La Grèce à vélo

J’ai pris tout mon temps pour profiter au maximum de ma dernière journée en Albanie. La conséquence immédiate, c’est qu’il est déjà tard lorsque je passe la frontière grecque, et qu’il ne me reste plus beaucoup de temps pour trouver un spot de bivouac avant la tombée de la nuit.

En plus, je me trouve dans une partie très montagneuse de la Grèce. D’un côté de la route, il y a la montagne, de l’autre, le ravin et partout, le terrain est à la fois très boisé et trop pentu pour poser ma tente dans les parages.

Mais comme toujours, à force de rouler, je finis par trouver un petit chemin en bord de route, au bout duquel quelques arbres pourront cacher ma tente de la vue des rares voitures qui passent par ici.

Ma tente en mode camouflage



Le lendemain, je rencontre une galère que je n’ai absolument pas anticipée : la soif.

Après un bivouac non loin de la ville de Ioannina, je donne mes premiers coups de pédales de bon matin, dans de jolis paysages de montagne et dans l’insouciance totale : comme toujours depuis quarante jours que j’ai quitté la France, je trouverai bien de l’eau en chemin.

Au fil des heures, le soleil chauffe de plus en plus et le problème qui se pose, auquel je n’avais pas pensé un seul instant, c’est que mon itinéraire ne me fait pas traverser le moindre village. Habituellement, je rencontre presque tous les jours des habitants qui acceptent gentiment de remplir mes gourdes, sinon, j’attends de trouver une fontaine sur mon chemin. Et en dernier recours, il me suffit d’acheter des bouteilles d’eau dans la première petite épicerie que je croise, ce que je n’ai fait qu’une seule fois jusque là.

Mais aujourd’hui, mes bidons sont vides et autour moi, rien ! Pas un village, pas un habitant, pas une fontaine, pas une épicerie. En d’autres termes, je suis à sec. En plus, il fait chaud et je transpire dans les montées, bref, je suis assoiffé. A midi, je dévore la tomate, le demi-concombre et l’orange qu’il me reste afin de m’hydrater un peu, puis j’étudie la carte du coin sur mon GPS pour essayer de trouver un village proche. En vain, il n’y a pas âme qui vive dans les parages.

Personne à des kilomètres à la ronde

Je suis au pays de la mythologie grecque et puisque j’ai le gosier si sec, je ne peux m’empêcher de penser aux Danaïdes, ces cinquante sœurs qui furent condamnées à verser éternellement de l’eau dans un vase sans fond : quel gâchis !

Mais comme souvent depuis le début du périple, je fais une rencontre providentielle. Une fourgonnette des services de l’autoroute voisine passe à un croisement, assez loin devant moi. Elle s’arrête un peu plus loin, fait demi-tour et revient vers moi avant de s’arrêter à ma hauteur. Le conducteur, avec son gilet jaune de l’autoroute, me demande où je vais. Je lui explique mon trajet mais il n’a pas vraiment l’air de me croire. Il est persuadé que je veux emprunter l’autoroute à vélo. Il essaie de m’en dissuader en m’expliquant que c’est interdit et que surtout, c’est dangereux. N’ayant plus huit ans depuis longtemps, je suis au courant de tout cela et je n’ai en effet pas prévu d’aller me faire aplatir aujourd’hui par un bolide à quatre roues. Malgré son insistance plutôt lourde, il est franchement sympa.

Au moment où il s’en va, je lui demande s’il y a un village dans le coin où je pourrais acheter de l’eau. Il me répond que non, qu’on est loin de tout ici et qu’il n’y a rien. Il retourne à sa fourgonnette, me laissant K-O debout après une info aussi sèche. Mais il en ressort avec deux petites bouteilles d’eau de vingt-cinq centilitres chacune, qu’il me tend dans un grand sourire.

Le sauveur de l’autoroute !

Quand on vit quotidiennement avec l’eau courante et qu’on a l’habitude d’ouvrir un robinet pour que l’eau coule à flots, on n’a pas idée de ce que peut représenter un petit demi-litre d’apparence aussi ridicule. Mais pour qui vit dans la nature et se retrouve assoiffé pendant des heures, en plein cagnard et en plein effort, comme moi aujourd’hui, alors ces deux micro-bouteilles valent tout l’or du monde. Il y a cinq minutes à peine, j’étais au fond du trou et là, d’un seul coup, je suis le plus heureux des hommes. La vie est belle.

Je descends la première bouteille cul-sec et je garde la seconde pour le bivouac du soir : j’aurai besoin d’un peu d’eau pour préparer mon dîner grâce à un sachet lyophilisé que je garde toujours en réserve, dans la perspective d’un jour où je n’aurais rien à manger. Je réalise alors que ces deux bouteilles sont à la fois beaucoup et trop peu. Elles me sauvent momentanément mais elles sont insuffisantes quand même.

Une petite fabricante de miel grecque

La chance me fait alors passer devant une maison isolée dont je me demande ce qu’elle peut bien faire là, si loin de tout. Son habitant jardine à proximité de la porte d’entrée. J’ouvre le dialogue par un kalimera amical (bonjour) censé briser la glace et le mettre en confiance. Il me répond la même chose mais sur le ton d’un ours hostile, avant de tenter de se réfugier dans sa maison. Je réalise alors que, habitant dans un endroit aussi reculé, il est légitime qu’il se méfie du premier type qui passe par là, a fortiori lorsqu’il s’agit d’un voyageur un peu cradingue comme moi.

Je lui demande alors très vite, juste avant qu’il ne passe le seuil de la porte, s’il peut me dépanner en eau. Il répond en râlant fort, me tourne le dos et rentre chez lui brusquement en claquant la porte. J’attends là un instant car je crois avoir compris qu’il va revenir quand même, et je profite de ces quelques secondes pour sortir une petite tour Eiffel bleue de mes sacoches : on ne sait jamais, ça peut toujours servir.

Le type revient alors, muni d’une grande bouteille d’eau de deux litres mais en arborant une tête de tueur : il me fait comprendre que s’il me donne cette eau, c’est juste pour que je dégage le plus vite possible. Mais moi, en voyant cette immense bouteille, qui prend sous ce cagnard autant de valeur qu’un ticket de loto gagnant, je pars tout seul dans un grand éclat de rire, sans doute un peu nerveux. Puis je couvre mon sauveur, le deuxième en vingt minutes à peine, de plusieurs efkaristo consécutifs (merci). Et bien sûr, je lui tends la petite tour Eiffel.

C’est fou l’impact de ce petit objet bleu sur les gens à qui je l’offre. Chaque fois, ils rient à tue-tête lorsqu’ils prennent la petite tour dans leurs mains. Mais avec ce grec, c’est différent. Il y a deux secondes, il semblait prêt à m’égorger et là, il se met subitement à rire avec moi comme si j’étais son vieux pote ! Ce petit cadeau l’a mis en confiance. Du coup, ce taiseux devient intarissable et n’arrête plus de me questionner sur mon voyage. Mais je finis par m’éclipser quand même, trop content de ces deux rencontres successives qui m’ont sorti d’une sale situation.

Il n’y a pas âme qui vive dans ce coin du pays.


La journée ayant été difficile physiquement à cause du gros dénivelé, de la chaleur et de la soif, je décide d’arrêter de pédaler un peu plus tôt que d’habitude, pour me reposer. Je vais poser ma tente dans les parages et profiter tranquillement de la soirée, quelque part dans la nature.

Je trouve assez rapidement un spot vraiment agréable, qui le serait encore plus si au préalable, un troupeau de vaches n’avait pas déposé tout un bataillon de bouses un peu partout. Les plus sèches sont inodores et ne me posent pas de problème, mais les plus fraîches sont répugnantes. Déjà, elles sont énormes mais surtout, elles sont colonisées chacune par des dizaines de grosses mouches vertes, qui n’ont rien trouvé de mieux à faire que de creuser une multitude de galeries dans cette odorante matière fécale d’origine bovine. C’est bien la première fois de ma vie que je suis amené à observer aussi finement cette manifestation peu ragoûtante de la nature, et j’espère surtout que ce sera la dernière.

Bien sûr, ce n’est pas le sujet le plus élégant à aborder mais cela fait partie du voyage, alors je ne peux pas le censurer non plus.

Une fois ma tente montée, je m’en éloigne un instant en faisant évidemment très attention où je pose les pieds. Je finis par me planter devant un gros buisson. Là, alors que je marque tranquillement mon territoire, j’entends subitement un gros bruissement de feuilles dans la végétation que je suis justement en train d’arroser. Je pense immédiatement à un serpent. Et en effet, un gros reptile surgit juste à côté de mon pied droit mais ce n’est pas celui que je crains : c’est une petite tortue sauvage.

Daisy la tortue

Par chance, elle semble être passée entre les gouttes puisqu’elle est toute sèche. Elle est mignonne comme tout, bien qu’étant furieuse après moi car j’ai marqué un territoire qui n’était pas le mien : c’est le sien. Je la baptise Daisy, du nom de sa congénère que nous avions à la maison quand j’étais petit. Puis je retourne à ma tente, lui rendant ses terres.

Croiser ce petit animal sur ma route est assez symbolique car nous présentons quelques similitudes, lui et moi. Nous n’avançons pas bien vite, et nous emportons tous les deux notre maison avec nous : la tortue sur son dos et moi dans mes sacoches de vélo.

L’avantage quand on roule à la vitesse de ce petit animal tout pataud, c’est qu’on peut prendre tout son temps, ce qui permet de profiter beaucoup plus du voyage. On n’a aucune contrainte, on peut rester aussi longtemps qu’on veut dans les endroits où l’on se plaît puisque on n’est attendu nulle part. Il suffit juste de profiter du moment présent, que ce soit face au paysage ou le temps d’une rencontre. Savourer ces instants sans se soucier du temps qui file, il s’agit bien d’un luxe qu’on ne possède jamais, dans la vie de tous les jours.

Le territoire de Daisy, sur lequel j’ai donc posé ma tente, est un petit coin de nature calme et paisible qui fait face aux montagnes. Dans une telle quiétude, la petite tortue sauvage et moi allons bien dormir.

En Grèce, le nord du pays n’est globalement pas touristique. Ici, je découvre la Grèce profonde, bien loin de la carte postale classique représentant des petites églises blanches surmontées de coupoles bleues, avec une mer d’azur en toile de fond.

Plus je descends vers le sud, plus les champs fleuris succèdent aux montagnes enneigées. Les fleurs sont omniprésentes, elles remplissent les champs, je n’en ai jamais vu autant. Les paysages en sont tout tachetés, ce qui les enjolive et tant mieux car franchement, sans ce saupoudrage de couleurs, ils seraient beaucoup plus banals. Un vrai petit paradis pour les abeilles.

Dans cette partie du pays, je traverse peu de villages et aucune ville. En conséquence, contrairement à ma traversée de l’Albanie, je ne fais pas beaucoup de rencontres. Mais comme la nature est omniprésente, j’y trouve mon compte quand même.

Ici, il y a un avantage et un inconvénient. L’avantage, c’est que cette nature fleurie est agréable et très propice au bivouac. Mais l’inconvénient, c’est que justement, le bivouac est interdit en Grèce !

Bivouac dans les environs d’Etoliko

Pourquoi cette discrimination à l’encontre des bivouaqueurs ? D’une part, pour protéger la nature du comportement de certains campeurs peu scrupuleux. D’autre part, pour préserver la tranquillité des habitants. Enfin et surtout, pour limiter au maximum les risques d’incendies.

Les contrevenants risquent une amende, et il faut savoir que la police traque de plus en souvent les bivouaqueurs en Grèce, notamment en haute saison.

Pour ma part, si j’ai pris le parti de ne pas respecter cette interdiction, ce dont je ne suis pas spécialement fier malgré mes convictions pro-bivouac, c’est pour plusieurs raisons. Déjà, quand je dors sous la tente, je ne laisse absolument aucune trace de mon passage dans cette nature que j’aime, et j’emporte donc tous mes déchets. Ensuite, je bivouaque toujours discrètement, loin des habitations, afin de ne déranger personne. Enfin et surtout, je n’allume mon réchaud que lorsque la végétation est mouillée, ou lorsqu’il n’y en a pas du tout à proximité. Et en prime, quand il y a déjà des déchets par terre dans la zone où je pose la tente, je les ramasse et je les emporte avec moi pour les jeter dans la première poubelle que je trouve après avoir levé le camp, histoire que les lieux soient plus propres après mon passage qu’avant.

Alors bien sûr, ces précautions ne m’autorisent pas pour autant à bivouaquer dans ce pays et j’en suis bien conscient. Mais quitte à ne pas respecter la règlementation, autant le faire proprement et sans déranger personne.

Un soir, je longe des champs fleuris qui me séparent du lac Amvrakia, au loin. Il a l’air paisible et puisqu’il m’attire comme un aimant, je décide de quitter la route pour prendre un petit chemin dans sa direction, car j’aimerais bien poser ma tente sur la berge.

En direction du lac Amvrakia

Je roule un petit moment avant de trouver un site qui a l’air accueillant pour passer la nuit, à une poignée de mètres de l’eau. Mais une fois la tente posée, je repère deux pêcheurs à quelques centaines de mètres : moi qui aime bien bivouaquer discrètement, ça tombe mal !

La rive du lac Amvrakia

Ma tente ne se voit quasiment pas de loin, toute verte au milieu de la verdure, mais j’aime autant aller les voir pour discuter un peu et voir à qui j’ai affaire. Avec mon appareil photo en bandoulière, je passe vraiment pour le parfait touriste qui n’inspire aucune méfiance.

Avec mes voisins pêcheurs

Ils ont attrapé une poignée de poissons et s’apprêtent à repartir.

Nous discutons un peu avant qu’ils ne rentrent chez eux déguster le fruit de leur pêche. Une fois partis, je me retrouve tout seul sur la berge, à savourer égoïstement la vue sur le lac.

Le lac Amvrakia

Comme souvent après de bonnes journées de pédalage, je me couche tôt, juste après le soleil. C’est le moment que choisissent les crapauds du voisinage pour commencer à hurler. Et quand ils s’y mettent en bande, ils ne font pas dans la discrétion. Quel boucan ! Peu après, les quelques oiseaux qui ont prévu eux aussi de passer la nuit au bord du lac, décident de faire concurrence à mes voisins batraciens. Le cocktail coassements – gazouillis qui en résulte n’est pas le plus mélodieux qui soit mais finalement, il n’est pas désagréable non plus. Surtout, il me rappelle que je suis en pleine nature, et cette musique vaut tellement mieux que les klaxons que j’entendrais si je dormais en ville. En quelques minutes, elle me berce et je m’endors.

Sur la rive du lac Amvrakia

L’une des bonnes surprises du périple, c’est justement le bivouac. J’ai toujours aimé ça mais je n’en fais qu’un ou deux par an, au cours de randonnées en montagnes avec ma femme et nos amis. Là, depuis deux mois et demi que j’ai quitté la France, j’ai déjà passé plusieurs dizaines de nuits sous la tente. Ce n’est pas le fait de bivouaquer en lui-même qui me séduit tant, c’est surtout celui de dormir dans des coins sauvages, souvent vierges de toute présence humaine, excepté la mienne. Je prends un plaisir fou à observer la nature sous toutes ses coutures. Admirer le coucher du soleil tous les soirs, que ce soit depuis une forêt, une crique ou une montagne. Puis me faire bercer par le bruit du vent, de la pluie ou d’une rivière dès que je ferme les yeux, le plus souvent avec quelques cris d’animaux en toile de fond. Ensuite, tous les matins sans exception, c’est le chant des oiseaux qui me réveille dès les premières lueurs, qui apparaissent une vingtaine de minutes avant que le soleil ne pointe le bout de son nez derrière l’horizon. Et enfin, quand je sors de la tente pour prendre mon café, je me trouve au milieu d’un champ tout givré, ou bien sur la rive d’un lac, ou encore face à un paysage doré par la lumière de l’aube.

Ce matin, c’est sous les arbres et face au lac Amvrakia que je me réveille. Une fois le petit déjeuner englouti et mes affaires préparées, j’ai un peu de mal à m’arracher à ce spot si nature. Mais il faut bien poursuivre ma descente vers le sud. Par chance, l’itinéraire que me propose mon GPS vélo me fait emprunter des petits chemins isolés très agréables.

Les champs d’orangers et de citronniers sont de plus en plus nombreux sur le bord de la route, il y en a désormais sur des kilomètres sans interruption. Il n’y a toujours pas un seul touriste et je croise très peu d’habitants. Même si les rencontres, que j’affectionne tant, commencent à me manquer dans ce pays, je dois avouer que je me sens bien, tout seul sur ces chemins déserts.

Champ de fleurs et d’oliviers

La Grèce du nord est décidément une région très peu touristique. Du coup, je finis par arriver à la mer sans avoir jamais croisé personne, ou presque.

Une fois sur le littoral, le soleil tape mais pour compenser, Éole souffle assez fort, ce qui a le double effet de me rafraîchir et d’agiter la mer. Elle est hachée et dans les villages fantômes que je traverse, les vagues se fracassent contre les digues, projetant parfois de grandes gerbes d’eau sur la route, et des embruns sur ma figure.

Je réalise la chance folle que j’ai de vivre des moments si grisants sur mon vélo, face à ces panoramas naturels bruts. Depuis l’Albanie, dont j’ai trouvé les paysages si sauvages, si purs, je passe la plupart de mon temps en pleine nature, que ce soit de jour en pédalant ou de nuit sous ma tente. Lacs et rivières, forêts et fleurs, voilà l’environnement dans lequel je vis quotidiennement depuis quelques semaines maintenant, et je me rends compte que j’aurais bien du mal à m’en passer. J’ai perdu mes repères de citadin depuis longtemps et j’ai un peu l’impression de m’ensauvager.

Au fond, des montagnes aux cimes enneigées surplombent la mer

Je vis au quotidien avec peu de choses et bizarrement, ce dénuement ne me crée aucun manque, un peu comme l’un des illustres représentants de la Grèce antique, Diogène de Sinope, qui décéda d’ailleurs à Corinthe, ma prochaine étape.

La différence, c’est que lui s’était volontairement plongé dans la pauvreté, dans le but de s’affranchir de toute forme de servitude, notamment matérielle. Alors que moi, c’est juste parce que je ne pouvais pas emporter ma maison sur mon vélo ! C’est moins glorieux bien sûr et pourtant, le résultat est étonnamment le même : je me retrouve heureux de la simplicité dans laquelle je vis au quotidien, elle me fait du bien et bizarrement, j’aime cet inconfort. Est-ce cela la vraie liberté, comme l’affirmait Diogène ? Je n’en sais rien mais c’est vrai que cette sobriété de chaque instant, à laquelle je ne suis pas habitué, combinée au fait que je roule depuis quelques milliers de kilomètres sans la moindre contrainte, me convainc que oui : avec mon vélo et ma tente, je me sens libre comme jamais…

A ce stade du périple, je ressens un sentiment de plénitude assez fort. Et dire que je ne suis plus qu’à deux cents kilomètres d’Athènes, ma destination finale. C’est-à-dire à peine deux jours de pédalage si j’accélère un peu, et trois si je prends tout mon temps. Je ne peux pas croire que ce soit déjà l’heure de faire demi-tour : comment un voyage aussi exaltant peut-il déjà approcher de la fin ? J’ai du mal à accepter cette réalité : il y a encore tellement de choses à voir, tellement de moments à vivre par ici. J’en arrive alors à une conclusion qui me semble subitement évidente : il n’est pas question de faire demi-tour maintenant, je vais continuer encore un peu. Pourquoi pas jusqu’en Turquie, puisqu’elle est située juste derrière ? L’idée me rend fou de joie : il y a encore de beaux moments qui m’attendent…


Mais pour l’instant, je dois rejoindre Athènes et pour cela, je vais transiter par Corinthe, dont je veux voir le fameux canal.

Quelques kilomètres avant d’y arriver, je suis coursé par trois chiens alors que je roulais tranquillement sur un petit chemin caillouteux. Il sert à accéder aux quelques fermes qui sont disposées de part et d’autre de ce sentier.

Les trois bêtes sont agressives et elles aboient en boucle. Elles sont de gabarit moyen puisqu’elles culminent entre la taille d’un petit roquet et celle d’un berger allemand.

Je me suis déjà fait courser par des chiens au moins une vingtaine de fois depuis mon départ. C’est inhérent, hélas, au voyage à vélo même si le plus souvent, ces poursuites ne durent pas bien longtemps.

D’un pays à l’autre, ces bestioles sont toutes les mêmes : les mollets qui pédalent les rendant folles, elles éprouvent systématiquement le besoin irrépressible de pourchasser le moindre cycliste qui passe à proximité de leurs mâchoires. Je sais par expérience qu’il est alors inutile d’accélérer pour essayer de les distancer car ces chiens courent bien plus vite que je ne roule, sauf quand je suis en descente, ce qui m’a d’ailleurs déjà sauvé la mise deux ou trois fois.

Mais aujourd’hui, la particularité de ces trois molosses, c’est qu’ils sont plutôt organisés : l’un court à ma gauche, l’autre à ma droite et le troisième juste derrière moi. Et si je ne suis pas aussi terrorisé que le cerf poursuivi par la meute, je dois bien dire que ce harcèlement en règle est assez efficace car je n’en mène pas large.

En général, les chiens qui me pourchassent abandonnent au bout de quelques centaines de mètres puis rentrent chez eux. Pas ces trois là. Au bout d’un kilomètre, celui de droite m’attaque carrément : il me mord tout en galopant mais coup de chance pour moi et manque de pot pour lui, c’est dans la semelle de ma chaussure de randonnée que se plantent ses ratiches aiguisées. La morsure s’avère totalement indolore pour moi mais aussi pour la bête, puisque ses dents n’ont visiblement pas été abîmées par ma semelle pourtant rigide. Désormais surexcité, le canidé continue à me poursuivre en jappant de plus belle. Tout en roulant, je riposte par un grand coup de pied de défense si maladroit qu’il me déséquilibre et manque de me faire tomber. J’effleure à peine son museau.

Hasard ou improbable coordination canine, c’est le moment que choisit son pote de gauche pour me mordre à son tour. Heureusement, il me rate, son museau tapant juste ma chaussure. Je lui donne aussitôt un coup de pied à lui aussi : pas de jaloux. On ne dirait pas comme ça mais ce n’est vraiment pas facile de taper un chien le plus fort possible, quand on pédale vite. En tout cas, mon coup de latte en plein museau ne lui fait ni chaud ni froid, et lui aussi continue la poursuite en me hurlant dessus.

Quelques centaines de mètres plus loin, l’improbable absolu se produit : alors que je me trouve depuis le début sur un chemin de campagne, j’atterris… dans une impasse ! Mais comment une telle malchance est-elle possible ? Le chemin vient en effet mourir dans la cour d’une ferme, grillagée de toutes parts : je n’ai aucune issue.

Je n’arrive pas à y croire mais je n’ai pas le temps d’y penser car je vais être obligé de m’arrêter. En d’autres termes, dans une seconde, je vais poser le pied à terre et les cabots vont se jeter sur mes mollets douillets pour les déchiqueter. Alors que mon adrénaline se propulse à une altitude inconsidérée, je freine de toutes mes forces, ce qui fait déraper mon vélo lourd dans un grand bruit, les cailloux giclant dans tous les sens. Je pose brutalement le pied droit à terre et en attendant l’impact imminent des chicots de mes poursuivants sur mon mollet, mes cordes vocales expulsent de toutes leurs forces mon cri du cœur : « PUTAINS DE CLÉBARDS ! »

Là, l’improbable absolu se produit pour la deuxième fois en quelques secondes : sans doute surpris par tout ce raffut, les trois sauvages rebroussent chemin et rentrent chez eux en trottinant comme si de rien n’était, sans le moindre aboiement ! Je n’arrive pas à y croire, ni à comprendre comment ils peuvent abandonner si facilement après avoir été si agressifs. Mais peu importe, l’essentiel est là : mes mollets sont intacts.

Le danger permanent que représentent les chiens est connu de tous les voyageurs à vélo. Avant le début de mon périple, je savais bien que ce type de mésaventure surviendrait un jour où l’autre. C’est pourquoi, sur les conseils avisés de ma petite femme, je m’étais carrément fait vacciner contre la rage : ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir ? Aujourd’hui, je suis entier mais je l’ai échappé belle.

Je remonte sur mon vélo, je fais demi-tour pour sortir de l’impasse et je roule derrière mes agresseurs, mais à distance très respectable. Puis je m’engouffre dans le premier chemin à droite qui me tend les bras. Un peu plus loin, je rejoins une route et là, enfin en sécurité, une petite défaillance physique m’oblige à m’arrêter : après être montée brutalement pendant la poursuite, l’adrénaline est maintenant en chute libre. Je prends ce prétexte pour dévorer une poignée de biscuits au chocolat qui, à défaut de me requinquer physiologiquement, me font un bien fou au moral. Essoré, je reprends la route pour Corinthe, qui n’est plus très loin.

Le canal de Corinthe

Cette ville est connue notamment pour son fameux canal. Il fut creusé à la fin du XIXe siècle afin de relier la mer Ionienne à la mer Égée. Long de six kilomètres, il permet aux navires d’éviter un détour de quatre cents kilomètres tout autour du Péloponnèse. Plus tout jeune donc mais sacrément utile, ce vieil ouvrage.

Observer les plus gros navires qui y naviguent est paraît-il spectaculaire car leur coque frôle les parois. Mais ces gros bâtiments sont rares et il faut être chanceux pour être là au bon moment, la plupart des navires qui passent ici étant de petits bateaux de plaisance. Je tente quand même ma chance, n’étant venu à Corinthe que pour ça, et je rejoins donc l’un des ponts qui franchissent le canal.

Trois heures plus tard, toujours rien : pas le moindre rafiot à l’horizon. La nuit commence à tomber quand enfin, j’entends ronronner un moteur de bateau. Ce n’est pas le monstre des mers que j’espérais, mais c’est mieux que rien.

Un petit bateau franchit le canal

Onze mille navires empruntent ce canal chaque année, soit une trentaine par jour, ce qui fait un bateau tous les trois quarts d’heure : avec une misérable coquille de noix en plus de trois heures d’attente, je n’ai donc pas été verni ! Mais ce n’est pas bien grave, je voulais quand même voir ce site atypique qui est plutôt impressionnant avec ses falaises creusées à la verticale, et qui montre bien à quel point l’humain est capable de faire de grandes choses, quand il veut…

Le canal de Corinthe en quelques chiffres :

- 6 km de long

- 25 m de large

- 52 m de hauteur maximale

- 8 m de profondeur

Le soleil se couche sur le canal


Il ne me reste plus que soixante-dix kilomètres à rouler jusqu’à la destination finale de mon périple : Athènes. Porté par un moral en béton pour avoir réussi à faire ce voyage à la force des mollets, j’y arrive en quelques coups de pédales.

Bilan : Nice - Athènes à vélo

- 3.000 km parcourus

- 29.000 m de dénivelé positif

- 50 jours

- 8 kg perdus !

Là, une semaine de pause m’attend avec ma petite femme, venue spécialement de France. Après l’effort, le réconfort…

Athènes
Le temple de Poséidon, Cap Sounion
Depuis le temple de Poséidon

Après deux mois en tête-à-tête avec un vélo, une semaine de retrouvailles, ça vous requinque un cyclo-voyageur !

Savourer le plaisir de se retrouver, visiter ensemble ce coin de Grèce, mais aussi me reposer un peu après tous ces kilomètres et surtout toutes ces montagnes à vélo : c’est la belle vie pendant une semaine.

Mais comme toujours, les vacances ont une fin. Ma femme rentre donc en France pendant que je reprends le cours de mon périple, mais en le prolongeant jusqu’à mon nouvel objectif : la Turquie. Et pour y aller, j’ai décidé de transiter par une toute petite île grecque méconnue et, paraît-il, somptueuse : Nisyros.



Une ruelle de Mandraki

Il est calme et la plupart de ses ruelles sont trop étroites pour permettre aux voitures d’y accéder. Ce qui laisse une voie royale aux vélos comme le mien…

Une ruelle de Mandraki

Après avoir flâné là un bon moment, je me dirige vers le haut de la colline qui surplombe le village. C’est là que se trouvent les ruines de la ville ancienne de Nisyros, à l’époque où elle était fortifiée. Le site offre une vue d’ensemble sur le village actuel en contrebas, sur la mer et sur les îles voisines.

Mandraki : le village actuel, en bas, vu depuis le village ancien, en haut

Mais la principale raison de ma venue sur Nisyros, c’est son volcan. Il est situé à l’intérieur de l’île et pour le rejoindre, il faut grimper des côtes très pentues. Sur ma route, je passe d’abord par un autre village, Pali. Il est situé sur la côte.

L’église de Pali

Il s’agit d’un petit village de pêcheurs où le temps s’écoule paisiblement.

En pédalant sur le quai, je passe juste à côté d’un type assis sur une chaise en plein soleil. Impassible malgré son front ruisselant, il démêle son filet de pêche avec une minutie qui force le respect. Je lui lance le kalimera de rigueur (bonjour) auquel il a la même réaction qu’un sourd-muet : aucune.

Heureusement, son employé me répond gentiment, depuis leur chalutier amarré juste à côté. Debout sur le pont, il démêle lui aussi des filets emmêlés et il m’invite à le rejoindre à bord pour discuter. C’est Mohamed. La communication n’est pas très facile car il ne parle que grec et moi pas, mais il est jovial et sa joie est communicative. Il exhibe fièrement leur pêche du jour : deux belles raies et quelques poissons aux couleurs vives.

Mohamed

Quand vient le moment de reprendre ma route pour le volcan, je dis au revoir à Mohamed, qui me répond tout sourire. Mais cette fois, son patron, qui dégouline toujours autant sur sa chaise en plein cagnard, me salue lui aussi : il n’est ni sourd, ni muet.

Avant de bifurquer vers l’intérieur de l’île et son fameux volcan, je fais un petit détour en longeant la côte car je veux voir les plages. Avec leur sable noir, elle ne peuvent nier leur origine volcanique.

Les plages à la sortie de Pali

Peter, un néerlandais rencontré sur le ferry et qui vit sur l’île voisine de Tilos, m’avait expliqué pendant la traversée depuis Athènes que sur les plages de Nisyros débarquaient régulièrement des migrants. La plupart d’entre eux viennent de Syrie et d’Afghanistan par familles entières, fuyant le chaos et les persécutions qui règnent dans leur pays. Ils sont à la recherche d’une vie meilleure sachant que de toute façon, elle ne pourra pas être pire ailleurs.

Peter m’avait raconté qu’on retrouvait régulièrement des effets personnels de ces migrants sur les plages : soit parce qu’ils les abandonnent sur le sable et les galets en arrivant, soit parce que leurs affaires se sont échouées là, portées par la mer après un naufrage…

Derrière chacun de ces objets divers gisant sur la plage se cache un vécu personnel souvent dramatique. Cela me touche d’autant plus que mon propre grand-père fut lui-même un migrant. Ukrainien, il dut fuir son pays, qui appartenait alors à la Russie, après la révolution bolchevique de 1917.

Alors bien sûr, pour venir jusqu’en France, il n’eut quant à lui aucune mer à traverser. Il ne risquait donc pas le naufrage, contrairement à tous ceux qui essaient de débarquer ici, parfois sans succès d’ailleurs, certains terminant leur voyage vers la liberté au fond de la mer Égée.

Mais traverser tout un continent à pied comme le fit mon grand-père, tout seul à l’âge de dix-sept ans, son petit baluchon sur le dos, à travers des forêts peuplées d’animaux sauvages et glacées par l’hiver slave, n’avait pas dû être une partie de plaisir non plus.

Ces tranches de vies dramatiques sont assez similaires finalement, qu’elles nous viennent de la Syrie de Bachar al-Assad, de l’Afghanistan des talibans ou de l’Ukraine des bolcheviks.

La différence, c’est que les temps ont bien changé. Car si mon grand-père eut la chance d’être accueilli à bras ouverts au pays de Voltaire, où il s’intégra ensuite parfaitement, rejoindre des contrées européennes libres est devenu beaucoup plus difficile aujourd’hui pour les migrants car ils y sont, c’est un euphémisme, rarement les bienvenus. L’Histoire est sans pitié.

Je remonte sur mon vélo en tournant désormais le dos à la mer mais avant de rejoindre le volcan, il y a un dernier site que je voudrais découvrir : le village de Nikia.

Sur les hauteurs de l’île

Pour m’y rendre, je dois faire un petit détour en montant les côtes très raides de l’intérieur de l’île, avec des pentes affichant des pourcentages entre 10 et 15%. Ce ne sont pas mes pires ascensions depuis le début du périple puisque j’ai atteint trois fois la barre folle des 20% mais il faut savoir qu’à partir de 10% de pente, le pédalage en côte devient vraiment difficile avec un vélo de cinquante-quatre kilos.

Mon vélo admire la vue

Avec ce soleil qui tabasse, mon front ruisselle désormais autant que celui du patron pêcheur qui démêlait ses filets, tout-à-l’heure sur le quai. Sauf que là, ça me fait beaucoup moins sourire ! Heureusement, les vues plongeantes sur la mer constituent ma récompense.

La vue depuis les montagnes

Je croise de temps en temps des vaches au milieu de la route, mais aussi des chèvres dans les arbres ! Elles y grimpent avec une agilité de singes pour déguster les feuilles. Impossible de les photographier car elles s’enfuient dès qu’elles m’entendent approcher.

Sur ma route, je passe devant un autre village perché : Emporios. Il a été déserté au fil des années pour ne plus compter aujourd’hui qu’une trentaine d’habitants.

Emporios

Peu avant l’entrée du village, au bord de la route, se trouve une petite grotte qui fait office de sauna naturel pour les visiteurs, grâce à l’activité volcanique du sous-sol de Nisyros. En effet, si tout semble normal sur cette île, il se trouve qu’en réalité, rien ne l’est ! Son existence même n’est que le fruit d’une succession d’éruptions volcaniques au fil des millénaires. Actuellement, son sous-sol est encore et toujours bouillant.

Quand j’arrive à Nikia, en haut des montagnes qui dominent la mer, je suis assoiffé et je n’ai qu’une seule envie : m’asseoir à l’ombre de la terrasse d’un café et dévaliser son frigo.

Nikia

Mais avant ça, je dois passer par les petites ruelles du village et là, je dois bien l’avouer : c’est le coup de foudre !

Une ruelle de Nikia

Les petites ruelles paisibles et colorées sont pleines de charme. Il n’y a aucune voiture dans le village, et pour cause : elles sont bien trop larges pour pouvoir s’aventurer dans des ruelles si étroites où seul un vélo peut passer, et encore.

Du coup, moi qui rêvais de m’abreuver comme une bête il y a quelques minutes à peine, je ne peux plus m’empêcher de m’arrêter tous les dix mètres maintenant, pour photographier et filmer l’intérieur du village, repoussant à plus tard ce moment pourtant tant attendu de me rafraîchir…

Dans cette petite bourgade, le clou du spectacle, c’est sa place centrale. Elle est pavée d’une mosaïque qui a la réputation, dans toute la Grèce, d’être l’une des plus belles du pays. Impossible de la photographier en entier car elle est en partie occupée par des tables de restaurants, je ne l’immortalise donc qu’à moitié.

Nikia et sa fameuse mosaïque de cailloux au sol

C’est d’ailleurs à l’une de ces tables que je m’auto-récompense enfin des efforts fournis dans les montagnes, en remplissant mon gosier de boissons fraîches et de salade grecque.

L’avantage quand on a pédalé jusqu’en haut d’une montagne, c’est que la seule chose qui reste à faire ensuite, c’est de redescendre. Après mon repas, l’itinéraire jusqu’au volcan s’avère donc une formalité.


Quand j’y arrive en fin d’après-midi, il est déjà assez tard : le guichet d’entrée est fermé et le passage est libre. Sur le parking, il n’y a plus qu’une seule voiture. C’est celle du gérant du petit snack situé juste après le guichet. Il m’indique que l’entrée est gratuite pour tous ceux qui arrivent ici à pied… ou à vélo ! Mon deux-roues n’ayant pas pollué, je peux entrer gratuitement.

Le cratère Stefanos

Ce volcan est le plus jeune de la mer Égée. Même si sa dernière éruption date de 1888, il n’est pas considéré comme éteint. D’ailleurs, en 1995, la chambre magmatique située juste en dessous a grossi au point de provoquer une crise sismique dans toute la zone.

Au début du petit chemin qui mène tout au fond du cratère, un panneau rappelle que le site est potentiellement dangereux.

Pendant la descente, je savoure le privilège que j’ai de me retrouver entièrement seul sur ce site naturel d’exception.

Le cratère Stephanos, vide de touristes…

Dans ce cratère, la première chose qui attire mon regard, ce sont les couleurs. Les parois sont jaunies par les dépôts de soufre.

Juste avant d’arriver dans le cratère principal, je passe devant Andreas, un cratère beaucoup plus petit.

Andreas, également appelé Mikros Stefanos

Un peu plus loin arrive le moment que j’attends, celui où je peux enfin fouler le sol bouillonnant du cratère principal de Nisyros.

Au fond du cratère

Reliés par de fines cordes, des piquets délimitent les zones auxquelles il est interdit d’accéder, pour des raisons de sécurité évidentes. Car par ici, la terre chauffe, voire surchauffe. Et disons-le carrément : elle bouillonne, elle fume et elle brûle ! Dans ces zones interdites d’accès, l’eau bout en effet en permanence au fond de sortes de petites marmites naturelles.

Une petite marmite naturelle d’eau bouillonnante

Un peu partout, de petites colonnes de fumée s’élèvent dans le ciel, me rappelant elles aussi que je suis bien sur un site naturel d’exception.

Les fumerolles au fond du cratère

Pour les photos, j’ai de la chance : c’est la fin d’après-midi et le soleil, en déclinant, enrobe le volcan de sa lumière chaude et photogénique.

Les parois soufrées du cratère

Je passe un bon moment à arpenter le fond du cratère dans tous les sens mais le soleil, qui poursuit sa descente, va bientôt se cacher derrière les parois de la caldeira et plonger le volcan dans la pénombre. Je décide donc de quitter ce lieu magique, sans doute le plus incroyable depuis le début de mon périple, car maintenant il va bien falloir penser à dormir.

Au fond de la caldeira

Et pour ça, mon idée, c’est de trouver un spot de bivouac discret le plus près possible du site. J’en dégote un assez rapidement et je pose ma tente face au volcan : ce soir, je mangerai en admirant les cratères.

Dormir à quelques dizaines de mètres du cratère

De loin, je guette le départ du patron du snack, qui n’a pas l’air pressé de s’en aller. Lorsqu’il passe enfin en voiture à une trentaine de mètres de moi, sans me voir puisque ma tente est cachée par un monticule de pierres ocres, je me retrouve alors absolument seul sur ce site d’exception. En effet, la caldeira de quatre kilomètres de diamètre est inhabitée, elle ne contient pas la moindre maison. A part la mienne, faite de toile.

Le soleil finit tranquillement de se coucher. La nuit noire, en tombant, fait disparaître ce paysage volcanique jusqu’à demain. Au loin, j’entends l’aboiement d’un chien qui semble provenir du sommet de la caldeira, à un ou deux kilomètres de moi. Le silence qui règne ici est tel que ces aboiements lointains me paraissent tout proches. Puis j’entends de petits bruits de pierres à proximité de la tente. Il y a peu de chances que ce soit un humain, ce doit plutôt être un animal quelconque qui passe par là, comme une vache ou une chèvre.

C’est l’heure de dormir. En fermant les yeux, les images du volcan continuent à défiler en boucle derrière mes paupières. Ce soir, ici, ma sensation de plénitude est totale.

La journée du lendemain commence comme celle de la veille s’est terminée : par la vue sur les cratères et les parois de la caldeira.

Lever de soleil face au volcan

Je dévore rapidement mon petit déjeuner banane – yaourt – granola en réfléchissant tranquillement : je me suis tellement régalé hier au fond de la caldeira que je décide de modifier mes plans. Au lieu de retourner comme prévu à Mandraki, le principal village de l’île où je prendrai bientôt un ferry pour la Turquie, je vais passer la journée à profiter de ce volcan et je dormirai encore au fond de la caldeira ce soir : à l’époque où le tourisme de masse est roi, c’est tellement bon pour une fois de se sentir si seul dans un endroit si exceptionnel, qu’il faut savoir en profiter à fond. Je quitterai donc ce site qui m’émerveille non pas aujourd’hui mais demain.

Une fois le camp levé, je reprends mon vélo en direction du volcan.

Pour commencer la journée, je vais jeter un œil aux autres cratères. Car si le cratère principal de l’île, appelé Stefanos, est le seul que visitent la plupart des touristes qui s’aventurent jusqu’ici, ce volcan atypique comporte six cratères en tout. Je roule donc jusqu’à un petit chemin qui permet d’accéder à ceux que je n’ai pas vus.

Le petit chemin qui mène à Polyvotis

Tout au bout du sentier, je me retrouve subitement face à une profusion de couleurs : les parois ocres de la caldeira surplombent celles toutes jaunes d’un grand cratère. Quelques tâches verdâtres de végétation sous un ciel profondément bleu complètent le paysage.

Le cratère Megalos Polyvotis

C’est le cratère Megalos Polyvotis. Il n’est pas possible de descendre au fond. Le lieu dégage une impression de gigantisme face auquel je me sens minuscule.

Descente à pied vers Megalos Polyvotis

Son petit voisin, Mikros Polyvotis, est moins impressionnant mais dans celui-là, je peux descendre au fond et me balader au milieu de quelques fumerolles.

Le cratère Mikros Polyvotis

Après les deux cratères Stefanos hier, le grand et le petit, et les deux cratères Polyvotis ce matin, il ne me reste plus que les deux derniers cratères du volcan à découvrir : Alexandre et Logothetis. Mais ils ne sont indiqués nulle part. Je me dirige donc vers ce qui me semble être les parois d’un cratère.

Direction les deux derniers cratères

Pour cela, je dois sortir du chemin et je me retrouve alors à marcher dans des amas de pierres rougeâtres, beaucoup moins praticables.

Mon point de repère, ce sont des zones de souffre, visibles de loin car très jaunes. C’est donc vers elles que je me dirige. Là, de près, je distingue nettement mieux la présence de multiples petites bouches de souffre fumantes.

Depuis cet endroit, je domine la plaine de Lakki, le fond plat de la caldeira, avec une vue à 180°.

Sitôt passée la zone de souffre, je me retrouve sur la paroi du cratère, nue. Mais au bout d’une dizaine de mètres à peine, il me semble subitement entendre mes pas résonner. Je frappe le sol du pied pour vérifier et aussitôt, petite frayeur : non seulement ça résonne bel et bien mais en plus, ça tremblote. Ce qui signifie que sous mes pieds, le sol est creux et pas forcément très solide, donc potentiellement écroulable !

Au vu de toutes les fumerolles présentes dans la zone, je sais pertinemment que sous mes pieds, le sous-sol atteint des températures bouillantes. Ne m’appelant pas Mike Horn, je fais immédiatement demi-tour. Je ne pourrai donc pas observer de plus près les deux derniers cratères mais tant pis, ce n’est pas bien grave car j’en ai déjà pris plein les yeux avec les quatre autres. Je redescends tranquillement au milieu des éboulis de pierres colorées.

Depuis hier, je suis fasciné par ce site qui est une démonstration de ce que peuvent faire les forces de la nature lorsqu’elles se déchaînent. Je passe donc le reste de la journée à errer à vélo au fond de cette caldeira où je me plais tant. Le soir venu, je pose ma tente à l’opposé du volcan, dans un petit champ ou paissent quelques vaches.

Dernier bivouac dans la caldeira

Elles ont beau être pacifiques, cela ne les empêche pas de transpercer la nuit par quelques beuglements. Au réveil, je reprends ma route, qui commence par la montée des parois de la caldeira.

Vue sur le fond de la caldeira avec le volcan en arrière-plan

Tout en pédalant, je surveille les chèvres qui se baladent telles des équilibristes sur les parois abruptes de la caldeira au-dessus de moi, car elles projettent régulièrement des cailloux sur ma route.

D’une manière plus générale, les chutes de pierres sont fréquentes par ici et si les plus petites parviennent souvent à débouler sur le bitume, les plus grosses, heureusement, sont bloquées par des protections.

Chutes de pierres

Pour redescendre vers Mandraki, le principal village de Nisyros, je traverse à nouveau les paysages typiques de l’île, qui plongent inlassablement dans la Grande Bleue.


Mon dernier objectif sur cette île qui ne cesse de m’enchanter depuis que j’ai posé les pieds dessus, c’est de photographier Mandraki au crépuscule, car ce petit village m’avait paru photogénique le jour de mon arrivée.

Je me rends donc au petit monastère Panagia Spiliani qui domine le village, sur lequel il offre une vue plongeante. Les personnes que j’ai rencontrées en montant ici m’ont indiqué qu’à cette heure-ci, le monastère était fermé. Mais quand j’y arrive, il est ouvert. J’entre donc.

Le monastère Panagia Spiliani

En sortant, j’aperçois à quelques mètres en contrebas le pope, en train de fumer discrètement une clope. Il ne m’a pas vu, trop occupé à guetter en dessous de lui si quelqu’un arrive. Quand je le salue d’un kalimera amical (bonjour), il sursaute et cache immédiatement sa cigarette dans son dos, comme un gamin.

Je ne comprends absolument pas pourquoi mais peu importe, nous discutons un moment. Il se débarrasse dès que possible de son petit concentré de nicotine et de goudron en le jetant discrètement par dessus le mur de clôture, construit à flanc de falaise et qui domine la mer. Je fais comme si je n’avais rien vu et je fais comme toujours le petit selfie-souvenir.

Je profite du soleil rougeoyant puis de la nuit qui tombe pour faire les images pour lesquelles je suis venu.

Le monastère Panagia Spiliani domine le village de Mandraki

C’était mon dernier jour sur Nisyros. Avec sa douceur de vivre, sa faible fréquentation touristique, ses vues à couper le souffle et son volcan coloré, cette petite île au côté enchanteur m’aura marqué.

J’en ai fini maintenant avec la Grèce. Demain, je prendrai un bateau pour la Turquie, où rien ne se passera comme prévu. Hélas…


Le volcan reçoit la visite de 200 à 1.000 visiteurs environ chaque jour ! Heureusement, il est suffisamment vaste pour qu’on ne s’y bouscule pas et de toute façon, les visiteurs se concentrent sur le créneau 10h00-15h00 environ. En effet, la plupart d’entre eux viennent à la journée seulement, en provenance des îles voisines de Kos et Rhodes.

Idéalement, il faut donc se rendre au cratère Stefanos en fin de journée :

  • Lorsque les bus de touristes sont partis, afin de bénéficier de la plus faible fréquentation possible ;

  • Et 1h00 – 1h30 avant le coucher du soleil, quand la lumière est la plus belle.

Si vous souhaitez également jeter un œil sur les cratères voisins, alors prévoyez d’arriver encore une heure plus tôt, voire deux si vous voulez prendre tout votre temps pour visiter.

Si vous êtes des lève-tôt, vous pouvez également arriver en début de matinée, avant l’arrivée des bus de touristes. Toutefois, la lumière est un peu moins belle le matin que le soir car les parois de la caldeira masquent plus le soleil quand il se lève que quand il se couche (elles sont plus hautes d’un côté que de l’autre).


L’entrée coûte désormais 5 euros par personne (et non plus 3 euros, comme on peut encore le lire un peu partout sur Internet).

Toutefois, elle est gratuite pour tous ceux qui s’y rendent… à vélo ou à pied !


  • Une paire de bonnes chaussures : on peut s’en passer mais le sol est boueux et brûlant dans toute la partie humide du cratère, donc de bonnes chaussures sont préférables. Si vous vous posez la question d’y aller en tongs, c’est possible mais déconseillé.

  • L’été : prévoir une bouteille d’eau ainsi que casquette et crème solaire, car le soleil peut taper très fort.


  • Il y a un parking pour garer la voiture

  • Il y a également un snack avec terrasse ombragée et toilettes gratuites (accessibles à tout le monde, y compris aux non-clients du snack).


Elle coûte 40 euros par adulte et 20 euros par enfant (2 à 12 ans) : excursion Nisyros depuis Kos.

Cette excursion inclut une brève visite du village de Mandraki.

Le prix d’entrée dans le volcan (5 euros), le repas du midi et les boissons ne sont pas inclus.


Si vous êtes curieux, voici un site Internet à ne pas rater : le site géoparc de Nisyros.

Tout y est : carte interactive, cratères, chemins de randos, biodiversité, mais également l’histoire de l’île et de ses habitants…


  • En plus de mes deux nuits en bivouac tout seul dans la caldeira, j’ai dormi au Romantzo Hotel, réservé via Booking. Si vous cherchez un hôtel dans le centre de Mandraki, alors le Romantzo ne vous conviendra peut-être pas car il est légèrement excentré (il suffit néanmoins de 5 à 10 minutes de marche à peine pour s’y rendre). Par contre, si vous cherchez le calme, alors il est parfait.

La vue depuis le Romantzo Hotel
La terrasse des chambres

Les prix sont corrects (37 euros hors saison, début mai, lors de ma venue, petit déj’ inclus), la vue sur la mer est agréable, l’accueil est sympa et le petit déjeuner varié.


Je dois commencer par préciser que la Trans-Dinarica… ne passe pas par la Grèce ! Elle passe par les pays des Balkans situés juste au-dessus de la Grèce mais si je l’évoque quand même dans cet article, c’est parce que les cyclo-touristes se rendant en Grèce passent le plus souvent par les Balkans. Alors, si les infos suivantes peuvent les aider à trouver un bel itinéraire…

La Trans-Dinarica est un itinéraire cycliste qui relie les pays des Balkans occidentaux en traversant une superbe chaîne de montagnes, les Alpes Dinariques. Ce parcours a été conçu pour permettre aux cyclo-voyageurs qui s’aventurent par là de découvrir tout le patrimoine local : naturel, culturel, gastronomique…

La Trans-Dinarica en Croatie

Il passe par des villages, des forêts, des montagnes, ou encore par la mer. Il alterne entre routes bitumées très peu fréquentées et chemins de terre en pleine nature. Il traverse des parcs nationaux et des sites classés au patrimoine de l’humanité par l’Unesco.

Bivouac sur le parcours de la Trans-Dinarica

Tout au long du parcours, on découvre le sens de l’hospitalité des habitants des Balkans ainsi que les paysages à couper le souffle de cette superbe région méconnue, en plein cœur de l’Europe. Bref, quand on roule sur la Trans-Dinarica, on en prend plein les yeux et on se sent une âme d’aventurier !

Sur la Trans-Dinarica mais sous la pluie (Bosnie-Herzégovine)

La distance totale de la Trans-Dinarica approche les 6.000 kilomètres, et son dénivelé positif les… 100.000 mètres !

Les pays traversés sont la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine du Nord, le Kosovo et la Serbie.

La Trans-Dinarica passe par la rivière Drin (Albanie)

Pour se procurer le parcours précis ainsi que sa trace GPS, ce que j’ai fait, il suffit de se connecter au site officiel : Trans-Dinarica.

Bien sûr, ce n’est pas gratuit mais ce n’est pas très cher non plus et surtout, cela vaut tellement le coup : si, comme moi, vous êtes un.e cycliste amoureux.se de la nature, alors le rapport qualité-prix de ces packs est exceptionnel.

On peut se procurer le pack pour les huit pays à un tarif avantageux (à partir de 90 euros), ou bien choisir un pack par pays (de 8 à 23 euros selon le pays). Le lien : se procurer le pack de navigation de la Trans-Dinarica.

L’itinéraire de la Trans-Dinarica (Croatie)

Remarque : aucun lien de ce blog n’est sponsorisé, je ne perçois donc aucune commission, que vous cliquiez ou non !

Sur le parcours de la Trans-Dinarica (Croatie)

En préparant votre périple à vélo, si vous vous interrogez sur la Trans Dinarica, n’hésitez pas à me poser vos questions dans la rubrique « commentaires » (votre @dresse mail ne sera pas publiée, contrairement à votre question qui le sera avec un léger décalage, généralement de quelques heures) : c’est avec plaisir que j’essaierai d’y répondre 🙂




Les étapes précédentes :



L’étape suivante, suite et fin du périple :


L’Albanie à vélo

Récit détaillé de ce voyage en immersion dans l’Albanie profonde…


  1. Premiers pas en Albanie
  2. Croisière sur la rivière Drin
  3. Les petites tours Eiffel bleues
  4. La capitale : Tirana
  5. L’incroyable hospitalité albanaise
  6. Un pays sale
  7. La dernière rivière sauvage d’Europe : la Vjosa
  8. Përmet et le vieux pont ottoman
  9. Le coin du cycliste
  10. Infos pratiques


Chaque fois que j’arrive dans un nouveau pays, la première chose que je fais consiste à apprendre à dire bonjour, merci et au revoir dans la langue locale. Je me suis rendu compte avec le temps que le s’il-te-plaît était souvent superflu car dans de nombreux pays, on ne l’utilise pas, ou que peu. Pour moi, ça fait un mot de moins à apprendre et c’est toujours ça de gagné.

En Albanie, non seulement il me faut apprendre ce nouveau vocabulaire mais en plus, il s’agit de mots à coucher dehors, difficiles à retenir : mirmengjesi, faleminderit et mirupovshim (respectivement bonjour, merci et au revoir selon Google Trad).

Ma première mosquée albanaise

Le premier albanais que je croise est à vélo. En le doublant, je le gratifie donc du mirmengjesi qui convient mais au lieu de me répondre, il me regarde avec des yeux ronds. Même chose avec mon second albanais, qui d’ailleurs est une albanaise. Je commence à douter vaguement de ce bonjour-mirmengjesi mais je ne m’attarde pas trop dessus car l’urgence du moment consiste à trouver un spot de bivouac. Je roule sur une ligne droite de plusieurs kilomètres et la route est bordée par des barrières des deux côtés. Derrière elles, le terrain ne se prête pas au bivouac et de toute façon, il y a régulièrement des maisons et des fermes dispersées un peu partout autour de la route. Impossible pour moi de poser discrètement la tente ici, à la vue de tous.

Pendant ce temps, le ciel se couvre de plus en plus, accélérant la tombée de la nuit. Heureusement, je finis par trouver un petit chemin montant, accessible depuis la route. Je m’y engouffre en poussant mon vélo jusqu’en haut. Là, je surplombe la vallée, au fond de laquelle sont éparpillées quelques fermes, villages et mosquées. Le paysage est cerné par les montagnes.

Ce spot de bivouac est assez basique mais sans trop savoir pourquoi, je m’y sens bien. Pourtant, pendant la nuit qui s’ensuit, je suis d’abord réveillé par le bruit de la pluie sur la tente, puis par les appels lointains du muezzin à la prière. Au petit matin, alors que je dors enfin comme un bienheureux, c’est le chant des oiseaux qui prend la relève de la pluie et du muezzin pour achever de rendre ma nuit entièrement blanche. Qu’importe, comme toujours quand je dors dans la nature, je suis heureux d’être là et de vivre ces moments dont je profite à fond, car je sais bien qu’ils vont passer trop vite.

Premier bivouac en Albanie

Le café chaud me sort vaguement de ma torpeur matinale et le petit déjeuner me remplit la panse, qui n’attendait que ça. Puis mon petit rituel quotidien se poursuit : démonter la tente, ranger toutes mes affaires dans les sacoches et attacher ces dernières sur le vélo. Tous les jours, entre le moment où j’ouvre un œil et celui où je donne le premier coup de pédale, il s’écoule au minimum deux heures si je suis en forme, et jusqu’à trois si le réveil est difficile. Aujourd’hui, c’est plutôt trois.

La mosquée de Fierza

Mon premier albanais du jour, c’est-à-dire le troisième que je rencontre depuis mon arrivée dans le pays hier, ne semble pas comprendre lui non plus mes salutations du matin, que je lui exprime encore et toujours via le fameux mirmengjesi de la veille. Aussi, quand je passe un peu plus tard à la hauteur d’un petit bar dans ma première grosse montée du jour, je m’y arrête pour poser la question qui me titille depuis hier : comment dit-on vraiment bonjour en albanais ?

Je peux échanger avec le patron du bar car, fait plutôt rare dans les montagnes albanaises, il connaît quelques mots de la langue de Shakespeare. Mais bizarrement, il a du mal à me traduire bonjour en albanais. En guise de réponse, il ânonne sans conviction un pershendetia dont la difficile prononciation me glace les oreilles : l’albanais ne comporterait-il donc aucun mot simple ? Pour nous aider, un client attablé juste à côté de nous devant son café fumant nous suggère un rugueux nietnyetta, qui n’est pas plus doux mais qui a au moins le mérite de répondre à cette dernière question : non, l’albanais ne comporte décidément aucun mot simple.

En tout cas, mes deux interlocuteurs sympas ne sont donc pas d’accord sur le mot qui convient pour saluer quelqu’un, et je trouve quand même dingue de ne pas savoir dire bonjour dans sa propre langue. Bref, le patron finit par valider le nietnyetta de son client. J’apprends qu’on peut aussi utiliser le diminutif nyetta mais que c’est un mot local, employé uniquement ici, dans le nord du pays. Adjugé, c’est ainsi que je dirai bonjour aux albanais, désormais, du moins tant que je serai dans le nord. Lorsque je descendrai vers le sud, il sera toujours temps d’apprendre un nouveau mot de vingt-cinq lettres pour dire bonjour en albanais.

La rivière Drin

Une poignée de kilomètres plus loin, j’expérimente ce nouveau mot, nyetta, pour saluer le premier venu. C’est un septuagénaire qui est en train de remplir des bidons de dix litres à une petite source d’eau, laquelle s’écoule de la montagne dont elle jaillit via un vieux tuyau sale.

Un remplisseur de bidons à la source

Le nyetta passe comme une lettre à la poste mais ce qui m’intéresse subitement, avant de remplir mes gourdes, c’est de savoir si cette eau douteuse est potable. Le monsieur m’assure que oui, tout en continuant à remplir ses gros bidons qu’il vendra plus tard, en ville. Modérément attiré par la perspective d’avoir la courante toute la journée à cause de cette eau suspecte, j’hésite à remplir mes bidons. Mais comme ils sont vides et que j’ai soif, je suis bien obligé de faire confiance à cet inconnu, qui détient sans le savoir l’avenir imminent de mes intestins.


Dans le coin, les vues plongeantes sur la rivière Drin valent le détour malgré le mauvais temps. Ce petit cours d’eau s’écoule lentement aux pieds des montagnes, entre lesquelles il fait serpenter sa couleur vert-émeraude.

La rivière Drin

Je continue à pédaler pendant un bon moment dans le sens de la montée, jusqu’à ce que je commence à ressentir un début de défaillance physique. Rien à voir avec l’eau que je viens de boire, c’est juste une petite baisse de tension, comme j’en ai régulièrement depuis l’adolescence. Le problème aujourd’hui, c’est que je suis tout seul dans la montagne et que pour l’instant, je dois faire pas mal d’efforts puisque ça monte en permanence. Et ma destination du jour, le minuscule village de Koman, est encore loin. Dans ces cas-là, habituellement je me repose un peu mais ici, ce n’est pas possible. Alors je fais une courte pause et je mange une poignée de biscuits pour reprendre quelques forces. Puis je remonte sur le vélo en ralentissant le rythme et par chance, cela correspond à peu près au moment où les descentes commencent à succéder aux montées.

La rivière Drin

Par ici, de nombreux engins de chantiers cassent littéralement la montagne pour élargir l’étroite route actuelle et la sécuriser. Tout en roulant, je passe à la hauteur d’une équipe d’ouvriers qui se dirigent vers le seul petit resto du coin, car c’est l’heure de leur pause déjeuner. L’un d’entre eux, qui s’avèrera être le rigolo de la bande, m’offre un coup à boire. Ne sachant pas dire non, je dis oui.

L’un de ses collègues ne travaille ici que temporairement car il vit en France, à Lille. Il fait donc office de traducteur. Quand je demande si je peux faire un selfie avec toute l’équipe, le seul qui refuse se propose en contrepartie de prendre la photo du groupe. Une fois l’image dans la boîte, je ne me souviens plus comment on dit merci. Le rigolo me vient en aide et me souffle un mot qui me permet de remercier le photographe, mais qui déclenche aussitôt l’hilarité générale : le lillois m’explique entre deux gloussements que le mot soufflé par le « rigolo » signifie non pas merci, mais dégage ! Bien sûr, la blague est plutôt drôle mais je m’empresse quand même de présenter mes excuses sincères au photographe. Il les accepte avec un sourire minimaliste puis s’éclipse. Je ne le reverrai plus.

Le soir, j’arrive à Koman. Du haut de ses deux cents habitants, le village est bien plus petit que je ne l’imaginais. Je passe la nuit dans un petit hôtel sympa mais miteux, en dormant dans mon sac à viande car les draps ont l’air sale : je ne suis visiblement pas le premier à dormir dedans, et sans doute pas le dernier non plus…

Si je suis venu à Koman, c’est parce que c’est paraît-il l’un des plus beaux coins d’Albanie. Pour la plupart des voyageurs qui viennent jusqu’ici, le but consiste à prendre un bateau sur la rivière Drin jusqu’au village de Fierza, afin d’admirer des paysages qui ont la réputation de ressembler à ceux des fjords norvégiens. Puis il faut ensuite se rendre par la route une cinquantaine de kilomètres plus loin, à Valbona, où la nature est censée offrir là aussi des paysages enchanteurs.

Départ de la croisière sur la Drin River

En haute saison, il y a plusieurs bateaux quotidiens qui circulent sur la rivière Drin pour relier les minuscules villages de Koman et Fierza. Mais nous sommes en basse saison et à cette époque de l’année, il n’y a qu’un seul aller – retour par jour.

Croisière sur la rivière Drin

Il ne s’agit d’ailleurs pas réellement d’une croisière, contrairement aux bateaux qui circulent l’été : l’hiver, il s’agit plutôt d’une petite navette fluviale qui transporte non pas les touristes (je suis le seul à bord) mais les habitants.

Kula, un passager albanais, va débarquer

Elle les dépose au fil des méandres de la rivière, en accostant sur la rive au beau milieu de nulle part et des rochers, dans des endroits où il n’y a pas la moindre maison. Le coin est aussi joli que reculé.

Le temps est couvert et durant les deux heures et demie de traversée, je me précipite sur mon appareil photo dès que le soleil réussit à transpercer les nuages, ce qui est assez rare dans l’ensemble.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est barreur-croisiere-drin-albanie.jpg
Jelosh, le barreur du bateau

Mais lorsque sa lumière nous gratifie de sa présence, elle permet d’admirer l’étonnante couleur verte de l’eau, dans laquelle plongent les hautes montagnes karstiques.

La rivière Drin

Cette petite croisière est régulièrement élue par différents médias du monde entier, généralistes ou spécialisés dans le voyage, comme l’une des plus belles d’Europe. Et l’avantage par rapport à celles des fjords norvégiens, c’est qu’ici, il n’y a pas foule.

Deux heures et demie après avoir appareillé, le petit bateau accoste à Fierza. Il me reste une cinquantaine de kilomètres de vélo jusqu’à l’étape suivante, Valbona.

Mais encore une fois, c’est devenu une habitude depuis le début de mon périple, la météo s’annonce abominable sur mon itinéraire : on attend des chutes de neige en soirée à Valbona, puis pendant au moins trois jours sans discontinuer, avec des températures de moins neuf degrés !

Les pluies abondantes m’en ont bien fait baver pendant une quinzaine de jours entre l’Italie et, surtout, la Bosnie-Herzégovine, à tel point qu’ici, la perspective de ne pas arriver à Valbona avant la tombée de la neige m’effraie un peu, je dois bien l’avouer : il est déjà quatorze heures et j’ai une cinquantaine de kilomètre à parcourir avec beaucoup de dénivelé. C’est un peu trop : si je me retrouve à rouler sur les chemins pierreux difficiles qui m’attendent et que mon téléphone-GPS me lâche à cause de l’humidité (comme évoqué dans l’article la Bosnie-Herzégovine à vélo), je risque de passer un sale quart-d’heure avec des températures aussi froides pendant plusieurs jours, à chercher désespérément mon chemin enfoui sous la neige.

Les environs de Fierza

Pour la troisième fois depuis le début du périple, je me résous donc à modifier mon itinéraire : mais cette fois-ci, je vais carrément faire demi-tour, tant pis pour les beautés de Valbona que je ne verrai donc pas.

Dans l’immédiat, l’urgence consiste à manger un morceau. Puis je digèrerai tranquillement cet après-midi en me baladant à Fierza. Et ce soir, je bivouaquerai non loin du bateau, histoire d’être sur place tôt demain matin quand il appareillera, à sept heures.

Le bateau du retour amarré à Fierza, au petit matin


Après une énième nuit pluvieuse, je me lève avant le soleil pour ne pas rater le bateau puiqu’il n’y en a qu’un seul par jour. Le temps maussade de bout en bout de la traversée ne me permettra pas d’admirer à nouveau la sublime rivière Drin qui, du coup, tire plus aujourd’hui sur le gris que le vert. Heureusement que j’ai pu en profiter un peu hier, entre deux nuages.

De retour à Koman, je roule jusqu’à un petit restaurant qui a l’air fermé, en espérant qu’il pourra quand même me proposer un petit quelque chose à me mettre sous la dent car comme toujours, je suis affamé. Je passe la tête par une porte dérobée et entrouverte située à l’arrière du bâtiment. A l’intérieur, une dame travaille dans la réserve. Elle me confirme que son resto est fermé et qu’il n’ouvrira que dans quelques jours, pour Pâques, qui correspond chaque année à l’arrivée des premiers touristes. Je la remercie quand même et retourne à mon vélo. Là, en entendant son pas léger approcher dans mon dos, je me retourne : elle me fait face, un grand sourire aux lèvres et une part de gâteau entre les mains, qu’elle m’offre généreusement ! Elle l’a sorti du four une heure plus tôt, il est encore tiède et il me remplit de bien-être.

Une albanaise adorable m’offre une part de gâteau

Car l’Albanie, en plus de la beauté folle de ses paysages naturels, possède une deuxième caractéristique qui crève les yeux du premier voyageur venu : l’incroyable sens de l’hospitalité de ses habitants.

A ce stade du récit, je dois apporter une précision (extraite de l’article : la Bosnie-Herzégovine à vélo, l’une des étapes précédentes de ce long voyage) : l’un des objectifs de mon périple, c’était de faire des rencontres. Ayant lu beaucoup de témoignages de voyageurs à vélo selon lesquels ils étaient parfois l’objet d’une grande attention et d’une grande générosité de la part des habitants des Balkans, j’espérais avant mon départ que je connaîtrais le même accueil qu’eux. Et je me disais que si c’était le cas, il faudrait que je puisse remercier ces habitants pour leur hospitalité, mais je ne savais pas comment faire : impossible d’emporter sur mon vélo des bouquets de fleurs où des bouteilles de vin à offrir, comme on le fait lorsqu’on va passer la soirée chez des amis.

J’avais alors pensé à un symbole de la France mondialement connu : la tour Eiffel. J’ai donc acheté sur Internet quelques dizaines de petites tour Eiffel bleues en porte-clés. Pourquoi bleues ? Je n’en sais rien, toujours est-il qu’elles ne sont pas bien lourdes et ne prennent aucune place sur mon vélo. En d’autres termes, le petit cadeau idéal.

Aussi, quand cette dame me donne cette part de gâteau, je m’empresse de lui offrir en retour une petite tour Eiffel bleue, et c’est à grands coups de faleminderit mutuels (merci) entrecoupés de grands éclats de rire que nous nous quittons.

En m’éloignant de Koman, je laisse définitivement derrière moi les paysages de Valbona qui me faisaient pourtant rêver, après avoir lu tant de descriptions féériques de ce site réputé. Je vais donc tourner le dos aux chutes de neige quotidiennes qui vont blanchir ces paysages septentrionaux, pour descendre vers la capitale Tirana. Je voulais à tout prix éviter cette ville plutôt grande pour coller à l’esprit de mon périple, résolument orienté vers la nature, mais le temps est si mauvais à Valbona que je n’ai pas vraiment le choix. Et comme il faut toujours voir le verre à moitié plein, je vais essayer de profiter quand même de mon nouvel itinéraire, qui passe à moitié par la côte et à moitié par les montagnes.

Quelques dizaines de kilomètres plus loin, je m’arrête dans une minuscule épicerie pour acheter de quoi remplir mon estomac. Le patron m’accueille tièdement, ce qui fait figure d’exception chez ce peuple si hospitalier. Mais dès que je déroule mon vocabulaire habituel dans sa propre langue (bonjour, merci et au revoir en albanais), il se déride aussitôt. Et au moment de partir, il m’offre carrément un café, puis une petite bouteille d’eau pour la route. Chassez le naturel, il revient au galop.

A peine remonté sur ma selle, je dois déjà en redescendre, interpellé par un habitant au bord de la route. Il s’appelle Emiliano et parle couramment le français car il vit au Luxembourg.

Emiliano

Il est en train de refaire le mur de clôture de la maison de ses parents avec son père et deux voisins. Il me demande d’emblée si je veux boire quelque chose mais sans attendre ma réponse, il part en courant dans sa maison. Il en ressort trente secondes plus tard pour m’offrir trois canettes : une bière, un coca et une boisson aux fraises.

Incroyables albanais : à ce rythme-là, je serai bientôt en rupture de petites tours Eiffel bleues…

Quand on traverse l’Albanie, il y a une curiosité que l’on remarque très vite : la multitude de petits bunkers qui sont éparpillés un peu partout dans le paysage. Le plus souvent en pleine nature, notamment dans les montagnes car elles représentent 80% du pays, mais aussi dans les villes et les villages. Ils ont été construits dans les années 1970-1980, pendant la dictature qui, à l’époque, avait fait du pays l’équivalent ou presque de ce qu’est la Corée du Nord aujourd’hui : l’un des pays les plus fermés du monde.

La folie paranoïaque du dictateur d’alors, Enver Hoxha, le conduisit à ordonner la construction de quelque 600.000 bunkers à des fins défensives, ce qui est colossal pour un si petit pays. Évidemment, ils n’ont jamais vraiment servi.

L’un des 600.000 petits bunkers albanais qui jalonnent le paysage


Je poursuis ma route qui passe désormais en partie par la côte. Le littoral albanais a beau être plutôt joli, je ne raffole pas vraiment du bétonnage en règle dont les villes côtières sont victimes. Une multitude d’immeubles y ont été construits sans aucune harmonie, ce qui donne l’impression de stations balnéaires à l’architecture complètement désordonnée.

Le tourisme se développant très vite dans la région, le seul objectif consiste à pouvoir accueillir un maximum d’estivants dans ces villes qui ont définitivement perdu tout charme. Je peux comprendre cette course à l’essor économique, en espérant qu’au moins il profitera aux habitants, mais je trouve cette précipitation regrettable.

La plage à Durrës

En poursuivant ma route vers Tirana, je parviens enfin à me procurer quelques Leks, la monnaie albanaise, ainsi qu’une carte SIM pour pouvoir communiquer normalement avec ma famille restée en France.

L’arrivée dans la capitale albanaise très animée constitue un petit choc pour moi, après avoir passé un bon mois bien au calme en pleine nature, au fil des pays traversés.

Immeuble avec la forme de la tête de Skanderbeg, héros national qui a résisté à l’Empire Ottoman

Après avoir loué une petite chambre chez l’habitante, je file manger un morceau dans un resto, la gastronomie n’étant pas la partie que je déteste le plus dans les voyages. Ma curiosité culinaire me fait pousser la porte d’un attrayant petit restaurant, spécialisé dans la cuisine typique albanaise. La carte que me tend le serveur n’étant traduite dans aucune langue, je n’y comprends rien, c’est pourquoi je lui demande de choisir le repas pour moi, avec pour seule consigne de me dégoter les plats albanais les plus traditionnels possible. Il choisit donc à ma place et je valide sans vraiment savoir ce qui m’attend, mais je lui fais confiance. C’est ainsi que je me retrouve un quart d’heure plus tard avec une banale salade verte accompagnée de tomates, concombre, œuf dur, jambon et mayonnaise en entrée, puis un steak – frites désespérément classique en guise de plat ! Si ça c’est la cuisine typique albanaise, alors en France j’ai souvent mangé albanais sans le savoir !

La Grande Mosquée de Tirana, ou mosquée de Namazgâh

En guise de digestion, une petite marche de quinze minutes à destination de la fameuse mosquée de Namazgâh ne me fait pas de mal. Située dans un quartier animé, elle est assez imposante. Avec ses quatre minarets, c’est le plus bel édifice religieux que je vois depuis le début du périple, à égalité avec l’église Saint-Jovan-Vladimir de Bar et ses grands dômes tout dorés, que j’ai vue au Monténégro.

Après un jour de repos mais aussi de pluie à Tirana, il est temps de repartir. La sortie de la capitale n’est pas facile. A l’heure où les gens vont tous au travail, je me retrouve à rouler au milieu d’une fourmilière de voitures et de bus pendant un long moment avant de pouvoir enfin sortir de la ville. Les files sont parfois si étroites qu’il n’y a pas de place pour rouler à deux de front, y compris pour un vélo. Je dois donc régulièrement m’imposer pour pouvoir passer même si évidemment, je m’incline humblement chaque fois qu’une voiture ou un bus force plus que moi : pour eux, ce n’est pas la priorité qui compte, c’est la solidité du véhicule. Mais globalement, cette cohabitation déséquilibrée entre ces grosses machines de ferraille et mon petit vélo vulnérable se passe bien, la plupart des conducteurs étant très respectueux, et une petite minorité seulement étant excitée et visiblement pressée d’aller travailler. Ces gens stressés, je les laisse filer car contrairement à eux, je suis zen et j’ai tout mon temps.

A la sortie de la ville, je longe une artère importante, elle aussi très fréquentée. Au total, il me faut une bonne vingtaine de kilomètres pour m’extraire enfin de ce trafic dense.


C’est à ce moment-là que, apercevant les montagnes enneigées au loin, je m’arrête sur le bord de la route pour faire quelques images. Une vieille Mercedes des années 80, qui roule encore mais péniblement, passe à ma hauteur. Elle est si vieille qu’elle a autant de mal que moi à grimper les côtes. Comme tous les albanais que je croise ou presque, son conducteur m’adresse un petit salut amical de la main. Mais lui s’arrête quelques mètres derrière moi, descend de sa voiture et avec un large sourire, m’offre une canette de boisson énergisante ! Je le remercie chaleureusement, il s’excuse de ne pas pouvoir discuter car il est pressé, il remonte vite dans sa Merco déglinguée et redémarre aussitôt. Même pressé, il a pris le temps de s’arrêter pour m’offrir ce qu’il avait sous la main. L’hospitalité albanaise dans toute sa splendeur.

La scène s’est déroulée si vite et cette générosité soudaine m’a tellement pris de court que je n’ai même pas eu le temps de penser à lui offrir une petite tour Eiffel bleue. Je m’en veux un peu. Pas grave, je me rattraperai sur le prochain albanais venu…

Les montagnes enneigées en toile de fond

Un peu plus tard, en début d’après-midi, alors que je traverse un village, un habitant m’interpelle sur le bord de la route. Il se trouve qu’il parle français car c’est un ancien migrant qui a passé cinq ans en France, dont deux en centre de rétention ! Après quoi il a préféré rentrer ici, dans son pays. Avec un tel vécu carcéral, il n’a ramené que des mauvais souvenirs de l’Hexagone. A l’exception d’un, mais pas le moindre : il a emporté dans ses bagages une française qu’il a ensuite épousée, et qui vit désormais ici, avec lui.

Je leur explique que je suis tombé sous le charme de ce pays magnifique et de ses habitants si généreux. Échaudé par les longs mois qu’il a passés en rétention au pays des droits de l’Homme, il se méfie quand même un peu de moi et me rétorque que les français n’aiment pas les albanais car selon lui, nous les prenons tous pour des voleurs et des délinquants ! Je lui réponds que ce n’est pas mon cas, au contraire je suis sous le charme de ce peuple si accueillant. J’ajoute que, si les français mettent selon lui tous les albanais dans le même sac, alors il est en train de faire la même chose avec nous les français : il décrète que tous les français détestent les albanais, ce qui n’est évidemment pas vrai. Ce n’est notamment pas mon cas, de plus, n’a-t-il pas épousé une française qui aime donc un albanais ? Ça a le mérite de le faire sourire. Sa méfiance initiale s’effondre et il devient alors aussi hospitalier que tout bon albanais qui se respecte, en m’offrant rapidement un coup de gnôle ! Il s’agit d’une eau-de-vie de raisin qu’il a faite lui-même selon une méthode traditionnelle locale, sans alambic me dit-il. Je m’attends alors au pire, à savoir un bon vieux digeo qui va bien m’arracher la gorge. Mais à ma grande surprise, son breuvage maison, clair et limpide, s’avère avoir du nez ainsi qu’un vrai goût de fruit, avec une teneur en alcool maîtrisée. Un petit délice. Décidément, ces albanais sont pleins de ressources.

Ainsi revigoré, je reprends la route sans faire trop de zigzags. En fin d’après-midi, je décide d’acheter quelques fruits, en version non liquide ceux-là, d’une part pour reprendre forces et vitamines, et d’autre part pour m’hydrater un peu car mes stocks d’eau sont critiques. Je m’arrête sur le bord de la route, dans une petite cahute qui déborde de fruits et légumes. Contrairement à ceux qui sont étalés dans les rayons de nos supermarchés, ceux-là n’ont pas été récoltés encore verts, afin de finir leur maturation au fond des cales du cargo qui les emmène en France. Ils ont été cultivés dans les champs du coin et n’ont été cueillis qu’une fois entièrement mûrs.

Je choisis deux oranges et au moment de les payer, le commerçant me fait comprendre qu’il me les offre ! C’est très gentil bien sûr mais un peu gênant car c’est quand même son gagne-pain. De plus, je peux bien m’offrir deux malheureuses oranges, a fortiori au prix dérisoire qui est le leur ici.

J’insiste donc un peu pour lui payer son dû mais cela fait perdre son sourire au gars, qui se lève et se met à me crier quelques mots incompréhensibles. Puis il termine sa tirade en exhibant de nouveau ses dents blanches dans un grand sourire éclatant, en me faisant bien comprendre que ces deux oranges sont offertes : ce n’est pas négociable. Devant une telle gentillesse, et cherchant à éviter tout incident diplomatique avec l’Albanie, je m’incline à grands coups de faleminderit (merci).

Encore un albanais au sens de l’hospitalité démesuré

Mes efforts sincères pour prononcer ce mot compliqué le font rire, puis il me crie « méllè, méllè » en me montrant un cageot de pommes rouges. Je comprends vite qu’il veut m’en offrir une, en plus des deux oranges mais je ne peux quand même pas décemment me servir moi-même. Devant mon hésitation, il se lève, tâte quelques pommes puis m’en donne une. Je le remercie en long, en large et en travers puis je lui demande de patienter un court instant, le temps d’aller chercher à mon vélo une petite tour Eiffel couleur Schtroumph.

Et alors que je fouille dans mes sacoches, il déboule avec une deuxième pomme, verte celle-là ! J’arrive enfin à extirper de tout mon bazar le petit symbole de l’Hexagone et le lui offre. Comme toujours quand je donne ce petit bout de France à quelqu’un, nous rions, nous nous remercions et nous nous quittons, le cœur léger.

Collecte de fruits offerts !

Sans doute ne suis-je qu’un grand sensible, ou bien un naïf, ou plus sûrement les deux à la fois, toujours est-il que cette hospitalité albanaise exacerbée, dont je bénéficie désormais plusieurs fois par jour, me touche profondément. Elle me fait plaisir, elle m’émeut, elle me rend heureux. Et en plus, côté pratique, elle me nourrit et m’abreuve ! Ces rencontres quotidiennes, qui sont simples mais assez intenses, me permettent de fraterniser avec de parfait.e.s inconnu.e.s. Ce sentiment improbable est plutôt déstabilisant, mais c’est bien pour vivre ce genre de moments que je fais ce voyage.

Et comme si les magnifiques paysages albanais traversés quotidiennement ne suffisaient pas, le bivouac du soir achève de rendre cette journée parfaite. Je plante ma tente juste au-dessus d’un joli lac bleu, dans un cadre naturel reposant.

Ce petit lac est cerné par les collines sauf à ma droite, où s’offre à moi une vue plongeante sur la vallée, les villages, la mer au fond et le coucher du soleil.

Épuisé par tant de beauté, humaine et naturelle, je me couche. Rideau.

S’il y a des gens avec qui le courant passe vraiment bien depuis le début de ce voyage, ce sont les bergers.

Ghezim, un berger, au milieu de ses brebis

J’en croise beaucoup sur mes petites routes de campagne et depuis mon vélo, j’en aperçois régulièrement au loin qui sont tout seuls dans leur champ, immobiles et impassibles face à leurs brebis. Chaque fois que j’observe cette scène récurrente, je me demande ce qu’ils peuvent bien ressentir en étant aussi isolés à longueur de journée, littéralement figés sur place à attendre que le temps passe, tout en fixant leur bétail sans broncher. J’imagine que chaque seconde qui s’écoule doit leur paraître une éternité mais je n’en sais trop rien, finalement. Peut-être au contraire savourent-ils cette quiétude au milieu de la nature qui les entoure. Et si c’était ça, la vraie vie ?…

Paolo fait redescendre son troupeau de la montagne

Alors évidemment, quand je déboule à proximité d’eux, ils sautent sur l’occasion inespérée que je représente de briser un peu leur solitude, autant que cela brise la mienne, d’ailleurs.

Discussion pastorale en vue…

Les échanges que j’ai avec ces bergers s’avèrent toujours très chaleureux. On discute comme on peut, ne parlant aucune langue commune, si ce n’est la seule langue universelle qui semble exister : le foot ! Ces bergers sont nombreux à me réciter fièrement et sans erreur des noms de joueurs français, qu’ils connaissent par cœur. Les pâtres les plus anciens me parlent de Platini et de ses coéquipiers géniaux des années 1980, avec une mémoire impressionnante : Rocheteau, Giresse, Tigana, Amoros… Tandis que les plus jeunes évoquent plutôt Mbappé, et que la génération intermédiaire m’envoie du Zidane avec nostalgie.

Un berger avec qui je partagerai de grands éclats de rire

C’est assez bluffant de voir à quel point les plus grands sportifs sont susceptibles de marquer des générations entières pendant plusieurs décennies, jusque dans les coins les plus reculés de la planète, comme ici au cœur des montagnes albanaises. Me retrouver confronté à cette universalité brute et originelle du sport, sans ses dérives actuelles, me fait du bien.

Les bergers m’accueillent toujours à bras ouverts…

Bref, avec les bergers, je me sens toujours bien. On rigole ensemble, on se serre la paluche, certains me prennent dans leurs bras au moment de se dire au revoir, comme si on se connaissait depuis toujours alors qu’on vient tout juste de se rencontrer. Mais dans tous les cas, une chose est sûre : ces gens-là sont aussi spontanés que sincères avec moi, et c’est cette authenticité que j’aime chez eux.

Et puis à la fin, nous finissons toujours par retourner chacun à notre solitude, eux au milieu de leur troupeau et moi sur mon vélo. Le chemin continue.

Avec Ghezim


A propos de chemin, il y a une chose qui saute aux yeux quand on arrive en Albanie : la saleté le long des routes. Le sol est souvent jonché d’ordures que les automobilistes jettent par la fenêtre depuis des années.

Aucun nettoyage ne semble avoir lieu et les déchets s’accumulent donc par terre, y compris dans les endroits les plus natures qui soient.

Cette situation aberrante existe aussi dans les autres pays des Balkans que j’ai traversés, mais dans une moindre mesure. L’Albanie est le gros coup de cœur de mon périple mais je dois bien avouer que la saleté des routes est le gros point noir de ce si beau pays.

Amas exceptionnel d’ordures

Heureusement, la nature albanaise reste globalement somptueuse et tout au long de ma traversée du pays à la force des mollets, je trouve régulièrement des spots de bivouac enchanteurs, perdus en pleine nature dans des endroits où rien ne traîne par terre.

Le bivouac quotidien


Un jour, alors que je me dirige vers la Vjosa (qui se prononce « Viossa »), je m’arrête dans une petite station-service en bord de route pour faire le plein, mais d’eau. Je demande au patron si je peux remplir mes bidons mais c’est la voix de sa femme, juste au-dessus de nos têtes, qui me répond. Il m’invite à la rejoindre à l’étage pour me servir en eau. Mais sitôt arrivé là-haut, elle sort deux minuscules bouteilles de vingt-cinq centilitres du frigo contenant les boissons fraîches pour les clients, alors que je pensais juste remplir mes bidons au robinet des toilettes. Elle m’indique que ce n’est pas possible car selon elle, l’eau du robinet n’est pas bonne ici.

Je me dis que je trouverai de l’eau plus loin mais je décide de lui acheter quand même une petite bouteille car avec son mari, il se sont montrés sympas. Je prends quelques leks et lui demande le prix mais au lieu de me répondre, elle se sert carrément en attrapant quelques pièces dans ma main. Pas les petites pièces jaunes mais les grosses pièces blanches ! Au moment où elle s’apprête à les déposer dans la caisse, je lui demande de me les montrer car cela m’intrigue. Elle refuse ! J’insiste mais elle persiste dans son refus. La scène dure un peu avant qu’elle ne finisse par me les montrer enfin. Il s’avère qu’elle m’a pris cent cinquante leks, soit environ un euro cinquante pour un petit quart de litre d’eau seulement, ce qui ne doit pas être bien loin de l’eau la plus chère du monde, alors qu’elle ne provient quand même pas du fin fond du Sahara. Je lui demande de me rendre mes pièces car il est évident qu’elle abuse mais elle refuse et me contre-propose la micro-bouteille à un euro, ce que je refuse à mon tour. Elle descend alors royalement son prix à soixante centimes, soit une chute du cours de l’eau de 60% en dix secondes ! Je range la bouteille dans son frigo et lui demande une dernière fois mes pièces, qu’elle finit enfin par me rendre. Je la quitte d’un mirupovshim froidement poli (au revoir) puis je redescends.

Le pompiste me tend mes lunettes de soleil, que j’avais oubliées

Alors bien sûr, cela ne m’aurait pas ruiné de payer un euro cinquante pour trois gouttes d’eau, mais c’est le fait qu’elle m’ait pris à ce point pour un pigeon qui m’a dissuadé de le faire.

A peine redescendu, je vois que son mari est en train de lui parler. La discussion est assez vive et par les temps qui courent, je commence à craindre qu’elle ne lui raconte des mensonges sur ce qui vient réellement de se passer là-haut entre elle et moi. Mais quand je le vois la gronder comme une gosse qui vient de faire une bêtise, je comprends qu’elle lui a dit la vérité et qu’il n’est pas d’accord avec sa façon d’accueillir les voyageurs. C’est qu’on ne rigole pas avec le sens de l’accueil dans ce pays. Avec un air dépité et un sourire désolé, il m’emmène jusqu’à un robinet situé entre deux pompes à essence et m’invite à y remplir mes gourdes, ce que je m’empresse de faire. Je le remercie chaleureusement avant de reprendre ma route.

Cette anecdote n’est pas anodine car j’ai dû rencontrer là la seule albanaise dénuée de tout sens de l’hospitalité. L’exception qui confirme la règle, en quelque sorte. Son mari, par contre, s’est montré irréprochable, comme tous les albanais que je rencontre depuis que je sillonne ce beau pays. Il faut quand même préciser que cette dame avait raison sur un point : l’eau de ce robinet n’est vraiment pas bonne. C’est même la plus mauvaise que j’aie jamais bue : une infection ! Pas nocive, heureusement, mais immonde. C’est sûr, je change cette eau à la première occasion.

Pour ce soir, j’avais prévu de me trouver une petite auberge dans le village touristique de Tepelenë, surtout pour avoir la possibilité de prendre une bonne douche.

Mais en chemin, la nature autour de moi est trop tentante, elle semble me tendre les bras pour m’accueillir une nuit supplémentaire.

Alors tant pis pour la douche, elle attendra bien vingt-quatre heures de plus : ce soir j’en profite, je dors encore dehors, je m’y sens tellement chez moi. Mon hôtel pour cette nuit, ce sera la nature.

La rivière Vjosa

Je décide donc de contourner Tepelenë plutôt que de m’y arrêter. Pourtant, le village perché sur les hauteurs jouit d’une belle vue sur la vallée et les montagnes. Mais surtout, il comporte plusieurs sites d’intérêt, notamment la forteresse du célèbre Ali Pacha, ou encore les vestiges du camp dans lequel étaient internés les prisonniers politiques pendant la sombre période communiste. Beaucoup n’en sont jamais revenus.

Le village a donc beau avoir quelques attraits touristiques, la perspective de passer une nouvelle nuit dans la nature sublime de la région m’attire nettement plus que celle de dormir sous un toit au milieu des quatre mille habitants du coin. C’est dingue cette attirance croissante pour la nature au fil du voyage : j’ai de plus en plus l’impression de m’ensauvager…

Le pont suspendu de Tepelenë

Pour quitter cette cité dans laquelle je suis à peine entré, je dois traverser un pont, pittoresque mais d’un autre temps, suspendu au-dessus de la rivière Vjosa. Ce joli cours d’eau a la réputation d’être la dernière rivière sauvage d’Europe, hors Russie occidentale.

Le vieux pont rouillé m’inspire une confiance modérée mais après tout, s’il est là et qu’il est ouvert, c’est bien pour qu’on passe dessus. Alors allons-y.

J’y engage mon vélo et comme le tablier est en légère descente, mon bolide à deux roues prend tout de suite un peu de vitesse. Je dévale ainsi la passerelle, en prenant soin de slalomer entre les quelques lattes de bois qui ont plus ou moins été fixées au sol pour boucher les trous de certaines planches cassées…

Un peu plus loin, alors que je commence à chercher un spot de bivouac autour de moi, j’arrive à un croisement où je me retrouve nez-à-nez avec un sexagénaire local. Il me lance, en italien et dans un grand sourire : « Ciao ragazzo » (« salut garçon »). Je lui demande s’il est « ragazzo italiano », il me répond que non, il est « ragazzo albanese ». Je me présente alors comme un « ragazzo francese » pour clore cette discussion dans la langue de Dante, et il me répond avec les seuls mots qu’il connaît dans celle de Molière : « merci beaucoup » puis « je t’aime » !

Avec le ragazzo albanese

Un peu plus loin, alors que le soleil décline tranquillement en enrobant les paysages de sa lumière dorée du soir, je trouve un petit chemin tout cabossé qui descend à travers les champs. Je l’emprunte et j’ai de la chance, il termine sa course sur les berges de la Vjosa : le spot de bivouac idéal.

Mon spot de bivouac, sur les berges de la rivière Vjosa

Je pose ma tente au milieu des cailloux, face aux montagnes et à la rivière. Son cours tumultueux serpente à travers les gros rochers blancs et polis qui jalonnent son cours. Ici, la nature est sauvage, vivante, exaltée et devant ce spectacle naturel, j’ai l’impression de le devenir à mon tour.

Bivouac sur les berges de la Vjosa

Comme toujours quand je bivouaque, je suis aux première loges pour voir le soleil descendre et rougir pendant que je mange.

Ma petite tente face à la Vjosa

Quand je passe la nuit en pleine nature et que le petit matin arrive, nous nous levons souvent en même temps, le soleil et moi. L’un qui brille de mille feux et l’autre tout vaseux.


En quittant ce spot de bivouac sur la rivière, je réalise que la fin de mon séjour en Albanie est proche. Trop proche. Je la quitterai sans doute demain. D’ici là, il faut que j’en profite encore au maximum, aussi, je décide de transiter par le village de Përmet : ces derniers jours, plusieurs albanais m’ont conseillé d’aller y faire un tour. Avec ses huit mille habitants, il est situé sur cette fameuse rivière Vjosa.

La Vjosa

Lorsque j’arrive à Permët, je dois commencer par traverser un vieux pont rouillé en totalité, dont la solidité n’est pas la première chose qui saute aux yeux.

L’arrivée à Përmet

Malgré ça, je trouve qu’il a de la gueule avec toutes ces fleurs qui poussent juste à côté, cette rivière verte qui coule en dessous, et ces sommets encore enneigés en arrière-plan. On dirait un pont d’un autre temps, ou un pont du bout du monde. Ou plutôt les deux à la fois.

Mais je le trouve plutôt photogénique avec les montagnes au loin, aussi je prends le temps de l’immortaliser avant de m’engager dessus tout en poussant mon vélo.

Le vieux pont rouillé de Përmet

Je n’ai pas compté le nombre de jours depuis lesquels je ne me suis pas douché. Cela en fait trois ou quatre, je crois. Aussi, je décide d’arrêter là les frais et de prendre une petite chambre d’hôtel, la moins chère du village. C’est non pas son confort qui m’attire, mais juste la douche dont elle est dotée, car elle me permettra de remédier à ce petit déficit d’hygiène. Ce ne sera pas du luxe.

Quand je passe la porte d’entrée du petit hôtel, j’adresse le fameux pershendetia (bonjour) au patron, qui est assis au fond de la salle de restaurant. Il me répond comme un perroquet puis, sans un mot supplémentaire ni le moindre sourire mais avec une générosité typiquement albanaise, il me montre la bouteille de raki qui m’attend patiemment sur le comptoir, juste à côté de moi. Il me fait signe de me servir dans l’un des verres disposés un poil plus loin. C’est à peine le milieu de la matinée car j’ai très peu roulé aujourd’hui, ce n’est donc pas vraiment l’heure d’engloutir un verre d’alcool fort, mais puis-je décemment lui dire non ? Non. Car c’est important de respecter les coutumes locales. Je remplis donc deux verres sans trop me faire prier et je file m’asseoir avec lui tout au fond, à la fois pour lui prendre une chambre et pour trinquer.

Sa femme nous rejoint et me demande d’où je viens. De France. De France ? Mais c’est juste à côté de l’Allemagne, ça, où travaille justement leur fils aîné, me répondent-ils en chœur. Le papa, entre deux gorgées de raki, appelle aussitôt son rejeton en visio et à peine le fiston a-t-il décroché que son père me jette le téléphone entre les mains sans explication !

Un peu surpris, je dégaine comme je peux un guten morgen (bonjour dans la langue de Goethe) tout droit sorti de mes vieux souvenirs de lycée et me voilà donc, sans trop savoir comment, en train de discuter en anglais avec un inconnu albanais qui se trouve en Allemagne. Au bout de cinq minutes, après m’avoir donné quelques conseils sur les sites à visiter autour de Përmet, il s’excuse très poliment de devoir raccrocher mais c’est l’heure pour lui d’aller travailler. Je prends congé du fils, le papa et moi achevons notre verre de raki et la maman me montre ma chambre. Parfois, la vie est simple.

Je passe l’après-midi à me balader un peu dans Përmet. Le midi comme le soir, je déguste des plats typiques albanais dans un petit restaurant que j’ai déniché par hasard et par chance, délicieux et vraiment bon marché. Les deux fois, le patron m’offre son dessert fait maison. Et oui, c’est ça l’Albanie.

Le lendemain matin, je prends la direction d’un site dont tout le monde m’a parlé à Përmet : un vieux pont ottoman situé à une quinzaine de kilomètres. Pour y aller, je dois longer la Vjosa, qui est décidément une belle rivière sauvage que je ne me lasse pas d’admirer. Tantôt verte, tantôt bleue, elle est toisée par des montagnes dont les pentes sont fleuries et les cimes enneigées. Ma route est déserte et c’est tellement grisant de se sentir si seul au monde, tout en roulant tranquillement dans ce décor majestueux.

Le paysage de bord de route

J’arrive assez vite au fameux pont ottoman, le pont de Katiut. Il s’agit d’une vieille arche en pierres relativement bien conservée, construite par les ottomans au XVIIe siècle.

Le vieux pont ottoman de Katiut

Enjambant la rivière Lengarica, il est cerné par les montagnes, dont les plus proches sont transpercées par de petites grottes. L’endroit est pittoresque.

Mais ce joli site très nature est surtout connu pour ses sources thermales aux vertus thérapeutiques réputées. Les gens viennent se délasser et se soigner ici depuis l’Antiquité.

Une petite cascade aux pieds du pont ottoman

Pour rejoindre le principal bassin thermal, il suffit de traverser le pont puis de marcher une cinquantaine de mètres. La température de l’eau est de trente degrés y compris quand il neige, voire plus selon la saison.

Le principal bassin thermal, à proximité de Permët et Bënjë

En se délassant dans cette eau délicieusement tiède, on a une vue imprenable sur le pont d’un côté et les montagnes enneigées de l’autre.

La vue depuis le pont

Le site n’est pas très grand mais le bel écrin naturel dans lequel il est posé le rend particulièrement attrayant. Nous ne sommes que début avril mais il commence déjà à y avoir un peu de monde. L’été, le site, victime de son succès, est paraît-il pris d’assaut.

Le pont de Katiut dans son cadre naturel

Moi qui avais hésité ce matin à faire le petit détour nécessaire pour venir jusqu’ici, je ne regrette vraiment pas d’avoir pédalé ces quelques kilomètres supplémentaires malgré les montées. A bien y réfléchir, c’est l’un des endroits que j’aime le plus depuis le début de mon périple.

La route du pont de Katiut

Je reprends mon chemin sur une petite route où presque aucune voiture ne passe. Seul avec mon vélo, je traverse des paysages où les arbres en pleine floraison font face aux dernières neiges qui habillent encore le sommet des montagnes. Plus pour très longtemps.

Mon itinéraire rejoignant rapidement le cours de la Vjosa, je continue à en prendre plein les yeux.

La Vjosa aux pieds des montagnes

A chaque méandre de la rivière, les paysages changent. Son cours serpente au milieu de forêts plus ou moins denses, continue sa course dans des prairies fleuries puis irrigue quelques champs cultivés, toujours aux pieds des montagnes majestueuses.

La Vjosa

Rouler à vélo dans de tels paysages procure un sentiment de liberté très fort, bien plus que je ne l’aurais imaginé. Mais les plus belles choses ont une fin et à l’approche de la Grèce, je vois le cours de la Vjosa s’éloigner petit à petit.

Une heure ou deux après avoir quitté cette rivière si sauvage, j’atteins la frontière albano-grecque. En un mois passé dans les Balkans, c’est ma sixième et dernière frontière, mais c’est la première que je traverse sans qu’il pleuve ! Sans doute un dernier clin d’œil de ce pays si attachant que je quitte, et qui tient absolument à m’éblouir jusqu’à la dernière seconde. Il n’a pourtant pas besoin de ça puisque je suis totalement conquis depuis longtemps.

A l’heure du bilan, je dois bien dire que l’Albanie m’a profondément marqué. Je me sens même un peu sous le choc de quitter ce pays où la nature est si belle, et dont le peuple est si attachant, si généreux. Mais maintenant je vais entrer en Grèce, où j’espère bien avoir encore de nombreuses occasions de savourer pleinement ce périple qui, pour l’instant, dépasse largement toutes les attentes que j’avais placées en lui avant mon départ, il y a plus d’un mois.

Mirupovshim Shqipëria (au revoir l’Albanie)

Quand j’arrive au poste frontière, le douanier me fait passer avant une famille d’albanais, qui attend pourtant depuis un moment déjà l’autorisation d’entrer en Grèce. Les formalités prennent en effet plus de temps pour les citoyens non membres de l’Union Européenne. Gêné de leur passer ainsi devant, je leur dis tout le bien que je pense de leur pays, pour lequel j’ai eu un énorme coup de cœur au cours des onze jours que je viens d’y passer. Chacun d’entre eux me répond par un sourire à s’en décrocher la mâchoire. Quelques minutes plus tard, côté grec, ils me doubleront en voiture dans une côte que mon vélo et moi peinons à monter, avec un petit coup de klaxon pour m’encourager.

Il faut maintenant que j’apprenne les mots de base dans ce nouveau pays : ici, pershendetya se dit kalimera, faleminderit se dit efkaristo et mirupovshim se dit antio (respectivement bonjour, merci et au revoir).


La Trans Dinarica est un itinéraire cycliste qui relie les pays des Balkans occidentaux en traversant une superbe chaîne de montagnes, les Alpes Dinariques. Ce parcours a été conçu pour permettre aux cyclo-voyageurs qui s’aventurent par là de découvrir tout le patrimoine local : naturel, culturel, gastronomique…

La Trans Dinarica en Croatie

Cet itinéraire passe par des villages, des forêts, des montagnes, ou encore par la mer. Il alterne entre routes bitumées très peu fréquentées et chemins de terre en pleine nature. Il traverse des parcs nationaux et des sites classés au patrimoine de l’humanité par l’Unesco.

Bivouac sur le parcours de la Trans Dinarica

Tout au long du parcours, on découvre l’hospitalité des habitants des Balkans ainsi que les paysages à couper le souffle de cette superbe région méconnue, en plein cœur de l’Europe. Bref, quand on roule sur la Trans Dinarica, on en prend plein les yeux et on se sent une âme d’aventurier !

Sur la Trans Dinarica, sous la pluie (Bosnie-Herzégovine)


La carte suivante montre sommairement le parcours de la Trans Dinarica (copie d’écran extraite du site Trans Dinarica).

En cliquant pays par pays, ce site propose également de nombreux itinéraires alternatifs : rejoindre le parcours depuis les grandes villes, faire des détours pour aller visiter des sites intéressants à proximité, etc.

A titre d’exemple, c’est l’un de ces détours que j’ai utilisé pour traverser l’île de Pag, qui s’est avérée l’un des plus beaux endroits visités lors de ma « Trans Europa » !

Le lien : Trans Dinarica


La distance totale de la Trans Dinarica approche les 6.000 kilomètres, et son dénivelé positif les… 100.000 mètres !

Les pays traversés sont la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine du Nord, le Kosovo et la Serbie.

La Trans Dinarica passe par la rivière Drin (Albanie)

Pour se procurer le parcours précis ainsi que sa trace GPS, ce que j’ai fait, il suffit donc de se connecter au site officiel : Trans Dinarica.

Bien sûr, ce n’est pas gratuit mais ce n’est pas très cher non plus et surtout, cela vaut tellement le coup : si, comme moi, vous êtes un.e cycliste amoureux.se de la nature, alors le rapport qualité-prix de ces packs est carrément exceptionnel. On traverse des endroits tellement natures, isolés et sauvages sans jamais se perdre que ça vaut largement la peine, selon moi, de s’offrir ces packs.

A l’inverse, l’itinéraire de la Trans Dinarica traverse peu de villes. Aussi, si vous êtes attiré.e par les grandes métropoles, ces packs ne vous conviendront peut-être pas : privilégiez alors plutôt les itinéraires Eurovélo (lire plus bas), qui seront beaucoup plus adaptés à vos goûts citadins (capitales, monuments, musées, hébergements etc).

Pour résumer, la Trans Dinarica a plutôt tendance à fuir les zones touristiques et notamment la côte Adriatique, avec ses stations balnéaires souvent prises d’assaut, pour s’enfoncer dans les montagnes beaucoup moins fréquentées. Contrairement à Eurovélo, qui ne dévie à peu près jamais des itinéraires touristiques.

On peut se procurer le pack de la Trans Dinarica pour les huit pays à un tarif à mon avis avantageux (à partir de 90 euros), ou bien choisir un pack par pays (de 8 à 23 euros selon le pays). Le lien : se procurer le pack de navigation de la Trans Dinarica.

L’itinéraire de la Trans Dinarica (Croatie)

Remarque : au cas où vous vous posiez la question, aucun lien de ce blog n’est sponsorisé. Je ne perçois donc aucune commission, que vous cliquiez ou non !

Le long de la Trans Dinarica

En préparant votre périple à vélo, si vous vous interrogez sur la Trans Dinarica, n’hésitez pas à me poser vos questions dans la rubrique « commentaires » (votre @dresse mail ne sera pas publiée, contrairement à votre question qui le sera avec un léger décalage, généralement de quelques heures) : c’est avec plaisir que j’essaierai d’y répondre 🙂


Beaucoup plus connus que la Trans Dinarica encore confidentielle, les itinéraires Eurovélo ont fait leurs preuves depuis longtemps. Au nombre de dix-sept à ce jour, ils sillonnent l’Europe du Cap Nord à Malte, et de l’Irlande occidentale aux confins de l’Orient.

L’esprit est de constituer un réseau cohérent de grands itinéraires cyclables européens, en connectant les capitales et les grandes villes du continent. Le patrimoine naturel et culturel est mis en valeur tout en favorisant le tourisme durable.

Le réseau Eurovélo

Enfin, la sécurité des usagers est toujours prise en compte. Ainsi, les routes doivent être balisées et continues. Elles doivent également éviter les routes à fort trafic. Elles combinent donc pistes cyclables et routes secondaires, voire chemins balisés.

Le principal inconvénient, c’est que peu de ces routes Eurovélo sont totalement terminées.

Je suis attentivement l’évolution de certaines d’entre elles depuis cinq ans et pourtant, rien n’a bougé : elles en sont toujours au même stade (en général l’un des trois stades en rouge sur le tableau suivant) selon le site Eurovélo lui-même. Aucune évolution en cinq ans !

Percevoir les fonds européens, c’est bien, mais les utiliser pour procéder aux aménagements promis, ce serait mieux !

Les différents stades de développement des routes Eurovélo

J’enfonce un peu le clou : Eurovélo existe depuis 1995 mais trente ans plus tard (au 27 octobre 2025), une seule route est entièrement terminée ! Il s’agit de l’Eurovélo 19 : la route cyclable de la Meuse (1.050 km). Et cinq autres sont (enfin) à un état d’avancement supérieur à 90% :

Une seule route terminée en vingt ans, et cinq autres qui ne sont plus très loin de l’être, sur dix-sept routes en tout (les n° 16 et 18 n’existant pas encore), ce n’est quand même pas énorme. Bien sûr, il ne faut pas non plus cracher dans la soupe : ces dix-sept routes ont au moins le mérite d’exister, et Eurovélo reste un superbe projet pour les voyageurs à vélo.


Pour les cyclistes qui recherchent une sécurité optimale sur la route, l’Albanie est un petit paradis. En effet, les automobilistes sont si respectueux des cyclistes qu’ils les doublent systématiquement en roulant sur la voie de gauche, y compris quand une voiture arrive en face d’eux ! J’ai pu le constater dès que j’ai passé la frontière depuis le Monténégro, puis quotidiennement pendant les onze jours que j’ai passés en Albanie.

A plusieurs reprises, j’ai carrément eu peur pour ces automobilistes car ils me doublaient sur la file de gauche alors qu’une voiture arrivait en face. Mais ceux qui arrivaient en face justement, fonctionnent de la même manière et ce sont donc eux qui se poussaient sur l’extrême bord de la route, parfois au ras du fossé, pour laisser passer la voiture en train de me doubler. Parfois ils se frôlaient, parfois ils devaient piler tous les deux pour ne pas se rentrer dedans, mais toujours ils passaient vraiment au large de moi, tout à gauche, donc.

Dans les pays que j’avais traversés précédemment (un peu en Italie et au Monténégro mais surtout en Croatie, et plus encore en Bosnie-Herzégovine), les voitures attendaient brièvement derrière moi lorsqu’une voiture arrivait en face, avant de me doubler. En Albanie, c’est différent : ils ne ralentissent pas, ils n’attendent pas derrière les cyclistes, ils passent, avec une grande marge de sécurité puisqu’ils doublent toujours sur la file de gauche et si quelqu’un arrive en face, c’est lui qui se pousse !

Je ne me suis donc absolument jamais senti en danger sur les routes albanaises. Le seul bémol concerne la capitale, Tirana où, comme indiqué dans l’article, quelques automobilistes pressés d’aller travailler à l’heure de pointe ont parfois un peu forcé le passage, mais sans jamais que je ne me sente vraiment en danger. Il me suffisait de les laisser passer dans les bouchons tiranais.

Petite queue de poisson à Tirana

En conclusion, les seules fois où j’ai eu peur sur les routes albanaises, c’était pour les automobilistes eux-mêmes, lorsqu’ils étaient à deux doigts de se percuter parce que l’un d’eux me doublait trop largement. Et pour tout dire, c’est anecdotique mais je me sentais tellement en sécurité que c’est dans ce pays que j’ai définitivement enlevé mon casque.


J’ai dormi au Ramis Hotel & Outdoor Sports Center. C’est l’un des hôtels les moins chers de Përmet, il est propre, le confort est correct, les propriétaires sont accueillants et le petit déjeuner est copieux.

En plus de la partie hôtelière, l’établissement propose diverses activités, notamment la location de vélos et surtout, des sorties rafting sur la magnifique Vjosa. C’est l’un des fils des propriétaires qui assure l’encadrement de ces activités.

Pour d’autres possibilités d’hébergement : voir tous les hôtels de Përmet.


La Vjosa est un petit paradis naturel dans lequel de nombreuses activités sont possibles : le rafting est la plus prisée, mais on peut également descendre la rivière en bouée, faire des randonnées, du vélo (y compris électrique), du quad, de l’équitation

Pour réserver ces activités, il y a plusieurs possibilités :

  • Demander des infos à votre hôtel, qui vous guidera ou, dans certains cas, qui vous proposera lui-même ses propres activités.

  • Réserver des activités clé en main, via des plateformes connues : GetYourGuide par exemple, propose une gamme d’activités très variée.


La Vjosa






Les étapes suivantes :


Tenerife : la destination bon plan…

Difficile de résumer l’île de Tenerife (Canaries) en quelques mots. Des petits villages perchés, des plages sauvages, des volcans partout, des villes coloniales multicolores, mais aussi une météo agréable toute l’année et une gastronomie délicieuse ! Que demander de plus ?…

Sans compter que cette destination pas très chère est accessible depuis l’Europe en trois ou quatre heures à peine.

Bref, Tenerife a tout du bon plan. Voici un exemple de tout ce que l’on peut découvrir en quelques jours seulement sur cette île dépaysante…


  1. Le plus beau village de l’île : Masca
  2. L’ascension du volcan Teide et les randonnées dans la caldeira
  3. Les villes coloniales
  4. Les plages
  5. Le Parc Rural d’Anaga


Masca est un minuscule village de 99 habitants.

Sur de nombreux sites et blogs, il est présenté comme le plus beau village de Tenerife. C’est donc pour nous faire notre propre idée que nous nous y sommes rendus.

Le village se divise en deux parties séparées de quelques centaines de mètres. Posée au pied d’un pain de sucre emblématique, la partie basse est la plus touristique. Et c’est dans la partie haute, plus calme car sensiblement moins fréquentée, que vivent la plupart des habitants.

Vue sur la montagne depuis le village de Masca
Le village du haut vu depuis le village du bas

Très isolé, Masca est resté accessible uniquement à pied et à dos d’âne pendant très longtemps. Puis une route a fini par être construite, et l’électricité est arrivée. Il n’empêche qu’aujourd’hui encore, accéder à ce petit village se mérite.

Car la route est à la fois très sinueuse et étroite, à tel point qu’il faut régulièrement s’arrêter sur le bord pour pouvoir laisser passer les voitures d’en face. Par contre, le bitume est en excellent état.

La route en lacets qui mène à Masca, dominée par une imposante montagne
Masca (en bas à gauche) et la route pour y accéder


  • Visiter le village du bas

Le principal attrait de Masca réside dans la vue d’ensemble des quelques maisons posées aux pieds du rocher de Catana, un pain de sucre photogénique, avec vue sur la mer au loin.

Situées sur une arête rocheuse et encadrées par deux précipices, ces habitations traditionnelles ont été construites sur les quelques rares mètres carrés du coin qui sont plus ou moins horizontaux !

Le petit village de Masca devant son pain de sucre, le rocher de Catana, avec la mer et les montagnes en arrière-plan
Masca : le village du bas

La place du village est dotée à la fois d’une jolie petite église, d’un vieil arbre impressionnant, d’une vue imprenable sur le village et d’un bar restaurant.

L'ermitage de l'Immaculée Conception, sur la place du village de Masca, sous le fameux laurier indien et avec les montagnes en arrière-plan
L’ermitage de l’Immaculée Conception

L’église fut construite au XVIIIe siècle avec des pierres volcaniques et du bois de thé.

Photo de nuit de la place du village de Masca, de l'ermitage de l'Immaculée Conception et du laurier indien de la place
Le fameux laurier indien de la place de Masca


Il est construit à flanc de colline, ce qui signifie que lorsqu’on s’y promène, soit on monte, soit on descend mais une chose est sûre : on ne marche jamais à l’horizontale !

Une chêvre au premier plan, et en arrière-plan la vue sur le petit village de Masca devant son pain de sucre, le rocher de Catana, avec la mer et les montagnes au fond
Le village du bas (à droite) vu depuis celui du haut

Soleil couchant sur la montagne au-dessus du village de Masca

Il n’y a pas une foule de choses à faire là-haut (néanmoins, il ne faut surtout pas rater le restaurant Casa Riquelme et sa terrasse divine, voir les infos pratiques ci-dessous). Mais la balade est agréable dans de jolies petites ruelles fleuries, coincées entre la mer, la montagne et le ravin.

Coucher de soleil sur la mer depuis le village de Masca
Une habitation au bord du précipice

Soleil couchant sur la montagne depuis le village de Masca
La montagne qui surplombe Masca


  • Faire la randonnée du Barranco de Masca

Barranco signifie ravin. La rando du Barranco de Masca, c’est la randonnée qui relie Masca à la plage et à la mer en passant par les gorges, à travers le réputé parc rural de Teno.

Soleil couchant sur la montagne et sur le village de Masca et le rocher de Catana

On arrive à l’océan sur une jolie plage de sable noir, la Playa de Masca.


Masca a beau n’être qu’un petit hameau, il est quand même doté d’un musée ethnographique : il raconte l’histoire des habitants de Masca, depuis ses premiers occupants aborigènes.

Le lien : musée ethnographique de Masca.


Outre son musée ethnographique, Masca compte quelques commerces et services : une poignée d’hébergements, une dizaines de bars-restaurants, un centre de la nature et une boutique de souvenirs. Rien de plus, mais c’est déjà pas mal pour un si petit village.


L’accès à ce sentier de randonnée est rigoureusement réglementé pour des raisons de sécurité, car une fois qu’on est au fond du ravin, il suffit d’un changement brusque de météo (ce qui arrive fréquemment par ici), par exemple une crue subite de la rivière, pour que les randonneurs se retrouvent coincés et exposés à des dangers potentiels.

Cela s’est déjà produit par le passé, c’est pour cette raison qu’il faut désormais réserver sa randonnée à l’avance, via le site officiel Camino Barranco de Masca.

L’itinéraire va de Masca à une plage de sable volcanique noir.

Distance : 10 km aller - retour

Durée : 3 bonnes heures à l'aller (en descente), 4 bonnes heures au retour (en montée).

Dénivelé : 800 m+ et 800 m- environ

Niveau de difficulté : élevé

Prix (écotaxe) : 28 euros par adulte, 14 euros par mineur

Les départs se font exclusivement le matin, pour que tout le monde ait le temps de rentrer dans la journée, y compris les marcheurs lents : on part avant 11h00 l’été, et avant 10h30 l’hiver.

Enfin, il y a le centre de la nature de Masca. C’est une sorte d’office du tourisme spécialisé sur ce sentier de randonnée du Barranco de Masca. Il est situé juste en-dessous de la place de Masca.

Plus d’infos : centre de la nature de Masca.

La montagne et la végétation tropicale autour du village de Masca


Il y a une dizaine de restaurants à Masca, tous ouverts en haute saison. Lors de notre venue, ils étaient quasiment tous fermés alors que nous n’étions pourtant que fin septembre. Prévoyez donc de quoi manger si vous venez hors saison, surtout le dimanche, qui est souvent le jour de fermeture hebdomadaire.

Et justement, le dimanche de notre arrivée, aucun resto n’était ouvert. On nous avait conseillé d’aller quand même jeter un œil chez Riquelme, dans la partie haute du village, la moins touristique.

Le restaurant Casa Riquelme au village de Masca
La trouvaille : le resto Casa Riquelme

A peine arrivés devant (il est 17h00), un type qui passe par là nous demande ce que nous voulons. Nous répondons que nous aurions bien aimé y manger le soir. Ce type, il s’avère que c’est Riquelme.

Il nous propose gentiment de revenir vers 20h00-20h30. Bien que son resto soit fermé, il nous promet qu’il l’ouvrira rien que pour nous !

Par contre, il nous prévient que ce sera menu unique : assiette charcuterie – fromage, puis poulet en sauce avec pommes de terre à la canarienne, et pas de dessert : il n’en a plus !

Assiette charcuterie fromage olives chez Riquelme à Masca, sur la terrasse, face au coucher du soleil sur la mer
Chez Riquelme, le repas pris en terrasse

Ce menu nous convient à merveille mais nous sommes un peu gênés que Riquelme n’ouvre son resto que pour nous. Il nous certifie que ça ne lui pose aucun problème et que nous sommes les bienvenus. Nous acceptons, ravis.

Lorsque nous revenons le soir, nous avons la bonne surprise de découvrir que le resto comporte une jolie petite terrasse que nous n’avions pas vue trois heures plus tôt.

La terrasse éclairée du restaurant Casa Riquelme dans le petit village de Masca, avec le coucher du soleil sur la mer en arrière-plan
Casa Riquelme : la terrasse face à la mer

Elle n’est pas très grande car construite à flanc de colline mais le peu de place qu’il y a sur cette pente a été parfaitement optimisé. D’un côté, la terrasse domine la mer et de l’autre, elle est surplombée par la montagne.

Au milieu des cactus et des bougainvillées, le cadre est simple mais enchanteur.

La terrasse du restaurant Casa Riquelme dans le petit village de Masca, avec le coucher du soleil sur la mer en arrière-plan
Vue sur la mer…
La terrasse éclairée du restaurant Casa Riquelme dans le petit village de Masca, avec la montagne en arrière-plan
… et vue sur la montagne

Nous regardons tranquillement le soleil se coucher en sirotant une ou deux bières, alors que nous sommes absolument seuls dans ce bout-du-monde sublime. Un privilège.

Nous ne pouvons que recommander ce petit resto : le repas, bon et pas cher, est fait maison. Et Riquelme, qui est un personnage haut en couleur, réserve un excellent accueil à ses visiteurs.

La vue sur le coucher du soleil sur la mer depuis la terrasse du restaurant Casa Riquelme, dans le petit village de Masca
La vue depuis la terrasse

Si la terrasse a des airs de petit paradis, l’intérieur du resto semble lui aussi plutôt agréable.

La salle et le bar du restaurant Casa Riquelme, dans le petit village de Masca
La salle du restaurant Casa Riquelme, dans le petit village de Masca

Si vous souhaitez manger vous aussi chez Riquelme, ne perdez pas de temps à chercher ce restaurant dans la partie basse du village, celle qui est touristique : il est situé dans la partie haute, à une dizaine de minutes de marche (attention, ça monte quand même un peu pour y aller mais la bonne nouvelle, c’est qu’au retour avec le ventre plein, ça descend !)


Il y a quelques hébergements à Masca, mais la plupart des visiteurs n’y dorment pas : le village n’est pour eux qu’un lieu de passage obligé et ils n’y restent en général qu’une heure ou deux, puis repartent.

Si toutefois vous y faites étape, comme nous, alors le plus simple pour trouver de quoi dormir à Masca, notamment en haute saison, consiste à réserver à l’avance via les plateformes habituelles : Booking (Masca), par exemple, propose six hébergements.

Nous en avons dégoté un qui cochait toutes les bonnes cases : Casa Berna.

La terrasse fleurie de l'hébergement Casa Berna, dominée par les montagnes, dans le petit village de Masca
Casa Berna : la terrasse et le jardinet

Il est idéalement placé (à 100 mètres du rocher de Catana, le fameux pain de sucre), avec un petit jardinet fleuri très agréable et une jolie vue sur les montagnes alentours. D’un point de vue pratique, on peut garer la voiture juste devant (la place est réservée).

L'hébergement Casa Berna, dominé par les montagnes et le rocher de Catana, dans le petit village de Masca
La terrasse de l'hébergement Casa Berna, dominée par les montagnes, dans le petit village de Masca
Casa Berna et sa terrasse

Deux chambres, cuisine équipée, terrasse, jardinet, parking, wi-fi, emplacement idéal, vue sur les montagnes…

Le prix : 95 euros la nuit pour quatre personnes.


Les voitures se garent toutes sur le parking situé sur le bord de la route qui mène à Masca. On ne peut pas le rater.

Quand on vient du sud, il y a un premier parking, tout petit (quelques voitures) au niveau du village du haut. 300 ou 400 mètres plus bas, il y en a un second, pas immense mais beaucoup plus grand quand même, qui surplombe le village du bas.

Attention, ils affichent vite complet tous les deux, notamment l’été.

On peut très bien se garer à un parking et aller à l’autre à pied, cela ne prend que quelques minutes de marche.

C’est au niveau du second parking qu’il y a un belvédère avec un superbe point de vue sur le village : tous les visiteurs s’y arrêtent pour prendre leurs photos.

Le petit village de Masca devant son pain de sucre, le rocher de Catana, avec la mer et les montagnes en arrière-plan
Juste en-dessous du belvédère

C’est de là également que part le petit chemin qui descend dans le hameau, jusqu’au pain de sucre. Le dénivelé est assez fort, sur un chemin en partie pavé, et le retour montant peut s’avérer un peu fatigant pour les personnes en mauvaise condition physique. Toutefois, ce chemin n’est pas très long (+/- 300 mètres environ).

Si vous avez réservé un hébergement en bas (comme Casa Berna par exemple), vous pouvez y descendre en voiture mais attention, le chemin est si étroit qu’on a du mal à y croiser… les piétons ! Or, ils sont justement nombreux à arpenter ce chemin dans les deux sens. C’est un peu galère mais ça se fait quand même.

Culminant à 3718 mètres d’altitude, le volcan Teide (qui se prononce Té-i-dé) est non seulement le plus haut sommet des îles Canaries, mais aussi celui de l’Espagne et de tout l’Océan Atlantique. Pourtant, il est loin de figurer parmi les plus hauts volcans du monde. Du moins si l’on mesure leur hauteur par rapport au niveau de la mer.

Car si l’on prend en compte leur hauteur totale, c’est-à-dire depuis leur base située au fond des océans, le Teide devient alors… le troisième volcan le plus haut du monde ! Seuls deux volcans hawaïens le précèdent.

Vue aérienne sur l'île de Tenerife, dominée par le volcan Teide
Le volcan Teide domine l’île de Tenerife

Depuis le plancher océanique, la hauteur réelle du Teide dépasse ainsi les 7000 mètres, ce qui en fait une montagne située à mi-chemin entre… le Mont Blanc et l’Everest !

On peut faire l’ascension de cette impressionnante montagne volcanique à pied mais aussi en téléphérique. Depuis le sommet, on peut assister à des levers et couchers du soleil majestueux.

Coucher de soleil depuis le volcan Teide, au-dessus de la mer de nuages
Le coucher du soleil depuis le Teide

Mais il y a également de nombreuses randonnées à faire dans les paysages lunaires de la caldeira : soit au milieu des nombreux volcans qu’elle contient, soit à travers une végétation étonnante, ou encore sur des chemins qui descendent tranquillement jusqu’à l’océan…

Bref, c’est tout le parc national du Teide qui est une pure merveille : inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est d’ailleurs le parc le plus visité d’Europe.


Une route unique traverse entièrement le parc national du Teide et mène jusqu’au volcan.

La route TF-21 est l'unique route qui traverse entièrement le parc national du Teide et sa caldeira
L’unique route qui traverse entièrement le parc

Mais elle permet aussi d’observer des panoramas exceptionnels tout au long du chemin. Notamment, il y a des cratères partout, souvent drappés de nuages.

Volcans, nuages et forêts dans le parc national du Teide

Si vous y allez entre fin mai et début juillet, vous aurez la chance de pouvoir observer l’une des stars des lieux, la vipérine de Tenerife, en pleine floraison.

Une vipérine de Tenerife fanée, cette plante herbacée endémique de l'île de Tenerife
Une vipérine de Tenerife fanée (en septembre)

C’est à cette époque de l’année que cette magnifique plante herbacée, endémique de l’île et qui peut atteindre les deux à trois mètres de haut, se pare de centaines de petites fleurs couleur rouge corail.

En poursuivant la route vers le Teide, il y a le passage obligé aux Roques de Garcia. Il s’agit de formations rocheuses aux formes tourmentées, derrière lesquelles on aperçoit le volcan, au loin.

Aux Roques de Garcia, le Roque Cinchado et en arrière-plan, le Teide
Les Roques de Garcia et en arrière-plan, le Teide

Le plus connu de ces rochers, le Roque Cinchado, semble tenir miraculeusement en équilibre au milieu d’un décor de western.

Aux Roques de Garcia, le Roque Cinchado dans un décor de western
Le Roque Cinchado

Un peu plus loin, c’est la dernière ligne droite vers le maître des lieux : le Teide.

La partie finale de la route TF-21, qui mène au volcan Teide


Le volcan Teide étant un site naturel d’exception, il est victime de son succès. Aussi, pour le préserver du tourisme de masse, les autorités ont instauré l’obligation d’obtenir un permis pour en faire l’ascension.

Le but est forcément noble mais l’inconvénient, c’est que ce permis est assez long obtenir : il faut compter deux à trois mois minimum, et parfois un ou deux mois de plus, notamment en haute saison.

C’est ce qui dissuade bon nombre de touristes de tenter l’expérience car, ne connaissant pas l’existence de ce permis obligatoire, ils en font souvent la demande trop tard par rapport aux dates de leur voyage, alors qu’ils ont déjà réservé l’avion.

Si c’est votre cas, il vous reste quand même trois options pour vous rendre au sommet du géant : faire l’ascension soit de nuit (pour laquelle l’autorisation n’est pas nécessaire), soit en téléphérique, soit avec un tour-opérateur et ses guides officiels.

Le soleil se couche sur la mer de nuages au-dessus de la caldeira du volcan Teide
Coucher de soleil depuis le sommet du Teide


Tout d’abord, il faut savoir que ce permis est gratuit, mais que seuls 200 permis sont délivrés chaque jour (guides officiels compris).

Attention : il est nominatif, ce qui signifie que vous êtes la seule personne à pouvoir en bénéficier. Les contrôles existent réellement (notamment à l’entrée du sentier Telesforo Bravo, c’est-à-dire entre l’arrivée du téléphérique et le sommet du Teide), et il vous faudra présenter à la fois votre permis d’ascension et votre pièce d’identité).

Enfin, il faut savoir que ce permis ne concerne pas toute l’ascension du Teide, mais seulement sa partie finale, qui commence à la Rambleta, c’est-à-dire la partie supérieure du téléphérique, située à 3555 mètres d’altitude, et va jusqu’au sommet. En-dessous, pas besoin de permis.

Voilà pour les généralités.

En résumé, pour obtenir son permis, la règle est simple : il faut préparer son voyage longtemps à l’avance.

La caldeira vue depuis la station basse du téléphérique, sur les flancs du volcan Teide
La caldeira vue depuis le Teide


Le permis est obligatoire pour grimper au sommet en journée, de 9h00 à 17h00. Avant 9h00 et après 17h00, plus besoin de permis.

La date ainsi que le créneau horaire sont choisis au moment ou l’on fait la demande de permis. Ce qui signifie qu’il y a zéro flexibilité, et qu’il faut espérer qu’il fera beau ce jour-là : c’est le principal inconvénient.

La demande de permis doit être effectuée via le site officiel de réservation des parcs nationaux espagnols : reservasparquesnacionales.es (soyez patients, la connexion est parfois incroyablement longue).

L'ombre gigantesque du volcan Teide sur la caldeira et sur la mer de nuages, pendant le coucher du soleil
L’ombre du Teide sur la caldeira


Malgré toutes ces contraintes, il est quand même autorisé de grimper sans permis en haut du Teide, avant 9h00 et après 17h00. Ce qui laisse plusieurs options.


Pour cette option, la règle est d’être au sommet avant 9h00. Il ne faut donc pas hésiter à planifier un départ vers 2h00 du matin.

Le principal avantage, c’est qu’on peut choisir la date de l’ascension un jour où les prévisions météo sont bonnes. Alors qu’avec le permis réservé plusieurs mois à l’avance, on n’a aucune certitude de ce côté-là.

Pour cette ascension de nuit, le départ se fait au parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude).

Il ne faut pas négliger le mal des montagnes, qui peut rendre l’ascension pénible et la faire durer beaucoup plus longtemps que prévu. D’où l’importance de prévoir une petite marge afin d’être sûrs d’arriver là-haut avant 9h00…


L’itinéraire est exactement le même que pour l’ascension de nuit, mais on monte sur deux jours au lieu d’un, en passant la nuit au refuge. On fait donc la première étape, qui va du parking de la Montaña Blanca (2350 mètres d’altitude) au refuge (3260 mètres d’altitude) le premier jour sachant que pour cette étape, le permis n’est pas nécessaire. Puis on fait l’ascension finale tôt le lendemain matin (n’oublions pas que sans permis, il faut être au sommet avant 9h00), après la nuit passée au refuge.

Du coup, pour ceux qui sont sensibles au mal des montagnes, cette option peut être une solution intéressante : elle permet en effet de s’acclimater une nuit entière à 3260 mètres, au lieu d’enchaîner non stop jusqu’au sommet (3718 m).

Attention : le refuge est toujours complet, il faut donc le réserver des semaines à l’avance, et parfois bien plus… Ce qui pose finalement le même problème que pour l’obtention du permis d’ascension, avec d’une part l’obligation de s’organiser longtemps avant le voyage, et d’autre part celle de choisir une date fixe…


En choisissant cette option, vous n’avez aucune formalité à accomplir pour obtenir le permis, c’est le tour-opérateur qui s’en charge lui-même ! Ainsi, le principal avantage est la très forte diminution du délai pour obtenir le permis : il passe de plusieurs mois si vous faites les formalités vous-même, à quelques jours seulement avec cette option clé-en-main ! Et en plus, vous ne vous occupez de rien…

Avec cette option, en haute saison, on peut en principe réserver seulement 8 à 10 jours à l’avance (faites-le quand même un peu plus tôt si vous pouvez, histoire d’être sûrs d’avoir une place). En basse saison, il arrive même que le délai descende à 2 ou 3 jours !

Le lien : Volcano Teide.com

Pour cette formule d’ascension, la durée annoncée est d’environ 6h00, et le prix de 135 euros par personne.

A peu près tout est inclus : le permis donc, mais aussi l’aller-retour en téléphérique, le guide (en espagnol ou en anglais, mais pas en français)… Il vous reste juste à prévoir de quoi manger et boire.


Attention : avec cette option, on n’atteint pas tout à fait le sommet du Teide car on s’arrête à la Rambleta (la station du haut du téléphérique) située à 3555 mètres d’altitude. C’est-à-dire juste en-dessous du sommet du géant (3718 m).

Tarifs de l’aller-retour en téléphérique en journée, de 9h00 à 18h00 (l’horaire varie légèrement en fonction de la saison) :

  • 41 euros par adulte
  • 20,50 euros par enfant (moins de 13 ans)

L’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins 3 ans, aux femmes enceintes ni aux personnes souffrant de maladies cardiovasculaires.

L’accès aux personnes handicapées serait à l’étude mais n’existe pas à l’heure actuelle.

Le téléphérique au niveau de la station basse, sur les flancs du volcan Teide
La station du bas du téléphérique (2556 m)

A noter qu’il ne faut que 8 minutes au téléphérique pour effectuer le trajet.

Pour réserver son billet de téléphérique en journée : Volcano Teide téléphérique de jour

Même si on n’est pas tout à fait au sommet du volcan, il faut bien avouer que le panorama est exceptionnel là aussi, surtout si l’on choisit l’option du téléphérique au coucher du soleil. Il faut alors réserver quelques jours à l’avance, et c’est l’option que nous avons choisie.

La caldeira du volcan Teide et la mer de nuages vus depuis la Rambleta, éclairés par la lumière chaude du soleil couchant
La vue sur la caldeira depuis la Rambleta (la station du haut du téléphérique, à 3555 m)

Le prix n’est pas donné (70 euros par adulte, 49.50 euros par enfant de 8 à 13 ans) mais le spectacle en vaut tellement la peine…

Il faut noter que l’accès n’est pas autorisé aux enfants de moins de 8 ans.

La caldeira du volcan Teide et la mer de nuages vus depuis la Rambleta, éclairés par la lumière chaude du soleil couchant

Attention : des vêtements longs (pantalon, veste etc.) sont obligatoires pour l’option téléphérique au coucher du soleil. Si vous avez un short ou un T-shirt, vous ne passerez pas, les agents sont intransigeants sur ce point.

Le soleil se couche sur la mer de nuages au-dessus de la caldeira du volcan Teide

Il se peut en effet qu’il fasse extrêmement froid là-haut, 0°C voire parfois moins, c’est pourquoi cette règle de sécurité est incontournable : ceux qui ne la respectent pas sont refoulés et non remboursés, y compris lorsque la température là-haut est de 10 ou 15°C.

Le soleil vien de se coucher sur la mer de nuages au-dessus de la caldeira du volcan Teide. Au premier, plan le cratère béant d'un volcan
Un cratère, en contrebas

Le seul inconvénient de cette formule, c’est qu’elle est très encadrée. Il y a 90 personnes réparties en trois groupes d’une trentaine de personnes chacun, avec un guide par groupe.

On va au rythme du guide et, pour des raisons écologiques, on n’est pas autorisé à sortir du chemin, l’écosystème tout autour étant fragile. Mais heureusement, le spectacle vaut le coup quand même.

Andres sur le sentier de la Rambleta devant les couleurs du ciel juste après le coucher du soleil
Andres, guide officiel

Pour réserver son billet de téléphérique au coucher du soleil : Volcano Teide coucher du soleil

Durée : 2 heures environ.


Il existe de nombreuses façons de découvrir les beautés du parc national du Teide, puisqu’il comporte pas moins de 41 itinéraires balisés de randonnées !

Un excellent site décrit dans le détail un grand nombre de ces randonnées : webtenerife.

Distance, dénivelé, altitude, niveau de difficulté, descriptif de l’itinéraire, vidéos, tout y est ! N’hésitez pas à vous y référer pour choisir et planifier vos randos…

Le volcan Teide, l'intérieur de la caldeira, la mer de cendres, la forêt de pins et quelques roches volcaniques, vus depuis le volcan Trevejo
Au fond, le Teide

Parmi tous ces sentiers de randonnées, celui qui mène au Chinyero. Ce volcan qui culmine à 1552 mètres d’altitude est notamment connu pour avoir été le dernier en éruption sur toute l’île de Tenerife. C’était en 1909.

Le départ se fait dans le petit village de San Jose de Los Llanos.

Une maison coloniale colorée éclairée par le soleil levant dans le petit village de San Jose de Los Llanos
Le départ de la rando, à San Jose de Los Llanos

En partant tôt le matin, on aperçoit le soleil se lever au loin, derrière les volcans vers lesquels on se dirige.

Le soleil se lève derrière le volcan Teide, vu depuis le petit village de San Jose de Los Llanos
Lever du soleil sur les volcans, depuis San Jose de Los Llanos

Très vite, on quitte le village pour s’enfoncer dans une jolie forêt de pins, dans laquelle on va marcher un bon petit moment.

Le petit village de San Jose de Los Llanos éclairé par la lumière chaude du soleil levant, vu depuis la forêt de pins
On quitte le village pour la forêt

Le dénivelé montant est modéré, ce qui rend la marche plutôt facile et agréable. Et le sentier est si bien balisé qu’il n’est pas possible de se tromper.

Randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Bonne direction : continuer
Randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Mauvaise direction : faire demi-tour

La sortie de la forêt est mémorable car elle coïncide avec l’arrivée dans la caldeira, face à un joli volcan, le Trevejo.

Son éruption de 1706 ravagea le vieux port de la ville de Garachico, située 8 kilomètres en contrebas. La lave eut beau s’arrêter aux pieds de l’église, l’édifice s’enflamma quand même à cause de l’extrême chaleur due à la proximité de la lave.

Cette éruption, qui amorça le déclin de la ville, fut celle qui eut le plus de conséquences sociales et économiques dans toute l’histoire volcanique de l’île.

Vue sur le volcan Trevejo, pendant la randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Le volcan Trevejo

En arrière-plan du Trevejo, on aperçoit au loin le Teide, majestueux.

Vue sur le volcan Teide, pendant la randonnée dans la forêt de pins entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Au loin, le Teide

A partir de là, on rejoint le Chinyero en empruntant des chemins de lave sur laquelle prospèrent les pins.

Chemin de lave et de roches volcaniques, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Randonneuse au milieu des roches volcaniques dans la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero

Si vous faites cette rando et qu’au retour, comme nous, vous n’êtes pas encore rassasiés par ces paysages, alors vous pouvez faire une petite bifurcation juste après avoir fait demi-tour au Chinyero.

Une petite extension de 2 kilomètres (donc 4 km aller-retour) en direction des Sables Noirs (Arenas Negras) permet alors de continuer à en prendre plein les yeux dans ces paysages lunaires.

Panneaux directionnels dans la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero

Cela permet de prolonger le plaisir au milieu d’amas de roches volcaniques, dont la noirceur contraste avec le vert des pins omniprésents. Sur cette partie, le dénivelé est un peu plus prononcé que sur le parcours précédent mais la distance de cette extension étant relativement courte, ça passe sans trop de difficulté.

Randonneuse au milieu des roches volcaniques dans la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero

Ensuite, le retour se fait sur le même chemin que l’aller. On repasse donc devant le Trevejo. Il faut noter qu’il est interdit d’en faire l’ascension car il s’agit d’un milieu fragile qui doit être préservé, comme l’indique un gros panneau situé juste devant.

Vue sur le volcan Trevejo depuis la forêt de pins, pendant la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
Le Trevejo

Il ne reste plus qu’à traverser la forêt de pins en sens inverse jusqu’à San Jose de Los Llanos.

La petite église de San Jose de Los Llanos, point de départ de la randonnée entre San Jose de Los Llanos et le volcan Chinyero
La petite église de San Jose de Los Llanos

D’un point de vue pratique, il y a un petit parking municipal gratuit juste à côté de l’église, où l’on peut laisser la voiture pendant toute la rando.


San Cristobal de La Laguna (classée au patrimoine mondial de l’Unesco) et La Orotava sont généralement présentées comme les deux plus belles villes coloniales de l’île.

La Orotava est une ville que l’on pourrait presque qualifier de verticale ! Car il faut avoir des mollets solides pour arpenter son dénivelé très marqué, à flanc de colline. La ville historique est située dans la partie basse (aussi, gare à vous si votre hôtel est, lui, dans la partie haute !)

Cette place est un lieu incontournable de la ville puisqu’elle comprend plusieurs points d’intérêt.

D’un côté, on trouve l’église San Agustin. Elle abritait à une époque un ancien couvent de moines augustins.

L'église San Agustin à La Orotava
L’église San Agustin

Un peu plus loin, on a une jolie vue dégagée sur la mer ainsi que sur une partie de la ville.

La vue sur la mer depuis la place de la constitution de La Orotava

A l’opposé se trouve le Liceo de Taoro. Il s’agit d’un palais urbain du 20e siècle, entouré de jardins abondants et fleuris.

Le Liceo de Taoro, dans la ville coloniale de La Orotava
Le Liceo de Taoro

Il accueille aujourd’hui des expositions d’art ainsi que des concerts, mais on peut également y boire un verre.

Une salle d'époque du Liceo de Taoro, dans la ville coloniale de La Orotava
Le liceo de Taoro

Enfin, au centre de la place, on trouve un joli kiosque de style mauresque.

Il est un peu devenu au fil du temps l’emblème de la place.

Au rez-de-chaussée et à l’ombre des arbres, il abrite un bar-restaurant qui sert des plats canariens typiques.

Le fameux kiosque de style mauresque, dans la ville coloniale de La Orotava


Construite au 16e siècle puis détruite au 18e par des séismes, et enfin reconstruite 60 ans plus tard, elle est aujourd’hui considérée comme le plus bel exemple d’architecture baroque des Canaries.

L'église Notre-Dame de la Conception, dans la ville coloniale de La Orotava
L’église Notre-Dame-de-la-Conception

Inspiré de celui de la cathédrale de Florence, son dôme constitue sa caractéristique architecturale la plus notable.

L'église Notre-Dame de la Conception et les façades colorées des maisons coloniales, dans la ville coloniale de La Orotava


Encore appelés Jardins Victoria, c’est en guise de protestation qu’ils furent construits au 19e siècle par la marquise de la Quinta Roja. En effet, à la mort de son fils, l’évêché ordonna qu’il fut enterré dans le cimetière des non catholiques, au motif qu’il appartenait à la franc-maçonnerie.

Les Jardins du marquisat de la Quinta Roja et le Liceo de Taoro, dans la ville coloniale de La Orotava

Pour contourner cette véritable humiliation, la marquise fit construire ces jardins, au milieu desquels se trouve le mausolée destiné à son fils.

Les Jardins du marquisat de la Quinta Roja et le mausolée de la Marquise, dans la ville coloniale de La Orotava

L’évêché finit par revenir sur son interdiction et l’enterrement put avoir lieu dans le caveau familial, mais ce mausolée constitue aujourd’hui encore un symbole fort contre l’intolérance religieuse.


Il a été conçu pour être la pépinière de son voisin, le jardin d’acclimatation. C’est pourtant un superbe jardin à part entière, qui constitue un véritable poumon vert en plein cœur de la ville.

Un dragonnier de Tenerife, dans le jardin Hijuela del botanico (la fille du botaniste) de la ville coloniale de La Orotava
Un dragonnier des Canaries
Un oiseau de paradis, dans le jardin Hijuela del botanico (la fille du botaniste) de la ville coloniale de La Orotava
Un « oiseau de paradis »

Déclaré bien culturel en tant que jardin historique, il est très fourni en plantes tropicales.

Un fuschia hybride, dans le jardin Hijuela del botanico (la fille du botaniste) de la ville coloniale de La Orotava
Un fuschia hybride
Gros plan d'une feuille en contrejour, dans le jardin Hijuela del botanico (la fille du botaniste) de la ville coloniale de La Orotava
Un anthurium, dans le jardin Hijuela del botanico (la fille du botaniste) de la ville coloniale de La Orotava
Un anthurium


Qui dit ville coloniale dit ruelles colorées, et La Orotava ne fait pas exception à la règle.

Les façades colorées des maisons dans les ruelles de la ville coloniale de La Orotava
Les façades colorées des maisons dans les ruelles de la ville coloniale de La Orotava
Une maison colorée dans une ruelle pentue

La seule chose, c’est que ces maisons se méritent ! En effet, le fort dénivelé de la ville oblige à monter ou à descendre en permanence dans des rues parfois très pentues.

Les façades colorées des maisons dans les ruelles de la ville coloniale de La Orotava
La façade colorée et le balcon à encorbellement d'une maison dans les ruelles de la ville coloniale de La Orotava


Il s’agit d’un bâtiment néoclassique abritant une riche collection de peintures.

L'hôtel de la ville dans la ville coloniale de La Orotava
L’hôtel de ville


C’est une ville classée au patrimoine de l’Unesco. Les églises y sont si nombreuses qu’on la surnomme parfois « la Florence des Canaries ». Aujourd’hui, on l’appelle surtout par son diminutif : La Laguna.


L’église fut détruite par un incendie en 1964 et n’a toujours pas été reconstruite.

Le clocher du couvent San Agustin et la végétation dans la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna
Le clocher du couvent San Agustin

En revanche, on peut accéder à son cloître qui abrite un jardin luxuriant.

Le clocher du couvent San Agustin, son cloître et sa végétation dans la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna
Le cloître San Agustin

Les salles attenantes abritent des expositions d’art réalisées par des artistes ténérifiens.


C’est la toute première église qui fut construite sur l’île (1502).

L'église Notre-Dame de la Conception et la place de la Conception, dans la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna
Le clocher de N-D de la Conception

Sa principale attraction quand on la visite, c’est la possibilité de monter au sommet du clocher pour admirer la ville d’en-haut.

Quand vous êtes là-haut, regardez bien l’heure.

Car toutes les quinze minutes, toutes les cloches se mettent à sonner en même temps, et ça explose les tympans…

Le clocher de l'église Notre-Dame de la Conception, dans la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna
Le clocher de N-D de la Conception


L’édifice d’origine est une petite chapelle construite en 1511, qui fut aménagée à plusieurs reprises au fil des siècles, pour aboutir à la cathédrale actuelle. Sa façade néoclassique fut construite en 1820.

La cathédrale de la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna
La cathédrale

Son grand dôme peut être vu depuis de nombreux endroits de la ville.

Le dôme de la cathédrale et une façade de maison colorée, dans la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna

A l’intérieur se trouve un trésor. Mais un vrai. Car c’est ici que sont rassemblées toutes les pièces d’orfèvrerie des Canaries. Des couronnes, les deux plus grands chandeliers en argent d’Espagne, des costumes d’époque richement décorés etc.

Des couronnes et leurs bijoux, dans la cathédrale de la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna
La Vierge et le Christ dans la cathédrale de la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna
Des chandeliers dans la cathédrale de la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna

Enfin, l’une des pièces majeures de cette cathédrale, c’est sa fameuse chaire en marbre de Carrare, très finement sculptée.

La chaire en marbre de Carrare, à l'intérieur de la cathédrale de la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna
A gauche, la chaire en marbre de Carrare


Il s’agit d’un palais baroque du XVIIe siècle, dont l’architecture est typique des Canaries.

Le palais Salazar à la tombée de la nuit, dans la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna
Le palais Salazar

Des galeries à colonnes encadrent le jardin, et l’intérieur du palais abrite une importante collection de peintures et de sculptures.

Le palais Salazar à la tombée de la nuit, dans la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna


La plupart des rues du centre historique sont piétonnes.

Les façades colorées des maisons dans une ruelle de la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna
Les façades colorées des maisons dans une ruelle de la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna

Elles permettent de se balader tranquillement de monument en monument, et sont remplies de commerces, de bars et de restaurants.

Des chaussures multicolores dans la vitrine d'un magasin de la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna
Un magasin de chaussures

Les façades colorées des maisons dans une ruelle de la ville coloniale de San Cristobal de la Laguna, avec un clocher en arrière-plan

Il ne s’agit évidemment pas de faire ici une liste exhaustive de toutes les plages de Tenerife. Voici simplement quelques exemples de plages qu’on peut trouver tout autour de l’île, souvent très natures et très sauvages…

A propos de plages natures et sauvages, la Playa de Castro en est une !

Depuis la route où se trouve un petit parking, il faut marcher une bonne vingtaine de minutes sur la Rambla de Castro, un chemin qui offre de jolis points de vue sur la mer tout le long du littoral.

L'ermitage de San Pedro, au début de la Rambla de Castro, en allant à la Playa de Castro
L’ermitage de San Pedro, au début de la Rambla de Castro

Attention : le chemin descend à l’aller, le retour est donc plus difficile et plus long, surtout par forte chaleur. Il faut donc prévoir de l’eau par temps chaud.

La Casona de Castro domine la mer, sur la Rambla de Castro
La Casona de Castro

En poursuivant, on arrive au fortin de San Bernardo (XVIIIe siècle), qui domine l’océan.

Les canons du fortin San Bernardo dominent la mer, au-dessus de la Playa de Castro
La vue depuis le fortin San Bernardo

A partir de là, on attaque la descente finale vers la plage de Castro.

Le chemin descendant vers la Playa de Castro
Le chemin descendant à l’aller…
Le chemin qui remonte de la Playa de Castro
… et montant au retour !

Dominée par les palmiers dattiers, la Playa de Castro est une petite plage composée à la fois de sable volcanique noir et de galets.

Vue aérienne sur la Playa de Castro et ses palmiers dattiers
La Playa de Castro

Elle est coincée entre deux falaises et quand on foule enfin son sable noir, on comprend pourquoi beaucoup la considèrent comme l’une des plus belles plages de l’île. Y compris quand le soleil brille par son absence, comme lors de notre venue.

La Playa de Castro, son sable volcanique noir, les vagues de l'océan, la falaise et les palmiers dattiers
Playa de Castro

La Playa de Castro, son sable volcanique noir, les vagues de l'océan et la falaise
Playa de Castro

Deux cascades dégoulinent sur cette plage sauvage depuis le haut des falaises. La première n’est pas très impressionnante, la deuxième est le lieu de rassemblement de tou/te/s les intagrameurs/euses qui viennent jusqu’ici.

La cascade de la Playa de Castro tombe de la falaise sur un rocher posé sur la plage

Le site n’a pourtant rien d’exceptionnel mais apparemment, il plaît beaucoup.

L’eau atterrit sur un gros rocher posé sur la plage, et tout le monde se fait photographier devant.

La cascade de la Playa de Castro tombe sur un rocher posé sur la plage

Il faut préciser que la mer est parfois agitée ici, ce qui dissuade parfois les baigneurs de piquer une tête, mais cela ajoute à la magie de cette plage sauvage.

La Playa de Castro, son sable volcanique noir, les vagues de l'océan, la falaise et les palmiers dattiers
Playa de Castro

Les palmiers dattiers sous un ciel nuageux spectaculaire dominent la Playa de Castro


Nous sommes allés à cette plage par erreur, en cherchant à rejoindre la magnifique Playa de Benijo, l’une des plus belles de Tenerife paraît-il. Pensant à tort y être arrivés, nous n’avons hélas pas poussé plus loin que la Playa del Roque de Las Bodegas. Ce n’est que plus tard que nous avons réalisé notre erreur.

Vue sur la mer depuis les montagnes qui dominent la Playa de Benijo
Dans l’eau, les rochers de la Playa de Benijo

Bref, pour arriver à l’une puis à l’autre, il faut prendre une route qui descend de la montagne en offrant de jolis points de vue sur la mer. Comme un peu partout sur cette île, finalement.

Vue sur la mer et le village de Taganana, depuis la montagne
Le village de Taganana

La playa del Roque de las Bodegas est située à proximité du village de Taganana. Elle est vaste et bien qu’elle soit située en contrebas d’une route (pas trop passante), le massif d’Anaga qui la surplombe lui donne un certain charme.

La Playa del Roque de Las Bodegas, la mer, les vagues, la plage de sable volcanique noir et la montagne

Mais surtout, le gros avantage de cette plage familiale, c’est qu’elle est située à proximité d’un certain nombre de restaurants où l’on propose de la cuisine locale, souvent basée sur la pêche du jour.

Un petit escalier et des bittes d'amarrage à proximité de la Playa del Roque de Las Bodegas

Si vous arrivez vous aussi à cette plage, sachez que la fameuse Playa de Benijo n’est située qu’à 1,5 km de là, en longeant la côte…

Plage de rochers et mer agitée à proximité de la Playa del Roque de Las Bodegas


Avec un avion du retour pour la France planifié à 4h00 du mat’ et donc un lever à 1h00, nous avions dégoté un petit appartement pas très loin de l’aéroport pour passer notre dernière nuit (ou plutôt demi-nuit) à Tenerife. Le nom de ce village ? Costa del Silencio.

Et là, pour notre dernière journée, nous avons eu une bonne surprise à la lisière du village : la découverte de la plage de la Montagne Jaune.

La playa de la Montaña Amarilla, ses rochers, ses falaises jaunes et sa mer verte
La playa de la Montaña Amarilla

Elle est située à l’entrée est de la ville.

Il s’agit d’une jolie plage à l’aspect inhabituel, car elle est située aux pieds d’un cratère qui plonge ses falaises jaunes (en réalité plutôt marron-orangées) dans l’eau verte.

La playa de la Montaña Amarilla, ses rochers, ses falaises jaunes et sa mer verte

L’eau est si transparente que les clubs de plongée proposent de nombreux baptêmes sur ce site : les roches volcaniques forment des arches et des grottes sous-marines dans lesquelles les poissons s’abritent.


Pour une fois, nous n’avons pas plongé mais voici quand même quelques-uns des clubs de plongée les mieux notés du coin :

Wet Monster : il est situé Playa Amarilla.

Dive Lovers Tenerife : situé à 1 km de la Plage Jaune.

LJ Diving Tenerife : non loin de la Playa Amarilla, et focalisé sur les plongées éco-responsables.

Mosaïque de poisson du club de plongée sur la Playa de la Montaña Amarilla


La plage est constituée de roches mais elle comporte un espace aménagé doté d’un petit escalier pour se mettre facilement à l’eau.

N’oubliez pas palmes, masque et tuba, mais aussi chaussures de rochers.

La playa de la Montaña Amarilla, ses rochers, ses falaises jaunes et sa mer verte


Elle est située elle aussi à Costa del Silencio, mais cette fois-ci à la sortie ouest de la ville.

Pour y accéder, on passe d’abord devant une autre plage posée au bord de la route : la playa Las Galletas.

La Playa las Galletas à la sortie de Costa del Silencio
Playa Las Galletas

Ce sont surtout des locaux qui y font trempette.

C’est juste après cette plage qu’est située la playa los Enojados. Il faut marcher cinq minutes sur un petit sentier pour l’atteindre.

La Playa los Enojados et son sable volcanique noir
Playa los Enojados

On arrive alors sur une jolie petite plage de sable volcanique noir.

La Playa los Enojados, son sable volcanique noir, la mer et des bateaux
Playa los Enojados

La plage n’est pas grande mais elle est très agréable. Elle est généralement appréciée pour sa beauté naturelle.

La Playa los Enojados et son sable volcanique noir
Playa los Enojados

De petits sentiers permettent de longer la côte au milieu d’une végétation où les cactus prolifèrent.

Des cactus au-dessus de la Playa los Enojados

C’est dans ce cadre typique de l’île qu’on découvre d’autre petites plages et criques, de plus en plus désertes au fur et à mesure que l’on marche.

Une plage juste après la Playa los Enojados

Il n’y a aucun service sur cette plage. Cela contribue à son charme car du coup, elle n’est pas très fréquentée. Si vous souhaitez y passer la journée, il faut donc prévoir de quoi manger et boire.

La Playa los Enojados et un panneau appelant à la garder propre
« Gardons notre plage propre »

Enfin, l’eau y est généralement calme.

Situé à l’extrême nord-est de l’île, il est classé Réserve de biosphère par l’Unesco, et ses paysages atypiques valent vraiment le détour.

Vue sur des maisons, les montagnes et la mer depuis le mirador Jardina
Depuis le mirador Jardina

Avec ses miradors qui offrent des points de vue magnifiques, ses forêts remplies d’arbres aux formes tourmentées, ou encore ses petits villages pleins de charme, on peut aussi bien le traverser en voiture que prendre le temps de le parcourir en randonnée.

Le petit village de Lomo de las Bodegas, devant la mer et les montagnes
Le petit village de Lomo de las Bodegas

L’itinéraire décrit ci-dessous relie la jolie ville coloniale de San Cristobal de La Laguna (160.000 habitants) au petit village de Chamorga, isolé dans les montagnes (35 habitants dans une poignée de maisons).

La route qui traverse le parc rural d'Anaga, cernée par la végétation
La route qui traverse le Parc Rural d’Anaga


Sur la première partie de la route entre La Laguna et Chamorga se succèdent des belvédères d’où la vue est chaque fois sublime. Les photos ne restituent pas complètement la grandeur des paysages, mais voici quand même à quoi ils ressemblent.

Vue depuis le belvédère de la Jardina sur le volcan Teide, la ville de San Cristobal de la Laguna, et des cratères de volcans éteints, dans le parc rural d'Anaga
Le Teide vu depuis le belvédère de Jardina

Des villages, des forêts, des cratères de volcans et en toile de fond, l’océan : les paysages qu’on observe depuis ces belvédères sont aussi jolis que variés.

La vue sur l'océan et sur un petit village coloré depuis le belvédère de Jardina dans le parc rural d'Anaga
La vue sur l’océan depuis le belvédère de Jardina

Voici quelques liens sur les principaux miradors du Parc Rural d’Anaga : Jardina, Pico del Ingles, Cruz del Carmen. Toutefois, il suffit de suivre la route (voire les panneaux lorsqu’il y a un court détour à faire) pour enchaîner ces belvédères, d’où la vue est souvent saisissante.

La vue sur l'océan et les montagnes dans les nuages depuis un mirador dans le parc rural d'Anaga

Et quand il n’y a pas de miradors, on peut toujours s’arrêter sur le bas-côté chaque fois qu’il y a une belle vue sur la mer ou la montagne. C’est-à-dire assez souvent…

Vue sur la mer et sur un bateau au mouillage à Santa Cruz de Tenerife, dans le parc rural d'Anaga
Bateau au mouillage à Santa Cruz de Tenerife

A noter : la vue peut parfois être bouchée car, ces miradors étant situés en altitude, ils sont régulièrement traversés par les nuages.


… ou plus précisément, el Camino Viejo al Pico del Ingles.

Il suffit de cinq ou dix minutes pour jeter un œil à ce lieu insolite, même si on peut y rester évidemment plus longtemps. Mais bien qu’on puisse en faire le tour assez vite, c’est vrai qu’il vaut le coup d’œil.

El Camino Viejo al Pico del Ingles dans le parc rural d'Anaga
El Camino Viejo al Pico del Ingles

Une entaille a été creusée dans la roche et le sol de la forêt pour y faire passer un petit bout de route, le but étant qu’il soit situé au même niveau que la route principale située à proximité. Ce qui permet de relier les deux tronçons.

La forêt moussue et humide à côté d'el Camino Viejo al Pico del Ingles dans le parc rural d'Anaga

La forêt située de part et d’autre de cette route est extrêmement humide, et ses arbres aux branches moussues et aux formes biscornues semblent sortis tout droit de chez Walt Disney.

L’atmosphère y est envoûtante et le paysage unique.

La brume qui investit souvent les lieux ajoute au côté mystérieux de ce site inhabituel.

Du coup, il est l’un des plus photographiés de tout le Parc Rural d’Anaga.

Bon à savoir : on ne peut pas se promener sur ce chemin pendant des heures car il ne mesure que 100 à 200 mètres de long !

De plus, il y a toujours un peu de monde qui le fréquente, surtout l’été. L’idéal pour s’y retrouver plus ou moins seul, c’est d’y aller relativement tôt le matin.

El Camino Viejo al Pico del Ingles dans le parc rural d'Anaga


Chamorga est un village minuscule perdu dans les montagnes, avec des airs de bout-du-monde.

Le minuscule village de Chamorga, dans le parc rural d'Anaga
Chamorga, 35 âmes

Ce petit village isolé est le point de départ de différents parcours de randonnées à travers la montagne, sa faune et sa flore. Certains itinéraires vont même jusqu’à la mer.

Cactus en fleurs à côté du minuscule village de Chamorga, dans le parc rural d'Anaga
Petite rando autour de Chamorga
Panneaux directionnels de randonnées dans le minuscule village de Chamorga, dans le parc rural d'Anaga
Chamorga, paradis des randonneurs

Ces agréables chemins offrent régulièrement de jolis points de vues sur la mer, ou sur les quelques villages qui se sont perdus par ici.

Le petit village de La Cumbrilla, à côté du minuscule hameau de Chamorga, dans le parc rural d'Anaga
Le petit village coloré de La Cumbrilla

Vue sur les rochers et la mer à côté du minuscule village de Chamorga, dans le parc rural d'Anaga

Ces petits sentiers à flanc de montagne traversent une jolie végétation posée sur la rocaille et comportant notamment beaucoup de cactus.

Le chemin de randonnée qui mène au minuscule village de Chamorga, dans le parc rural d'Anaga
Au fond, Chamorga
Cactus en fleurs à côté du minuscule village de Chamorga, dans le parc rural d'Anaga
Cactus à côté du minuscule village de Chamorga, dans le parc rural d'Anaga


Tenerife est une petite île où les paysages sont si variés, la nature si généreuse et les activités si nombreuses, qu’une semaine s’avère largement insuffisante pour la découvrir comme elle le mérite.

Vue sur les montagnes dans la brume et sur la mer, dans le parc rural d'Anaga
Le Parc Rural d’Anaga

Pour notre part, en six jours seulement, il fallait faire des choix, c’est pourquoi nous avons zappé notamment toutes les activités liées à la mer qui sont possibles à Tenerife : faire du kayak avec les tortues, observer les baleines, plonger dans des eaux tropicales poissonneuses etc.

Vue sur la mer, sur la végétation et sur des petites piscines naturelles à l'entrée de la ville de Garachico
A l’entrée de Garachico

Ce sera donc pour une prochaine fois car c’est sûr, nous reviendrons sur cette île qui nous a tant plu…

Vue sur les volcans et sur la mer de nuages depuis le sommet du volcan Teide, au coucher du soleil
Depuis le sommet du Teide

Vue aérienne sur l'île de Tenerife, sur l'océan et sur les nuages, depuis l'avion
Adios Tenerife…




Le canal des 2 Mers à vélo : de Bordeaux à Sète

Le canal des Deux-Mers relie l’Atlantique à la Méditerranée, de Royan à Sète ou inversement. Pour aller d’une mer à l’autre, on longe successivement la Gironde, puis le canal de Garonne et le canal du Midi.

Sillonner à vélo les berges du canal des Deux-Mers, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, permet d’en prendre plein les yeux d’un bout à l’autre, dans un joli cadre naturel.

Le canal de Garonne (qui fait partie du canal des Deux-Mers), ses platanes et sa piste cyclable
La piste cyclable (à droite) longe le canal sur des centaines de kilomètres, loin des voitures…

On peut le parcourir en entier (700 km environ) ou par tronçons. Je l’ai arpenté deux fois (j’ai donc mixé ces deux voyages dans le récit qui suit) :

  • La première fois, de Bordeaux à Sète, avec un ami et de manière plutôt sportive (570 km en 4 jours, en gravel et bikepacking).
Bordeaux – Sète : notre itinéraire
  • La seconde fois, de Bordeaux à Montauban avec ma femme, en mode détente (324 km en 4 jours, vélo électrique et sacoches pour elle, gravel et bikepacking pour moi).

Dans les deux cas, nous avons dormi dans de petites maisons d’hôtes, mais il y a également de nombreuses possibilités de bivouac tout le long du canal.

Alors à quoi ressemble ce canal des Deux-Mers pour les cyclotouristes ? Voici notre retour d’expérience sur ce beau parcours cyclable.


  1. Le canal de Garonne
  2. Le canal du Midi
  3. Infos pratiques
  4. De l’estuaire de la Gironde à Bordeaux

Pour nous, le périple commence dans notre bonne vieille ville de Bordeaux.

Bordeaux, la place de la Bourse, patrimoine mondial de l'Unesco
Bordeaux, la place de la Bourse et le Miroir d’eau

La traversée de la ville est rapide. Roulant sur des pistes cyclables protégées, on sort rapidement de Bordeaux sans vraiment s’en apercevoir.

La Garonne vue depuis la sortie de Bordeaux
La Garonne à la sortie de Bordeaux

Peu après Bordeaux, on rejoint la piste Lapébie. Elle s’étend sur 47 km, de Latresne à Sauveterre-de-Guyenne. Il s’agit d’une ancienne voie ferrée reconvertie en jolie piste cyclable.

Elle passe devant d’anciennes petites gares locales, transformées depuis en restaurants, elle nous emmène dans de vieux tunnels ferroviaires, et surtout, elle traverse les jolies forêts du coin ainsi que le vignoble bordelais.

Une cycliste dans un ancien tunnel ferroviaire transformé en piste cyclable sur la piste Lapébie
La piste Lapébie à vélo

L’itinéraire alterne entre verdure et petits villages de campagne.

Le lavoir de Bellefond, à proximité de la piste Lapébie
Le lavoir de Bellefond
Le lavoir de Bellefond, à proximité de la piste Lapébie

A 18 km de Latresne, on peut quitter la piste Lapébie par la droite et rejoindre en quelques minutes le petit village de La Sauve, afin de visiter l’abbaye de La Sauve-Majeure, classée par l’Unesco au patrimoine de l’humanité.

Cette petite merveille du patrimoine roman girondin abrita à son apogée jusqu’à 300 moines bénédictins.

L'abbaye de La Sauve-Majeure (Gironde) à proximité de la piste cycliste Lapébie
L’abbaye de la Sauve-Majeure

Parmi les autres points d’intérêt qui jalonnent l’itinéraire, notons le château médiéval de Rauzan.

Le château médiéval de Rauzan (Gironde) à proximité du canal des Deux-Mers
Le château de Rauzan
Le château médiéval de Rauzan (Gironde) à proximité du canal des Deux-Mers

Un peu plus loin, on découvre un autre château, viticole celui-là : le château de Lavison.

Le château de Lavison (Gironde) à proximité du canal des Deux-Mers
Le château de Lavison…
Les vignes du château de Lavison (Gironde) à proximité du canal des Deux-Mers
… et ses vignes.

On avait quitté la Garonne à Bordeaux, c’est 67 km plus loin qu’on la retrouve, dans les environs de La Réole. Ce petit bourg fortifié (4.000 habitants) bénéficie du label national Ville d’Art et d’Histoire.

Cycliste sur le pont de La Réole (Gironde) à proximité du canal des Deux-Mers
La Réole
Le canal latéral à la Garonne à Castets-en-Dorthe (Gironde) fait partie du canal des Deux-Mers

Le tronçon du canal de Garonne qui commence ici est certainement le plus beau et le plus agréable jusqu’à Sète.

Le canal latéral à la Garonne et sa piste cyclable
Le canal de Garonne et sa piste cyclable
Bateau sur le canal latéral à la Garonne depuis la piste cyclable

C’est sur cette portion qu’il m’arrivera pourtant une mésaventure rare : quatre crevaisons successives sur à peine 75 bornes !

Pendant que je remplace ma première chambre à air au bord de l’eau, mon pote me crie « attention, un serpent » ! Je crois qu’il plaisante mais non : nous avons pour voisine une jolie couleuvre verte et jaune (ce sont ses couleurs mais c’est aussi son nom commun, Hierophis viridiflavus étant son nom scientifique). Elle nage paisiblement dans la Garonne à un petit mètre de nous. Elle est totalement inoffensive.

Une couleuvre verte et jaune ou Hierophis viridiflavus nage dans les eaux du canal latéral à la Garonne
Une couleuvre verte et jaune ou Hierophis viridiflavus nage dans les eaux du canal latéral à la Garonne

J’ai bien fait de crever là, sinon, nous ne l’aurions pas vue !

Par contre, je me serais bien passé des trois crevaisons suivantes…

Péniches amarrées sur le canal latéral à la Garonne, prises depuis la piste cyclable
Le canal de Garonne

Sur cette portion ombragée, très agréable à vélo quand il fait chaud car elle conserve une fraîcheur relative, les paysages classiques du canal de Garonne se succèdent.

Le canal latéral à la Garonne, pris depuis la piste cyclable
Le canal latéral à la Garonne, pris depuis la piste cyclable

Péniches amarrées sur le canal latéral à la Garonne, prises depuis la piste cyclable
Le canal latéral à la Garonne, pris depuis la piste cyclable

Notre premier coucher de soleil aura lieu dans un cadre champêtre, à Saint-Laurent.

Coucher de soleil champêtre à Saint-Laurent (Lot-et-Garonne), à proximité de la piste cyclable du canal des Deux-Mers

Parmi les villages traversés où il fait bon faire une halte, citons le Mas d’Agenais.

Une cycliste devant l'église Saint-Vincent du Mas-d'Agenais, sur l'itinéraire du canal des Deux-Mers à vélo
L’église Saint-Vincent du Mas-d’Agenais

La particularité de cette petite commune, c’est qu’elle est liée à deux authentiques chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art :

  • La Vénus du Mas, une sculpture antique découverte dans un champ des alentours il y a 150 ans (et aujourd’hui exposée à Agen).
  • Le Christ en croix, un authentique Rembrandt (exposé quant à lui dans l’église Saint-Vincent du Mas-d’Agenais, visible sur la photo ci-dessus).

Lors de notre visite, le Rembrandt a mis les voiles, il se trouve qu’il est temporairement exposé à la cathédrale de… Bordeaux, d’où nous venons justement !

Le Mas d'Agenais : une simple photo du célèbre Rembrandt, dans une vitrine
Le Mas d’Agenais : une simple photo du célèbre Rembrandt, dans une vitrine

Conclusion : nous sommes venus jusqu’ici pour le voir alors qu’il se trouve actuellement exposé juste à côté de chez nous, à une centaine de kilomètres d’ici…

Le canal de Garonne et sa piste cyclable, vus depuis les hauteurs du Mas d'Agenais
Le canal et la piste cyclable, vus depuis les hauteurs du Mas d’Agenais

Un peu plus loin, la petite ville de Tonneins (9.000 habitants) borde la Garonne.

Tonneins, à proximité du canal des Deux-Mers
Tonneins

Si elle a souffert historiquement de la guerre de Cent Ans puis des guerres de religions, c’est aujourd’hui une petite cité paisible.

Tonneins, à proximité du canal des Deux-Mers
Tonneins, à proximité du canal des Deux-Mers

Le canal de Garonne traverse ensuite la « capitale » du pruneau : Agen !

Agen vue depuis la piste cyclable du canal des Deux-Mers
Agen

Pour la petite histoire, échaudé par mes quatre crevaisons successives, c’est à Agen que je dégoterai un spécialiste vélo pour acheter des pneus réputés « increvables », les fameux Schwalbe Marathon.

Réparation vélo le long du canal de Garonne...
Réparation le long du canal de Garonne…

Avant d’arriver à Agen, j’avais rencontré deux autres voyageurs à vélo qui m’avaient donné une chambre à air de secours, au cas où les crevaisons continueraient à s’abattre sur moi ! Dont Tom, un nantais qui pédalait jusqu’à Athènes avec son petit chien. Si par hasard ils lisent ces lignes, je les remercie encore… Athènes à vélo (Insta)


Je ne le sais pas encore quand je change mes pneus, mais je roulerai 18.000 kilomètres avec eux au cours des deux années suivantes sans jamais crever, pas même une seule fois. Un bonheur après mes quatre crevaisons en 75 kilomètres au début de ce périple…


Le slow tourisme continue le long de ce canal qui a toujours une belle vue à offrir aux cyclistes de passage.

La vue le long du canal de Garonne...
Navigation sur le canal de Garonne, et la piste cyclable du canal des Deux-Mers

Quelques tours de pédales plus loin se trouve un autre petit village agréable : Donzac (1.000 habitants). Il est à l’image de la plupart des villages que l’on traverse le long de la Garonne : calme, paisible, et où il fait bon s’arrêter pour visiter, flâner, se restaurer…

L'église Saint-Barthélémy à Donzac
Donzac : l’église Saint-Barthélémy

En poursuivant sur les berges du canal, on arrive ensuite à la centrale nucléaire de Golfech. C’est vrai qu’elle détonne un peu dans son écrin de nature.

La centrale nucléaire de Golfech
La centrale nucléaire de Golfech et des tournesols
La centrale de Golfech

Plus loin arrive une étape qui est sans doute incontournable : Moissac (12.000 habitants).

Le pont Napoléon à Moissac
Moissac : le pont Napoléon

Le joyau du village, c’est son abbaye Saint-Pierre, classée avec son célèbre cloître au patrimoine de l’Unesco (sous le titre des chemins de Compostelle). Notamment, son vieux portail de 1130 est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture romane.

L'abbaye Saint-Pierre à Moissac
Le fameux portail de l'abbaye Saint-Pierre à Moissac
Le fameux portail de l’abbaye Saint-Pierre
L'intérieur de l'abbaye Saint-Pierre à Moissac

23 kilomètres après Moissac (et 47 kilomètres avant Toulouse), on arrive à Montech : c’est là qu’il faut suivre la bifurcation vers la gauche si l’on veut rallier Montauban, qui est la première « grande » ville (60.000 habitants) que l’on traverse depuis longtemps.

Montauban
Montauban

Cette cité médiévale à l’histoire riche regorge de sites à visiter.

Montauban
Montauban

Si l’on ne fait pas ce détour vers Montauban depuis Montech, alors il ne reste plus que 47 kilomètres à parcourir pour arriver à Toulouse.


La ville rose marque à la fois la fin du canal de Garonne (280 km depuis Bordeaux) et le début du canal du Midi (260 km jusqu’à Sète).

Toulouse, la ville rose

Toulouse est l’autre grande cité du sud-ouest car, ne soyons pas chauvins, il n’y a finalement pas que Bordeaux dans ce joli coin de France.

Le fameux Capitole…
… et le bâtiment qui lui fait face, place du Capitole

La ville rose mérite une halte, tant la ville est à voir et à vivre : monuments, histoire, culture, gastronomie, douceur de vivre, chacun y trouve forcément son compte.

La basilique Saint-Sernin
L’intérieur de la basilique Saint-Sernin

Immédiatement après Toulouse, le canal du Midi s’avère aussi agréable que le canal de Garonne. Après 37 kilomètres, on arrive encore dans un joli petit village (décidément…) : Gardouch.

Le village de Gardouch sur le canal du Midi
Gardouch

Puis juste avant d’arriver à Castelnaudary, le bitume de la piste du canal des Deux-Mers disparaît définitivement. Il est remplacé par des petits chemins de pierres et de terre qui nous accompagneront jusqu’à l’arrivée : désormais, fini le confort !

La piste cyclable en terre et en pierre le long du canal du Midi, à l'approche de Castelnaudary
Le chemin cyclable le long du canal du Midi

Mise à jour : depuis que ce voyage a été réalisé, une bonne partie des chemins entre Castelnaudary et Sète ont été refaits, ou sont en passe de l’être. Pour plus d’infos : travaux de réfection des berges du canal du Midi.

C’est vers là que se situe le point le plus stratégique du canal des Deux-Mers : le seuil de Naurouze. C’est à la fois le point culminant du canal et la ligne de partage des eaux. En d’autres termes, à partir d’ici, l’eau descend : d’un côté vers la Méditerranée et de l’autre, vers l’Atlantique.

L'allée de platanes bicentenaires au seuil de Naurouze, le long du canal du Midi
Seuil de Naurouze : l’allée de platanes bicentenaires

L’avantage, c’est qu’on évolue maintenant sur des petits chemins natures qui sont le plus souvent isolés et déserts, contrairement à la piste bitumée qui est assez fréquentée par les cyclotouristes, les promeneurs et les joggeurs depuis Bordeaux. C’est un peu plus tape-cul mais bon, c’est tellement nature…

 La piste cyclable sauvage qui longe le canal du Midi (canal des Deux-Mers)
 La piste cyclable sauvage qui longe le canal du Midi (canal des Deux-Mers)

Sur cette portion jusqu’au seuil de Naurouze, on longe pendant un petit moment… l’autoroute ! Ce n’est pas la partie la plus agréable mais elle ne dure pas très longtemps.

La voie cyclable entre l'autoroute et le canal du Midi (canal des Deux-Mers)
La voie cyclable, coincée entre l’autoroute et le canal du Midi…

Je ne l’ai pas encore évoqué ici mais l’un des paysages typiques et qui revient sans cesse sur le canal des Deux-Mers, ce sont bien sûr les écluses : il y en a plus d’une centaine tout le long du canal sur plus de 500 kilomètres (66 pour le canal de Garonne et 63 pour le canal du Midi).

Une écluse sur le canal des Deux-Mers
Remplissage d'une écluse sur le canal des Deux-Mers
Remplissage d’une écluse

190 kilomètres après avoir découvert la capitale du pruneau à Agen, nous atteignons celle du cassoulet : Castelnaudary !

L’avantage de ce canal à vélo, c’est qu’après avoir brûlé plein de calories à coups de pédales, on peut en recharger plein d’autres à coups de fourchette…

Le canal du Midi passe à Castelnaudary
Castelnaudary

Plus loin, la nature continue à escorter le canal.

Une aigrette dans les eaux du canal du Midi, sauvage
Un bateau navigue sur le canal du Midi (Canal des Deux-Mers)

Mais un peu plus loin encore arrive la mauvaise surprise, celle que nous redoutions après avoir épluché le web à propos du canal du Midi.


En effet, à partir d’ici, l’ombre devient de plus en plus rare. Le coupable ? Le chancre coloré.

Les platanes du canal du Midi ont été abattus à cause du chancre coloré

Un érable sycomore ou faux platane, sur les rives du canal du Midi
Un érable sycomore ou faux platane, sur les rives du canal

Depuis 2006, ce champignon ravageur détruit inlassablement les mythiques platanes du canal du Midi, sans qu’aucun remède n’existe.


C’est ainsi que fin 2020, sur les 42.000 platanes du canal, 26.000 avaient dû être abattus.

Un érable sycomore ou faux platane, sur les rives du canal du Midi

Des pins le long du canal du Midi
Quelques pins ont été replantés par endroits…

Le paysage devient donc ici plus clairsemé, et la température sur les épaules des cyclistes plus élevée.


Heureusement, pédaler le long de ce canal reste agréable, mais le canal de Garonne compte désormais des paysages plus jolis et surtout beaucoup plus verdoyants que le canal du Midi. Même si le long de ce dernier, ils sont souvent plus sauvages. Chacun ses goûts…

Un petit pont en pierres enjambe le canal du Midi

L’un des plus beaux sites à proximité du canal des Deux-Mers, c’est Carcassonne et sa somptueuse cité médiévale.

La cité médiévale de Carcassonne (vue d'ensemble)

Idéalement, cette ville incroyable mérite qu’on y fasse une étape, plutôt que de la traverser en coup de vent.

Une ruelle de la cité médiévale de Carcassonne
Une ruelle de la cité médiévale de Carcassonne au coucher du soleil
Une ruelle de la cité médiévale

Le meilleur moment pour la photographier, c’est juste avant le coucher du soleil.

La cité médiévale de Carcassonne éclairée par le soleil couchant

L'église de la cité médiévale de Carcassonne éclairée par le soleil couchant
Une gargouille de l'église de la cité médiévale de Carcassonne éclairée par le soleil couchant

Bon, il y a aussi la ville moderne mais ce n’est pas forcément la partie la plus intéressante à arpenter.

La ville moderne de Carcassonne
Le musée des beaux-arts de la ville moderne de Carcassonne
Le musée des beaux-arts

Retour donc sur les hauteurs de la ville, que la cité domine fièrement.

La cité médiévale de Carcassonne, éclairée par le soleil couchant, domine la ville moderne

La cité médiévale de Carcassonne

La cité médiévale de Carcassonne vue depuis la ville moderne à la tombée de la nuit (vue d'ensemble)
Carcassonne : la ville moderne et la cité médiévale
La cité médiévale de Carcassonne au coucher du soleil (vue d'ensemble)

Notre dernière étape, Carcassonne – Sète, est longue normalement de 135 kilomètres environ. Une « petite » erreur de navigation nous contraindra à en parcourir 169, en plein cagnard.

Nous nous retrouvons ainsi à traverser, inutilement et dans les deux sens, un vieux pont SNCF.

Un vieux pont SNCF

Bref, les aléas du voyage à vélo…

En tant que bordelais, nous ne sommes pas dépaysés par la vigne, omniprésente aussi dans cette autre région de vin.

Les vignes dans le sud de la France

La principale curiosité de cette partie du trajet, c’est le tunnel de Malpas. C’est en effet là que Pierre-Paul Riquet, le génial concepteur du canal du Midi, décida de creuser la montagne, rien que ça, pour faire passer le canal dessous !

Le tunnel de Malpas permet au canal du Midi de passer sous la montagne
Le tunnel de Malpas permet au canal du Midi de passer sous la montagne
Le tunnel de Malpas

Pour nous, cette dernière étape se fera sous une chaleur écrasante, avec peu d’ombre et beaucoup de poussière.

Vélo et sacoches de bikepacking pour rouler sur le canal des Deux-Mers
Avant…
Vélo et sacoches de bikepacking poussiéreux après avoir roulé sur le canal des Deux-Mers
… après !

Sans compter les moucherons, qui viendront se coller par dizaines à la crème solaire dont nous nous sommes enduits…


Sans transition, en arrivant à Béziers, c’est un autre ouvrage majeur du canal qui attend le visiteur : les neuf écluses de Fonséranes. Le dénivelé est tel (21 mètres) que pour faire passer les bateaux, il a fallu construire toutes ces écluses les unes à la suite des autres.

Le canal du Midi aux neuf écluses de Fonséranes à Béziers
Les neuf écluses de Fonséranes

Le pont-canal de Béziers transporte le canal du Midi
Le pont-canal de Béziers

Un peu plus loin, le solide pont-canal de Béziers transporte carrément le canal du Midi par dessus l’Orb.


Ayant perdu beaucoup de temps et d’énergie à cause de notre erreur de navigation, nous décidons en fin de parcours de quitter les berges du canal, où les cailloux omniprésents nous ralentissent trop.

Ombre d'un cycliste le long des plages de Sète
Les plages de sable fin à l’approche de Sète
Vieux cargo rouillé amarré dans le port de Sète
Sète

Nous terminons donc notre périple par la route, ce qui ne nous permettra pas de voir l’étang de Thau, une petite merveille paraît-il. Dommage.

Le petit port de plaisance de Sète
Le port de Sète

Après 570 kilomètres parcourus depuis Bordeaux en quatre jours, nous arrivons à l’autre extrémité du canal des Deux-Mers : Sète.

Les façades des maisons de Sète au coucher du soleil
Sète

Notre périple est fini, le retour se fera en train…

Vélos accrochés dans un train


Vous vous apprêtez vous aussi à arpenter le canal des Deux-Mers à vélo ? Alors vous allez vous régaler : bon voyage…


Tout d’abord, pour préparer votre périple à vélo sur le canal des Deux Mers, il y a deux sites incontournables à explorer :

Tout y est : les étapes, le kilométrage, le dénivelé, les sites touristiques, les hébergements (notamment ceux qui sont « bike-friendly »), les adresses pour réparer le vélo etc. Une mine d’informations. Ou plutôt deux.


Si le printemps et l’automne sont les deux périodes idéales du point de vue de la météo et de la fréquentation, il faut quand même savoir que le canal ferme chaque année un mois et demi à deux mois, répartis sur la période qui va de novembre à février, pour des questions de maintenance du canal.


Il faut distinguer la longueur du canal lui-même (c’est-à-dire de la voie navigable), et la longueur du parcours cyclable qui longe ce cours d’eau (et qui n’en épouse pas toujours exactement le tracé). Le kilométrage n’est donc pas le même, aussi, attention à cette différence lorsque vous planifiez votre périple.

  • Au fil de l’eau, le canal des Deux-Mers s’écoule sur 538 km (98 km de l’estuaire de la Gironde à Bordeaux, 247 km pour le canal de Garonne et 193 pour le canal du Midi).
  • L’itinéraire vélo s’étend, lui, sur 695 km (161 km le long de la Gironde, 278 km le long du canal de Garonne et 256 le long du canal du Midi).

N.B. Juste après ces infos pratiques, je propose un parcours alternatif de 140 km empruntant la Vélodyssée, pour rejoindre Bordeaux depuis l’estuaire en traversant le Médoc, c’est-à-dire en passant par la rive gauche de la Gironde plutôt que par la rive droite.

La Vélodyssée, ici au Verdon-sur-Mer (33), fait partie de l'Eurovélo 1, une piste cyclable trans-européenne
La Vélodyssée (ici au Verdon-sur-Mer, 33) est une piste cyclable qui relie Roscoff (29) à Hendaye (64) sur 1300 km

A partir du seuil de Naurouze (12 km avant Castelnaudary dans le sens Bordeaux-Sète), et jusqu’à Agde, de nombreuses portions du parcours nécessitent l’obtention… d’une autorisation de circuler ! Mais avant d’entrer dans les détails, je précise tout de suite que cette autorisation est impossible à obtenir, et que tout le monde se balade donc quand même par là sans l’avoir reçue.

Avant de partir, j’avais lu de nombreux témoignages sur le web indiquant que ceux qui demandaient cette autorisation ne réussissaient jamais à l’obtenir. Je l’ai quand même demandée à mon tour aux Voies Navigables de France (VNF) comme il se doit, et j’ai suivi à la lettre leurs recommandations pour la formuler : ils ne m’ont jamais répondu !

Alors, de quoi s’agit-il exactement ?

En deux mots, des chemins de halage longent le canal du midi : ils étaient utilisés à une époque par les chevaux pour tracter les péniches sur le canal !

Aujourd’hui, ce sont des chemins de service utilisés pour l’entretien du canal. Ils sont sauvages car contrairement au canal, ils ne sont quant à eux pas entretenus : par exemple, ces chemins pierreux et bosselés sont par endroit recouverts par des herbes hautes d’un bon mètre, voire plus. Ces portions sont rares et courtes mais on est bien loin de la piste cyclable bitumée. D’où l’intérêt de prévoir un vélo adapté…

Aussi, pour se promener à pied ou à vélo sur ces chemins à l’abandon, on doit demander l’autorisation aux VNF. Lesquelles n’ont donc jamais, à ma connaissance, la courtoisie la plus élémentaire de répondre.

Si comme moi vous souhaitez néanmoins tout faire dans les règles (ce sera donc peine perdue mais n’hésitez pas quand même), vous devez remplir le formulaire suivant : demande d’autorisation VNF. Puis l’adresser aux VNF :

  • Par mail : us.adve.dt-sud-ouest@vnf.fr
  • Par voie postale : VNF – ADVE/Bureau des usagers – 2, port Saint-Étienne – BP 7204 – 31073 TOULOUSE cedex 7

Bon courage…

NDLR Comme évoqué plus haut, depuis que ce voyage a été réalisé, une bonne partie des chemins entre Castelnaudary et Sète ont été refaits, ou sont en passe de l’être. Pour plus d’infos : travaux de réfection des berges du canal du Midi.


Point crucial quand on voyage à vélo : le ravitaillement en eau potable !

Aucun souci pour ça tout au long du canal des 2 Mers : on trouve des robinets et des fontaines un peu partout (le plus souvent au niveau des villages traversés, des ponts ou des écluses, avec parfois en prime des toilettes publiques).

Une fontaine sur le bord de la piste cyclable qui longe le canal du Midi
La fontaine de Frontenac (Gironde) le long de la piste cyclable Lapébie (canal des Deux-Mers)


Pour chercher où dormir, l’avantage d’utiliser les deux liens indiqués ci-dessus (et que re-voici : Le canal des Deux Mers à vélo et France Vélo Tourisme), c’est que l’emplacement des hébergements proposés apparaît directement sur la carte du canal : cela permet donc d’éviter de faire un détour pour aller dormir en choisissant ceux qui sont les plus proches de l’itinéraire vélo. On peut également rechercher des hébergements via des filtres, comme « hébergements insolites » par exemple, etc.

Parmi les hébergements où nous avons dormi, voici une sélection des plus sympas…


A Sète, nous avons trouvé un hébergement insolite : un bateau ! Bien sûr, il est resté à quai mais c’était tellement mieux qu’un hôtel. Et les quelques bières nocturnes dégustées sur le pont supérieur, à la belle étoile, pour fêter la fin du périple, ont eu à cet endroit une saveur exceptionnelle…

Le bateau Octopus amarré dans le port de Sète, au coucher du soleil
L’Octopus à Sète
Une cabine du bateau Octopus, amarré dans le port de Sète

Le nom de ce bateau ? L’Octopus. Les prix étaient très abordables lors de notre venue (90 euros la nuitée pour 2), et l’accueil excellent. Il vient d’y avoir un changement de propriétaire. Insolite Boat Sète.

Dans le même genre, il existe un site de réservation de bateaux pour la nuit à Sète (attention, cela concerne souvent des groupes) : Bed Boat Sète.

Le salon de bateau Octopus amarré dans le port de Sète
Le pont supérieur du bateau Octopus amarré dans le port de Sète, au coucher du soleil
Le pont supérieur de l’Octopus

Saint-Loup (82)

Nous avons eu un coup de cœur pour les Chambres de Lili, une adorable petite maison d’hôtes située dans le Tarn-et-Garonne (à 4 kilomètres de Donzac), qui mérite d’être mise en avant.

Sans trop entrer dans les détails, c’est la petite Liséa, atteinte d’une maladie rare, qui est au cœur de ce projet monté par ses parents. Pour eux, il s’agit entre autres d’offrir des stages à des personnes en situation de handicap, afin de les aider à développer leur autonomie.

La terrasse de la maison d'hôtes Les Chambres de Lili (Tarn-et-Garonne)
Les Chambres de Lili

Ils ont joliment rénové une ancienne grange ainsi que le vaste jardin qui l’entoure. Les chambres sont évidemment accessibles et adaptées aux personnes en situation de handicap.

Il y a une piscine, un terrain de pétanque, des espaces de jeux, une agréable terrasse, un potager, des espaces verts… Le bonheur !

La salle à manger de la maison d'hôtes Les Chambres de Lili (Tarn-et-Garonne)
Les Chambres de Lili : la salle à manger
La salle à manger de la maison d'hôtes Les Chambres de Lili (Tarn-et-Garonne)

Pour louer, l’idéal est de passer par le site officiel les Chambres de Lili (+33.6.74.56.43.26, ou par mail : ici), mais il y a aussi Booking.

Un dernier mot : Lili et ses parents sont extrêmement accueillants…

Un vélo et une poule dans le jardin des chambres de Lili
Ça roule ma poule ?

Le moulin de Saint-Laurent – Cet hébergement situé non loin du canal propose des gites de différentes superficies, et donc des prix variables : de 39 euros seulement à 180 euros la nuitée pour 2 (voire plus selon la capacité du gite). Il y a également quelques emplacements en pleine verdure pour planter sa tente…

La maison d'hôtes Le Moulin de Saint-Laurent (Lot-et-Garonne)
Le Moulin de Saint-Laurent
La maison d'hôtes Le Moulin de Saint-Laurent (Lot-et-Garonne)

L’accueil y est excellent : il était tard quand nous y sommes arrivés et les cuisines étaient donc fermées mais pour nous dépanner, le gérant très accueillant nous a ouvert ses conserves de rougail-saucisses faits maison qui se sont avérées copieuses, succulentes et bon marché ! Le tout avec le sourire. Un bonheur après avoir roulé 153 bornes et crevé trois fois (la 4e crevaison aura lieu dès le lendemain matin, après seulement 8 km)…


L’Archange est situé à 50 km de Bordeaux mais tout près de la piste Lapébie. C’est un petit bar-restaurant qui fait aussi chambres d’hôtes. Il ne paye pas de mine mais la terrasse est agréable, les repas sont bons et l’accueil très sympa (le patron s’est très gentiment mis en quatre pour me trouver une petite vis identique à celle de mon vélo que j’avais perdue en cours de route).

Le jacuzzi et la terrasse de l'hôtel L'Archange (Gironde) à proximité de la piste cyclable Lapébie (canal des Deux-Mers)
Le jacuzzi et la terrasse de l’Archange

Bon à savoir – Il vaut mieux réserver directement auprès de l’établissement que par les plateformes classiques : nous avons eu la nuitée à 62 euros via le site officiel L’Archange (ou 05 56 30 83 35) alors que via Booking, la même chambre était proposée à 72 euros.



La portion du canal des Deux-Mers qui va de Royan à Bordeaux s’étire sur 160 km sur la rive droite de la Gironde (avec une variante de 150 km). Je n’ai pas encore évoqué ce trajet dans cet article, et pour cause : je ne l’ai jamais parcouru !

En revanche, je roule presque tous les week-ends, en tout ou partie, sur l’itinéraire parallèle qui va du Verdon-sur-Mer à Bordeaux (140 km), de l’autre côté de la Gironde.

La forêt de pins le long de la piste dite de Lacanau, qui relie Bordeaux à Lacanau, éclairée par la lumière chaude du soleil levant
La piste dite de Lacanau, relie Bordeaux… à Lacanau

C’est donc ce trajet que je vais présenter ici (si les photos montrent différentes saisons, c’est parce que je roule par ici tout au long de l’année).

L'itinéraire à vélo de Soulac-sur-Mer à Bordeaux (Gironde)
Soulac – Mérignac à vélo (130 km)

L’estuaire de la Gironde est gardé par deux villes qui se font face : Royan (Charente-Maritime) sur la rive nord, et Le Verdon-sur-Mer (Gironde) sur la rive sud.

La phare de Grave, au Verdon-sur-Mer
La phare de Grave, au Verdon

Elles sont reliées par un bac qui fait la traversée de l’une à l’autre en une demi-heure (7 à 8 rotations par jour l’hiver, environ 25 l’été).

L'arrivée du bac au Verdon-sur-Mer
L’arrivée du bac au Verdon

Ainsi, si vous roulez sur l’Eurovélo 1 (cette véloroute européenne qui traverse l’Europe depuis la Norvège jusqu’au Portugal en passant par la France, en longeant son littoral atlantique), alors il vous sera facile de prendre le bac pour traverser l’estuaire de la Gironde, avant de prendre la direction de Bordeaux.

Le départ se fait donc depuis cette petite station balnéaire du Verdon-sur-Mer, située sur la pointe du Médoc.

Le port de plaisance historique du Verdon-sur-Mer (Gironde)
Le port de plaisance historique du Verdon

La piste cyclable traverse le Médoc du nord au sud et paradoxalement, on n’aperçoit pas la moindre parcelle de vigne sur cet itinéraire, qui passe presqu’exclusivement à travers de jolies forêts de pins.

La forêt de pins le long de la piste dite de Lacanau, qui relie Bordeaux à Lacanau, éclairée par la lumière chaude du soleil levant
Les forêts de pins girondines le long de la piste cyclable

A dix kilomètres du Verdon, on arrive à Soulac-sur-Mer. Aaah Soulac, je ne dirai pas ici tout le bien que j’en pense car ce serait un peu hors-sujet mais si ça vous intéresse, j’ai écrit un article détaillé sur cette adorable petite station balnéaire : mon petit coin de paradis…

La petite station balnéaire de Soulac-sur-Mer, éclairée par le soleil couchant, domine la plage à marée basse face à l'océan Atlantique
Les plages soulacaises à marée basse

A 35 kilomètres environ vers le sud, la route traverse la forêt entre le lac d’Hourtin à gauche et l’océan à droite (voir la carte un peu plus haut). On ne voit ni l’un ni l’autre mais de légers détours suffisent pour aller les voir.

La piste cyclable de Lacanau au Porge et au bassin d'Arcachon
Pour changer des pins omniprésents, quelques chênes bordent parfois la piste

Cette route entre lac et océan, dans un cadre très nature, s’étend sur 18 kilomètres. C’est la seule portion de l’itinéraire jusqu’à Bordeaux qui soit ouverte aux voitures, mais seulement six mois par an (du 1er octobre au 31 mars). Toutefois, même ouverte, elle est de toute façon extrêmement peu fréquentée. Du 1er avril au 30 septembre, elle n’est ouverte qu’aux vélos (ainsi qu’à quelques rares véhicules de service).

Sur cette portion de 18 kilomètres, je n’ai jamais croisé plus de six ou sept voitures grand maximum, et parfois quelques camions qui chargent du bois, puisqu’on est ici en plein territoire des sylviculteurs.

Des tas de pins coupés le long de la petite route entre Hourtin et Maubuisson
La petite route déserte entre Hourtin et Maubuisson

L’arrivée à Maubuisson, sur la rive sud du lac d’Hourtin, marque la fin de cette petite route déserte et le retour sur la piste cyclable.

Le lac d'Hourtin et l'une de ses plages vus depuis Maubuisson
Le lac d’Hourtin à Maubuisson
A Maubuisson, un canal d'accès au lac d'Hourtin
Maubuisson

Une quinzaine de kilomètres plus au sud, on arrive à Lacanau-ville. Si l’on veut aller voir la mer, il y a là deux bifurcations possibles :

  • La première vers la droite à l’entrée de la ville (Lacanau-Océan est à 14 km, avec une petite partie en route partagée mais peu fréquentée) ;
  • La seconde également vers la droite mais à la sortie de la ville (26 km de pistes cyclables dans les bois jusqu’au bassin d’Arcachon, à Arès).
Un petit pont jaune au milieu de la forêt sur la piste cyclable entre Lacanau et le bassin d'Arcachon
La piste cyclable entre Lacanau et le bassin d’Arcachon

Entre Lacanau et Bordeaux, il ne reste plus qu’une cinquantaine de kilomètres mais qui sont, disons… contrastés !

Une grande rétention d'eau ressemblant à un lac le long de la piste cyclable de Lacanau (Gironde), à la sortie de Lacanau
Le long de la piste cyclable, à la sortie de Lacanau

Car en effet, les terribles incendies de l’été 2022 ont en partie défiguré notre belle région. Les stigmates du brasier crèvent les yeux sur une dizaine de kilomètres le long de la piste de Lacanau, entre Saumos et Sainte-Hélène (à respectivement 40 et 30 km de Bordeaux).

Un vélo sur la piste de Lacanau au milieu de la forêt de pins brûlée après l'incendie de Saumos en 2022
La piste de Lacanau, défigurée après les incendies de l’été 2022

La Teste-de-Buch, Landiras, Sainte-Hélène : les incendies se sont succédés durant l’été 2022, avec des conséquences terribles dans la région.

Écran du moniteur de la caméra d'une journaliste montrant les pompiers qui luttent contre l'incendie de la forêt de pins à Saumos en 2022
L'incendie de 2022 à Saumos ravage la forêt de pins (vu depuis un camion de pompiers)
Depuis le camion des pompiers…

Celui de Landiras, alors qu’il était pourtant éteint, a repris un mois plus tard après s’être propagé sous terre via des gisements profonds de tourbe.

Pour celui de La Teste, les pompiers indiqueront qu’au cœur du brasier incontrôlable, les flammes atteignaient les 100 mètres de haut…

La piste cyclable de Lacanau au milieu de la forêt
Avant…
La piste cyclable de Lacanau au milieu de la forêt, après l'incendie ravageur de Saumos en 2022
… après.

Bref, un massacre pour la faune et la flore, une cicatrice pour les paysages de la région, et une plaie béante dans le cœur des habitants…

Je ne terminerai donc pas ce chapitre sans dire un mot de nos pompiers qui, aidés par leurs collègues d’autres régions de France ainsi que quelques-uns venus spécialement de l’étranger pour leur prêter main forte, ont réalisé un travail colossal pendant ces incendies hors norme.

Une fumerolle dans la forêt brûlée par l'incendie ravageur de Saumos en 2022, deux mois après qu'il a été éteint
Au bord de la piste, deux mois après l’incendie…

Par exemple, sur le bord de la piste cyclable, on a pu apercevoir pendant quelques mois certaines maisons isolées au milieu des bois, entièrement intactes alors que tous les arbres autour d’elles avaient brûlé (les arbres carbonisés ont été abattus depuis). Ce sont les pompiers qui les ont sauvées, et leurs habitants avec.

Quelques mois plus tard, c’est non plus le feu mais l’eau qui est omniprésente : après les incendies, les inondations…

La piste entre Lacanau et Saumos
Glace dans un fossé le long de la piste cyclable de Lacanau, l'hiver
La piste de Lacanau, l’hiver

Mais poursuivons notre route…

La piste cyclable qui va du Verdon à Bordeaux étant malgré ce feu un site très nature, on peut y apercevoir de nombreux animaux sauvages. J’y vois régulièrement (ou j’y ai vu au moins une fois) : chevreuils, sangliers, écureuils, ragondins, cigognes, grues, milans, faisans, lièvres, orvets, biches… Alors si vous vous baladez par là et que vous aimez la nature, un conseil : ouvrez l’œil…

Pour terminer, voici quelques images panoramiques de l’itinéraire cyclable Le Verdon – Bordeaux :

La piste cyclable entre Lacanau et le Bassin d'Arcachon, au milieu de la forêt

La route cyclable entre Maubuisson et Hourtin, au milieu de la forêt et des genêts fleuris, au printemps

La piste cyclable entre Lacanau et Bordeaux, au milieu de la forêt

La piste cyclable entre Lacanau et Bordeaux, au milieu de la forêt

140 kilomètres après Le Verdon, on arrive à Bordeaux.

Bordeaux, le pont de pierre
La flèche Saint-Michel, la Garonne et le pont de pierre
Le pont Chaban-Delmas
Les quais dans le quartier des Chartrons
La cité du vin
La fontaine des Trois Grâces (ou des filles de Zeus), place de la Bourse

Le meilleur du canal des Deux-Mers en vidéo (2 mn)


Sur le même thème :




Les villes coloniales : Mérida, Izamal, Campeche et Valladolid

Les villes coloniales du Yucatan sont des lieux incontournables : se perdre dans les ruelles colorées, flâner dans les marchés locaux, admirer l’architecture coloniale… Elles valent toutes le détour. Notre coup de coeur : Campeche !

Sommaire

  1. Mérida, la « capitale »
  2. Izamal, la ville jaune
  3. Campeche, la plus belle
  4. Valladolid, pour rayonner

Avec son million d’habitants, Mérida est la plus grande ville du Yucatan.

Mérida : la tour du palacio municipal vue depuis les jardins de la plaza grande (place centrale ou zocalo)
Le palacio municipal vu depuis la Plaza Grande

Comme Valladolid, Mérida jouit d’une situation géographique idéale, ce qui permet d’en faire un excellent point de chute pour rayonner dans les alentours.

Les maisons aux façades multicolores se reflètent dans les flaques d'eau d'une rue de Mérida au coucher du soleil, juste après la pluie
Une ruelle colorée après la pluie

En plus de la découverte de la ville, on peut ainsi aller visiter les cités mayas de Chichen Itza (à 124 km) et Uxmal (à 78 km), ainsi que les nombreux cénotes du coin.


Comme dans tant de villes coloniales mexicaines, la place centrale est le coeur de la cité. Les familles et les touristes s’y retrouvent pour se balader, flâner, manger un morceau… C’est bien sûr un lieu incontournable.

Mérida : la cathédrale du Yucatan ou cathédrale San Ildefonso vue depuis le parc de la Plaza Grande ou place centrale (zocalo)
Plaza Grande et cathédrale San Ildefonso

Autour d’elle sont articulés divers bâtiments importants qu’il faut visiter : la cathédrale San Ildefonso, le palais du gouverneur, le palais municipal, la casa Montejo…


C’est la plus ancienne cathédrale du Mexique et l’une des plus anciennes de tout le continent américain.

Mérida : la cathédrale du Yucatan ou cathédrale San Ildefonso au coucher du soleil vue depuis le parc de la Plaza Grande ou place centrale (zocalo)
Mérida : la cathédrale du Yucatan ou cathédrale San Ildefonso, de nuit, vue depuis le parc de la Plaza Grande ou place centrale (zocalo)

Elle aurait été construite avec les pierres d’un ancien temple maya, et sur son emplacement.

Comme souvent dans les villes du Yucatan, elle domine la place centrale.


Il s’agit d’un joli bâtiment accolé au zocalo (la place centrale).

Mérida : les arcades du premier étage du palais du gouverneur.
Le palais du gouverneur

Il abrite de grandes peintures murales retraçant l’histoire tragique des mayas. Elles sont signées du peintre mexicain Fernando Castro Pacheco.

Mérida : la vente des indiens mayas comme esclaves (1848-1861) par le peintre mexicain Fernando Castro Pacheco, exposée au Palais du Gouverneur.
La vente des indiens mayas comme esclaves (1848-1861)
Mérida : le supplice de Jacinto Can Ek (14/12/1761) par le peintre Fernando Castro Pacheco, exposé au Palais du Gouverneur
Le supplice de Jacinto Can Ek (14/12/1761)

Mérida : Diego de Landa par le peintre Fernando Castro Pacheco, tableau exposé au Palais du Gouverneur.

Diego de Landa (1524-1579), bien que grand spécialiste de la civilisation maya, s’acharna à en détruire la culture avec zèle.

Plus tard, il fut jugé en Espagne pour les violences commises sur les indiens mayas qui refusaient de se convertir au christianisme.

Tous ces tableaux évocateurs sont exposés dans la grande salle du premier étage du palais.

Palais du gouverneur : la salle d'exposition des oeuvres de Fernando Castro Pacheco à Mérida
Palais du gouverneur : la salle d’exposition des oeuvres de Fernando Castro Pacheco

Construit en 1735 sans sa tour (elle fut ajoutée en 1928) face à la place centrale, ce bâtiment aujourd’hui paisible servit à une époque de prison.

Mérida : la palais municipal, avec ses arcades caractéristiques, s'illumine à la tombée de la nuit, en face du zocalo (plaza grande ou place centrale)

Ne manquez pas d’aller l’admirer à la tombée de la nuit, lorsque sa tour et ses arcades s’illuminent : c’est à ce moment-là qu’il est le plus beau.

Mérida : la palais municipal, avec ses arcades caractéristiques, est situé en face du zocalo (plaza grande ou place centrale)
Mérida : la palais municipal, avec ses arcades caractéristiques, s'illumine à la tombée de la nuit, en face du zocalo (plaza grande ou place centrale)

Francisco de Montejo, conquérant du Yucatan, fît construire cette maison lorsqu’il fonda la ville de Mérida, en 1542. Terminée en 1549, c’est aujourd’hui la plus ancienne maison de la ville, mais c’est surtout la seule maison de style Renaissance de tout le Mexique.

Mérida : la casa Montejo construite par Francisco de Montejo
La casa Montejo

Elle témoigne de ce à quoi ressemblait une maison entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe. Elle abrite également un musée.


Classique mais efficace : si vous aimez les couleurs et les senteurs des marchés latinos, alors vous n’aurez que l’embarras du choix à Mérida. Le marché San Benito et le marché Santa Ana, notamment, sont situés à quelques minutes de marche de la place centrale.

Mérida : une vendeuse de fruits et légumes au marché de San Benito.

Le marché San Benito : les commerçants sont accueillants et leurs produits n’ont rien à voir avec ceux de nos supermarchés…

Mérida : une vendeuse de fruits et légumes au marché de San Benito.

Nous avons choisi un hôtel en plein centre-ville pour pouvoir visiter la ville facilement, sans voiture : l’hôtel Santa Lucia, à 5-10 mn à pied de la Plaza Grande. Bien situé, personnel serviable.

L’hôtel Santa Lucia par Booking.

Bon à savoir : il dispose d’un parking (sachant qu’il est quasiment impossible de se garer dans Mérida).

Mérida, l'hôtel Santa Lucia
Mérida, la piscine de l'hôtel Santa Lucia

Izamal est une charmante petite ville de 15.000 habitants. On comprend vite pourquoi elle porte le surnom de ville jaune !

Une ruelle jaune et ses arcades dans la petite ville coloniale d'Izamal

Si vous commencez à vous lasser du nombre important de touristes dans les villes du Yucatan, rendez-vous à Izamal : on en fait vite le tour mais au moins, on n’y croise que peu de touristes.

Une ruelle jaune et ses arcades dans la petite ville coloniale d'Izamal

Les colons espagnols construisirent Izamal sur les vestiges d’une cité maya, dont ils utilisèrent les pierres pour construire la principale attraction de la ville : le couvent Saint-Antoine de Padoue. Juché sur une petite colline, il domine la ville.

Izamal : couvent Saint-Antoine de Padoue
L’entrée du couvent Saint-Antoine de Padoue
Izamal : la petite église du couvent Saint-Antoine de Padoue
L’église jaune dans l’enceinte du couvent

Aujourd’hui, Izamal est une ville authentique qui n’oublie pas ses racines : une majorité d’habitants préfère encore parler la langue maya plutôt que l’espagnol.

Izamal : le couvent Saint-Antoine de Padoue et son atrium
Le couvent et son atrium

Enfin, il faut noter qu’il existe plusieurs pyramides mayas à Izamal (dont l’entrée est gratuite).

Pour conclure, si vous faites la route entre Mérida et Valladolid, n’hésitez pas à faire une petite halte à Izamal (moyennant un court détour). Sa quiétude ne peut pas faire de mal, comparé à l’agitation constante de Mérida.


La ville a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco et quand on la visite, on comprend vite pourquoi.

Dans les ruelles de Campeche, les façades colorées des maisons se reflètent dans les flaques d'eau.
Les maisons colorées de Campeche

Contrairement aux autres villes coloniales situées à l’intérieur de la péninsule, Campeche a les pieds dans l’eau : elle borde le golfe du Mexique.

Il y a bien un malecon dans la ville, mais pas de plages. Quant à celles des environs, elles ne sont pas recommandées car elles sont polluées par les raffineries de la région : l’état de Campeche est le principal producteur de pétrole du pays.

Le malecond e Campeche, en front de mer (golfe du Mexique)
Le malecon

Campeche est la seule ville fortifiée de tout le Mexique, même si les murs d’enceinte ont presque tous disparu avec le temps.

Campeche : le bastion San Juan à la tombée de la nuit
Le bastion San Juan

Cette cathédrale n’est pas immense et pourtant, sa construction dura… 220 ans !

Campeche : la cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée Conception, la place de l'Indépendance ou zocalo, et les arcades
Notre-Dame de l’Immaculée Conception

Elle est située en plein coeur de la ville, bordant la place de l’Indépendance.

Campeche : la cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée Conception vue depuis la place de l'Indépendance ou zocalo

Si l’intérieur de la cathédrale n’a rien d’exceptionnel, le petit patio situé à ses pieds est, lui, assez agréable.

Campeche : l'entrée du patio aux pieds de la cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée Conception
L’entrée du patio
Campeche : la cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée Conception, vue depuis le patio
La cathédrale vue depuis le patio

Comme dans de nombreuses villes mexicaines, la place centrale ou zocalo, nommée place de l’Indépendance à Campeche, est un peu le coeur de la ville, même si c’est moins flagrant à Campeche qu’à Mérida ou Valladolid par exemple.

Campeche : la cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée Conception, la place de l'Indépendance ou zocalo

Au coeur de la place et au milieu de la verdure, un kiosque et des petits commerces : street-food, artisanat, etc.

Campeche : la place de l'Indépendance ou zocalo
La place de l’Indépendance
Campeche : la place de l'Indépendance ou zocalo

De chaque côté, elle est bordée de jolies arcades : jaunes d’un côté de la place, rouges de l’autre.

Campeche : les arcades font face à la place de l'Indépendance ou zocalo
Campeche : la cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée Conception, la place de l'Indépendance ou zocalo, et les arcades

Ce qui fait surtout le charme de Campeche, ce sont ses innombrables façades de maisons colorées.

Campeche : les ruelles bordées de maisons aux façades colorées
Campeche : les ruelles bordées de maisons aux façades colorées

La ville a en effet lancé une vaste opération de rénovation de son centre historique. Et si certaines façades sont encore défraîchies, des rues entières ont d’ores et déjà été refaites.

Campeche : les ruelles bordées de maisons aux façades colorées et au fond, la cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée Conception

La ville a beaucoup de charme et bénéficie en plus d’un gros avantage : elle n’est pas encore trop touristique, car elle est relativement éloignée du circuit que font la plupart des voyageurs dans le Yucatan.

Campeche : une porte colorée
Campeche : une porte colorée
Campeche : une porte colorée

Si l’on trouve des façades colorées dans les autres villes coloniales du Yucatan, ce n’est rien comparé au centre-ville de Campeche.

Campeche : une ruelle bordée de maisons aux façades colorées
Campeche : une ruelle bordée de maisons aux façades colorées. Au fond, 
l'église San Roque y San Francisquito.

Campeche : l'église San Roque y San Francisquito.
L’église San Roque y San Francisquito

Nous avons eu un coup de coeur pour Campeche : si nous devions n’en conseiller qu’une, ce serait celle-là…

Campeche : une ruelle bordée de maisons aux façades colorées, à la tombée de la nuit.

Bien sûr, on n’a que l’embarras du choix entre les différentes boutiques de souvenirs.

Mais nous en avons trouvé une qui sortait du lot : Mi cielo artesanal. Il s’agit d’une boutique de commerce équitable qui met en vente les oeuvres de plusieurs dizaines d’artisans locaux.

Elle est située à l’angle des rues 12 et 59, juste en face de l’église San Roque y San Francisquito.

Campeche : la boutique de souvenirs Mi Cielo Artesanal
Commerce équitable : la boutique Mi Cielo Artesanal
Campeche : la boutique de souvenirs Mi Cielo Artesanal

Vous voulez un aperçu de leurs produits artisanaux ? C’est ici : Mi Cielo Artesanal.


Nous avons choisi l’hôtel Maculis pour sa situation, à dix petites minutes à pied du centre-ville. Il est agréable et bien situé.

Prix : 59 euros par nuit la chambre pour 4 (juillet 2023).

L’hôtel Maculis sur Booking.

Campeche : les jardins de l'hôtel Maculis
Campeche : les jardins et la piscine de l'hôtel Maculis


Valladolid est une ville à taille humaine (50.000 habitants). Tout comme Mérida située plus à l’ouest, c’est une ville idéale pour séjourner quelques jours.

Valladolid (Mexique, Yucatan) : une ruelle et ses maisons colorées.

En effet, sa situation géographique permet de rayonner tout autour pour découvrir les nombreux sites d’exception situés à proximité, notamment les cités maya de Chichen Itza (à 42 km), Coba (à 60 km) et Ek Balam (à 28 km) ainsi que les nombreux cénotes de la région (lire notre article la magie des cénotes).


La ville est organisée tout autour de la place centrale et de son parc. C’est là que flânent aussi bien les habitants en famille que les touristes.

Valladolid (Mexique, Yucatan) : spectacle de danse traditionnelle du Yucatan, la Jarana, place centrale (ou zocalo).
Place centrale : la Jarana (danse typique du Yucatan)
Valladolid (Mexique, Yucatan) : spectacle de danse traditionnelle du Yucatan, la Jarana, place centrale (ou zocalo).

Il y a également de nombreux petits kiosques de souvenirs et de street-food qui ne désemplissent pas. C’est un lieu très agréable pour se balader.


La place est dominée par l’église San Servacio, la plus grande de la ville.

Valladolid (Mexique, Yucatan) : l'église San Servacio fait face à la place centrale (ou zocalo).

L’artère qui longe la place est bordée d’arcades typiques.

Valladolid (Mexique, Yucatan) : vue depuis les arcades, l'église San Servacio fait face à la place centrale (ou zocalo).

Page Facebook de l’hôtel San Clemente – Réserver par Booking

Valladolid (Mexique, Yucatan) : l'hôtel San Clemente, sa piscine et sa terrasse, font face à l'église San Servacio
L’hôtel San Clemente fait face à l’église San Servacio

Il y a également toutes les commodités autour, à quelques pas seulement : restaurants, commerces, souvenirs, et même le cénote Zaci, situé en plein centre-ville.




Les autres étapes de notre road trip dans le Yucatan :


SINGAPOUR, LA « VILLE-JARDIN »


Singapour doit ce surnom à son abondante végétation. Cette luxuriance s’explique par le climat en permanence chaud et orageux de la cité-état.

Le pays a beau être minuscule, il truste les premières places dans bon nombre de classements mondiaux : il possède le 5e IDH (Indice de Développement Humain ; à titre de comparaison, les États-Unis sont 11èmes et la France… 21ème !), mais aussi la 4e place financière, le 2e port derrière Shanghai et la 2e densité d’habitants derrière Monaco ! Voilà pour les généralités.

Singapour, 2e port du monde

Disposant d’une journée pleine pour visiter Singap’, nous jetons notre dévolu sur trois sites souvent présentés comme incontournables : les Jardins de la Baie, Little India, et l’emblème de la ville : le Merlion.


  1. Les jardins de la Baie
  2. Little India : le quartier indien de Singap’
  3. L’emblème de Singapour : le Merlion
  4. Quelques infos pratiques

Difficile de décrire ce site pharaonique. Il s’agit d’un parc sorti de terre en 2012, dans le but avoué d’améliorer la qualité de vie dans la cité grâce à une végétation abondante. Ces jardins sont situés aux pieds du fameux hôtel de luxe Marina Bay Sands, et sont constitués notamment de deux immenses serres, ainsi que de 18 « super-arbres » artificiels, hauts de 25 à 50 mètres.

Ce qui frappe dès qu’on pénètre à l’intérieur de ces dômes, c’est leur gigantisme. Ce sont d’ailleurs les deux plus grandes serres sans colonnes du monde.

Dans une atmosphère sèche, Flower Dome reproduit des écosystèmes subtropicaux des cinq continents, regroupés dans neufs jardins différents.

Des arbres impressionnants et millénaires alternent donc avec les milliers de fleurs multicolores, qu’on découvre au détour des allées, dans un décor grandiose.

Et que dire du deuxième dôme, Cloud Forest ! Dès l’entrée, on se retrouve face à la plus grande cascade du monde en milieu couvert.

Cette serre hors du commun reproduit le climat d’une forêt humide normalement située à 2000 mètres d’altitude.

L’immense colline artificielle est recouverte d’une végétation particulièrement abondante, au milieu de laquelle on peut se balader via une passerelle aérienne qui descend du sommet de la colline.


En provenance des deux dômes, quelques minutes de balade dans le parc suffisent pour arriver à l’orée d’une « forêt » particulière.

Il s’agit de grands arbres artificiels d’un nouveau genre, situés au milieu d’une verdure qui, elle, est bien réelle et bien vivante.

Leurs troncs sont colonisés par des milliers de plantes venues des cinq continents.

Adaptées à la vie en zone équatoriale, elles s’épanouissent toutes plus les unes que les autres.

Ce sont dix-huit « super-trees » en tout qui constituent cette « forêt » d’arbres artificiels.

A 22 mètres de hauteur, une passerelle serpente entre les arbres géants. On peut s’y balader et savourer une vue panoramique sur les arbres artificiels, sur la végétation réelle ainsi que, au loin, sur la ville et ses immeubles.

Le soir, au fur et à mesure que la lumière naturelle décline, les éclairages artificiels investissent les lieux.

Et c’est quand la nuit est tombée que vient le moment magique : celui du spectacle sons et lumières.

Les arbres prennent vie et changent en permanence de couleurs, au rythme de la musique.

Suivi par des centaines et des centaines de badauds assis aux pieds des arbres, le spectacle semble faire l’unanimité. Il se déroule dans une ambiance très agréable et s’avère tout simplement féerique.


Les Jardins de la Baie, malgré leur sens de la démesure, ont été conçus dans une optique exemplaire de préservation de l’environnement et de développement durable.

  • Une centrale à biomasse utilise les déchets végétaux pour produire chaleur, énergie et engrais.
  • La chaleur perdue est capturée pour assurer après traitement la climatisation des dômes.
  • Les dix-huit « super arbres » servent de sites de reproduction aux oiseaux et aux insectes.
  • Sur leurs « troncs » sont disposées plus de 160.000 plantes.
  • Enfin, ces arbres artificiels sont équipés de cellules photovoltaïques et d’un système de collecte des eaux pluviales.

Pour mettre le visiteur dans l’ambiance de ce quartier haut en couleurs, rien de mieux que de commencer par flâner dans les marchés indiens, où se mêlent harmonieusement les senteurs et les couleurs.

C’est un classique évidemment, mais toujours aussi efficace, même si la plupart des commerçants refusent d’être pris en photo.

Ça se comprend et ça se respecte bien sûr, mais on comprend bien que le tourisme de masse est passé par là…

Puis il ne faut pas manquer la fameuse maison colorée de Tan Teng Niah. Elle a la réputation (invérifiable) d’être la maison la plus colorée de toute l’Asie !

A quelques minutes de marche de là se trouve le temple hindouiste de Veeramakaliamman. Encastré entre les différents bâtiments du quartier, il ne saute pas spécialement aux yeux dans un premier temps.

Mais une fois à l’intérieur, le dépaysement est total.

La richesse des décorations, l’explosion des couleurs, la dévotion des croyants, tout est réuni pour rendre cette visite incontournable.

Sans transition, on remarque vite en se baladant dans les rues de Little India que c’est un quartier où le Street Art est assez présent.


Bon, disons-le d’emblée, ce site n’a rien d’exceptionnel. Pourtant, c’est celui qui est devenu l’icône de la ville dans l’inconscient collectif, ce qui le rend incontournable malgré tout.

Il s’agit d’un animal à tête de lion et au corps de poisson. Le célèbre et luxueux hôtel Marina Bay Sands lui fait face, derrière lequel ont pris racine les Jardins de la Baie évoqués plus haut.

.


→ Le Singapore Tourist Pass est une carte qui permet aux touristes de voyager de façon illimitée sur tout le réseau public (bus et métro), pendant 1 à 3 jours.

Prix : 10$/1 jour – 16$/2 jours – 20$/3 jours. A noter : il faut prévoir une caution de 10$.

  • Le moyen de transport le moins cher : le bus – Néanmoins, il peut être ralenti par le trafic. Le réseau est très pratique car il quadrille très bien la ville mais en contrepartie, il peut être difficile de s’y retrouver parmi toutes ces lignes de bus. Pour y remédier, le site StreetDirectory permet de calculer son itinéraire en quelques clics. Et pour avoir une vue d’ensemble, voici la carte de bus interactive : BusRouter.
  • Le plus rapide : le métro (MRT) – En moyenne, il suffit de 2 minutes entre chaque station en pleine ville, grâce à un réseau développé qui quadrille bien la ville lui aussi.
  • Le plus simple : le taxi – Les taxis sont équipés de compteurs donc il n’y a pas de surprise sur le prix à payer, à l’exception de l’existence de quelques suppléments : il suffit de questionner le chauffeur sur ce point avant le départ.

Le prix d’entrée pour visiter les deux conservatoires (Flower Dome et Cloud Forest) est de 28$ (ou 15$ de 3 à 12 ans).

A éviter : l’heure de pointe (de 16h00 à 19h00).

Le spectacle sons et lumières « Garden Rhapsody » est en accès libre. Seul l’accès à la passerelle qui serpente en hauteur de super-tree en super-tree est payant.

Le site : Gardens by the Bay


« Dormir bon marché à Singapour » est antinomique ! Il existe bien sûr quelques hébergements bon marché mais ils sont rares. Nous avons dégoté une chambre dans une auberge de jeunesse en pleine ville : pas chère, ses prestations sont toutefois au niveau du prix !


Les avantages :

  • Le prix : 30 euros la chambre pour 3 personnes, avec salle de bains et toilettes communes (la chambre était présentée sur le site d’Agoda comme une chambre pour 4 alors qu’il s’agissait en réalité d’une chambre pour 3 : le quatrième d’entre nous (c’est-à-dire moi !) a dormi par terre sur des couettes fournies par la réception car il n’y avait même pas assez de place pour poser un petit matelas !).
  • L’emplacement : situé à 20 minutes à pied du Merlion et donc non loin des Jardins de la Baie ; situé à 100 mètres de quatre lignes de bus différentes ; situé à proximité de bons petits restos.

Les inconvénients :

  • Pas de fenêtre (du moins dans notre chambre).
  • La superficie : environ 6 m2, pas un de plus !

Le lien : Jamilla Boutique Inn

Conclusion : cette auberge de jeunesse constitue une excellente formule d’hébergement si l’on veut faire des économies à Singapour et si l’on n’y reste que pour dormir. A l’inverse, évitez-la si vous souhaitez un peu de confort.


Cet hôtel de luxe est l’une des icônes de Singapour : emplacement idéal, vues imprenables, piscine à débordement (la plus grande du monde) sur le toit-terrasse, casino international, centre de massage, prestations de luxe diverses et variées…

Le lien : Marina Bay Sands

Tout est parfait dans cet hôtel, ou presque. Car les prix sont évidemment à la hauteur de tous ces avantages : à partir de 340 euros la chambre pour deux/trois personnes, et jusqu’à près de 1000 euros…


Thye Chong : situé en plein quartier de Little India (168, Norris road), à deux pas du superbe temple hindouiste, ce petit resto asiatique ne paye pas de mine.

Certes, ses normes d’hygiène ne sont pas aussi sur-aseptisées que nos normes occidentales, mais les plats sont vraiment succulents, pour un prix dérisoire.

A noter : certains plats peuvent être très épicés, il vaut donc mieux demander ce qu’il en est avant de commander…

Le Thye Chong

Le Makan Koryuri

Makan Koryuri : petit resto japonnais situé en plein quartier d’Arab Street (32, Kandahar street). Plats délicieux, accueil excellent, et bon rapport qualité-prix.


Hôtel de rêve pour un prix modique à Kuala Lumpur ? C’est ici…




LA MALAISIE

En provenance de Thaïlande, nous n’avons réellement prévu d’escales en Malaisie que dans deux endroits, mais quels endroits : Kuala Lumpur et les îles Perhentian. Nous avons également fait une brève halte dans le petit village côtier de Kuala Besut, principal point de départ vers les Perhentian…


  1. La capitale : Kuala Lumpur
  2. Le petit port de Kuala Besut
  3. Les îles Perhentian
  4. Infos pratiques


La capitale malaisienne n’aurait dû constituer pour nous qu’un simple transit entre la Thaïlande et les îles Perhentian. Pourtant, nous avions fait de Kuala Lumpur une étape incontournable de notre périple en Asie du Sud-Est. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous avions dégoté une adresse incroyable, celle d’une suite magnifique à un tarif défiant toute concurrence !

La vue depuis la terrasse située au 51e étage
La vue depuis la terrasse située au 51e étage

Il s’agit en fait d’un groupe immobilier qui loue, à bas prix, des suites et appartements de standing au sein d’un vaste immeuble. Ce dernier est idéalement situé, en plein cœur de Kuala Lumpur, pile en face des fameuses tours Petronas.

Son principal attrait ? Un rooftop de fou, avec une piscine à débordement qui offre une vue de dingue sur la ville.

Même par temps gris et avec une grue juste devant, ce rooftop est incroyable.

Pour nous qui avons moins de vingt-quatre heures à passer à Kuala Lumpur, le choix est vite fait, entre visiter la ville dans une chaleur suffocante pendant deux-trois heures, ou passer la fin de l’après-midi et la soirée à piquer des têtes dans cette piscine de rêve.

Depuis la terrasse de notre rooftop de luxe, la vue sur la ville est incroyable, avec en arrière-plan le soleil couchant qui se déchaîne.

Alors bien sûr, on a tendance à pester un peu contre ces maudites grues qui tentent de nous boucher la vue sur les fameuses tours Petronas.

Mais finalement, ce lieu est tellement incroyable que malgré tous leurs efforts, les deux grues ne parviendront pas à nous gâcher le plaisir de nous trouver dans un endroit pareil.

Si j’osais, je mentionnerais quand même un « inconvénient » de cette tour : la vue est telle depuis la grande baie vitrée de notre chambre qu’il est difficile de fermer l’œil, ce dernier étant plus attiré durant toute la nuit par la vue sur la ville éclairée qui s’étend aux pieds de notre lit, que par l’envie de dormir !

Le lendemain matin avant de partir, nous comprenons comment Kuala Lumpur a fait pour se moderniser autant : elle a rasé ses quartiers modestes les uns après les autres pour que les promoteurs les remplacent par des tours. Aux pieds de celle dans laquelle nous nous trouvons survit pourtant l’un de ces quartiers. Mais pour combien de temps encore ?…


Ce petit port de 16.000 habitants constitue le principal point de départ vers les Perhentian, et il est donc surtout fréquenté par les voyageurs de passage qui se rendent dans le petit archipel voisin.

Même si elle n’est pas d’une propreté absolue, la plage située face aux Perhentian permet d’aller se rafraîchir.

L’avantage de passer une nuit à Kuala Besut, c’est qu’on peut acheter les tickets de bateau pour les Perhentian la veille. Ainsi, on est sûr d’avoir une place dans le premier bateau du lendemain matin.

Car en effet, s’il n’est pas difficile de se procurer des billets (il suffit pour cela de se rendre sur la jetée d’où partent quotidiennement de nombreux bateaux), les premiers départs du matin sont souvent complets.

La foudre s'abat sur l'océan (au fond)
Au fond, la foudre s’abat sur l’océan


Les îles Perhentian sont situées en Mer de Chine méridionale, à vingt kilomètres des côtes malaisiennes.

Elles sont composées de deux îles principales qui reçoivent les touristes, et d’une poignée d’îlots inhabités.

Presque entièrement recouvertes d’une forêt tropicale, elles sont délimitées soit par des plages de sable blanc bordées de cocotiers, soit par de gros rochers polis par le temps, rappelant (un peu) ceux des Seychelles.

La mer turquoise et translucide héberge une grande diversité d’habitants : poissons-clowns à gogo, poissons-anges, bénitiers, tortues marines, requins de récifs et tant d’autres, qui évoluent tous au milieu de coraux multicolores.

Un requin pointe noire juvénile

Le petit archipel faisant partie d’un parc marin, la pêche y est interdite afin de préserver cette faune plutôt riche.

Grâce à leur beauté, ces îles constituent une destination touristique de premier choix. Les hébergements, aux tarifs le plus souvent très accessibles, sont tous situés sur les deux îles principales : Perhentian Besar (qui signifie la « grande ») et Perhentian Kecil (qui signifie la « petite »). Quant aux habitants, ils vivent dans l’unique village de l’archipel, situé sur la côte est de Perhentian Kecil.

Ce décor idyllique étant posé, que peut-on faire aux Perhentian ? En gros, trois choses : du farniente de plage en plage, une visite du village de pêcheurs, et admirer les fonds marins, en snorkeling ou en plongée.


C’est le menu de base d’un séjour aux Perhentian ! Les plages les plus fréquentées sont celles situées aux pieds des hôtels, même si ce n’est pas non plus la grande foule.

En marchant un peu, on peut trouver des plages très peu fréquentées.

Aux Perhentian, les plages sont toutes dominées par la forêt tropicale.

Sur Perhentian Besar (la grande), il existe d’ailleurs un court sentier de randonnée qui traverse la forêt : le trajet dure une quinzaine de minutes.

Certes, ce n’est pas la forêt vierge dans toute sa splendeur, mais tous les sens sont aux aguets quand même : les cris d’animaux, oiseaux et autres, sont omniprésents surtout au petit matin, et on y croise régulièrement des varans, des singes, des chauves-souris, voire parfois des serpents.

A noter que les varans (1,50 mètre de long, queue comprise) sont totalement inoffensifs tant qu’on ne les provoque pas.

Au bout de la balade, les quelques plages qui se succèdent récompensent les marcheurs.


Situé sur Perhentian Kecil (la petite), ce village est peu fréquenté par les touristes.

Sa principale curiosité est sa jolie mosquée blanche, en partie construite sur pilotis.

Les touristes, hommes et femmes, peuvent s’y rendre en veillant à porter une tenue correcte (pas de maillot de bain…).

Sur les plages du village, les bateaux de pêcheurs sont omniprésents, la pêche étant ici l’activité principale des habitants.


Plus encore que les plages, les fonds marins constituent certainement la principale attraction des Perhentian.

Ce site incontournable est situé sur la côte ouest de Perhantian Besar (la grande).

Sur cet excellent spot, il faut ouvrir les yeux dès les premiers mètres passés sous l’eau. Car au bord de la plage, de nombreux requins juvéniles pointe noire se baladent aux milieu des baigneurs, lesquels ne les voient d’ailleurs pas, la plupart du temps !

Du haut des soixante centimètres de long qu’ils atteignent péniblement, ces petits squales ont déjà une attitude de prédateurs très belle à observer sous l’eau, même s’ils sont inoffensifs pour les humains.

Puis il faut nager au-delà de la digue, où se situe un herbier à quatre ou cinq mètres de profondeur environ.

Car c’est là que viennent brouter les tortues, en toute quiétude malgré la présence de snorkelers.

L’inconvénient du site, c’est qu’on n’y est pas tout seul ! Il y a notamment des bateaux qui déversent chacun, à tour de rôle, une dizaine de passagers qui sont tous harnachés d’un gilet de sauvetage flashy, car ils sont issus de pays de la région dans lesquels on n’a pas la chance d’apprendre à nager à l’école.

Ce qui présente à l’inverse un avantage : ils sont bloqués à la surface par leur gilet et ne peuvent pas descendre au fond en apnée, où l’on se retrouve donc tout seul avec les tortues. Un pur bonheur.

Ainsi, on peut enchaîner les apnées en toute tranquillité et approcher ces gracieux reptiles marins de près, voire de très près, sans jamais les perturber.

Le seul impératif, c’est de ne pas les toucher car de toute évidence, les tortues n’aiment pas ça : elles se dégagent assez brusquement dès qu’un nageur pose la main sur elles. Ce qui n’est hélas pas si rare…

Toutes les cinq à dix minutes, elles remontent brièvement à la surface pendant une poignée de secondes, afin de prendre une bonne bouffée d’air.

Les rayons du soleil n’étant quasiment plus filtrés par l’eau au fur et à mesure que les tortues approchent de la surface, c’est le moment où leur carapace s’illumine en retrouvant toutes ses couleurs naturelles.

Apparemment, elles viennent se nourrir là tous les jours. Nous avons été deux fois sur ce superbe spot, et nous avons rencontré deux tortues à chaque fois.

Passer trois quarts-d’heure à une heure avec elles dans l’eau tiède est une expérience fabuleuse pour qui aime les animaux et la mer. Même si de leur côté, les tortues nous auront royalement ignorés de bout en bout !

D’un point de vue purement pratique, pour se rendre sur ce spot en bateau, il faut bien préciser au chauffeur « Turtle Point » et non pas « Turtle Beach », qui est une plage située plus au nord et qui n’a rien à voir…


On peut faire du snorkeling à peu près partout aux Perhentian même si aux abords des plages, on trouve pas mal de coraux morts.

Car si le petit archipel se trouve au beau milieu d’une zone protégée, la mentalité de quelques habitants et le comportement de certains touristes tardent à évoluer !

Un pomacentrus

Il n’est pas rare de voir l’ancre des bateaux racler le fond et donc les coraux, ou encore les touristes les détruire à coups de palmes.

Il faut donc s’attendre à trouver des zones de coraux morts en alternance avec de superbes patates de corail, quand on fait du snorkeling aux Perhentian.

Un couple de seiches

Un poisson-coffre
Un bénitier

Parmi les nombreux spots de snorkeling de ces îles, on peut noter celui de Shark Point, où il est souvent possible d’approcher des requins pointe noire adultes nager entre les coraux et la surface, parfois à seulement deux ou trois mètres de profondeur. Il est également possible d’y plonger avec bouteille (voir ci-dessous).

Sites de snorkeling : voir nos infos pratiques en fin d’article.


On trouve des spots de plongée tout autour des îles Perhentian. Nous en avons testé quatre, dont celui considéré par beaucoup comme étant le plus beau de l’archipel : Tokong Laut. Globalement, ils nous ont tous semblé assez poissonneux.


Pour nous, cette plongée s’avère moyenne, ce qui peut s’expliquer par le temps maussade ce jour-là, et donc le manque de lumière et de couleurs qui va avec. De plus, c’est la seule plongée où nous n’apercevons pas la moindre tortue. Le poisson que nous croisons le plus souvent est le poisson-clown. A noter aussi quelques idoles maures et une grosse raie pastenague.


Ce spot est fréquenté par quelques requins pointe noire adultes, d’où son nom, bien qu’on ne puisse pas être sûr d’en voir à chaque fois.

Plongée à Shark Point

Dès le début de la plongée, nous avons la chance d’en apercevoir un. Il fait un aller-retour sous nos yeux mais un peu trop loin de nous – à une dizaine de mètres – pour que nous puissions bien l’observer. Nous n’en verrons pas d’autres.

Un requin pointe noire passe furtivement au loin

Ce joli spot nous offre néanmoins plein d’autres poissons.

Une raie pastenague à pois bleus à l’abri des coraux
Un platax


Ce spot est situé en face de Turtle Point. Malgré des conditions à nouveau défavorables (peu de lumière et de couleurs), nous nous régalons : une tortue posée sur les coraux, un banc de sept ou huit perroquets à bosse gros et massifs, un requin-nourrice juvénile posé sur le fond et roupillant tranquillement à l’abri d’un rocher…

Poissons perroquets à bosse


Encore une fois, le manque de lumière et de couleurs (également dû en partie à la profondeur cette fois-ci) ne nous permet pas de savourer ce spot comme il le mérite. Néanmoins, nous sentons bien tout son potentiel car la plongée est vraiment belle quand même.

Poisson-ballon étoilé

Sur ce site très poissonneux, on rencontre un peu de tout : gros poissons porc-épics, murènes, tortues vertes, poissons-anges, poissons-papillons, balistes… Un régal !

Le spot de Shark Point, pendant le briefing qui précède la plongée
Plongée sur Tokong Laut: le briefing qui précède la plongée

Quel club de plongée ? Voir nos infos pratiques ci-dessous.

Le Victoria Home Platinum Suites est un grand immeuble idéalement situé, en plein cœur de Kuala Lumpur, pile en face des fameuses tours Petronas. Ses appartements de standing se louent à un tarif abordable.

Pour réserver, on peut passer par les principales centrales de réservations :

Booking (Platinum KLCC by Victoria Home)

Agoda (Victoria Home)

→ Prix (selon les centrales) : à partir de 114 euros l’appartement pour quatre à six personnes, à partir de 40 euros la chambre pour deux. A nos dates en plein mois de juillet, nous avons payé 124 euros pour quatre :

Notre appartement entièrement équipé était situé au 43e étage. Sa superficie s’élevait approximativement à une centaine de mètres carrés.

→ Équipements : la piscine à débordement sur la terrasse du 51e étage domine la ville, et est accessible sans supplément : elle est incluse dans le prix, de même qu’une salle de sport.

→ A proximité :

  • Métro à 5 minutes à pied (station Bukit Nanas)
  • Centre commercial avec une vaste galerie marchande
  • Restaurants
  • Banques
  • Les tours Petronas sont à 15 minutes à pied.

Voilà, vous savez tout sur ce lieu rare : y’a plus qu’à…


Rumah Hentian Ayah : petite maison d’hôtes qui ne paye pas de mine mais très correcte, avec un personnel discret mais serviable.

La vue depuis la chambre

L’embarcadère des ferrys pour les Perhentian est à cinq minutes à pied. Également à proximité : plage, centre-ville, port de pêche, restaurants et petits commerces.

Il y a quatre chambres (de 3 à 4 personnes) avec lits superposés. Elles sont petites mais correctes, et climatisées.

Prix : 20 à 27 euros par nuit et par chambre.


Dépourvues d’aéroport, les Perhentian sont accessibles en bateau, tant mieux pour la planète ! Le principal port de départ pour les Perhentian est la petite ville de Kuala Besut, située sur la côte, à 20 kilomètres des îles.

Plusieurs bateaux font le trajet quotidiennement : on achète les billets sur l’embarcadère et on prend le prochain bateau. A noter qu’à bord, chaque passager doit donner le nom de son hôtel, pour que le chauffeur puisse organiser sa tournée en arrivant dans les îles.

Attention : il arrive que les bateaux soient pleins (notamment les premiers départs du matin, qui permettent de profiter pleinement de la première journée aux Perhentian) : il faut alors attendre le bateau suivant. On peut donc acheter le billet soit la veille si l’on passe la nuit à Kuala Besut, soit tôt le matin avant le premier départ, soit en réservant ici, soit enfin à l’aéroport de Kota Bharu.

L’aéroport le plus proche de Kuala Besut est celui de Kota Bharu, à 56 kilomètres de là. Le trajet se fait soit en taxi (durée : 1h00 – Prix : 25 à 30 euros), soit en bus (durée : 1h15 – Prix : 8 euros).

Enfin, on peut faire le trajet Kuala Lumpur – Kuala Besut en bus (durée : 9h00 – Prix : 10 à 13 euros – Distance : 530 km)


La période idéale court de janvier à mai (idéalement février). Précipitations mensuelles min/max : 50/120 mm.

C’est correct de juin à septembre. Précipitations mensuelles min/max : 130/160 mm.

La période à éviter, extrêmement pluvieuse, va d’octobre à décembre. Précipitations mensuelles min/max : 220/470 mm.

La température est chaude toute l’année, entre 29° (novembre à janvier) et 32° (avril à août).

Enfin, la température de la mer est agréable toute l’année : 27° à 30° !

Voir le climat détaillé des îles Perhentian


Il n’y a aucune route aux Perhentian, le seul moyen de transport est donc le bateau-taxi. En effet, la végétation tropicale qui recouvre les îles empêche d’en faire le tour à pied. On trouve facilement des bateaux-taxis à peu près partout. Il existe des pratiques tarifaires que tout le monde respecte, donc les prix sont rarement négociables (selon le trajet, entre 5 et 25 Ringgit, soit entre 1 et 5 euros environ).


Pour trouver les bons spots de snorkeling, on peut s’adresser aux clubs de plongée qui organisent des tours de snorkeling.

Pomacentrus au-dessus d'un platier de corail aux îles Perhentian (Malaisie)

On peut également rejoindre ces sites en bateau-taxi : les chauffeurs connaissent les bons coins et sont de bon conseil. Il est possible de louer le matériel de snorkeling sur place, même si en termes de qualité il est préférable d’avoir son propre matériel.

Le poisson-clown est omniprésent aux Perhentian

On peut mettre la tête sous l’eau avec un masque à peu près n’importe où autour des îles Perhentian, mais voici les meilleurs spots de snorkeling que nous avons trouvés (et le premier est carrément incontournable) :

1 – Turtle Point : il est situé à l’ouest de Perhentian Besar. Bon à savoir : quand on demande à un chauffeur de bateau-taxi de s’y rendre, il ne faut pas confondre avec Turtle Beach qui est une simple plage, située plus au nord, et qui n’a rien à voir.

Turtle Point est un spot de snorkeling incontournable…
… où l’on peut approcher les tortues de très près.

Attention : le spot de snorkeling est situé quelques mètres à l’extérieur des zones de baignades, en plein dans la zone de passage des bateaux qui vont et viennent à la plage.

Les pilotes y sont habitués et font donc très attention, mais les snorkelers doivent aussi être vigilants et lever la tête chaque fois qu’ils entendent un bateau arriver.

Une tortue et son remora à Turtle Point

2 – Shark Point : il est situé au sud-ouest de Perhentian Besar. On y croise régulièrement des requins pointe noire qui nagent entre les coraux et la surface, parfois à deux ou trois mètres de profondeur à peine. Le site de plongée est situé juste à côté, à une profondeur à peine plus importante (10 mètres).

3 – Tanjung Batu Lochek : il est situé à la pointe sud-ouest de Perhentian Besar, à proximité de Shark Point. Le site est incroyablement poissonneux, avec notamment des centaines de poissons-demoiselles au-dessus des coraux, dans à peine un à deux mètres de profondeur. On dirait un aquarium, à tel point que je soupçonne le site de faire régulièrement l’objet de nourrissage pour attirer les poissons et donc indirectement, les clients…

Les eaux miraculeuses de Tanjung Batu Lochek

Ce spot est accessible à pied depuis les hôtels de la côte ouest (Suhaila Palace, Coral View etc.), ou en bateau-taxi. Il est posé au milieu d’une superbe anse où la mer reflète la couleur vert-émeraude de la forêt-vierge qui la surplombe. La plage est cernée par de jolis rochers que la mer et le temps ont poli. Le spot est visible depuis la rive car il y a un petit ponton flottant, qu’on peut rejoindre en quelques coups de palmes.


Perhentian Dive Center : club situé au sud-ouest de Perhentian Besar. Le club est sérieux, le matériel récent, le personnel compétent et accueillant, et les plongées se font dans les règles de sécurité.

Prix – Le tarif (équipement compris) est dégressif : de 95 Ringgit la plongée unique (environ 20 euros) à 75 Ringgit par plongée (environ 16 euros) pour 10 plongées et plus.

Universal Diver : club sérieux situé à l’ouest de Perhentian Besar, matériel récent, personnel compétent, plongées dans les règles de sécurité.

Prix – Le tarif (équipement compris) est similaire à celui du Perhentian Dive Center : de 95 Ringgit la plongée unique (environ 20 euros) à 75 Ringgit par plongée (environ 16 euros) pour 10 plongées et plus.

Et plouf !


Suhaila Palace – Comme tous les hôtels ici, le Suhaila Palace a les pieds dans l’eau. Les chambres sont propres et confortables. Surtout, l’accueil y est exceptionnel, de la part de sa patronne (surnommée Mister President) et son adjointe (Atom) : nous y avions réservé 7 nuits mais des travaux bruyants dans l’hôtel mitoyen à notre chambre nous ont empêchés de dormir. L’hôtel étant complet, Mister President a accepté sans sourciller d’annuler nos 5 dernières nuitées sans frais, et nous a carrément recommandé un autre hôtel voisin.

A noter que les 2 chambres pour quatre personnes sont au rez-de-chaussée et ne comportent pas de fenêtres. Les 8 chambres pour deux sont à l’étage avec une grande terrasse commune et une belle vue sur la mer. L’hôtel est situé juste à côté d’un club de plongée (Universal Diver).

Prix : à partir de 35 euros par nuit la chambre pour deux personnes.

New Cocohut Chalet

Chalets tout confort posés sur une jolie plage. Très bon accueil. Grand restaurant qui surplombe la mer.

Prix : il varie selon la saison (basse / haute / et en juillet août : super haute !)

Le tarif minimal (= chalets « Deluxe ») par nuitée pour un chalet de deux personnes est de 180 Ringgit (environ 39 euros) en basse saison, et de 330 Ringgit (72 euros environ) en « super haute » saison.

La vue depuis le balcon d’un chalet « Deluxe » (= de base)

Les chalets situés sur la plage ainsi que ceux qui surplombent la mer sont plus chers (430 Ringgit/94 euros environ en « super haute » saison).


Kuala Lumpur en bref…

Kuala Besut : la porte d’entrée vers les Perhentian

Les Îles Perhentian : le petit archipel idyllique

Malaisie : infos pratiques



Lire l’article sur la Thaïlande




LA THAÏLANDE

Le regard bienveillant d’un moine bouddhiste

La Thaïlande est la première partie de notre périple en famille en Asie-du Sud-Est, juste avant la Malaisie et Singapour.

Une capitale trépidante, une rivière mythique, un peuple souriant, des temples et des bouddhas partout, des cascades paradisiaques, et des animaux côtoyés de très près, voici en quelques mots le sommaire d’un séjour inoubliable en Thaïlande…

Il manque juste à notre programme ce dont tout le monde rêve : les îles paradisiaques de la mer d’Andaman ! Pourtant, elles nous font bien rêver nous aussi, mais nous sommes en juillet et en cette saison, le temps y est mauvais. D’où l’idée de terminer notre périple asiatique en descendant jusqu’en Malaisie pour trouver des îles où il fait beau à cette période de l’année : les îles Perhentian

Cet article est très détaillé donc il est assez long, mais pour obtenir les infos plus rapidement, il vous suffit de naviguer dans l’article à l’aide des liens du sommaire :


  1. Bangkok, première ville touristique du monde !
  2. Ayyuthaya, la « Cité Scintillante »
  3. Le long du Mae Klong et le Railway Market
  4. Le marché flottant de Damnoen Saduak
  5. Kanchanaburi : le pont de la rivière Kwaï et les éléphants
  6. Les chutes d’eau : Sai Yok Noi et Erawan
  7. Infos pratiques

Et au cas où, les deux articles les plus lus sont directement accessibles ici :



Bangkok fait partie des villes les plus visitées au monde. Selon le classement des villes les plus touristiques de la planète en 2019, la capitale thaïlandaise se situait même à… la première place ! Devant Paris (2e) et Londres (3e), excusez du peu. Et s’il est évident que certains quartiers de la ville ne présentent pas spécialement d’intérêt, d’autres sites en revanche constituent de pures merveilles et justifient un tel classement.

Petit tour d’horizon de tout ce que nous avons pu voir à Bangkok en moins de quarante-huit heures.


Ce magnifique temple bouddhiste est l’un des plus anciens du pays.

En pénétrant dans son enceinte, il est important de se rappeler qu’avant d’être un site qui se visite, c’est surtout un lieu de culte et de méditation très fréquenté par les bouddhistes. Ainsi, une tenue correcte et un comportement respectueux sont exigés.

Le temple est composé de plusieurs bâtiments à l’architecture dépaysante pour les occidentaux que nous sommes, abondamment décorés de mosaïques multicolores.

A l’intérieur des bâtiments, les bouddhas sont omniprésents et rivalisent de sérénité.

Le plus grand et le plus impressionnant d’entre eux, c’est Bouddha couché, représenté sur son lit de mort juste avant d’atteindre le Parinirvāṇa (la fin de l’existence physique pour qui a atteint l’éveil).

Ce magnifique bouddha est entièrement recouvert de feuilles d’or.

La salle qui l’accueille, bien que très grande, semble trop exiguë pour cette statue qui en impose : 46 mètres de long sur 15 de haut.

Et que dire de ses pieds, qui sont au moins aussi beaux que tout le reste : incrustés de nacre, ils représentent les 108 actions qui ont permis à Bouddha d’atteindre la perfection.

Détail de la plante d’un pied de Bouddha

Un peu plus loin se trouve le sanctuaire principal : l’Ubosot. A l’intérieur, on retrouve Bouddha, mais assis cette fois. C’est en dessous de cette statue toute en or et en cristal que sont conservées les cendres du célèbre roi Rama Ier (1737-1809).

A noter enfin que dans l’enceinte du Wat Pho, on trouve également une école de médecine et de massages traditionnels, qui fut créée pour assurer la transmission des savoirs ancestraux.

Aujourd’hui, elle assure la formation des étudiants venus du monde entier. Les visiteurs peuvent d’ailleurs se faire masser dans les règles de l’art, même si l’attente peut parfois être un peu longue… Le site officiel :  école de médecine et de massages traditionnels,


Bien que bouddhiste, c’est à un dieu hindou, Aruna, que le temple doit son nom : Aruna symbolise l’aurore, et le Wat Arun voit chaque matin la première lumière du jour éclairer sa superbe façade…

Ce temple est devenu au fil du temps le symbole de Bangkok, on le retrouve d’ailleurs souvent en photo sur la couverture des magazines.

De près, on constate que c’est une infinité de petites mosaïques colorées qui constituent ce gigantesque ensemble.

Si l’escalier du prang central est très abrupt (le prang étant une tour typique de style khmer, en général richement sculptée), c’est pour évoquer la grande difficulté qui existe à atteindre les niveaux supérieurs de l’existence, selon les préceptes bouddhistes.

Une partie seulement des escaliers du prang central (72 mètres de haut) est ouverte au public, ce qui est suffisant pour avoir une jolie vue sur Bangkok quand le temps s’y prête… ce qui n’était pas le cas le jour de notre visite !


Tous les bangkokiens que nous rencontrons nous le disent : parmi toutes les merveilles de leur ville, le summum, c’est le Wat Phra Kaeo.

Il est situé à l’intérieur du domaine royal, lequel est lui-même cerné par une muraille blanche crénelée longue de deux kilomètres.

L’origine du site date de la fin du 18e siècle, lorsque le roi Rama Ier fonda officiellement Bangkok pour en faire la nouvelle capitale du pays. Il décida d’y construire un temple qui devait surpasser ceux des capitales précédentes, Ayutthaya et Thonburi.

Ce temple, ou plus précisément cette enceinte sacrée, c’est le Wat Phra Kaeo : il comprend notamment un ubosot (bâtiment principal d’un temple) abritant le fameux Bouddha d’Émeraude, ainsi qu’un ensemble comportant divers édifices, stèles et autres statues de toute beauté.

Photographier le Bouddha d’Émeraude est interdit, mais vous pouvez le voir ici.

A noter que le Bouddha d’Émeraude… est en jade !

L’architecture raffinée des différents édifices est embellie par le remarquable travail de décorations à base de feuilles d’or, de porcelaine, de céramiques, ou encore d’incrustations de nacre… Certains bâtiments sont carrément recouverts d’une pluie de dorures.

Le Phra Mondop est une magnifique bibliothèque. Elle renferme notamment de vieux livres en feuilles de palmier contenant des textes bouddhiques anciens. Ces pièces rares et fragiles sont précieusement conservées à l’intérieur.

On ne peut admirer cet incroyable bâtiment que de l’extérieur, ses salles étant fermées au public.

Le Prasat Phra Thep Bidon est le Panthéon Royal. Il contient des statues grandeur nature de tous les rois de la dynastie Chakri, laquelle est toujours au pouvoir.

Il se caractérise par la dominante bleue des innombrables céramiques qui le décorent.

Le Prasat Phra Thep Bidon

Le site comprend également plusieurs chedis dorés (constructions bouddhistes en forme de tours coniques).

Au pied de l’un d’entre eux, de jolies créatures mythologiques multicolores semblent s’amuser.

Pour résumer, le Wat Phra Kaeo permet d’en prendre plein les yeux. La richesse des décorations, l’explosion des couleurs et le raffinement de l’architecture font de ce site un pur joyau.

Ce site somptueux est incontournable à Bangkok.


Nombreuses sont les grandes villes à travers le monde qui possèdent un quartier chinois, mais celui de Bangkok est l’un des plus grands.

Lorsqu’on pénètre dans ce quartier, on est frappé par la frénésie qui l’anime et qui met nos sens en éveil : ça grouille de voitures et de piétons, les gaz d’échappements se mêlent aux parfums de la cuisine de rue, les tuks-tuks pétaradent haut et fort, les innombrables enseignes éclaboussent les rues de toutes leurs couleurs…

Il est très agréable et dépaysant de se balader dans le dédale de ruelles qui sont tantôt bordées de magasins, tantôt dédiées au marché.

Dans ce quartier réputé pour sa gastronomie, la rue présente toujours de quoi se nourrir et se régaler.

Si l’on manque de temps pour visiter Chinatown, alors il faut privilégier la tombée de la nuit. Car c’est le moment où les rues se transforment en un restaurant géant, pendant que toutes les enseignes multicolores s’illuminent d’un seul coup.


Fondée en 1350, Ayutthaya, surnommée la « Cité Scintillante », fut la capitale du royaume de Siam pendant quatre siècles. Elle fut l’une des villes d’Asie du Sud-Est les plus prospères de son époque, et figura même parmi les plus grandes villes du monde au 18e siècle.

Bien que son nom d’origine sanskrite signifie « qui ne peut être conquis », elle finit bel et bien par être pillée puis détruite par le voisin birman en 1767. Ensuite, la cité tomba en ruines petit à petit.

Wat Phanan Choeng

Aujourd’hui, les vestiges de ses dizaines de temples témoignent de sa grandeur passée. Ce sont eux qui valent à la ville d’être classée au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, et qui font de la Cité Scintillante une étape incontournable de la Thaïlande.

Ayutthaya est traversée par plusieurs cours d’eau, sur lesquels c’est un vrai régal de se déplacer pour découvrir les nombreux temples qui embellissent les rives.

Poissons-chats

Ceux qui veulent découvrir des temples n’ont que l’embarras du choix à Ayutthaya.

Mais avant de vous montrer ceux que nous avons visités, une toute petite leçon d’architecture bouddhiste s’impose :


Voici une liste, évidemment subjective, de quelques-uns des plus beaux temples d’Ayutthaya, à ne rater sous aucun prétexte.


Construit en 1324.

Bien qu’il soit très prisé des touristes, il ne faut pas passer à côté de ce temple.

Bouddha, bouddhiste et chat

Car son principal joyau, c’est l’immense Bouddha doré qu’il abrite (19 mètres de haut). Particulièrement vénéré des bouddhistes, il est enserré dans une salle presque trop petite pour lui, et richement décorée. L’ensemble est somptueux.


Proche du palais royal d’Ayutthaya, il servait de temple royal. C’est l’un des temples les plus importants d’Ayutthaya. Ses vestiges sont situés dans une zone arborée, ce qui rend la visite particulièrement agréable, notamment par temps chaud.

Il est situé sur le même site qu’un autre temple très intéressant mais plus récent (voir plus bas) : Wiharn Phra Mongkon Bophit.


Construit en 1630.

Situé sur la rive du fleuve Chao Phraya, ce célèbre temple est l’un des plus réputés d’Ayutthaya.

Le roi Prasat Thong le fit ériger en hommage à sa mère. Aujourd’hui, ce temple est plutôt bien conservé.

Le meilleur moyen pour s’y rendre est le bateau, et le moment idéal pour le découvrir est le soir au coucher du soleil.

S’il ne fallait voir qu’un seul temple à Ayutthaya, ce serait peut-être bien celui-là…



Construit en 1353.

En arrivant par la rivière, ce sont quatre statues étonnantes qui accueillent les visiteurs.

Ce qui attire l’œil d’emblée, c’est ce prang tout blanc qui domine les lieux.

A ses pieds, une armée de bouddhas veille paisiblement sur le site.


Construit en 1395.

Le nom de ce temple signifie la montagne dorée. Peu fréquenté, il est assez différent de la plupart des temples de la région, que ce soit par sa couleur ou son architecture.

En haut des escaliers qui permettent de monter dessus, la vue sur les rizières environnantes vaut le coup d’œil.


La visite de ce site est rapide. En effet, outre un grand bouddha couché (environ 40 mètres de long sur 8 mètres de haut), il subsiste simplement un prang qui domine quelques ruines.

Ce bouddha est parfois drapé d’orange, mais pas le jour de notre visite.


La date précise de sa construction n’est pas connue avec certitude, mais il daterait de la fin du 14e siècle.

Ce temple est l’un des plus visités de la région. C’est ici que l’on trouve notamment la fameuse tête de Bouddha enserrée dans les racines d’un banian.

Lorsque les birmans détruisirent une bonne partie d’Ayutthaya au 18e siècle, ils décapitèrent avec acharnement presque tous les bouddhas de Wat Mahathat. Selon la légende, l’une des têtes coupées roula jusqu’à un banian qui la recueillit dans ses racines. Aujourd’hui sacrée, elle est vénérée par les bouddhistes.

Pour le reste, bien qu’une bonne partie du temple soit en ruines, il est intéressant à découvrir.


Situé juste à côté de Wat Phra Si Sanphet (voir plus haut), on peut faire d’une pierre deux coups : ils sont si proches qu’il est presque impossible de visiter l’un sans visiter l’autre !

Au fond : Wihan Phra Mongkhon Bophit - Au premier plan : Wat Phra Si Sanphet

Le Wihan Phra Mongkhon Bophit est notamment réputé pour abriter un superbe bouddha doré, haut d’une dizaine de mètres.


Construit en 1357.

Ce vaste temple est l’un des plus anciens de Thaïlande.

Outre de beaux alignements de bouddhas drapés d’orange, ce temple est réputé notamment pour son grand chedi, que l’on peut voir de très loin : il commémore une grande victoire d’Ayutthaya sur l’envahisseur birman, en 1592.

Ce temple est très fréquenté, et nombreux sont les fidèles qui s’y pressent pour venir prier.


Le Mae Klong est un fleuve qui se jette dans le golfe de Thaïlande à Samut Prakan, à 80 kilomètres au sud-est de Bangkok. Sur ses berges est situé le fameux Railway Market, ce marché situé sur une voie ferrée, dont il se retire en quelques secondes pour laisser passer les trains !

De toute évidence, cette petite ville de 50.000 habitants est orientée vers la pêche. Pourtant, de nombreux chalutiers sont bloqués à quai, certains dans un état de décrépitude avancée.

En effet, la Thaïlande n’ayant pas toujours respecté certains règlements internationaux, elle est aujourd’hui sanctionnée par quelques restrictions en matière de pêche dans le golfe de Thaïlande.

Toujours est-il que l’on croise de nombreux habitants sur de petites embarcations, qui viennent prélever péniblement de quoi nourrir leur famille. En effet, les poissons qu’ils  réussissent à sortir de leurs filets sont aussi rares que petits.

Régulièrement, un varan ou deux passent par là, longeant la coque des bateaux à quai, à la recherche d’un peu de nourriture, sous l’œil imperturbable des pêcheurs.


A quelques encablures du port, un temple bouddhiste est situé au bord de l’eau lui aussi.

Sa jolie façade ornée de têtes d’éléphants change un peu des temples habituels.

Aux abords, quelques moines bouddhistes s’affairent, au milieu d’une multitude de chiens qui ont trouvé refuge ici.

J’essaie de discuter avec l’un des moines mais il ne parle que le thaï.

Qu’importe. Il sourit beaucoup et quand je lui montre le temple, il va aussitôt en chercher les clés pour m’ouvrir les portes. C’est ainsi que je me retrouve avec un temple pour moi tout seul !

Pas un seul touriste aux alentours, juste ce moine souriant et moi.

C’est un vrai privilège qu’il m’offre là. Il semble aussi heureux de m’accueillir ici que je le suis de pouvoir profiter de ce joli temple vide, ce qui me change des temples plus ou moins fréquentés d’Ayutthaya.


Si ce marché est si atypique, c’est parce que, comme son nom l’indique, il est situé sur une voie de chemin de fer… en activité ! Tous les jours, le train en provenance ou à destination de Bangkok traverse ce marché.

Il arrive au ralenti et au fur et à mesure qu’il avance, les commerçants remballent les uns après les autres leurs marchandises à toute vitesse. Peu avant l’arrivée du train, ils plient leur étal, le train les frôle et dès qu’il est passé, ils remettent tout en place, comme si de rien n’était.

Lire la vidéo (voir après 2 mn 15 s) : Railway Market Train.

Nous nous sommes rendus à ce marché un soir mais nous n’avons pas pu assister au spectacle puisque le train était sagement garé, en attendant l’horaire de départ du lendemain…

Mais c’est une expérience à vivre paraît-il, alors si vous avez un peu de temps devant vous…


C’est l’un des marchés flottants les plus connus de toute la région du grand Bangkok, et le seul du coin à être ouvert tous les jours. Pourtant, les habitants y font rarement leurs emplettes, laissant ce soin aux touristes pour lesquels on « adapte » les prix ! Mais le spectacle vaut malgré tout le coup d’œil.

Il existe deux façons de visiter ce marché : soit à pied en admirant le spectacle du marché flottant depuis les ponts qui enjambent la rivière, soit en barque pour être au cœur de l’action.

Nous avions choisi la première solution mais, nous étant fait conduire sur place par un Thaïlandais qui ne parlait pas un traître mot d’anglais, il nous a déposés hors de la ville, à une sorte de terminal pour barques. Nous nous sommes donc trouvés « obligés » d’en payer une…

Mais au final, naviguer sur ces canaux dans la lumière douce du petit matin fut un enchantement.

Ce marché étant considéré comme un nid à touristes, l’idéal consiste à s’y rendre assez tôt le matin. Car après 9h30, les cars venus de Bangkok débarquent leurs nombreux visiteurs. Le marché n’a alors plus grand-chose d’authentique alors qu’en arrivant tôt, on ne croise quasiment aucun touriste.

Ici, on fait son marché de barque à barque : il suffit de se déplacer sur l’eau et de regarder ce qu’il y a dans la barque du voisin, puis de faire son choix parmi les produits qu’il/elle propose.

L’heure totalement indue à laquelle nous nous sommes levés pour arriver tôt a au moins le mérite de ne nous faire croiser quasiment que des locaux. Sans touristes, le dépaysement est total dans ce marché aquatique et atypique !

Si l’essentiel du marché se passe donc sur les barques, il y a quand même de nombreuses boutiques de souvenirs ainsi que des restaurants tout le long des quais, ce qui montre bien le potentiel touristique du site…


Kanchanaburi et ses 50.000 habitants sont posés sur la rivière Kwaï (ou plus précisément au confluent des rivières Kwaï Yai et Kwaï Noi).

Un bateau-restaurant remonte la rivière Kwaï à Kanchanaburi

La ville est assez animée, notamment sur la longue avenue bordée de restaurants qui mène au fameux pont de la rivière Kwaï.

Le pont est évidemment le site le plus connu de la petite ville. Mais non loin de là, un autre site permet de passer un superbe moment : Elephants’ World, un parc en pleine nature où le visiteur côtoie des éléphants et s’occupe d’eux pendant un ou plusieurs jours.


Pendant la seconde guerre mondiale, le Japon entreprend la construction d’une ligne de chemin de fer entre la Thaïlande et la Birmanie. Il y affecte quelques dizaines de milliers de travailleurs asiatiques et de prisonniers de guerre. Leur mortalité est élevée à cause des conditions parfois inhumaines dans lesquelles ils sont traités ainsi que des maladies tropicales. D’où le surnom de « train de la mort » que porte aujourd’hui le train circulant sur cette ligne.

Le pont originel fut construit en bois mais un autre pont, métallique celui-là, surplombe les flots à proximité.

Bombardé puis restauré dès la fin de la guerre, c’est celui qui enjambe aujourd’hui encore la fameuse rivière Kwaï Yai.

A part son importance historique, on ne peut pas vraiment dire qu’aujourd’hui ce pont présente un très grand intérêt.

Bloqués sur le pont, les promeneurs attendent que le train passe…

A noter qu’à Kanchanaburi, un cimetière allié de la seconde guerre mondiale est réservé aux prisonniers qui ont laissé leur vie dans la construction de ce pont.


Il existe différentes structures en Thaïlande, qui accueillent les visiteurs pour leur faire approcher des éléphants. Nombre d’entre elles sont réputées exploiter ces animaux. Elephants’ World a la réputation inverse.

Alors bien sûr, il est difficile de se faire une idée objective sur la façon dont ces organisations traitent réellement les animaux quand, comme moi, on est assis derrière son ordi à l’autre bout du monde pour réserver.

Je me suis donc fié aux nombreux avis et commentaires trouvés sur le web. Et Elephants’ World semble à peu près faire l’unanimité en matière de traitement respectueux des animaux, c’est pourquoi nous l’avons choisi… Et nous n’avons pas été déçus ! Récit d’une journée mémorable…


Le principe est le suivant : Elephants’ World recueille des éléphants qui ont été exploités et parfois maltraités. Ils sont alors soignés et bichonnés par cette organisation, jusqu’à ce qu’ils se refassent une santé. Puis ils coulent des jours heureux au sein de l’organisation.

Un éléphant heureux dans la rivière Kwaï

Les visiteurs participent activement à ce projet en s’occupant des éléphants durant toute une journée (ou plus, ou moins, selon la formule choisie : voir les infos pratiques en fin d’article).

La journée commence dans un vaste bâtiment en bois qui semble perdu en pleine nature. C’est là qu’a lieu le briefing pour expliquer aux visiteurs la journée qui les attend.

Elephants’ world : l’espace d’accueil

D’un côté, cet agréable bâtiment domine la rivière Kwaï, où les visiteurs passeront une partie de la journée à laver les éléphants tout en se baignant avec eux.

De l’autre côté, on aperçoit déjà les premiers pachydermes.

Sitôt le briefing terminé commence le nourrissage. Les éléphants sont déjà en place et nous attendent pour le festin.

Ils n’ont en effet pas de temps à perdre puisqu’ils engloutissent jusqu’à… 200 kilos de nourriture par jour !


On leur distribue alors des dizaines de fruits et légumes, qu’ils attrapent par la trompe avec une grande délicatesse, avant de se bâfrer goulûment : bananes, potimarrons, pastèques, papayes, pommes de terre, ananas, tout y passe !


On les accompagne ensuite à la rivière.

Là, pendant qu’ils s’amusent, on prépare dans un vaste récipient (un mètre de diamètre) le repas des plus vieux éléphants, ceux qui n’ont plus de dents.

La bouillie pour les éléphants les plus vieux

La recette ? Du riz avec des fruits et des vitamines.

Puis on rejoint le grand bâtiment en bois où a eu lieu le briefing du matin, pour manger à notre tour (et soit dit en passant, notre repas à nous aussi est bon).

C’est l’après-midi qu’arrive le moment que tout le monde attend : la baignade avec les éléphants dans la mythique rivière Kwaï !


Mais auparavant, il faut les laver. On les enduit donc de boue, à la main et comme on peut !

Heureusement, les encadrants sont là pour parfaire le travail car tout seuls, on n’arriverait pas à enduire une telle surface…

Le bain de boue

Puis on les emmène à la rivière où, de toute évidence, ils s’amusent comme des fous.


Pour de tels animaux, c’est le balai-brosse à poils durs qui fait office de gant de toilette ! Et pendant qu’on les gratouille, ils aspergent tout le monde autour d’eux avec leur trompe !

La température de la rivière est délicieuse, le moment est magique.

Franche rigolade avec les éléphants

C’est sur cette activité toilette/baignade (qui dure un bon moment) que se termine la journée.

Les visites chez Elephants’ World durent, au choix, une demi-journée à quatre semaines mais dans tous les cas, on repart un grand sourire aux lèvres.


Un petit mot sur le logement à Kanchanaburi. Quitte à dormir quelque part dans cette ville, autant choisir un endroit mythique : la rivière Kwaï !

Les hôtels flottants y sont assez nombreux, souvent pas spécialement chers, et la quiétude des lieux vaut vraiment le coup.

Nous avons passé deux nuits au VN Guesthouse (voir les infos pratiques en fin d’article) dans un cadre très délassant, mais il y a pas mal d’autres hôtels similaires sur les berges de la rivière. On n’a donc que l’embarras du choix.

La salle de restaurant du VN Guesthouse

A noter que depuis Kanchanaburi, on peut aussi rallier le parc national d’Erawan et ses fameuses chutes, situés à 70 kilomètres de là.


Les chutes d’Erawan étant assez fréquentées, le bon plan consiste à y arriver dès l’ouverture (8h00), avant le débarquement de tous les visiteurs basés à Kanchanaburi. Il y a alors peu de monde et c’est le meilleur moment pour en profiter.

Idéalement, il faut donc passer la nuit à proximité, c’est pourquoi la veille de notre visite des cascades, nous avons pris le « train de la mort » pour aller dormir à Nam Tok, non loin d’Erawan. Et là, nous avons découvert par hasard qu’il y avait également de très belles cascades : celles de Sai Yok Noi.


Elles sont généralement inconnues des touristes et fréquentées presque uniquement par des locaux.

Le parc national de Sai Yok, très arboré, est situé en pleine nature.

Il est donc relativement peu fréquenté car même s’il y a un peu de monde par endroits, on peut profiter quand même des cascades sans promiscuité, dans un cadre naturel idyllique.

On peut aller et venir dans les petites grottes situées derrière les rideaux d’eau.

Il fait chaud, l’eau est rafraîchissante et la verdure cerne le site.

Cet avant-goût des fameuses cascades d’Erawan est une excellente étape.


Les chutes d’Erawan dégoulinent sur sept niveaux. Il est possible (et délicieux) de se baigner dans chaque piscine naturelle entre deux chutes.

On les atteint en marchant dans la forêt, sur un terrain qui monte souvent mais où un sentier et parfois des escaliers sont aménagés, ce qui rend la balade assez facile. Elle est d’autant plus agréable qu’elle est régulièrement ponctuée des fameuses cascades.

La première, Lai Kun Rang, est accessible très rapidement. Si on y arrive tôt le matin, elle est déserte et on s’y baigne absolument seul.

Plus tard dans la journée, elle est d’autant plus prise d’assaut par les touristes qu’elle est accessible en quelques minutes de marche seulement, contrairement à celles des niveaux supérieurs qui nécessitent de marcher plus longtemps. Voici la même chute, quelques heures plus tard :

Entre deux baignades dans les cascades, la balade dans la forêt est très agréable.

La troisième cascade, Pha Nam Tok, est l’une des plus hautes.

Parfois, quelques offrandes abandonnées au milieu de nulle part ponctuent l’itinéraire dans la forêt.

Au cinquième niveau, Buar Mai Long est l’une des cascades les plus agréables pour se baigner. Mais du coup, elle devient vite aussi l’une des plus fréquentées.

Les cascades sont tellement paradisiaques qu’on a presque tendance à négliger la balade dans la forêt, pourtant elle aussi très agréable.

La cascade du sixième niveau, Dong Pruk Sa, est peut-être la plus sauvage car elle est difficilement accessible.

Mais la plus agréable est sans doute celle du septième et dernier niveau, Phu Pha Erawan : ceux qui entament la balade tôt le matin sans s’arrêter à aucune cascade y arrivent les premiers, et peuvent donc la savourer tout seuls.

Mais très vite dans la matinée, elle devient assez fréquentée, ce qui n’enlève pourtant rien à cette sensation de petit paradis tropical qu’elle laisse à tous ceux qui s’y baignent. La température de l’eau, dans cette chaleur ambiante, est tout simplement délicieuse…

Une fois terminée la journée de détente dans les cascades et la forêt d’Erawan, on peut faire un petit détour par le barrage de Srinakarin, situé non loin de là.

L’ouvrage, qui permet de réguler les rivières et de produire de l’énergie hydroélectrique, est assez impressionnant. On peut se balader à son sommet, d’où la vue dégagée en direction de la Birmanie voisine vaut le coup d’œil.


La monnaie thaïlandaise est le Bath (THB). Les conversions indiquées ci-dessous en euros tiennent compte du taux de change de juin 2024 (1 euro = 40 THB environ).



Se rendre d’un point à l’autre de la mégapole trépidante et saturée peut relever du parcours du combattant.

Pour y remédier, voici le site idéal : transitbangkok.com. Il répertorie toutes les lignes de tous les moyens de transports de la ville, propose des cartes et calcule même les itinéraires d’un point à l’autre, en combinant les différents moyens de transports existants (métro + bateau par exemple, etc.)


Totalement dépaysant, c’est l’un des symboles de la Thaïlande ! Au rayons des avantages, ses petites dimensions lui permettent de se faufiler entre les voitures à l’arrêt, ce qui en fait un moyen de transport plutôt rapide.

Côté inconvénients, les gaz d’échappements et le vacarme ambiants font fonctionner nos narines et nos oreilles à plein régime !

Mais malgré tout, ce moyen de transport emblématique du pays fait partie des incontournables.

Le tuk-tuk (ici à Kanchanaburi)

A noter que par temps de pluie, la chaussée est glissante et il vaut mieux préférer un autre moyen de déplacement.

A savoir : afin d’éviter toute mauvaise surprise, il faut négocier le prix avant le départ.


Il est à la fois plus lent que le tuk-tuk mais aussi plus confortable, et surtout moins cher ! Comme le tuk-tuk, on en trouve partout, il faut juste privilégier les taxis-meters (c’est-à-dire dotés d’un compteur) et veiller à ce que le chauffeur le mette bien en marche au départ.


Il s’agit de navettes fluviales sillonnant la Chao Phraya, la fameuse rivière qui serpente à travers Bangkok. C’est un moyen de transport simple, rapide, agréable et dépaysant, qui est idéal pour circuler dans la capitale, loin du bitume saturé.

C’est sans doute le meilleur moyen de se déplacer pour se rendre à certains monuments comme le Wat Arun ou le Grand Palais, l’arrivée par le fleuve constituant en plus un point de vue différent et intéressant.

→ Prix : 15 THB par trajet pour la ligne orange (0,40 euro environ), qui dessert les principaux sites touristiques (et 13 à 32 THB pour les deux autres lignes, la verte et la jaune, pour des trajets plus longs). On achète généralement les billets à bord (possible également sur le quai, au guichet).


Il existe deux types de métros : le métro aérien BTS (Bangkok Transit System) et le métro souterrain MRT (Mass Rapide Transit). Bien qu’ils soient connectés entre eux par quelques stations de correspondances, ils appartiennent à deux réseaux différents, ce qui signifie qu’on doit acheter des tickets de métro spécifiques à chaque réseau. Les tickets communs aux deux réseaux n’en sont pour l’instant qu’au stade de l’étude…

→ Prix : 15 à 50 THB (env. 0,40 à 1,25 euro) selon la longueur du trajet

→ Horaires : de 6h00 à minuit 

→ Fréquence : toutes les 5 minutes maximum aux heures de pointe (6h00-9h00 et 16h30-19h30), et toutes les 10 minutes maximum le reste du temps.


Les bus urbains de Bangkok ont essentiellement deux caractéristiques : d’une part, ils ne coûtent presque rien (7 à 20 THB par trajet, soit 0,20 à 0,50 euro environ) mais d’autre part, les trajets sont plutôt longs à cause de la circulation très dense dans laquelle ils s’enlisent bien souvent, malgré l’existence de quelques files de bus. A éviter si l’on est pressé.


La ville est évidemment bien trop grande pour être parcourue à la seule force des mollets ! Marcher fait néanmoins partie du quotidien, et cela permet de s’imprégner de l’ambiance unique de la ville. A noter que pour traverser certaines artères très fréquentées, il faut obligatoirement emprunter les fameux Fly Over, des ponts enjambant la chaussée et qui font office de passages pour piétons.



→ Il faut éviter de pointer les pieds vers Bouddha, car c’est considéré comme un manque de respect (même si en pratique, il suffit de jeter un œil vers les pieds des touristes pour se rendre compte que peu d’entre eux le savent…)

→ Une tenue correcte en adéquation avec ces sites sacrés est généralement exigée.

→ Toujours prendre de l’eau avec soi car on n’en trouve pas forcément partout et avec la chaleur fréquente à Bangkok, ce n’est pas du luxe !


L’accès à tous les temples du pays est gratuit pour les thaïlandais. Voici le tarif d’entrée pour les visiteurs étrangers.

Wat Pho : depuis le 1er janvier 2019, le tarif d’entrée a doublé, passant de 100 à 200 THB par personne (2,50 à 5 euros environ).

Pour s’y rendre en bateau (pavillon orange) : descendre à l’arrêt Tha Thien n°8.

La traversée en bateau du Wat Arun au Wat Pho : 4 THB (0,10 euro environ)

Wat Arun : 50 THB par personne (1,25 euro environ).

A noter qu’on peut admirer le temple depuis l’autre rive, à la terrasse de l’un des nombreux bars/restaurant qui lui font face, idéalement au coucher du soleil : Resto Sala ArunResto Rattanakosin


→ Attention : le Wat Phra Kaeo ferme dès 15h30, il faut donc prévoir d’arriver suffisamment tôt (ouverture : 8h30).

→ S’y rendre en bateau (pavillon orange) : descendre à l’arrêt Tha Chang Pier

→ Le prix : 500 THB par personne (12,50 euros environ). Le billet donne donc accès au Wat Phra Kaeo ainsi qu’au Grand Palais, mais aussi au musée de la Monnaie et du Trésor Royal, et au musée des textiles de la reine Sirikit.

→ Tenue correcte exigée : on ne peut entrer en short ou en tongs. Sinon, il est possible de louer un sarong.

→ Il est interdit de photographier le Bouddha d’Émeraude.

→ L’arnaque : le grand classique, c’est le chauffeur de tuk-tuk qui vous dit que le site du Grand Palais, qui comprend le Wat Phra Kaeo, est fermé. Le but est de vous proposer de vous emmener visiter d’autres sites, mais de finir par vous rabattre vers des magasins où il perçoit une commission sur tous vos achats.

Le site officiel du Grand Palais : www.royalgrandpalace


  • We Bangkok at Ratchaprarop

Il s’agit d’un appart’hôtel situé dans le centre de Bangkok  (quartier de Ratchathewi), à dix minutes à pied de la première station de métro aérien (= Sanam Pao). Piscine en terrasse (fermée quand il pleut). Nombreux petits restaurants et petits commerces à proximité, sur une artère animée.

Prix : à partir de 1000 THB (25 euros) la chambre pour deux, et 1600 THB (40 euros) l’appartement pour 4.

  • Resort M-BTS Chong Nonsi

Il est situé en plein cœur de bangkok (quartier de Bang Rak), aux pieds du métro aérien (station du même nom : Chong Nonsi) et à 15-20 minutes à pied du Chao Phraya Express, le « bateau-taxi » qui sillonne la rivière traversant Bangkok, la Chao Phraya.

Hôtel pas authentique du tout mais tout confort, plutôt design, ultra propre, avec une jolie piscine idéale pour se rafraîchir après une journée de visites dans la moiteur ambiante de Bangkok.

Prix : 550 THB (14 euros) la chambre pour deux en juillet 2019. Il semble que le prix ait considérablement augmenté depuis juillet 2019, étant désormais plus en conformité avec le standing de l’hôtel.

A noter qu’en levant les yeux depuis la piscine, on a une vue étonnante sur la plus haute tour de Thaïlande, la King Power Mahanakhon (314 m) et son fameux SkyWalk : il s’agit d’un sol transparent littéralement suspendu au-dessus du vide, sur lequel on peut marcher, s’allonger, se rouler…

Cette activité insolite est très prisée, notamment en fin d’après-midi où la file d’attente s’allonge pour accéder au SkyWalk. A noter que le sommet de la tour offre aussi une vue à 360° sur Bangkok.



Ayutthaya est située à 80 kilomètres au nord de Bangkok.


Le moyen de transport le moins cher est le train : en fait, il est quasi-gratuit puisque le prix d’un aller simple en 3e classe est de 15 THB (0,40 euro). Le confort est certes basique mais correct : sièges en bois et absence de clim, et contact avec la population garanti !

Le prix est de 66 THB (1,70 euros environ) en 1e classe et 35 THB (0,90 euro environ) en 2nde classe.

Le trajet est censé durer 1h20 mais les trains prennent facilement une demi-heure de retard, parfois plus…

On prend le train depuis la gare Hua Lamphong de Bangkok (accessible notamment par le MRT, le métro souterrain).

Le site officiel pour réserver : Thaïland Railway


Si l’on veut éviter de prendre le train, on peut se tourner vers le bus : ils sont nombreux à partir pour Ayutthaya depuis la gare routière de Mo Chit, ainsi que des mini-vans. Le prix tourne autour d’une dizaine d’euros.


Enfin, le taxi reste une option sensiblement plus chère mais facile à organiser : il suffit pour cela de négocier le prix avant de monter dans la voiture.


Le Oyo 356 PU Guesthouse est situé à un kilomètre de Wat Mahathat, l’un des principaux temples d’Ayutthaya.

→ Prix : à partir de 500 THB la chambre double (12,50 euros environ).

L’hôtel propose différents tours pour visiter les temples, dont un tour en bateau de 2h00 (qui peut déborder) pour 200 THB par personne (5 euros environ) et qui se termine par la visite du magnifique temple Wat Chai Watthanaram sous les rayons du soleil couchant.



Le Tonnum Resort est situé à une vingtaine de minutes en voiture du marché flottant. Il constitue une excellente solution pour arriver tôt le matin au marché flottant, avant l’arrivée en bus des nombreux touristes en provenance de Bangkok (à 1h30 de route de là environ).

Le gérant nous a réservé un accueil exceptionnel, nous emmenant même gratuitement dans sa voiture passer la soirée dans un petit marché nocturne très vivant et vide de touristes (juste à côté du Mae Klong Railway Market), situé à quinze minutes de route de l’hôtel.

Le Tonnum Resort

Les chambres disposent de café, thé et eau ainsi que d’un frigo.

→ Prix : à partir de 33 euros la chambre double et 39 euros la chambre pour quatre.


Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, voici la mésaventure que nous avons vécue et qu’il faut éviter.

Quand on se rend sur place en taxi ou avec un chauffeur privé, on s’expose à ce qu’il nous emmène, non pas au cœur du marché comme on le lui a demandé, mais à quelques encablures de là, à un terminal de barques situé sur le canal, à l’écart du marché flottant.

A cet endroit, situé en plein dans la gueule du loup (!), les différents tours proposés atteignent des prix exorbitants : 3000, 4000, 5000 Baths (75 à 125 euros), le prix variant en fonction de la durée (une heure, deux heures…) et du contenu (visites de temples incluses ou pas, par exemple)

Le tour en barque traverse le cœur du marché un peu trop vite et s’attarde beaucoup plus longuement dans les nombreux magasins de souvenirs qui jalonnent les rives. Le but est de faire acheter des souvenirs au touriste, le chauffeur qui l’a conduit là étant rémunéré à la commission.

Ne sachant pas du tout où nous étions et disposant d’un timing serré, nous n’avons pas pu prendre le temps de nous débrouiller autrement, d’autant plus que notre chauffeur ne parlait pas (semble-t-il…) l’anglais. Nous avons donc juste négocié à la baisse le tarif du tour en barque (2000 THB, soit quelque 50 euros quand même).

En ce qui nous concerne, bien que gardant en mémoire un arrière-goût d’arnaque de cette petite escapade fluviale, il faut reconnaître que ce marché, ou du moins le peu que nous en avons vu, nous a beaucoup plu malgré tout.

D’après les infos que nous avons eues beaucoup plus tard, la balade en barque au cœur du marché nous serait revenue à 600 THB (15 euros !) à quatre au lieu de 2000…



Le fameux Mae Klong Railway Market dispose de quelques étals qui continuent à accueillir le client le soir.

On y trouve également une zone animée où de nombreux stands permettent de s’attabler dans la rue pour manger. Nous nous y sommes franchement régalés à cinq pour un total de 260 THB (6,50 euros environ).


Leur devise : « Chez Elephants’ World, nous travaillons pour les éléphants, au lieu que ce soit eux qui travaillent pour nous »

Différentes organisations permettent d’approcher les éléphants en Thaïlande, mais toutes ne respectent pas forcément ces animaux. Par exemple, il est souvent possible de monter à dos d’éléphant, ce qui est néfaste pour les pachydermes car leur dos est finalement comme celui des humains : fragile.

En effet, s’ils peuvent porter 500 kilos avec leur trompe, le maximum raisonnable pour leur dos est d’une centaine de kilos seulement. Les harnacher d’une lourde chaise métallique, pour transporter en général deux touristes à la fois, est donc beaucoup trop lourd pour eux : il faut bannir cette pratique douloureuse.

Elephants’ World ne fait donc pas partie de ces organisations-là. Elle agit pour la protection de l’environnement et assure les soins quotidiens d’une trentaine d’éléphants, en visant uniquement le bien-être de ses pachydermes.

Sur place, les « éco-voyageurs » passent leur temps, qui varie selon la formule choisie, à s’occuper de ces animaux : préparation de leur pitance, nourrissage, toilette, et le clou du spectacle, un bain avec eux dans la rivière Kwaï.

Avant le covid, il existait également des formules longues (une à quatre semaines en pension complète). Elles reviendront peut-être un jour…


  • 1/2 journée : 1800 THB (à partir de 12 ans, soit 45 euros environ) et 1300 THB (moins de 12 ans, 33 euros)
  • 1 jour : 2500 THB (à partir de 12 ans, soit 63 euros environ) et 1800 THB (moins de 12 ans, 45 euros)
  • 2 jours/1 nuit : 4900 THB (à partir de 12 ans, soit 123 euros environ) et 3500 THB (moins de 12 ans, 88 euros), avec balade en forêt, randonnée en montagne, observation des oiseaux…

Le prix comprend l’aller-retour depuis Kanchanaburi : l’association vient chercher les visiteurs à leur hôtel, puis les y ramène.


N’hésitez pas à vous y connecter : Elephants’ World.

Le site est complet, tout y est : le programme détaillé des différentes formules, des infos générales instructives sur le monde des éléphants, et même la fiche individuelle de chaque animal qui vit là (par exemple, on y apprend que le jeune Saiyok est né en 2018, et Tangmo en… 1950 !)

Contact : info@elephantsworld.org (cette adresse reçoit toute demande, sauf celles pour réserver : pour ça, il faut passer par leur site).


ElephantsWorld
90 Moo 4, Ban Nong Hoi,
Amphoe Mueang, Tambon Wang Dong,
Kanchanaburi 71190, Thailand


Nous avons passé deux nuits au VN Guesthouse dans un cadre délassant, mais il y a pas mal d’autres hôtels similaires sur les berges de la rivière. On n’a donc que l’embarras du choix.

Le VN Guesthouse bénéficie d’un superbe emplacement et respire la sérénité. Il n’y a rien de plus reposant que de prendre un verre ou un repas sur la terrasse du restaurant qui surplombe la rivière.

La restauration est bonne, le plat est à partir de 80 THB (2 euros environ).

Les chambres sont minimalistes mais propres et correctes, mais surtout très bon marché.

→ Prix : à partir de 400 THB la chambre double (10 euros).

Il est situé à une demi-heure de marche du fameux pont de la rivière Kwaï (qu’on peut bien sûr aussi rejoindre en tuk-tuk ou en taxi).

Pour se rendre à Elephants’ World, une voiture de l’organisation passe prendre ses clients dans tous les hôtels flottants du coin, dont bien sûr le VN Guesthouse.

Nettoyage quotidien de l’hôtel


Le Plaifon & Tonnaw House est une maison d’hôtes où l’accueil est tout simplement excellent.

Le personnel est venu nous chercher en voiture à la gare, gratuitement.

Cette maison d’hôtes est située à Sai Yok, à 45 minutes en voiture du parc national et des chutes d’Erawan, et à 10 minutes à pied des jolies chutes de Sai Yok.

Prix : à partir de 370 THB la chambre double (9 euros environ) et 570 THB la chambre pour 4 (14 euros environ).

Le Plaifon & Tonnaw House


Lire la suite :




PRAGUE : LA VILLE AUX 100 CLOCHERS

La "ville aux cent clochers" : Prague mérite bien son surnom
La « ville aux cent clochers » porte bien son surnom

Incontournable, Prague ? Sans aucun doute. Mais cette réputation a un prix : le tourisme de masse ! Celui qui souhaite découvrir cette superbe ville doit donc savoir ce qui l’attend : elle est noire de monde une bonne partie de l’année. Mais elle vaut tellement le coup.


  1. « Karlův Most » : le pont Charles
  2. Le château et la cathédrale
  3. La place de la Vieille-Ville
  4. La colline de Petřín 
  5. Balade sur les rives de la Vltava
  6. D’autres sites à voir
  7. Infos pratiques

La Vltava (ou Moldau) coule au cœur de Prague
La Vltava (ou Moldau) coule au cœur de Prague

« Karlův Most » : le pont Charles

Bon, commençons par l’emblème de Prague : le pont Charles. Pour faire simple, il est noir de monde du matin au soir ! Aussi, pour ceux qui souhaitent éviter la foule, l’aube est le meilleur moment pour le découvrir.

Et il faut dire que c’est assez jubilatoire de s’y retrouver à peu près seul, au petit matin. Un inconvénient toutefois, et pas le moindre : il faut se lever avant tout le monde, y compris avant le soleil, c’est-à-dire très tôt !

En journée, ce pont est donc ultra-fréquenté et c’est une autre façon de le découvrir : il est animé par de nombreux musiciens, peintres, montreurs de serpents etc. Le soir, il ne désemplit toujours pas mais la balade reste agréable, notamment au coucher du soleil.


Le château et la cathédrale

Le pont Charles enjambe la Vltava et relie la vieille ville au quartier Malá Strana, où les rues sont bordées de magnifiques façades colorées.

Un peu plus loin, au sommet d’une colline se situe le château de Prague, qui domine la ville. C’est là qu’ont siégé pendant des siècles les empereurs et rois de Bohême ainsi que, actuellement, les présidents tchèques.

La cour d'entrée du château de Prague
La cour d’entrée du château de Prague

A l’intérieur du château se dresse fièrement la cathédrale Saint-Guy.

Le site est lui aussi très fréquenté.


La place de la Vieille-Ville

De retour vers le centre-ville, après avoir traversé le pont Charles en sens inverse, ce circuit en termine avec le podium des sites les plus touristiques de Prague : la place de la Vieille-Ville.

Les flèches de l’église Notre-Dame du Týn jaillissent au-dessus des nombreuses façades colorées qui ornent la place. Ses clochers semblent tout droit sortis des mille et une nuits.

En face se dresse la tour de l’Hôtel de Ville, qui comporte notamment une horloge astronomique unique. Selon la légende, on aurait crevé les yeux de son concepteur pour qu’il lui soit impossible de reconstruire ailleurs un tel chef-d’œuvre !

A gauche, la tour de l'Hôtel de Ville et sa fameuse horloge astronomique
A gauche, la tour de l’Hôtel de Ville et sa fameuse horloge astronomique. Au fond, Notre-Dame du Týn

Dans le hall d’entrée de la tour, passage obligé pour monter au sommet, il ne faut pas oublier de lever les yeux au plafond.

Une fois arrivé en haut, on bénéficie d’une vue dégagée sur la ville.


La colline de Petřín 

Dominant Prague, la colline de Petřin est recouverte par un très vaste parc. Cette oasis de verdure située en pleine ville est particulièrement agréable. On monte au sommet soit à pied, soit en funiculaire. Le compromis que nous avons trouvé consiste à faire la montée en funiculaire, et la descente à pied, pour profiter du parc.

Sur la colline de Petrin, l'église Saint-Laurent
Sur la colline de Petřín , l’église Saint-Laurent

Au sommet de la colline se dresse… la Tour Eiffel !

Du haut de ses 60 mètres, cette petite copie construite deux ans après la vraie, offre une jolie vue sur la ville. Du moins quand le temps s’y prête, ce qui n’était pas franchement le cas lors de notre venue.


Balade sur les rives de la Vltava

Se promener le long de la rivière qui traverse Prague permet de découvrir tranquillement quelques sites typiques de la ville.


Il est situé à quelques encablures du Pont Charles, sur la rive gauche.

Peu de temps après l’assassinat de John Lennon en 1980, apparaît un premier dessin sur ce mur d’apparence jusque-là anodine.

Puis très vite, les dessins et les messages qui s’y succèdent prennent un caractère politique hostile au régime communiste alors en place. John Lennon est considéré comme une icône de la paix, et ce mur devient un véritable lieu culte pour les étudiants pragois.

Aujourd’hui, outre des messages de paix, on y trouve également un peu tout et n’importe quoi…


En poursuivant la balade vers le sud, toujours en longeant la Vltava mais rive droite cette fois, on arrive rapidement au Théâtre national de Prague.

Avec son toit doré, ce superbe bâtiment, considéré comme l’un des plus beaux de la ville, a marqué l’histoire du pays. Il symbolise en effet l’identité nationale, depuis l’époque ou le pays cherchait à s’émanciper de la domination austro-hongroise.


Depuis le Théâtre national, la large avenue qui longe la Vltava vers le sud est elle aussi bordée de superbes façades.

Le quai Masaryk
Le quai Masaryk mène à la Maison Dansante

C’est un peu plus loin qu’est située la Maison Dansante, appelée Fred et Ginger à son origine, en hommage à Fred Astaire et Ginger Rogers.

Au fond, un peu tordue, la Maison Dansante

L’un de ses deux architectes, Frank Gehry, est considéré comme l’un des plus grands architectes encore vivants. Il compte notamment parmi ses œuvres le fameux musée Guggenheim de Bilbao.

Le soir, l’éclairage de cet immeuble de bureaux peu banal change en permanence de couleurs…


En remontant tranquillement vers le pont Charles, on a une vue imprenable sur le château et la cathédrale.

A noter qu’on peut aussi faire cette balade en pédalo sur la Vltava, le meilleur moment étant le coucher du soleil.

Vidéo : les plus belles images de Prague, condensées en 2 minutes


D’autres sites à voir


Une longue avenue bordée de superbes façades mène à cette place incontournable, située en plein-centre-ville. Dominée par le musée national, elle est considérée par certains comme les Champs-Élysées de Prague !

Le musée national

La star de la place est la statue équestre du saint-patron du pays, Venceslas Ier de Bohême, dont un malheureux incident de carte mémoire m’empêchera de vous montrer la moindre photo !


Cette œuvre de David Černý représente le glorieux régional de l’étape ! Elle est constituée de 42 panneaux horizontaux qui, en tournant, sont soit dans l’ordre, soit dans le désordre :

Franz Kafka en pleine "métamorphose" !
Franz Kafka en pleine « métamorphose » !


Ce musée très intéressant nous replonge dans une tranche de l’histoire récente du pays, dont bon nombre d’habitants semblent ne pas garder le meilleur souvenir. Dès l’entrée, la légende très explicite qui accompagne Karl Marx plonge le visiteur dans l’ambiance…

Karl Marx et son idéologie vue par les Tchèques : "Rêve Réalité Cauchemar"...
Karl Marx et son idéologie vue par les Tchèques : « Rêve Réalité Cauchemar »…

Une poignée de décennies après la libéralisation du pays, les photos, récits et objets exposés dans ce musée font froid dans le dos…

.


.

N.B. Tous les prix mentionnés ci-dessous en euros le sont à titre indicatif : le cours de la couronne tchèque (Kč) utilisé pour cet article est celui d’octobre 2019.


Le réseau de transports en commun comprend les bus, le métro et le tram. Dans les trois cas, le ticket est le même.

On peut acheter ces billets dans toutes les stations de métro et dans n’importe quel bureau de tabac, ainsi qu’aux guichets automatiques de certaines stations de tram, mais jamais directement au chauffeur.

Le prix :

  • Adultes : 2 euros/90 minutes 6 euros/1 jour  15 euros /3 jours
  • Tarif réduit de 6 à 14 ans et de 60 à 69 ans.
  • Gratuité avant 6 ans et à partir de 70 ans

N.B. On peut aussi se déplacer intégralement à pied dans Prague : beaucoup de sites importants sont concentrés dans un périmètre plutôt réduit, à commencer par la Vieille-Ville.

Le plan des lignes de transports en commun peut être téléchargé : ici (en bas de la page, à la rubrique « plan »)

Transports en commun de Prague : voir le site


Il permet de se rendre sans effort au sommet de la colline de Petřín (510 mètres de long pour 130 mètres de dénivelé, d’où son utilité !). Une fois en haut, on accède notamment à la tour de Petřín (la petite « tour Eiffel »), qui offre une vue à 360° sur la ville en contrebas.

Horaires et fréquence :

  • D’avril à octobre : ouvert de 9h00 à 23h30 tous les jours, un trajet toutes les 10 minutes.
  • De novembre à mars : ouvert de 9h00 à 23h20 tous les jours, un trajet toutes les 15 minutes.

Prix :

  • Adultes : 32 (1,25 euro environ)
  • Tarif réduit pour les 6-15 ans et 60-65 ans, gratuité pour les autres.

Les touristes à vélo n’apprécient pas forcément les vieilles rues pavées pragoises, ni certaines côtes comme celle qui mène au château. Heureusement, les loueurs ont pensé à eux et proposent aussi des vélos électriques !

Un loueur dans la Vieille-Ville : City Bike Prague (adresse : Králodvorská 667/5, 110 00 Staré Město – Tél. +420.776.180.284)

Prix :

  • Vélo électrique : 450 Kč (17 euros)/2h00 100 Kč (4 euros)/chaque heure supplémentaire 850 Kč (33 euros) la journée
  • Vélo sans assistance électrique : 350 Kč (13 euros)/2h00
  • Tour avec guide (2h00-2h30) : à partir de 650 Kč (25 euros) avec un vélo simple, et de 840 Kč (32 euros) avec un vélo électrique

On peut aussi louer un tandem, ou opter pour diverses formules : tours guidés ou tours sans guide mais avec GPS pré-programmable etc.

Pour comparer, voici d’autres loueurs : Praha Bike Prague by e-bike


La plupart des loueurs sont situés sur les rives de la Vltava, entre le pont Charles et, au sud, le Théâtre national.

  • Pédalo : 200 à 300 par heure (8 à 12 euros environ)
  • Petit bateau à moteur : 250 à 450 (10 à 18 euros environ).

Voir le site


Elle comprend notamment :

  • L’entrée gratuite dans une soixantaine de sites dont les principaux
  • Une visite touristique gratuite en bus
  • Une croisière gratuite sur la Vltava

On peut l’acheter à l’aéroport, en ville dans de nombreux points de vente, ou encore en ligne : ici (site officiel de l’office du tourisme).

Prix par adulte : 62 euros/2 jours 72 euros/3 jours 83 euros/4 jours

Tarif réduit pour les enfants et étudiants : 46 euros/2 jours 53 euros/3 jours 61 euros/4 jours

Attention : certains sites indiquent que la Prague Card comprend les transports en commun. Or, le site officiel ne mentionne pas les transports en commun dans la liste de tout ce qui est inclus dans la Prague Card.


A titre indicatif et pour comparer à la Prague Card, voici une liste non exhaustive du prix d’entrée à plein tarif de quelques-uns des principaux monuments à visiter à Prague. A noter qu’il existe souvent des tarifs réduits en fonction de l’âge.

  • Château de Prague : 350 Kč (13 euros)
  • Tour de l’hôtel de ville (qui comporte l’horloge astronomique) : 250 Kč (9 euros)
  • Église Notre-Dame du Týn : l’entrée est libre mais une modeste contribution de 25 Kč (1 euro) est recommandée
  • Tour de Petřín (la petite copie de la tour Eiffel) : 150 Kč (5 euros). Attention : le minuscule ascenseur ne peut faire monter que quelques personnes à la fois, ce qui peut parfois rendre l’attente assez longue. Mais on peut aussi choisir de monter par l’escalier.
  • Tour Poudrière : 100 Kč (4 euros)


La marque de fabrique de la gastronomie tchèque, c’est que ce n’est pas une cuisine légère ! Du coup, on sort rarement d’un resto tchèque en ayant encore faim.

Cette mise au point étant faite, nous avons réussi à dégoter deux très bons restaurants. Un signe qui ne trompe pas : ils n’étaient fréquentés que par des locaux, nous y étions les seuls touristes. Les voici :

  • V Kolkovně : c’est notre préféré ! Il est idéalement placé puisque situé à une poignée de minutes de marche de la place de la Vieille-Ville (adresse : 910/8, 110 00 Staré Město . Tél : +420.224.819.701). Il s’agit d’une sorte de brasserie, propre et très fréquentée. Au menu, beaucoup de spécialités locales, souvent à base de viandes mais il existe bien d’autres choix, de salades par exemple. Les plats sont très copieux. Un régal. Ouvert tous les jours, de 11h00 à minuit.

Prix : pour deux plats très bons et extrêmement copieux, avec deux pintes de bière (0,5 litre chacun), nous en avons eu pour 730 en tout (environ 29 euros). Consulter la carte

  • Kozlovna U Paukerta : situé à 10 minutes à pied au sud du pont Charles et à proximité du Théâtre national (adresse : Národní 981/17 – 110 00 Prague 1. Tél : +420.222.212.144)

Prix : environ 10 à 15 euros le plat principal de type local. Là aussi, c’est bon et copieux. Consulter la carte


C’est une question qui revient souvent, or, la pratique en Tchéquie est la même qu’en France : non, cela n’a rien d’obligatoire, mais oui, il est souhaitable d’en laisser un si on est satisfait du service et du produit.

Simplement, les tchèques sont bien plus généreux que les français puisqu’ils seraient près de… 80 % à donner régulièrement un pourboire ! A méditer avant d’aller prendre un verre là-bas…


Il retrace l’époque du régime communiste en Tchécoslovaquie (1948-1989) : fonctionnement de l’armée, de la Police et des milices, vie quotidienne du peuple, propagande et censure, sans oublier le printemps de Prague : tout y est ou presque ! Une autre époque… Voir le site

Prix d’entrée : 290 (11 euros)

Adresse : V celnici 1031/4 – 110 00 Prague 1. Tél : +420.224.212.966


Le site de l’office du tourisme de Prague, extrêmement complet, constitue une mine d’informations pour bien préparer son voyage : prague.eu






LA FRANCE

La côte Basque. Au fond : Biarritz.

La France est la première destination touristique du monde !

Si de nombreux français/es, dont nous faisons partie, adorent voyager à l’autre bout du globe, il serait dommage de négliger notre beau pays.

Car ce n’est pas pour rien qu’il attire les foules des quatre coins du monde depuis tant d’années.

Voici quelques jolis coins à explorer…


Mon petit coin de paradis… J’ai longtemps hésité à mettre cet article en ligne, mais je finis par vous livrer mon petit secret…

La réserve marine de Cerbère-Banyuls, ou comment en prendre plein les yeux en mettant la tête sous l’eau…

Corse : tour rapide de l’Île de Beauté en quelques images…


Les Pyrénées : quelques-unes des plus belles randonnées de la chaîne.

Réunion : l’île nature

Bordeaux est-elle vraiment la meilleure destination du monde ?…


La randonnée du Puy de Sancy est une rando de toute beauté, au cœur du Massif Central…

Grand Sud-Ouest : le canal des Deux-Mers à vélo (canal de Garonne et canal du Midi)



INSOLITE : qu’est donc devenu le Mur de l’Atlantique ?…




MARRAKECH, LA VILLE ROUGE


Cette petite escapade au Maroc a pour but de faire découvrir en quelques jours la « ville rouge » à nos fils. Ce surnom, Marrakech le doit aux tons ocres et rougeâtres qu’arborent un grand nombre de ses maisons et bâtiments.


  1. La Médina
  2. Le jardin Majorelle
  3. La Palmeraie
  4. Infos pratiques

Il s’agit du quartier historique, celui où bat le cœur de la ville et où il fait si bon se balader pour s’imprégner de son atmosphère unique. Ce quartier est classé par l’Unesco au patrimoine de l’humanité, classement qui inclut divers sites incontournables pour qui visite la ville : les remparts, la mosquée Koutoubia, la fameuse place Jemaa-el-Fna, le palais Bahia ou encore les somptueux tombeaux saadiens.

Avant de passer tous ces sites en revue, comment ne pas évoquer l’atmosphère si particulière qu’on ressent lorsqu’on flâne dans cette vieille ville.

Un peu partout, l’architecture raffinée apporte un témoignage de ce que fût l’histoire de la ville, laquelle a subi diverses influences (Omeyyades, Almoravides…).

La mosquée de la Kasbah

C’est en s’enfonçant dans les entrailles de la Médina et en se perdant dans ses ruelles labyrinthiques qu’on s’imprègne le mieux de l’âme de la ville.

A chaque coin de rue, au fond de chaque derb (passage parfois étroit) se succèdent les scènes de la vie quotidienne dans cet écrin de murs rougeâtres.


La Médina est cernée par de jolis remparts régulièrement renforcés par des tours, le tout construit en pisé, c’est-à-dire avec de la terre argileuse pour matériau de base.

On pourrait ainsi penser que ces fortifications sont fragiles mais à tort, puisqu’elles ont fièrement traversé les siècles : près d’un millénaire en tout. Aujourd’hui, il suffit juste de quelques réparations ponctuelles pour permettre à la solidité de l’ensemble de perdurer.

D’une longueur totale de dix-neuf kilomètres, ces remparts sont percés par vingt-deux portes, lesquelles permettent d’accéder à la ville et d’en sortir. Certaines ethnies qui venaient commercer à Marrakech avaient d’ailleurs une porte qui leur était réservée.

Bab Agnaou, l’une des portes les plus décorées des remparts de Marrakech

Aujourd’hui, c’est en début et en fin de journée qu’il faut admirer les remparts, car c’est à ces moments-là qu’ils sont embellis par la lumière chaude du lever et du coucher du soleil.

A la fin du marché, les marchands rangent leurs affaires pendant que les plus démunis cherchent de quoi se nourrir


Cette mosquée, visible depuis de nombreux endroits de la ville, en est devenue au fil du temps le monument emblématique.

Ce chef-d’œuvre de l’art hispano-mauresque a d’ailleurs servi de modèle à la fameuse Giralda de Séville entre autres. Les proportions de son minaret, cinq fois plus haut que large, sont considérées comme parfaites.

Elle est située face à une artère qui mène en quelques minutes de marche à la place Jemaa-el-Fna, l’autre emblème de Marrakech.


En arabe, son nom signifie « place des trépassés », en référence à l’époque où les sultans y faisaient exécuter certaines sentences en public, et exposaient les têtes de leurs victimes.

Aujourd’hui, cette place est devenue le centre névralgique de la ville. C’est une sorte de théâtre géant en plein air, où les vendeurs ambulants et les artistes de rues jouent un spectacle permanent : musiciens traditionnels, charmeurs de serpents, montreurs de singes, tout le monde est là, à l’affût du client.

Si la place est à peu près vide en début de journée, sa physionomie change totalement dès la fin d’après-midi, grâce à la foule qui la prend d’assaut afin d’assister (et participer) au spectacle.

Les innombrables gargotes s’animent alors en enfumant la place avec leurs grillades. Les rabatteurs, qui semblent parler toutes les langues du monde, rivalisent d’aisance verbale pour s’arracher les clients.

Malgré des hordes de touristes, cette place, avec son ambiance unique, s’avère totalement dépaysante.


La place constitue également l’un des principaux accès aux fameux souks marrakchis.

Il s’agit de marchés orientaux traditionnels qui contribuent depuis des siècles à la réputation de la ville.

Tous les secteurs d’activité y sont représentés : vêtements, épices, cuir, bijoux, tapis, babouches etc. Bref, rien de ce qui peut se vendre n’a été oublié.

Les bonimenteurs sont en chasse permanente du client, avec un refrain qui revient sans cesse dans le but de le faire pénétrer à l’intérieur du commerce, où on ne le lâchera plus : « venez, juste pour voir », ou encore « l’entrée est gratuite ».

Ici, nous sommes aussi au royaume du marchandage : une fois qu’on a déniché l’article convoité, il ne reste plus qu’à lui fixer un prix. La négociation avec le vendeur commence alors, où le but consiste certes à faire baisser sensiblement le tarif qu’il a initialement proposé, mais sans jamais perdre de vue que le produit a nécessité une certaine quantité de travail qui ne mérite pas non plus d’être bradée.


Il fût construit au 19ème siècle pour la maîtresse préférée du sultan, d’où son nom qui signifie « Palais de la Belle« .

A cette époque, ce chef-d’œuvre architectural était le plus luxueux palais de tout le pays. Il est vaste, richement décoré, et ses jardins sont dotés d’une végétation luxuriante.

Lors de notre venue, les lieux sont noirs de monde, ce qui nous gâche un peu la visite. Mais surtout, pour une raison que nous ignorons, l’accès à la fameuse cour n’est exceptionnellement pas possible. Pas de photo donc ici, mais voici quand même à quoi elle ressemble : palais de la Bahia (lien Google).

Tant pis pour nous, nous allons nous rattraper en découvrant les somptueux tombeaux Saâdiens…


Le passage par lequel on y accède est si étroit qu’on a du mal à y croiser d’autres piétons.

Situés dans d’agréables jardins verdoyants, ces vestiges sont esthétiquement magnifiques. Il s’agit des sépultures des rois Saâdiens, qui régnèrent aux 16ème et 17ème siècles. Avec leurs épouses, ils sont une centaine à reposer là, dans la cour ainsi que dans diverses salles.

Quelques décennies après leur règne, l’un de leurs successeurs, le sultan Moulay Ismaïl, décida de détruire purement et simplement tout vestige de la grandeur passée de cette dynastie saâdienne.

Il n’osa toutefois pas pousser sa radicalité jusqu’à profaner les sépultures de ses prédécesseurs, c’est pourquoi il les épargna, se contentant d’en faire murer les accès.

La richesse et le raffinement de ce lieu de sépultures en font l’un des sites incontournables à visiter dans « la ville rouge ».


Alors là, il ne s’agit plus vraiment d’un endroit typique ou authentique de Marrakech. Et pourtant, la luxuriance de ce jardin, dans lequel il est si agréable de se balader, dégage une impression de petit paradis de fraîcheur.

Situé  en centre-ville mais à l’extérieur de la Médina et à l’extrémité du quartier Guéliz, ce jardin appartenait au peintre français du 20ème siècle Jacques Majorelle.

Pendant près d’un demi-siècle, il le développa en l’enrichissant d’une multitude de plantes en provenance des cinq continents, de sorte à en faire un véritable havre de paix au beau milieu du tumulte marrakchi quotidien.

Après sa mort, le jardin fût laissé à l’abandon, avant d’être acheté et restauré par Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé.

L’ancien atelier de Jacques Majorelle, transformé plus tard en maison art-déco d’influence mauresque…

Ils avaient constitué tous les deux une superbe collection privée rendant un bel hommage à la culture berbère. Aujourd’hui transformée en un petit bijou de musée, cette collection est abritée par la villa de styles mauresque et art-déco érigée au milieu du jardin : outils, bijoux, parures, tenues traditionnelles berbères, rien ne manque pour donner à chaque visiteur une irrépressible envie de partir à la rencontre de ce peuple nord-africain.

Depuis qu’il est ouvert au public, ce magnifique jardin et son musée berbère sont devenus l’un des sites touristiques les plus visités de tout le Maroc.


Ce quartier situé à l’écart du reste de la ville n’en est absolument pas représentatif et n’a pas grand intérêt. C’est le quartier des milliardaires, dont les villas de luxe ont remplacé peu à peu les palmiers…

Pendant longtemps, la Palmeraie était si bien irriguée qu’elle était d’une luxuriance étonnante au vu de sa proximité avec le désert.

Mais ce petit paradis, où s’épanouissaient jusque-là tant de palmiers et d’arbres fruitiers, se mit à dépérir à cause de la décrépitude du système d’irrigation, combinée à la sécheresse ainsi qu’à l’appétit démesuré des promoteurs immobiliers.

Aujourd’hui, seuls quelques palmiers survivent péniblement, coincés entre les propriétés de milliardaires telles que l’émir du Qatar, les grands capitaines d’industrie ou les vedettes du showbiz.


Marrakech : la vidéo (3 mn)


Le jardin Majorelle – Prix d’entrée : 70 Dh (6 euros environ) pour le jardin seul – 100 Dh (9 euros environ) pour le jardin + le musée berbère – 180 Dh (16 euros environ) pour le jardin + le musée berbère + le musée Yves Saint-Laurent. Entièrement gratuit pour les moins de 12 ans.

Horaires d’ouverture : 8h00 – 18h00 (17h30 du 1er octobre au 30 avril). Mois de Ramadan : 9h00 – 17h00.

LE BON PLAN : le jardin Majorelle est l’un des sites les plus visités de tout le pays, et les témoignages de visiteurs qui ont regretté l’excès de foule sont nombreux. Pourtant, il y a un moment dans la journée où l’affluence est faible : le matin, entre 8h00 et 9h00. Nous l’avons testé, nous étions pratiquement seuls jusqu’à l’arrivée des premiers cars de touristes à 9h00 tapantes.

  


→ Les tombeaux Saâdiens – Prix d’entrée : 10 Dh (environ 1 euro) et 3 Dh (30 centimes ! ) pour les moins de 12 ans.

Horaires d’ouverture : 8h00 – 16h45

  


Le palais de la Bahia – Prix d’entrée : 10 Dh (environ un euro), gratuit pour les moins de 12 ans.

Horaires d’ouverture : 9h00 – 17h00


Il existe deux types de taxis : les grands et les petits taxis. Les premiers font des courses interurbaines, les seconds ne sont autorisés à circuler qu’en ville.

Le prix dépend certes du trajet mais pour des déplacements d’une demi-heure à une heure en ville, nous avons payé systématiquement 100 Dh (9 euros environ).

Les chauffeurs profitent du trajet pour essayer de vendre des excursions diverses et variées. Ça peut paraître usant mais ce fonctionnement fait bien partie des us et coutumes du pays. Nous avons rencontré deux chauffeurs qui n’ont rien essayé de nous vendre et qui se sont montrés extrêmement agréables, ouverts et bienveillants de bout en bout. Ils ont accepté que nous diffusions leurs coordonnées professionnelles (circuits touristiques et excursions au départ de Marrakech) :

Riad : 00.212.669.83.38.15  •  Khalid : 00.212.667.35.35.74 – 00.212.661.79.26.96


Bien sûr, il y a de belles images à faire sur la place elle-même, au milieu de tous ceux qui la fréquentent.

Mais il y a aussi les vues d’ensemble : divers cafés bordent la place, tous dotés d’un ou plusieurs étages avec des terrasses qui offrent une vue imprenable sur le site. J’ai pris mes photos depuis le Grand Balcon Café Glacier, qui offre l’avantage d’être situé à l’angle et qui offre donc une vue sur les deux artères qui bordent la place.

La boisson est évidemment obligatoire quand on monte en terrasse, à laquelle l’accès n’est possible qu’une fois la consommation payée.


Idéalement, dans un riad sympa en plein Marrakech ! Pour notre part, nous avons exceptionnellement rompu avec nos habitudes, lesquelles consistent à aller dormir chez l’habitant et de préférence dans des endroits plutôt reculés.

L’Iberostar de Marrakech

Cette fois-ci, pour diverses raisons personnelles, nous nous sommes finalement offert une semaine à la cool dans… un hôtel club ! L’Iberostar de Marrakech en l’occurrence. A l’opposé de nos standards mais même s’il ne correspond pas à nos critères habituels, force est de constater qu’il nous a permis de nous reposer dans un confort des plus inhabituels pour nous en voyage : piscine, repas franchement excellents etc, le tout dans un joli cadre il faut bien l’avouer.

Iberostar hôtel Marrakech

J’en profite pour souligner l’excellence du personnel, local pour l’essentiel : sympa, souriant, agréable, serviable, vraiment le top.

Au niveau activités, le client n’a que l’embarras du choix : piscine donc mais aussi tennis, ping-pong, pétanque, foot, water-polo, trapèze (en une heure, on apprend à faire le cochon pendu à dix mètres de haut, et à se faire rattraper en plein vol dans cette position par le prof qui est sur le trapèze de derrière !), mais aussi hammam, massages, boîte de nuit…

  

En formule « all inclusive », on peut aussi notamment se désaltérer à longueur de journée. Au niveau des repas, les mets locaux (couscous, tajines, agneau) sont une tuerie.

Le prix : à partir de 196 euros la chambre double petit déj inclus (208 euros en all inclusive). En passant par une agence qui a réservé les vols secs et l’hôtel séparément, le prix de la chambre double par nuit nous est revenu à 139 euros en all inclusive.


Office National marocain du tourisme

Infos tourisme Maroc





LA GRÈCE

Après cinq voyages effectués au pays d’Aristote au fil des années, voici notre sélection de quelques-uns des meilleurs endroits à découvrir dans ce beau pays…


Crète, l’autre Île de Beauté

Plages de rêve, eaux cristallines, randonnées en montagne, sites antiques… La Crète ne manque vraiment pas d’atouts. Tous nos articles détaillés sur cette île enchanteresse.

Nisyros : la plus belle île de Grèce ?…

Vous cherchez une petite île hors des sentiers battus ? La voici ! Superbe et méconnue, Nisyros (Dodécanèse) est considérée par bien des grecs comme l’une des plus belles îles de leur pays.


Les îles de Paros et Antiparos (Cyclades)

Avec ses villages blanchis à la chaux, ses eaux translucides, ses petites églises byzantines, Paros est souvent présentée comme l’une des plus belles îles des Cyclades. Ce n’est pas nous qui dirons le contraire…

Voyage itinérant, du nord au sud de la Grèce

Pour mon cinquième voyage dans le pays, je l’ai traversé à vélo. Cela m’a permis de découvrir la Grèce profonde, hors des sentiers battus et à la roots. Une vision totalement inhabituelle du pays…



Paros
Paros
Paros
Crète, Balos
Le canal de Corinthe
Le cap Sounion
Le volcan de Nisyros
Nisyros
Nisyros





MALTE

Île de Gozo, Mgarr

Le petit archipel maltais est composé de trois îles, Malte, Gozo et Comino, et de quelques îlots. C’est une destination qui a tout pour séduire.

Les touristes ne s’y trompent d’ailleurs pas puisqu’ils sont quatre fois plus nombreux que la population : 1,7 million de visiteurs pour 400.000 habitants seulement. Ce joli petit pays est donc extrêmement fréquenté et ça se voit tout de suite.

Saint-Paul’s Bay

L’archipel étant situé non loin de la France, le vol pour s’y rendre est court, assez bon marché et il n’y a pas de décalage horaire. De plus, il y fait en général très beau car Malte est situé encore plus au sud que Tunis par exemple.

Et bien sûr, il y a de nombreux sites attractifs : la ville fortifiée de La Valette, des temples préhistoriques uniques au monde, des curiosités naturelles, une multitude d’églises, des petites criques sublimes pour se rafraîchir etc.


  1. L’île de Malte
  2. L’île de Gozo
  3. L’île de Comino
  4. Infos pratiques


Cette île a beau être petite (vingt-cinq kilomètres de long par quinze de large), elle regorge de sites touristiques de premier plan.

La capitale maltaise doit son nom à Jean Parisot de La Valette, Grand Maître de l’Ordre de Malte qui, en 1565, remporta sur la flotte ottomane une victoire cruciale pour l’Europe chrétienne. Les remparts qui cernent la ville témoignent de ce glorieux passé.

Notamment, les soldats du fort Saint-Elme offrirent une résistance épique aux forces ottomanes, lors d’une bataille où la sauvagerie atteignit des sommets.

Aujourd’hui, ce sont des navires modernes qui naviguent sur ce site historique, et c’est de manière pacifique que leurs passagers se lancent à l’abordage de la ville.


Sa construction fut décidée afin de donner aux Grands Maîtres de l’Ordre de Malte un palais digne du prestige dont ils jouissaient dans toute l’Europe.

Ce merveilleux palais se visite.

Il abrite notamment le musée de l’armurerie, dont la collection d’armes est l’une des plus riches d’Europe.

        


L’archipel maltais abrite des temples mégalithiques uniques au monde puisque nulle part ailleurs on n’en trouve de si anciens (3600 ans avant notre ère pour le plus vieux). L’UNESCO a classé ces chefs-d’œuvre architecturaux au patrimoine de l’humanité.

Le temple de Mnajdra


La jolie petite baie d’Anchor est située dans le nord-ouest de l’île. En 1979 y débute la construction d’un petit village constitué de maisons colorées en bois. Il accueillera quelques mois plus tard le tournage de la célèbre comédie musicale Popeye, avec Robin Williams.

Anchor Bay

Aujourd’hui, en proposant dans un cadre enchanteur des spectacles, des musées et des balades en mer, Popeye Village est devenu un site touristique important dans l’archipel.

Comme un peu partout sur la côte maltaise, l’eau translucide et les fonds sous-marins sont propices à la plongée.


Il faut savoir qu’à Malte, bien que l’eau se prête particulièrement à la baignade, les plages de sable sont plutôt rares et souvent prises d’assaut l’été.

Mellieha Bay

Contrairement aux petites criques, qui pullulent et qui sont en général désertes.

.

Au nord de l’île, à Cirkewwa, on peut prendre le ferry pour se rendre sur l’île de Gozo, réputée pour sa douceur de vivre.

 


Quatre fois plus petite que sa voisine Malte, Gozo est à la fois moins fréquentée, aussi belle et plus authentique.

Depuis l’île de Malte, on arrive sur celle de Gozo d’un coup rapide de ferry (vingt minutes). On accoste dans le petit port de Mgarr qui, à l’image de cette nouvelle île, respire déjà la quiétude.

.    

L’autre point d’orgue du village est la grande église paroissiale située sur la colline et qui, avec sa grande coupole, domine fièrement le port.

De là, nous rejoignons le nord de l’île où nous avons choisi de séjourner, car à proximité se trouve la principale curiosité naturelle du pays : la Fenêtre d’Azur et son célèbre Trou Bleu.


Il s’agit d’une grande arche rocheuse, qui est l’emblème de la nature sauvage Gozitaine. On y accède par une petite route sinueuse d’où les points de vues sur la mer sont nombreux.

Puis on arrive à un vaste parking assez fréquenté l’été, autant par les voitures que par les bus. D’un côté des stationnements se trouve une jolie petite mer intérieure, d’où certains clubs de plongée partent en exploration.

Inland Sea

De l’autre côté du parking, après une courte marche dans les rochers mais sous le soleil de plomb estival, Azure Window se présente.

A proximité immédiate, le Blue Hole vient compléter ce joli tableau. Il s’agit d’une sorte de petite piscine naturelle d’un bleu profond et de sept ou huit mètres de diamètre. Entourée par la roche, sa profondeur atteint les quinze mètres. Là, le fond s’ouvre sur quelques cheminées rocheuses dans lesquelles, comme les autres plongeurs, je me suis glissé afin d’admirer les fonds marins.

Blue Hole (la petite trouée d’eau bleue, à droite)

 

Girelles-paons à la sortie du Blue Hole



Tout au nord de Gozo, le paysage change subitement. Le sol a beau être toujours aussi aride, il est ici parsemé de quelques centaines de petites piscines creusées à même la roche calcaire.

La plupart de ces salines, qui dateraient de l’Antiquité Romaine, sont remplies d’eau de mer à l’aide de pompes. Pour les autres, c’est à l’aide de seaux transportés à la sueur du front que se fait le remplissage. Ensuite, il suffit d’attendre que l’eau de mer s’évapore pour récolter le sel.

Ce paysage salin est dominé par une curiosité géologique : un promontoire calcaire que le vent et la mer ont érodé avec le temps, et qui change de couleur avec la lumière du soleil.

Le site résiste mal aux assauts incessants de la mer qui, au fil du temps, provoquent des éboulements et érodent la côte. Lentement mais sûrement.

Entre cette petite falaise et les salines, le cadre est particulièrement agréable et original pour se baigner. Bizarrement, l’endroit est peu fréquenté, excepté par les locaux qui fuient jusqu’ici la surpopulation des plages maltaises.

 


Au centre de Gozo se situe la ville d’Ir-Rabat. Il s’agit d’une place forte juchée sur les hauteurs de l’île, dont les fortifications servaient à protéger la population contre les incursions étrangères.

C’est à Rabat qu’est situé le musée archéologique de Gozo, qui retrace l’histoire du pays. Parmi les pièces les plus curieuses :  les restes d’un homme retrouvés au milieu d’une amphore.


L’histoire maltaise est étroitement liée à la chrétienté. Il y a d’ailleurs tellement d’églises dans ce petit pays que selon un proverbe local, on pourrait en visiter une différente chaque jour de l’année.

Gharb

.


Indissociables du paysage et culminant jusqu’à 130 mètres au-dessus de la mer, les falaises calcaires de Malte constituent l’une des principales curiosités du pays. Elles ont d’ailleurs été soumises à l’UNESCO en vue d’une inscription au patrimoine de l’humanité.

 


Cette île minuscule de 2,6 km2 est surtout connue grâce à son fameux Blue Lagoon. Il s’agit de la belle et intense couleur turquoise que prend la mer entre Comino et l’îlot voisin de Cominotto, situé quelques dizaines de mètres plus loin. Si l’endroit peut sembler paradisiaque, la foule qui le prend d’assaut l’été peut aussi s’avérer dissuasive.

Blue Lagoon, Comino

Les bateaux en provenance de Gozo et Malte y déversent à la journée des flots impressionnants de touristes, qui s’entassent dans la minuscule crique (payante !) située face au lagon.

On peut fuir cette forte promiscuité en faisant du snorkelling le long de la falaise : cette dernière est jalonnée de jolies petites grottes sous-marines, et les estivants sont bien trop occupés à s’agglomérer dans le Blue Lagoon pour s’aventurer jusqu’à ces belles cavités.

En plus de sa petite dizaine d’habitants à l’année, Comino comporte une tour de guet. La tour Sainte-Marie, c’est son nom, fut érigée à la fin du Moyen-Âge. Elle devait pouvoir donner l’alerte au cas où arriveraient d’éventuels ennemis, lesquels ne manquaient pas à l’époque : ottomans, pirates, contrebandiers…

 


Relativement complet, son site permet d’obtenir une foule d’informations diverses sur le pays, qui sont la plupart du temps accessibles en français :

Visitmalta.com


Hormis quelques villes-états dont Singapour, Malte est le pays le plus densément peuplé du monde. Et sur l’île de Malte, on ressent assez fortement cette promiscuité dans de nombreux sites, que ce soit en ville, sur les routes ou à la plage.

Malte est aujourd’hui une destination en vogue notamment chez les jeunes, qui la prennent d’assaut pour les sorties nocturnes. C’est donc le point de chute parfait pour faire la fête.

Pour trouver du calme, c’est à Gozo qu’il faut loger sachant qu’on peut quand même se rendre très facilement sur Malte pour la visiter, au quotidien, grâce au ferry (voir ci-dessous).

Villagg Ta’ Sbejha : les hébergements de ce type sont nombreux à l’ouest de Gozo

Si notre hébergement, l’excellent Villagg Ta’ Sbejha situé à Gharb, a définitivement fermé ses portes peu après notre départ (et nous n’y sommes pour rien !), l’est de l’île où il était situé reste un endroit optimal pour se loger : c’est à proximité du Blue Hole et de criques désertes, mais aussi des salines et de la jolie ville d’Ir-Rabat (appelée aussi Victoria).

Une liste exhaustive d’hébergements est mise en ligne par l’office du tourisme, ville par ville :

Visit Malta Hébergements


La traversée est d’une facilité déconcertante : de nombreux maltais habitent sur une île et travaillent sur l’autre, les ferries sont donc organisés pour être efficaces.

  • Le prix par passager : 5 euros A/R (1,15 euro par enfant de moins de 12 ans)
  • Fréquence : un ferry toutes les 45 minutes en journée, et toutes les 1h00 à 2h00 la nuit.
  • Le prix pour la voiture et son conducteur : 16 euros.
  • La compagnieGozo Channel


  • Le bus : sur Malte, il s’avère très pratique si on est basé à La Valette, mais un peu moins ailleurs sur l’île car il y a alors des changements de bus, qui ne sont pas toujours aisés. A Gozo, les lignes ne desservent pas toute l’île et la fréquence des bus laisse à désirer, ce qui peut valoir de longues attentes, qui plus est sous un soleil bouillant l’été… Voici le site maltais des lignes et horaires de bus, par île.
  • La voiture/le scooter : outre l’aéroport, on en trouve à louer dans presque toutes les villes touristiques. Attention à la conduite à gauche, mais aussi à la rareté des stations-services sur Gozo.
  • Le vélo : avant d’en louer un, il faut prendre en compte deux éléments essentiels : la forte chaleur l’été, et les côtes qui sont souvent plus intenses qu’il n’y paraît.


Les eaux maltaises sont chaudes et translucides.

Elles comportent des cavités sous-marines, et les jeux de lumières qui en découlent sont du plus bel effet.

Tous les poissons méditerranéens habituels sont présents, et le plus coloré d’entre eux y foisonne : la girelle-paon.

Banc de girelles-paons

Le spot de plongée le plus emblématique de l’île est le fameux Blue Hole : c’est un vrai régal que de se faufiler dans les étroites cheminées sous-marines qui conduisent les plongeurs au fond de ce trou bleu, avant la remontée finale.

Parmi les différents clubs de l’île, j’ai choisi le Scuba Kings Diving Centre, à Marsalforn (au nord de Gozo). Il est tenu par des anglais qui sont très pros et plongent dans de très bonnes conditions de sécurité. Autrement :

Liste des clubs de plongée maltais


Ils sont au nombre de sept (dont deux pour Ggantija) et même si on ne raffole pas des vieilles pierres, il faut en visiter au moins un quand on séjourne à Malte.

Leur grande valeur est due à plusieurs raisons : notamment, celui de Ggantija (allez je vous aide : ça se prononce Dji gane tiya), vieux de 5.600 ans, est le plus ancien temple de la planète, et ceux de « Hagar Qin, Mnajdra et Tarxien sont des chefs-d’œuvre architecturaux uniques étant donné les ressources très limitées dont disposaient leurs constructeurs » (citation Unesco).

Les deux temples de Ggantija sont situés sur Gozo et les cinq autres sur Malte.

Pour les profanes qui, comme nous, ne savent pas trop lequel choisir, voici nos préférences, forcément subjectives :

Ggantija (Gozo) : c’est LE temple le plus ancien du monde. Quelques-unes de ses pierres dressées, hautes de six mètres, sont impressionnantes.

Mnajdra (Malte) : posé sur un promontoire d’où il domine la Grande Bleue, le site est superbe. Esthétiquement parlant, c’est sans doute le plus beau car le plus joliment et le plus « finement » décoré. A noter que la courte marche vallonnée pour s’y rendre (à peine dix minutes) s’avère presque éprouvante sous le bouillant soleil d’été.

Au rayon des inconvénients, il faut savoir que ces temples sont protégés contre l’érosion ce qui, il faut bien l’avouer, gâche un peu le plaisir. Par exemple, voici la photo de la plaquette publicitaire du temple de Mnajdra :

Et voici le même temple tel que nous l’avons visité :

Il n’empêche que la visite d’au moins une de ces merveilles préhistoriques est incontournable pour qui se rend à Malte.






LA CROATIE


Chaque année, les 12 millions de touristes qui visitent la Croatie représentent le triple de sa population (4 millions d’habitants) ! C’est pourquoi l’été notamment, ce pays dix fois plus petit que la France est noir de monde.

Le récit qui suit est long car assez détaillé mais pour aller plus vite, vous pouvez suivre les liens dans le sommaire ci-dessous pour lire uniquement les parties qui vous intéressent…

→ Toutes les infos pratiques sont en fin d’article.


  1. Les chutes de Plitvice
  2. La ville d’Omis
  3. Dubrovnik
  4. Vis : la petite île authentique
  5. Split
  6. Infos pratiques

Le temps est magnifique sur la côte dalmate lorsque nous la quittons pour Plitvice, mais il change radicalement quand nous traversons les montagnes, pour virer carrément à la bruine peu avant l’arrivée. Assez classique paraît-il.

La route principale qui traverse Plitvice est bordée de chaque côté par des dizaines de maisons transformées en chambres à louer : la proximité des fameux lacs et chutes de Plitvice a permis à la plupart des habitants de trouver, grâce au tourisme, des ressources financières importantes. Mais vu le nombre de maisons qui reçoivent des voyageurs, cela signifie aussi que demain, lorsque nous visiterons le site, nous serons loin d’être tout seuls… En attendant, les maisons d’ici sont toutes plus fleuries les unes que les autres et ça met un peu de couleurs dans la grisaille ambiante.

Nous sommes accueillis par la propriétaire des lieux, Lidija, qui nous présente sa famille. Une fois nos affaires installées dans nos deux chambres doubles et pendant que nos deux fils s’amusent à une balançoire sous une bruine incessante, nous faisons connaissance avec Lidija. Nous discutons un peu du site naturel tout proche qui attire tant de visiteurs.

L’arrivée aux chutes de Plitvice

Mais la conversation bascule rapidement sur les guerres de Yougoslavie, et notamment celle qui s’est déroulée ici dans les années 90. Nous avons évidemment vérifié au préalable que ça ne la dérangeait pas d’en parler. Mais nous nous rendons finalement compte que cette femme, discrète et peu bavarde au premier abord, se laisse vite aller à un quasi monologue ô combien édifiant sur l’horreur que la population locale a vécu ici il n’y a pas si longtemps. Elle nous explique que le village a été rasé, dont la maison , reconstruite depuis, dans laquelle nous allons dormir ; que tout le monde ici a perdu un ou plusieurs membres de sa famille ou de ses amis ; que certains ont été amputés d’un membre (nous en croiserons en effet quelques-uns un peu partout dans le pays). Bref, l’horreur à deux pas de chez nous.

Mais heureusement, la vie a depuis longtemps repris ses droits, et les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas vraiment connu cette époque tragique. Les villes et les villages ont été reconstruits petit à petit, et le tourisme est d’ailleurs l’un des atouts qui ont aidé le pays à se relever.

Le lendemain matin, nous nous levons tôt pour pénétrer dans l’enceinte du site dès l’ouverture ou presque. Car Lidija nous a bien prévenus que dès le milieu de la matinée, il y avait de longues files d’attente à l’entrée du parc. Et quand nous y arrivons en effet, ce n’est pas encore la grande foule. Pour nous défendre contre la pluie, nous avons acheté la veille des protections qui se situent à mi-chemin entre des espèces de K-Ways légers et des sacs poubelles contenant quelques trous pour passer la tête et les bras.

C’est donc ainsi accoutrés que nous pénétrons dans l’enceinte du Parc National des lacs de Plitvice, qui est classé par l’Unesco au patrimoine de l’humanité. Il est situé dans un joli cadre de montagnes verdoyantes.

La forêt qui recouvre ce relief tourmenté présente des trouées ça et là : ce sont les fameux lacs de Plitvice, de couleur vert émeraude (du moins par temps ensoleillé !).

Au nombre de seize, ils sont disposés en escaliers. Les chutes d’eau sont le moyen qu’a trouvé la nature pour que chaque lac, en débordant, alimente le suivant situé juste en dessous.

Le jour de notre visite, la nature en question ne se montre pas très clémente avec nous puisqu’elle nous accueille par un véritable déluge. Nous ne pouvons donc pas profiter pleinement de la beauté du site.

Pourtant, malgré la pluie, la balade est particulièrement agréable : on marche sur des passerelles en bois qui semblent posées sur l’eau, dans un cadre éclatant de verdure. Le paysage n’est pas très varié mais les chutes ne sont jamais identiques.

Après une demi-journée passée sous la pluie mais à marcher sur l’eau, nous quittons ce site en sachant que le soleil nous attend enfin sur la côte, dans la petite ville d’Omis, notre prochaine étape.


Plitvice et Dubrovnik étant distantes de près de cinq cents kilomètres, nous avons prévu une halte entre les deux, à Omis. Située au sud de Split, cette petite ville séduit à la fois par sa situation, sa douceur de vivre et son arrière-pays.

Omis est nichée sur les flancs de la montagne qui borde la mer. Ainsi, où qu’on se trouve, on a presque toujours une belle vue dégagée. C’est le cas de l’appartement que nous avons loué, extrêmement bien situé.

La terrasse de notre appartement !

Il ne peut pas être mieux situé : à cinq minutes de la plage, à cinq minutes du centre-ville, et dans un endroit calme. Sans compter la vue imprenable depuis la terrasse. Le top !

La vue depuis la terrasse le soir…
… et le jour !

A proximité du centre, depuis la vieille ville, un petit escalier monte en direction de la montagne. Ses quelques dizaines de marches mènent à la citadelle vénitienne d’où, là encore, la vue vaut le détour.

Difficile de croire qu’il y a quelques siècles, à l’époque vénitienne, ce petit port paisible était un repaire de pirates.

Le lendemain, nous avons prévu de quitter un peu Omis et sa foule pour découvrir l’autre côté de la montagne. Là, dans le Parc Naturel du Biokovo, les amoureux de la nature trouvent leur compte.

Cet ensemble géologique de premier ordre est constitué de forêts, de grottes et de galeries. Y vit une faune exceptionnelle où les loups, les chamois et les aigles royaux se volent la vedette.

C’est dans cet environnement naturel que coule la Cetina, petite rivière tranquille sur laquelle nous allons faire du rafting.

A Omis, les agences pour faire du rafting ne manquent pas, il n’est donc pas difficile d’en trouver une. Le départ de la ville se fait en bus sur une route qui surplombe d’abord la mer avant de s’avancer dans la forêt. Une fois arrivés, on se rend compte que la Cetina ne présente aucune difficulté.

C’est pourquoi les descentes en raft se déroulent dans un cadre familial plutôt que sportif.

Parfois, la Cetina comporte de petits rapides qui secouent l’embarcation et en mouillent les occupants, ce qui pimente un peu la sortie. Mais dans l’ensemble, la rivière coule paisiblement dans ce site naturel de toute beauté.

De retour à Omis, nous prenons un dernier bain dans une eau relativement froide, comme souvent en Croatie, avant de mettre le cap le lendemain sur la fameuse Perle de l’Adriatique : Dubrovnik.


Ce qui surprend d’emblée quand on se rend à Dubrovnik par la route qui longe la côte, c’est que la Croatie est littéralement coupée en deux par la Bosnie-Herzégovine. Cette dernière dispose en effet d’un petit accès incongru à la mer, long d’une dizaine de kilomètres, qui sépare la Croatie en deux parties bien distinctes. Le passage de la frontière est donc inévitable.

Bosnie-Herzégovine : la ville de Neum est cernée par les deux parties distinctes de la Croatie

Dans la pratique, ce léger contretemps n’est pas trop gênant car en effet, de nombreux croates passent par là tous les jours : certains d’entre eux travaillent d’un côté de la Bosnie-Herzégovine et habitent de l’autre, et font donc l’aller-retour quotidiennement. Le passage de la frontière est donc réputé ne pas poser de problème en général.

Pour les touristes que nous sommes, le passage est en effet rapide à l’aller : il n’y a que quelques voitures qui passent par là en même temps que nous et nous n’attendons même pas cinq minutes. Après un vague contrôle de nos passeports pour la forme, le douanier nous libère. Au retour quelques jours plus tard, ce sera encore plus expéditif : le simple fait de saluer le douanier dans sa propre langue (« Dobar dan ») semble l’énerver un peu car il n’a apparemment pas prévu de perdre son temps avec nous. Il nous fait vaguement signe de passer. Je ne me fais pas prier afin de ne pas l’énerver un peu plus et je m’éclipse rapidement, m’asseyant sur ma politesse habituelle. Tant pis, je gratifierai quelqu’un d’autre de l’habituel « Do videnja » (au revoir) que j’ai appris par cœur.

Après cette escapade, courte mais obligée, en dehors de l’Union Européenne, seuls soixante kilomètres en direction du sud nous séparent de Dubrovnik. Une fois arrivés, nous déposons nos affaires dans une petite maisonnette que nous louons à quelques kilomètres de la ville.

Quand nous l’avions louée sur le web, nous ne l’avions pas trouvée très chère. En arrivant, nous comprenons pourquoi : pour y accéder, il faut traverser une cité de banlieue qui peut déranger certains. Pour notre part, nous ne regretterons pas notre choix car outre le prix plutôt bon marché, la vue sur l’entrée maritime de la ville est agréable depuis la terrasse ombragée et fleurie.

Nous passons notre première soirée à flâner dans les jolies ruelles de la vieille ville, dans lesquelles nous rencontrons toutes les difficultés du monde pour trouver quatre malheureuses places dans un resto.

La vieille ville est très fréquentée et nous comprenons qu’il aurait mieux valu réserver un resto à l’avance.

Le lendemain, nous voulons avoir une vue d’ensemble de cette fameuse vieille ville. Pour ça, rien de tel que de prendre le téléphérique, car une fois arrivés là-haut, nous constatons que la Perle de l’Adriatique porte bien son surnom. La vue est impressionnante sur la ville fortifiée ainsi que sur la Grande Bleue qui s’étend à perte de vue en arrière-plan.

Le quadrillage des rues vues d’en haut fera dire à notre fils Victor : « on dirait une carte ! »

Une fois redescendus, nous arpentons à nouveau les rues, mais de jour cette fois.

Dubrovnik a bien du mérite de pouvoir étaler aujourd’hui encore ses richesses historiques, car elle fût sévèrement endommagée à deux reprises au cours de son histoire : par un tremblement de terre au 17e siècle, puis par la guerre à la fin du 20e..

.Bien évidemment, le tourisme de masse est de mise en ce site incontournable, surtout l’été. Pourtant, il fait bon déambuler dans ses ruelles chargées d’histoire.

Il existe plusieurs points de vues différents pour admirer Dubrovnik. Par exemple depuis la colline au sommet de laquelle on accède en téléphérique ou en voiture, comme nous l’avons fait dès notre arrivée. Mais on peut aussi faire le tour de la ville par ses fameux remparts. On la découvre alors sous un autre angle, toujours avec une vue sur la mer en arrière-plan, et sous un soleil de plomb l’été.

N’ayant pu réserver notre maisonnette que pour deux jours, nous déménageons le troisième jour pour prendre possession des deux chambres que nous avons louées chez l’habitant. Comme un peu partout depuis que nous sommes arrivés dans ce pays, la vue depuis le petit balcon vaut le détour.

Ceci est dû au fait qu’une bonne partie de la côte croate est constituée de collines qui plongent dans la mer. Les habitants n’ont donc eu d’autre choix que de construire leurs maisons à flancs de collines, d’où ils ont systématiquement une vue imprenable.

Puisque nous avons déjà visité la vieille ville de l’intérieur, nous décidons le lendemain de la découvrir sous un nouvel angle, plutôt original celui-là : depuis un canoë kayak.

CCar c’est l’une des activités classiques ici : les loueurs de kayaks se font concurrence et on n’a donc que l’embarras du choix pour préparer cette petite découverte insolite de la ville.

Les formules sont souples : on peut louer des kayaks à l’heure ou à la demi-journée, ou encore choisir l’excursion de groupe à la journée.

Pour l’excursion de groupe, on commence par rejoindre la petite île de Lokrum à la rame, dont on fait le tour. Là, on pénètre en kayak dans des grottes dont l’eau est d’un vert intense.

Puis on quitte l’île à la rame en direction de la côte. On atteint alors une grande grotte, Betina Cave, agrémentée d’une jolie petite plage. On y fait une pause assez longue : casse-croûte, baignades, bronzette…

Betina Cave (ici à l’heure de pointe !)

Le site est vraiment joli mais lors de notre venue, il était beaucoup trop fréquenté.

Il est toutefois possible de profiter de Betina Cave, de sa plage et de ses eaux vert-émeraude sans la foule. Pour ça, reportez-vous aux infos pratiques en fin d’article.

Pour en revenir à notre excursion de groupe, cette grotte constitue la dernière étape avant le retour à Dubrovnik.

Vue sur la cité fortifiée depuis les kayaks

Et c’est à ce moment-là qu’on peut le mieux admirer les remparts qui se dressent majestueusement au-dessus de la Grande Bleue.

A noter qu’il existe aussi la possibilité de louer un jet-ski. Les sensations ne sont évidemment pas les mêmes mais c’est vrai qu’on se sent privilégié à fendre l’eau dans un décor aussi prestigieux.

C’est sur cette belle découverte de la ville depuis la mer que s’achève la première partie de notre voyage. Il est temps pour nous de regagner Split afin de rendre la voiture de location, puis surtout de prendre notre bateau pour les fameuses îles croates…


Choisir une île croate parmi les 1.100 qui émergent de l’Adriatique est un moment agréable, car chacune d’entre elles rivalise d’efforts pour attirer les visiteurs. A l’heure de faire un choix, nous avons fini par jeter notre dévolu sur l’une des plus éloignées de la côte croate, ce qui en fait donc aussi l’une des moins fréquentées : Vis.

Cet éloignement n’explique pas tout puisque Vis a de toute manière toujours su cultiver sa discrétion. C’est ainsi que pendant la seconde guerre mondiale, le maréchal Tito échappa aux nazis en se cachant dans l’une des grottes de l’île.

Puis Vis devint une base militaire secrète, si bien que c’est seulement dans la deuxième moitié des années 1990, après l’indépendance de la Croatie, qu’elle fût enfin ouverte au tourisme. Depuis, ce dernier ne se développe que lentement, ce qui explique que Vis soit l’une des rares îles croates à avoir su garder toute son authenticité.

Le petit port de Komiza

Les 3.000 habitants sont répartis dans les deux villages de l’île : Vis à l’est, plus animé car il accueille les ferries, et Komiza à l’ouest, animé aussi mais un peu plus préservé. C’est là que nous avons séjourné.

Komiza


Le bâtiment dans lequel est situé l’appartement que nous avons loué n’a vraiment rien d’attrayant : c’est un immeuble tout ce qu’il y a de plus basique style années 60, dans lequel s’agglutinent une bonne vingtaine d’appartements.

Dans un premier temps, nous regrettons presque de l’avoir réservé depuis la France car bien qu’étant en plein mois d’août, nous remarquons qu’il y a pas mal de panneaux « chambres à louer » aux balcons des maisons du village.

Mais finalement, notre petit appart’ sans prétention a plusieurs points forts : il est situé à moins de cinq minutes de la plage et autant du centre du village, il bénéficie d’une petite terrasse ombragée avec beaucoup de verdure, et son prix défie toute concurrence.

Le petit port de Komiza

C’est donc de là que nous allons rayonner sur Vis et l’île voisine de Bisevo pendant une bonne semaine.


Les maisons de pierres qui bordent les petites ruelles peu fréquentées de Komiza rendent le village pittoresque.


Car le gros des touristes profite surtout des nombreux attraits du front de mer : bars, restaurants, marina, musée de la pêche (le seul de Croatie), et bien sûr plages et baignades…



Bien que constituées de galets et assez fréquentées, les plages de l’île sont très agréables. Voici nos préférées…


Elle est agrémentée d’un bar extérieur qui fait office de boîte de nuit ouverte sur la mer une fois le soleil couché. Mais de jour, elle est plutôt calme et du coup, elle devient vite notre plage préférée. Comme nous avons de la chance, il se trouve aussi que c’est la plus proche de notre appartement.

La plage de Kamenice

Au sud se situe la plage sans doute la plus connue de l’île : Stiniva. C’est aussi l’une des moins faciles d’accès, car on ne peut s’y rendre qu’en bateau, ou après une marche dans une descente assez raide au milieu des arbres et des rochers. Mais l’effort en vaut la peine, même si cette plage fermée par de petites falaises est très fréquentée en journée.

La plage de Stiniva

Dans la partie sud de Komiza, quelques maisons anciennes sont posées sur la petite plage de Lucica, et affrontent tous les soirs les derniers rayons du soleil. Cette plage agréable est assez fréquentée par les locaux.

La plage de Lucica

Entre deux plages, on peut nager dans de très agréables petites criques à peu près désertes. L’eau y est si transparente que la visibilité est excellente, ce qui rend presque incontournable la pratique du snorkeling.

Petite crique à proximité de la plage de Kamenice

Il ne s’agit pas d’une plage mais il faut bien la citer quelque part !

Cette petite grotte est accessible uniquement en bateau car elle s’ouvre sur la mer. Son plafond comporte un petit trou dans lequel s’engouffrent les rayons du soleil.

Ils terminent leur course en transperçant l’eau de la grotte jusqu’au fond.

Ces jeux de lumière sont visuellement très jolis à observer sous l’eau.

Selon la lumière, l’état de l’eau et l’heure de la journée, ces rayons subaquatiques sont censés paraître verts. Lors de notre venue, ils étaient franchement bleus.


Faire de la plongée sous-marine avec un champion du monde d’apnée, c’est possible ! C’est ce que nous avons fait dans les eaux d’une petite île croate méconnue : Vis !

Détenteur d’innombrables records de Croatie en apnée, Veljano Zanki fut champion du monde par équipe en 2012 et 3e en individuel en 2007.

Il a porté ses principaux records d’apnée à 107 mètres de profondeur, et à 9 minutes 42 secondes en apnée statique !

Veljano Zanki

Oui, vous avez bien lu : près de 10 minutes sans respirer !

Et bien c’est cet homme-là qui plonge avec ses clients (mais en plongée bouteilles) dans le club qu’il a ouvert à Komiza, sur la petite île de Vis.

D’emblée, sa modestie impressionne. Il a toujours le sourire aux lèvres et plaisante souvent, mais en restant toujours très pro dans l’encadrement de ses plongées.

Les enfants peuvent faire des baptêmes de plongée avec Veljano Zanki

On ne plonge pas forcément avec lui, on peut aussi plonger avec l’un des encadrants du club mais dans tous les cas, c’est la convivialité, la bonne humeur mais aussi le sérieux qui règnent dans son club.

Les enfants peuvent plonger dès l’âge de 8 ans (les nôtres avaient 9 et 11 ans). Il s’agit donc de baptêmes.

La première plongée de mes deux fils se déroule à 6 mètres de profondeur, le but étant de jauger leur aisance dans l’eau, mais aussi vis-à-vis du matériel.

Cette plongée-test s’avérant concluante, ils sont autorisés à replonger le lendemain, à 12 mètres de profondeur cette fois, sur l’épave du Teti, un cargo coulé en 1930. Le site est très poissonneux.

Plongée au-dessus de l’épave du cargo Teti

Mes deux petits plongeurs sont émerveillés à la fois par la découverte de leur première épave, par la multitude de poissons qui nous entourent tout au long de la plongée… et par le fait d’être encadrés par un champion du monde en chair et en os, à la fois humble et très accessible.

Tout au long de la plongée, ils essaient de toucher ces innombrables poissons typiques de la Méditerranée (sars, serrans, girelles, oblades…) qui leur tournent autour. En vain bien sûr.

La plongée se termine et, pour achever de faire rêver mes fistons, c’est un champion du monde qui les extirpe de l’eau l’un après l’autre.


L’une des curiosités naturelles de la région se situe sur l’îlot voisin de Bisevo : Blue Cave (la Grotte Bleue). Il est facile de s’y rendre depuis Komiza car les bateaux pour y aller sont nombreux.

Une fois arrivé, il faut acheter son billet numéroté puis attendre son tour. L’été, il y a beaucoup de monde mais le cadre de bord de mer est agréable pour patienter.

Blue Cave : le site de l’attente…

Au bout d’une heure, notre tour arrive enfin. Le trajet qu’on effectue à bord d’une petite barque à moteur ne dure lui que cinq minutes. Sur place, les barques qui sortent une par une sont aussitôt remplacées par celles qui rentrent. Pour pénétrer dans la grotte, il faut bien baisser la tête.

Puis au fur et à mesure qu’on progresse à l’intérieur, la forte pénombre qui y règne est chassée peu à peu par la lumière bleue et irréelle qui provient du fond sous-marin. Elle émane d’une entrée submergée par la mer, mais que la lumière réussit à traverser jusqu’à l’intérieur de la grotte, transmettant à cette dernière les couleurs de l’eau, qui tirent ici sur le bleu électrique.

Dans l’après-midi, la grotte finit par retrouver son calme quand elle n’est plus éclairée par le soleil, ce qui entraîne l’arrêt des visites jusqu’au lendemain. On ne peut pas s’y baigner, mais la plongée sous-marine y est autorisée (mais réglementée) hors saison.

L’ouverture submergée de la grotte, par laquelle pénètre la lumière

Notre séjour sur Vis sera écourté par la règle de prudence numéro un que nous respectons chaque fois que nous voyageons sur une île : afin de prévenir une éventuelle dégradation de l’état de la mer qui pourrait interrompre les liaisons maritimes, et donc nous faire rater l’avion du retour vers la France, nous quittons l’île deux jours plus tôt, par sécurité.

Le côté positif, c’est que cela va nous permettre de visiter la belle ville de Split pendant ces deux jours. La grande cité dalmate est un délicieux mélange de vestiges antiques et de palais vénitiens, dans l’ambiance décontractée d’une grande station balnéaire.


Les vestiges du palais de l’empereur romain Dioclétien occupent la partie la plus étonnante de la ville.

Au Moyen-Âge, les habitants trouvèrent refuge dans ce gigantesque palais. C’est donc là, à l’intérieur de ce fabuleux vestige antique à ciel ouvert qu’ils construisirent leurs maisons. Ainsi, on compte aujourd’hui de nombreuses habitations qui ont pour cloison… le mur du palais d’un empereur romain !

Dans l’enceinte du palais est située la cathédrale Saint-Domnius, l’un des principaux trésors historiques de la ville. La montée en haut du Campanile permet d’avoir une très belle vue.

Le campanile

La petite place située aux pieds du campanile est l’un des sites les plus fréquentés de la ville.

L’histoire de Split a également été marquée par la période de domination vénitienne, qui assura à la ville une certaine prospérité économique. De cette époque, l’un des plus beaux vestiges parvenus jusqu’à nous est sans doute la place de la République, qui fût construite afin d’imiter la place Saint-Marc de Venise.


Le musée archéologique de la ville décrit l’histoire de la Croatie depuis l’Antiquité. Il comporte quelques pièces rares d’une grande valeur.

Sarcophages antiques :

Mosaïque et stèle antiques :

    


Dès la sortie du musée archéologique, c’est sans transition que nous emmenons nos fils visiter le stade de foot du Hajduk Split, l’équipe phare de la ville et, avec le Dinamo Zagreb, du pays.

Depuis deux semaines que nous visitons la Croatie, nous avons vu des dizaines de murs taggés par le logo du club. Dans la région bien sûr, mais aussi bien plus au sud, ou encore sur l’île de Vis. On ressent assez nettement l’importance que revêt ce club dans le pays.

Pour commencer notre visite du stade, la petite plaque apposée à l’entrée n’échappe pas aux français que nous sommes : elle commémore l’incroyable record du monde du 4 x 100 mètres battu ici même en 1990, au nez et à la barbe des géants américains, par une équipe tricolore restée dans les annales du sport français.

Puis au fil de la visite de l’intérieur du stade, c’est un peu l’histoire de la Croatie que nous raconte le guide à travers celle du club. Par exemple pour l’anecdote, à l’issue de la finale de l’ultime édition de la coupe de Yougoslavie (encore unifiée) avant les guerres qui entraînèrent la disparition du pays, coupe remportée en 1991 par les croates du Hajduk Split aux dépens de leur ennemi juré serbe de l’Étoile Rouge de Belgrade, les Splitois ne rendirent jamais le trophée comme ils auraient dû le faire. Une fierté pour eux aujourd’hui que la possession de cette coupe (en bas et au centre de la photo ci-dessous).

Mais surtout, ce stade est l’antre du plus ancien groupe de supporters d’Europe : « Torcida Split ». Ses membres ultra-nationalistes ont été parmi les premiers, au début des années 1990, à s’engager dans l’armée croate en vue de l’indépendance du pays. Ceux qui en sont revenus vivants et entiers quelques années plus tard se sont remis ensuite à fréquenter activement les travées de ce stade, qu’ils rendent bouillant les soirs de grands matches.


Zagreb – Belgrade : le match du chaos annonciateur de la guerre (1990)


C’est dans cette belle ville de Split que nous terminons notre périple en Croatie où en quinze jours, nous n’aurons finalement rencontré qu’un seul jour de mauvais temps : le premier, à Plitvice.


Résumé vidéo (2 mn)…

 


Nous n’avons pris que trois moyens de transports différents : le bus à Dubrovnik, le bateau pour les trajets vers les îles et la voiture de location le reste du temps.


Nous avons loué notre petite voiture à l’aéroport de Split chez Car Hire Labs, et nous l’avons rendue à leurs bureaux du centre-ville, sur le port, où il ne nous restait donc plus qu’à prendre le bateau. Nous avions réservé un peu tard depuis la France et les prix avaient augmenté : nous avons payé 350 euros pour une semaine.

Attention : les loueurs demandent toujours si on a prévu d’aller à l’étranger avec la voiture (en général, Bosnie-Herzégovine et Montenegro). Si oui, ils font payer une taxe transfrontalière injustifiée (à l’exception du bref et classique passage de la frontière bosniaque au niveau de Neum, sur le trajet Split – Dubrovnik : sur cette courte portion, la taxe n’est pas obligatoire). Le tarif de cette taxe varie fortement d’une agence à l’autre. Il faut éviter de la payer et simplement vérifier avant de signer que le pays à visiter figure bien sur la carte verte d’assurance (sans être barré).


Nous ne l’avons pris qu’à Dubrovnik et nous le recommandons fortement pour cette ville, car il est difficile de circuler et encore plus de se garer dans la vieille ville, à l’exception du parking onéreux de la Porte Pile. Le bus est la meilleure solution alternative : à peu près toutes les lignes passent par la Porte Pile et il y a en général un bus toutes les 10 à 20 minutes. Vous pouvez consulter ici tous les horaires de bus croates.


Le port de Split est très actif et les îles sont nombreuses ainsi que les bateaux qui les desservent. Il est donc possible et même facile, même en haute saison, d’acheter ses billets sur place juste avant le départ du bateau, sur l’embarcadère. C’est ce que nous avons fait en plein mois d’août. Pour plus d’infos :

     → Si on fait la traversée en catamaran avec la compagnie Jadrolinija – Gat Sv. Duje bb, Split. +385.21.33.83.33 (ou 04 ou 05 à la fin). ag.split@jadrolinija.hr

     → Si on fait la traversée en ferry, il est impossible de réserver à l’avance. Compagnie Kriloget – Adresse : Kapetan Luka Kiosk – Gat Sv. Petra, ferry port, Split. +385.21.64.54.76

Liste des compagnies maritimes effectuant la traversée entre le continent et les îles : Croatia Ferries

Split – La flotte de la Jadrolinija en pleine activité.

La côte croate est interrompue sur dix kilomètres par la Bosnie-Herzégovine. Ainsi, pour aller par exemple de Split à Dubrovnik, le passage de cette frontière est obligatoire.

Nous sommes donc passés par cette douane à deux reprises et tout s’est déroulé sans problème, exactement comme tout le monde nous l’avait dit : cinq minutes de queue à l’aller avec un bref contrôle de nos passeports, et cinq secondes seulement au retour, le temps de dire « Dobar dan » (« bonjour ») au douanier, que notre politesse a eu l’air d’énerver et qui nous a immédiatement fait signe de rouler.

Courte escapade en Bosnie-Herzégovine

Comme indiqué plus haut, il faut noter qu’avec une voiture de location, on doit souscrire une assurance supplémentaire (peu onéreuse) au moment de la réservation si l’on compte sortir du pays avec le véhicule loué (Bosnie-Herzégovine, Montenegro…). Cette assurance n’est toutefois pas obligatoire si l’on passe la frontière avec la Bosnie-Herzégovine au niveau de Neum comme nous l’avons fait, pour effectuer simplement les quelques kilomètres hors Croatie qu’il y a à cet endroit-là.


Chambres chez l’habitant : House Luketic – Rastovača 32/1, 53231 Rastovača.

Elles sont situées à 1,6 km des chutes de Plitvice, au bout d’une longue rue des deux côtés de laquelle toutes les maisons louent des chambres ! Le cadre est verdoyant, calme et reposant. Bon accueil de la propriétaire, qui nous a raconté l’histoire glaçante de ce village et de cette maison, détruits pendant la guerre dans les années 1990. Prix : 45 euros/nuit la chambre double.

Délicieux resto local (en fait cuisine familiale) situé juste en face, Chez Sasa. Il fait aussi chambres d’hôtes.

En haute saison, il faut si possible arriver aux guichets dès l’ouverture car il y a alors très peu de monde. Après, ça se gâte ! Ainsi, en milieu de matinée, la file d’attente pour acheter les billets d’entrée mesure déjà plusieurs dizaines de mètres de long.


→ Hébergement – Appartement Micmac – Fra Stjepana Vrlića 28, Omiš.

Cet appartement est une tuerie. Grand, design, fonctionnel et bien situé (à 3 minutes de la plage et 5 minutes du centre-ville), propriétaires accueillants, avec en prime un gros point fort : la vue depuis la petite terrasse.

La vue depuis la terrasse

Le prix : 70 euros/nuit

Nous avons loué cet appartement quelques jours après sa mise en location. Il était donc à un prix défiant toute concurrence. Depuis, au vu de la forte demande dont il fait l’objet, il semblerait que le prix augmente régulièrement et en plus, il faut le réserver très longtemps à l’avance. Mais il en vaut tellement la peine (ça vaut ce que ça vaut mais il est noté 9,9 / 10 sur Booking pour 70 clients ayant voté).

La vue depuis la terrasse

Nova Mokosika, Dubrovacko – Neretvanska Zupanija 20236 (Ulica Marina Knezevica). +385 97 6766 098

Points forts : petite maisonnette (une chambre, et un canapé-lit dans le séjour) avec terrasse verdoyante et belle vue. Tarif attractif.

Points faibles : situé à 20 minutes en bus de Dubrovnik, sur les hauteurs d’une cité qui ne conviendra pas à tout le monde. Nous n’avons pas de préjugés et nous n’avons rencontré aucun problème, mais cet environnement peut surprendre.

Prix : 77 euros/nuit

Le Tarik Panorama est situé Majkovska 1, 20000 Dubrovnik. +385 9152 88 326. Maison entièrement dédiée à la location de chambres, située à Dubrovnik mais à plus de 20 minutes à pied du centre, avec des côtes à monter et sous le soleil. Belle vue sur l’entrée du port depuis le balcon.

Le prix : à partir de 54 euros la chambre double (nous avons payé 60 euros en plein mois d’août).

La vue depuis le petit balcon-terrasse de Tarik Panorama

Le balcon-terrasse

Les loueurs de kayaks sont regroupés sous l’ancien fort, au pied de la forteresse nord de la vieille ville. Nous sommes passés par Adventure Dalmatia/Sea Kayaking Dubrovnik, qui propose également d’autres activités (scooter des mers, que nous avons également testé, etc.)

Bon à savoir – Ça va sembler un peu naïf mais croyez-moi, les kayaks bleus sont beaucoup plus lourds que les kayaks rouges, oranges ou jaunes : on se fatigue à ramer et on avance sensiblement moins vite que tout le monde ! A éviter.


Appartement Andy – Matije Gupca 26, 21485, Komiža, Vis. +385 9921 48 212

Petit appartement de 35 m2 en rez-de-chaussée dans un immeuble pas vraiment glamour, intérieur un peu vieillot (mais on n’a fait qu’y manger et y dormir), mais dans l’ensemble très correct.

  • Points forts : situé à 5 minutes à pied de la jolie petite plage (de galets) de Kamenice, ainsi que du centre du village de Komiza. Terrasse ombragée.
  • Prix : 60 euros/nuit.

Bon à savoir – A Komiza, il est possible de louer directement un hébergement sur place puisque lorsque nous sommes arrivés dans ce village en plein mois d’août, nous avons vu pas mal de panneaux « chambres à louer » sur les maisons.


 

Le B24 Diving Center est le club de plongée tenu par un enfant du pays devenu en 2012 champion du monde d’apnée : Veljano Zanki. Il est situé à la sortie du village de Komiza, sur la petite plage de Lucica.

Le matériel est récent donc en parfait état, du bateau aux blocs de plongée en passant par les combis etc.

Le prix : 30 euros la plongée, puis tarifs dégressifs jusqu’à 12 plongées.

Vidéo : les exploits de Veljano Zanki (-107 mètres en apnée !)


 

Le départ pour l’îlot de Bisevo se fait depuis le port de Komiza, où il est facile de trouver des billets à acheter.

Bon à savoir : c’est entre 10h00 et 12h00 environ que la lumière est la plus belle dans la grotte. Du coup, il y a plus de monde et quelques dizaines de minutes d’attente l’été. Si on veut réduire l’attente, il faut venir plus tôt mais la lumière sera moins belle.

Le prix : 70 kunas par personne (moins de 10 euros) et 35 kunas de 6 à 12 ans. 


Chambres à louer Private accomodation Raspudic – Tolstojeva 33, 21000 Split. +385 922 77 4291

Appartement transformé en chambres à louer, situé à 15 minutes à pied du port. Un concierge efficace est dans l’appartement 24/24 pour répondre à toutes les questions, et donner toutes les bonnes adresses.

Le prix : 46 euros/nuit la chambre double.


Le site de l’office de tourisme en Croatie : Croatia.hr





DUBAÏ


  1. Dubaï et ses gratte-ciels
  2. La plus haute tour du monde
  3. L’emblème de Dubaï
  4. Dubaï bling-bling…
  5. … et Dubaï historique
  6. « The Palm » : l’autre emblème
  7. Le désert
  8. Infos pratiques

Il y a une trentaine d’années, Dubaï n’était qu’un petit désert qui comptait peu d’habitants. Le développement phénoménal de l’émirat qui s’ensuivit grâce à ses ressources en pétrole fit dire au Cheikh Rashid, son émir : « Mon grand-père se déplaçait avec son dromadaire alors que moi, je conduis une Mercedes. Mais mon arrière-petit-fils se déplacera à nouveau en dromadaire. »

Et en effet, les réserves de pétrole s’asséchèrent. Mais afin de remédier par anticipation à cette disette, Cheikh Rashid décida de développer massivement le tourisme, notamment de luxe. Avec des moyens financiers longtemps illimités, le petit émirat mit alors en œuvre les projets les plus fous, à tel point qu’à un moment, il concentra à lui tout seul le quart des grues de la planète.

Aujourd’hui, la modernité de Dubaï est telle qu’on imagine mal la descendance de l’émir se déplacer à nouveau à dos de camélidé un jour…

 


Dubaï et ses gratte-ciels

Cette destination hors-normes sera le premier voyage lointain de nos deux fistons, Victor et Arthur. Mais pas le dernier…

Ce qui nous surprend d’emblée en descendant de l’avion, c’est la fastueuse avenue Cheik Zayed : elle relie l’aéroport au centre-ville et est bordée de gratte-ciels aux formes résolument modernes et avant-gardistes. Ces grands immeubles jurent avec leurs homologues New-Yorkais, certes plus connus mais aussi beaucoup plus classiques.

Avec cette somptueuse avenue qui est le premier endroit découvert par les visiteurs dès leur sortie de l’aéroport, le Cheik veut leur en mettre d’emblée plein la vue. Et il faut bien dire que c’est plutôt réussi.

 


La plus haute tour du monde

Parmi les incontournables de Dubaï, Burj Khalifa. Du haut de ses 828 mètres, cette incroyable tour dame le pion à tous les autres gratte-ciels de la planète : la Shangai Tower, pourtant deuxième plus haute tour du monde, culmine péniblement à 632 mètres…

Lors de notre voyage à Dubaï, la construction de Burj Khalifa touchait à sa fin : la structure était terminée mais il restait quelques fenêtres à poser au sommet. Nous n’avons donc pas pu la visiter.

En 2016, Dubaï a posé la première pierre de « l’autre » plus haute tour du monde. Elle devrait être inaugurée en 2020 lors de l’Exposition Universelle qui se tiendra à Dubaï. Afin de ne pas permettre à d’éventuels concurrents de plancher sereinement sur un projet plus haut, sa hauteur exacte n’a pas été dévoilée.


L’emblème de Dubaï

Nous nous sommes donc rabattus sur une autre tour, beaucoup moins impressionnante mais plus agréable : Burj Al-Arab. En forme de voile, cet hôtel de grand luxe posé sur la mer est devenu le symbole de l’émirat. Sa tour Eiffel à lui en quelque sorte.

La Medinat est l’un des plus beaux endroits pour l’admirer. Ce lieu totalement artificiel est lui aussi l’un des sites incontournables de la ville. Imitant l’architecture des anciennes villes arabes et sillonné par des canaux à l’eau vert-émeraude, le lieu s’avère dépaysant et calme.

 

 


Dubaï bling-bling…

Pour rester dans le domaine de la modernité et du luxe, il y a les « malls », ces immenses centres commerciaux cernés par des galeries commerciales sans fin. Elles font le bonheur des fans de shopping, mais pas seulement : aquariums géants (dont le plus grand du monde), pistes de ski, boutiques de luxe etc. Tout le monde y trouve son compte y compris, je l’avoue, les amoureux de la nature et des grands espaces comme moi.

 


… et Dubaï historique

A quelques encablures de ces symboles de luxe et de modernité survit tant bien que mal « le vieux Dubaï ».

Ce quartier authentique jure fièrement avec le Dubaï bling-bling, c’est pourquoi il est finalement assez peu visité. Pourtant, il fait plaisir à voir car c’est sans aucun doute le seul endroit de la ville qui ait une âme.

 

 


« The Palm » : l’autre emblème

Autre lieu emblématique, Palm Island dite « the Palm », cette immense presqu’île artificielle en forme de palmier sur laquelle s’agglutinent des centaines de maisons de luxe. Nombre d’entre elles ont été vendues à prix d’or à quelques-uns des plus grands champions sportifs de la planète, à des stars d’Hollywood ou encore à des capitaines d’industrie…

Bref, pas si facile donc de s’y aventurer puisque pour cela, il faut montrer patte blanche. Mais nous avons pu nous faire ouvrir la barrière qui donne accès à l’une des « branches » du palmier (merci Brigitte !)

D’une branche à l’autre de la « Palm », les maisons de grand luxe se font face

 


Le désert

Mais l’un des plus beaux endroits de l’émirat, c’est le désert sur lequel il est posé. Ce n’est certes pas lui qui attire à Dubaï les touristes du monde entier, pourtant l’endroit est superbe.

Les agences de tourisme y organisent de courtes virées, dont certaines incluent la nuit sous la tente. C’est l’occasion d’apprécier à sa juste valeur cette nature inviolée qui, à deux pas de la mégapole trépidante, nous fait croire un instant qu’on est seul au monde.

 


Dans cette tour qui culmine à 828 mètres de haut, quelques 50 ascenseurs se relaient pour emmener à 40 km/h les visiteurs au 125e ou au 148e étage (il y en a en tout 160 habitables).

  • Prix : 525 AED (environ 115-120 euros) à partir de 4 ans et aux heures de pointe (9h30-18h00, horaires susceptibles de changements). 370 AED (80-85 euros environ) de 19h00 à la fermeture. Gratuit aux moins de 4 ans.
  • Le site internet : Burj Khalifa
  • Bon à savoir : pour éviter l’attente parfois longue, il y a la possibilité d’acheter des billets coupe-files (315 AED, soit 70 euros environ)

Une petite chambre à 3.000 Euros la nuit ? Vous êtes au Burj al-Arab, cet hôtel de luxe 5 étoiles qui a même été proclamé « sept étoiles » par certains journalistes.

Chambres de luxe, plage privée, arrivée en Rolls Royce, faites-vous plaisir, pour réserver, c’est ici : Burj al-Arab !

A part cet hôtel pas vraiment roots, nous n’avons pas d’autre hébergement à mettre en avant puisque nous étions logés chez de la famille proche.


Situé juste en face de Burj al-Arab mais nettement plus accessible, l’excellent parc aquatique Wild Wadi Waterpark ravira petits et grands.

  • Prix : à partir de 270 AED la journée (60 euros environ)

Il y a une quinzaine de malls à Dubaï. Tous comprennent d’innombrables magasins, mais chacun a ses propres spécificités. En voici une sélection :

→ Le Mall of the Emirates a été rendu célèbre par sa piste de ski, la première du monde en salle : Ski Dubaï. Le site comporte cinq pistes de tous niveaux, une zone de freestyle, une petite piste de luge dans un couloir de glace, un parc pour enfants…

  • Prix : 200 AED (45 euros environ) pour 2h00, 310 AED (70 euros environ) pour la journée.
  • Parmi la panoplie d’activités proposées (mais payantes), citons une petite tyrolienne aussi courte que chère, ou encore la possibilité d’approcher des pingouins et même… de nager avec eux : 1300 AED (300 euros environ). Et oui, ici tout a un prix…

→ Le Dubaï Mall : c’est le plus grand centre commercial du monde : plus de 1.000 boutiques, rien que ça. Il comprend également un aquarium somptueux avec une quantité impressionnante de poissons, un zoo sous-marin, une patinoire olympique…

→ Promenade City Walk : faire du shopping à l’occidentale dans un décor d’architecture typiquement orientale, voilà ce qui vous attend dans ce mall récent et très branché. C’est aussi l’un des meilleurs endroits pour observer Burj Khalifa.

→ Le Dubai Outlet Mall : c’est le meilleur mall pour faire des affaires : quelques grandes marques vendent leurs produits à des prix très accessibles.


L’hôtel Atlantis est situé à Dubaï, sur la plus grande île artificielle du monde : Palm Island.

L’hôtel Atlantis (photo d’un panneau publicitaire !)

Dévaler la pente d’un toboggan géant qui se termine par un tunnel sous-marin vitré autour duquel nagent des requins ? Bienvenue, vous êtes à Dubaï. A l’hôtel Atlantis plus précisément.

Ici, les activités dépassent l’entendement : parc aquatique démesuré, nourrissage des raies et baignades avec elles, aquarium géant dans lequel on plonge au milieu d’une faune aquatique exceptionnelle, possibilité de nager avec les otaries ou les dauphins, mais aussi restaurants gastronomiques et nuits endiablées sur des pistes de danse incroyables… Bref, l’Atlantis est l’endroit où petits et grands peuvent réaliser leurs rêves les plus fous.

Le site internet : hôtel Atlantis


Pour profiter des charmes du désert dubaïote, de nombreux sites internet proposent des excursions : Tripadvisor, Expedia… Parmi eux, un site émirati : DXB Tours.

Les formules sont variées : lever ou coucher du soleil, virées en 4×4 ou à dos de chameau, possibilité de passer la nuit dans le désert etc.


Quelques sites internet :


A lire aussi :