Le Sud-Lipez
C’est au lever du soleil que nous arrivons enfin dans la petite ville d’Uyuni. C’est le point de départ des excursions en Jeep vers ces fameuses étendues sauvages du Sud Lipez et du Salar d’Uyuni.
Les voyages proposés par les agences, qui pullulent à Uyuni, durent un à trois jours, voire quatre pour ceux qui veulent inclure une ascension de volcan, lesquels culminent souvent entre 5.000 et 6.000 mètres d’altitude. Nous décidons d’en profiter au maximum mais sans ascension, et choisissons donc l’excursion de trois jours.
C’est ainsi que nous nous retrouvons à sept dans une Jeep : quatre voyageurs uruguayens, avec qui nous sympathisons immédiatement, et le chauffeur qui fait aussi office de guide et ponctuellement de cuisinier, Alejandro.
L’église San Cristobal, non loin d’Uyuni
Entre volcans et lagunes
Il n’y a évidemment aucune route sous ces latitudes boliviennes.
La piste (sud-Bolivie)
C’est donc sur des pistes cahoteuses que, pendant trois jours, nous allons arpenter ces fameux paysages typiques de la Bolivie. Perchés entre 4.000 et 6.000 mètres d’altitude et battus par les vents, ils sont éparpillés entre volcans et lagunes multicolores.
Après avoir roulé un bon moment, nous faisons la pause-déjeuner dans un décor de western.
Nous avons beau passer une assez longue partie de la journée dans la Jeep, ce n’est pas un problème : car nous faisons la route le nez collé à la vitre pour ne rien rater des paysages qui défilent. Pourtant, Alejandro nous assure que cette première journée n’est rien comparée à ce qui nous attend les deux jours suivants…
Au loin, la Laguna Blanca
Lorsque nous arrivons en fin de journée à la fameuse Laguna Colorada, le temps est superbe mais le vent glacial qui souffle en permanence nous transperce jusqu’aux os. Alejandro nous explique que nous la reverrons demain matin, à un moment de la journée où ses couleurs seront beaucoup plus vives.
Premier aperçu de la Laguna Colorada
Nous sommes à près de 4300 mètres d’altitude. La région est à la fois désertique, glaciale et grandiose. D’une grande aridité, les paysages sauvages et dépouillés situés aux alentours de la Laguna Colorada valent également le coup d’œil.
Une fois le soleil couché, nous gagnons une habitation dans laquelle nous allons passer la première nuit de notre périple sud-bolivien. Elle a été transformée en dortoir basique pour les voyageurs de passage.
C’est ainsi qu’avec nos nouveaux amis uruguayens, nous nous retrouvons à six dans cette vaste chambre à affronter une température nocturne qui ne dépassera jamais les 5°C ! Nous passons donc la nuit tout habillés, blottis au fond de notre duvet et recouverts par trois épaisses couvertures en alpaga, certes chaudes mais qui pèsent un âne mort.
Sol de Mañana : les geysers
Le lendemain matin, c’est le bout du nez gelé que nous entendons enfin le réveil sonner, à cinq heures. Il faut en effet se lever tôt pour assister aux premiers rayons du soleil sur les geysers de Sol de Mañana (« soleil du matin »).
Lorsque nous arrivons sur place, tout est gris. Mais le soleil en se levant, va vite donner des couleurs à ce site d’exception.
Sol de Mañana
Le sol est parsemé d’une multitude de petits cratères au fond desquels la boue… bout ! La forte chaleur du sous-sol volcanique provoque la formation de colonnes de fumées plus ou moins hautes : ce sont les geysers de Sol de Mañana.
Il faut d’ailleurs faire attention où l’on pose les pieds car le sol est instable. Parfois, il s’effondre sous les pas des visiteurs, qui souffrent alors de brûlures pouvant s’avérer assez graves. Et dans cette vaste région désertique, le premier hôpital n’est pas à côté…
La veille, Alejandro nous a expliqué que le meilleur moment pour découvrir les geysers était le lever du soleil. Mais c’est aussi la période optimale pour admirer la fameuse Laguna Verde (Lagune Verte). Il nous a donc demandé de faire un choix entre les deux, sachant que l’autre site ferait de toute façon partie lui aussi de l’itinéraire, mais plus tard dans la journée, à un moment moins favorable.
Sol de Mañana : le bien nommé « soleil du matin »
Avec l’approbation de nos amis uruguayens, notre choix de lever de soleil s’est finalement porté sur les geysers… et maintenant que nous y sommes, aucun de nous six ne regrette ce choix !
Car ce site est irréel. Partout, la fumée sort des entrailles de la Terre et l’odeur de soufre est omniprésente : la terre bout, vibre, crache, bref elle vit et c’est impressionnant.
Il faut bien dire que le fait de se balader au milieu de ces petits cratères fortement actifs provoque une sorte d’ivresse indescriptible.
Ces geysers sont situés à 5.000 mètres d’altitude, soit sensiblement plus haut que le Mont Blanc par exemple.
Alejandro nous presse de partir car l’heure tourne et il y a d’autres sites à découvrir. Mais nous avons du mal à nous arracher à ce spectacle.
Aguas Thermales : les piscines naturelles
Après avoir fini par nous convaincre de remonter dans la Jeep, Alejandro nous emmène à quelques kilomètres de là, où nous découvrons un autre lieu typique de la région. L’eau qui s’écoule un peu partout provient des geysers voisins d’où nous venons. Elle est donc chaude (38° C environ), alors que la température de l’air peine à atteindre 0° C en ce petit matin.
Une sorte de petite piscine a été aménagée là, en plein air. C’est un vrai plaisir que de se baigner dans ce lieu insolite, et en plus ça réchauffe. Quand on peut joindre l’utile à l’agréable…
Ces eaux chauffées servent donc de jacuzzi naturel non seulement aux humains, mais également aux nombreux oiseaux qui vivent dans ces contrées reculées. Une aubaine pour eux l’hiver lorsque la température de l’air descend à -25° C.
Déserts et lagunes multicolores
La journée ne fait que commencer et pourtant, nous en avons déjà pris plein les yeux. Et ce pays est décidément incroyable puisque ça va continuer ainsi toute la journée. D’abord avec l’Arbol de Piedra et le désert au milieu duquel il joue les équilibristes.
Puis avec les fameuses lagunes colorées, qui pullulent dans la région. Il s’agit de lacs contenant une multitude de micro-éléments d’origine volcanique. Lorsque le vent fait bouger la surface de l’eau, ces éléments microscopiques se mettent également en mouvement, transmettant ainsi leurs couleurs éclatantes à chacune de ces lagunes.
La plus réputée d’entre elles est la Laguna Colorada. Nous l’avons déjà vue hier soir mais ce n’était pas le meilleur moment de la journée pour l’admirer. Ce matin, Alejandro nous y emmène donc une nouvelle fois, en nous promettant que ses couleurs seront beaucoup plus vives qu’hier soir. Et en effet, le spectacle est au rendez-vous.
Nous sommes ébahis par ces paysages de nature inviolée, qui s’avèrent au-delà de ce que nous sommes venus chercher ici, au coeur des Andes.
Ce n’est pas un hasard si cette lagune est si réputée : toisée par les volcans et accompagnée par une colonie de lamas et de flamands roses, ses couleurs presque fluo sont irréelles.
Ces grands espaces sauvages qu’on admire à 360° font un bien fou aux citadins que nous sommes. Ils transpirent le calme et la sérénité. L’air y est pur, le silence règne et il n’y a absolument personne d’autre que nous. Un pur régal.
En quittant ce site que nous ne sommes pas près d’oublier, nous nous disons qu’il constitue sans doute le point culminant de notre périple sud-bolivien car franchement, il sera difficile de trouver mieux. Et pourtant…
En attendant, nous allons voir une autre lagune fameuse, la Laguna Verde. Comme nous l’a dit Alejandro la veille, cette fin de matinée n’est pas le meilleur moment pour l’admirer car à cette heure-là, son vert est terne. Il n’empêche que le site vaut quand même le détour, notamment avec le Licancabur en toile de fond, un volcan dont le sommet frôle les 6.000 mètres d’altitude (5.920 mètres précisément).
La Laguna Verde dominée par le Licancabur
Nous passons le reste de la journée à traverser cette région aride, sans jamais nous lasser de ses paysages uniques.
Et ce ne sont pas quelques menus incidents techniques qui vont nous gâcher ce fabuleux périple.
Alejandro : notre chauffeur-guide-cuisinier… et mécano
Nous croisons de temps en temps quelques-uns des rares quadrupèdes qui s’aventurent encore à cette altitude.
Renard de MagellanViscache
A l’exception des quelques Jeep que nous croisons dans la journée, les signes de présence humaine sont rares dans cette région reculée. Rares mais voyants !
Los Flamencos Eco Hotel
Nous poursuivons notre route de lagune en lagune, avec toujours un ou deux volcans en ligne de mire.
Après quelques heures de piste à travers des paysages toujours aussi fascinants, c’est dans un hôtel de sel que nous allons terminer cette journée de fous qui nous a permis d’en prendre plein les yeux.
Encore une lagune très colorée, jaune celle-là
Et pourtant, nous ne sommes pas au bout de nos surprises car le spectacle n’est pas terminé : demain, nous nous lèverons à nouveau aux aurores pour découvrir dès les premières lueurs du jour la perle du sud-Bolivie : le fameux Salar d’Uyuni.
Le Salar d’Uyuni
Lorsque nous quittons notre charmant hôtel de sel au petit matin, il fait encore nuit. Nous montons dans la Jeep puis nous roulons quelques dizaines de minutes pendant lesquelles nous commençons à apercevoir le Salar sous nos roues, au fur et à mesure que la nuit s’estompe. Puis Alejandro nous arrête au beau milieu de cet immense désert de sel : c’est de là que nous allons guetter l’arrivée du soleil.
Le silence est total, à peine brisé de temps à autre par le crissement du sel sous nos pieds dès que nous faisons quelques pas. Ici, notre sentiment d’être tous les sept à peu près seuls au monde est très fort. L’endroit et le moment sont magiques.
Ce Salar est le plus grand désert de sel du monde (cent cinquante kilomètres de long sur cent de large). Mais surtout, le sous-sol de ce site naturel d’exception renferme, hélas, une richesse inestimable : la plus grande réserve de lithium de la planète. Elle représente à elle seule un tiers des réserves mondiales et attire donc bien des convoitises.
Ce lieu unique semble irréel, et il est plutôt rassurant de savoir que seule une infime partie en est exploitée pour l’extraction du lithium. Pour le moment du moins…
Alejandro
Une quinzaine « d’îles » émergent du Salar, dont la plus connue est Isla Incahuasi.
C’est sur cette dernière que nous nous rendons après avoir pris le temps de savourer le lever du soleil sur le Salar. La petite balade sur cette « île » pour en faire le tour à pied est une étape incontournable.
Sa forme semi-circulaire rappelle qu’il s’agit d’un cratère de volcan éteint, sur lequel la nature locale a depuis longtemps repris ses droits.
Alejandro nous explique qu’ici à l’état sauvage, les cactus poussent au rythme paisible d’un à deux centimètres par an seulement. Or, certains d’entre eux dépassent les quatre mètres de haut, ce qui signifie que leur âge vénérable se compte en siècles…
Pour la balade sur l’île, on ne doit pas sortir d’un petit chemin tracé dans la rocaille, afin de ne pas aller piétiner les jeunes pousses de cette flore, inhabituelle pour les occidentaux que nous sommes.
A cette période de l’année (nous sommes en octobre), nombre de ces cactus sont en fleurs.
Mais il est temps de quitter notre île. Nous remontons dans la Jeep qui va nous faire traverser une dernière fois le Salar à vive allure, jusqu’à la pause du midi : c’est dans un hôtel de sel que nous allons déjeuner, à proximité de divers monuments dédiés au Dakar et sculptés dans le sel.
Nous préférons ne pas trop penser aux nuisances d’un tel rallye sur ce site naturel d’exception…
En repartant, les formes géométriques des dalles de sel disparaissent peu à peu, nous indiquant ainsi que la sortie du Salar est proche.
Notre périple dans le sud de la Bolivie touche à sa fin mais à l’approche du retour à Uyuni, Marie et moi n’avons pas vraiment envie de quitter cette région qui nous a tant éblouis. Nous décidons donc de modifier notre plan de voyage : nous allons rester ici un jour de plus pour profiter encore un peu de ces paysages uniques.
C’est ainsi que le lendemain, après avoir quitté nos amis uruguayens, nous nous retrouvons dans une autre Jeep, avec un autre chauffeur ainsi qu’un couple de français et deux sud-coréennes.
Cette nouvelle journée dans le Salar va commencer par un petit détour dans un cimetière où reposent… des trains ! Ils sont vieux, complètement rouillés et à l’abandon. Ce lieu étrange est situé au milieu de nulle part.
On a tendance à se demander comment tous ces cadavres de trains ont fait pour se retrouver ici.
Mais peu importe, notre principal objectif reste le Salar. Nous allons d’ailleurs en profiter pour sacrifier à la tradition des photos « déjantées » du Salar : il est si vaste qu’en jouant avec les perspectives, on peut produire des effets photographiques plutôt amusants. Je ne suis pas très clair n’est-ce pas ?! Alors regardez plutôt cette très courte vidéo (28 secondes)…
Après avoir passé la journée à revoir un peu les mêmes paysages que la veille mais sans jamais nous en lasser, notre chauffeur-guide nous emmène à l’extrémité du Salar pour admirer le coucher du soleil.
Pourquoi a-t-il choisi de nous conduire tout au bout de ce désert de sel ?… Il faut savoir que des pluies abondantes inondent chaque année le Salar de janvier à mars, et l’immergent alors sous une fine pellicule d’eau.
Plus tard dans l’année, quand la pluie arrête de tomber et que le Salar s’assèche petit à petit, son extrémité reste toutefois imbibée. Car elle est située en léger contrebas et l’eau qui s’y est donc écoulée et accumulée pendant les mois humides, y stagne les mois suivants.
C’est grâce à ça que, lors de notre visite fin octobre, la saison des pluies a beau être terminée depuis longtemps, nous avons quand même l’opportunité nous aussi d’admirer le Salar sous son joli manteau d’eau.
C’est ainsi que ce désert de sel, déjà incroyable quand il est tout sec, se transforme en miroir géant.
Les couleurs du soleil couchant sur ce gigantesque tapis aquatique nous permettent d’avoir encore une nouvelle vision de ce lieu si insolite qu’est le Salar d’Uyuni.
A l’heure du bilan, nous réalisons qu’en quatre jours à peine, nous avons vu un nombre incalculable de paysages à couper le souffle. C’est donc à reculons que demain, nous allons quitter cette magnifique région pour rejoindre La Paz.
La Paz et le site pré-inca de Tiwanaku
La capitale bolivienne : La Paz
La première chose que nous décidons de faire une fois arrivés à La Paz, c’est de prendre de la hauteur afin d’avoir une vue d’ensemble sur la ville. Mais au moment de prendre le téléphérique, nous apprenons qu’il est en panne.
Street art dans les ruelles de La Paz
Nous devons donc nous rabattre sur un taxi et le premier chauffeur que nous croisons nous assure qu’il connaît un point de vue imprenable. Une promesse sans doute destinée à nous faire monter dans sa voiture mais il a l’air tellement sincère que nous acceptons.
Et bien sûr, une fois arrivés là-haut, l’entrée du belvédère dont il nous a vanté la situation, est fermée au public pour cause de travaux ! Mais il ne se démonte pas et réussit à convaincre un membre du chantier de nous laisser entrer… moyennant bien sûr un petit bakchich ! Ce n’est pas bien grave, nous acceptons et nous nous retrouvons tout les quatre rigoureusement seuls à cet endroit.
La Paz
Cette vue urbaine nous change radicalement de tous les paysages sauvages que nous venons d’admirer dans le sud du pays au cours des quatre derniers jours.
Toutefois, ce point de vue sur la plus haute capitale du monde (3.600 mètres) cernée par les montagnes vaut quand même le détour.
Un peu plus haut encore que La Paz est située El Alto, l’une de ses banlieues, qui est quant à elle l’une des plus hautes villes de la planète (4.100 mètres).
El Alto
En nous ramenant en bas dans la ville, le chauffeur nous explique combien La Paz, qui signifie « la paix », porte mal son nom au vu des nombreuses périodes de troubles et de violences qui ont émaillé son histoire.
Le quartier culturel : musées, expositions…
La ville vit d’abord son or pillé par les colons espagnols. Plus tard, le palais présidentiel subit de si nombreuses tentatives plus ou moins réussies d’incendies que tout le monde l’appelle aujourd’hui encore « le palais brûlé » (PalacioQuemado).
Enfin, c’est d’une manière pas naturelle du tout que différents présidents boliviens perdirent la vie pendant l’exercice de leurs fonctions. L’un d’entre eux, Gualbarto Villarroel, fût même pendu haut et court en 1946 face à la foule rassemblée sur la place publique, en plein centre-ville.
Bref, c’est sans transition qu’en descendant du taxi après cette courte mais intéressante leçon d’histoire, nous nous retrouvons dans un quartier démuni. Il grouille de vie, et toutes ses rues sont entièrement dédiées au marché.
Marché typique à La Paz
Un peu plus loin dans un quartier en construction, nous sommes impressionnés par les échafaudages, aussi fragiles en apparence que solides en réalité.
Forêt d’étais 100 % biodégradables…
En déambulant dans les rues du centre-ville, nous nous laissons guider par le son lointain d’une fanfare, jusqu’à ce que nous nous retrouvions au beau milieu d’une énorme fête populaire. Elle réunit plusieurs milliers de personnes.
Les gens sont tous amassés dans les rues, dont certaines sont fermées à la circulation pour l’occasion. Je vivrai là une petite mésaventure sans conséquence en termes d’insécurité (voir les « infos pratiques » en fin d’article).
En tout cas, la fête est belle, les costumes des centaines de personnes qui défilent sont hauts en couleurs, et les fanfares qui se succèdent s’en donnent à cœur joie.
Malgré cette jolie fête, nous n’avons jamais été vraiment emballés par l’atmosphère de la ville. Nous décidons donc d’aller passer notre dernière journée à Tiwanaku, petite ville située à une grosse cinquantaine de kilomètres de La Paz.
Les vestiges pré-incas de Tiwanaku
Il s’agit d’un site archéologique où vivait la civilisation du même nom, bien avant l’avènement des Incas. Le site est classé par l’Unesco au patrimoine de l’humanité.
Les vestiges de Tiwanaku
Ce site est aussi intéressant que méconnu, donc très peu fréquenté. Les vestiges les plus anciens qu’on y découvre ont jusqu’à mille ans de plus que les sites incas les plus récents ! Cette civilisation pré-Inca a vécu du Ve au XIe siècle.
Aucun voyageur transitant par La Paz ne devrait être autorisé à faire l’impasse sur un tel site. Pourtant, tout le monde n’est pas de notre avis puisqu’il est quasiment vide.
En ce qui nous concerne, c’est sur cette petite merveille perdue au fin fond de la Cordillère des Andes que nous terminons ce voyage exceptionnel.
Merci à Routard.com, qui a mis en avant cet article sur la Bolivie en le nommant « COUP DE CŒUR » de la rédaction !
Résumé vidéo (3 mn) : en immersion au cœur des Andes (Pérou et Bolivie)…
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Infos pratiques
Une lagune du Sud Lipez, cernée par les volcans
Voyager en bus
De Puno (Pérou) à La Paz
En bus basique. Durée du trajet : 9h00 (attention au décalage horaire : +1h en Bolivie) : ticketsbolivia.com
→ Le prix: 22 $ par personne.
A noter qu’en chemin, au détroit de Tiquina, les passagers du bus doivent en descendre pour faire une courte traversée du lac Titicaca (une dizaine de minutes) sur un petit bateau à moteur. Il est suivi par une barge sur laquelle a été arrimé le bus, lequel est donc vide de ses passagers.
De La Paz à Uyuni
En bus de nuit semi-cama (sièges inclinables) par Todo Turismo. Durée du trajet : 11h00 : boliviatravelsite.com
Dîner chaud et petit déjeuner compris, film à bord et wi-fi.
→ Le prix: 39 $ par personne.
Nous avons réservé une semaine à l’avance via Internet car quand on achète les billets le jour-même à la gare routière, le bus est souvent déjà complet.
Hébergements
La Paz
Hôtel Avenida : situé en centre-ville à dix minutes à pied de la gare routière. Très bon hôtel.
→ Le prix: 30 $ la chambre pour deux avec salle de bains et petit déj’ inclus.
Tiwanaku
Hôtel Akapana – Manco Kapac Avenue. Petit hôtel sans prétention qui présente l’avantage d’être situé à cent mètres de l’entrée du site pré-Inca de Tiwanaku.
→ Le prix: 35 $ la chambre (minuscule) pour deux personnes avec douche privée. Très bon accueil et très bon resto.
L’hôtel Akapana
(In)sécurité
Petit retour en arrière. Avant le début de notre voyage, beaucoup de gens nous avaient mis en garde contre la forte insécurité qui régnait selon eux en Amérique du Sud, y compris l’une de nos connaissances indirectes : bolivienne, elle nous avait expliqué qu’elle n’avait pas le souvenir d’avoir connu son pays aussi peu sûr qu’aujourd’hui et que, sans tomber dans la parano, il nous faudrait être sans cesse vigilants.
C’est pourquoi, dans les rues de La Paz, c’est sur le ventre que nous avons décidé de porter nos petits sacs à dos (ceux pour la balade, pas les gros sacs à dos de voyage). Mais lorsque j’en ai sorti mon appareil photo, j’ai remis machinalement mon sac à dos… sur mon dos ! A partir de là, il a suffi d’une petite poignée de minutes à peine pour que je sente une légère pression au niveau des omoplates : je me suis retourné immédiatement et me suis retrouvé nez-à-nez avec un type qui faisait semblant de ne pas me voir, l’air de rien.
J’ai immédiatement vérifié mon sac : la fermeture éclair avait été partiellement ouverte, mais il n’avait pas eu le temps d’attraper quoi que ce soit. Un autre homme à trois mètres de nous me faisait discrètement signe que le premier type avait ouvert mon sac.
Conclusion : on peut se faire dépouiller à l’autre bout du monde comme à deux pas de chez soi. Simplement, la moyenne de vols à l’arraché ou dans les bus notamment est élevée en Bolivie, et il convient donc d’être sans cesse vigilant : un voyageur averti en vaut deux.
Ouvrons l’œil !
Agences à Uyuni
Dès la descente du bus de nuit à Uyuni, les rabatteurs se précipitent sur les voyageurs mal réveillés pour leur vendre les services de leur agence. Les tours sont à peu près identiques (un jour ou trois jours pour visiter le fameux Salar d’Uyuni ainsi que le Sud Lipez), mais pas les prix, qui varient du simple au triple.
La Laguna Colorada
Thiago Tours
Deux raisons nous ont fait choisir Thiago Tours. D’une part, nous avions beaucoup lu et entendu parler des accidents de 4×4, régulièrement mortels, souvent dus à l’alcoolémie des chauffeurs. Apparemment, les agences les plus sérieuses dans ce domaine sont aussi les plus chères.
D’autre part, de toutes les agences dont les rabatteurs se sont jetés sur nous, Thiago Tours était la seule à avoir pour règle écrite le remboursement intégral du Tour en cas de simple insatisfaction des clients par rapport aux services du chauffeur, notamment en matière d’alcool.
Pour nous, c’est cet argument qui a fait pencher la balance : si le chauffeur s’alcoolise, l’agence ne le paiera pas. En revanche s’il est bon, nous lui donnerons, c’est le comble… un pourboire !
Quelques heures plus tôt en pleine nuit, sur la route en provenance de La Paz, nous avions vu des touristes se faire évacuer en ambulances, d’un bus gravement accidenté qui gisait sur le flanc en contrebas de la piste. Cela nous avait refroidis et quelques heures plus tard à Uyuni, nous n’avons donc pas hésité longtemps à choisir Thiago Tours pour son apparence de sérieux.
→ Le prix: même si Thiago Tours était la plus chère des agences avec lesquelles nous avons discuté, le package 3 jours/2 nuits nous est revenu à 95 $ par personne tout compris (18 $ par personne le tour d’une journée). Ce qui reste abordable avec la sécurité en plus.
Car de retour à Uyuni après ces trois jours de tour du Sud-Bolivie, le gérant de Thiago Tours a pleinement assumé son engagement initial, puisqu’il a tenu à nous demander si nous étions satisfaits de notre chauffeur ou si nous souhaitions nous faire rembourser.
Au final, Alejandro, notre chauffeur-guide, s’est révélé parfait, et notre séjour dans le Sud-Bolivie constitue à ce jour l’un de nos plus beaux souvenirs de voyages.
N.B. Le bus de nuit de La Paz arrivant à 7h00 et le départ des tours ayant lieu vers 10h00, on a largement le temps de choisir une agence et de trouver un hôtel, entre la descente du bus et le départ du tour.
Le bon plan
Nombreuses sont les Jeep qui partent plus ou moins à la même heure d’Uyuni, puis qui font le même tour et se retrouvent donc en même temps sur les mêmes sites. Pour éviter cette affluence (toute relative car ce n’est pas non plus la grande foule), deux solutions :
→ Depuis Uyuni, demander à l’agence de faire le tour à l’envers. Ainsi, on croise parfois un peu de monde quand même (un peu seulement), mais on est souvent seul ou presque puisque on roule à contresens des autres. Et puis on termine par l’apothéose, le Salar d’Uyuni : le meilleur pour la fin. C’est l’option que nous avons choisie et nous ne l’avons pas regrettée car régulièrement, nous étions absolument seuls sur les sites.
→ Partir de Tupiza. Cette petite ville située à 210 kilomètres d’Uyuni est beaucoup moins fréquentée. Du coup, pendant le tour du Salar et du Sud-Lipez, on rencontre très peu de monde. En revanche, il faut savoir que les voitures ne partent que lorsqu’elles sont pleines, ce qui signifie qu’il n’y a pas forcément un départ tous les jours : il faut parfois attendre un jour de plus. Pour choisir cette option, il ne faut donc pas être pressé par le temps.
La Laguna Colorada
Généralités
Ne pas oublier la crème solaire avec un indice de protection élevé car en altitude (et tout le pays est en altitude !), les rayons du soleil sont particulièrement agressifs.
De même, prévoir les vêtements/duvets adaptés pour le froid mordant de la nuit (et du jour selon la saison), ainsi que le vent souvent glacial.
Le Nicaragua fait partie de ces rares pays qui reçoivent encore très peu de visiteurs, et on se demande bien pourquoi (N.B. nous y étions quelques mois avant les manifestations du printemps 2018, dont certaines furent à la fois violentes et violemment réprimées. Et depuis, le pays est dirigé d’une main de fer…).
En effet, bordé par l’océan d’un côté et la mer des Caraïbes de l’autre, il regorge de sites superbes et il y en a pour tous les goûts : des volcans à couper le souffle, de jolies villes coloniales ainsi que des petits villages perdus, sans oublier des îles paradisiaques dans les Caraïbes… Petit tour d’horizon.
La colonne vertébrale du Nicaragua est constituée d’une grosse vingtaine de volcans, dont un tiers sont très actifs.
Au premier plan, la fumée s’échappe du cratère du volcan Telica
Outre les incontournables randonnées à flanc de volcan, quelques activités insolites sont accessibles aux voyageurs de passage, comme la plongée bouteille (que nous n’avons pas testée) dans le cratère de la Laguna de Apoyo, au milieu des fumerolles sous-marines.
La laguna de Apoyo
Nous sommes partis à l’assaut de trois de ces volcans.
Le Telica : nous en avons fait l’ascension, il est accessible depuis la jolie ville de Leon.
Le Masaya : il est, avec le Telica, l’un des deux seuls volcans du Nicaragua, et l’un des très rares dans le monde, au fond desquels on peut apercevoir un lac de lave bouillonnante quand les conditions le permettent.
Enfin, le Cerro Negro : nous avons testé en famille une activité grisante autant qu’insolite : la luge sur les pentes de ce volcan actif.
Le Telica
C’est après avoir roulé un bon moment depuis Leon sur une piste très abîmée que notre 4×4 nous dépose enfin aux pieds du Telica. De là, il faut compter une heure et demie d’ascension à pied pour rallier le sommet. La montée est facile, même si le sol est très pierreux.
L’arrivée au sommet du Telica
Bizarrement, le premier réflexe une fois là-haut consiste à se laisser attirer irrésistiblement par le rebord du cratère fumant, pour essayer d’en apercevoir le fond. Vainement pour nous, puisque l’épaisse fumée qui en jaillit en permanence ne permet pas une visibilité supérieure à deux ou trois mètres.
La vue sur les volcans voisins depuis le sommet du Telica
Si nos rêves d’apercevoir la lave s’évanouissent instantanément, nous n’allons pourtant pas être déçus. Car c’est une superbe randonnée qui nous attend tout autour du volcan jusqu’au coucher du soleil.
Le Telica crache sa fumée en permanence
Seuls deux autres petits groupes de randonneurs se trouvent là-haut en même temps que nous. Mais au moment d’admirer les derniers rayons du soleil sur les parois du cratère, ils ont disparu de notre vue. Nous éprouvons donc une délicieuse sensation d’assister seuls à cette espèce de matin du monde.
Quand il faut se résoudre à quitter les lieux faute de lumière, c’est dans la nuit noire mais éclairés par nos frontales que nous attaquons la descente au milieu des roches instables.
Le Masaya
Ce vaste et spectaculaire volcan compte plusieurs cratères, dont le fameux Cráter de Santiago.
Pour mieux comprendre à quel point ce site est impressionnant, il faut remonter le temps : au XVIe siècle en effet, lorsque les conquistadors et les missionnaires espagnols découvrirent les lieux, ils furent horrifiés par ce cratère béant qui crachait sa lave, rougeoyante mais chauffée à blanc.
A tel point qu’ils se persuadèrent d’avoir découvert… la porte d’entrée de l’enfer ! Ils « baptisèrent » donc les lieux La Boca del Infierno (la bouche de l’enfer). Mais pour eux, cela signifiait aussi que le démon était tout proche, c’est pourquoi ils firent ériger au sommet du volcan une grande croix, encore visible aujourd’hui, censée exorciser les lieux.
La bouche de l’enfer
Ces croyances d’un autre temps peuvent prêter à sourire, mais il faut reconnaître que les lieux ont conservé toute leur magie et que cinq cents ans plus tard, ils restent époustouflants.
Postés derrière une frêle barrière, contre laquelle il ne faut s’appuyer que si on envisage d’aller voir de plus près ce fameux démon, c’est quasiment à la verticale qu’on domine cette bouche de l’enfer. C’est un moment qu’il est impossible d’oublier.
Le Cerro Negro
Au Nicaragua, l’une des activités les plus populaires est le surf, pour lequel les spots ne manquent pas sur la côte Pacifique.
Nous n’y avons pas goûté, mais nous avons quand même pratiqué la glisse, et quelle glisse : la luge sur les pentes d’un volcan actif !
Parmi les volcans qui pullulent autour de la ville coloniale de Leon, le Cerro Negro. Ce superbe cratère est d’un noir d’encre car il est entièrement recouvert de cendres et de roches volcaniques.
Quand le 4×4 se gare aux pieds du volcan, on comprend ce qui nous attend : son cône majestueux nous domine de si haut que la rando pour rejoindre son sommet ne s’annonce pas si facile, a fortiori sous un soleil de plomb.
L’arrivée en 4×4 au Cerro Negro
La luge sur laquelle nous allons dévaler les pentes du volcan est en fait une simple planche de bois bricolée. Chaque lugeur attache son bolide dans le dos, puis l’ascension démarre.
On traverse d’abord brièvement une zone de végétation, puis on grimpe à travers un dédale de roches qui ont été recrachées par le volcan lors d’une éruption.
Le départ
Le début de l’ascension
Les flancs du volcan sont par endroits assez abrupts, on monte donc tranquillement.
Le cratère principal est entouré de cratères mineurs
Au fil de la montée, la vue sur la vallée à l’infini est saisissante.
En contrebas du Cerro Negro : jungle, coulées de lave et cratères.
Ce décor incroyable vaut vraiment le détour et mérite une rando à part entière. On est d’ailleurs si occupé à admirer ces vues qu’on en oublierait presque pourquoi on est là : faire de la luge à flancs de volcan !
Les paysages volcaniques typiques dominent la vallée
On finit par arriver au sommet, d’où la vue s’étend à l’infini.
Nos bolides !
L’heure de la descente en « luge » a sonné ! On s’assied donc sur cette planche de bois d’un peu plus d’un mètre de long et d’une quarantaine de centimètres de large.
Puis on s’agrippe les mains à une corde en guise de rênes (en réalité, c’est en posant l’un des deux pieds au sol qu’on se dirige vaguement vers la droite ou la gauche) ; et enfin, on se lance.
Le départ…
… et l’arrivée.
Les habitués atteignent la vitesse de 80 km/h. Les débutants comme nous vont un peu moins vite, mais il faut quand même dire qu’une fois lancés, il est très difficile de ralentir. Les sensations sont top, à la fois grâce à la vitesse et au site d’exception qu’on dévale.
Pour ma part, arrivé en bas, impossible de m’arrêter : la petite bosse sur laquelle tout le monde s’immobilise se transforme pour moi en tremplin vu la vitesse à laquelle j’arrive, et je m’envole en faisant un salto involontaire mais heureusement indolore. Dans le choc toutefois, ma planche se casse (ou plutôt les rênes s’arrachent) : tous ceux qui sont autour de moi sont hilares.
Au final, il faut une grosse heure de montée pour une petite minute de descente. On n’a donc pas trop le temps d’en profiter mais c’est tellement fun qu’on n’a qu’une seule envie : y retourner !
L’incroyable vidéo !
Outre la luge, le Cerro Negro est aussi un site où les meilleurs mondiaux se pressent pour tenter de battre le record du monde de vitesse à VTT (sur terre) !
Le précurseur de cette façon de dévaler le Cerro Negro est un français, Éric Barone. Détenteur pendant 15 ans du record du monde de vitesse à VTT sur neige (222 km/h !), il s’attaque en 2002 au record de vitesse de VTT mais cette fois, sur terre. Pour tenter ce nouvel exploit, il choisit donc les pentes du Cerro Negro, jonchées de roches volcaniques.
Et alors qu’il dévale les flancs du géant à plus de 172 km/h, son vélo-prototype se brise ! Le champion fait une chute d’une violence inouïe. Très vite, son casque s’envole et sa tête n’est plus protégée, toutefois il échappe presque miraculeusement au pire : il n’est « que » gravement blessé. Quelques années plus tard, grâce à une motivation hors normes et à une volonté de fer, il se remettra au VTT de descente…
Les deux anciennes capitales du Nicaragua, détrônées au fil du temps par Managua, sont considérées comme les deux plus belles villes du pays : Granada et León.
Granada
Il s’agit d’une belle ville à dimension humaine, où nous n’avons jamais ressenti le poids de ses 250.000 habitants.
La place de l’Indépendance et sa cathédrale
Son cœur historique est constitué d’une jolie place, qui compte une cathédrale entourée d’imposants bâtiments coloniaux.
L’intérieur de la cathédrale
Aux alentours, les ruelles sont toutes plus colorées les unes que les autres.
Nous avions lu un peu partout que l’été, la ville était prise d’assaut par les touristes mais nous n’en avons croisé que très peu, bien qu’étant déjà mi-juillet.
A seulement cinq minutes de marche du centre historique, nous avons la surprise de découvrir un quartier à la fois pauvre et très fréquenté. Là, nous sommes les seuls étrangers et plusieurs personnes me font signe en arrivant que je risque de me faire voler mon appareil photo. Je ne me sens pourtant pas spécialement en insécurité mais dans le doute, je range mon matériel.
Nous nous retrouvons alors dans un marché où mon matériel photo aurait en effet juré avec la pauvreté ambiante. Nous le traversons désabusés, au vu de l’important contraste qui sévit entre ce quartier pauvre et le centre prospère tout proche à l’écart duquel il est situé.
Léon
Bien que Leon compte deux fois moins d’habitants que Granada, elle nous paraît plus grande et bien plus animée : Granada est belle mais froide, alors que Leon semble un peu moins jolie mais beaucoup plus chaleureuse.
La ville
Son principal attrait réside dans sa fameuse cathédrale blanche, qui change radicalement de Granada la multicolore.
Le clou du spectacle consiste à monter jusqu’aux toits, où l’on peut se balader pour admirer le paysage. De là-haut, la vue sur les ruelles de la ville, qui est cernée par les volcans, vaut le détour.
Bon, Leon n’est quand même pas toute blanche, seule sa cathédrale a cette particularité. Ailleurs, on retrouve les églises colorées typiques des villes coloniales.
Outre son patrimoine historique et sa vie animée, Leon est également le point de départ idéal de nombreuses excursions : d’une part, vers l’océan Pacifique situé à quelques kilomètres, dont les vagues attirent les surfers du monde entier ; d’autre part, vers la chaîne de volcans voisine, qui constitue l’épine dorsale du pays. D’autres excursions sont possibles, comme celle vers Somoto où l’on peut faire du canyoning dans un joli décor naturel.
Le canyoning
Grâce au Lazybones Hotel (voir les infos pratiques plus bas), nous avons trouvé la seule personne qui propose le package à la journée : aller / retour pour Somoto en mini-bus et journée canyoning sur place, déjeuner compris.
Canyoning à Somoto
Pour les habitués du canyoning, cette sortie n’a rien d’exceptionnel, à part un saut de vingt mètres (que nous n’avons pas testé).
Pour ceux qui, comme nous, souhaitent pratiquer en famille une activité de plein air, c’est l’option parfaite. On est en pleine nature et le canyon, situé à la frontière du Honduras, est joli. Et bien sûr, il y a de quoi s’amuser dans l’eau, que ce soit en se laissant porter par les courants ou en sautant des rochers (de trois à dix mètres).
Les petits villages isolés
Inutile de dire que les petits villages reculés ne manquent pas au Nicaragua. Qu’ils soient accrochés aux pieds des volcans, perdus dans la jungle ou posés face à l’océan, il fait toujours bon s’y arrêter.
Nous avons été marqués par trois de ces endroits dépaysants :
le village d’El Castillo, dont les cases sur pilotis dominent la rivière San Juan qui serpente dans la jungle ;
la délicieuse petite île lacustre de San Fernando, dans l’archipel de Solentiname.
Dans les deux cas, pour s’y rendre, il faut prendre un bateau depuis un autre village reculé, San Carlos.
San Carlos
Si l’on cherche le dépaysement, El Castillo est la destination idéale. Mais s’y rendre se mérite, et la petite ville de San Carlos, située sur l’embouchure de la rivière San Juan et du lac Cocibolca, est un passage obligé. Après six heures de route dans un bus bondé au-delà de l’imaginable (lire Nicaragua pratique : voyager en bus), nous ne sommes pas fâchés d’arriver à San Carlos.
San Carlos
Il s’agit d’un petit port de pêcheurs. Il constitue la dernière étape avant de s’aventurer sur le San Juan, rivière typiquement latino-américaine avec sa couleur marronnasse et qui, en serpentant à travers la jungle, fait office de frontière avec le Costa Rica.
Elle relie le lac Cocibolca (appelé par les occidentaux lac Nicaragua) à la mer des Caraïbes, ce qui explique que divers poissons, dont des requins bouledogues, la remontent jusqu’au lac où ils se sont familiarisés à l’eau douce avec le temps.
San Carlos, retour de pêche
San Carlos compte aussi un joli petit marché local où il fait bon se promener, discuter… et consommer.
Car les fruits et légumes qu’on y trouve ne sont pas vraiment les mêmes qu’en France : les avocats sont gros comme nos aubergines et leur chair est si fondante qu’elle en aurait presque la texture du guacamole ; les ananas sont tellement juteux et sucrés que même Victor, qui habituellement déteste ça, nous dira après en avoir pris et repris jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus, que c’était le meilleur fruit qu’il avait mangé de toute sa vie !
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El Castillo
Mais si nous sommes venus à San Carlos, c’est pour rejoindre notre objectif : El Castillo, la jungle avoisinante et les caïmans. Nous prenons donc une lancha, ce bateau rapide très effilé qui mesure une bonne quinzaine de mètres de long sur deux mètres de large à peine. Après une heure quarante de navigation au beau milieu de la jungle, à la lisière de laquelle on aperçoit régulièrement de petites communautés dans leur village, nous arrivons enfin à El Castillo.
El Castillo
La première chose qu’on remarque une fois à terre, c’est l’absence de routes et de voitures. Les ruelles sont étroites car elles ne sont utilisées que par les piétons, les charrettes et quelques animaux. Les cases, juchées sur pilotis, ont un certain charme malgré leur dénuement total.
Nous remarquons vite que les habitants sont beaucoup plus souriants et accueillants que tous ceux que nous avons rencontrés jusque-là, ce qui se vérifiera d’ailleurs jusqu’à la fin de notre séjour : comme souvent, c’est dans les endroits les plus reculés qu’on rencontre les gens les plus ouverts.
A la rencontre des caïmans
Nous avons un objectif principal à El Castillo : une sortie nocturne en barque sur la rivière, afin d’approcher les caïmans.
Le petit hôtel dans lequel nous sommes descendus est un peu cher. Ce n’était pas notre premier choix mais celui que nous convoitions ne dispose plus que de trois lits, or, nous sommes quatre. Toutefois, cette petite déception va vite s’avérer une aubaine. Car les deux soeurs qui tiennent l’autre hôtel vers lequel nous nous dirigeons finalement, sont d’une gentillesse rare et ont le sourire éternellement vissé aux lèvres. Ce sont elles qui vont nous dégoter un guide pour notre petite balade nocturne.
Le principe est simple : on monte à bord d’une toute petite barque armés d’une simple frontale, puis on part dans la nuit noire et on s’en remet totalement au guide. Ce dernier éclaire la rive pour repérer les reptiles.
De temps à autre, on accoste et le guide met le pied à terre, pas du tout impressionné par la perspective de se retrouver face à un caïman. Ainsi, il attrape successivement deux basiliques (ce petit reptile très vert qui semble courir sur l’eau), un iguane et un caïman juvénile qui frise quand même le mètre de long. Victor et Arthur les caressent et les prennent dans leurs mains, ils sont aux anges.
Iguane
Caïman juvénile
A quelques brasses de la barque, nous observerons deux caïmans adultes, dont seule une paire d’yeux brillants émerge sournoisement de l’eau noire.
Victor et Arthur sont si émerveillés par cette sortie nocturne dans l’habitat naturel des caïmans qu’ils en ont eux aussi l’oeil qui brille, mais de bonheur.
Retour à El Castillo
Le château
Le lendemain, nous visitons le château qui domine le village. Ses heures de gloire datent de l’époque où l’amiral Nelson, au prix d’une bataille acharnée, réussit à forcer le passage pour rallier le lac Cocibolca depuis la mer des Caraïbes, et traverser ainsi l’Amérique d’est en ouest.
La fabrique de chocolat
Nous visitons également la petite fabrique de chocolat, qui fait la fierté des habitants du village.
Là, l’employé de la fabrique qui nous guide nous explique toutes les étapes de la transformation de la fève de cacao en chocolat. A chaque étape, il nous fait sentir et goûter le cacao transformé. Classique mais toujours aussi intéressant.
Nous repartirons bien sûr avec nos petits ballotins de chocolats qui, il faut bien l’avouer, ne survivont pas jusqu’à notre retour en France…
San Fernando (Solentiname)
Le petit archipel lacustre de Solentiname, qui compte quelques trente-six îles, est resté dans les mémoires des Nicas comme l’un des haut-lieux de la résistance à la dictature de Somoza. Tout comme El Castillo, il est accessible en bateau depuis San Carlos.
L’atmosphère qui y règne aujourd’hui est tout autre qu’à cette époque agitée : en retrait du reste du monde, ces petites îles 100% nature respirent le calme et la sérénité. Sur celle de San Fernando, nous sommes vite conquis par la douceur de vivre qui remplit les lieux.
Il n’y a pas grand-chose à faire sur San Fernando. Ou plutôt si : savourer le temps qui passe en admirant avec sérénité les paysages.
On peut aussi faire le tour de l’île en deux heures sur un sentier étroit, au milieu des cris exotiques des innombrables espèces d’oiseaux qui nichent dans ce petit archipel.
Et pour finir, il ne faut pas rater la Casa Taller, en face de l’embarcadère. Il s’agit d’une petite galerie où sont exposées les œuvres des artistes locaux : on peut y admirer et y acheter des toiles et des sculptures colorées, ainsi que divers petits objets issus de l’artisanat local.
Caraïbes : les Corn Islands
Les deux bandes bleues du drapeau du Nicaragua représentent les deux mers qui bordent le pays de part et d’autre : l’Océan Pacifique à l’ouest et la Mer des Caraïbes à l’est. C’est dans cette dernière que nous nous sommes rendus pour alterner farniente et plongée, précisément dans les délicieuses îles du Maïs : les Corn Islands.
Little Corn ou Big Corn ?
C’est pour sa réputation de calme (absence de routes et de voitures) que nous avons choisi Little Corn, longue de deux kilomètres, plutôt que sa voisine Big Corn, quatre fois plus grande. Et les grands cris « Welcome to Paradise » avec lesquels les Rastas locaux nous accueillent lorsque notre petit bateau accoste après une heure de traversée très agitée, ne nous font pas regretter notre choix.
L’île est traversée par quelques chemins sinueux, en dur ou en terre, qui nous permettent de rejoindre en trois quarts-d’heure les plus belles plages de l’île situées tout au nord, à l’exact opposé des cases dans lesquelles nous sommes logés.
Ces chemins passent notamment par le stade de base-ball, le sport national du Nicaragua, où un match a lieu chaque week-end. Mais ces sentiers passent aussi par des forêts qui regorgent de fruits et légumes sauvages : des avocatiers de vingt bons mètres de haut aux branches desquels sont suspendus des centaines d’avocats énormes ; mais aussi des ananas, des mangues, des noix de coco à profusion etc. Un pur régal.
Plongée et snorkeling
Non seulement ces plages du nord sont les plus préservées et les plus belles de l’île, mais ce sont aussi les plus favorables au snorkeling.
Un gros barracuda et une magnifique raie aigle, c’est-à-dire toute noire à pois blancs et longue de deux bons mètres, voilà ce que nous avons pu voir lors de nos quinze premières minutes de snorkeling, dans un mètre cinquante d’eau seulement et à trois ou quatre mètres de nous à peine.
En plongée bouteille, nous pourrons observer les poissons multicolores habituels sous ces latitudes et à chaque plongée, nous approcherons de très près un ou deux requins nourrices de la taille d’un homme.
Ils ne sont pas farouches et accompagnent souvent les plongeurs, venant même régulièrement au contact.
En cette saison des pluies, les conditions ne nous permettent hélas pas de faire autant de snorkeling que nous voudrions, notamment avec une journée entière de tempête et de trombes d’eau. C’est dommage car les plages du nord de l’île offrent à tous les amateurs de fonds marins un excellent spot de snorkeling. Mais seulement par temps calme…
Un matin, en jouant au frisbee dans l’eau, un petit requin viendra nager parmi nous quelques instants. Nous nous précipitons sur nos palmes, masques et tubas afin de pouvoir l’observer mais c’est trop tard : il est déjà parti et ne reviendra pas. En tout cas, cet aquarium à ciel ouvert regorge de poissons de toute sorte et de toute taille.
Toutes nos infos pratiques sont ci-dessous…
Résumé vidéo : en immersion au Nicaragua (2 mn)…
Infos pratiques
Granada
Hébergement
A Granada, nous avons séjourné au Granada Boutique, que nous avions choisi pour son emplacement idéal, à cinquante mètres de la place centrale et de sa fameuse cathédrale. Sur le web, les avis étaient bons. Or, le petit bar qui jouxte l’hôtel met la musique à fond toute la nuit. On ne s’attendait pas spécialement à des nuits calmes en plein centre-ville, mais on n’aurait jamais cru qu’on pouvait cracher la musique aussi fort ! En deux nuits, aucun de nous quatre n’a jamais réussi à fermer l’oeil.
Le Granada Boutique
L’hôtel est pourtant agréable avec une petite piscine, idéale pour les enfants en période de forte chaleur. Le personnel est correct. Mais on va quand même à l’hôtel pour dormir un peu et là, ce fût impossible pour nous. A réserver exclusivement aux fêtards. Pour tous les autres, il vaut mieux descendre n’importe où ailleurs, ça ne pourra pas être pire.
Prix de la nuitée pour une chambre de quatre : 38 euros (petit déjeuner non inclus).
Les environs
Cet hôtel nous a quand même apporté un plus : de bons contacts. En effet, comme tous les hôtels, ils travaillent avec des chauffeurs qui font office de guides. Celui avec qui ils nous ont mis en contact était très bien. Il a répondu efficacement à nos demandes pour nous conduire au volcan Masaya, au marché artisanal de la ville de Masaya (sachant qu’il existe cinq ou six marchés différents, dont un ou deux qui ne sont pas très sûrs selon les locaux) ou encore à la Laguna de Apoyo pour admirer le panorama.
Prix : 40 dollars pour l’ensemble du trajet.
Nous avons quitté la ville en bus, au départ de la petite gare routière située non loin de la place de la cathédrale.
La vue depuis la cathédrale
Masaya : le volcan
Prix de l’entrée du parc du Masaya : 10 dollars par personne.
L’entrée du parc national du volcan Masaya est située en bordure d’une route très fréquentée. Il existe deux possibilités : la visite de jour et celle de nuit. Dans les deux cas, le nombre de visiteurs est important dans la mesure où le sommet est accessible en voiture. En contrepartie a été instaurée une règle, qui consiste à limiter fortement le temps de visite : cinq minutes au sommet de jour et dix le soir, en théorie. Toujours un peu plus en réalité.
La visite de jour (9h-17h) → Elle comporte deux inconvénients : la durée très courte de la balade au sommet, et les difficultés pour apercevoir la lave au fond du cratère San Fernando (le Masaya compte deux autres cratères). L’avantage, c’est qu’on peut aussi visiter le musée et la grotte de Tzinaconostoc, un couloir forgé par la lave et colonisée par les chauves-souris. Puis on peut randonner dans le parc où vit une faune variée : singes, coyotes, opossums, iguanes, cerfs etc.
La visite de nuit (18h-20h) →INCONTOURNABLE! Car dès la tombée de la nuit, le cratère et la fumée qui s’en échappe s’embrasent avec les couleurs rouge-orangées de la lave qui bouillonne au fond.
Bon à savoir → Il faut bien calculer son coup pour assister à ce spectacle. Car il faut bien compter 45 minutes d’attente dans la voiture sur le bord de la route, et parfois bien plus, avant de pouvoir pénétrer dans l’enceinte du parc, les voitures n’étant habilitées à entrer qu’au compte-gouttes (par quinze ou vingt environ). Et si on arrive trop tard, on risque de ne pas pouvoir entrer si la parc a fermé ses portes (20h00).
Léon
Hébergement
Contrairement au Granada Boutique, notre séjour au Lazybones de Leon fût parfait. Cet hôtel est tenu par Patrick, un français très sympa et serviable, et sa femme Nica. Ils vont bientôt déménager pour s’installer quelques rues plus loin. Patrick n’a cessé de nous distiller de bons conseils tous azimuts : pour les restos, les sorties, les excursions… Un matin, quand on s’est trompé en commandant un petit déjeuner en trop, il nous en a fait cadeau. Bref, la bonne adresse.
Prix : 45 dollars par nuit la chambre de quatre. Petit déjeuner plutôt copieux pour 70 cordobas (2 euros), avec café et thé à volonté. Piscine, billard et wi-fi.
Les excursions
Pour toutes nos excursions, nous sommes passés par Patrick (Lazybones), qui travaille avec l’agence Maribios.
Excursion au Telica
Le prix : 40 dollars par personne pour sept personnes. L’horaire théorique était de 14h00 à 20h00, mais le guide a laissé durer le plaisir sur place et nous sommes rentrés à 21h30.
Luge au Cerro Negro
Prix : 25 dollars par personne si on est plus de cinq, toujours avec Maribios. Départ à 8h00 du matin. Une heure de rando pour monter puis une minute pour descendre.
Canyoning à Somoto
Patrick nous a mis en contact avec Taz Tours, une petite société montée par un québécois dont il avait entendu dire qu’il avait déjà fait l’aller-retour dans la journée. Ce québécois, c’est Jean, installé à Las Penitas sur la côte Pacifique, et nous le recommandons vivement :
Un type adorable qui nous a fait payer seulement 45 dollars par personne à sept. Cela comprenait le trajet aller-retour (huit heures en tout) dans un minibus très sûr et en excellent état + deux heures de canyoning, le matériel est compris ainsi que les services du guide, Osma, lui aussi adorable + le repas de midi (succulent) au sein d’une petite communauté locale, dans une case au milieu de la forêt… Le départ est à 5h00 du matin, le retour prévu vers 17h00.
San Carlos
Comment s’y rendre ?
Depuis Managua, prendre l’un de ces fameux chicken bus à la gare routière : l’aller simple coûte 150 cordobas, soit 5 euros par personne.
Durée du trajet : 6 heures, sur une route neuve en parfait état.
On peut trouver facilement de quoi se loger à San Carlos. C’est d’ailleurs un peu vite que nous avons choisi l’Hospedaje Rio San Juan, face au port de pêche, pour 20 dollars la chambre de 4 avec douche (sachant que des douches, il n’y en a pas partout).
La chambre était conforme à ce qu’on trouve généralement dans des endroits plus ou moins reculés : sale et très loin de nos standards occidentaux.
Au petit matin, nous avons même surpris une souris se baladant au milieu de nos sacs à dos… A réserver aux routards et encore, c’était un peu cher pour ce que c’était. L’accueil était néanmoins très bon.
Hospedaje San Juan
Distributeurs de billets
ATTENTION: San Carlos est le dernier endroit où l’on peut retirer du liquide avant El Castillo et sa jungle. Il y a deux distributeurs : le premier est situé entre l’Hospedaje Rio San Juan et le petit port. Le second est le guichet automatique de la banque située à cinq minutes de marche après le marché et la gare routière, en venant du port (côté marché).
N.B. Pour tout renseignement à San Carlos, il ne faut pas hésiter à se rendre au bureau de l’INTUR (= INformation TOURistique, ouvert du lundi au vendredi, 8h00-12h00 et 13h00-17h00), situé juste avant la première jetée. L’accueil y est très sympa. Nous y sommes arrivés un soir à 18h00, soit une heure après la fermeture, mais on nous a fait signe d’entrer quand même. Là, la dame et son sourire ont pris tout leur temps pour nous renseigner.
Enfin, il faut prévoir des vêtements longs dès la tombée de la nuit à San Carlos, où les moustiques pullulent :
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Solentiname
Comment s’y rendre ?
Depuis San Carlos, prendre un collectivo (petit bateau qui transporte quelques passagers au milieu du ravitaillement destiné aux îles : régimes de bananes, packs d’eau et de sodas, mobilier divers etc.)
Prix : 90 cordobas par personne (environ 3 euros). Compter une heure et demie.
L’île paisible de San Fernando (Solentiname)
Hébergement
Sur l’île de San Fernando, la plupart des hébergements sont plutôt chers. Nous avons dormi au Cabañas Paraïso. L’accueil y est excellent. Le patron, un local fier de son archipel et qui se régale à en discuter, n’avait plus que deux chambres de deux personnes pour 90 euros en tout, pour nous loger tous les quatre. Mais il a accepté de transporter un lit dans une chambre de trois pour 70 euros : suffisamment rare pour être signalé. Le repas sur place était bon..
El Castillo
Comment s’y rendre ?
Depuis San Carlos, prendre une lancha (bateau rapide), non pas depuis l’une des jetées d’où partent de nombreux bateaux, mais depuis la gare maritime. Elle est située juste avant le marché en venant du port de pêche, presque en face de la routière.
Le prix : 140 cordobas (4 à 5 euros) par personne. Durée : 1h40.
N.B. La lancha fait quelques arrêts tout au long du trajet, pour déposer dans leur village les membres des petites communautés qui vivent sur l’une ou l’autre rive du fleuve. Mais il fait surtout un arrêt principal à Boca de Sabalos, où l’on trouve les mêmes attraits qu’à El Castillo : excursions à pied ou en barque pour découvrir la jungle environnante et sa faune, visite d’une fabrique de chocolat, rencontre des habitants etc.
El Castillo
Hébergement
Nous avions prévu de dormir à la Casa de Huespedes Chinandegano, dont nous avions lu beaucoup de bien. Hélas, il ne restait plus que trois places. Nous nous sommes alors résolus à descendre dans un petit hôtel un peu plus chic qu’à notre habitude, le Victoria (www.hotelvictoriaelcastillo.com), pourtant hors budget pour nous. Mais la propriétaire était si sympa que nous n’avions pas envie d’aller voir ailleurs. Elle nous proposait une chambre pour quatre à 90 euros bien trop chère pour nous. Je lui ai dit que nous avions maximum 100 euros pour deux nuits, et elle nous a aussitôt proposé une petite chambre très confortable pour tous les quatre. Le meilleur accueil que nous avons trouvé au Nicaragua, c’est là (juste avant l’excellent Lazybones de Leon).
A la descente de la lancha, prendre à gauche et remonter la petite ruelle pendant cinq à dix minutes le long du fleuve. Le Victoria est au bout.
Restaurants
Alors là, il ne faut vraiment pas chercher loin. La meilleure table d’El Castillo, mais aussi de tout notre séjour au Nicaragua, c’est encore au Victoria Hotel. Si vous n’y séjournez pas, vous pouvez y manger et surtout, n’hésitez pas : foncez-y. Leur boeuf notamment est divin.
Excursion nocturne au milieu des caïmans
Là encore, nous nous en sommes remis au Victoria pour nous organiser cette excursion de deux heures.
Le guide était particulièrement sympa et a su se mettre nos deux fils dans la poche en leur faisant tenir dans leurs mains toutes sortes de reptiles, notamment un caïman juvénile.
Un iguane
Le prix : 45 dollars pour quatre personnes. Durée : deux heures.
Little Corn Island
Hébergement
Avant de choisir son hébergement sur Little Corn, il faut savoir deux choses :
D’une part, la côte ouest de l’île peut s’avérer étouffante en saisons sèche, alors que la côte est bénéficie d’une légère brise qui la rend plus supportable, notamment la nuit.
D’autre part – mais ça nous ne l’avons appris qu’une fois sur place, c’est-à-dire trop tard – la côte est subit sévèrement les effets du réchauffement climatique. Elle est battue par les vents et les vagues, et les jours des rares établissements qui y sont encore ouverts semblent comptés. En effet, un enrochement sommaire a été réalisé pour contenir quelque temps encore les assauts des vagues.
Nous avons logé au Grace Cool Spot, dont les petites paillotes à apéro, où il devait faire si bon vivre et trinquer il n’y a pas si longtemps, sont aujourd’hui condamnées. Les bungalows en sursis sont situés quelques mètres derrière seulement.
Il s’agit en réalité de simples cases sur pilotis, sans grand confort mais correctes, où il vaut mieux éviter d’aller en saisons des pluies (de mai à décembre).
La nuit en effet, le vent hurle, la pluie tabasse le toit en tôle ondulée de manière assourdissante, et les vagues se fracassent sur les rochers situés à cinq mètres, donnant l’impression qu’elles vont nous emporter.
Comme il s’agit de cases, elles sont dotées d’une ventilation naturelle (espace de 20 centimètres entre le toit et les parois), et à deux reprises, nos lits se sont retrouvés inondés au milieu de la nuit à cause des infiltrations massives d’eau, dues à des orages qui n’en finissaient pas.
Bref, il est possible que le site vaille le coup en saison sèche (février à avril dans la partie Caraïbe du Nicaragua) en négociant le prix, mais les hébergements sur cette partie de l’île semblent voués à disparaître. Les lieux ne sont d’ailleurs plus très fréquentés. C’est d’autant plus dommage que le personnel du Grace Cool Spot a été d’une grande gentillesse du début à la fin de notre séjour.
Prix : 40 $ la chambre pour quatre avec douche privée et petit déjeuner inclus (avec douche commune : 15 $ la chambre pour deux et 20 $ celle pour trois).
Le bateau : l’arrivée et le départ…
Depuis Big Corn, qui possède un petit aéroport, on arrive à Little Corn et on en repart en bateau. La traversée agitée dure environ une heure, en fonction de l’état de la mer.
Quand il y a de la houle, le trafic maritime entre les deux îles est interrompu. Quelques mois avant notre arrivée, des touristes pressés ont voulu contourner cette interruption, en payant des locaux pour faire la traversée. Ils sont donc partis sur leur bateau mais ne sont jamais arrivés.
Conclusion : il est plus prudent de quitter Little Corn un ou deux jours plus tôt si la météo est mauvaise et si on veut être sûr de ne pas rater l’avion du retour sur Big Corn. C’est ce que nous avons fait.
Plongée
Il y a deux clubs de plongée sur Little Corn, tous deux situés sur la côte ouest : Dolphin Dive et Dive Little Corn. Les deux patrons ont deux points communs : ils sont sérieux et plutôt froids. Les prix sont similaires :
Le prix : 35 $ la plongée, 150 $ les cinq plongées, 70 $ le premier baptême et s’il se passe bien, 40 $ les baptêmes suivants.
Nous avons plongé avec Dive Little Corn, y compris les enfants qui ont fait deux jolis baptêmes avec une instructrice francophone.
Big Corn Island
Hébergement
Big Fish Guest House : propre et situé face à la mer avec un personnel très agréable. Le récif est l’un des meilleurs de l’île pour le snorkeling.
Le prix : 40 $ la chambre de quatre personnes. 1 à 6 $ le petit déjeuner. Prêts de palmes, masques et tubas.
Restauration
Comedor Mari’s : très bon resto avec un bon accueil, situé à côté du Big Fish Guest House. La langouste entière à 10 $.
Island Bakery and Sweets : bonne petite pâtisserie à base de produits naturels, située entre le Big Fish et le Comedor Mari’s, et tenue par une locale très accueillante.